Super billet !
A lire, gens de seenthis
Or aujourd’hui, la pensée unique en matière de stratégie d’entreprise consiste à réduire au maximum les emplois (par l’organisation, par la robotisation, par l’intermittence…)
Par ailleurs, les dépenses incompressibles augmentent en permanente, selon l’INSEE, bien davantage encore si l’on estime que leur définition statistique est assez réductrice. Ces dépenses incompressibles concernent les postes où les économies pour l’usager sont et demeureront impossibles, soit à cause du statut monopoliste de l’offre (réseaux, transports…), soit à cause du caractère vital de la dépense (logement, alimentation, garde d’enfant, habillement, santé…), soit de son caractère obligatoire (impôts, charges sociales, assurance, banques) .
Le futur de ces postes de dépenses peut se lire à partir des communiqués d’EDF, quand… elle « se “voit contrainte“ d’augmenter ses tarifs pour “compenser le manque à gagner découlant des économies d’énergie“ »(!?).
Dans les dépenses incompressibles il y a le coût du capital : on doit payer d’une façon ou d’une autre les profits de ceux qui réduisent d’une façon ou d’une autre nos revenus. Cet exemple d’EDF est frappant : il faut maintenir le profit des actionnaires au détriment du pouvoir d’achat du consommateur.
Alors disparition ou pas, pour le moment en tous cas la société de consommation est sévèrement engluée dans la surabondance.
L’autre dégat collatéral de la diminution de la valeur du travail : produire ne « coûte » rien (dans le référentiel économique actuel, pas en réalité), du coup nous produisons trop. L’économie est sclérosée par la surproduction : on est saturé. Pour faire de la place, pour faire du vide, on doit fabriquer du « manque » -> Le budget publicitaire nécessaire à écouler un produit est souvent comparable au coût de sa production.
En poussant la logique productiviste à l’extrême je m’étais amusé à faire cette petite blague gorafienne : aujourd’hui on est en « pénurie de manque », d’où l’idée d’une aide de l’Etat à l’industrie publicitaire.. :-)
▻http://onyestpresque.blogspot.fr/2014/11/reinventer-la-publicite-pour-endiguer.html
Bref si on ajoute l’effet de l’accroissement des inégalités, hétérogénéité du pouvoir d’achat, consécutif à cette logique pro-capital, anti-travail, la demande est complètement déséquilibrée, ce n’est même plus un problème d’écoulement, mais d’étranglement de l’économie...
Question : les économistes ont-ils des notions de mécanique des fluides ?