Les gagnants et les perdants dans la tentative de coup d’État en Turquie – Le Saker Francophone

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  • Les gagnants et les perdants dans la tentative de coup d’État en Turquie
    Par M.K.Bhadrakumar – Le 16 juillet 2016 – Source Asia Times
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    La tentative sanglante de coup d’État en Turquie, menée par une section de l’armée a échoué et la nuit des longs couteaux est sur le point de commencer. La géopolitique du coup d’État rend inévitables les répercussions très loin au-delà de la Turquie.
    (...)
    Erdogan avait déjà cherché à faire extrader Gülen des États-Unis, ce qui va maintenant devenir une demande pressante, avec laquelle Washington devra composer. Et là, il y a un os.

    Cet os c’est qu’il y a toujours eu un soupçon dans l’esprit des turcs que Gülen a travaillé pour les services de renseignement américains.

    Un mémoire de l’ancien chef du renseignement turc Osman Nuri Gundes − qui a servi sous Erdogan − publié en 2011, fait valoir que le mouvement islamique mondial de Gülen basé en Pennsylvanie a assuré la couverture de la CIA, en particulier dans les anciennes républiques soviétiques en Asie centrale.

    Fait intéressant, la Russie a par la suite interdit les écoles Hizmet de Gülen. L’Ouzbékistan a suivi la Russie.

    Bien que Gülen ait fui la Turquie en 1998 pour les États-Unis, il n’a obtenu un permis de séjour qu’en 2008 et les Turcs ont déclaré avec insistance que sa demande de carte verte avait été recommandée par deux hauts responsables de la CIA. Il faut noter que Gülen n’a jamais voyagé en dehors des États-Unis au cours des dix-huit dernières années, depuis qu’il a atterri sur le sol américain, bien que son réseau mène des opérations dans le monde entier.

    On peut tenir pour assuré que, dans le contexte du coup d’État avorté, le rôle de Gülen jettera une ombre sur les relations entre la Turquie et les États-Unis, qui ont déjà subi des revers en diverses occasions, au cours des dernières années, sous le règne d’Erdogan.

    La grande question est de savoir jusqu’à quel point la tentative de coup d’État aurait été motivée par la politique étrangère de Erdogan. Le fait qu’il pourrait y avoir une telle dimension est difficile à ignorer.(...)