Israël et l’Afrique
Hicham Mourad | 13-07-2016
▻http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/0/4/132/16684/Isra%C3%ABl-et-l%E2%80%99Afrique.aspx
Pour la première fois depuis 29 ans, un premier ministre israélien se rend en Afrique. Benyamin Netanyahu vient d’effectuer, du 4 au 8 juillet, sa première tournée dans quatre Etats de l’Afrique de l’Est : l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda et l’Ethiopie. Il a également rencontré à Kampala, la capitale ougandaise, trois autres chefs d’Etat africains, ceux de Tanzanie, du Soudan du Sud et de Zambie.
(...)
La tournée de Netanyahu avait deux objectifs majeurs : Obtenir le statut d’observateur au sein de l’Union Africaine (UA) et gagner un soutien diplomatique afin de limiter les condamnations régulières d’Israël, liées à la question palestinienne, aux Nations-Unies et dans les forums internationaux. Pour y parvenir, la formule proposée par Netanyahu aux Etats africains est simple : Israël apportera aux gouvernements concernés de multiples formes d’assistance et d’aide dont ils ont besoin. En contrepartie, ces derniers promettent de soutenir Israël dans les organisations internationales et d’appuyer sa quête d’accéder au statut d’observateur à l’UA, comme c’est le cas de la Palestine. Pour le moment, seuls Addis-Abeba et Nairobi ont annoncé publiquement, lors de la visite de Netanyahu, leur soutien à un statut d’observateur pour Israël. Celui-ci avait bénéficié de ce statut au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), le prédécesseur de l’UA. Mais il l’avait perdu au moment de la création de cette dernière en juillet 2002, sous la pression de l’ex-dirigeant libyen, Muammar Kadhafi, qui était le principal financier de l’organisation naissante.
Etre observateur permet à Israël de participer à des réunions de l’UA et de rencontrer régulièrement ses membres, dans le but évident de contrer les positions défendues par l’Autorité palestinienne au sein d’une organisation régionale forte de 54 Etats. Ceux-ci forment plus que le quart des membres de l’Onu. Un poids politique non négligeable lorsqu’il s’agit notamment de voter une résolution liée au conflit palestino-israélien ou aux autres contentieux arabo-israéliens. En décembre 2014, l’abstention du Nigeria et du Rwanda a contribué à mettre en échec une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu appelant Israël à se retirer des territoires palestiniens dans un délai de trois ans et à conclure un accord de paix avec les Palestiniens dans un an. En septembre dernier, le vote de pays africains a contribué à l’échec de l’adoption d’une résolution par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) appelant Israël à ouvrir ses installations nucléaires aux inspections de l’AIEA. Quatre Etats africains (Kenya, Rwanda, Burundi et Togo) ont voté contre, 17 se sont abstenus et 8 étaient absents. Seuls sept Etats d’Afrique subsaharienne ont soutenu la résolution.
““““““““““““““““““““““““““““““
Le discours approximatif du président Ougandais Yoweri Museveni face à Benyamin Nétanyahou :
▻http://www.lemonde.fr/afrique/video/2016/07/18/le-discours-absurde-du-president-ougandais-face-a-benyamin-netanyahou_497145