Claude Lanzmann critiqué pour avoir refusé de rendre hommage à Elie Wiesel - Bibliobs

/claude-lanzmann-critique-pour-avoir-ref

  • Claude Lanzmann règle ses comptes avec Elie Wiesel !
    VIDÉO. Moins de 24 heures après la mort du Prix Nobel, le cinéaste lui a rendu un hommage "très personnel" que France Inter a fait disparaître de son site.
    Publié le 05/07/2016 à 11:58 | Le Point.fr
    http://www.lepoint.fr/societe/claude-lanzmann-regle-ses-comptes-avec-elie-wiesel-05-07-2016-2052059_23.php

    Invité de France Inter dimanche 3 juillet peu avant 8 heures, Claude Lanzmann, le réalisateur de Shoah, a contenu ses larmes et son émotion pour parler d’Elie Wiesel décédé la veille. Tirant la conversation à lui – comme souvent –, Lanzmann reproche d’abord au Prix Nobel de ne pas lui avoir réservé un bon accueil lorsqu’il lui a annoncé à New York qu’il allait préparer le film. « L’idée que je réalise Shoah le rendait fou. Je crois que l’explication est simple. La Shoah était, pensait-il, son domaine à lui et moi, je n’étais pas survivant d’un camp », explique péniblement Lanzmann.

    Plus tard, il dresse Imre Kertész, Prix Nobel de littérature – à qui il tresse des lauriers –, contre Wiesel en lisant un extrait d’Ê tre sans destin. « Elie Wiesel a passé à Auschwitz en tout et pour tout 3 ou 4 nuits. Le reste du temps, il était à Buchenwald. Il n’était pas à Auschwitz », semble-t-il extraire de l’ouvrage de l’auteur hongrois ? Oui, vous avez bien lu ! (...)

    “““““““““““““““““““““““““““““““““““
    De fait :
    https://www.franceinter.fr/programmes/2016-07-03

    #Elie_Wiesel #Claude_Lanzmann

    • Je crois que l’explication est simple. La Shoah était, pensait-il, son domaine à lui et moi, je n’étais pas survivant d’un camp

      Si le sujet n’était pas si grave, ce serait désopilant d’entendre Lanzmann reprocher à un tiers de se réserver pour lui seul le sujet de la Destruction des Juifs d’Europe

      « Elie Wiesel a passé à Auschwitz en tout et pour tout 3 ou 4 nuits. Le reste du temps, il était à Buchenwald. Il n’était pas à Auschwitz »

      Oh un concours ! C’est consternant. On note que la plupart des personnes envoyées à Auschwitz n’y ont pas passé plus de quelques heures. Est-ce que cela les disqualifie ? Quant à parler de 3 ou 4 nuits, des nuits d’hôtel je présume ?

      Le fait que le merveilleux Shoah ait été produit et réalisé par un odieux connard qui s’en prévaut pour tout ce qui touche de près ou de loin le sujet est une épreuve de plus qui ne peut nous être infligée que par Dieu lui-même.

    • Le fait que le merveilleux Shoah ait été produit et réalisé par un odieux connard…

      J’ai vu, à l’époque, la première partie de Shoah mais n’ai pas été voir la seconde parce que, à de nombreuses reprises, le comportement de Cl. Lanzmann et son auto-mise en scène me semblaient parfaitement odieux.

      Ça fait longtemps, mais il y a deux scènes, en particulier, dont je me souviens :
      – la discussion avec l’ancien chef de gare (?) de Sobibor. Ils discutent en marchant le long des voies (ou en les traversant). Et le chef de gare polonais évoque sa stupéfaction lorsque, le lendemain de l’arrivée du premier train pour l’extermination, il réalise qu’il n’y a aucun bruit dans le camp. Trente ans après, le choc de la réalisation de la signification de ce silence est toujours perceptible. Et le bulldozer Lanzmann écrabouille tout ça avec son questionnement prémâché.
      – quand il discute « amicalement » avec des Polonais sur le pas de porte de leurs maisons dont la décoration (les bois des volets ?) indique clairement qu’il s’agit de maisons ayant été occupées par des Juifs. Il demande « innocemment » si tout va bien, s’ils sont contents de leurs maison, etc.

      Le fait que le film ait toujours été universellement encensé sans jamais la moindre critique me met toujours mal à l’aise. En particulier, le non respect pour ses interlocuteurs-témoins et tout particulièrement dans le cas du récit de Sobibor est flagrant et pose vraiment question.

      La seule chose qui avait été (un peu) débattue à l’époque était l’utilisation de la caméra cachée pour interroger l’ancien bourreau (je ne sais plus de quel camp) et la déloyauté du procédé avait été largement justifiée par l’identité de l’interviewé. Dans la foulée, la déloyauté vis-à-vis des paysans Polonais n’avait dérangé personne…