900 000 emplois non pourvus ou difficilement pourvus [ben voyons], 5 millions de #chômeurs : cherchez l’erreur. Fluidifier le marché de l’emploi passe par l’ouverture des #données détenues par #Pôle_Emploi à tous les acteurs du #marché_du_travail.
Le système administré et centralisé qu’est Pôle emploi est inapte à réaliser de manière parfaitement efficiente l’adéquation entre les offres et les demandes sur le marché du travail. Aujourd’hui, la qualification des demandes d’emploi par les opérateurs publics se fait par des références à des nomenclatures préexistantes et faiblement évolutives (par exemple la nomenclature ROME [répertoire opérationnel des métiers et des emplois]), peu adaptées à l’accélération des mutations économiques et technologiques ou des changements de parcours professionnels.
Les offres présentées à un demandeur d’emploi par les institutions spécialisées sont ainsi souvent peu pertinentes. Dans ces conditions, c’est souvent la stratégie individuelle d’un demandeur d’emploi qui lui permet de trouver le bon employeur, intéressé par ses compétences et son parcours et lui proposant un emploi correspondant à sa recherche et à ses souhaits d’évolution professionnelle.
De 2 heures à 30 minutes par jour
Or, les stratégies individuelles sur le marché de l’emploi ne font pas encore l’objet d’une observation et d’une interprétation pertinentes pour en faire émerger une intelligence collective propice à l’#efficience_du_marché. Par ailleurs, les demandeurs d’emploi sont confrontés à des difficultés sociales directement liées à leur situation : la passivité et la rupture progressive du lien social rendent d’autant plus difficile leur réinsertion durable sur le marché du travail.
De nombreux travaux de recherche (Krueger et Mueller, Université de Princeton, 2011) montrent que l’intensité de la recherche d’emploi diminue substantiellement au long d’une période de #chômage. Il est ainsi observé sur un échantillon de demandeurs d’emploi américains qu’après trois mois de chômage la durée quotidienne de recherche d’emploi chute de 2 heures à 30 minutes par jour.
Avec plus de 5 millions de chômeurs et environ 500 000 offres d’emploi disponibles à un instant « T » sur le marché, c’est la mise en relation efficiente entre l’offre et la demande, entre les candidats et les offres d’emploi, qui doit se développer grâce au numérique (qui offre la possibilité de traiter des grandes quantités de données en temps réel) et à Internet (qui met en relation automatique et en temps réel l’offre et la demande).
Écosystème de services
La précision et la quantité des informations sont les clés pour obtenir les meilleurs résultats de matching (appariement). Pôle emploi dispose pour cela d’une énorme quantité « #matière_première » (les CV des chômeurs et les offres d’emploi) sur laquelle un écosystème de services et d’applications innovants peut se nourrir et se développer rapidement pour lutter contre le chômage [ben voyons].
Ces données sont aussi intéressantes pour les acteurs publics locaux afin de comprendre les besoins de chaque bassin d’emploi, les besoins en formation par secteur d’activité, etc. Les usages sont infinis. Alors pourquoi Pôle emploi refuse-t-il l’accès à ses données, contrairement à ce que recommande le secrétariat général à la modernisation de l’action publique ? Est-ce la peur que de nouveaux acteurs apportent un meilleur service ? Est-ce la peur que le chômage baisse vraiment, et que l’activité même de Pôle Emploi soit à réinventer ?
Pour accélérer le retour des chômeurs à l’emploi, Pôle emploi doit ouvrir en #open_data ses fichiers d’offres d’emploi et de demandeurs d’emploi [bigre]. En d’autres termes, transformer ses fichiers en données publiques, accessibles à toutes les entreprises dont l’objet est la #fluidité du marché de l’emploi. La lutte contre le chômage doit être la grande cause nationale de la France. Tout demandeur d’emploi doit pouvoir réclamer que sa #candidature soit accessible à tous les recruteurs potentiels !
La création d’un corps de 200 agents contrôleurs indique bien ce qui donne le la : à Pôle la non indemnisation, les « emplois aidés » et les contrôles, le placement aux #opérateurs_privés, et à qui voudra s’en occuper (...), l’info sur les droits (toujours changeants, soumis à l’arbitraire, conçus pour déstabiliser, produire l’#insécurité_sociale maxi), les recours, la défense des chômeurs.