• The Radical Imagination of Mike Davis
    https://jacobin.com/2022/11/mike-davis-southern-california-capitalism-struggle

    When Mike Davis died last month, he was a celebrity, but hardly one drawn to his effervescent fame. City of Quartz, his surprise bestseller, won him an international audience in 1990. Davis later reported himself “utterly shocked” by the book’s success. Thereafter, he might have spent decades on the lecture circuit, but Davis plowed ahead, turning out one volume of Marxist-inflected social criticism after another, often contemplating an amazingly disparate set of apocalyptic challenges: climate change, world hunger, viral pandemics, and the rise of homegrown fascism.

    Je vous propose de lire l’extrait suivant de son introduction dans City of Quartz. On y découvre une comparaison statistique qui en dit long sur l’intensité de la violence à laquelle sont exposés les classes populaires du pays qui se réserve le droit exclusif de faire valoir ses intérêts manu militari .

    Homicide is still the largest single cause of death for children under eighteen in Los Angeles County. Years ago, I used the Sheriff Department’s ‘gang-related homicide’ data to estimate that some 10,000 young people had been killed in the L.A. area’s street wars, from the formation of the first Crips sets in 1973—4 until 1992. This, of course, is a fantastic, horrifying figure, almost three times the death toll of the so-called ‘Troubles’ in Northern Ireland over a roughly similar time span. It is even more harrowing when we consider that most of the homicides have been concentrated in a handful of police divisions. Add to the number of dead the injured and permanently disabled, as well as those incarcerated or on parole for gang-related violations, and you have a measure of how completely Los Angeles – its adult leaderships and elites – has betrayed several generations of its children.

    Cette brève mise en relation nous fait comprendre que ces films dits de suspence comme The Warriors et Assult on Precinct 13 constituent effectivement des reconstitutions dramaturgiques de la réalité vécue par nos amis étatsuniens.

    The Warriors
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/The_Warriors_(film)

    Assault on Precinct 13
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Assault_on_Precinct_13_(1976_film)

    On trouve les oeuvres de Mike Davis chez notre vendeur préféré de livres anglais et dans les bibliothèques clandestines de l’internet. Cet auteur exceptionnel nous indique toujours le chemin vers une compréhension des conditions d’existence sous l’impérialisme

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Mike_Davis_(scholar)

    Books
    Nonfiction

    Prisoners of the American Dream: Politics and Economy in the History of the U.S. Working Class (1986, 1999, 2018)
    City of Quartz: Excavating the Future in Los Angeles (1990, 2006)
    Ecology of Fear: Los Angeles and the Imagination of Disaster (1998)
    Casino Zombies: True Stories From the Neon West (1999, German only)
    Magical Urbanism: Latinos Reinvent the U.S. Big City (2000)
    Late Victorian Holocausts: El Niño Famines and the Making of the Third World (2001)
    The Grit Beneath the Glitter: Tales from the Real Las Vegas, edited with Hal Rothman (2002)
    Dead Cities, And Other Tales (2003)
    Under the Perfect Sun: The San Diego Tourists Never See, with Jim Miller and Kelly Mayhew (2003)
    The Monster at Our Door: The Global Threat of Avian Flu (2005)
    Planet of Slums: Urban Involution and the Informal Working Class (2006)
    No One Is Illegal: Fighting Racism and State Violence on the U.S.-Mexico Border, with Justin Akers Chacon (2006)
    Buda’s Wagon: A Brief History of the Car Bomb (2007)
    In Praise of Barbarians: Essays against Empire (2007)
    Evil Paradises: Dreamworlds of Neoliberalism, edited with Daniel Bertrand Monk (2007)
    Be Realistic: Demand the Impossible (2012)
    Old Gods, New Enigmas: Marx’s Lost Theory (2018)
    Set the Night on Fire: L.A. in the Sixties, co-authored by Jon Wiener (2020)

    Fiction

    Land of the Lost Mammoths (2003)
    Pirates, Bats, and Dragons (2004)

    #USA #Los_Angeles #violence #jeunesse #marxisme #sciences #guerre

  • Quelques Tableaux horizontaux


    Beham, Sebald - Scenes from the Life of David - 1534

    https://www.musees.strasbourg.eu/documents/30424/510425/0/a603e446-ed3b-cfa6-cba4-ffcd475d3ccf

    Ce plateau de table est formé de deux panneaux rectangulaires en bois assemblés par des charnières métalliques. Ce type de table d’apparat, que l’on posait sur des tréteaux, était souvent utilisé pour le jeu : des radiographies ont d’ailleurs dévoilé la présence d’un jeu d’échecs et d’un jeu de trictrac au revers, sous une couche de peinture imitant le bois.

    Les panneaux présentent un riche décor peint figurant en vingt scénettes le déroulement de la vie d’un chevalier resté célibataire, depuis la naissance jusqu’au trépas. Chacun des épisodes s’accompagne d’un phylactère portant un commentaire de la scène en langue allemande. Au centre, un décor de fleurs, de fruits et d’oiseaux encadre deux scénettes décrivant les forfaits de petits singes. L’ensemble constitue une réflexion moralisante sur la vanité de la vie terrestre et la nécessité d’une bonne conduite.

    Ce plateau peint s’avère ainsi caractéristique d’une période en mutation, encore imprégnée par la symbolique et les formes médiévales, mais déjà tournée par certains de ses motifs vers l’esthétique nouvelle de la Renaissance. La date de 1528 est peinte sur une plaque figurée dans la bordure, ainsi que des armoiries, qui n’ont pas pu être identifiées formellement à ce jour. Il s’agit peut-être de la famille de Sébastien Brant, célèbre auteur satirique strasbourgeois. L’analyse stylistique de même que celle des textes permettent de rattacher le panneau à l’Allemagne du Sud Ouest.

    https://www.musees.strasbourg.eu/oeuvre-musee-oeuvre-notre-dame/-/entity/id/672956?_eu_strasbourg_portlet_entity_detail_EntityDetailPortlet_re


    Hieronymus Bosch- The Seven Deadly Sins and the Four Last Things

    Cette grande table a été construite au milieu du 15e siècle dans le Nord de l’Allemagne. Proche d’une autre table conservée à Lünebourg en Basse-Saxe, elle est un très rare exemple de ce type de meuble qui ait subsisté.

    Meuble d’apparat, ses motifs peints représentent des scènes exaltant la « vertu du prince ». Sur ses bords, des armoiries allemandes, écossaises et d’autres plus fantaisistes comme celles de Saladin forment une représentation idéale du monde connu.

    S’il est pliable et transportable, ce meuble au riche décor est cependant destiné à une fonction d’apparat.

    http://www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/table-allemande.html

    GUERIDON D’APPARAT, HOMMAGE A LOUIS XIV

    Bronze ciselé, patiné, doré et plaques en porcelaine polychrome. Epoque Napoléon III H. 78 cm, Diam. 78 cmMeuble de belle qualité en bronze patiné et doré. Le plateau est orné d’une grande plaque en porcelaine peinte représentant Louis XIV, inspiré du portrait de Louis XIV peint par Hyacinthe Rigaud en 1701. Sous la bordure en bronze sont enchâssés dix huit médaillons représentant dix sept portraits des Dames de la Cour et un médaillon au blason fleurdelisé également en porcelaine peinte. Riche piétement balustre à godrons en bronze doré soutenu par trois sirènes à corps de feuilles d’acanthe.

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    Table avec anamorphose

    https://www.2tout2rien.fr/23-oeuvres-anamorphiques-visibles-avec-un-miroir-cylindrique

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    Plateaux de guéridons


    http://regardantiquaire.canalblog.com/archives/2012/04/02/23915599.html

  • Projet de mon prochain patriarche sur l’or.
    Patriarche n°8 - El Dorado
    à partir de cette image

    "Bernard Otto Holtermann and the world’s largest “nugget” of gold, North Sydney, ca. 1874-1876 / montage photograph by American and Australasian Photographic Company" The “nugget” was found in Hill End, New South Wales by German prospector, Bernhard Otto Holtermannon 19th October 1872. More than half of the 630 lbs weight was pure gold, at that time having the value of 12,000 pounds ($24,000). Today, with gold worth say $1400 per ounce, the value today would be over $10 million. Three photographs were used to create this image of Holtermann, (supposedly holding the worlds’ largest accumulation of rock and gold ever brought to the surface in one piece). He was posed in the studio with his hand on a headclamp, the nugget was inserted and both placed on a photograph of the verandah of his mansion, built from the proceeds of his goldmine.[1]

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    Fiche wikipédia sur la montagne d’or
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Montagne_d%27or_(mine)


    Résultats de la coulée de boues (de cyanure) issue de la rupture de barrages de Bento Rodrigues en 2015
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    Projet Montagne d’or en Guyane : après la mine de Lefa en Guinée, Nordgold peut-il faire mieux ? - Outre-mer la 1ère
    https://la1ere.francetvinfo.fr/pojet-montagne-guyane-apres-mine-lefa-guinee-nordgold-peut-il-fa

    L’Etat doit se prononcer sur la réalisation de ce projet avant la fin de l’année. François de Rugy, le ministre de la Transition écologique a été interrogé à plusieurs reprises par la presse à ce sujet. Il a déclaré sur France Inter que « le projet ne pouvait pas être mené tel qu’il avait été envisagé ». A l’Assemblée nationale, le ministre a été plus loin en ajoutant « qu’il fallait le revoir de fond en comble ».

    Nordgold en Guinée
    En attendant la décision de l’Etat, deux journalistes du Monde et de France Inter se sont intéressés aux activités en Guinée du groupe russe Nordgold censé se charger de l’exploitation de la Montagne d’or en Guyane.

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    Le projet de Montagne d’or en Guyane va être revu pour obtenir le feu vert de l’Etat

    Cette mine d’or, qui serait la plus grande jamais construite sur le territoire français, provoque l’hostilité d’une partie de la population.

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/09/07/montagne-d-or-nordgold-pret-a-revoir-son-projet-pour-obtenir-le-feu-vert-de-

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    Guyane française : la traque des orpailleurs clandestins
    https://www.youtube.com/watch?v=kRtFvKlC43w

    Cayenne : le nouveau far west français
    https://www.youtube.com/watch?v=SebdJ9FN-mc

    Chasseur de chercheur, l’or de Guyane
    https://www.youtube.com/watch?v=5geIRZZPWSc

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    Controverses géopolitiques 1A - Projet de la montagne d’or en Guyane
    https://www.youtube.com/watch?v=9qEeddqdPNA

    Mines en Guyane : le projet Montagne d’or "inacceptable" pour les autochtones
    https://www.youtube.com/watch?v=j5XaI65Hn-Y

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    mine d’or en Australie

    The ‘Super Pit’ is Australia’s largest open cut gold mine. It is 3.5 km long, 1.5 km wide and 350 m deep, and is large enough to be seen from space. It produces around 28 tonnes of gold per year, and they estimate it won’t reach the end of its life until 2021.

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    Mine de Yanacocha (Pérou)
    La plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Amérique du sud


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_de_Yanacocha

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    Cartographie

    Schéma structural de la Guyane française( C. Delor , 2004 )


    http://www.jump-voyage.com/carte-guyane-francaise/vacances-guyane

    http://sphaera.cartographie.ird.fr/images/telechargement/00756.pdf

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    Vers la structuration d’une filière aurifère « durable » ? Etude du cas de la Guyane française
    Jessica Oder

    L’objectif de cet article est de se demander si la filière aurifère légale en Guyane française peut servir les objectifs du développement durable. En effet, cette filière est en proie à des difficultés : alors que les cours de l’or sont en constante augmentation, le nombre d’opérateurs miniers diminue constamment, depuis près de sept ans. Ce paradoxe aurifère guyanais trouve ses origines dans la volonté étatique française d’organiser la filière et d’en faire un exemple en matière de « durabilité », volonté clairement exprimée à la suite du Grenelle de l’Environnement. Principalement élaboré à partir d’entretiens semi-directifs et d’archives, l’article a notamment cherché à analyser les principaux éléments de cette structuration, le schéma départemental d’orientation minière (SDOM), en cours d’adoption, et plusieurs initiatives destinées à améliorer les pratiques des opérateurs miniers qui sont majoritairement des artisans. Toutefois, cette évolution révèle des antagonismes entre les parties prenantes (collectivités territoriales, services de l’État, opérateurs miniers et environnementalistes). Ces derniers ont fait surface lors de l’affaire du Camp Caïman, impliquant la multinationale Iamgold, et pendant le processus d’élaboration du SDOM lui-même. Des problématiques connexes telles que les revendications locales de gestion de la ressource aurifère, mais aussi et surtout l’orpaillage illégal, dressent des perspectives d’avenir plutôt incertaines pour la filière aurifère.

    https://journals.openedition.org/echogeo/12587

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    #mad_meg #or

    • José-Maria de Heredia
      Les Conquérants de l’Or

      Après que Balboa menant son bon cheval
      Par les bois non frayés, droit, d’amont en aval,
      Eut, sur l’autre versant des Cordillères hautes,
      Foulé le chaud limon des insalubres côtes
      De l’Isthme qui partage avec ses monts géants
      La glauque immensité des deux grands Océans,
      Et qu’il eut, s’y jetant tout armé de la berge,
      Planté son étendard dans l’écume encor vierge,
      Tous les aventuriers, dont l’esprit s’enflamma,

      Rêvaient, en arrivant au port de Panama,
      De retrouver, espoir cupide et magnifique,
      Aux rivages dorés de la mer Pacifique,
      El Dorado promis qui fuyait devant eux,
      Et, mêlant avec l’or des songes monstrueux,
      De forcer jusqu’au fond de ces torrides zones
      L’âpre virginité des rudes Amazones
      Que n’avait pu dompter la race des héros,
      De renverser des dieux à têtes de taureaux
      Et de vaincre, vrais fils de leur ancêtre Hercule,
      Les peuples de l’Aurore et ceux du Crépuscule.

      Ils savaient que, bravant ces illustres périls,
      Ils atteindraient les bords où germent les béryls
      Et Doboyba qui comble, en ses riches ravines,
      Du vaste écroulement des temples en ruines,
      La nécropole d’or des princes de Zenu ;
      Et que, suivant toujours le chemin inconnu
      Des Indes, par delà les îles des Épices
      Et la terre où bouillonne au fond des précipices
      Sur un lit d’argent fin la Source de Santé,
      Ils verraient, se dressant en un ciel enchanté
      Jusqu’au zénith brûlé du feu des pierreries,
      Resplendir au soleil les vivantes féeries
      Des sierras d’émeraude et des pics de saphir
      Qui recèlent l’antique et fabuleux Ophir.

      Et quand Vasco Nuñez eut payé de sa tête
      L’orgueil d’avoir tenté cette grande conquête,
      Poursuivant après lui ce mirage éclatant,
      Malgré sa mort, la fleur des Cavaliers, portant
      Le pennon de Castille écartelé d’Autriche,
      Pénétra jusqu’au fond des bois de Côte-Riche
      À travers la montagne horrible, ou navigua
      Le long des noirs récifs qui cernent Veragua,
      Et vers l’Est atteignit, malgré de grands naufrages,
      Les bords où l’Orénoque, enflé par les orages,
      Inondant de sa vase un immense horizon,
      Sous le fiévreux éclat d’un ciel lourd de poison,
      Se jette dans la mer par ses cinquante bouches.

      Enfin cent compagnons, tous gens de bonnes souches,
      S’embarquèrent avec Pascual d’Andagoya
      Qui, poussant encor plus sa course, côtoya
      Le golfe où l’Océan Pacifique déferle,
      Mit le cap vers le Sud, doubla l’île de Perle,
      Et cingla devant lui toutes voiles dehors,
      Ayant ainsi, parmi les Conquérants d’alors,
      L’heur d’avoir le premier fendu les mers nouvelles
      Avec les éperons des lourdes caravelles.

      Mais quand, dix mois plus tard, malade et déconfit,
      Après avoir très loin navigué sans profit

      Vers cet El Dorado qui n’était qu’un vain mythe,
      Bravé cent fois la mort, dépassé la limite
      Du monde, ayant perdu quinze soldats sur vingt,
      Dans ses vaisseaux brisés Andagoya revint,
      Pedrarias d’Avila se mit fort en colère ;
      Et ceux qui, sur la foi du récit populaire,
      Hidalgos et routiers, s’étaient tous rassemblés
      Dans Panama, du coup demeurèrent troublés.

      Or les seigneurs, voyant qu’ils ne pouvaient plus guère
      Employer leur personne en actions de guerre,
      Partaient pour Mexico ; mais ceux qui, n’ayant rien,
      Étaient venus tenter aux plages de Darien,
      Désireux de tromper la misère importune,
      Ce que vaut un grand cœur à vaincre la fortune,
      S’entretenant à jeun des rêves les plus beaux,
      Restaient, l’épée oisive et la cape en lambeaux,
      Quoique tous bons marins ou vieux batteurs d’estrade,
      À regarder le flot moutonner dans la rade,
      En attendant qu’un chef hardi les commandât.
      II

      Deux ans étaient passés, lorsqu’un obscur soldat
      Qui fut depuis titré Marquis pour sa conquête,
      François Pizarre, osa présenter la requête
      D’armer un galion pour courir par-delà
      Puerto Pinas. Alors Pedrarias d’Avila
      Lui fit représenter qu’en cette conjoncture
      Il n’était pas prudent de tenter l’aventure
      Et ses dangers sans nombre et sans profit ; d’ailleurs,
      Qu’il ne lui plaisait point de voir que les meilleurs
      De tous ses gens de guerre, en entreprises folles,
      Prodiguassent le sang des veines espagnoles,
      Et que nul avant lui, de tant de Cavaliers,
      N’avait pu triompher des bois de mangliers

      Qui croisent sur ces bords leurs nœuds inextricables ;
      Que, la tempête ayant rompu vergues et câbles
      À leurs vaisseaux en vain si loin aventurés,
      Ils étaient revenus mourants, désemparés,
      Et trop heureux encor d’avoir sauvé la vie.

      Mais ce conseil ne fit qu’échauffer son envie.
      Si bien qu’avec Diego d’Almagro, par contrats,
      Ayant mis en commun leur fortune et leurs bras,
      Et don Fernan de Luque ayant fourni les sommes,
      En l’an mil et cinq cent vingt-quatre, avec cent hommes,
      Pizarre le premier, par un brumeux matin
      De novembre, montant un mauvais brigantin,
      Prit la mer, et lâchant au vent toute sa toile,
      Se fia bravement en son heureuse étoile.

      Mais tout sembla d’abord démentir son espoir.
      Le vent devint bourrasque, et jusqu’au ciel très noir
      La mer terrible, enflant ses houles couleur d’encre,
      Défonça les sabords, rompit les mâts et l’ancre,
      Et fit la triste nef plus rase qu’un radeau.
      Enfin après dix jours d’angoisse, manquant d’eau
      Et de vivres, sa troupe étant d’ailleurs fort lasse,
      Pizarre débarqua sur une côte basse.

      Au bord, les mangliers formaient un long treillis ;
      Plus haut, impénétrable et splendide fouillis

      De lianes en fleur et de vignes grimpantes,
      La berge s’élevait par d’insensibles pentes
      Vers la ligne lointaine et sombre des forêts.

      Et ce pays n’était qu’un très vaste marais.

      Il pleuvait. Les soldats, devenus frénétiques
      Par le harcèlement venimeux des moustiques
      Qui noircissaient le ciel de bourdonnants essaims,
      Foulaient avec horreur, en ces bas-fonds malsains,
      Des reptiles nouveaux et d’étranges insectes
      Ou voyaient émerger des lagunes infectes,
      Sur leur ventre écaillé se traînant d’un pied tors,
      Ces lézards monstrueux qu’on nomme alligators.
      Et quand venait la nuit, sur la terre trempée,
      Dans leurs manteaux, auprès de l’inutile épée,
      Lorsqu’ils s’étaient couchés, n’ayant pour aliment
      Que la racine amère ou le rouge piment,
      Sur le groupe endormi de ces chercheurs d’empires
      Flottait, crêpe vivant, le vol mou des vampires,
      Et ceux-là qu’ils marquaient de leurs baisers velus
      Dormaient d’un tel sommeil qu’ils ne s’éveillaient plus.

      C’est pourquoi les soldats, par force et par prière,
      Contraignirent leur chef à tourner en arrière,
      Et, malgré lui, disant un éternel adieu

      Au triste campement du port de Saint-Mathieu,
      Pizarre, par la mer nouvellement ouverte,
      Avec Bartolomé suivant la découverte,
      Sur un seul brigantin d’un faible tirant d’eau
      Repartit, et, doublant Punta de Pasado,
      Le bon pilote Ruiz eut la fortune insigne,
      Le premier des marins, d’avoir franchi la Ligne
      Et poussé plus au sud du monde occidental.

      La côte s’abaissait, et les bois de santal
      Exhalaient sur la mer leurs brises parfumées.
      De toutes parts montaient de légères fumées,
      Et les marins joyeux, accoudés aux haubans,
      Voyaient les fleuves luire en tortueux rubans
      À travers la campagne, et tout le long des plages
      Fuir des champs cultivés et passer des villages.

      Ensuite, ayant serré la côte de plus près,
      À leurs yeux étonnés parurent les forêts.

      Au pied des volcans morts, sous la zone des cendres,
      L’ébénier, le gayac et les durs palissandres,
      Jusques aux confins bleus des derniers horizons
      Roulant le flot obscur des vertes frondaisons,
      Variés de feuillage et variés d’essence,

      Déployaient la grandeur de leur magnificence ;
      Et du nord au midi, du levant au ponent,
      Couvrant tout le rivage et tout le continent,
      Partout où l’œil pouvait s’étendre, la ramure
      Se prolongeait avec un éternel murmure
      Pareil au bruit des mers. Seul, en ce cadre noir,
      Étincelait un lac, immobile miroir
      Où le soleil, plongeant au milieu de cette ombre,
      Faisait un grand trou d’or dans la verdure sombre.

      Sur le sable marneux, d’énormes caïmans
      Guettaient le tapir noir ou les roses flamants.
      Les majas argentés et les boas superbes
      Sous leurs pesants anneaux broyaient les hautes herbes,
      Ou, s’enroulant autour des troncs d’arbres pourris,
      Attendaient l’heure où vont boire les pécaris.
      Et sur les bords du lac horriblement fertile
      Où tout batracien pullule et tout reptile,
      Alors que le soleil décline, on pouvait voir
      Les fauves par troupeaux descendre à l’abreuvoir :
      Le puma, l’ocelot et les chats-tigres souples,
      Et le beau carnassier qui ne va que par couples
      Et qui par-dessus tous les félins est cité
      Pour sa grâce terrible et sa férocité,
      Le jaguar. Et partout dans l’air multicolore
      Flottait la végétale et la vivante flore ;

      Tandis que des cactus aux hampes d’aloès,
      Les perroquets divers et les kakatoès
      Et les aras, parmi d’assourdissants ramages,
      Lustraient au soleil clair leurs splendides plumages,
      Dans un pétillement d’ailes et de rayons,
      Les frêles oiseaux-mouche et les grands papillons,
      D’un vol vibrant, avec des jets de pierreries,
      Irradiaient autour des lianes fleuries.

      Plus loin, de toutes parts élancés, des halliers,
      Des gorges, des ravins, des taillis, par milliers,
      Pillant les monbins mûrs et les buissons d’icaques,
      Les singes de tout poil, ouistitis et macaques,
      Sakis noirs, capucins, trembleurs et carcajous
      Par les figuiers géants et les hauts acajous,
      Sautant de branche en branche ou pendus par leurs queues,
      Innombrables, de l’aube au soir, durant des lieues,
      Avec des gestes fous hurlant et gambadant,
      Tout le long de la mer les suivaient.

      Cependant,
      Poussé par une tiède et balsamique haleine,
      Le navire, doublant le cap de Sainte-Hélène,
      Glissa paisiblement dans le golfe d’azur
      Où, sous l’éclat d’un jour éternellement pur,
      La mer de Guayaquil, sans colère et sans lutte,

      Arrondissant au loin son immense volute,
      Frange les sables d’or d’une écume d’argent.

      Et l’horizon s’ouvrit magnifique et changeant.

      Les montagnes, dressant les neiges de leur crête,
      Coupaient le ciel foncé d’une brillante arête
      D’où s’élançaient tout droits au haut de l’éther bleu
      Le Prince du Tonnerre et le Seigneur du Feu :
      Le mont Chimborazo dont la sommité ronde,
      Dôme prodigieux sous qui la foudre gronde,
      Dépasse, gigantesque et formidable aussi,
      Le cône incandescent du vieux Cotopaxi.

      Attentif aux gabiers en vigie à la hune,
      Dans le pressentiment de sa haute fortune,
      Pizarre, sur le pont avec les Conquérants,
      Jetait sur ces splendeurs des yeux indifférents,
      Quand, soudain, au détour du dernier promontoire,
      L’équipage, poussant un long cri de victoire,
      Dans le repli du golfe où tremblent les reflets
      Des temples couverts d’or et des riches palais,
      Avec ses quais noircis d’une innombrable foule,
      Entre l’azur du ciel et celui de la houle,
      Au bord de l’Océan vit émerger Tumbez.

      Alors, se recordant ses compagnons tombés
      À ses côtés, ou morts de soif et de famine,
      Et voyant que le peu qui restait avait mine
      De gens plus disposés à se ravitailler
      Qu’à reprendre leur course, errer et batailler,
      Pizarre comprit bien que ce serait démence
      Que de s’aventurer dans cet empire immense ;
      Et jugeant sagement qu’en ce dernier effort
      Il fallait à tout prix qu’il restât le plus fort,
      Il prit langue parmi ces nations étranges,
      Rassembla beaucoup d’or par dons et par échanges,
      Et, gagnant Panama sur son vieux brigantin
      Plein des fruits de la terre et lourd de son butin,
      Il mouilla dans le port après trois ans de courses.
      Là, se trouvant à bout d’hommes et de ressources,
      Bien que fort malhabile aux manières des cours,
      Il résolut d’user d’un suprême recours
      Avant que de tenter sa dernière campagne,
      Et de Nombre de Dios s’embarqua pour l’Espagne.
      III

      Or, lorsqu’il toucha terre au port de San-Lucar,
      Il retrouva l’Espagne en allégresse, car
      L’Impératrice-Reine, en un jour très prospère,
      Comblant les vœux du prince et les désirs du père,
      Avait heureusement mis au monde l’Infant
      Don Philippe — que Dieu conserve triomphant !
      Et l’Empereur joyeux le fêtait dans Tolède.
      Là, Pizarre, accouru pour implorer son aide,
      Conta ses longs travaux et, ployant le genou,
      Lui fit en bon sujet hommage du Pérou.
      Puis ayant présenté, non sans quelque vergogne
      D’offrir si peu, de l’or, des laines de vigogne
      Et deux lamas vivants avec un alpaca,
      Il exposa ses droits. Don Carlos remarqua

      Ces moutons singuliers et de nouvelle espèce
      Dont la taille était haute et la toison épaisse ;
      Même, il daigna peser entre ses doigts royaux,
      Fort gracieusement, la lourdeur des joyaux ;
      Mais quand il dut traiter l’objet de la demande,
      Il répondit avec sa rudesse flamande :
      Qu’il trouvait, à son gré, que le vaillant Marquis
      Don Hernando Cortès avait assez conquis
      En subjuguant le vaste empire des Aztèques ;
      Et que lui-même ainsi que les saints Archevêques
      Et le Conseil étaient fermement résolus
      À ne rien entreprendre et ne protéger plus,
      Dans ses possessions des mers occidentales,
      Ceux qui s’entêteraient à ces courses fatales
      Où s’abîma jadis Diego de Nicuessa.
      Mais, à ce dernier mot, Pizarre se dressa
      Et lui dit : Que c’était chose qui scandalise
      Que d’ainsi rejeter du giron de l’Église,
      Pour quelques onces d’or, autant d’infortunés,
      Qui, dans l’idolâtrie et l’ignorance nés,
      Ne demandaient, voués au céleste anathème,
      Qu’à laver leurs péchés dans l’eau du saint baptême.
      Ensuite il lui peignit en termes éloquents
      La Cordillère énorme avec ses vieux volcans
      D’où le feu souverain, qui fait trembler la terre
      Et fondre le métal au creuset du cratère,
      Précipite le flux brûlant des laves d’or

      Que garde l’oiseau Rock qu’ils ont nommé condor.
      Il lui dit la nature enrichissant la fable ;
      D’innombrables torrents qui roulent dans leur sable
      Des pierres d’émeraude en guise de galets ;
      La chicha fermentant aux celliers des palais
      Dans des vases d’or pur pareils aux vastes jarres
      Où l’on conserve l’huile au fond des Alpujarres ;
      Les temples du Soleil couvrant tout le pays,
      Revêtus d’or, bordés de leurs champs de maïs
      Dont les épis sont d’or aussi bien que la tige
      Et que broutent, miracle à donner le vertige
      Et fait pour rendre même un Empereur pensif,
      Des moutons d’or avec leurs bergers d’or massif.

      Ce discours étonna Don Carlos, et l’Altesse,
      Daignant enfin peser avec la petitesse
      Des secours implorés l’honneur du résultat,
      Voulut que sans tarder Don François répétât,
      Par-devant Nosseigneurs du Grand Conseil, ses offres
      De dilater l’Église et de remplir les coffres.
      Après quoi, lui passant l’habit de chevalier
      De Saint-Jacque, il lui mit au cou son bon collier.
      Et Pizarre jura sur les saintes reliques
      Qu’il resterait fidèle aux rois Très-Catholiques,
      Et qu’il demeurerait le plus ferme soutien
      De l’Église Romaine et du beau nom chrétien.
      Puis l’Empereur dicta les augustes cédules

      Qui faisaient assavoir, même aux plus incrédules,
      Que, sauf les droits anciens des hoirs de l’Amiral,
      Don François Pizarro, lieutenant général
      De Son Altesse, était sans conteste et sans terme
      Seigneur de tous pays, îles et terre ferme,
      Qu’il avait découverts ou qu’il découvrirait.
      La minute étant lue et quand l’acte fut prêt
      À recevoir les seings au bas des protocoles,
      Pizarre, ayant jadis peu hanté les écoles,
      Car en Estremadure il gardait les pourceaux,
      Sur le vélin royal d’où pendaient les grands sceaux
      Fit sa croix, déclarant ne savoir pas écrire,
      Mais d’un ton si hautain que nul ne put en rire.
      Enfin, sur un carreau brodé, le bâton d’or
      Qui distingue l’Alcade et l’Alguazil Mayor
      Lui fut remis par Juan de Fonseca. La chose
      Ainsi dûment réglée et sa patente close,
      L’Adelantade, avant de reprendre la mer,
      Et bien qu’il n’en gardât qu’un souvenir amer,
      Visita ses parents dans Truxillo, leur ville,
      Puis, joyeux, s’embarqua du havre de Séville
      Avec les trois vaisseaux qu’il avait nolisés.
      Il reconnut Gomère, et les vents alizés,
      Gonflant d’un souffle frais leur voilure plus ronde,
      Entraînèrent ses nefs sur la route du monde
      Qui fit l’Espagne grande et Colomb immortel.
      IV

      Or donc, un mois plus tard, au pied du maître-autel,
      Dans Panama, le jour du noble Évangéliste
      Saint Jean, fray Juan Vargas lut au prône la liste
      De tous ceux qui montaient la nouvelle Armada
      Sous Don François Pizarre, et les recommanda.
      Puis, les deux chefs ayant entre eux rompu l’hostie,
      Voici de quelle sorte on fit la départie.

      Lorsque l’Adelantade eut de tous pris congé,
      Ce jour même, après vêpre, en tête du clergé,
      L’Évêque ayant béni l’armée avec la flotte,
      Don Bartolomé Ruiz, comme royal pilote,
      En pompeux apparat, tout vêtu de brocart,

      Le porte-voix au poing, montant au banc de quart,
      Commanda de rentrer l’ancre en la capitane
      Et de mettre la barre au vent de tramontane.
      Alors, parmi les pleurs, les cris et les adieux,
      Les soldats inquiets et les marins joyeux,
      Debout sur les haubans ou montés sur les vergues
      D’où flottait un pavois de drapeaux et d’exergues,
      Quand le coup de canon de partance roula,
      Entonnèrent en chœur l’Ave maris stella ;
      Et les vaisseaux, penchant leurs mâts aux mille flammes,
      Plongèrent à la fois dans l’écume des lames.

      La mer étant fort belle et le nord des plus frais,
      Leur voyage fut prompt, et sans souffrir d’arrêts
      Ou pour cause d’aiguade ou pour raison d’escale,
      Courant allègrement par la mer tropicale,
      Pizarre saluait avec un mâle orgueil,
      Comme d’anciens amis, chaque anse et chaque écueil.
      Bientôt il vit, vainqueur des courants et des calmes,
      Monter à l’horizon les verts bouquets de palmes
      Qui signalent de loin le golfe, et débarquant,
      Aux portes de Tumbez il vint planter son camp.
      Là, s’abouchant avec les Caciques des villes,
      Il apprit que l’horreur des discordes civiles
      Avait ensanglanté l’Empire du Soleil ;
      Que l’orgueilleux bâtard Atahuallpa, pareil
      À la foudre, rasant villes et territoires,

      Avait conquis, après de rapides victoires,
      Cuzco, nombril du monde, où les Rois, ses aïeux,
      Dieux eux-mêmes, siégeaient parmi les anciens Dieux,
      Et qu’il avait courbé sous le joug de l’épée
      La terre de Manco sur son frère usurpée.

      Aussitôt, s’éloignant de la côte à grands pas,
      À travers le désert sablonneux des pampas,
      Tout joyeux de mener au but ses vieilles bandes,
      Pizarre commença d’escalader les Andes.

      De plateaux en plateaux, de talus en talus,
      De l’aube au soir allant jusqu’à n’en pouvoir plus,
      Ils montaient, assaillis de funèbres présages.
      Rien n’animait l’ennui des mornes paysages.
      Seul, parfois, ils voyaient miroiter au lointain
      Dans sa vasque de pierre un lac couleur d’étain.
      Sous un ciel tour à tour glacial et torride,
      Harassés et tirant leurs chevaux par la bride,
      Ils plongeaient aux ravins ou grimpaient aux sommets ;
      La montagne semblait prolonger à jamais,
      Comme pour épuiser leur marche errante et lasse,
      Ses gorges de granit et ses crêtes de glace.
      Une étrange terreur planait sur la sierra
      Et plus d’un vieux routier dont le cœur se serra
      Pour la première fois y connut l’épouvante.
      La terre sous leurs pas, convulsive et mouvante,

      Avec un sourd fracas se fendait, et le vent,
      Au milieu des éclats de foudre, soulevant
      Des tourmentes de neige et des trombes de grêles,
      Se lamentait avec des voix surnaturelles.
      Et roidis, aveuglés, éperdus, les soldats,
      Cramponnés aux rebords à pic des quebradas,
      Sentaient sous leurs pieds lourds fuir le chemin qui glisse.
      Sur leurs fronts la montagne était abrupte et lisse,
      Et plus bas, ils voyaient, dans leurs lits trop étroits,
      Rebondissant le long des bruyantes parois,
      Aux pointes des rochers qu’un rouge éclair allume,
      Se briser les torrents en poussière d’écume.
      Le vertige, plus haut, les gagna. Leurs poumons
      Saignaient en aspirant l’air trop subtil des monts,
      Et le froid de la nuit gelait la triste troupe.
      Tandis que les chevaux, tournant en rond leur croupe,
      L’un sur l’autre appuyés, broutaient un chaume ras,
      Les soldats, violant les tombeaux Aymaras,
      En arrachaient les morts cousus dans leurs suaires
      Et faisaient de grands feux avec ces ossuaires.

      Pizarre seul n’était pas même fatigué.
      Après avoir passé vingt rivières à gué,
      Traversé des pays sans hameaux ni peuplade,
      Souffert le froid, la faim, et tenté l’escalade
      Des monts les plus affreux que l’homme ait mesurés,
      D’un regard, d’une voix et d’un geste assurés,

      Au cœur des moins hardis il soufflait son courage ;
      Car il voyait, terrible et somptueux mirage,
      Au feu de son désir briller Caxamarca.

      Enfin, cinq mois après le jour qu’il débarqua,
      Les pics de la sierra lui tenant lieu de phare,
      Il entra, les clairons sonnant tous leur fanfare,
      À grand bruit de tambours et la bannière au vent,
      Sur les derniers plateaux, et poussant en avant,
      Sans laisser aux soldats le temps de prendre haleine,
      En hâte, il dévala le chemin de la plaine.
      V

      Au nombre de cent six marchaient les gens de pied.
      L’histoire a dédaigné ces braves, mais il sied
      De nommer par leur nom, qu’il soit noble ou vulgaire,
      Tous ceux qui furent chefs en cette illustre guerre
      Et de dire la race et le poil des chevaux,
      Ne pouvant, au récit de leurs communs travaux,
      Ranger en même lieu que des bêtes de somme
      Ces vaillants serviteurs de tout bon gentilhomme.

      Voici. Soixante et deux cavaliers hidalgos
      Chevauchent, par le sang et la bravoure égaux,
      Autour des plis d’azur de la royale enseigne
      Où près du château d’or le pal de gueules saigne

      Et que brandit, suivant le chroniqueur Xerez,
      Le fougueux Gabriel de Rojas, l’alferez,
      Dont le pourpoint de cuir bordé de cannetilles
      Est gaufré du royal écu des deux Castilles,
      Et qui porte à sa toque en velours d’Aragon
      Un saint Michel d’argent terrassant le dragon.
      Sa main ferme retient ce fameux cheval pie
      Qui s’illustra depuis sous Carbajal l’Impie ;
      Cet andalou de race arabe, et mal dompté,
      Qui mâche en se cabrant son mors ensanglanté
      Et de son dur sabot fait jaillir l’étincelle,
      Peut dépasser, ayant son cavalier en selle,
      Le trait le plus vibrant que saurait décocher
      Du nerf le mieux tendu le plus vaillant archer.

      À l’entour de l’enseigne en bon ordre se groupe,
      Poudroyant au soleil, tout le gros de la troupe :
      C’est Juan de la Torre ; Cristobal Peralta,
      Dont la devise est fière : Ad summum per alta ;
      Le borgne Domingo de Serra-Luce ; Alonze
      De Molina, très brun sous son casque de bronze ;
      Et François de Cuellar, gentilhomme andalous,
      Qui chassait les Indiens comme on force des loups ;
      Et Mena qui, parmi les seigneurs de Valence,
      Était en haut renom pour manier la lance.
      Ils s’alignent, réglant le pas de leurs chevaux
      D’après le train suivi par leurs deux chefs rivaux,

      Del Barco qui, fameux chercheur de terres neuves,
      Avec Orellana descendit les grands fleuves,
      Et Juan de Salcedo qui, fils d’un noble sang,
      Quoique sans barbe encor, galope au premier rang.
      Sur un bravo étalon cap de more qui fume
      Et piaffe, en secouant son frein blanchi d’écume.

      Derrière, tout marris de marcher sur leurs pieds,
      Viennent les démontés et les estropiés.
      Juan Forès pique en vain d’un carreau d’arbalète
      Un vieux rouan fourbu qui bronche et qui halète ;
      Ribera l’accompagne, et laisse à l’abandon
      Errer distraitement la bride et le bridon
      Au col de son bai brun qui boite d’un air morne,
      S’étant, faute de fers, usé toute la corne.
      Avec ces pauvres gens marche don Pèdre Alcon,
      Lequel en son écu porte d’or au faucon
      De sable, grilleté, chaperonné de gueules ;
      Ce vieux seigneur jadis avait tourné les meules
      Dans Grenade, du temps qu’il était prisonnier
      Des mécréants. Ce fut un bon pertuisanier.

      Ainsi bien escortés, à l’amble de leurs deux mules
      Fort pacifiquement s’en vont les deux émules :
      Requelme, le premier, comme bon Contador,
      Reste silencieux, car le silence est d’or ;

      Quant au licencié Gil Tellez, le Notaire,
      Il dresse en son esprit le futur inventaire,
      Tout prêt à prélever, au taux juste et légal,
      La part des Cavaliers après le Quint Royal.

      Or, quelques fourrageurs restés sur les derrières,
      Pour rejoindre leurs rangs, malgré les fondrières,
      À leurs chevaux lancés ayant rendu la main,
      Et bravant le vertige et brûlant le chemin,
      Par la montagne à pic descendaient ventre à terre.
      Leur galop furieux fait un bruit de tonnerre.
      Les voici : bride aux dents, le sang aux éperons,
      Dans la foule effarée, au milieu des jurons,
      Du tumulte, des cris, des appels à l’Alcade,
      Ils débouchent. Le chef de cette cavalcade,
      Qui, d’aspect arrogant et vêtu de brocart,
      Tandis que son cheval fait un terrible écart,
      Salue Alvar de Paz qui devant lui se range,
      En balayant la terre avec sa plume orange,
      N’est autre que Fernan, l’aîné, le plus hautain
      Des Pizarre, suivi de Juan, et de Martin
      Qu’on dit d’Alcantara, leur frère par le ventre.
      Briceño qui, depuis, se fit clerc et fut chantre
      À Lima, n’étant pas très habile écuyer,
      Dans cette course folle a perdu l’étrier,
      Et, voyant ses amis déjà loin, se dépêche
      Et pique sa jument couleur de fleur de pêche.

      Le brave Antonio galope à son côté ;
      Il porte avec orgueil sa noble pauvreté,
      Car, s’il a pour tout bien l’épée et la rondache,
      Son cimier héraldique est ceint des feuilles d’ache
      Qui couronnent l’écu des ducs de Carrion.

      Ils passent, soulevant un poudreux tourbillon.

      À leurs cris, un seigneur, de ceux de l’avant-garde,
      S’arrête, et, retournant son cheval, les regarde.
      Il monte un genet blanc dont le caparaçon
      Est rouge, et pour mieux voir se penche sur l’arçon.
      C’est le futur vainqueur de Popayan. Sa taille
      Est faite pour vêtir le harnois de bataille.
      Beau comme un Galaor et fier comme un César,
      Il marche en tête, ayant pour nom Benalcazar.
      Près d’Oreste voici venir le bon Pylade :
      Très basané, le chef coiffé de la salade,
      Il rêve, enveloppé dans son large manteau ;
      C’est le vaillant soldat Hernando de Soto
      Qui, rude explorateur de la zone torride,
      Découvrira plus tard l’éclatante Floride
      Et le père des eaux, le vieux Meschacébé.
      Cet autre qui, casqué d’un morion bombé,
      Boucle au cuir du jambard la lourde pertuisane
      En flattant de la voix sa jument alezane,
      C’est l’aventurier grec Pedro de Candia,

      Lequel ayant brûlé dix villes, dédia,
      Pour expier ces feux, dix lampes à la Vierge.
      Il regarde, au sommet dangereux de la berge,
      Caracoler l’ardent Gonzalo Pizarro,
      Qui depuis, à Lima, par la main du bourreau,
      Ainsi que Carbajal, eut la tête branchée
      Sur le gibet, après qu’elle eut été tranchée
      Aux yeux des Cavaliers qui, séduits par son nom,
      Dans Cuzco révolté haussèrent son pennon.
      Mais lui, bien qu’à son roi déloyal et rebelle,
      Étant bon hidalgo, fit une mort très belle.

      À quelques pas, l’épée et le rosaire au flanc,
      Portant sur les longs plis de son vêtement blanc
      Un scapulaire noir par-dessus le cilice
      Dont il meurtrit sa chair et dompte sa malice,
      Chevauche saintement l’ennemi des faux dieux,
      Le très savant et très miséricordieux
      Moine dominicain fray Vincent de Valverde
      Qui, tremblant qu’à jamais leur âme ne se perde
      Et pour l’éternité ne brûle dans l’Enfer,
      Fit périr des milliers de païens par le fer
      Et les auto-da-fés et la hache et la corde,
      Confiant que Jésus, en sa miséricorde,
      Doux rémunérateur de son pieux dessein,
      Recevrait ces martyrs ignorants dans son sein.

      Enfin, les précédant de dix longueurs de vare,
      Et le premier de tous, marche François Pizarre.

      Sa cape, dont le vent a dérangé les plis,
      Laisse entrevoir la cotte et les brassards polis ;
      Car, seul parmi ces gens, pourtant de forte race,
      Qui tous avaient quitté l’acier pour la cuirasse
      De coton, il gardait, sous l’ardeur du Cancer,
      Sans en paraître las, son vêtement de fer.

      Son barbe cordouan, rétif, faisait des voltes
      Et hennissait ; et lui, châtiant ces révoltes,
      Laissait parfois sonner contre ses flancs trop prompts
      Les molettes d’argent de ses lourds éperons,
      Mais sans plus s’émouvoir qu’un cavalier de pierre,
      Immobile, et dardant de sa sombre paupière
      L’insoutenable éclat de ses yeux de gerfaut.

      Son cœur aussi portait l’armure sans défaut
      Qui sied aux conquérants, et, simple capitaine,
      Il caressait déjà dans son âme hautaine
      L’espoir vertigineux de faire, tôt ou tard,
      Un manteau d’Empereur des langes du bâtard.
      VI

      Ainsi précipitant leur rapide descente
      Par cette route étroite, encaissée et glissante,
      Depuis longtemps, suivant leur chef, et, sans broncher,
      Faisant rouler sous eux le sable et le rocher,
      Les hardis cavaliers couraient dans les ténèbres
      Des défilés en pente et des gorges funèbres
      Qu’éclairait par en haut un jour terne et douteux ;
      Lorsque, subitement, s’effondrant devant eux,
      La montagne s’ouvrit sur le ciel comme une arche
      Gigantesque, et, surpris au milieu de leur marche
      Et comme s’ils sortaient d’une noire prison,
      Dans leurs yeux aveuglés l’espace, l’horizon,

      L’immensité du vide et la grandeur du gouffre
      Se mêlèrent, abîme éblouissant. Le soufre,
      L’eau bouillante, la lave et les feux souterrains,
      Soulevant son échine et crevassant ses reins,
      Avaient ouvert, après des siècles de bataille,
      Au flanc du mont obscur cette splendide entaille.

      Et, la terre manquant sous eux, les Conquérants
      Sur la corniche étroite ayant serré leurs rangs,
      Chevaux et cavaliers brusquement firent halte.

      Les Andes étageaient leurs gradins de basalte,
      De porphyre, de grès, d’ardoise et de granit,
      Jusqu’à l’ultime assise où le roc qui finit
      Sous le linceul neigeux n’apparaît que par place.
      Plus haut, l’âpre forêt des aiguilles de glace
      Fait vibrer le ciel bleu par son scintillement ;
      On dirait d’un terrible et clair fourmillement
      De guerriers cuirassés d’argent, vêtus d’hermine,
      Qui campent aux confins du monde, et que domine
      De loin en loin, colosse incandescent et noir,
      Un volcan qui, dressé dans la splendeur du soir,
      Hausse, porte-étendard de l’hivernal cortège,
      Sa bannière de feu sur un peuple de neige.

      Mais tous fixaient leurs yeux sur les premiers gradins
      Où, près des cours d’eau chaude, au milieu des jardins,
      Ils avaient vu, dans l’or du couchant éclatantes,
      Blanchir à l’infini, les innombrables tentes
      De l’Inca, dont le vent enflait les pavillons ;
      Et de la solfatare en de tels tourbillons
      Montaient confusément d’épaisses fumerolles,
      Que dans cette vapeur, couverts de banderoles,
      La plaine, les coteaux et le premier versant
      De la montagne avaient un aspect très puissant.

      Et tous les Conquérants, dans un morne silence,
      Sur le col des chevaux laissant pendre la lance,
      Ayant considéré mélancoliquement
      Et le peu qu’ils étaient et ce grand armement,
      Pâlirent. Mais Pizarre, arrachant la bannière
      Des mains de Gabriel Rojas, d’une voix fière :
      Pour Don Carlos, mon maître, et dans son Nom Royal,
      Moi, François Pizarro, son serviteur loyal,
      En la forme requise et par-devant Notaire,
      Je prends possession de toute cette terre ;
      Et je prétends de plus que si quelque rival
      Osait y contredire, à pied comme à cheval,
      Je maintiendrai mon droit et laverai l’injure ;
      Et par mon saint patron, Don François, je le jure ! —

      Et ce disant, d’un bras furieux, dans le sol
      Qui frémit, il planta l’étendard espagnol
      Dont le vent des hauteurs qui soufflait par rafales
      Tordit superbement les franges triomphales.

      Cependant les soldats restaient silencieux,
      Éblouis par la pompe imposante des cieux.

      Car derrière eux, vers l’ouest, où sans fin se déroule
      Sur des sables lointains la Pacifique houle,
      En une brume d’or et de pourpre, linceul
      Rougi du sang d’un Dieu, sombrait l’antique Aïeul
      De Celui qui régnait sur ces tentes sans nombre.
      En face, la sierra se dressait haute et sombre.
      Mais quand l’astre royal dans les flots se noya,
      D’un seul coup, la montagne entière flamboya
      De la base au sommet, et les ombres des Andes,
      Gagnant Caxamarca, s’allongèrent plus grandes.
      Et tandis que la nuit, rasant d’abord le sol,
      De gradins en gradins haussait son large vol,
      La mourante clarté, fuyant de cime en cime,
      Fit resplendir enfin la crête plus sublime ;
      Mais l’ombre couvrit tout de son aile. Et voilà
      Que le dernier sommet des pics étincela,

      Puis s’éteignit.

      Alors, formidable, enflammée
      D’un haut pressentiment, tout entière, l’armée,
      Brandissant ses drapeaux sur l’occident vermeil,
      Salua d’un grand cri la chute du Soleil.

      https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Conqu%C3%A9rants_de_l%E2%80%99Or

    • Question @simplicissimus
      En cherchant l’ideogramme chinois pour l’or, j’ai trouvé un symbole de « triple or »

      https://fr.wiktionary.org/wiki/%E9%91%AB
      mais il n’y a pas de traduction ni définition pour ce signe. Gogol translate traduit par Xin et Xin veut dire nouveau, mais j’ai un doute.
      Est-ce que tu sait si un triple or fait un nouveau mot qui n’a pas de rapport direct à l’or ou est ce que ca veux dire qu’il y a trois fois plus d’or dans cet or ?

    • Merci @mad_meg de ta grande confiance en mes capacités ! et, surtout, merci de mobiliser ma curiosité qui ne demande que cela…

      Je ne suis pas sinisant, mais un peu de recherche en partant de ton idéogramme me donne des éléments de réponse. Apparemment, différents idéogrammes retranscrivent le même son, transcrit xīn (et parfois jīn, avec la même prononciation…, le trait horizontal, dont le nom typographique est un #macron est la marque du premier ton (haut et long dixit WP https://fr.wikipedia.org/wiki/Macron_(diacritique)#Transcription_du_chinois )

      cf. gg:translate (à l’écoute du robot qui prononce ces trois idéogrammes, je ne perçois pas vraiment de différence)
      https://translate.google.fr/#zh-CN/fr/金%0A鑫%0A新

      D’après Chine nouvelle et son dictionnaire (Xinhua, justement l’un des xin, comme pour Xin Jiang (ex-Sinkiang dans les transcriptions françaises anciennes)

      • 金 : or

      • 鑫 : ton « triple or », signifiant prospère (et pas d’autre info, si ce n’est que ce caractère est très utilisé pour les noms de commerce…)

      • 新 : nouveau

      Au passage, je trouve les articles de Chine nouvelle particulièrement bien faits… et tu peux apprendre à l’écrire (semble-t-il çar le lien demande une connexion à son compte gmail…)

      https://www.chine-nouvelle.com/outils/dictionnaire.html

    • De mon point de vue, un incontournable : L’Or de Blaise Cendrars

      L’Or (roman) — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Or_(roman)

      L’Or (sous-titré La Merveilleuse Histoire du général Johann August Suter) est un roman de Blaise Cendrars paru chez Grasset en 1925. C’est le premier roman publié par son auteur, connu jusqu’alors pour ses poèmes (Les Pâques à New York, la Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France) et ses collaborations avec les peintres dans les milieux d’avant-garde.

    • Merci @simplicissimus j’étais sur que tu saurais résoudre cette énigme du « triple or » j’avais vu en effet beaucoup de logos commerciaux avec ce signe. Pour L’Or de Cendras je l’avais lu dans ma jeunesse mais je m’en souviens pas très bien, je vais voir si je te retrouve dans mes livres pour m’y replongé car c’est le moment de m’y mettre vu ma thématique actuelle.
      Et merci aussi pour le lien vers les mines sauvages des indiens du venezuela. Je vais regarder ca de près, ainsi que ce macron que j’ai pas bien compris ce que c’est ^^

    • Sinon sur l’or ca me fait toujours pensé à ce passage du deuxième chant de Maldoror - je pense pas l’utilisé mais j’en profite pour le collé ici

      Un jour, donc, fatigué de talonner du pied le sentier abrupte du voyage terrestre, et de m’en aller, en chancelant comme un homme ivre, à travers les catacombes obscures de la vie, je soulevai avec lenteur mes yeux spleenétiques, cernés d’un grand cercle bleuâtre, vers la concavité du firmament, et j’osai pénétrer, moi, si jeune, les mystères du ciel ! Ne trouvant pas ce que je cherchais, je soulevai la paupière effarée plus haut, plus haut encore, jusqu’à ce que j’aperçusse un trône, formé d’excréments humains et d’or, sur lequel trônait, avec un orgueil idiot, le corps recouvert d’un linceul fait avec des draps non lavés d’hôpital, celui qui s’intitule lui-même le Créateur ! Il tenait à la main le tronc pourri d’un homme mort, et le portait, alternativement, des yeux au nez et du nez à la bouche ; une fois à la bouche, on devine ce qu’il en faisait. Ses pieds plongeaient dans une vaste mare de sang en ébullition, à la surface duquel s’élevaient tout à coup, comme des ténias à travers le contenu d’un pot de chambre, deux ou trois têtes prudentes, et qui s’abaissaient aussitôt, avec la rapidité de la flèche : un coup de pied, bien appliqué sur l’os du nez, était la récompense connue de la révolte au règlement, occasionnée par le besoin de respirer un autre milieu ; car, enfin, ces hommes n’étaient pas des poissons ! Amphibies tout au plus, ils nageaient entre deux eaux dans ce liquide immonde !… jusqu’à ce que, n’ayant plus rien dans la main, le Créateur, avec les deux premières griffes du pied, saisît un autre plongeur par le cou, comme dans une tenaille, et le soulevât en l’air, en dehors de la vase rougeâtre, sauce exquise ! Pour celui-là, il faisait comme pour l’autre. Il lui dévorait d’abord la tête, les jambes et les bras, et en dernier lieu le tronc, jusqu’à ce qu’il ne restât plus rien ; car, il croquait les os. Ainsi de suite, durant les autres heures de son éternité. Quelquefois il s’écriait : « Je vous ai créés ; donc j’ai le droit de faire de vous ce que je veux. Vous ne m’avez rien fait, je ne dis pas le contraire. Je vous fais souffrir, et c’est pour mon plaisir. » Et il reprenait son repas cruel, en remuant sa mâchoire inférieure, laquelle remuait sa barbe pleine de cervelle.

      https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Chants_de_Maldoror/Chant_II

    • Encore une question pour @simplicissimus ou toute personne qui aurais des infos là dessus.
      Dans un interview sur la chaine Thinkerview mais je ne sais plus laquelle, le mec qui fait les entretiens dit que la Chine constituerait un stock d’or de manière à pouvoir étaloné le yuan sur l’or et prendre ainsi le dessus sur le dollar et faire du yuan la nouvelle monnaie de référence. J’en sais pas plus, mais si quelqu’un·e à des infos là dessus, ou sur cette rumeur, je suis prenneuse.
      Merci

      sur gogol j’ai trouver quelques infos de 2017 mais je sais pas ce que ca vaut
      https://www.loretlargent.info/crise/la-chine-adossera-le-yuan-%E5%85%83-a-l%E2%80%99or/7762
      https://www.businessbourse.com/2017/12/13/letalon-or-russo-chinois-signifie-fin-de-domination-dollar-americain
      https://medium.com/@Pierre_Paperon/alibaba-et-un-standard-mon%C3%A9taire-le-yuan-or-419b578c58d7
      https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/170917/le-brics-prepare-la-mise-en-place-dun-nouvel-etalon-or

    • Une histoire de la ruée vers l’or, en Californie, à partir de 1848
      https://www.youtube.com/watch?v=XKxVyBo9jek

      Effondrement minier survenu sur la mine d’Elura située à 600 km à l’ouest-nord-ouest de Sydney, qui exploitait un gisement découvert dans les années 1970. Les mineurs y extrayaient de l’or, de l’argent, de l’ilménite, du leucoxène (altération de l’ilménite1), du zircon, du cuivre, du zinc et du plomb. L’effondrement s’est heureusement produit peu après le retrait des mineurs (et du matériel de chantier).

    • Dans l’Aude, la vallée de l’Orbiel minée par une pollution à l’arsenic
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/12/05/dans-l-aude-la-vallee-de-l-orbiel-minee-par-une-pollution-a-l-arsenic_539270
      #paywall je vais voire si il y a d’autres sources sur ce sujet.

      https://www.lindependant.fr/2018/11/14/pollution-a-larsenic-dans-lorbiel-suite-aux-intemperies-trois-associati
      –—

      https://www.lindependant.fr/2014/08/02/cet-arsenic-qui-empoisonne-la-vie-de-la-vallee-de-l-orbiel,1914128.php

      La préfecture a reconduit le 8 juillet un arrêté de 1997 interdisant la mise sur le marché des légumes-feuilles, légumes-racines, de thym ou d’escargots issus de huit communes.

      Le triste rituel est reconduit, chaque année, à de rares exceptions près, depuis 1997. Le 8 juillet, le préfet de l’Aude Louis Le Franc a, comme ses prédécesseurs, signé l’arrêté « portant suspension de la mise sur le marché des légumes feuilles, des légumes racines, des poireaux cultivés, du thym et des escargots ramassés dans la vallée de l’Orbiel, de ses environs et du site industriel de Salsigne ».

      C’est, comme pour les arrêtés des années passées, à de multiples analyses effectuées de 1997 à 2007 sur les végétaux que se réfère la préfecture. Arsenic, plomb, cadmium, mercure, voilà les éléments dont des « concentrations supérieures aux teneurs au-delà desquelles la sécurité des populations ne peut être garantie » ont été détectées.

      De quoi justifier ces suspensions de mise sur le marché des carottes, navets, choux, épinards, salades, mâche, blette, céleris branches et autres poireaux « cultivés sur des parcelles inondables, irriguées ou arrosées par des eaux en provenance de l’Orbiel et de ses affluents » : Villanière, Villardonnel, Conques-sur-Orbiel, Salsigne, Lastours et Villalier sont visées. Même mesure, donc, pour le thym et les escargots, avec une liste de villages concernés à laquelle viennent se rajouter Fournes-Cabardès et Limousis.

      –-----
      La mine d’or de Salsigne est un des sites les plus pollué en France.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_d%27or_de_Salsigne

    • Un bouquin sur le sujet signalé par @vanderling ;
      Ni or ni maître. Montagne d’or et consorts


      https://seenthis.net/messages/828122

      –—
      Au fait j’ai fait ce dessin il y a un bon moment mais il n’a pas encore été exposé et j’ai pas encore fait l’appli.
      J’ai pour le moment seulement un aperçu.

    • Merci @vanderling :)
      il fait 140x220cm
      –---

      RÉVÉLATIONS - FRANÇAFRIQUE : PARFUM DE CORRUPTION EN GUINÉE

      https://www.youtube.com/watch?v=j_whCfWEOds

      Un projet français capable de séduire des pontes du CAC 40 pour exploiter une mine de bauxite en Guinée tourne au vinaigre : entre paradis fiscaux et corruption, dictature tropicale et néocolonialisme, récit d’un incroyable scandale, au cœur d’une Françafrique qui ne veut pas mourir.

      L’enquête de Thomas Dietrich : https://www.lemediatv.fr/articles/enquetes/revelations-francafrique-parfum-de-corruption-en-guinee-KYxpRbuCQLyo39-sS5

  • Un épisode de #soviétisme qui va beaucoup plaire à @simplicissimus - perso, je ne connaissais pas

    Via @sovietvisual sur Twitter

    Soviet aero-sled based on the “Pobeda”, car. It was designed in 1959 by engineer I. Kamov, famous for his helicopters. The vehicle was widely used for mail delivery and passenger transportation in remote Siberian regions.

    #transport #automobile

  • ICE-Unfall von Eschede
    https://de.wikipedia.org/wiki/ICE-Unfall_von_Eschede


    Il y a exactement vingt ans le 3 juin 1998 à 10:59:01 l’Allemagne est frappée par la pire catastrophe ferroviare depuis 1948. L’accident arrive quantre ans après la privatisation de des chemins de fer. Il suffit de lire l’article dans Wikipedia pour comprendre que les raisons systématiques pour la mort de 101 personnes sont la course à la compétivité par les managers de Hartmut Mehdorn, général des armées de la privatisation des biens jusqu’alors communs.

    Vor dem Unglück durfte ein Radreifen von 920 mm Außendurchmesser (Neuzustand) bis auf 854 mm abgefahren werden. Der infolge eines Ermüdungsbruchs[15] gebrochene Radreifen hatte 1.789.000 km Laufleistung und einen Außendurchmesser von 862 mm. Das Darmstädter Fraunhofer-Institut kam nach dem Unfall im Rahmen eines Gutachtens zur Erkenntnis, dass nur ein Radreifen mit 890 mm und einer jährlichen Inspektion auf Innenrisse noch dauerfest ist. Im Jahr 1997 ergaben Prüfprotokolle anderer Räder bereits bei 60.000 km Laufleistung viele Fehler wie etwa Unrundheiten. Das den Unfall auslösende Rad lief fast 30-mal so lange.

    A l’époque le nouveau train à grande vitesse allemand ICE souffre de vibrations désagrábles et dangereuses. La solution adoptée est efficace mais on pousse la rentabilté à son maximum en utilisant les mêmes roues sur une rame pour une période 30 fois plus longue que leur durée de vie en état fiable.

    Angeklagt wurden ein Abteilungspräsident der Deutschen Bahn, ein technischer Bundesbahnoberrat sowie ein Betriebsingenieur des Herstellerwerks der Radreifen.
    ...
    Am 54. Verhandlungstag, dem 28. April 2003, schlug der Vorsitzende Richter die Einstellung des Verfahrens gegen eine Zahlung der drei Angeklagten von je 10.000 Euro vor. Dieser Vorschlag wurde vielfältig kritisiert. Mit dem 55. Verhandlungstag, am 8. Mai 2003, endete das Verfahren.

    Il n’y a pas de condamnation en justice des responsables. Deux fonctionnaires et un technicien sont acquittés contre une somme de 10.000 Euros chacun.

    Der Anwalt der Opfer, Reiner Geulen, kritisierte, die Strategie der Deutschen Bahn AG sei es gewesen, den Prozess zu „paralysieren“. So habe beispielsweise die Bestellung eines japanischen Gutachters zu stundenlangen Diskussionen über die Übersetzung geführt. Strafjustiz und Bahn hätten gegenüber den Eschede-Opfern versagt. Bei einem Treffen mit Hartmut Mehdorn seien er und weitere Opfer-Vertreter „regelrecht abgefertigt“ worden. Eine Beschwerde gegen die Einstellung des Verfahrens von elf Hinterbliebenen wurde vor dem Bundesverfassungsgericht vom 4. Juni 2003 nicht zur Entscheidung angenommen. Eine Strafanzeige von zwei Betroffenen gegen Bahnvorstand Heinisch wurde ebenfalls abgewiesen; ein pflichtwidriges Verhalten sei ihm nicht nachzuweisen. Eine 2002 vor dem Landgericht Berlin angestrengte Zivilklage wurde ebenfalls abgewiesen.

    On ne gagne pas en justice contre le cartel neo-libéral. Aucune des multiples tentatives d’obtenir une condamnation des responsable ou des dommages et intérêts n’est couronnée de succès.

    Nach dem Unglück bildete sich die Selbsthilfe Eschede, Interessengemeinschaft der Betroffenen des Zugunglücks. Die Vereinigung verhandelte mit der Bahn über Schmerzensgeld, wobei von 500.000 D-Mark pro Todesopfer berichtet wurde. Laut Ombudsmann Krasney war das Schmerzensgeld eine rein freiwillige Leistung der Bahn, die zudem über den üblichen Sätzen gelegen habe.

    Les responsables qui préparent l’ntroduction en bourse de la nouvelle société ferroviare Deutsche Bahn AG font tout pour étouffer le débat autour des problèmes systématiques. Sous ces conditions l’ombudsman désigné par la Deutsche Bahn accorde au moins un demi million d’Euros à la famille de chaque victime. C’est une somme qui dépasse largement le montant des dommages et intérêts qu’on peut obtenir en Allemagne par une cour de justice. Les sommes exactes restent inconnues.

    Blueprint For Disaster - The Crash at Eschede (EN)
    https://www.youtube.com/watch?v=ScUqs_L116w

    Eschede - Zug 884 (DE)
    https://www.youtube.com/watch?v=xNK8pprSOw8

    ICE 1
    https://de.wikipedia.org/wiki/ICE_1

    Der ICE 1 ist der erste in Serie gefertigte Hochgeschwindigkeitszug in Deutschland und der erste von inzwischen sechs Typen von Intercity-Express-Triebzügen. Die seit 1991 im Fahrgastbetrieb mit bis zu 280 km/h eingesetzten Triebzüge werden planmäßig aus zwei Triebköpfen (Baureihe 401) und bis zu 14 Mittelwagen der Baureihen 801 bis 804 gebildet. Vereinzelt werden sie mit Triebköpfen (Baureihe 402) und Mittelwagen der zweiten Klasse (Baureihe 806) des ICE 2 kombiniert.

    Deutsche Bundesbahn
    https://de.wikipedia.org/wiki/Deutsche_Bundesbahn

    Die Deutsche Bundesbahn (DB) war die Staatsbahn der Bundesrepublik Deutschland (Westdeutschland – siehe auch: Geschichte der Bundesrepublik) und bestand von September 1949 bis Ende 1993. Sie war als nichtrechtsfähiges Sondervermögen des Bundes deklariert, konnte aber selbst klagen oder verklagt werden.

    Am 1. Januar 1994 wurde die Deutsche Bundesbahn mit der Deutschen Reichsbahn der ehemaligen Deutschen Demokratischen Republik zur handelsrechtlich organisierten Aktiengesellschaft Deutsche Bahn AG vereinigt, die sich bis heute (2018) im alleinigen Besitz des deutschen Staates befindet.

    Bahnreform (Deutschland)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Bahnreform_(Deutschland)

    Der Begriff Bahnreform bezeichnet die gesetzliche und organisatorische Neuordnung der bundeseigenen Eisenbahnen in Deutschland, die durch das 1994 in Kraft getretene Eisenbahnneuordnungsgesetz eingeleitet wurde. Bestandteile der Bahnreform sind die Gründung der Deutschen Bahn AG als privatrechtlich organisierte Eisenbahngesellschaft des Bundes, die Öffnung der Schienenwege für private Eisenbahnunternehmen sowie die Übertragung der Zuständigkeit für den Schienenpersonennahverkehr vom Bund auf die Länder.

    Deutsche Bahn
    https://de.wikipedia.org/wiki/Deutsche_Bahn

    Die Deutsche Bahn AG (kurz DB AG, umgangssprachlich auch nur DB) ist ein deutsches Verkehrsunternehmen mit Sitz in Berlin. Es entstand 1994 aus der Fusion der Deutschen Bundesbahn und der Deutschen Reichsbahn und Umwandlung in eine Aktiengesellschaft. Das zu 100 % bundeseigene Unternehmen ist das größte Eisenbahnverkehrs- und Eisenbahninfrastrukturunternehmen in Mitteleuropa und bereits seit mehreren Jahren international tätig.

    Eisenbahnunfall von Genthin
    https://de.wikipedia.org/wiki/Eisenbahnunfall_von_Genthin

    Bei dem Eisenbahnunfall von Genthin fuhr im Bereich des Bahnhofs Genthin am 22. Dezember 1939 der D 180 von Berlin Potsdamer Bahnhof nach Neunkirchen (Saar) auf den D 10 von Berlin Potsdamer Bahnhof nach Köln Hauptbahnhof auf. Mindestens 186 Tote und 106 Verletzte waren zu beklagen. Es ist der bis heute schwerste Unfall von Reisezügen in Deutschland.

    Eisenbahnunfall von Aßling
    https://de.wikipedia.org/wiki/Eisenbahnunfall_von_A%C3%9Fling

    Der Eisenbahnunfall von Aßling war ein Auffahrunfall, der sich am 16. Juli 1945 gegen 21.40 Uhr auf der Bahnstrecke München–Rosenheim zwischen den heutigen Bahnhöfen von Aßling und Grafing bei Elkofen bei km 43,2 ereignete. Mindestens 102 Menschen starben.

    Kesselwagenexplosion in der BASF
    https://de.wikipedia.org/wiki/Kesselwagenexplosion_in_der_BASF

    Die Kesselwagenexplosion in der BASF war ein Explosionsunglück, das sich am 28. Juli 1948 in Ludwigshafen am Rhein (Rheinland-Pfalz) auf dem Gelände des Chemiewerks BASF ereignete. Das Werk stand zu dieser Zeit unter Zwangsverwaltung der französischen Besatzungsmacht.

    Bei der Katastrophe starben 207 Menschen, es gab 3818 Verletzte, 3122 Gebäude wurden erheblich in Mitleidenschaft gezogen. Der Sachschaden belief sich allein in der BASF auf 80 Millionen DM, was inflations­bereinigt in heutiger Währung 245 Millionen Euro entspricht. Da die Militärregierung der französischen Besatzungszone die Firmenversicherungen außer Kraft gesetzt hatte, forderte die BASF noch 1958 in einem Verwaltungsgerichtsprozess von der Bundesrepublik Deutschland einen Schadensersatz von 24 Millionen DM (heute 56 Millionen Euro).

    #Allemagne #train #privatisation #accident

  • Difficulté inédite à trouver le sommeil
    Réveil en sursaut et en retard
    Le rêve de cette nuit, enfui

    Alerte rouge, alerte rouge
    Tous les personnels à leurs postes de combat
    Ceci n’est pas un exercice

    Vieille rengaine
    Du temps de l’enfance
    Quand nous réveillions en retard

    Zoé
    Se souvient
    En souriant

    On file chez l’orthophoniste
    Je file au café, hagard
    Je tente de la lecture, recouverte par TV

    Si j’étais dictateur
    J’interdirais la télévision
    Dans les cafés

    Il y a beaucoup de choses
    Que j’interdirais, mais en commençant là
    Je n’aurais pas à être un dictateur longtemps

    Rentrés, je prépare
    Une quiche aux légumes
    Et une salade de chicons

    Café
    Et hop
    Au travail

    Dans Frôlé par un V1
    Il y a un catalogue raisonné
    De mes œuvres invisibles

    J’y ajoute une énumération
    De toutes sortes de petits objets
    Que j’ai renvoyés préaffranchis

    Dans de belles enveloppes
    Frappées d’un T majuscule
    Pour dire que c’est eux qui paient

    Dans ces belles enveloppes
    J’ai souvent mis la première saloperie
    Qui me tombait sous la main

    Oh bien sûr ce n’est pas grand-chose
    Un mouvement d’humeur de rien du tout
    Mais cela fait une trentaine d’années que je le fais

    Une facture d’électricité
    Une carte postale
    Une épluchure de mandarine

    Une coupure de journal
    Une prise électrique défectueuse
    Le mode d’emploi d’un meuble à monter soi-même

    Un bouton de tiroir
    Une pile usagée
    Une photographie ratée barrée de la mention non facturée

    L’offre d’abonnement d’un concurrent
    Dûment remplie en leur nom
    J’ai déjà abonné Valeurs actuelles à Téléapapa, et inversement

    Un éclat de verre de vaisselle ? Je sais, c’est mal
    L’emballage du nouveau masque de mon respirateur
    Une lettre de mise en demeure de paiement d’une facture d’eau non acquittée

    Des cigarettes confisquées à mon fils Émile,
    Un petit aileron de requin en pâte à modeler verte
    Un CD rayé de 4Walls

    Mais sur lequel disque,
    Le seul morceau encore écoutable est
    The Anarchist’s Anthem, admirablement chanté par Phil Minton

    Un reçu de restaurant avec le détail alléchant de son menu
    Un dessin original représentant un champignon
    Une golmotte, sur un post-it de couleur jaune

    Une vingtaine de pages de tapuscrit
    Aux nombreuses annotations et corrections toutes reportées
    Et les vingt pages désormais déchirées en huit morceaux

    Un puzzle de 160 pièces
    Donc sur deux faces pour corser un peu l’affaire
    Ne me remerciez pas pour des récréations aussi inespérées

    Une pièce de puzzle
    Ou une carte à jouer
    Trouvées sur le trottoir

    Un petit réveil qui ne fonctionne plus
    Arrêté, et l’aiguille du réveil positionnée sur six heures et demie
    Un ready-made presque ?

    La clef d’une serrure définitivement déposée
    Et récemment remplacée, défectueuse
    Une clef qui n’ouvre plus rien en somme

    Des bulletins de vote inutilisés
    Lors des dernières élections présidentielles
    En fait TOUS les bulletins de vote, anarchiste mais recensé

    Ce dont on peut déduire que je n’ai pas voté
    Information qui, quand on la couple
    Avec The Anarchist’s Anthem ...

    Une clef à six pans, dite de Allen, du 8
    Je dois en avoir une douzaine déjà
    Qui encombrent ma caisse à outils

    Du papier-bulle,
    Une feuille entière sur laquelle subsiste
    Une dernière bulle à éclater

    Une feuille de ginko
    Une bobine de fil blanc
    Sur laquelle il ne doit plus rester qu’un mètre de fil

    L’emballage de la salade dans une feuille de chou
    Ma maraichère est encore à l’ancienne
    Elle emballe la salade dans du papier journal

    Un préservatif dont je doute un peu de la fraicheur
    Si j’en juge par l’état de son enveloppe
    Longtemps resté au fond de ma besace de photographe

    Un emballage de carambar avec sa blague encore lisible
    Une feuille de salade
    Les vis surnuméraires d’un meuble à monter soi-même

    Et puis c’est l’heure
    D’aller chercher Zoé
    À la céramique

    Au retour
    On passe boire un thé
    Au BDP

    Au retour
    On passe chez Laurent et Marie
    On parle de Harry Dean Stanton

    Je dépose Zoé
    Avec les instructions en kit
    Pour le dîner et je file chercher Émile

    Au rugby
    J’échange avec mes copains
    À propos de leur dernier match

    Gnocchis aux épinards
    De la mort qui tue
    Clémentines

    J’écoute une conférence
    De Geoffroy de Lagasnerie
    Et d’Édouard Louis

    Inventer
    Une pensée
    Dysfonctionnelle

    De temps en temps
    Ma pensée vacille
    Time to go to bed

    #mon_oiseau_bleu

  • U.S. Navy Takes Delivery of First Next-Generation Aircraft Carrier, Gerald R. Ford – gCaptain
    http://gcaptain.com/u-s-navy-takes-delivery-of-first-next-generation-aircraft-carrier-gerald-r

    The Gerald R. Ford class, designed to replace Nimitz-class aircraft carriers, delivers greater flexibility than its predecessors due to its larger flight deck, the ability to host more aircraft, additional weapons and aviation fuel storage, and a new electromagnetic aircraft launch and advanced arresting system. The Ford class also features a new nuclear power plant and a redesigned island, and will be able to increase sortie rates by one-third when compared to the Nimitz class. Further, the Navy’s newest aircraft carrier generates three times the amount of electricity as previous classes and is designed to rapidly add capabilities as new systems become available over the course of its projected 50-year service life.
    […]
    Ford is expected to be operational in 2020 following achievement of initial operational capability.

    À propos de sa catapulte électromagnétique dont la mise au point à été laborieuse, les propos d’un expert :

    Electromagnetic Aircraft Launch System - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Electromagnetic_Aircraft_Launch_System

    In May 2017, President Donald Trump criticized EMALS during an interview with Time, saying:
    "It sounded bad to me. Digital. They have digital. What is digital? And it’s very complicated, you have to be Albert Einstein to figure it out. And I said–and now they want to buy more aircraft carriers. I said what system are you going to be–’Sir, we’re staying with digital.’ I said no you’re not. You’re going to goddamned steam, the digital costs hundreds of millions of dollars more money and it’s no good.

  • Parchemin Mb5 - Admirabile idoneos transfertur ad matrem vulpes corvum -

    C’est un sort pour renforcer les mères célibataires. Il sera écrit par @touti - Merci à toi @touti je suis ravie de cette collaboration avec toi.
    La partie texte est en cours d’écriture mais je commence à stocker mes images d’inspiration, images source et divers documents et idées.

    Ce Sort comportera de l’allemand et des corbeaux en référence à l’insulte allemande misogyne : mère-corbeau. Il prendra la forme d’une Mitre qu’on faisait porter aux sorcières sur le bûcher.

    –---------------
    Sur les mères-corbeau :
    https://seenthis.net/messages/503908

    Sur les mères célibataires :
    https://seenthis.net/messages/454458
    https://seenthis.net/messages/419415
    https://seenthis.net/messages/499629

    Sur le traitement que les catholiques réservent aux mères célibataires et à leurs enfants :
    https://seenthis.net/messages/263833

    Sur le traitement des mères célibataires au Maroc (je le met pour la documentation mais je m’en servirai pas car il faudrait que je travaille avec une soeurcière marocaine pour aborder cette problèmatique avec elle) :
    https://seenthis.net/messages/178245

    –-------

    Quelques mitres :

    Mitre d’infamie :

    Mitre d’une sorcière trans

    Mitre d’un sorcier de l’évasion fiscal :

    Mitre vaticane pour les sorciers pédophiles et persécuteurs de mères célibataires :

    Mitre espagnole accompagne le Sambenito ici vu par Goya :


    Une version avec les niveau divers d’infamie des "San Benito"

    Détail d’une gravure d’origine inconnu,

    Il s’agissait au départ d’un sac de laine béni par un curé, d’où son nom de saco bendito (sac bénit en espagnol) ensuite transformé en sambenito en raison de la proximité phonétique de ce mot avec San Benito (Saint Benoît en espagnol).

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Sambenito

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    Autour des corbeaux

    Malphas - président des enfers -

    Malphas est un démon issu des croyances de la goétie, science occulte de l’invocation d’entités démoniaques.

    Le Lemegeton le mentionne en 39e position de sa liste de démons. Selon l’ouvrage, Malphas est un grand président des Enfers. Il apparaît sous la forme d’un corbeau mais peut prendre forme humaine. Le son de sa voix est rauque. Il bâtit des citadelles et des tours inexpugnables, renverse les remparts ennemis, et permet de trouver de bons serviteurs. 40 légions infernales lui obéissent.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Malphas


    Pentacle de Malphas :

    Il existe un groupe de Death metal mélodique qui à un jolie sigle inspiré du sceau de Malphas

    http://www.metal-archives.com/bands/Malphas/3540365275
    –----

    L’arme à feu « corbeau de feu volant » créée sous la dynastie Ming est faite de cette façon : de fines lamelles de bambou étaient reliées avec du papier de soie et le coller en forme de corbeau, qui est ensuite rempli de poudre et propulsé par quatre fusées. Le « corbeau » est très puissant dès l’explosion et peut brûler d’un feu violent, suffisamment fort pour incendier le camp ennemi sur terre ou les bateaux sur l’eau.

    https://chine.in/amp/0/2974

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    Même si je m’en servirait pas j’en profite pour mettre quelques uns des dessins de Manet pour le Corbeau d’E.A.Poe

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    Costume de medecin d’inspiration coracoïdienne

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    Apophyse Coracoïde (à cause de son joli nom, en forme de corbeau)


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    Le corbeau d’Apollon

    Dans la mythologie grecque tous les dieux avaient un oiseau favori. Zeus, le Dieu des dieux, avait choisi l’Aigle, Héra, sa femme possédait un paon et Athéna, la déesse de la Guerre, une chouette quan tà Apollon, le dieu de la Musique et de la Culture, il ne se séparait jamais de son corbeau blanc.

    En effet, en ces temps reculés, non seulement les corbeaux étaient blancs, mais ils avaient un bec effilé et sifflaient divinement. Que s’est-il donc passé pour qu’ils aient un plumage de deuil, un énorme bec disgracieux et qu’ ils coassent si désagréablement, emplissant champs et forêts de leurs sinistres et lugubres appels ?

    http://astronomie.blogs.charentelibre.fr/archive/2012/05/17/le-corbeau-d-apollon-n-3.html
    (La constellation m’intéresse mais je ne voudrais pas me servir du corbeau blanc en opposition au corbeau noir.)
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    Quelques ressources audio sur les corbeaux par Michel Pastoureau :
    Maître corbeau, oiseau de malheur
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-animaux-ont-aussi-leur-histoire/maitre-corbeau-oiseau-de-malheur


    L’homme et le corbeau, une étrange proximité
    https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/l-homme-et-le-corbeau-une-etrange-proximite

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    Corbeaux héraldiques


    Cimier de corbeau

    au passage j’ai trouvé celui ci venu du Canada


    "Les éclairs représentent la haute technologie. Le corbeau, cet oiseau d’une vive intelligence, symbolise la capacité d’utiliser cette technologie à des fins défensives et offensives.
    Devise : MENS ET MEMORIA - Cette sentence latine signifie « Intellect et mémoire »."
    http://reg.gg.ca/heraldry/pub-reg/project-pic.asp?lang=f&ProjectID=121&ProjectElementID=468
    –----
    La devise du blason canadien est une reference aux deux corbeaux d’Odin, Hugin et Munin
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hugin_et_Munin

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    Le roi des corbeaux

    ci dessous une version gasconne de l’histoire : http://bourseauxsequences.free.fr/s%E9quences/s%E9quences_de_sixi%E8me/le%20conte/supports/le%20roi%20des%20corbeaux.htm
    mais l’illustration que j’ai trouvé n’as pas l’aire de venir de cette région et il doit y avoir d’autres version de l’histoire.
    –---

    Morphologie d’une aile :

    Les corbeaux ont aussi une apophyse coracoïde.

    –----

    Divers images de corbeaux

    –-----
    Il y a aussi des corbeaux au #cinéma tant que j’y suis je les met.
    Le Corbeau - Henri-George Clouzot :
    https://www.youtube.com/watch?v=FDT-1z_R0yw

    Radio Corbeau - Yves Boisset :
    https://www.youtube.com/watch?v=cr5sLWbP_lk

    The Black raven - vostfr
    https://www.youtube.com/watch?v=o2r5FD8c5K0

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    #mitre #workinprogress #mad_meg #mégèrisme #corbeaux #radio #femmes

  • The Presidential Election : Does Hacked Equal Rigged ? - Shelly Palmer
    http://www.shellypalmer.com/2016/10/the-presidential-election-does-hacked-equal-rigged


    L’optimiste s’exprime mais il ne voit pas que la manipulation des élections aux États Unis fonctionne indépendamment de la question si le vote électronique est hacké. Il suffit de penser aux manipulations des listes électorales pour identifier un problème nettement plus significatif.

    “Physical security models do not work for networked systems and a new mental model is required to make intelligent trade-offs between efficiency and resilience.” Sullivan’s words are not comforting.

    Was this just a test? Is there a bigger, more disruptive DDoS attack planned for Election Day? How would that impact our ability to vote or count votes?

    A direct technical attack is not the only type of hack. What about social engineering? It is usually the lowest-tech, highest-efficacy type of attack. Could there be a massive social engineering hack on, or near, Election Day?
    ...
    The thousands of very well-distributed, mostly old-fashioned, partisan-monitored, local election polling places that make up our national election system are on full alert, and it is more than capable of defending our democracy on November 8th. So please, go out and vote with confidence. America needs you.


    On lit souvent que notre ećrivan-journaliste national Kurt Tucholsky aurait dit que les élections seraient illégales si elles pouvaient changer quoi que ce soit. C’est faux. D’après les dernières enquêtes c’est une phrase de sa contemporaine Emma Goldman. L’idée est donc le résultat de l’observation de la politique étatsunienne.

    https://de.wikiquote.org/wiki/Diskussion:Kurt_Tucholsky

    Besagtes Zitat stammt vermutlich eher hierher: ‎"If voting changed anything they would make it illegal." - Emma Goldman

    #USA #élections #vote_électronique

  • 6 Taxi-Fragen an Abgeordnete und Parteien - Open-Taxi
    http://open-taxi.de/taxifragen

    Vor den Wahlen zum Abgeordnetenhaus von Berlin im Herbst 2016 stellt eine Gruppe von Taxifahrerinnen und -fahrern Fragen an die Berliner Politik. Die Berlin-Spezialisten wollen herausfinden, welche Partei bereit ist, sich für die Lösung ihrer Probleme einzusetzen.

    Im Unterschied zu Verbänden, Politik und Medien geht es den Kutschern um das Leben und Überleben hinter dem Steuer, im persönlichen Kontakt mit den Fahrgästen, mit anderen Verkehrsteilnehmern, der Polizei, Behörden und den Taxiunternehmen. Es geht um das echte Leben, nicht um abstrakte Politik.

    Viele Berliner haben ähnliche Fragen wie die Taxifahrer: Wie kann ich mit dem Wachstum der Stadt klar kommen, denn es wird immer enger und die Menschen werden imer agressiver; wie schaffe ich es, mit den steigenden Preisen Schritt zu halten; wie besorge ich mit vertretbarem Zeitaufwand einen neuen Ausweis; warum ist auf einmal meine Haltestelle verschwunden.

    Deshalb sind die Fragen der Frauen und Männer hinter dem Steuer typisch für Berlin, eine konkrete Herausforderung, der die Politik nicht unbemerkt ausweichen kann.

    #Berlin #Politik #Taxi

  • Mort à tous ceux qui s’opposent à la liberté des travailleurs !
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_r%C3%A9volutionnaire_insurrectionnelle_ukrainienne


    De temps en temps il faut rappeller qu’il n’y a pas que les communistes qui se battent pour la bonne cause.

    L’armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne (ukrainien : Революційна Повстанська Армія України, Revolioutsiïna Povstans’ka Armia Oukraïny ; russe : Революционная Повстанческая Армия Украины, Revioutsionnaïa Povstantcheskaïa Armia Oukrainy), aussi appelée Makhnovchtchina (en cyrillique Махновщина) par l’historiographie soviétique, est une armée insurrectionnelle d’inspiration anarchiste qui combattit de 1918 à 1921 durant la guerre civile russe.

    Elle doit son surnom à l’anarchiste ukrainien Nestor Makhno qui la leva, en 1918, à la suite de la signature du Traité de Brest-Litovsk (cession par Lénine de l’Ukraine aux Allemands).

    La Makhnovchtchina combat avec succès les forces de la république populaire ukrainienne de Petlioura ainsi que les armées blanches de Dénikine et Wrangel.

    Après la victoire contre les Blancs, l’Armée rouge qui a passé des alliances tactiques temporaires avec Makhno, a désormais les mains libres et se retourne contre la Makhnovchtchina. Makhno est mis hors la loi.

    En août 1921, après plusieurs mois de combats acharnés contre les bolchéviques, les derniers partisans de Makhno quittent l’Ukraine et franchissent la frontière roumaine1.

    Pour les anarchistes, la Makhnovchtchina est un symbole du combat pour un communisme non autoritaire. Sa défaite face à l’Armée rouge annonce les dérives à venir du régime soviétique et du stalinisme.

    Nestor Makhno - Textes (1925-1932)
    http://kropot.free.fr/Makhno-causetravail.htm

    Manifeste de l’armée insurrectionnelle d’Ukraine (1er janvier 1920)

    Le Grand Octobre en Ukraine
    Pour le Xème anniversaire du mouvement insurrectionnel makhnoviste en Ukraine
    Sur la défense de la révolution
    Quelques mots sur la question nationale en Ukraine
    Aux juifs de tous pays
    La Makhnovchtchina et l’antisémitisme
    A la mémoire de l’insurrection de Kronstadt
    L’idée d’égalité et les bolcheviks
    Les voies du pouvoir « prolétarien »
    Le pouvoir soviétique, son présent et son avenir
    La lutte contre l’Etat
    Le 1er Mai : symbole d’une ère nouvelle dans la vie et la lutte des travailleurs
    L’anarchisme et notre époque
    Notre organisation
    Sur la discipline révolutionnaire
    Abécédaire de l’anarchiste révolutionnaire
    Lettre ouverte aux anarchistes espagnols
    Sur l’histoire de la révolution espagnole de 1931 et le rôle joué par les socialistes de droite et de gauche et les anarchistes

    Textes référencés dans Wikipedia

    Mon entretien avec Lénine, juin 1918, http://www.marxists.org/francais/general/makhno/works/1918/makhno.htm
    La cause du travail, 1925-1932, http://agitation.propagande.org/tabiblia/makhno/sommaire.html
    Le grand Octobre en Ukraine, Dielo Trouda, no 29, octobre 1927, http://www.nestormakhno.info/french/malutte/lutte1.htm
    La makhnovchtchina et l’antisémitisme, Dielo Trouda, no 30-31, novembre-décembre 1927, http://www.nestormakhno.info/french/malutte/lutte6.htm
    Aux juifs de tous pays - La makhnovtchina et l’antisémitisme, Dielo Trouda, no 30-31, novembre-décembre 1927, http://www.nestormakhno.info/french/malutte/lutte5.htm

    Texte collectif
    Plate-forme organisationnelle de l’union générale des anarchistes (projet), 1926, http://www.nestormakhno.info/french/platform/org_plat.htm

    #histoire #révolution #anarchsime

  • Bref, j’ai eu un rendez-vous chez le #gynéco | Comment peut-on être féministe ?
    http://www.commentpeutonetrefeministe.net/2015/10/28/dr-servent-clinique-saint-luc-schirmeck

    – Vous avez déjà pensé à la ligature des trompes ?
    – Oui, et je ne suis pas contre. J’avais commencé les démarches, mais mes interlocuteurs médicaux n’ont pas été réceptifs, ça m’a paru être un sacré parcours de combattante, alors j’ai laissé tomber.
    – Vous savez, ici, on peut vous le faire, avec la méthode Essure, c’est sans souci.
    – Ah, ok, c’est intéressant, j’y réfléchirai.
    – Je vous assure, pensez-y. Il faut juste être sûre de ne pas le regretter. Et bien sûr, il faut que votre conjoint aille consulter un urologue, pour qu’on s’assure qu’il a été informé de la possibilité de faire une vasectomie, c’est obligatoire.
    – Pardon ? Le conjoint ? Mais non…
    – Si, si. Et ce qui est bien c’est que comme vous avez plus de 40 ans et que vous avez déjà des enfants, la stérilisation vous est autorisée.
    – Mais euh… Non, en fait…
    – Écoutez (le ton se durcit), je sais quand même mieux que vous de quoi je parle : la loi de 2003 interdit de pratiquer une stérilisation chez une femme si le conjoint n’a pas consulté un urologue pour qu’on lui propose au moins la vasectomie.
    – Euh… Je n’ai jamais entendu parler de cette loi, je suis super surprise, la stérilisation c’est la loi de 2001 non ? (et réellement, je n’en avais pas entendu parler, de cette loi de 2003, et je ne savais plus trop. Après tout, peut-être ?) Et puis, il n’est pas nécessaire d’avoir eu des enfants, ni d’avoir plus de 40 ans. Je suis mal renseignée pour la loi de 2003, ça c’est fort possible, mais…
    – J’en ai rien à foutre ! s’écrie-t-il, furieux. Je ne sais pas pourquoi vous êtes si agressive, c’est incroyable ça ! Bon, il faut que vous soyez sûre. Je vais vous raconter l’histoire d’une patiente : elle avait 40 ans passées, du diabète, elle avait claquer au cours de sa troisième grossesse, elle était obèse, bref, je lui ai ligaturé les trompes. Eh bien elle me l’a reproché ensuite, parce qu’elle s’était dégoté un petit jeune, d’ailleurs je ne sais pas comment il faisait, parce qu’elle ressemblait à tout sauf à une femme…
    – Euh… Pardon mais… C’est un peu déplacé, ce commentaire.
    – Quoi ? Mais je sais de quoi je parle tout de même !
    – Euh non, mais les remarques sur son physique, là, « je ne sais pas comment il faisait, parce qu’elle ressemblait à tout sauf à une femme ». Ca ne se dit pas, c’est insultant.
    – Mais je ne sais pas ce que vous avez, vous ! Ecoutez, j’interromps cette consultation, c’est à peine croyable un truc pareil, j’ai 40 ans d’expérience, et je connais quand même mieux les femmes que vous, on s’arrête là, mais je peux vous dire une chose, c’est qu’agressive et en opposition comme vous l’êtes, personne ne pourra s’occuper de vous ! »

    #violence_médicale #femmes

    • Désolée @touti, mais je dirais que c’est de l’#essentialisme, pour ce coup. Parce que les femmes ne sont pas éduquées par un système différent que celui qui éduque les médecins hommes et elles ne sont pas plus à l’abri des postures élitistes que les hommes. Et le fait d’être doublement victime pendant leurs études (d’une société patriarcale et d’un univers élitiste) ne les rend pas forcément plus « douces » ou « compréhensives » que les hommes. Sommées de faire leur place dans un univers marqué par la compétition et la célébration phallique (on ne reparle pas des salles de garde), elles peuvent, comme tous les collabos de l’Histoire, redoubler de vacherie pour se sentir plus compétentes ou légitimes dans leur job de spécialistes en médecine.
      Pour tout dire, ma première consult’ (13 ans) était avec une femme et elle conjuguait le mépris, la méchanceté et la violence des gestes d’une manière que j’ai rarement retrouvé par la suite.

    • Ok...la misogynie n’épargne pas les femmes (dommage le problème serait plus vite réglé !) d’autant plus dans un milieu puant de phallocratie (de celui-qui-pissera-plus-loin), cela dit venant d’un homme c’est doublement abjecte car la gynéco, elle, a subit et re-transmet cette double maltraitance, lui ne prend aucun risque à cracher sa misogynie/gynophobie (ce qui fait une différence majeure entre le dominant et la collabo). Un homme ne sera jamais une femme et vice-versa, et ne peut donc pas prétendre en savoir plus qu’elle au sens absolu !
      De mon côté, les meilleures gynécologues femmes que j’ai rencontré étaient canadiennes. Et j’ai senti une compréhension/solidarité féminine qui m’a fait du bien. Maintenant je ne peux pas faire de généralités, l’empathie ne se définit pas selon le sexe de l’individu...heureusement !

    • Hihi, vous me faites marrer quand même ! Ma remarque n’a rien d’essentialiste, et reconnaitre que les personnes de genre masculin sont élevés dans l’idée de la dominance sexuelle masculine et en abuse (sans même parfois sans rendre compte) est quand même le B.A BA pour tenter de changer la donne.
      Je n’ai pas dit qu’il n’y a pas de violence ni de maltraitance chez les femmes (qu’elles soient ou non gynécos d’ailleurs) j’ai dit qu’il y avait toujours « ça » de moins à gérer quand on doit écarter les cuisses pour montrer sa chatte. Entre le point de vue politiquement correct qui se devrait de dire qu’il y a des hommes gynécos très bien et des femmes gynécos sadiques, et de l’autre côté mon bien être quand je dois consulter, je ne vais plus chez un homme, point barre.

    • Ah tiens, aussi, ce beau texte sur la page de @Vilaine à propose de l’oppression que jusque là j’attribuais (à tort apparemment) à Christiane Rochefort

      Il y a un moment où il faut sortir les couteaux . C’est juste un fait. Purement technique.

      Il est hors de question que l’oppresseur aille comprendre de lui-même qu’il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez vous à sa place. Ce n’est pas son chemin. Le lui expliquer est sans utilité.

      (…)

      « Définition de l’opprimé » dans la présentation de la traduction française de SCUM MANIFESTO de Valérie SOLANAS. (Paris, La nouvelle société, 1971)

      Et #oups @la_refusante j’avais lu de travers ton post, désolée.

    • Et je poursuis sur ma lancée de #femme_en_colère pour dire que l’histoire de la gynécologie et de l’obstétrique à tout de l’abus de pouvoir des hommes sur les femmes. À partir du moment où les hommes ont voulu exercer une profession de médecin savant et séparer les femmes (incultes car interdites en faculté) qui s’entraidaient jusqu’alors pour tout ce qui touchaient à la gynécologie, ils ont obligé les femmes à s’allonger nues sur une table les jambes en l’air sur des étriers pour les examiner sans se courber, tandis qu’eux restaient droits et habillés.
      Non, mais tu imagines, jusque là, on se débrouillaient très bien « accroupie dans un coin » ou debout, ou comme on le sentait.
      C’est juste incroyable de croire que l’on serait obligé d’accoucher dans une position aussi inconfortable et ce sans comprendre que c’est à cause du pouvoir masculiniste. Pour savoir qui je suis, je ne perdrais pas la mémoire de cet avilissement et de l’accaparement de la naissance par les hommes comme de la dépossession de nos corps féminins.
      Qui peut croire que déféquer allonger pourrait être faisable sans gêne, on a pourtant eu Newton mais non, faudrait penser que c’est normal d’accoucher sans aucune force pour pousser ?
      NB Je ne moralise pas sur la défécation et l’accouchement, c’est juste pour que l’on comprenne à minima cette contrainte d’effort musculaire quelque soit son sexe.

    • #Agnodice,
      Sage-femme athénienne première femme gynécologue
      –350 JC qui dut subir un procès car elle avait caché le fait d’être une femme pour devenir médecin.

      Elles arguèrent notamment du fait que les femmes préféraient se laisser mourir plutôt que de recourir à un médecin homme. Les magistrats acquittèrent Agnodice et lui permirent de continuer à exercer la médecine. L’année suivante, l’on promulga une loi qui autorisait les femmes à étudier et pratiquer la médecine.

    • #Femme_médecin #Amérindienne
      https://en.wikipedia.org/wiki/Susan_La_Flesche_Picotte

      Suzanne LaFlesche Picotte (June 17, 1865 – September 18, 1915) was an Omaha Indian doctor and reformer in the late 19th century. She is widely acknowledged as the first female Native American physician. She campaigned for public health and for the formal, legal allotment of land to members of the Omaha tribe.

      At the WMCP, LaFlesche studied chemistry, anatomy, physiology, histology, pharmaceutical science, obstetrics, and general medicine, and, like her peers, did clinical work at facilities in Philadelphia alongside students from other colleges, both male and female.[24] She graduated at the top of her class on March 14, 1889, after a rigorous three-year course of study.[25]