• MDR : Canular bien réussi : la démission de Valls, annoncée par un faux Figaro GloupGloup ! RTBF 6 Juillet 12h46

    Il y avait le Gorafi, voici le www-lefigaro.com : ce mercredi matin, ce site copiant assez bien celui du Figaro annonçait que François Hollande renonçait à la loi travail et que Manuel Valls démissionnait dans la foulée.
    L’article est une page unique, encore visible http://www-lefigaro.com/politique/2016-07-06/hollande-retire-la-loi-travail.html à l’heure d’écrire ces lignes, munies de liens vers le vrai site du Figaro, rédigée dans un style qui pourrait être celui du quotidien français avec une mise en page semblable, la possibilité de laisser des commentaires et surtout de partager ce "fake".
    Nombreux sont ceux à s’être fait attraper malgré les commentaires mettant justement en garde, et qui reconnaissent que le faux est bien ficelé et surtout se demandent comme nous à qui profite le crime.
    On est loin de la grosse rigolade du Gorafi. 

    Source : http://www.rtbf.be/info/medias/detail_canular-bien-reuissi-la-demission-de-valls-annoncee-par-un-faux-figaro?i

    FLASH ACTU, LE FAUX ARTICLE : François Hollande renonce à la loi travail. Manuel Valls démissionne dans la foulée. Par Le Scan politique Publié le 06/07/2016 à 08:52

    Coup de tonnerre à L’Élysée : François Hollande annonce par communiqué, ce mercredi matin, le retrait du projet de loi travail. Manuel Valls, dans la foulée, dépose sa démission. Analyse.

    C’est un retournement tout à fait inattendu dans l’épopée de la loi travail : François Hollande annonce le retrait total du projet de loi par un communiqué de presse. Il s’exprimera ce soir sur France 2, devant les français, pour expliquer cette décision.
    Dans la foulée, Matignon a publié la démission de Manuel Valls, conformément aux menaces qu’il avait proféré en mars dernier.

    Analyse
    Impossible de ne pas lire, dans ce coup d’éclat, une manœuvre politicienne du chef de l’état, lui permettant d’endiguer sa chute de popularité, avant l’élection de 2017.

    Loi travail : Ultime trahison pour les électeurs de gauche
    Ce projet de loi, dès son annonce, avait soulevé une vague de protestations sans précédent :
    • 74% d’opinion contre la loi travail
    • Une pétition historique, ayant récoltée 1.3 millions de signatures en moins de deux semaines, soit 13 fois le seuil requis pour le déclenchement d’un référendum d’initiative citoyenne en Suisse
    • Un mouvement social de fond avec la tenue des Nuit Debout dans toutes les grandes villes de France, pendant plus de deux mois.
    • L’absence de majorité parlementaire sur ce texte, ayant nécessité un passage en force, par 49-3, avant même le début des débats.
    • Une fronde au sein même de la majorité, allant jusqu’à déposer une motion de censure contre le gouvernement
    • Des manifestations massives pendant plus de deux mois, sans affaiblissement
    • Des grèves et des blocages soutenus, partout en France.

    La loi travail venait surtout conclure un mandat présidentiel de reniements politiques : Entre le cadeau fiscal de 40 milliards au MEDEF, l’enterrement définitif de la taxe sur les très hauts revenus, ou encore le blocage de la loi sur la transparence fiscale, les électeurs de François Hollande ne cessaient de fustiger un “social-traître” et un faux “ennemi de la finance“.
    Cette trahison politique, conjuguée à des résultats économiques catastrophiques (chômage, précarité, …) aura achevé de plonger François Hollande dans des abîmes d’impopularité, le faisant battre le triste record de président le plus impopulaire de la 5e république.
    La position du gouvernement n’était donc plus tenable.

    Hollande anticipe la censure du gouvernement
    Après son passage au sénat, ayant tiré le texte encore plus à droite, et le nouveau 49-3 annoncé hier par Manuel Valls ; une nouvelle motion de censure avait cette fois toutes les chances de passer et de provoquer la dissolution du gouvernement, et le blocage de la loi.
    En retirant lui même la loi travail, François Hollande coupe ainsi l’herbe sous le pied des frondeurs, fait tomber Manuel Valls, et permet de désamorcer la spirale d’impopularité dans laquelle il s’est engluée. Stratégiquement, c’est un sans faute.
    Il est pourtant difficile d’imaginer que ce revirement de dernière minute suffira à effacer, dans l’imaginaire des électeurs de gauche, la parjure de ses promesses électorales.

    Fer de lance de la doctrine libérale européenne
    Il est difficile de comprendre l’opportunité de ce projet de loi, qui constituait un vrai suicide politique pour François Hollande (et ne figurait pas dans son programme) sans s’intéresser au rôle de l’Union Européenne.
    La loi travail découle en effet des « Grandes orientations de politique économique » (GOPÉ).
    L’union Européenne le reconnait :
    “Pour Jean-Claude Juncker, il se trouve que « la réforme du droit du travail voulue et imposée par le gouvernement Valls est le minimum de ce qu’il faut faire ». Le minimum seulement.”
    La loi travail, en dérégulant le marché de l’emploi, s’inscrit en effet dans la doctrine de la troïka : libre échange, libéralisation, et concurrence acharnée entre les états, avec suppression progressive des protections sociales.
    Il est intéressant de faire le parallèle avec l’accord de libre échange entre l’EU et l’Ukraine, rentré discrètement en vigueur au 1er janvier 2016 ; et de rappeler que le salaire médian Ukrainien est de 1/3 inférieur au salaire chinois.
    Ainsi donc, la technocratie européenne s’affaire, d’une main, à mettre en concurrence frontale les peuples européens avec des états sans réelle protection sociale, et de l’autre, à exiger la destruction de ces acquis sociaux au nom de la “compétitivité”.

    Les TPE / PME oubliées
    Alors que le MEDEF, pourtant omniprésent dans les médias, peine à démontrer sa représentativité auprès des TPE/PME
    des voix dissidentes n’ont pas tardé à s’élever au sein d’autres organisations patronales (l’UNAPL, l’UPA et l’UDES) pour réclamer le retrait de la loi travail
    Trois organisations patronales - l’UNAPL, l’UPA et l’UDES - lancent une campagne pour demander le retrait de la loi El Khomri. Ils lui reprochent de modifier les règles de la représentativité patronale, en privilégiant les grands groupes au détriment des TPE-PME. »

    La loi travail correspond essentiellement aux aspirations du MEDEF, mais pas à celles des petits patrons : Ceux ci réclament depuis longtemps, davantage qu’une flexibilité de l’emploi, une réforme de la fiscalité professionnelle qui bénéficie aujourd’hui largement aux grands groupes, au détriment des petites entreprises.

    De nombreux patrons, à l’instar de Antony Gratacos, dénoncent surtout une loi sapant les principes même de la concurrence, en permettant à chaque entreprise de jouer selon ses propres règles, et en encourageant la course au moins-disant social.

    Un bon patron parle de la loi travail : https://www.youtube.com/watch?v=JGvhMzg7ODA

    Rappelons que MEDEF avait obtenu en 2012 un cadeau fiscal de 40 milliards d’Euros. Le CICE, loin de créer le million d’emploi promis a surtout permis des augmentations de capital, dont un enrichissement personnel de Pierre Gattaz, président du MEDEF.

    Manuel Valls, un fusible politique
    Depuis sa nomination en mars 2014, Manuel Valls aura été le “bras droite” de François Hollande. En installant comme premier ministre un homme impopulaire et illégitime (5% aux primaires socialistes), François Hollande aura réussi un double tour de force :
    • Faire appliquer une politique de droite (libérale et sécuritaire), diamétralement opposée à toutes ses promesses de campagne, mais conforme aux attentes de Bruxelles et du MEDEF.
    • Se cacher derrière un bouc émissaire autoritaire, véritable paratonnerre politique, cristallisant toutes les foudres populaires.
    Déchéance de nationalité, Etat d’urgence permanent, 49-3, … : Pendant son mandat, Manuel Valls n’aura pas eu d’autres choix que de céder à une dérive autoritaire : l’autorité de l’illégitimité.
    Sa démission n’est pas une surprise : elle est la réponse à un véritable désaveux du chef de l’état, et correspond à une menace qu’il avait évoqué en mars dernier

    Le FN absent ; un sursaut de la gauche citoyenne
    Fort heureusement, le FN ne semble pas avoir profité du jeu de pyromane auquel l’exécutif s’est livré ces derniers mois.
    Plus à l’aise dans les diatribes anti-système que dans la défense effective des intérêts de la classe ouvrière, le FN s’est en effet perdu dans une cacophonie politique, ne sachant plus s’il fallait draguer son aile droite, sous des injonctions sécuritaires et libérales, ou son aile ouvrière, dans une critique de la casse du droit du travail. Cette confusion se sera peu à peu transformée en silence médiatique, révélateur d’un profond malaise interne, et d’une incapacité à accompagner les luttes sociales.
    A contraire, entre le phénomène Merci Patron, les Nuit Debout dans toute la France et le succès des youtubeurs de gauche (Oson Causer, Bonjour Tristesse, Usul, …) on assiste à une véritable renaissance de la gauche française. C’est bien l’électrochoc provoqué par la loi travail, fer de lance de la “social-démocratie”, qui aura permis aux français de se réapproprier l’espace politique, via des mouvements citoyens et a-partisans, pour réaffirmer la défense de leur modèle social et l’exigence d’une vraie démocratie.
    Avec le retrait de la loi travail, nous assistons donc aujourd’hui à une victoire majeure de la volonté populaire face aux injonctions libérales, et à l’affirmation de nouvelles forces politiques, qui ne manqueront pas d’influencer radicalement la campagne présidentielle à venir.

    La suite
    François Hollande s’exprimera ce soir sur France 2 pour expliquer ce renoncement, et clarifier la suite des événements.
    Après la démission de Manuel Valls, le président doit maintenant nommer un nouveau premier ministre, qui constituera à son tour un nouveau gouvernement.
    François Hollande dispose d’une semaine pour faire son choix : Gageons qu’il optera pour un homme de gauche, afin de flatter son électorat et préparer le terrain pour la campagne de 2017.

    Source de ce faux : http://www-lefigaro.com/politique/2016-07-06/hollande-retire-la-loi-travail.html