• C’est à vous de voir ce que vous faites maintenant !
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/08/20/cest-a-vous-de-voir-ce-que-vous-faites-maintenant

    Surveille ton langage ! Une société de #dominations Nous vivons dans une société (ou un agglomérat de sociétés connectées) qui baigne dans les #oppressions diverses et variées : #racisme, #sexisme, homophobie, biphobie, lesbophobie, transphobie, #classisme, validisme… Depuis notre naissance, selon … Continue reading →

    #LUTTES #action_direct #âgisme #intersectionalité #luttes #pensé_critique #spécisme

  • Ma vérité toute nue - Robin Korth
    http://www.huffingtonpost.fr/robin-korth/assumer-sa-feminite-et-sa-sexualite-a-50-ans_b_5586725.html

    Pourquoi cet examen approfondi de mon propre corps ? Parce qu’il était temps pour moi de réparer les dommages causés par notre culture et par ma propre crainte face à celui-ci. Il était temps de remettre un peu d’amour dans mon âme blessée. Le temps était venu de reprendre possession de chacune de ces marques et de chacun des centimètres carrés de ce corps imparfait, ce corps récemment qualifié de « trop ridé » par un homme qui était attiré par mon énergie vitale et mon esprit, mais un homme qui n’avait pas aimé ma vérité toute nue. Il se nommait Dave, et il avait 55 ans.

    #jeunisme #sexisme #femmes #corps

    • Le lundi suivant, lors d’un appel téléphonique, j’ai demandé à cet homme qui avait partagé ce lit avec moi pendant trois nuits consécutives pourquoi nous n’avions pas fait l’amour. « Ton corps est trop ridé », m’a-t-il répondu du tac au tac. « Depuis des années, je me gâte avec des femmes plus jeunes. Tu ne m’excites tout simplement pas. J’aime ton énergie et ton humour. J’aime ton esprit et ton coeur. Je n’arrive simplement pas à aimer ton corps. »

      J’étais abasourdie. La douleur viendrait plus tard. Je lui ai demandé calmement et clairement s’il trouvait dur de regarder mon corps. Il m’a répondu oui. « Donc, ce que tu me dis c’est que de me voir nue t’est pénible ? », lui ai-je donc demandé. Il m’a répondu qu’il avait simplement détourné le regard. Puis, lorsque les lumières étaient éteintes, il s’imaginait que mon corps était celui d’une femme plus jeune, que j’étais plus jeune. J’ai eu le souffle coupé et j’ai pris quelques instants pour digérer ces informations. J’ai senti mon visage s’enflammer de gêne et de honte d’avoir eu tant de facilité à me montrer nue devant lui durant notre week-end.

      #sexualité #réification #domination

  • Jean GADREY » Blog Archive » Retraites : quand on veut noyer ses vieux…
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2013/09/03/retraites-quand-on-veut-noyer-ses-vieux%E2%80%A6/#

    Retraites : quand on veut noyer ses vieux…

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    La première des questions relatives aux retraites n’est pas de savoir ce que seront en 2050 ou 2060 le rapport retraités/cotisants et le PIB par habitant. Elle est de délibérer de la vie après (et donc pendant) celle du travail « à but économique », tout autant que du sens du travail et des autres activités et moments qui font que la vie vaut d’être vécue. Derrière toute politique publique des retraites, on trouve des représentations conflictuelles de la « valeur » (non économique) de la vie des personnes ayant quitté la sphère du travail économique et des rapports qu’elles entretiennent avec leurs concitoyens de tous âges.

    Pour les grands acteurs du capitalisme financier, c’est simple : les retraites sont une charge et les vieux un fardeau. C’est leur vision de toute la protection sociale – ne parlent-ils pas des charges des entreprises ? – mais aussi des impôts et des taxes, y compris environnementales. Ils abhorrent ces « charges », associées à des biens communs, qui sont pour eux des maux privés et autant d’obstacles à la « libre » exploitation des humains et de la nature. À l’exception des vieux encore rentables selon leurs critères, ou de ceux qui fréquentent leurs conseils d’administration et les institutions politiques plus ou moins sous leur coupe, ils entendent bien faire payer la crise, dont la réforme en cours des retraites, aux retraités AUSSI. En fait, tout le monde va payer, à l’exception des entreprises, qui verront leurs petites hausses de cotisations intégralement compensées par divers cadeaux - religion de la compétitivité oblige - l’essentiel restant de baisser les pensions (le « fardeau ») par divers moyens. Mais tout un travail de propagande s’impose pour y parvenir.

    DES VIEUX TROP NOMBREUX ET TROP COÛTEUX

    Première technique : quand on veut « noyer ses vieux », on en rajoute sur leur nombre à venir (c’est l’aspect démographique) et sur ce qu’ils vont coûter (c’est l’économie de la chose). Pour commencer, démographie fantaisiste à l’appui, on invoque le « péril vieux » devant une opinion qui manifeste souvent une coupable tendresse pour des parents, grands-parents et autres vieux schnoks jugés « improductifs » mais en réalité producteurs de multiples richesses constitutives du bien vivre, à la fois pour les autres et pour eux-mêmes.

    D’où des slogans mensongers sur le plan démographique, mais que les politiques et les affairistes reprennent en boucle. C’est le « fléau du vieillissement » de Valérie Pécresse, c’est Le Monde assurant que « les vieux sont en passe de devenir majoritaires ». Autant de fantasmes politiquement orientés : même en 2060, où l’on devrait atteindre la proportion maximale de plus de 60 ans, il y aurait selon l’Insee un tiers de moins de 30 ans, un tiers de 30-60, et un tiers de plus de 60 ans.

    La cause est-elle entendue ? Non, car nous disent les prêtres de LA réforme, ce qui compte c’est le « fardeau » financier que les « actifs » vont devoir supporter pour entretenir ces incorrigibles retraités s’obstinant à vivre aux crochets des premiers. Et c’est là qu’ils vous sortent avec gourmandise l’implacable ratio retraités/actifs, ou son cousin, dont l’appellation est tout un programme d’enfumage symbolique, le « ratio de dépendance vieillesse », défini comme le rapport entre le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans et la population en emploi.

    #retraites
    #paupérisation ( organisée )
    #ratio
    #PIB

    • En réponse à votre hastag #jeunisme, il me semble que vous avez occulté les gains de productivité qui sont passés de la productivité ( gains de production) -> vers le capital.
      Une petite vidéo en brosse les contours http://sco.lt/7Prv2P .

      Quand passe-t-on de jeune à vieux ?

      ce petit texte de Cavanna ( Esquisses )
      « Vous saviez çà, vous ? Quand un type est ramassé, sur la voie publique ou ailleurs, à la suite d’un malaise, les flics ou les pompiers l’emportent dare-dare vers l’Hôpital le plus proche. Eh bien, de deux choses l’une. Ce type a atteint ou n’a pas atteint l’âge de soixante-cinq ans. S’il ne l’a pas atteint, on va l’aiguiller vers le service adéquat : traumatologie, poumons, coeur, ou il faut, quoi. Bien. Maintenant, si le type a dépassé les soixante-cinq printemps, il est automatiquement viré en gérontologie ( ou gériatrie, je laisse le choix).
      Autrement dit, au-delà d’un certain âge, il n’existe plus qu’une maladie ; la #vieillesse. ) » ... la suite de ce texte « exquis » dans Charlie Hebdo du 4 septembre n°1107

      je vous propose un autre hastag #Âgisme ? .

    • Agisme me convient bien, c’est ce que je voulais dire avec le terme jeunisme, c’était l’idée de l’âge comme critère de discrimination.
      Je ne vois pas le lien avec les gains de productivité en revanche.

      Mais je suis d’accord. Ça fait 6 mois que j’essaie de mettre en forme un article dans lequel je milite pour qu’on arrête d’essayer de défendre ce système de retraite par répartition individualisée, dont l’assiette de financement repose sur la masse salariale des entreprises (c’est à dire que les boites qui réduisent leur masse salariale (licenciements, précarisations, délocalisations..) sont favorisées par rapport à celles qui au contraire privilégient l’emploi). Je milite pour que les « charges sociales » des entreprises soient calculées désormais non plus sur la masse salariale, mais sur leur excédent brut d’exploitation (un peu comme l’impôt sur les sociétés en fait, mais moins en bout de chaine quand même). Ainsi on retrouverait la philosophie de la fiscalité présentée dans la constitution, où les contributeurs participent aux efforts de solidarité nationale (allocations retraites, maladie ou chômage) à hauteur de leurs capacités financières, et non selon une approche individualiste où chaque travailleur est sensé cotiser pour sa pomme façon chaine de Ponzi et dans laquelle on taxe son salaire pour financer les besoins du moment, et qui fait que les boites ont tout intérêt à réduire leurs dépenses salariales pour s’en foutre plein les fouilles...)

  • Quand Petite Poucette écrit (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/19062013Article635072261688668540.aspx

    L’étude confirme combien l’écrit occupe une place centrale dans la vie quotidienne des adolescents. SMS, messageries instantanées, réseaux sociaux en sont les principaux vecteurs, mais il emprunte d’autres modalités : lettres, créations narratives, écrits fonctionnels du quotidien, citations ou poèmes recopiés, réflexions et notes personnelles via journal intime ou sur supports variés, y compris scolaires comme les cahiers et classeurs… […] Cette importance de la communication influe sur les manières d’écrire et produit de nouvelles conventions […] Sans doute, l’école aurait-elle tout intérêt à prendre conscience de cette appétence des adolescents pour l’écriture, y compris dans sa dimension fondamentalement relationnelle : à multiplier et diversifier les situations de production de textes, à leur donner un vrai destinataire, autrement dit à mettre en place des dispositifs d’écriture autres que le sempiternel « devoir » sur « copie »…

    […]

    L’étude montre encore combien les adolescents ont développé une forte adaptabilité, acquis une capacité à utiliser différentes variantes de la langue […] Les auteurs font d’ailleurs remarquer que le langage SMS lui-même est plus complexe qu’on ne le pense et obéit à des règles, « auxquelles on ne déroge pas impunément, sans risque de sanction sociale […]. Toutes ces constations donnent à penser qu’il une y a bien là une forte conscience des situations énonciatives et des codes linguistiques, une forme d’intelligence et de maîtrise de la langue plus subtile qu’on ne le croit. […]

    L’étude souligne enfin combien les adolescents, bien qu’ils ne soient pas brillants (ou peut-être parce qu’ils ne se le sont pas ?), ne font guère preuve de laxisme en matière d’orthographe. […] Les auteurs montrent en particulier combien les ados se révèlent « très conformistes lorsque l’on parle d’orthographe » […]

    Des aspirations à une vraie maitrise de la langue apparaissent aussi : les adolescents s’inventent des codes stricts, adhèrent fondamentalement aux normes scolaires, évoluent peu à peu dans leurs pratiques pour coller davantage à celles-ci. Il apparait dès lors que les pratiques d’écriture numérique de Petite Poucette ont développé chez elle une qualité essentielle : l’éducabilité.

    #éducation #TICE #écriture #langage #sms

    • 60 ados pour l’étude... Et venant d’où ?

      Dès qu’on émet des critiques sur tel fait de société qui ferait que des gens ou des choses sont moins biens qu’avant, on est « contre la modernité ». Rien que l’intro ne donne pas trop envie de lire la suite...

      ’fin bon, ce n’est pas ce que constatent mes parents profs en collège, et même pas dans des matières où on doit écrire long et compliqué : même en maths, les gosses arrivent de moins en moins à exprimer une idée logique, et sans fautes, et lisiblement. Et pourtant mon père est loin d’être un vieux con, il a toujours été l’un des premiers à utiliser l’ordi, internet, et toutes sortes de choses comme ça. Mais le constat est là, entre il y a 20 ans et aujourdhui...

    • Cher @rastapopoulos, une petite réponse sur le fond (après avoir rappelé qu’évidemment les articles que je seen ne représentent pas forcément le fond de ma pensée, et que même, en général, ce sont plutôt des petits cailloux posés pour tenter de baliser un chemin là où je n’ai pas encore vraiment pensé).

      Ceci étant dit, pour ce qui est des études, c’est évidemment toujours compliqué d’en évaluer la validité qu’il s’agisse de pédagogie, d’ondes électro-magnétiques ou de finance internationale. Néanmoins, il est vrai que la question « Et venant d’où ? » que tu poses est pertinente, la “Mélanie”, citée dans l’article, me paraît assez atypique. La question est d’autant plus pertinente que les capacités d’une élite formée (pas nécessairement à l’école) à articuler la complexité du monde peut cacher la désespérance du plus grand nombre aux habiletés trop lacunaires ou trop incertaines.

      Concrètement, je suis plutôt d’avis, comme tes parents, que « le niveau baisse ». Je le ressens plutôt intuitivement, sans parvenir à le penser vraiment.
      Néanmoins, je m’interroge sur ce fort ressenti qui est mien :
      – C’est peut-être une déformation professionnelle et/ou je suis peut-être en train de devenir un vieux con :)
      – Les études qui tendent à étayer ce fait sont contestables au même titre que cette étude-ci. Même une des études les plus "scientifiques" #PISA reste contestable. En outre, ses résultats sont souvent plus nuancés que les analyses lapidaires qui en sont faites dans la presse. Par exemple, le niveau de toutes les catégories d’élèves ne baissent pas uniformément. Donc, comment fonder scientifiquement que « le niveau baisse » ? [NB : En outre, il me semble que la baisse du niveau observée par PISA suit la mise en place des réformes antipédagos (De Robien, 2005).]
      – On aurait retrouvé, en Mésopotamie, des tablettes d’argile d’il y a 5000 ans qui disent que « le niveau baisse ». Donc, à moins de penser qu’on est en #Idiocracy depuis très longtemps, ce doit être plus compliqué que ça : il ne doit pas baisser partout (socialement, géographiquement), pour tout (domaines d’activités), tout le temps. Donc, même en supposant qu’on ait raison de dire que « le niveau baisse », il reste nécessaire malgré tout d’éclairer ce propos. Certains éléments de cette étude peuvent y participer.
      – De quoi l’antienne « le niveau baisse » est-il le nom ? Le poids démographique et sociologique du vieillissement de la population n’a pas de conséquences que dans les urnes. En 1968, les babyboomers pensaient qu’il fallait tout faire péter, que les écoles étaient des prisons inutiles, et que ceux qui n’avaient pas 20 ans étaient des vieux cons qui ne comprenaient rien. En 2018, les babyboomers pensent que tout part à vau-l’eau, que l’École n’est plus respectée, que ceux qui ont 20 ans ne savent rien. Au-delà de ce résumé caricatural, il me semble que certaines analyses ou visions reposent sur l’a priori qu’il n’y a plus rien à attendre de la jeunesse.
      Outre, sa dimension démographique, « le niveau baisse » a peut-être aussi une dimension sociale et politique.
      Sociale : peut-être est-il (inconsciemment ?) plus confortable d’accuser la #Génération_Y (ou Z ?) d’incompétences, plutôt que d’affronter le fait que les générations au pouvoir pratiquent socialement la politique de la terre brûlée (http://twitter.com/bwshevek/status/363746477039828993). Une sorte de prophétie autoréalisatrice.
      Cf. http://seenthis.net/messages/151162#message153806

      Ce type de raisonnement manque cruellement d’espérance pour la jeunesse française qui aurait surement besoin de plus d’exigence pour avoir envie de réussir.

      Politique, et là on rejoint certaines analyses de l’#agisme, où la construction sociale de « l’incompétence de la jeunesse » est le discours d’une oppression politique.
      Cf. http://seenthis.net/messages/163087

      En définissant les enfants par le manque et l’absence (de compétence des adultes), le discours sur l’innocence finit par rendre les enfants effectivement incapables, et sape l’exigence affirmée d’égalité des droits.

      – La question des #NTIC. Entre adultes technologiquement consentants, nous arrivons à produire des analyses nuancées de notre rapport ambigu et de l’apport ambivalent du numérique (cf. http://seenthis.net/messages/126477). Mais lorsqu’il s’agit des enfants, il semble acquis (cf. #TICE) que le niveau des #digital_native baisse : les jeunes d’aujourd’hui ne lisent plus et ne savent plus écrire. Il n’y a plus d’ambivalence. D’où l’intérêt peut-être de se confronter à des analyses qui réintroduise de la nuance.
      – Un chemin pédagogique doit être pragmatique : il ne peut être celui du déni (de ce que sont les conditions de l’apprentissage, des réalités socio-culturelles, de ses résultats et de son efficacité réelle, de ses empêchements, échecs ou impasses), il ne peut être celui de la déploration (« le niveau baisse », la nostalgie d’un passé réinventé). Une telle étude, avec ses limites, peut aussi peut-être éclairer le pédagogue sur les compétences et les représentations présentes (intelligence des différents niveaux de langues, compréhension de la nécessité de normes, et surtout goût de la production d’écrits autre que scolaire) qui pourraient éventuellement fondée une pratique professionnelle à (re)construire.

  • « L’enfant » comme argument (lmsi.net)
    http://lmsi.net/L-enfant-comme-argument

    En définissant les enfants par le manque et l’absence (de compétence des adultes), le discours sur l’innocence finit par rendre les enfants effectivement incapables, et sape l’exigence affirmée d’égalité des droits. En fait, en convoquant les enfants dans l’argumentation, il semble inutile d’apporter d’autres justifications : « les enfants » et « l’enfance » semblent mobilisés comme un expédient qui, par définition, vaut comme une dispense d’argumentation. Un glissement s’opère dans le registre d’argumentation, faisant d’une question sociale ou politique une question morale : en représentant les enfants comme des êtres vertueux, les représentations sur l’innocence prédisposent les enfants à devenir des objets de valeur affective et morale, construits comme des personnes qui demandent l’attention, les soins, et la protection qui leur sont nécessaires – et ne demandent que cela. Toute personne s’exprimant en leur nom, ou prétendant mettre en place une structure leur garantissant les protections liées aux menaces supposées qui pèsent sur eux, peut de la sorte elle-même s’afficher comme une personne morale, préoccupée par la protection des plus faibles, et à ce titre se poser comme irréfutable.

    #enfance #enfants #politique #agisme #cme

  • Wikipédia et les représentations graphiques de l’ordre établi.
    Voici cinq personnages chargés de représenter les usagers de Wikipédia et d’expliquer les règles de participation.


    L’homme blanc cravaté : « Ma structure peut-elle avoir sa page sur Wikipédia ? »


    Le jeune homme blanc en t-shirt : « Puis-je recopier sur Wikipédia des informations que j’ai trouvées ailleurs ? »


    La grand-mère blanche avec lunettes : « Sur Wikipédia, quand je vois une faute, puis-je la corriger ? »


    La blonde fillette blanche au smartphone : « Si Wikipédia est libre, puis-je y écrire ce que je veux ? »


    Le grand-père blanc, chauve avec lunettes : « Wikipédia est-il le site parfait pour écrire tout ce que je sais ? »


    La jeune femme bronzée : « Je suis artiste : puis-je parler de moi sur Wikipédia ? »

    #ethno_centrisme #conservateur #wasp

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet:Aide_et_accueil/Campagne/4

    Cependant, il ne faut pas oublier que Wikipédia est une encyclopédie, pas un site promotionnel ou un annuaire de liens. Que faire ?

  • 12 ans
    http://dariamarx.com/2013/07/01/12-ans

    J’ai lu beaucoup de réactions ignobles sur les réseaux sociaux suite à cette affaire. Une fille de 12 ans, séduite par sa professeur. Vous dites que l’amour n’a pas d’âge. Vous dites que les enfants ont une sexualité. Vous dites que les femmes sont douces, incapables de perversité. Vous dites que ce n’est pas de la pédophilie, car il n’y a pas eu de violence. Vous dites que ce n’est pas de la pédophilie, car la victime est consentante. Vous dites que vous refusez de vous prononcer, parce qu’on ne (...)

  • La première oppression | Les Questions Composent
    http://lesquestionscomposent.fr/la-premiere-oppression

    Considérons quelques faits :

    En France, les enfants demeurent la seule catégorie d’être humains qu’il demeure légal de frapper. Frapper un adulte est une agression, frapper un enfant est une correction méritée. Et d’ailleurs même si elle ne l’est pas, personne ne viendra vous chercher trop de noises. Les féministes de la deuxième vague ont eu beau répéter que le privé est politique, frapper ses enfants relève encore de la vie privée.

    Les enfants sont les seuls êtres humains que l’on laisse hurler de détresse sans juger utile d’intervenir, sans s’émouvoir plus que ça. On considère habituellement qu’il est normal qu’un enfant geigne, pleure ou hurle de toute la force de ses poumons, et on considère même qu’il est bon de laisser pleurer les enfants, que leur montrer trop de sollicitude et de compassion leur donne de mauvaises habitudes. Je n’ai jamais bien compris lesquelles. Peut-être l’habitude d’être dans un climat d’empathie est-elle néfaste. C’est beaucoup dire sur le monde.

    Les enfants sont les seuls êtres humains pour lesquels on se permette de décider non seulement ce qu’ils doivent faire, mais ce qu’ils doivent devenir. Ils sont même basiquement là pour ça.

    Les enfants ne sont pas les seuls êtres humains à qui l’on donne des ordres : on commande aussi les employés, par exemple. Mais ils sont les seuls avec lesquels il est entièrement facultatif de mettre la moindre forme quand on leur ordonne ou interdit quelque chose. Un ton péremptoire et autoritaire suffit. Ce n’est jamais considéré comme une impolitesse ou un abus de pouvoir. En ce qui concerne les enfants, il semble que l’abus de pouvoir n’existe pas. Etre poli avec son enfant comme on le serait avec un adulte est même plutôt considéré comme une marque de faiblesse, de laxisme.

    #discrimination #enfant #enfance #conditionnement

    • Oui. Et en même temps, un texte qui décrirait des comportements inverses sur le thème de l’#enfant_roi ne serait pas faux non plus.
      Je reste très perplexe sur l’#agisme et ses analyses pourtant intéressantes et ses critiques nécessaires.
      En fait, je suis à la recherche d’un texte qui arriverait à articuler les discriminations contre les enfants et le fait que l’enfant est en construction, qui arriverait à éclairer ce double statut de dominé et d’ultime tabou de notre société, qui me ferait comprendre pourquoi je peux avoir simultanément des impressions aussi contradictoires face à des fonctionnements familiaux où l’enfant est à la fois opprimé et décisionnaire. (Pour le milieu scolaire, c’est plus clair, l’enfant y vit une oppression.)
      Est-ce qu’il y a pour l’enfance un concept du genre vierge/putain (être pur sacralisé / être mauvais qu’on peut maltraiter) ? Est-ce que l’hypothèse qu’il y a domination et que l’impression d’enfant décisionnaire n’est que le reflet d’une immaturité grandissante de l’adulte (adulescence prolongée) est une piste de réflexion ? J’ai du mal à avancer sur ce sujet…
      J’ai un peu cherché, rien trouvé sauf des analyses très tranchées agisme vs enfant roi : si quelqu’un a des liens à conseiller…

    • à la fois opprimé et décisionnaire

      Ouais, je suis assez d’accord, c’est vraiment ça. Pas que l’un ou que l’autre. Dans la plupart des familles que je vois dans la rue, c’est vraiment les deux. En 5min ça passe de l’un à l’autre (mais plutôt dans le sens d’abord décisionnaire, et tout d’un coup le parent pète un plomb et ça passe à opprimé).

    • Si l’on voit l’enfant comme un adulte à construire et l’adulte comme un enfant considéré (par décret temporel à la majorité) comme responsable de ses actes, cela aide beaucoup à envisager les relations que les adultes doivent entretenir avec les enfants je trouve.

      Pour moi l’auteure engage le débat d’une façon très casse-gueule, car par des raccourcis très provocateurs (exemple : le droit de « frapper » les enfants) ou des jugements sans autre forme de procès, elle énumère des fautes parentales comme un verdict culpabilisant et veut nous faire croire à une norme qu’elle va détricoter. Un tel sujet supporte-t-il la caricature ? On peut analyser les mécanismes de la domination dans le comportement parental sans pour autant charger la mule...

      Le « parent » n’est pas une espèce homogène qui règnerait sur « l’enfant », une espèce étrangère autonome, comme deux espèces cohabitant dans le même espace.
      Les deux sont le prolongement de l’autre, et s’il ont ne peut envisager un schéma égalitaire, c’est bien ici.

      Donner la vie, ça ne se fait pas en neuf mois, mais au moins en une dizaine d’années, voire parfois jusqu’à ce que l’un des deux la perde. Car un enfant met du temps à accepter la vie qu’on lui donne. C’est le temps qu’il devienne autonome. Un enfant a de fortes chances de mourir s’il est physiquement privé du contact d’adulte(s) qui assumeront la responsabilité de parent(s). L’enfant en bas âge n’a qu’un instinct quand il découvre la liberté de se déplacer : celui de se mettre en danger (j’allais dire : de se foutre en l’air). Les autre mammifères ont plus de chance. Leur progéniture apprend rapidement à préserver sa vie. Chez l’humain il faut plusieurs mois, voire plusieurs années, pour acquérir la peur de l’eau, le peur du vide, ou son instinct de survie sociale.

      Effectivement dans l’absolu, dans l’idéal, et donc en théorie, le parent ne doit pas dominer l’enfant. Mais il doit dominer tous les élans spontanés de l’enfant qui pourrait mettre en péril ce don de vie.
      Voilà la nuance qu’il faudrait creuser. Je suis pas sûr que l’Elfe en prenne le chemin.

      Si on fait abstraction de la responsabilité du parent, et de sa compétence limitée pour l’assumer, c’est sûr, il est plus simple de trouver des exemples pour étayer la thèse de l’âgisme. Comme si nous adultes- parents, avions tous toutes les cartes en main, intellectuellement et émotionnellement, pour bien traiter les enfants, mais que des mécanismes parasites de domination modifiaient notre comportement au détriment des enfants. Le filtre de lecture dominants/dominés est toujours intéressant, mais cela ne doit pas nous amener à nous satisfaire d’une lecture trop simpliste du sujet...
      Quand je vois que dans son billet elle n’évoque qu’une seule fois et de façon lointaine le mot « responsabilité », je suis plutôt inquiet pour la suite..

  • L’envers du paradis des écoliers en bateau (Libération)
    http://www.liberation.fr/societe/2013/03/04/l-envers-du-paradis-des-ecoliers-en-bateau_886314

    Il rêvait d’un « autre enfant », qu’il façonnerait à son image. D’un enfant qu’il se chargerait d’extraire des carcans réducteurs de l’école, de la famille et de la société, et qu’il embarquerait sur son voilier, à la découverte du monde. […]
    Le discours a séduit au-delà de ses espérances. Entre 1969 et 2002, plus de 400 garçons et 60 filles âgés de 9 à 15 ans ont embarqué pour de longues traversées - souvent un an, parfois plus - à bord de ses trois voiliers. Depuis 1994, ils sont 27 à avoir déposé plainte pour agressions sexuelles et viols […]. En raison des délais de prescription, seules dix plaintes ont pu être retenues.
    Celle de Benoît, 36 ans, en fait partie. […], il est « l’élève » qui a passé le plus de temps à bord, cinq années, de ses 9 ans à ses 14 ans. Il se souvient « d’aventures extraordinaires » : plongée sous-marine, baignades avec les dauphins, escales dans les îles des Caraïbes, à Cuba, au Guatemala, au Cap-Vert, en Turquie, en Italie… […].
    À bord, les enfants, chargés de la navigation, de l’entretien du navire, de l’intendance, au même titre que leurs tuteurs, sont théoriquement incités à se considérer comme les « égaux des adultes ». « Enfants, je ne crois pas à votre minorité », écrit Kameneff dans son livre manifeste, Ecoliers sans tablier. […], il prône la sexualité entre enfants et adultes. « Je ne vois aucune raison objective à l’interdiction des rapports sexuels aux enfants, écrit-il. On violente pas mal au nom de l’éducation. Le sexe, ce serait quand même plus caressant. »
    Benoît se souvient que la nudité, les séances de massage collectif, les relations sexuelles « en tête à tête » avec les adultes « faisaient partie intégrante de la vie à bord. […] Ça me gênait, mais, pour moi, c’était le prix à payer pour toutes les autres choses magnifiques. […] »
    […] « J’avais intégré le discours selon lequel ce qui se passait à bord était autant de ma responsabilité que de celle des adultes. Quand les premières plaintes ont été déposées, en 1994, je me suis dit que ces enfants n’assumaient pas leurs actes. Que moi, je me tairais, car je pensais encore que ce qui s’était passé était à 50% de ma responsabilité. »
    Ce n’est qu’en 2002, alors qu’il parle pour la première fois des faits à un proche, que Benoît réalise qu’il a été violé. […] Ce qu’il souhaite, ce dont il a besoin, c’est un rétablissement des responsabilités. […]

    #éducation #enfants #viol

  • Insoumission à l’école obligatoire (livre de Catherine Baker recencé par Les Questions Composent)
    http://lesquestionscomposent.fr/insoumission-a-lecole-obligatoire

    Comment Baker s’attaque-t-elle à l’école obligatoire ? […]
    1) Contre tout ce qui est obligatoire […]
    2) Contre les canons de la pensée […]
    3) Contre la très manifeste injustice de l’école […]
    4) Contre la trouille […]
    5) Contre l’oppression des adultes sur les enfants […]
    Baker ne s’en prend pas uniquement à l’école, mais s’oppose en fait à toute idée d’éducation. Pour elle, l’éducateur est celui qui prétend savoir ce qu’un être devrait devenir, et l’aider à le devenir. Or, elle ne considère pas l’enfant comme un être en devenir, ou comme un adulte potentiel, mais comme un être complet et présent, un individu à part entière. L’éducation dénature l’individu, le détourne de ce qu’il est pas sous la contrainte (qu’elle soit violente ou douce). Critiquant les pédagogues qui prétendent savoir ce que l’enfant devrait être et devenir, et qui estiment, en contraignant l’enfant à obéir, le protéger contre lui-même, elle s’appuie sur les propos des pédagogues eux-même pour dénoncer la violence de leur emprise sur les enfants. Ce faisant elle remet radicalement en question la souveraineté de l’adulte sur l’enfant. […]
    6) Contre les maîtres […]
    Sans mettre tous les membres du corps enseignant dans le même panier, elle estime cependant que le métier d’enseignant est intrinsèquement mauvais, puisqu’il consiste à enseigner à des enfants ce qu’ils ne désirent pas spécialement apprendre. […] elle parvient habilement à démontrer en quoi l’enseignement a largement à voir avec la domination. […]
    Baker distingue radicalement le métier d’enseignant (à l’école) de l’envie d’enseigner, arguant que ceux qui aiment transmettre leur savoir trouveront toujours des oreilles attentives […].
    7) Contre la confusion entre apprendre, savoir, connaître.
    « Savoir est de l’ordre des acquisitions, lesquelles sont fixes et limitées. Connaître est un mouvement de l’être vers le monde : une venue au monde dans la conscience qu’on fonde un rapport, un lien avec lui. C’est de la solitude originelle et de la séparation natale que jaillit le désir d’établir un rapport. La connaissance relie l’être à ce dont il naît séparé. »
    Elle s’oppose à l’apprentissage obligatoire parce qu’elle considère qu’il va a l’encontre du désir d’apprendre et de connaître qui existe chez chaque individu : en forçant les enfants à apprendre, on les détourne de leur curiosité primordiale. Elle part du principe que tout instruction obligatoire est inutile puisque tout être a soif d’apprendre. […]
    8) Contre l’assujettissement du sexe mineur
    Baker reproche à l’école d’empêcher les enfants de vivre leur sexualité, leurs amours, leurs vies. L’inhibition de la sexualité infantile est un sujet délicat et peu abordé généralement. Mais Baker place l’enfant en dehors de tout système social oppressif et voit dans l’enfant souverain, maître de lui-même, un être capable d’aimer et d’être aimé. […] Elle voit, à travers l’interdiction de la sexualité, une privation de soi imposée aux enfants, une forme d’aliénation. […]
    9) Contre le manque à vivre
    Dans la continuation du précédent chapitre, celui-ci aborde la privation de liberté de l’enfant scolarisé. On pense peu à la violence que représente le fait de faire passer à un enfant 7 ou 8 heures par jour, 5 ou 6 jours par semaine, dans une pièce assis sur une chaise. […]
    10) Contre la normalisation
    On a vu que Baker critiquait la suprématie de l’adulte sur l’enfant. Dans le même élan de pensée, elle s’oppose ici au rôle de l’école qui est de préparer l’enfant à être un futur adulte, et plus largement à l’existence de rôles sociaux préétablis pour les enfants, les adultes, les hommes, les femmes. […]
    11) Parce que je t’aime et qu’on n’a rien à perdre
    « Résumons-nous : l’école fait du gardiennage d’enfants (les surveille pendant que les parents travaillent), leur fait apprendre ce qui est utile au roulement de la machine socio-économique, leur inculque la soumission, opère la sélection, distribue les rôles. »

    #éducation #école #oppression #âgisme #violence

  • La domination adulte - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-domination-adulte

    Une domination sociale n’est jamais aussi efficace que lorsqu’elle nous apparaît comme « naturelle » et demeure en grande partie invisible. Les multiples rapports de domination qui structurent notre vie sociale sont visibles à des degrés divers : certains sont connus et reconnus (la domination masculine par exemple), d’autres ont été mis en évidence mais restent en partie cachés (on pourra citer la domination culturelle et symbolique). On sait aussi que mettre au jour un rapport de domination ne suffit en rien à le faire disparaître, mais c’est pourtant une étape nécessaire : il faut prendre conscience de quelque chose pour pouvoir commencer à lutter contre. Or il existe au moins un type de domination qui reste aujourd’hui presque totalement invisible, que nous côtoyons pourtant tous les jours, et pour lequel nous avons tous été à la fois dominé et dominant : il s’agit de la domination exercée par les adultes sur les enfants.

    • Ah là là, les ravages de Bourdieu.... La sociologie réduite à la dimension verticale de la domination.... Quand on pense à la richesse de la pensée de gauche avant les usurpateurs (Bourdieu, Foucault....), qui ont mis de grands mots et surtout de l’inconscient sur des phénomènes autrefois bien plus simples à comprendre, où l’économique était quand même, la plupart du temps, à la source de toutes les causalités... La domination des adultes sur les enfants est la dernière énorme connerie qui permet de jeter le bébé avec l’eau du bain. Comme si l’utopie devait absolument se réaliser maintenant et qu’éduquer des mômes pouvait éviter les contraintes. La centralité de l’"épanouissement" est une belle connerie. L’appauvrissement intellectuel exercé par cette « pensée »-là est sans limite, et nous conduit pas mal à ce que l’on connaît aujourd’hui... Un monde de consommateurs, pourtant critiqué autrefois, mais par des penseurs d’une autre trempe, Vance-Packard par exemple, et tant d’autres. Il faut vraiment oublier nos penseurs français....

    • Je n’entre vraiment plus dans le jeu du on/off intellectuel. Je suis moi-même une mère sévère parce que mon job est d’éduquer ma fille à entrer dans la société des humains, quoi que je puisse penser de cette société par ailleurs.
      Par contre, il se trouve que je me questionne aussi tout le temps par les modalités mêmes de mon éducation, par l’usage d’une forme de violence que je n’ai déjà vraiment jamais tolérée pour moi-même et qu’il me semble suspect de tolérer pour les autres.
      C’est juste un axe de pensée, le creusement d’une réflexion sur le sens de la relation que l’on établit avec ses proches et la manière dont on construit les liens. Si je balance un lien ici, c’est toujours pour alimenter mon débat interne et pas forcément parce que je souscris, tout ou en partie, aux idées développées par l’auteur.

      Je n’aime pas la chosification des gosses, la manière aussi dont d’autres parents se projettent dans leur progéniture pour transcender leurs propres échecs, les parents parfaits me gonflent, les agendas de ministre des mouflets me tétanisent et j’oscille en permanence entre la négociation bienveillante et le totalitarisme le plus arbitraire avec ma fille, pour des raisons que je m’efforce souvent de comprendre après coup.
      Je lutte contre des généralités réductrices quand j’en croise au fil des discussions, du genre : « je ne suis pas inquiet pour l’adolescence de mon fils, mais je ne supporte pas l’idée qu’un petit con va coucher avec ma fille ».

      Après, je ne goûte que modérément aux grilles de lecture uniquement tirées des trucmuches freudiens, nous sommes tous le fruit de multiples influences plus ou moins déclarées comme notre milieu, notre trajectoire, nos lectures et réflexions, nos expériences, nos échanges avec les autres, la normalisation à l’œuvre dans les médias (avec l’espèce de super coaching du monde par les M6 and co qui prétendent « éduquer » les masses à chaque geste et pensée de la vie quotidienne : comment acheter une maison, la décorer, faire la bouffe, élever ton gosse, niquer, etc., comme tout le monde !). Ce qui est certain, c’est qu’on si on ne prend jamais le temps de questionner nos certitudes, on finit forcément à vivre et à penser comme des porcs !

    • Tribune intéressante et troublante, même si elle peut donner l’impression que rien n’a été pensé depuis Libres enfants de Summerhill.
      Autant sur l’aspect « Comme si la société n’aidait pas déjà les hétérosexuel-les à avoir des enfants quand ils/elles ne le peuvent pas. Comme si, surtout, les enfants des familles hétérosexuelles étaient protégés de toute violence. Parce que, au moins aussi urgent que le débat sur l’homoparentalité, un vrai débat sur l’hétéroparentalité - ses normes, ses violences, ses tragédies - s’impose […] », j’adhère. Autant le développement de l’argumentation me laisse perplexe. L’auteur semble évacuer le fait que l’enfant est un individu en construction particulier contrairement aux autres dominés. Ce n’est pas un hasard, si l’auteur ne pousse pas le parallèle avec les autres dominations sur la question des luttes et des voies d’émancipation possibles, par exemple. De même, on vient bien les fondements et les objectifs des revendications d’égalité pour les autres dominés - les minorités ou les femmes (qui n’en sont pas une) -, autant ils paraissent moins évidents pour ce qui est des enfants. Et ce point qui indique aussi un peu les limites de l’analogie n’est pas développé non plus dans la tribune.

      Plus humoristiquement :

      [L’enfant] n’est jamais totalement maître de son temps et de ses activités car c’est en général toujours l’organisation et la volonté des adultes qui l’emportent (« on doit partir, tu joueras plus tard »).

      Hé, ce gars n’a pas d’enfants ! :)

      Sinon, ça me rappelle un livre sur des questions éducatives lu lorsque j’ai passé le concours d’instit’, qui résumait les principaux débats, dont celui de "l’enfant-citoyen". Ci dessous, ma prise de notes (à la hache donc) (je grasseye certains passages) :

      L’enfant peut-il être considéré comme un citoyen ? L’enfant possède des droits et jouit d’une existence juridique, attestés par la Convention des droits de l’enfant (adoptée par les Nations-Unies en 1989, ratifiée par la France en 1990), aboutissement d’une histoire des droits de l’enfant. Le débat porte sur le sens de ces droits : valeur réelle ou formulation de principe ?
      – Les droits de l’enfant sont une imposture. Il s’agit d’une déclaration de pure forme sans effets réels. En donnant des droits à l’enfant comme s’il était un adulte, la spécificité de l’enfance est paradoxalement niée. L’idée d’éducation, nécessité et droit, se fonde sur le fait que l’enfant n’a pas le même statut que l’adulte (censé être un individu libre, responsable et raisonnable). D’où cet autre paradoxe : « Le droit à l’éducation signifie que l’enfant a le droit de devenir un citoyen et, par conséquent, qu’il ne l’est pas encore ».
      – Les droits de l’enfant ne sont pas une imposture. Les droits de l’enfant ont le même caractère formel que les Droits de l’homme et du citoyen. Les droits de l’enfant ne nient pas l’enfance mais au contraire affirment l’existence d’enfants, être complets à défaut d’être achevés . De même, l’enfant peut être considéré comme un citoyen dès que le processus d’apprentissage est en cours : « refuser à l’enfant toute existence juridique sous le prétexte de son droit à l’éducation, c’est mal comprendre l’idée même d’un être en devenir : un être en devenir est en puissance ce qu’il deviendra ».

      En conclusion les auteurs s’interrogent sur les conditions d’émergence des droits de l’enfant dans leur sens juridique et sur les conséquences néfastes résultantes.
      Les auteurs observent que l’émergence des droits de l’enfant est la résultante d’une double logique : celle d’une « logique démocratique d’égalité » fondée sur la remise en cause de la hiérarchie des âges de la vie et de la crise de l’autorité (notamment parentale) ; et celle d’une idéalisation de la jeunesse, âge enviable, état idéal, et finalement norme sociale.
      L’enfant devient personnalité juridique parce que la réalité sociale est celle de l’enfant-roi (acteur de la société civile, consommateur, prescripteur, etc.). Il est certes important de défendre « cette exigence tant affirmée en éducation que l’enfant doit être écouté, respecté, en somme qu’il est un sujet humain » et qu’à ce titre il est dangereux de lui dénier tout droit. Néanmoins, il ne faut pas que l’enfant devienne l’otage d’une « inflation du droit » qui reviendrait à le responsabiliser trop tôt, déresponsabilisant du même coup les adultes, et à « oublier que l’enfant a peut-être d’abord le droit à l’innocence, à l’irresponsabilité, au jeu, à tout ce qui peut retarder sa vie d’adulte et de responsabilité de citoyen ».

      #enfants #domination #violence #droits #éducation

    • Lis Boudon, Raymond Boudon. L’anti-Bourdieu. Il est libéral, mais on peut le lire sans être libéral. Ça demande du boulot, de la lecture, c’est assez loin du cliché « dominant/dominé » (et encore, Bourdieu, ça n’était pas que ça, mais c’est tellement plus simple de ne retenir que ça), tu peux lire « Raison, bonnes raisons », par exemple. On en reparlera. Je me sens pisser, no problemo.

    • Boudon était mon prof en socio et on s’est bien pris la tête d’un point de vue conceptuel pendant l’année que j’ai passé avec lui, mais je dois lui reconnaître une certaine honnêteté intellectuelle ainsi que quelques bons apports qui ont été amoindris, effectivement, par la vague bourdieusienne. Sa vision de l’intériorisation des normes et des règles, en particulier, me semble effectivement plus pertinente que la formule de la « boîte noire » de son ennemi intime.
      J’ai toujours pensé qu’il était un peu le Salieri de la sociologie française.

    • Encore un argument qui me fait dire que l’analyse de l’auteur ne fonctionne que partiellement et que la domination adulte/enfant est spécifique : la capacité du corps social à reconnaître en tant que victime.
      Lors de violences ou crimes contre les Noirs ou de violences ou crimes (sexuels notamment) contre les femmes, dans un contexte de domination, les réactions de l’ensemble du corps social vont en porter la marque : difficulté à porter plainte, enquête peu zélée, jugement biaisé, sanction allégée, et regard compréhensif du corps social et des médias (« il a tué un Noir mais ça aurait pu être un cambrioleur », « il a violé une femme mais elle l’avait bien cherché »).
      Dans le cas d’un crime (y compris sexuel) sur un enfant, c’est exactement l’inverse : le corps social est vent debout contre "le(s) monstre(s)", l’enfant est aussi un des derniers tabous de nos sociétés.
      Donc le « statut inférieur accordé aux enfants » (et sa stigmatisation dans le langage, par exemple) n’a pas les mêmes conséquences sociales que pour les autres dominations : on n’entendra jamais dire d’un enfant mort sous les coups d’un proche ou victime d’un pédophile, qu’en définitive "il l’a bien cherché".

      (Sauf peut-être si l’enfant est une fille noire…)

    • Je me permets de réagir vu qu’en l’occurrence je suis l’auteur du texte. C’est d’ailleurs grâce à Seenthis que je découvre que LMSI vient de le republier.

      Un mot sur le texte en lui-même : je n’ai aucune compétence particulière sur les questions qu’il aborde, et le texte n’a évidemment aucune prétention à être complet ou même approfondi sur le sujet. En fait, c’est après avoir eu des enfants (oui, j’ai des enfants !) que j’ai réalisé leur état profondément « dominé », chose dont je n’avais pas conscience jusque-là (ça m’a fait un peu le même effet que quand j’ai découvert la « domination culturelle » en lisant la Distinction de Boudieu. Oui, j’ai un peu lu Bourdieu). L’idée du texte était seulement d’attirer l’attention sur ce rapport de domination et sur la position sociale globalement occupée par les enfants, sans autre prétention.

      Ce qui a pu m’étonner dans certaines réactions au texte, c’est que beaucoup portaient plus sur des projections que sur le contenu du texte lui-même. Certains y ont par exemple lu qu’il ne fallait rien imposer aux enfants, alors qu’il ne s’agit pas de cela : il s’agit de dire qu’on doit considérer les enfants à l’égal des adultes, notamment en ce qui concerne leurs besoins, l’expression de leurs sentiments, et qu’aujourd’hui ça n’est globalement pas le cas.

      L’idée du texte était de montrer que le rapport adulte/enfant est un rapport de domination au même titre que d’autres rapports de domination. Ça peut paraître banal pour certains, mais pour moi ça ne l’était pas il y a encore peu de temps, et je ne dois donc pas être le seul. Mais il ne s’agissait pas de dire (et je ne pense pas l’avoir écrit) que ce rapport de domination est identique aux autres (qui ne sont de toutes manières pas identiques entre eux) : il y a effectivement des différences et des spécificités. Mais il y a aussi pas mal de points communs.

      De même revendiquer l’égalité entre adultes et enfants ne revient pas à considérer qu’ils sont « identiques » ou que leurs besoins sont les mêmes ou s’expriment de la même manière. Enfants et adultes ont tous besoin d’être protégés des dangers extérieurs par exemple, mais ça ne signifie évidemment pas que les enfants n’ont pas besoin d’une vigilance spécifique.

      La question de l’enfant comme « être en construction » est intéressante. Si elle me semble vraie par certains aspects, je pense qu’elle est souvent dévoyée pour justifier des choses qui n’ont pas forcément lieu d’être. Je pense qu’on pourrait très tôt considérer l’enfant comme un citoyen à part entière, notamment pour les questions qui le concernent assez directement. Je pense que les pédagogies nouvelles ont pu montrer que c’était vrai dans le cas de la vie de classe, par exemple. Et je pense aussi que la perception des adultes comme « citoyens » à part entière, y compris parmi ceux considérés comme les plus « éclairés », pourrait être pas mal remise en question.

      Voilà pour une réaction rapide. Et juste pour finir, autant j’apprécie
      beaucoup les commentaires et critiques argumentés qui portent sur le fond, autant les rejets globaux se contentant de renvoyer vers des écoles de pensée me laissent perplexes.

    • Ce qui m’a intéressé dans ce texte, c’est que le fait de repenser nos relations avec les enfants en général et les nôtres en particulier pose la question éminemment cruciale de l’usage de la violence et de sa légitimation.
      Quand ma fille était très jeune et que la discussion était, de fait, assez limitée, il m’arrivait d’user de la force pour obtenir un résultat/conditionnement efficace et immédiat. Un peu sur le modèle du chat : un grand bruit au moment de l’acte que l’on souhaite empêcher marche assez bien, surtout quand l’urgence (les doigts qui vont dans la prise) évacue les autres moyens.
      Ensuite, il y a tout ce qui est de l’ordre du dressage, c’est à dire de tous ces moments où la volonté de l’enfant et celle de l’adulte s’oppose frontalement. L’usage de la violence, réelle (comme la fessée) ou symbolique (comme la punition, la confiscation ou l’engueulade) a pour objet d’imposer par la force la volonté de l’adulte. De ce point de vue-là, on est bien dans un rapport de domination, non ? Qu’on lui trouve des justifications ou non.

      Plus ma fille grandit et plus je tente d’obtenir ce que je veux par la discussion, l’adhésion volontaire (la fameuse intériorisation des règles et de leurs bienfaits supposés de Boudon, @grosse_fatigue) mais aussi, dans certains cas, par la menace ou la coercition. Mais cela me met mal à l’aise, surtout que j’ai une vieille tendance anarchiste pas bien digérée, que dans ma vie quotidienne, je tente toujours d’échapper aux hiérarchies, aux contraintes, aux rapports de force et aux dominations de toutes sortes... y compris celle que ma fille tente aussi de mettre en place (chantage affectif, ruses, omissions, contre-vérité, etc.)
      Du coup, élever un gosse est pour moi assez dissonant.

      Et de repenser les rapports avec les enfants sous l’angle de la domination est une approche intéressante qui permet justement d’éclairer certains comportements et de nous remettre en question.

    • La question « dominant/dominé » pollue l’ensemble des questions sur l’éducation (et les autres, mais bon). Les enfants sont égaux en droit avec les adultes, on est bien d’accord. Mais l’on confond - comme toujours avec les bourdieuseries - l’autorité et l’autoritarisme. L’autorité parentale, c’est la force de l’expérience, c’est ce qui permet aux enfants de devenir, parfois souvent, libres eux aussi. Donner des limites aux enfants, c’est les protéger. Leur raconter que Dieu existe, c’est de la domination. Mais personne n’en parle. La croyance au rôle central de l’épanouissement de l’enfant fait disparaître l’importance de l’exigence vis-à-vis du gamin, et de tout ce que l’on peut lui apporter d’immatériel.
      La plupart des gens que je connais me disent que j’ai obligé mes enfants à faire de la musique. J’assume. La plupart des gens que l’on n’a pas obligé à continuer à faire de la musique le regrettent. Les gens que l’on a obligé bêtement à faire de la musique n’en font plus (autoritarisme). Les gens que l’on a obligés dans la joie et l’intelligence continuent d’en faire. (Autorité). La musique est un bon exemple : on ne peut pas faire semblant. Et l’on ne peut pas s’y épanouir sans une P...... de volonté que les enfants n’ont pas sans quelqu’un derrière. Après, il y a un niveau d’exigence qui peut être peu ou prou intégré par le gamin, selon des tas de paramètres qui m’échappent encore. Mais ce que je sais, dans ce cas-là, c’est qu’avec mes gamins, on joue de la musique en famille (j’ai des preuves...), et que c’est un grand plaisir, même si ça râle souvent. Au bout du compte, inutile de parler de dominant/dominé. Il est évident qu’en tant que père, je « domine » mes enfants, et heureusement. Un enfant peut vite devenir un monstre s’il ne reçoit pas de limites. L’important, c’est la générosité absolue des parents (ou des profs), vers les enfants....

      Allez, je vais jouer un blues.

    • Vérifier de quelle manière on utilise le cadre dominant/dominé ne signifie pas démissionner de son job de parent et de s’en remettre à un certain laisser-faire joyeusement à la mode actuellement, y compris et surtout dans la sphère sociale. C’est une grille de lecture, mais pas la seule.
      En ce moment, je m’interroge beaucoup sur la question de l’intentionnalité. Quand j’use de mon autorité d’adulte ou de parent (encore un truc qui s’use surtout quand on ne l’utilise pas), je pense que ce qui importe, c’est la raison pour laquelle je le fais : parce que je veux que mon gosse me foute la paix ou parce que je veux qu’il apprenne quelque chose, par exemple ?
      Je refuse de faire entrer bonbons et sodas à la maison. Ce que fait mon conjoint. Mais forcément en contrebande plutôt que de manière massive si je coopérais. J’ai expliqué mes motivations à ma fille : la question du sucre-addiction lourde, l’impératif de santé à long terme. La nécessité d’éduquer son goût à une alimentation très variée (élargir la palette alimentaire !) et à des saveurs subtiles et non pas d’obtenir un shoot gustatif immédiat, tout de suite satisfaisant mais terriblement délétère à long terme. Bien sûr, le long terme, ça ne parle pas des masses à un gosse : il y a déjà une éternité entre maintenant et la fin de la semaine.
      Bref, pendant longtemps, malgré l’argumentation, j’étais plutôt en mode retranchée et dogmatique. Et puis, coup de bol, la fille adulte d’une amie est passée chez le dentiste. Elle n’a plus d’émail. Bouffé par un certain soda hégémonique dont elle s’est abreuvée exclusivement pendant son adolescence, sa mère dans le job du dealer. Histoire affreusement vraie qui a provoqué une sorte de déclic alimentaire chez la gosse. Elle vient de comprendre le fondement de nos règles alimentaires, elle mesure les conséquences à longs terme de la transgression. Bref, elle coopère.

      Cela dit, j’ai été ravie qu’elle laisse tomber le foot au bout d’un an (une activité ne peut être abandonnée pendant l’année).

    • Notez que je n’ai jamais écrit qu’il ne fallait pas donner de limites aux enfants. Phrase parfaitement absurde d’ailleurs, puisqu’il n’est pas possible de ne pas leur donner de limites. La question étant évidemment de savoir où on les pose et comment on les pose.

      Bien sûr qu’à certains moments une forme d’autoritarisme ou de violence est nécessaire : si mon enfant se met en danger ou s’il en frappe un autre par exemple, je ne vais pas rentrer dans une forme de négociation. J’interromps la situation de la manière que je peux et le dialogue viendra après. Mais il n’empêche qu’on accepte bien des fois des comportements vis-à-vis d’enfants qu’on n’accepterait pas vis-à-vis d’adultes. La situation des élèves dans certaines classes (charge de travail très élevée, compétition et évaluation permanentes, interdiction d’aller aux toilettes...), si elle se retrouvait dans certaines entreprises ou institutions, entraînerait des mouvements de grève et autres protestations bien légitimes. C’est notamment en cela que je pense que parler de rapport de domination se justifie.

      Quant à la question de l’autorité et de l’autoritarisme, c’est évidemment très délicat. Personnellement je passe mes journées à imposer des choses à mes enfants (d’aller à l’école, de se laver, de ne pas se coucher trop tard, etc.). Certaines sont sans doute légitimes, d’autres pourraient être remises en question (si je rentre le soir fatigué notamment, mon comportement de parent est loin d’être exemplaire).

      L’exemple de la musique est sans doute un bon exemple. Après je ne suis pas d’accord avec tout : les enfants sont parfaitement capables de faire preuve d’une putain de volonté quand ils en trouvent la motivation. Ils sont tout à fait à même de faire du sport ou de jouer à certains jeux par exemple, pendant très longtemps, même si les taches en question peuvent sembler tout à fait répétitives. Peut-être que dans l’idéal on pourrait trouver des formes d’apprentissage dans d’autres domaines qui pourraient davantage motiver les enfants à produire les efforts nécessaires pour certaines acquisitions. Quand je lis la description du fonctionnement de ce que Bernard Collot appelle des « écoles du troisième type », par exemple, ça fait réfléchir :

      http://b.collot.pagesperso-orange.fr/b.collot/index2.htm

      Évidemment au quotidien on n’est pas dans l’idéal et on fait de notre mieux avec le contexte qui nous est donné.

    • L’oppression à la quelle on expose nos enfants pour les aider à « réussir dans la vie », la mauvaise (in)conscience après les moments où on s’est « imposé », les réussites qui ne le sont pas en réalité, tout ça a des conséquences bizarres pour notre conscience, pour nos idées. Voici un exemple de ce phénomène, une des chansons à succès les plus importantes des années 80. Elle s’appelle Kinder an die Macht (Les enfants au pouvoir !). Herbert Grönemeyer, que vous connaissez peut-être comme acteur dans le rôle d’officier de sous-marin allemand dans le Film Das Boot , a réussi à faire chanter ces paroles idiotes à des stades entiers remplis de jeunes gens très bien.

      https://www.youtube.com/watch?v=mllS-X4HP1g


      http://de.wikipedia.org/wiki/Herbert_Gr%C3%B6nemeyer

      J’ai dit plus haut que les paroles de la chanson sont idiotes, alors il faut que je le prouve par des arguments, au moins un peu, pas de discours peudo-scientifique ici.

      Après avoir regardé la vidéo vous savez qu’il s’agit du genre de musique conçu afin que tout le monde se sente bien, c’est une sorte se sauce sucrée et collante qui réunit bien les esprits de fans qui ont dépensé 100 euros pour voir leur star.

      Die Armeen aus Gummibärchen
      Die Panzer aus Marzipan
      Kriege werden aufgegessen kindlich genial

      J’avoue qu’ici il est aussi question de goût personnel, mais je permets de supposer que l’image des enfants qui bouffent des chars en pâte d’amande pour terminer les guerres est pour le moins bizarre.

      Es gibt kein gut, es gibt kein böse
      Es gibt kein schwarz, es gibt kein weiß
      Es gibt Zahnlücken
      Statt zu unterdrücken
      Gibt’s Erdbeereis auf Lebenszeit
      Immer für ’ne Überraschung gut

      Dans cette strophe l’auteur prétend que les enfants ne font la différence entre ce qui est méchant ou gentil, parce qu’ils ne s’intéressent qu’á la glace aux fraises, et pour leurs les parents on mentionne à quel point ils sont mignons avec avec leur trous dans la denture.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      On arrive á la conclusion. A cause de tous ces qualités positives il faut donner le pouvoir aux enfants. Ainsi le monde serait plus gai ; les petits gagneraient contre tous (ou leurs parents) simplement en riant.

      Sie sind die wahren Anarchisten
      Lieben das Chaos, räumen ab
      Kennen keine Rechte, keine Pflichten
      Ungebeugte Kraft, massenhaft
      Ungestümer Stolz

      Ensuite on nous rappelle les nombreux moments quand on a traité les morveux d’anarchistes parce qu’ils avaient encore réussi à laisser leur chambre dans un état chaotique. L’auteur prétent que ces enfants seraient fiers, plein de force et ne connaitraient ni droits ni devoirs.

      Gebt den Kindern das Kommando
      Sie berechnen nicht, was sie tun
      Die Welt gehört in Kinderhände
      Dem Trübsinn ein Ende
      Wir werden in Grund und Boden gelacht
      Kinder an die Macht

      Et rebelotte, il faut mettre les enfants au pouvoir et tout est bon.

      Sans le vouloir Herbert Grönemeyer décrit précisément l’état d’esprit des parents de gauche allemands dans les années 1980, aujourd’hui je remarque que la plupart aimerait bien se permettre une telle attitude mais a trop peur pour l’avenir de leur gosses pour ne pas être sévère.

      Et moi là dedans ? J’avoue qu’après le temps nécessaire pour digérer les nombreux échecs lors des tentatives d’imposér ma vision des choses aux gamins, je suis fier des « petits » parce qu’ils ont tous eu raison, parce que finalement j’ai appris que je peux leur faire confiance.

      J’évite ici de parler de conceptions politiques ou idéologiques parce que d’après mes observations il faut de l’amour, de la disponibilité d’esprit, un peu de temps, un peu d’argent et beaucoup de confiance pour faire des enfants heureux qui réussissent leur vie comme ils l’entendent.

      Apparamment en Autriche on est assez nostalgique pour apprécier la chanson encore aujourd’hui. La jeune chanteuse Christina Stürmer l’a interprétée récemment devant un public enthousiaste.
      https://www.youtube.com/watch?v=O70V4LARXOM

      Mais bon, tout ça est beaucoup mieux que les idée sur l’éducation dont nos parents et grand parents ont été les victimes.
      https://www.youtube.com/watch?v=D8bCuNiJ-NI


      Ce film est l’oeuvre d’exilés qui on précisément observé comment le fascisme est né.

    • Je confesse que j’impose lourdement les lego à la maison, plutôt que les playmobil. Sans autoritarisme aucun. Juste un peu d’autorité. Ouf. Et désormais, il en convient que j’ai eu totalement raison, pour son bien : « Les lego, c’est mieux que les playmobil, parce que quand on en a marre d’un modèle, on peut construire autre chose de différent avec. »

  • Anciens Apple maniaques, ils ont décroché
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/10/19/anciens-apple-maniaques-ils-ont-decroche_1777455_651865.html#xtor=RSS-3208

    Puis l’iPhone est arrivé. Avec le succès, Apple s’est transformé en un monstre hégémonique avec pour seule obsession d’enfermer l’utilisateur dans ses propres standards. Boutique 100 % Apple, un contrôle 100 % Apple... et une censure 100 % Apple. Un seul maître à bord, tout puissant. Et une pensée unique, portée par les fidèles qui acceptent cet état de fait sans broncher. Une vraie prison dorée. Il n’y a plus que ça : la marque. J’ai l’impression d’avoir été trahi.

    Mais il faudrait citer tout l’article, en fait...
    J’aime bien celle-ci, en guise de conclusion :

    Je regarde aujourd’hui Apple comme une belle maîtresse dont je me suis éloigné, parce que nos valeurs différaient. Je garde de la tendresse pour elle, même si aujourd’hui je ne la comprends plus. Et je vis désormais une idylle mouvementée, passionnelle, conflictuelle, avec un OS plus jeune, plus frais, plus beau, encore plein de petits défauts et tellement désirable : Ubuntu.

    #Apple #profit #exploitation #puritanisme

  • Dans une France sclérosée et qui se rabougrit sur elle-même :

    « TC : Avez-vous été surprise par la violence des attaques que vous avez subies dans les médias ?
    Eva Joly : Je suis surprise. Mais elles sont le symptôme d’un malaise profond dans notre pays. Selon les critères de la méritocratie républicaine, mon parcours est exemplaire. Mais cet épisode montre que les valeurs républicaines ne sont pas appliquées dans notre pays. Il existe un cercle du pouvoir dont sont exclus les citoyens. Dans cette élection, je suis la seule qui ne réponde pas aux normes imposées. Je ne fais pas partie du club des hommes de plus de 60 ans bien nés. Je suis une femme, je suis d’origine étrangère, et j’ai un accent. Si l’article de Patrick Besson fait rire dans les rédactions, c’est que ces rédactions sont séparées du peuple. Sur Internet il y a eu des milliers de tweets de protestation ! »

    http://www.temoignagechretien.fr/ARTICLES/Politique/Le-delit-d%E2%80%99accent-d%E2%80%99Eva-Joly/Default-35-3339.xhtml

    #xenophobie #campagne #présidentielle #copinage #sexisme #agisme