• La vidéo et les réseaux sociaux, armes indispensables contre les violences policières aux Etats-Unis

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/07/07/la-video-et-les-reseaux-sociaux-armes-indispensables-contre-les-violences-po

    Les images de la vidéo, filmées à Falcon Heights dans le Minnesota, jeudi 6 juillet sont bouleversantes. Les propos de Lavish Reynolds, la femme qui les a publiées en direct sur Facebook Live, encore plus. Assise dans une voiture, à côté d’un homme noir qui saigne abondamment et qu’elle présente comme son petit ami, elle explique que la police a arrêté son véhicule pour un contrôle de routine. Son compagnon, qui détenait un permis de port d’arme, a alors signalé au policier qu’il en détenait une sur lui, et demandé s’il pouvait sortir ses papiers d’identité. Le policier a ouvert le feu. « Vous lui avez dit de sortir son portefeuille et vous lui avez tiré quatre balles dans le bras », dit-elle au policier, qui tient toujours son compagnon en joue. « Fuck », crie le policier.

    Lavish Reynolds sort alors du véhicule, est menottée par la police, mais reprend ensuite sa diffusion en direct depuis la voiture de police, où elle est assise à côté de sa fille de 4 ans, que l’on entend dire « ça va aller maman, je suis là avec toi ». La victime des tirs est morte.

    Pour les réseaux sociaux, ces vidéos posent un problème particulier : leurs conditions d’utilisation interdisent la publication d’images violentes ou dégradantes, mais lorsque ces images constituent des preuves dans une affaire judiciaire en cours, leur suppression est difficilement envisageable. Dans la plupart des cas, YouTube, Facebook ou Periscope bloquent l’accès aux images mais transmettent une copie de la vidéo aux enquêteurs – une procédure théoriquement utile, mais qui trouve ses limites lorsque c’est justement la police qui est accusée de brutalités. Depuis le 1er janvier, un peu plus de 550 personnes ont été tuées par la police aux Etats-Unis, selon plusieurs décomptes de la presse américaine.