Euro, Tour de France, JO… dans les coulisses financières des grands événements sportifs

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  • Euro, Tour de France, JO… dans les coulisses financières des grands événements sportifs
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/08/04/euro-tour-de-france-jo-dans-les-coulisses-financieres-des-grands-evenements-

    [...] dans la grande majorité des cas (64 sur 100 organisateurs étudiés), les organisateurs d’événements sont structurés en associations. Près de la moitié d’entre elles (25) sont installées en #Suisse, comme la Fédération internationale de football (#FIFA), l’Union européenne des associations de football (#UEFA), le Comité international olympique (#CIO)… Au total, #Transparency_International en recense environ soixante [1].

    La raison : une particularité du droit helvétique qui, dans le cas d’une association, poursuivait la #corruption publique mais pas la corruption privée. Celle-ci n’était un délit poursuivi d’office que dans des circonstances très précises (cela nécessitait notamment le dépôt d’une plainte par une des parties concernées par les faits de corruption). Cette particularité, qui n’est plus d’actualité désormais, a tout de même prévalu jusqu’en 2006.

    [...] Les montants en jeu s’évaluent désormais à l’aune de la mondialisation des sports. Quand, en 1974, le chiffre d’affaires de la FIFA approchait l’équivalent de 5 millions d’euros, on parle désormais de 4 milliards d’euros, engrangés avec la Coupe du monde 2014, qui sont venus s’ajouter aux confortables réserves de plus d’un milliard d’euros sur lesquelles peut s’appuyer l’association à but non lucratif… Des chiffres dans la fourchette de ceux d’une « petite » entreprise du CAC 40. 35 milliards d’euros : c’est le montant total des recettes générées chaque année par les neuf plus grandes ligues professionnelles au monde (football, baseball, basket, hockey américains, ainsi que les ligues anglaise, espagnole, allemande, italienne et française de football). Soit la richesse créée dans le même laps de temps en Tunisie.

    [...] L’évolution vers une privatisation de l’organisation des événements sportifs n’est pas sans conséquences : fiscales, éthiques… Par exemple, la lutte contre le #dopage n’est pas un combat facilement endossable pour un groupe privé qui cherche à promouvoir spectacles, stars et performances. Dans le cas des courses cyclistes, la rivalité entre l’association faîtière, l’Union cycliste internationale (UCI), et le français #ASO, ne s’est pas traduite par une politique de contrôles accrue, mais par son abandon.

    [...] Autre conséquence de la montée en puissance des intérêts financiers du sport : l’irrésistible attraction que semblent exercer sur les organisateurs les juridictions offrant une #fiscalité « amicale ». Même pour les événements organisés dans des pays à la fiscalité « normale », il est toujours possible d’échapper à l’impôt. L’UEFA a ainsi réussi à obtenir une exonération d’impôts pour l’organisation de l’Euro 2016 en #France (six autres compétitions sont concernées par un tel régime de faveur dans l’Hexagone). Le manque à gagner pour l’Etat français pourrait s’élever jusqu’à 200 millions d’euros pour la dernière compétition en date.

    [1]http://www.transparency.org/whatwedo/publication/global_corruption_report_sport

    #Monaco #Paradis_fiscaux #Finance