Les collèges vont encore manquer de profs

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  • La crise du recrutement, vue par une contractuelle recalée au Capes (Carnet de classe(s))
    http://carnetdeclasses.tumblr.com/post/146961504250/la-crise-du-recrutement-vue-par-une-contractuelle

    Et pourtant, cette année encore, j’ai été « refusée » au Capes, concours de recrutement des enseignants du secondaire. Je suis prof, mais précaire. Je suis prof, mais sans réelle formation. Je suis prof sur le tas. Je suis prof qui dort mal parce que je ne sais pas comment je ferai à la rentrée prochaine.

    J’ai participé à toutes les réunions sur la réforme du collège, sur les EPI, l’AP. Je connais mes élèves et leurs situations personnelles par cœur. Je sais comment faire cours quand je suis épuisée et que ça fonctionne, je sais comment faire cours quand ils sont épuisés et que ça fonctionne. Je sais comment gérer le cours qui n’a pas fonctionné, sans raison aucune.

    Merde, je suis prof. Mais sans poste fixe, sans certitude d’avoir un salaire, sans reconnaissance de l’institution.

    Et pourtant, sans moi, sans nous tous et toutes contractuelles, le système ne marcherait plus.

    #éducation #métier #enseignant.e.s #recrutement #précarité #concours #CAPES #institution #système_scolaire

    • J’ai survolé le témoignage... oui, c’est affligeant cette utilisation des statuts précaires... maintenant, sur le fond, « cette année encore » elle est recalée au CAPES... Je n’ai vu qu’en maths, et le niveau demandé est bas. Donc je ne sais pas quoi en tirer de ce genre de témoignage, qu’on a des personnes épuisées physiquement, nerveusement, et qui ne maîtrise pas la matière qu’ils enseignent ? Ça peut sembler méchant comme critique, mais imaginer que mes enfants font avoir des profs de maths au collège qui ne maîtrisent pas les outils qu’ils manipulent, qui ne savent pas ce qu’est un raisonnement par récurence, ça me dérange. Certes, c’est pas ce qu’on demande au collège, mais comment faire aimer les maths à des enfants quand on ne maîtrise pas la matière... encore une fois, on parle d’un double échec à un concours pas si compliqué...

    • Ce que j’imagine, c’est que passer le concours alors qu’on a déjà la tête sous l’eau à cause du boulot, ça n’est pas simple !... Mais ça me fait un peu penser aux étudiants que j’ai pu voir, qui sont depuis 5 ans inscrits en licence, et qui ont péniblement 6 de moyenne, en L3... Je trouve ça incroyablement dommage. D’un côté ils ont raison de s’entêter (et éviter de se dire qu’ils ont perdu 5 ans, pour rien). De l’autre, je me dis qu’il y a eu un énorme problème d’orientation avant. N’était-il pas possible se de rendre compte plus tôt que ces personnes n’y arriveraient pas ? C’est un danger que je vois à l’université avec les formations non sélectives, avec ce message stupide « tout le monde peut y arriver », c’est que certains échouent régulièrement et persistent. Et je ne sais honnêtement pas quelle est la solution !
      http://www.humanite.fr/les-colleges-vont-encore-manquer-de-profs-575823

      Au Capes de mathématiques, on compte ainsi 1 802 admissibles pour 1 440 postes proposés. Soit un ratio de seulement 1,3 candidat par poste avant l’écrémage final des oraux, qui éliminent encore environ la moitié des candidats. L’année dernière, il y avait 1 899 admissibles pour 1 243 postes. Et au final, seules 838 personnes ont décroché le concours, laissant 405 postes vacants.

      Comment faut-il interpréter ces chiffres ? Pour avoir vu les sujets, je ne pense pas que le concours soit trop difficile...