• Au milieu de la ruelle, devant la Bièvre, une porte sans battant, percée dans le mur noir, ouvre sur une cour en étoile, formée de coins et de racoins. L’on a devant soi de grandes bâtisses chevronnées, qui se cognent, les unes contre les autres, et se bouchent ; partout des palis clos, des renfoncements abritant de gémissantes pompes, des portes basses, au fond desquelles, dans un jour saumâtre, serpentent de gluants escaliers en vrilles ; en l’air, des fenêtres disjointes avec des éviers dont les boîtes cabossent ; sur les marges des croisées, du linge, des pots de chambre, des pots de fleurs plantés d’on ne sait quelles tiges ; puis, à gauche, la cour s’embranche sur un couloir qui colimaçonne, déroulant, tout le long de sa spirale, des boutiques de marchands de vin. Nous sommes dans le passage Moret, qui relie la ruelle des Gobelins à la rue des Cordelières, dans la cour des Miracles de la peausserie. Et, soudain, à un détour, un autre bras de la Bièvre coule, un bras mince, enserré par des usines qui empiètent, avec des pilotis, sur ses pauvres bords. Là, des hangars abritent d’immenses tonneaux, d’énormes foudres, de formidables coudrets, emplâtrés de chaux, tachés de vert-de-gris, de cendre bleue, de jaune de tartre et de brun loutre ; des piles de tan soufflent leur parfum acéré d’écorce, des bannes de cuir exhalent leur odeur brusque ; des tridents, des pelles, des brouettes, des râteaux, des roues de rémouleur, gisent de toutes parts ; en l’air, des milliers de peaux de lapin racornies s’entrechoquent dans des cages, des peaux diaprées de taches de sang et sillées de fils bleus ; des machines à vapeur ronronnent, et, au travers des vitres, l’on voit, sous les solives où des volants courent, des ouvriers qui écument l’horrible pot-au-feu des cuves, qui râtissent des peaux sur une douve, qui les mouillent, qui les « mettent en humeur », ainsi qu’ils disent ; partout des enseignes : veaux mégis et morts-nés, chabraques et scieries de peaux, teintureries de laine, de poils de chèvre et de cachemyre ; et le passage est entièrement blanc ; les toits, les pavés, les murs sont poudrés à frimas. C’est, au coeur de l’été, une éternelle neige, une neige produite par le râclage envolé des peaux. La nuit, par un clair de lune, en plein mois d’août, cette allée, morte et glacée, devient féerique. Au-dessus de la Bièvre, les terrasses des séchoirs, les parapets en moucharabis des fabriques se dressent inondés de froides lueurs ; des vermicelles d’argent frétillent sur le cirage liquéfié de l’eau ; l’immobile et blanc paysage évoque l’idée d’une Venise septentrionale et fantastique ou d’une impossible ville de l’Orient, fourrée d’hermine. Ce n’est plus le rappel de l’ancien Paris, suggéré par la ruelle des Gobelins, si proche ; ce n’est plus la hantise des loques héraldiques et des temps nobiliaires à jamais morts. C’est l’évocation d’une Floride, noyée dans un duvet d’eider et de cygne, d’une cité magique, parée de villas, aux silhouettes dessinées sur le noir de la nuit, en des traits d’argent. Ce site lunaire est habité par une population autochtone qui vit et meurt dans ce labyrinthe, sans en sortir. Ce hameau, perdu au fond de l’immense ville, regorge d’ouvriers, employés dans ce passage même aux assouplissantes macérations des cuirs. Des apprentis, les bas de culottes attachés sur les tibias avec une corde, les pieds chaussés de sabots, grouillent, pêle-mêle avec des chiens ; des femmes, formidablement enceintes, traînent de juteuses espadrilles chez des marchands de vin ; la vie se confine dans ce coin de la Bièvre dont les eaux grelottes le long de ses quais empâtés de fange.

      (Huysmans)

      https://www.bmlisieux.com/archives/bievre.htm

    • Il y a 30 ans les écologistes du 13em, avant la BNF donc, avaient fait de la réhabilitation de La Bièvre un beau cheval de bataille. Parce qu’il en restait encore quelques traces qui auraient pu être sauvées au lieu de totalement disparaitre sous le bitume.

      Bief de la butte aux cailles

      Tanneries fin XIXem

    • 1964 : La Bièvre, la rivière disparue de Paris | Archive INA - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=-EzW9Iftb0s

      Journal de Paris | RTF | 13/03/1964
      La journaliste interroge une Parisienne qui a connu la Bièvre avant sa couverture et les inondations de 1910. L’interview se déroule sur des photographies anciennes de la Bièvre à Paris, les rues sous lesquelles passe la rivière (rue du Fer au Moulin, rue Censier, rue Berbier du Mets, rue Santeuil...) et des photographies de la crue de 1910. La journaliste interviewe ensuite un imprimeur installé depuis toujours à Paris. Il raconte ses souvenirs de la Bièvre sur des images de la Poterne des Peupliers, du pont de la petite ceinture (sur lequel passe maintenant le tramway), d’entrepôts (qui étaient probablement à Gentilly) et du château de la reine Blanche, avenue des Gobelins. Pour finir, un des hommes travaillant sur le chantier de la faculté de lettres Censier explique qu’en faisant des sondages, il a retrouvé ce qu’il reste de la Bièvre.

  • Jonathan Swift. A Modest Proposal (1729)
    https://scholarsbank.uoregon.edu/xmlui/bitstream/handle/1794/872/modest.pdf

    Ce texte précède de 69 ans An Essay on the Principle of Population par l’ignoble pasteur Malthus. Il est rare que la parodie d’une oevre précède son soi-disant original. Il fallut le génie de Swift pour réaliser ce prodige. Je ne peux qu’en conclure que déjà à l’époque de Swift le traitement inhumain des peuples par l’empire britannique avait atteint un degré insupportable.


    Les dirigeants de cet empire ne cessent de nous impressionner par leur crueauté qui donne l’impression de sortir sans détour du monde satirique de Jonanthan Swift. Dans une interview soigneusement conservées par l’association qui porte son nom, Margaret Thatcher « The Witch » y prononce l’expression célèbre there is no such thing as society . Par cette phrase elle refute la responsabilité de la société pour pour l’irresponsabilité des pauvres qui osent pondre des enfants.

    https://seenthis.net/messages/884816

    Swift écrit dans son traité Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public :

    A young healthy child well nursed, is, at a year old, a most delicious nourishing and wholesome food, whether stewed, roasted, baked, or boiled; and I make no doubt that it will equally serve in a fricassee, or a ragout.
    ...
    Supposing that one thousand families in this city, would be constant customers for Infant’s Flesh, besides others who might have it at merry meetings, particularly at weddings and christenings, I compute that Dublin would take off annually about twenty thousand carcasses, and the rest of the Kingdom (where probably they will be sold somewhat cheaper) the remaining eighty thousand.

    I can think of no one objection, that will possibly be raised against this proposal, unless it should be urged, that the number of people will be thereby much lessened in the Kingdom.

    This I freely own, and ’twas indeed one principal design in offering it to the world. I desire the reader will observe, that I calculate my remedy for this one individual kingdom of Ireland, and for no other that ever was, is, or I think, ever can be upon Earth.

    https://en.wikipedia.org/wiki/A_Modest_Proposal
    https://en.wikipedia.org/wiki/Malthus

    An Essay on the Principle of Population (1798)
    https://en.wikipedia.org/wiki/An_Essay_on_the_Principle_of_Population

    Malthus regarded ideals of future improvement in the lot of humanity with scepticism, considering that throughout history a segment of every human population seemed relegated to poverty. He explained this phenomenon by arguing that population growth generally expanded in times and in regions of plenty until a relatively large size of population, relative to a more modest supply of primary resources, caused distress:

    “Yet in all societies, even those that are most vicious, the tendency to a virtuous attachment [i.e., marriage] is so strong, that there is a constant effort towards an increase of population. This constant effort as constantly tends to subject the lower classes of the society to distress and to prevent any great permanent amelioration of their condition”.
    ...
    Proposed solutions

    Malthus argued that two types of checks hold population within resource limits: The first, or preventive check to lower birth rates and The second, or positive check to permit higher mortality rates. This second check “represses an increase which is already begun” but by being “confined chiefly, though not perhaps solely, to the lowest orders of society”. The preventive checks could involve birth control, postponement of marriage, and celibacy while the positive checks could involve hunger, disease and war.

    Enfin les Dead Kennedys ont traté le sujet avec délicatesse :

    Kill The Poor
    https://www.youtube.com/watch?v=L8zhNb8ANe8

    #histoire #impérialisme #euthanasie #démographie

    • je crois que je n’ai pas encore tout compris. Pas grave non plus. Et puis, je suis un peu actif maintenant ... faut bien que je trouve un endroit pour en parler, ma femme n’est pas intéressée. Et merci pour le feed-back, cela a un peu aidé.

    • si c’est de seenthis qu’il est question, ici on peut publier et « partager » des posts existants,
      les commenter, critiquer ou compléter aussi.
      Je ne retrouve plus les explications très claires sur l’utilisation de seenthis rédigées et compilées par @intempestive (qui n’est plus là...)

      Par exemple tu es abonné à @simplicissimus et @fil
      si tu vas sur leur compte, tu verra les seens qu’ils ont partagé (pour partager : passer le curseur à droite de la date de publication d’un article, une étoile apparait, cliquer)

      ce manque de tutoriel (?) doit pouvoir être compensé en regardant en haut à droite de la une de la page « accueil » et en faisant des essais (quand on se plante, rien n’empêche de modifier après publication ou d’effacer)

      À lire :
      C’est quoi, Seenthis ?
      Le minimum à savoir
      Automatismes et aspects sémantiques
      Moteur de recherche
      Passerelle Twitter

      Un exemple. Si je m’intéresse aux papillons et en particuliers à l’article de Wikipedia à ce sujet, lorsque je suis sur la page concernée, il est possible de sélectionner un extrait de celle ci avec le curseur de mon ordi, et si j’ai collé seenthis dans la barre de menu de mon ordi (ou tablette, ou tel), lorsque je clique dessus, le titre de l’article apparaît dans seenthis (un nouveau post) avec l’extrait de texte que et ou/ les images que j’ai choisi/sélectionné.

      Lepidoptera — Wikipédia

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Lepidoptera

      Les Lépidoptères (Lepidoptera) sont un ordre d’insectes (...) dont la larve est appelée chenille, et la nymphe chrysalide.

      dans la barre de menu de chaque post, dont ce commentaire, tu peut utiliser trois possibilités basiques de mise en forme en sélectionnant le bout de texte concerné et en cliquant sur

      citation

      italique ou gras

      Citation permet comme ci-dessus de distinguer les extraits d’article que tu cites de ce que tu écris. Et d’adjoindre à cet extrait la possibilité d’utiliser un logiciel de traduction automatique (gogoleu) bien utile.

    • Sympa l’assistance. Merci. Je vais essayer de regarder cela. Pour le moment je suis surtout dans la SF (science-fiction pour les intimes) et un peu sur le covid. Mais je commence à en avoir marre de tous les trucs à suivre du covid. Le problème, c’est qu’on a l’impression que les responsables politiques font n’importe quoi, et on se sent obligé de surveiller ... c’est idiot même si c’est justifié.
      Et puis on ne sait jamais où chercher l’info pertinente. Enfin c’est bientôt Noël. Je n’avais pas compris le rôle de seenthis. Unami m’en avait parlé, mais j’ai cru que c’était un blog privé, et je n’osais rien y mettre. Je ne suis pas un grand fan de réseaux sociaux, mais il semble qu’il y ait des versions utiles, comme seenthis. Je n’ai plus envie de gérer un site perso, et c’est bien pratique pour rendre public un document.

  • Saul Alinsky - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Saul_Alinsky

    Influence on the Tea Party movement[edit]
    In the 2000s, Rules for Radicals did develop as a primer for middle-class moblization, but it was of a kind and in a direction—the return to “vanished verities”—that Alinsky had feared. As did William F. Buckley in the 1960s, a new generation of libertarian, right-wing populist, and conservative activists seemed willing to admire Alinsky’s disruptive organizing talents while rejecting his social-justice politics. Rules for Radicals, and adaptations of the book, began circulating among Republican Tea Party activists.

    #organizing

  • en un combat douteux : « Thèses sur le concept d’histoire » par Walter Benjamin ( 1940 )
    http://enuncombatdouteux.blogspot.com/2015/07/theses-sur-le-concept-dhistoire-par.html

    Il existe un tableau de Klee qui s’intitule « Angelus Novus ». Il représente un ange qui semble sur le point de s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’Ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.

    À l’historien qui veut revivre une époque, Fustel de Coulanges recommande d’oublier tout ce qu’il sait du cours ultérieur de l’histoire. On ne saurait mieux décrire la méthode avec laquelle le matérialisme historique a rompu. C’est la méthode de l’empathie. Elle naît de la paresse du cœur, de l’acedia, qui désespère de saisir la véritable image historique dans son surgissement fugitif. Les théologiens du Moyen Âge considéraient l’acedia comme la source de la tristesse. Flaubert, qui l’a connue, écrit : « Peu de gens devineront combien il a fallu être triste pour [entreprendre de] ressusciter Carthage. » La nature de cette tristesse se dessine plus clairement lorsqu’on se demande à qui précisément l’historiciste s’identifie par empathie.

    On devra inévitablement répondre : au vainqueur. Or ceux qui règnent à un moment donné sont les héritiers de tous les vainqueurs du passé. L’identification au vainqueur bénéficie donc toujours aux maîtres du moment. Pour l’historien matérialiste, c’est assez dire. Tous ceux qui à ce jour ont obtenu la victoire, participent à ce cortège triomphal où les maîtres d’aujourd’hui marchent sur les corps de ceux qui aujourd’hui gisent à terre. Le butin, selon l’usage de toujours, est porté dans le cortège. C’est ce qu’on appelle les biens culturels. Ceux-ci trouveront dans l’historien matérialiste un spectateur réservé. Car tout ce qu’il aperçoit en fait de biens culturels révèle une origine à laquelle il ne peut songer sans effroi.

  • Un ex-conseiller de Sarkozy prend la tête de Rusal, le géant russe de l’aluminium
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/28/un-ex-conseiller-de-sarkozy-prend-la-tete-de-rusal-le-geant-russe-de-l-alumi


    Jean-Pierre Thomas, en juin 2018.
    VALDAI DISCUSSION CLUB

    Une nouvelle vie, assez inattendue, s’ouvre pour Jean-Pierre Thomas. L’ex-député des Vosges et trésorier du Parti républicain, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, s’apprête à prendre la tête de #Rusal, le premier producteur d’aluminium au monde. Le groupe industriel russe a annoncé vendredi 28 décembre sa nomination comme président du conseil d’administration à partir du 1er janvier.
    Jean-Pierre Thomas, 61 ans, était déjà membre du conseil d’administration de Rusal depuis juin, et rien ne laissait prévoir qu’il allait en prendre la présidence. Mais la crise russo-américaine au centre de laquelle s’est trouvé Rusal a bouleversé la donne.

    Début avril, Donald Trump a en effet dévoilé des sanctions américaines contre 24 oligarques et responsables politiques russes proches du président Vladimir Poutine, et contre 14 groupes et entreprises soupçonnés d’être liés à des « activités malveillantes » envers les démocraties occidentales. Cible numéro un : Oleg Deripaska, 50 ans, le « roi de l’aluminium » avec son groupe Rusal.

    Pour le producteur d’aluminium, qui réalisait jusqu’alors 14 % de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, ces sanctions représentaient une très forte menace. Le groupe industriel craignait de perdre une partie de ses marchés, et de ne pas pouvoir honorer les échéances sur sa dette. A la Bourse de Hongkong, où le groupe est coté, l’action a immédiatement encaissé le choc, avec une baisse de 50,4 % en une journée, le lundi 9 avril.

    • La bio WP de Jean-Pierre Thomas
      (et aussi ancien trésorier du Parti républicain)

      Jean-Pierre Thomas — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Thomas

      Jean-Pierre Thomas est un homme d’affaires et ancien homme politique français, né le 29 mars 1957 à Gérardmer (Vosges). Fondateur de vendôme Investments, et ancien associé-gérant de la Banque Lazard, il est un des spécialistes de l’économie russe. Il a reçu du Président de la république, Nicolas Sarkozy avec l’accord des autorités russes, une mission officielle afin de développer les relations économiques entre la France et la Russie.

    • L’étrange Monsieur Russie de Sarkozy
      https://www.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20120104.OBS8073/l-etrange-monsieur-russie-de-sarkozy.html
      §6/01/12)


      Jean-Pierre Thomas, ex-trésorier du Parti républicain, condamné en 2005 pour financement illégal du parti a été chargé par Nicolas Sarkozy d’un misssion économique à Moscou.
      AFP

      Les dessous d’une nomination qui inquiète diplomates et patrons. Par Odile Benyahia-Kouider et Vincent Jauvert.

      C’est une lettre restée jusqu’ici secrète. Un courrier de président à président. Le 17 janvier 2011, Nicolas Sarkozy écrit à son homologue russe, Dmitri Medvedev, pour vanter les mérites d’un homme dont il a décidé de faire son émissaire en Russie. Un homme qui, souligne-t-il, « jouit de toute [sa] confiance » et qui est « une personnalité économique respectée en France ». Un homme qui a « une connaissance intime des milieux économiques français et russe avec lesquels il travaille depuis des années ».

      Le président de la République, qui a fait du rapprochement avec Moscou un des axes majeurs de sa politique étrangère, précise qu’il va ordonner aux autorités françaises d’apporter « leur soutien » à son représentant et demande à son « ami Dmitri » de lui ouvrir les portes du Kremlin et des grandes entreprises de son pays.

      Qui est donc ce « Monsieur Russie », dont la nomination n’a fait l’objet d’aucun communiqué officiel ? L’homme dont Nicolas Sarkozy tresse ainsi les louanges s’appelle Jean-Pierre Thomas. Ce n’est pas tout à fait un inconnu. Son nom a fait la une des gazettes il y a quelques années, à l’occasion d’une affaire sulfureuse. Ex-trésorier du Parti républicain - le mouvement de Gérard Longuet, Alain Madelin et François Léotard, aujourd’hui intégré à l’UMP -, Jean-Pierre Thomas a été condamné en 2005 à quinze mois de prison avec sursis pour financement illégal de parti.

    • Enfin,
      Club #Valdaï — Wikipédia
      (article à mettre à jour, la dernière rencontre décrite est Valdaï 2013
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Club_Valda%C3%AF

      Le club de discussion Valdaï (en russe Международный дискуссионный клуб « Валдай ») est un forum international annuel qui vise à rassembler des experts pour débattre de la Russie et de son rôle dans le monde.

      La mission du club est de créer une plateforme internationale pour permettre aux élites russes de débattre du développement du pays et de son rôle dans le monde, avec des experts étrangers issus du monde académique, de la politique et des médias.

      Le club Valdaï défend la vision d’un monde multipolaire, par opposition à un monde unipolaire dominé par les États-Unis d’Amérique.

      Historique
      Le club a été créé en 2004 par l’agence de presse RIA Novosti et d’autres publications russes. Il a été nommé d’après le lieu de la première rencontre à Novgorod, près du lac Valdaï.

      Un des principaux conseillers du Club Valdaï est l’ancien député européen (FN) Yvan Blot. Cet ancien cadre du FN, puis du MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, fut aussi le cofondateur du Club de l’horloge, un think tank réunissant des hauts fonctionnaires de droite et d’extrême droite.

    • Loir-et-Cher : Maurice Leroy, de l’Assemblée nationale au Grand Moscou – actu.fr
      https://actu.fr/politique/loir-cher-maurice-leroy-lassemblee-nationale-grand-moscou_20352196.html

      Le député du Loir-et-Cher, Maurice Leroy, a annoncé sa démission pour devenir directeur général adjoint du Grand Moscou, en Russie.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Leroy

      https://twitter.com/MauriceLeroy

  • Atelier populaire d’#urbanisme

    L’Atelier Populaire d’Urbanisme de la Villeneuve est une initiative lancée à l’automne 2012 pour construire une alternative au projet de rénovation urbaine de l’urbaniste Yves Lion et de la ville de Grenoble alors dirigé par M.Destot.

    Ce projet décidé "d’en haut avait suscité beaucoup des oppositions de la part d’habitants qui refusaient la logique qui a mené à la démolition du 50 galerie de l’Arlequin, la construction d’un nouveau parking et le redécoupage du réseau routier. Un collectif contre la démolition, ensuite surnommé Vivre à la Villeneuve a lancé la mobilisation, dénoncé la fausse concertation et a lancé un appel à la ministre du logement pour la remise en cause du projet de rénovation urbaine.

    En 2013, à l’occasion du 40ème anniversaire de la Villeneuve et à l’initiative du collectif interassocati Villeneuve Debout, une multitude d’ateliers ont aboutit à la formulation d’un projet urbain stratégique et démocratique. Ce projet a montré qu’une autre approche de l’urbanisme est possible, issue « d’en bas », basée sur les intérêts des habitants, et qui visent les logiques de pouvoir d’agir des habitants.

    http://www.assoplanning.org

    #association_planning #grenoble #droit_à_la_ville #logement #Villeneuve #droit_au_logement #activisme_urban #urban_matter #villes #méthodes_participatives #savoirs_citoyens #savoirs_pratiques #savoirs_théoriques #community_organizing #advocacy_planning #désorganisation_sociale #empowerment

    Les liens et documents qui suivent dans ce fil de discussion sont tirés d’informations que j’ai entendu dans un cours donné par David Gabriel, co-auteur du livret « Les tours d’en face » (https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01261860/document)

    • #Saul_Alinsky

      Saul David Alinsky, né le 30 janvier 1909 à Chicago et mort le 12 juin 1972 à Carmel (Californie), est un écrivain et sociologue américain, considéré comme le fondateur du groupement d’organisateurs de communauté (community organizing) et le maître à penser de la gauche radicale américaine.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Saul_Alinsky

      Un livre de Saul Alinsky: «#Rules_for_radicals»
      –-> ici des extraits choisis

    • #Jane_Jacobs

      Jane Jacobs (née Jane Butzner 4 mai 1916 à Scranton, Pennsylvanie - 25 avril 2006 à Toronto) est une auteure, une militante et une philosophe de l’architecture et de l’urbanisme. Ses théories ont sensiblement modifié l’urbanisme nord-américain.

      Jane Jacobs a passé son existence à étudier l’urbanisme. Ses études sont basées sur l’observation : elle commença par observer les villes, reporter ce qu’elle observe, puis créa des théories pour décrire ses observations. Elle a changé le cours de l’urbanisme dans de nombreuses villes nord-américaines, y compris Toronto.

      En 1944, elle épouse Robert Hyde Jacobs, avec qui elle a eu deux fils, James Kedzie (né en 1948) et Edward Decker (né en 1950) et une fille, Mary. En 1968, durant la guerre du Viêt Nam, elle quitte les États-Unis avec ses fils afin de leur éviter le service militaire et trouve refuge au Canada.

      En 1980, elle offre une perspective « urbanistique » sur l’indépendance du Québec dans son livre The Question of Separatism : Quebec and the Struggle over Sovereignty.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Jacobs

    • #Personnalisme

      Le personnalisme, ou #personnalisme_communautaire, est un courant d’idées fondé par #Emmanuel_Mounier autour de la revue Esprit et selon le fondateur, recherchant une troisième voie humaniste entre le capitalisme libéral et le marxisme. Le personnalisme « post-mounier » est une philosophie éthique dont la valeur fondamentale est le respect de la personne. Le principe moral fondamental du personnalisme peut se formuler ainsi : « Une action est bonne dans la mesure où elle respecte la personne humaine et contribue à son épanouissement ; dans le cas contraire, elle est mauvaise. »1

      Il a eu une influence importante sur les milieux intellectuels et politiques français des années 1930 aux années 1950. Il a influencé, entre autres, les milieux de l’éducation populaire et plus tard de l’éducation spécialisée2, et les libéraux-chrétiens notamment conservateurs dont Chantal Delsol.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Personnalisme

    • Forum social des quartiers populaires :

      Le #FSQP sera un lieu d’échanges et de confrontations autour des expériences militantes dans les quartiers.
      Pour dépasser les discours abstraits, l’ambition est de déboucher sur des perspectives de luttes communes, tant au niveau national que local, autour des questions suivantes :

      > Apartheid urbain
      La politique de rénovation urbaine brasse des milliards d’euros sans réelle participation des habitant-e-s des quartiers. Quel pouvoir des habitant-e-s pour le futur de leur quartier ?

      > Education au rabais
      L’école joue mal son rôle d’accès au savoir dans nos quartiers. Elle devient un lieu de discrimination, de gardiennage et de sélection programmée vers des voies de garage. Quelle relation entre l’école et le quartier (élèves, parents, etc.) ?

      > Police-Justice
      Les multiples révoltes populaires contre les crimes policiers depuis une trentaine d’années révèlent la gestion policière et judiciaire des banlieues. Trop de jeunes sont destinés au parcours piégé : échec scolaire - police - justice - prison. Comment s’organiser face aux violences policières, une justice de caste et des prisons hors-la-loi ?

      > Engagement politique et social
      Les quartiers ne sont pas des déserts politiques. Il est nécessaire de confronter les différentes formes d’engagement et d’en faire un bilan (les limites du milieu associatif, la participation aux élections, les associations musulmanes, etc.). Vers un mouvement autonome des quartiers populaires ?

      > Chômage et précarité
      Les taux de chômage et de précarité (intérim permanent) atteignent des « records » dans les banlieues. Le fossé entre les syndicats et les cités marque l’abandon des classes populaires par la gauche. Quelles relations entre les quartiers et le mouvement ouvrier ?

      > Les anciens dans la cité
      La question de la vieillesse dans les banlieues n’est pas prise en compte dans les grands plans de solidarité nationaux. Quelles formes de solidarité et de mobilisation pour les anciens ?

      > Histoire et mémoire
      Malgré l’occultation par les institutions et les problèmes de transmission de la mémoire, l’histoire des luttes des quartiers et de l’immigration est riche d’expériences et d’enseignements. Comment transmettre nous-mêmes cette Histoire aux plus jeunes ?

      > Les musulmans entre criminalisation et engagement dans la cité
      Les musulmans subissent un climat islamophobe et des lois d’exception. Comment y faire face ? Quelle implication des organisations musulmanes dans les luttes sociales et politiques des quartiers ?

      > Cultures des quartiers
      Les banlieues sont des lieux de brassage, de solidarités et d’invention culturelle. Comment défendre et mettre en valeur cette richesse ?

      Nous avons décidé que la question des femmes et de leurs luttes sera transversale à l’ensemble des thèmes.


      http://fsqp.free.fr/archives-2007-2012

    • William Foote Whyte

      William Foote Whyte (né le 27 juin 1914 et mort le 16 juillet 2000), était un sociologue américain surtout connu pour son étude ethnologique de sociologie urbaine, Street Corner Society.

      Pionnier de l’#observation_participante, il vécut quatre ans dans une communauté italienne de Boston alors qu’il étudiait par ailleurs à Harvard dans le but d’analyser l’organisation sociale des gangs du North End.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Foote_Whyte

    • Street Corner Society. La structure sociale d’un quartier italo-américain

      Street Corner Society fait partie du petit nombre des classiques de la sociologie mondiale. Mais si la description saisissante que fait William Foote Whyte de la vie d’un quartier italien de Boston dans les années trente a connu un succès durable aux États-Unis, ce n’est pas seulement parce qu’il s’agit d’un modèle pour les recherches d’ethnologie urbaine. Reconnu bien au-delà des cercles universitaires, Street Corner Society est en effet de ces livres qui font passer un souffle d’air frais dans le territoire austère des sciences sociales.
      À l’écoute des humeurs de la rue, écrit dans une langue exempte de tout jargon et proche de la meilleure prose journalistique, cette fascinante immersion dans la vie d’un quartier, de ses sous-cultures et de ses systèmes d’allégeance a bouleversé les images convenues de la pauvreté urbaine et de l’identité communautaire. Référence majeure pour quiconque affronte les problèmes de l’observation participante en sociologie, Street Corner Society constitue également une lecture délectable pour le profane et un portrait savoureux de la comédie humaine dans sa version italo-américaine.

      http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Street_Corner_Society-9782707152879.html

    • #Edward_Chambers

      Edward Thomas Chambers (April 2, 1930 – April 26, 2015) was the executive director of the Industrial Areas Foundation from 1972 to 2009, a community organizing group founded by Saul Alinsky.[1] Chambers was born in Clarion, Iowa to Thomas Chambers and Hazella Downing.[2] He is credited with developing systematic training of organizers and leaders of congregation-based community organizations, and establishing relational meetings (or “one-on-ones”) as a critical practice of organizers. He is the author of Roots for Radicals: Organizing for Power, Action, and Justice (Continuum International Publishing Group, 2003, ISBN 0-8264-1499-0.[3]). A memorial article in The New Yorker called him “community organizing’s unforgiving hero.” [4] He died of heart failure in Drimoleague, Ireland in 2015.[2]


      https://en.wikipedia.org/wiki/Edward_T._Chambers

      The Power of Relational Action

      In this booklet, Ed Chambers mulls about the building of relationships in public life that allow us to share our values, passions and interests with one another — what he calls “mixing human spirit.” He describes the art of the relational meeting or “one-to-one,” which he helped develop and which is now being used by clergy, leaders and organizers around the United States and in several other countries to build their congregations and community institutions and to take joint action for the common good.

      http://actapublications.com/the-power-of-relational-action

    • La production d’études comme instrument de mobilisation dans le cadre de la campagne pour un « revenu décent londonien » (London Living Wage)

      A recent campaign led by London Citizens - a coalition of churches, mosques, trade unions, schools and other associations - brought on the forefront the issue of low paid workers. The production of studies is the linchpin of this campaign for decent wages. It is more the process of making the studies, linked to the methods of community organizing, rather than the end product itself that has established the opportunity and feasibility of new wages policies. The urban study is here considered as a tool for mobilization. Its authors, its subjects and its addressees are the actors of the London Living Wage campaign.

      7Le travail des employés de London Citizens est basé sur la construction de relations avec les habitants membres des 160 groupes de l’alliance. Dans son contrat de travail, il est stipulé qu’un community organizer doit effectuer une moyenne hebdomadaire de quinze entretiens en face à face (appelés « #one_to_one »). Ces entretiens ne sont ni retranscris ni soumis à une analyse statistique mais ont pour but de construire une relation d’égal à égal avec chacun des membres de l’alliance. Ils permettent aux community organizers d’acquérir une connaissance des problèmes auxquels font face les citoyens de leur alliance. L’organisation a également pour but de former des leaders dans chaque groupe membre. Ces leaders sont encouragés à relayer ce travail de développement de relations au sein de leur institution. Ils sont par exemple invités à organiser des house meetings, des réunions dans leur domicile ou sur leur lieu de travail avec des amis, voisins ou collègues. Les leaders et les employés de London Citizens imaginent alors des idées de campagne en fonction des intérêts des personnes rencontrées. C’est toujours grâce à ces entretiens et réunions qu’ils peuvent ensuite tester ces idées avec d’autres personnes. Ce processus participatif est finalisé lors d’assemblées annuelles où les institutions membres votent, parmi les idées évaluées, les campagnes à mener dans l’année.

      http://journals.openedition.org/geocarrefour/8114?lang=en

    • #Theory_U

      Theory U is a change management method and the title of a book by #Otto_Scharmer.[1] During his doctoral studies at Witten/Herdecke University, Scharmer studied a similar method in classes taught by Friedrich (Fritz) Glasl, and he also interviewed Glasl.[2] Scharmer then took the basic principles of this method and extended it into a theory of learning and management, which he calls Theory U.[1] The principles of Theory U are suggested to help political leaders, civil servants, and managers break through past unproductive patterns of behavior that prevent them from empathizing with their clients’ perspectives and often lock them into ineffective patterns of decision making.[3][4]


      https://en.wikipedia.org/wiki/Theory_U

      La théorie U d’#Otto_Scharmer

      Ces 5 étapes visent à capter de nouveaux modes d’émergence et à rénover l’approche collaborative et la conduite de projet. La théorie U est donc un modèle de conduite du changement fondé sur la conscience de l’urgence pour la mise en place de solutions durables et globales. Les 9 environnements d’apprentisssage qu’il propose constituent une réponse concréte aux questions posées.

      http://4cristol.over-blog.com/article-la-theorie-u-d-otto-scharmer-98615598.html

    • L’ambition démocratique du community organizing

      La mise en place, depuis quelques années, des méthodes de community organizing peut-être envisagée comme une tentative de dépassement des limites du système représentatif. Par un rappel des ressorts de leur développement, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, et par l’observation de leur mise en pratique au sein de l’Alliance citoyenne de l’agglomération grenobloise, cet article s’attache à montrer ce qui fait l’originalité de ces démarches : rapport pragmatique au pouvoir, mobilisation autour des « colères » des habitants, actions collectives centrées sur le conflit. Un regard sur l’objectif de prise d’autonomie des habitants, formulé par les fondateurs de l’alliance, permet d’inclure une analyse de la structure et des méthodes du community organizing sous l’angle des processus d’émancipation qu’elles sont susceptibles de favoriser.

      https://www.cairn.info/revue-mouvements-2015-3-p-168.htm

  • Just two years to go

    Dizzy Gillespie and Sarah Vaughan perform at the White House for a State Dinner in honor of the Shah of Iran on November 15, 1977.

    Sashant qu’en réalité il s’appellait Shahanshah of Iran ... pauvres musiciens qui font le clown devant les puissants qui trop souvent ne comprennent rien à leur art ...

    https://www.youtube.com/watch?v=qz62AFc7gjE

    https://en.wikipedia.org/wiki/Sarah_Vaughan

    #musique #jazz

  • " Thèses sur le concept d’histoire " par Walter Benjamin ( 1940 )

    http://enuncombatdouteux.blogspot.fr/2015/07/theses-sur-le-concept-dhistoire-par.html

    Il existe un tableau de Klee qui s’intitule « Angelus Novus ». Il représente un ange qui semble sur le point de s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’Ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès.