Révolution Féministe – site féministe universaliste et laïc

https://revolutionfeministe.wordpress.co

  • SALONS DE MASSAGE-BORDELS : un trafic de femmes vulnérables sur lequel on ferme les yeux
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/11/14/salons-de-massage-bordels-un-trafic-de-femmes-vulnera

    INTERVIEW DE FRED ROBERT

    Par Francine Sporenda

    Né en 1971 à Paris, Fred Robert est le co-créateur et porte-parole de Zéromacho. Il est père de trois enfants et ex-mari de deux femmes. C’est Florence Montreynaud qui lui a fait découvrir le féminisme en 2003 et il était auparavant très loin de se douter de l’ensemble des privilèges dont il profitait. Il estime être encore très loin de la déconstruction de sa virilité mais trouve qu’il est essentiel de s’adresser sans attendre à tous les hommes car ils sont le problème et le principal obstacle à l’égalité femmes-hommes.

    #prostitution #esclavage #violophilie #culture_du_viol #masculinité #racisme #sexisme #classisme #violences_masculines #VIH

  • Biologie darwinienne et féminisme

    Bonjour Francine Sporenda !
    Je réponds ici à votre article Le mythe de la libido féminine faible de juillet 2021 :
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/26/le-mythe-de-la-libido-feminine-faible
    et https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/07/11/le-mythe-de-la-libido-feminine-faible

    La rédaction de cette réponse a été pour moi l’occasion de re-réfléchir aux questions de méthode que pose l’utilisation des recherches scientifiques dans la pensée féministe.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/11/27/biologie-darwinienne-et-feminisme

    #féminisme #biologie #évolution

  • #socialisation MASCULINE A LA #violence : le prix à payer
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/09/04/socialisation-masculine-a-la-violence-le-prix-a-payer

    Annotations :

    Vous rappelez que, si dans toutes les cultures, les identités masculines et féminines sont définies comme en opposition l’une à l’autre, ce qui est considéré comme masculin ou féminin varie considérablement d’une culture à l’autre. Vous mentionnez les Arapesh étudiés par l’ethnologue Margaret Mead chez qui les hommes sont censés être doux et sensibles, et les Chambouli où les femmes sont dominantes et où les hommes sont vus comme émotifs. lorsqu’ils naissent, on va avoir des contacts beaucoup plus toniques avec des garçons, on va davantage valoriser leur force physique, on va davantage les couper des sentiments tout en valorisant la colère, on va moins les prévenir du (...)

    #.entretien #féminismes #:Lucile_Peytavin #masculinité #Sociologie #virilisme

  • NON-DESIR DE MATERNITE : les femmes ont-elles le droit de s’autodéterminer ?
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/07/03/non-desir-de-maternite-les-femmes-ont-elles-le-droit-

    INTERVIEW DE CHLOE CHAUDET

    Par Francine Sporenda

    Chloé Chaudet est maîtresse de conférences en littérature comparée à l’université Clermont Auvergne. Ses recherches et ses publications portent sur les articulations entre littérature, politique et société à l’échelle internationale. Son livre « J’ai décidé de ne pas être mère » (éditions Iconoclaste, 2021) est son premier texte de recherche création.

    FS : Vous dites que le choix de ne pas être mère suscite l’incompréhension et l’agressivité. Mais principalement chez les femmes : ce sont surtout elles qui harcèlent les non-mères avec des questions du genre : « quand est-ce que tu t’y mets ? », « et ton horloge biologique ? », pas les hommes. Pourquoi cette agressivité fréquente des femmes envers les « childfree » ?

    CC : Je ne suis pas tout à fait certaine que l’on puisse qualifier ce phénomène général d’« agressivité » ‒ même, si, évidemment, la répétition exaspérante de ces questions intrusives est très souvent ressentie comme une attaque par les femmes en âge de devenir mères qui, comme moi, n’ont pas d’enfant (que ce soit par choix ou en raison de difficultés à procréer, et dans ce dernier cas on imagine encore plus la violence de telles questions !) De fait, nous autres femmes sommes tellement biberonnées, depuis notre plus jeune âge, à l’idée que devenir mère un jour serait une évidence, le destin le plus épanouissant possible, la meilleure manière de se réaliser en tant que femme, etc., qu’il paraît souvent inconcevable aux femmes qu’il puisse en être autrement. C’est comme si elles avaient intériorisé le fait que la parentalité reposait surtout sur les femmes, et pas uniquement au plan symbolique bien sûr. Je suis persuadée que si l’école, en particulier, œuvrait à transmettre l’idée d’une parentalité partagée, les femmes répercuteraient un peu moins ces injonctions plus ou moins sourdes à la maternité qui sont très répandues en France.

    #child_free #féminisme #natalisme #parasitisme #maternité #parentalité

    • « Tu vas finir seule avec tes chats, qui s’occupera de toi quand tu seras vieille? »

      J’en parlait avec une voisine qui a entre 45 et 50 ans et pas d’enfants et qui n’est pas en couple. Elle me disait que ces ami·es qui sont parents ne l’invitent jamais. D’un coté elle est vu comme une menace pour le couple et surtout il y a la punition sociale qui tombe, puisque elle n’as pas fait d’enfants alors elle doit payé.
      C’est un peu comme pour l’orthographe, celleux qui se sont fait chier a apprendre ces imbécilités entendent bien pourrir la vie de celles et ceux qui ne se sont pas soumis à ces règles idiotes.

    • « Tu vas finir seule avec tes chats, qui s’occupera de toi quand tu seras vieille? »

      Corrèze : une octogénaire retrouvée noyée, son fils soupçonné de meurtre
      Les secours avaient été alertés samedi après la noyade d’une femme de 87 ans dans la Dordogne. Son fils de 59 ans a été présenté à un juge d’instruction ce lundi soir, rapporte France Bleu.

      https://www.leparisien.fr/faits-divers/correze-une-octogenaire-retrouvee-noyee-son-fils-soupconne-de-meurtre-26-

  • #FRANCINE_SPORENDA : REHABILITATION DES HOMMES VIOLENTS : EFFICACE OU POUDRE AUX YEUX ?
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/28/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre-aux-yeux

    Le concept à partir duquel opère la justice réparatrice c’est que, lorsqu’une infraction est commise, ce n’est pas seulement la victime qui subit un dommage, c’est toute la communauté où a lieu cette infraction qui est affectée, et toutes les personnes qui en font partie. Un des exemples de cet axiome que donnent les partisan.es de la justice réparatrice, c’est le cas du viol : quand un viol se produit dans une communauté, c’est la sécurité de toutes les femmes de cette communauté qui est menacée.
    Dans cette approche, l’infraction ne concerne pas seulement l’Etat, la police et la justice, mais l’ensemble du groupe auquel appartiennent les personnes en cause, les relations interpersonnelles à l’intérieur de ce groupe, et celles de la victime et de l’agresseur. Dans la justice réparatrice, l’objectif est de réparer ces relations compromises : la communauté est fracturée et perturbée par ces infractions, son unité doit être restaurée, et la relation entre agresseur et victime doit également être amendée. De ce fait, la responsabilité de l’infraction n’appartient pas seulement au perpétrateur, elle est aussi collective ; par exemple, dans un cas de viol, on pourra intégrer la notion de culture du viol dans la prise en compte de l’agression. Dans cette approche, l’agresseur est, d’une certaine façon, victime de cette culture au même titre que l’agressée.
    On voit ce qui dérange les féministes dans la justice réparatrice : la protection de la victime, de son bien-être et de ses besoins, l’importance de sa reconstruction, la reconnaissance du tort grave, matériel et psychologique, qui lui a été causé, la profondeur et la persistance de son trauma ne sont plus le focus ; ce qui est mis en avant, c’est la réparation du tort causé à la communauté, la restauration de sa cohésion, et la réhabilitation de l’agresseur, de façon à ce qu’il puisse de nouveau en faire partie.

    Version originale : https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre

  • REHABILITATION DES HOMMES VIOLENTS : EFFICACE OU POUDRE AUX YEUX ?

    Une synthèse admirable de Francine SPORENDA, diffusée sur le site RÉVOLUTION FÉMINISTE

    A propos de la question de l’abolition de l’institution carcérale, des féministes ont vanté un modèle carcéral suédois qui serait exemplaire car basé sur la réhabilitation des criminels, et ont affirmé que cette réhabilitation des criminels mise en oeuvre en Suède réduisait significativement les violences masculines.

    Que le modèle carcéral suédois obtienne de bons résultats pour la criminalité économique, c’est fort possible. Mais les statistiques de viols pour la Suède ne confirment pas l’assertion ci-dessus qui repose sur l’idée reçue selon laquelle les pays scandinaves seraient des sociétés égalitaires. Pour la criminalité sexuelle, dont les motivations sont très différentes de celles de la criminalité économique, les chiffres suédois n’indiquent pas que la réhabilitation des agresseurs ait un impact constatable sur ces violences.

    Je rappelle ces chiffres : la Suède est le 6ème pays dans le monde pour le nombre de viols, le nombre de viols enregistrés en 2019 est de 8 581, soit 85,8 pour 100 000 habitants. Pour la France, il est en 2017 de 24,4 pour 100 000 habitants (en 2019, il a pu augmenter un peu) soit 3,5 fois plus de viols pour la Suède (1). (...)
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre
    #violenceconjugale #thérapie #complicité

    • Je suis pas croyante dans la justice réparatrice et je pense beaucoup de mal de la notion de pardon, mais ce texte me semble caricatural et ne sert qu’a renforcé des positions sans prendre au sérieux les arguments du camps adverse. Ce passage par exemple est très faible :

      Si les féministes avaient adopté ce point de vue « tout ou rien »—qu’il ne fallait rien attendre de l’Etat, de la loi et de la justice et avaient renoncé à lutter pour les faire évoluer, nous n’aurions pas obtenu le droit de travailler ou d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation du mari, pas le droit de gérer nos biens propres et de disposer de notre salaire, pas le droit de nous inscrire en faculté sans autorisation maritale, pas le droit de voter et d’être élues, ni le viol ni le viol conjugal ne seraient reconnus comme crimes, nous n’aurions pas obtenu le droit à l’avortement et à son remboursement, etc.

      #viol #culture_du_viol #justice #prison #femmes #violences_masculines #backlash

    • "Si les féministes avaient adopté ce point de vue « tout ou rien »—qu’il ne fallait rien attendre de l’Etat, de la loi et de la justice et avaient renoncé à lutter pour les faire évoluer..."
      C’est pourtant le pseudo-argument que j’ai longtemps vu une certaine gauche dogmatique servir aux femmes qui ont lutté pour arracher à l’État de premières réformes en matière de droits des femmes. Si cela semble parodique, c’est peut-être que cette attitude jusqu’auboutiste l’était, non ?...

  • Réhabilitation des hommes violents : efficace ou poudre aux yeux ? – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre

    Ces violences sont essentiellement la conséquence d’un rapport de pouvoir inégal entre les sexes, les hommes ayant internalisé que leur statut de dominants leur donne certains droits sur les femmes, en particulier de disposer d’elles sexuellement. Dans la mesure où cette notion de droit sexuel des hommes sur les femmes est une norme communément admise dans nos sociétés, que les violeurs ne font que pousser à ses conséquences extrêmes et pénalisables, on ne peut pas plus traiter ceux-ci par le soin que traiter des racistes par le soin : on ne peut pas traiter individuellement par une approche psychothérapeutique une norme sociale intériorisée. Ces traitements, en attribuant une causalité psychologique à ces viols, et en tentant d’y remédier par des approches relevant de la psychiatrie, confortent le déni social de leur caractère de phénomène collectif et les réduisent à des comportements individuels aberrants. La violence étant un instrument essentiel du contrôle masculin sur les femmes, tout « traitement » de cette violence qui n’identifie pas correctement les conditions sociales qui la produisent non seulement ne peut avoir d’impact significatif sur elle mais contribue à la perpétuer en entretenant l’illusion qu’il la réduit.

  • Le #patriarcat, une religion d’inversion – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/16/le-patriarcat-une-religion-dinversion

    Voici quelques exemples d’inversion patriarcale (liste non exhaustive) :

    – les femmes conduisent mal–alors que 84% des accidents de la route mortels sont causés par les hommes (3). Les excès de vitesse, la conduite en état d’ivresse sont aussi très majoritairement le fait des hommes.

    – les femmes parlent trop–alors que dans un groupe mixte, les hommes parlent plus que les femmes, les interrompent, mansplainent, utilisent toutes sortes de stratégies pour monopoliser la parole, comme le met en évidence l’étude de l’université de Princeton « The Silent Sex »(4).

    – les femmes sont moins intelligentes que les hommes–alors que le pourcentage de femmes diplômées de l’enseignement supérieur est supérieur à celui des hommes dans tous les pays occidentaux (aux Etats-Unis, plus de 25%) (5). A noter que, quand les femmes n’avaient pas accès à l’éducation, les hommes affirmaient que, si elles étaient ignorantes, c’était parce qu’elles étaient moins intelligentes. Par contre, quand elles les dépassent dans pratiquement toutes les disciplines, ce n’est pas parce qu’elles sont plus intelligentes qu’eux– expliquent-ils—c’est simplement parce qu’elles sont plus travailleuses et plus disciplinées…

    – les femmes sont incapables de contrôler leurs émotions, elles sont hystériques–alors que les hommes sont sujets à des accès de colère, de jalousie etc. qui peuvent aller jusqu’à la violence et au meurtre. Et reconnaissent eux-mêmes qu’ils ne les contrôlent pas—ce manque de contrôle étant censé excuser ces violences. En fait, il s’agit d’un double standard : le fait d’être dominé par ses émotions est réprouvé chez les femmes, la colère en particulier leur est interdite ; par contre, quand les hommes se laissent aller à cette émotion virile, c’est vu comme une affirmation de soi valorisante et signale leur appartenance à la catégorie dominante. Eux ont le droit de déverser leur courroux sur les dominé.es, de rager, de crier et de se plaindre (et dans ce cas, les femmes doivent prêter une oreille compatissante) mais l’inverse n’est pas vrai : toute tentative de la part des femmes d’extérioriser leurs émotions en direction des hommes sera perçue comme importune ou hystérique. De même que le « elles parlent trop » vise à les réduire au silence, le « elles sont hystériques » leur pose une interdiction d’exprimer leur colère, de protester ou de se plaindre.

  • Le féminisme fait bouger les lignes – s’il est subversif – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/02/le-feminisme-fait-bouger-les-lignes-sil-est-subversif

    L’introduction de la notion de #féminicide dans le Code pénal était l’objet d’une campagne qu’a lancée Osez le féminisme et que j’avais co-coordonnée en 2014. Quel bilan depuis ? Pour démarrer sur un point positif, ce que l’on constate entre 2014 et 2021, c’est que le terme « féminicide » qui n’était utilisé que dans un tout petit cercle de féministes ou dans des débats juridiques, est de plus en plus présent dans des titres de journaux ou dans des débats entre personnes non spécialisées et pas particulièrement militantes sur la question. C’est une première victoire qui a été obtenue par les militantes féministes : faire connaître ce terme et son utilité. Introduire le terme « féminicide » dans le Code pénal présente deux intérêts. D’abord, un intérêt symbolique : faire connaître et reconnaître à la société dans son ensemble (le grand public, les magistrats ou encore les médias) que les meurtres de femmes, au sein du couple ou suite à des violences sexuelles ou autres, ne sont pas des meurtres comme les autres mais qu’ils sont commis sur des femmes parce qu’elles sont des femmes. L’objectif est bien de montrer qu’il y a un continuum entre les meurtres des joggeuses—et les médias avaient très bien fait le lien entre ces différentes affaires– les meurtres de femmes par leur conjoint ou leur ex-conjoint, les meurtres dits « d’honneur » sur des femmes qui ne respectent pas les normes patriarcales en vigueur dans leur famille, pour des raisons culturelles ou religieuses, et montrer que symboliquement, ces meurtres sont reliés les uns aux autres, qu’ils sont motivés par le machisme et la domination masculine.

    Deuxièmement, introduire un nouveau type d’infraction dans le Code pénal pourrait permettre d’améliorer le traitement judiciaire de ces meurtres. Que se passe-t-il aujourd’hui ? Si l’on regarde les morts violentes au sein du couple par exemple, le fait de tuer son conjoint ou son ex-conjoint devrait être une circonstance aggravante selon la loi. Ce que l’on constate dans les faits, c’est que c’est plutôt une circonstance atténuante. Les peines sont en effet plus importantes quand une femme est tuée suite à des violences dans l’espace public ou par un inconnu que si elle est tuée par celui avec qui elle a partagé sa vie pendant vingt ans. Donc on voit qu’il y a des défaillances dans le traitement judiciaire qui, au lieu de considérer qu’il y a circonstance aggravante, continue d’appliquer la circonstance atténuante qu’on a observée dans le droit pendant longtemps : si un homme tuait sa femme adultère par exemple, c’était considéré comme une circonstance atténuante.

  • Cendrillon du trottoir : de la prostitution au porno – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/04/18/cendrillon-du-trottoir-de-la-prostitution-au-porno

    FS : Vous reprenez le tournage de pornos, et vous observez que les pratiques que l’on filme sont de vraies tortures, pas des simulacres (cire brûlante, etc.) qui peuvent laisser des graves séquelles de santé chez les actrices, et c’est votre cas. Comment expliquez-vous que ces tortures qui seraient punies par la loi si pratiquées pour des raisons politiques sur des hommes soient complètement banalisées et acceptées dès lors qu’il s’agit de femmes dans le porno ?

    BB : Je ne me l’explique pas. Il y a un grand laxisme, pour ne pas dire une immense hypocrisie de la part des pouvoirs publics. J’ai l’impression que tout le monde s’en fiche. L’industrie de la pornographie brasse des milliards. La société Démonia qui commercialisait les vidéos de Francis et Lionel a pignon sur rue. Dans ces films sadomasochistes, j’ai été soumise à de véritables tortures. L’argument publicitaire de Démonia pour l’une de mes vidéos était « une vidéo rare où vous verrez pour la première fois à l’écran une jeune Française se faire percer les tétons en direct par son Maître. » La torture est banalisée et elle fait vendre. Mes vidéos remportaient un grand succès commercial. J’avais cédé mes droits à l’image pour 10 ans. J’étais sortie de cette vie, que ces images tournaient encore sur le net ! Au cours d’un fist-fucking, j’ai subi une déchirure anale qui m’a laissée alitée 10 jours avec des couches. J’avais 8 piercings sur l’ensemble du corps. Mon clitoris était percé ainsi que mes lèvres intimes. Lionel y suspendait un cadenas. Et je ne vous parle pas des gang bangs– qui sont un moindre mal…

    Au sujet de ma santé mentale et psychique, pour supporter tout ça, je suis devenue complètement dissociée. J’ai souffert de stress post-traumatique. Je suis bipolaire. Il y a une fragilité génétique dans ma famille concernant ce trouble. Cependant la maladie aurait pu être moindre sans tous ces sévices. Actuellement, je suis reconnue adulte handicapée, pensionnée pour cela et suivie tous les mois par un psychiatre et une infirmière. J’ai également un traitement lourd, plusieurs cachets par jour. Sans ce traitement, je ne pourrais pas dormir. Je souffre aussi de troubles alimentaires compulsifs nocturnes. Je fais régulièrement des cauchemars sur mon ancienne vie.

    Si de telles tortures étaient infligées à des mâles, l’opinion publique s’insurgerait comme on l’a vu avec les prisonniers de Guantanamo. Mais pour les femmes du porno, l’on considère qu’elles sont consentantes. Après tout, c’est leur métier, si l’on peut le qualifier ainsi…

  • JEUDI APRES-MIDI AU #BORDEL : une survivante raconte la violence des clients – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/10/10/jeudi-apres-midi-au-bordel-une-survivante-raconte-la-

    Peut-être que je ne peux plus faire ce travail, peut-être que je ne peux plus supporter l’existence de ce #système menteur dans lequel des vieux hommes lubriques baisent des jeunes filles, en fait les brisent si ça leur plait, comme autrefois les filles « souillées » ou « tombées » étaient consignées à la #prostitution, (c’était la coutume à l’époque médiévale : une fois qu’une fille est « corrompue », qu’est-ce que ça peut faire qu’elle soit prostituée ?) Donc de nos jours, les filles sont violées par leurs pères, frères, grands-pères et oncles, ce qui les amène logiquement à entrer dans cette branche d’activité où elles sont de nouveau traitées comme des moins que rien, criminalisées, discriminées, et re-victimisées.

    Ma misérable condition, je considère que l’État allemand est en partie responsable, parce qu’il ne juge pas nécessaire de donner une chance, au moins une deuxième chance, aux #enfants « anti-sociaux » abusés et maltraités dont la vie a commencé dans des circonstances désastreuses—circonstances sur lesquelles ils n’ont aucun contrôle. Et c’est de cette condition misérable que certains hommes et le système patriarcal, profitent : mes #prostitueurs, mes proxénètes, et l’État allemand.

    J’ai été utilisée et jetée par la société, comme si c’était ma faute d’avoir été une enfant maltraitée, et maintenant je suis une pariah—n’importe qui peut faire de moi ce qu’il veut, apparemment tout le monde peut me baiser s’ils en ont envie ; en fait plus vraiment n’importe qui, maintenant c’est seulement ceux qui peuvent payer, et ce qu’ils veulent puisqu’ils payent, c’est que j’accepte enfin de mettre tous mes trous à leur disposition.

    Et il y a ces messieurs de l’IRS (l’administration fiscale) qui veulent aussi leur part, n’est-ce pas ? En plus de mon proxénète dont j’ai littéralement acheté la maison, la Jeep et la Mercédès classe S en me faisant baiser. Lui aussi peut me baiser quand il veut, ça va sans dire, vu la façon dont il traite mes collègues ses autres prostituées qui ne doivent pas lui dire non, ou sinon…

    #viol

  • CHILDFREE : LE DROIT A LA NON-MATERNITE
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/09/20/childfree-le-droit-a-la-non-maternite

    Dès lors que la femme est enceinte, son corps devient une propriété publique. Ah, mais non, attendez, c’est déjà le cas bien avant. Généralement, dès l’adolescence, nos corps de femmes ne nous appartiennent pas, à cause du harcèlement de rue, à cause des magazines qui nous bourrent le crâne de modèles inatteignables.

    D’une part, concernant votre commentaire sur le fait que les hommes trompent plus souvent après un ou plusieurs enfants, il vient très probablement du fait qu’on ne montre absolument jamais de VRAIS corps de femmes, que ce soit avant, mais surtout après la grossesse : tout comme on montre aux hommes que les règles sont bleues, on leur montre des femmes qui redeviennent pimpantes le lendemain de l’accouchement. On ne leur explique jamais que la sexualité pourra évoluer (surtout par accouchement par voie basse, et encore pire s’il y a eu une épisiotomie), que le rythme conjugal va évoluer. La femme devient mère, également aux yeux du conjoint, d’où le fait que les écarts se creusent en ce qui concerne les tâches ménagères avec l’arrivée du premier enfant.

    https://2.gravatar.com/avatar/8bb889e09807e23a25a5cb3cd8cbc514?s=96&d=identicon&r=G

  • LE FEMINISME EST-IL POUR TOUT LE MONDE ? #Inclusion et #mixité dans le mouvement féministe – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/09/06/le-feminisme-est-il-pour-tout-le-monde-inclusion-et-m

    Dans le mouvement féministe, une controverse fait rage actuellement autour de la notion d’inclusion. Certaines mouvances féministes non seulement se déclarent inclusives mais affirment que l’exigence d’inclusion serait absolument intrinsèque au #féminisme : ce mouvement devrait obligatoirement inclure les hommes et les trans mtf, défendre leurs droits, voire même se battre pour à peu près toutes les catégories défavorisées. Face à cette revendication d’ouverture, qui se donne comme démocratique et progressiste, il est nécessaire d’analyser dans quelle mesure cette position sert (ou dessert) les objectifs féministes et pour ce faire, d’évaluer sa compatibilité avec les fondamentaux du mouvement.

    MIXITE ET SOCIALISATIONS GENREES

    Dès la naissance, la possession d’un pénis offre à certains une carte de membre à vie dans la catégorie dominante, et le fait d’avoir des organes génitaux féminins place les autres à vie dans la catégorie dominée. A partir de ce triage initial, la socialisation genrée, qui commence très tôt, va apprendre aux enfants les comportements correspondant à leur catégorie de sexe, via leur exposition à toutes sortes de contextes : famille, institutions (en particulier l’institution scolaire), etc. (1). Les conditionnements produits par ces socialisations genrées sont si profondément internalisés qu’ils sont inconscients, de telle sorte que l’activation de ces comportements genrés s’effectue sans intervention de la volonté, sous forme de réflexes et d’automatismes qui se manifestent en particulier dès que femmes et hommes sont ensemble : la simple mise en présence suffit à les déclencher. Et ils peuvent se déclencher même chez des individu.es qui rejettent ces stéréotypes.

    Les comportements inculqués aux garçons sont ceux qui sont nécessaires à l’exercice de leur futur rôle de dominants : ils doivent s’affirmer, être partout le centre d’attention, occuper plus d’espace physique et discursif que les femmes, exprimer leur autorité par la parole et la gestuelle dans les interactions, adopter des comportements d’agression, de compétition et de leadership. Persuadés précocement qu’ils sont plus importants, plus compétents, plus intelligents que les membres de l’autre sexe, ils attendent qu’on s’incline devant leurs vues et leurs décisions et trouvent normal de les imposer.

    Dans un groupe mixte, cette socialisation virile pousse les hommes à appliquer des stratégies de silenciation et de dévalorisation de la parole féminine afin de toujours être en position dominante dans les discussions (2) telles que : intervenir plus souvent et parler plus longtemps que les femmes (3), donner la parole plus souvent aux hommes, ne pas écouter quand ce sont des femmes qui parlent, ne pas s’intéresser à ce qu’elles disent, ne pas s’adresser à elles, ne pas répondre à leurs questions, les ignorer systématiquement, couvrir leur voix en parlant plus fort qu’elles, parler à leur place, les interrompre fréquemment (manterrupting) (4), ne prendre une opinion féminine en considération que quand elle est reprise par un homme, faire du mansplaining et du manspreading, ramener constamment les conversations et les discussions sur les sujets d’intérêt masculins. On parle de « style d’interaction masculin » basé sur l’affirmation de soi, l’autorité, l’individualisme, la compétition pour prendre la parole (la prise de parole étant une prise de pouvoir, la durée plus ou moins importante du temps de parole est un indicateur assez exact du pouvoir détenu par une personne), le sense of entitlement, une moindre recherche du consensus. La plupart des femmes sont rebutées par ce style d’interaction masculin égocentré, agressif et compétitif qui peut les dissuader d’intervenir dans un débat.

    Corrélativement, en présence des hommes , les femmes sont socialisées à leur laisser la place, à s’effacer devant eux, à occuper moins d’espace physique et discursif, à accorder plus de poids à ce qu’ils disent, à les trouver plus compétents, plus intelligents, plus convaincants qu’elles, à se rallier à leurs opinions et à leurs décisions, à leur laisser les rôles de leadership, à se montrer conciliantes pour éviter les conflits, à sourire fréquemment, à faire preuve de déférence voire de servilité avec eux, à se mettre en mode soignant et maternant dès qu’elles sont en leur présence, à voler à leur secours dès qu’ils sont en difficulté ou attaqués, à chercher à leur plaire et à rechercher leur approbation.

  • Mécanismes de #survie et trauma bonding dans la #prostitution – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/08/03/mecanismes-de-survie-et-trauma-bonding-dans-la-prosti

    « La réalité est que les féministes radicales sont les seules qui soient du bon côté de l’histoire, qui voient la totalité du problème et les raisons pour lesquelles la prostitution existe. Les féministes socialistes ont mon respect, mais elles ne voient pas la totalité du problème. La prostitution n’existe pas comme simple conséquence du fait des discriminations économiques que subissent les femmes. La pauvreté est un facteur qui contribue à la prostitution—mais ce n’en est pas la raison. Les facteurs qui contribuent à la prostitution ne sont pas des causes. La prostitution existe pour une seule raison et cette raison est la demande masculine. La plus extrême pauvreté ne pourrait pas créer la prostitution si la demande masculine n’existait pas (Rachel Moran).

    Quand nous discutons de ce problème, nous ignorons le fait que même des femmes blanches qui ont étudié dans des universités peuvent vivre dans la pauvreté. Elles aussi peuvent venir de familles dysfonctionnelles, elles aussi peuvent avoir été victimes de #violences sexuelles, physiques ou émotionnelles—et peuvent rejouer ce trauma dans la prostitution. Comme Rachel Moran le souligne, voir la prostitution d’un point de vue purement économique nous fait passer à côté de l’essentiel.

    « Andrea Dworkin a dit un jour que l’#inceste est le camp d’entraînement pour la prostitution. Au plus profond de moi, je sais que c’est vrai. Faire ma première passe n’était pas différent d’être violée par mon beau-père. » (Jacqueline Lynne).

    #patriarcat #famille

  • La maternite aujourd’hui : entre propagande et répression, quand produire des enfants devient obligatoire – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/06/28/la-maternite-aujourdhui-entre-propagande-et-repressio

    Le dernier #livre de Samira El Ayachi raconte avec subtilité, humour et intelligence le quotidien d’une femme élevant seule son fils après son #divorce. La narration bien que romancée n’omet aucun aspect de la réalité quotidienne d’une maman solo : le poids du travail ménager quotidien, la raideur de la justice, l’incompréhension de l’entourage, la #brutalité des services sociaux… Avec verve et talent, Samira El Ayachi nous entraîne dans son sillage de super maman, sommée d’atteindre la perfection éducative tout en jonglant avec ses obligations de femme moderne…

    Elle dit très justement dans son ouvrage :

    « Que deviennent les rêves des #femmes une fois passées du côté de la #maternité ? Tu finis par comprendre pourquoi personne ne dit rien. Parce que les femmes sont trop employées à survivre pour penser à leur condition. Envisager leur situation d’un point de vue sociétal et collectif. Pas le temps pour la révolution. Les femmes sont occupées. »

    Puis elle ajoute un peu plus loin :

    « Les femmes ne sont pas occupées. Elles sont au bord de la brisure. Au bord du burn-out. » (1)

  • Pourquoi elles ne partent pas : sous l’emprise d’un pervers narcissique – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2020/06/14/pourquoi-elles-ne-partent-pas-sous-l-emprise-dun-perv


    Je n’aime toujours pas ce concept qui décontextualise les #violences_masculines, mais la description de l’#emprise est particulièrement éclairante.

    Je pense que ce n’est pas uniquement ça qui nous empêche de partir. Au début oui, mais l’emprise est quelque chose de très compliqué à comprendre. Quand ça a commencé, ce cycle tension/violence/gentillesse/accalmie, je pensais vraiment qu’il allait changer, d’autant que ces périodes de violence étaient quand même relativement espacées. On a vécu trois ans à Paris, et pendant cette période, les violences étaient plus espacées. Là, effectivement, ces périodes de gentillesse m’ont empêchée de partir. Pourtant, avant la première gifle, j’avais déjà reçu beaucoup d’insultes mais, au début, ces périodes d’accalmie m’empêchaient de partir. Je me disais « bon, quand même, il n’est pas si terrible que ça » ; à chaque fois, je reprenais espoir. Mais en réfléchissant à tout ça, au bout d’un moment, il y a une emprise qui se met en place, j’étais devenue incapable de vivre par moi-même, de sortir de mon jardin, c’est plutôt ça qui m’a empêchée de partir. Je ne me voyais plus capable de faire quoi que ce soit en dehors de mon jardin, c’est-à-dire en dehors de lui.

    Surtout quand il a fait jouer ma « puanteur », ma nullité etc., j’étais tellement dévalorisée que je ne me voyais pas reprendre un travail quelconque. Et l’argent était à lui, moi je n’avais rien, très vite au bout de quelques années, je n’avais plus rien, et il me le faisait bien sentir. J’étais coincée en fait. C’est beaucoup plus compliqué que ça, les femmes vous disent : « je ne pars pas à cause des enfants, à cause de la maison, à cause de mon travail ». En fait, on ne part pas parce qu’on ne peut pas partir. Et ça c’est difficile à expliquer et à comprendre.