• GESTION DE #CRISE

    D’après les sondages, plus de 70% des de la population générale en France est contre la « #loi_travail ». Ce pourcentage est certainement encore plus élevé parmi les travailleurs. Comble d’ironie, même les organisations représentant les PME, les artisans ou les indépendants (soit environ 80 % des patrons), se sont prononcées fortement contre. Pour eux, cette loi est purement une #loi_MEDEF. Pour une fois que nous sommes d’accord… Bref, en dehors du MEDEF, des technocrates du PS et, en sous-main de ceux de LR et assimilés, des indifférents et de quelque autres personnes, une écrasante majorité est contre cette loi, le dit et souvent le manifeste. C’est par une gestion écœurante, reposant sur trois principes parfaitement anti-démocratiques que le gouvernement espère bien nous l’imposer.

    PREMIER PRINCIPE : LE CLIENTELISME

    Il parait que les caisses de l’Etat sont vides. Pas quand il s’agit d’étouffer le mouvement social. Il se passe peu de jours sans que le gouvernement n’arrose financièrement tel ou tel secteur : après les « mesures pour les jeunes » , il y a eu la forte revalorisation des salaires de la police (pour se l’attacher encore plus), puis l’augmentation du salaire des 800 000 enseignants (pour empêcher qu’ils entrent dans la mobilisation), puis les millions pour la SNCF (avec intervention du gouvernement dans la gestion du conflit interne, à l’encontre du PDG pour limiter la crise), et d’autres encore. Ajoutons à cela des promesses pour d’autres secteurs, comme celle faite aux routiers de ne pas leur appliquer la nouvelle réglementation sur les heures supplémentaires.

    DEUXIEME PRINCIPE : LA VIOLENCE

    Depuis les manifestations contre la guerre d’Algérie, jamais des manifestations n’avaient été aussi sauvagement réprimées. Ainsi, à St Malo, des collégiens, rassemblés plus que pacifiquement devant leur collège pour protester contre sa fermeture, ont été violemment chargés par la police. 11 ont été pris en charge par les pompiers, 3 hospitalisés. Ils ont de 12 à 15 ans. Pour la préfecture, la violence policière était tout à fait « proportionnée » à la situation et légitime. C’est tout dire, et ce n’est qu’un exemple parmi des milliers d’autres.

    Comme si cette violence policière de rue ne suffisait pas, ce gouvernement a fait passer un nombre proprement ahurissant de lois de plus en plus répressives. Sans oublier que, depuis des mois, il nous impose un état d’urgence.

    TROISIEME PRINCIPE : LE MENSONGE

    La fracture entre le discours (sur les valeurs de la République, les libertés, le droit de grève ou celui de manifester, le progrès social…) et la pratique est telle qu’on a l’impression de revivre en boucle la séance du parlement, où le ministre Cahuzac, les yeux dans les yeux et droit dans ses bottes maintenait dans son discours qu’il n’avait jamais fraudé le fisc quand en pratique il savait très bien de quelle manière gigantesque il l’avait fait.

    Ajoutons à cela la honteuse tentative de victimisation de la police : publier que 300 policiers auraient été blessés (avec leur harnachement, il est difficile de croire, qu’en dehors de quelque cas, il puisse s’agir de choses d’importance) tout en faisant l’impasse complète sur les milliers de blessés, souvent graves (comas, yeux explosés, blessures profondes…) que ces mêmes policiers ont fait parmi les manifestants constitue une tentative repoussante de manipulation de l’opinion.

    #Clientélisme, #violence, #mensonge permanent… c’est la « normalité » du pouvoir.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°150 été 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article817

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