Le premier navire sans équipage prend forme

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  • Le premier navire sans équipage prend forme
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    « Ce sera l’avenir du transport maritime, j’en suis certain ». Michael Mäkinen, président de Rolls-Royce Marine, n’use même pas du conditionnel : les navires sans équipage navigueront dans quelques années. « Les choses se sont accélérées ces deux dernières années. On le voit dans les autres secteurs des transports : l’automobile, les drones, les technologies sont matures. Ce sera bientôt au tour du shipping ». Et Rolls-Royce s’est fermement positionné sur ce nouveau créneau en prenant la tête, en 2015, du projet AAWA (Advanced Autonomous Waterborne Applications Intiative), lancé par Tekes, l’agence publique finlandaise pour l’innovation.

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    Même si l’instrumentation permet une autonomie de décision du navire, les équipes d’AAWA n’imaginent pas une navigation dépourvue de toute intervention humaine. « Il y a toute une échelle entre le bateau complètement télécommandé et l’autonomie totale », explique Esa Jokinen, responsable du projet Blue Ocean Team de Rolls-Royce. « Il y a de nombreuses phases différentes dans une navigation, certaines sont critiques comme les accostages ou décostages, les situations d’anti-collision ou de manœuvres urgentes en mer, d’autres le sont moins, comme la route libre en haute mer. L’idée est de pouvoir calibrer l’autonomie du navire, qui doit pouvoir redonner la main au virtual captain ». Le capitaine virtuel, un être humain bien réel, sera de quart à terre dans un centre dédié. Il surveillera un ou plusieurs navires et c’est à lui que va incomber le planning de la navigation.

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    « Pour que les innovations fonctionnent, il faut qu’elles soient approuvées par l’ensemble des acteurs professionnels : chantiers, armateurs, gestionnaires nautiques, ports, chargeurs et, au bout de la chaîne, la société toute entière ». Et malgré les arguments économiques – coûts d’exploitation moindres (environ 20%), nouvelles possibilités de design, optimisation de la chaîne logistique – les réticences peuvent être nombreuses, tant de la part des professionnels que du grand public. « Il faut les prendre en compte tout en se rappelant que nous nous situons dans une tendance majeure de digitalisation et de robotisation. Un nouvel écosystème autour des capacités autonomes est en train d’émerger, qui reconditionne, partout, les réseaux et modèles économiques ».

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    Le démonstrateur pourrait être prêt dès 2018 et le premier navire opérationnel dès 2020, pour des navigations côtières contrôlées par la terre et un équipage réduit de contrôle. Rolls-Royce table ensuite sur une échéance à 2030 pour la première navigation hauturière contrôlée puis 2035 pour les premières traversées autonomes.

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