#échec_scolaire

  • La cause de mon enfant - Mobilisations individuelles de parents d’enfants en échec scolaire précoce | #Stanislas_Morel, Politix, 2012/3
    https://shs.cairn.info/revue-politix-2012-3-page-153

    Les spécialistes se partageant le territoire professionnel de l’#échec_scolaire précoce se distribuent aujourd’hui en trois principaux pôles, souvent en concurrence les uns avec les autres. Le premier regroupe des professionnels qui appréhendent l’échec scolaire précoce en termes pédagogiques. Selon eux, les difficultés d’apprentissage seraient dues à une mauvaise assimilation par l’enfant des connaissances transmises par l’enseignant et devraient être traitées par du soutien scolaire ou par une pédagogie individualisée. Le deuxième pôle est composé de professionnels qui font de l’échec scolaire le « symptôme » de problèmes psychoaffectifs, souvent imputés à des dysfonctionnements éducatifs principalement dans la famille, parfois à l’#école. Le dernier pôle, médical, rassemble les professionnels qui estiment que certains enfants en échec scolaire précoce sont atteints de « #troubles » variés qui relèvent d’une approche médicalisée.

    La circulation des enfants « en difficulté scolaire » entre ces trois pôles, dès les premières années de leur scolarité, est aujourd’hui banale et ne peut plus être considérée comme un phénomène marginal. Plus les enfants en échec sont jeunes, plus la raison des difficultés qu’ils rencontrent dans l’apprentissage des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) est communément recherchée dans des causes médicales ou psychologiques. Certaines des difficultés les plus courantes dans le domaine des apprentissages du langage oral ou écrit (défaut de prononciation, inversion de consonnes, voire grande pauvreté syntaxique ou lexicale) sont ainsi très souvent déléguées aux orthophonistes. Cette systématisation du recours aux professionnels de la santé pour les enfants en échec scolaire précoce est rendue possible par la croissance démographique très rapide des professions impliquées.

    L’extension des diagnostics médico-psychologiques est encouragée par les professionnels de santé. Selon une étude citée par deux pédopsychiatres, 90 % des enfants en échec à l’école présenteraient des troubles médicaux ou psychologiques identifiés (troubles cognitifs, comportementaux, anxieux, thymiques, etc.). L’addition des taux de prévalence des différents « troubles des apprentissages » relevés dans la littérature scientifique conduit à estimer à près de 20 % le nombre d’enfants atteints par des dysfonctionnements cognitifs dont l’origine organique, voire génétique, est souvent soupçonnée. Ce taux, proche de celui des mauvais lecteurs à la fin de l’école élémentaire déterminé à partir des évaluations nationales et rappelé dans tous les rapports récents sur l’école primaire, suggère que la grande difficulté scolaire, toute massive qu’elle soit, peut très bien s’interpréter en termes médico-psychologiques. Cette version médicalisée de l’échec scolaire est abondamment reprise par les médias dont la majorité des reportages sur l’échec scolaire est désormais consacrée aux troubles des apprentissages (en particulier à la dyslexie, à l’hyperactivité et à la précocité) et aux phobies scolaires.

    Si les parents perçoivent initialement les professionnels de l’enfance comme un recours (une « aide »), ils soulignent également la dimension anxiogène de la délégation aux spécialistes, qu’ils imputent principalement à trois raisons : l’alourdissement des investissements (temporels et financiers), la médicalisation croissante des difficultés scolaires précoces et le caractère non unifié du secteur.

    Trouver un spécialiste qui accepte de prendre en charge l’enfant relève parfois de la gageure. Bien que de plus en plus nombreux, ces spécialistes sont souvent submergés par la demande et les délais pour obtenir un rendez-vous peuvent être très longs (plusieurs mois, parfois plus d’un an), en particulier dans les zones où l’offre de soins est la moins dense (zones rurales notamment). En outre, pour choisir le « bon » spécialiste, les parents ne recourent pas toujours au professionnel le plus proche de leur domicile. Ainsi, certains d’entre eux accompagnent-ils leurs enfants deux à trois fois par semaine à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de résidence. Cette activité d’accompagnement s’intensifie quand l’enfant consulte plusieurs professionnels – comme c’est souvent le cas – et lorsque les autres membres de la fratrie sont aussi « suivis ». Par ailleurs, les professionnels ne proposent parfois que des rendez-vous en journée, obligeant les parents à se rendre disponibles pendant leur temps de travail.

    « En deuxième année de maternelle, les enseignants m’ont demandé d’aller en CMPP [Centre médico-psycho-pédagogique]. Je prends rendez-vous. Je suis tombée sur une dame qui me proposait des rendez-vous le mardi à 11 heures Je travaillais à l’époque. Je devais quitter mon travail et ne pas y revenir. Elle m’a demandé de continuer les rendez-vous le mardi à 11 heures… Je lui ai dit : “_J’ai un travail, je ne peux pas”. Là, elle est partie à me dire que je n’étais pas une bonne mère. Elle m’a dit que je prenais le cas de mon fils à la légère. » (Mère, 45 ans, employée)

    Ces contraintes (et la difficulté de s’y soustraire) expliquent pourquoi plus de la moitié des mères travaillent à temps partiel, voire choisissent d’arrêter de travailler pour aider leur(s) enfant(s). Les parents évoquent la « galère » représentée par ces innombrables rendez-vous : coût financier (certaines prises en charge « en libéral » ne sont pas remboursées), contraintes temporelles et épuisement moral et physique.

    Par ailleurs, la persistance de difficultés importantes dans les apprentissages « fondamentaux » est inquiétante car elle conduit quasi systématiquement à une médicalisation du problème qui ne se limite pas toujours à une prise en charge orthophonique, forme la plus euphémisée, car la plus scolaire, du recours au médical. Si l’intervention des professionnels de santé est perçue comme rassurante par les parents qui y voient une possible sortie de crise, elle peut aussi, surtout lors des premières années, s’accompagner de diagnostics alarmants (autisme, psychose, déficience intellectuelle) :

    « _Le CP, ça va être le grand drame pour mon fils. La maîtresse ne va pas comprendre pourquoi il n’arrive pas à lire, pourquoi il écrit si mal, pourquoi il est si gauche. Il sait faire un exercice et, un quart d’heure après, il est incapable de le refaire. On ne sait pas ce qu’il a à ce moment-là en fait. Donc, je vais au centre médico-psycho-pédagogique, je vois le pédopsychiatre… Et là, ça va être assez catastrophique parce que ce monsieur décrète que mon fils a des traces d’autisme, qu’il faudra le déscolariser d’ici deux ans. Je lui dis que mon fils a juste des problèmes dans l’écriture, dans la lecture et, lui, il m’arrête en me disant : “Tout est d’origine psychologique”. » (Mère, 40 ans, employée)

    Vite médicalisée par les professionnels de la santé, « la grande difficulté scolaire » précoce fait entrer les parents dans le monde des « troubles », de la maladie, du #handicap. La psychologisation et la médicalisation de l’échec scolaire précoce sont d’autant plus inquiétantes, qu’elles confrontent les parents à un univers de savoirs non unifiés, ce qui les oblige à apprendre progressivement, souvent à leurs dépens, à déchiffrer les divergences entre spécialistes. Ainsi, insatisfaite du diagnostic d’autisme (posé par un psychiatre d’obédience psychanalytique), la mère précédemment citée a-t-elle consulté un autre médecin qui a invalidé le diagnostic de son confrère et, soupçonnant une « dysphasie », lui a conseillé de prendre un rendez-vous au SRN. Depuis lors, elle défend le diagnostic de dysphasie contre celui d’autisme auprès de ses interlocuteurs (en particulier des enseignants).

    Outre qu’ils ne conduisent pas souvent à la disparition des difficultés, les investissements très importants ne sont pas nécessairement à l’origine des rétributions symboliques que pourraient attendre des parents qui ont l’impression de tout mettre en œuvre pour que leur enfant « s’en sorte ». Leur « bonne volonté thérapeutique » peut être désapprouvée par les professionnels de santé, voire les enseignants. Au final, le développement d’un champ d’intervention professionnelle a ainsi pour conséquence de complexifier et d’intensifier les investissements parentaux visant à la restauration d’une situation scolaire compromise.

  • Les professeurs des écoles et la psychologie - Les usages sociaux d’une science appliquée | #Stanislas_Morel, Sociétés contemporaines, 2012/1
    https://shs.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2012-1-page-133

    La mise en évidence du recours possible à d’autres schèmes explicatifs [des difficultés d’un élève] a le mérite de rompre avec l’apparente évidence de l’utilisation des schèmes psychologiques et oblige à s’interroger sur les raisons du choix de ce registre particulier. Un constat s’impose : les connaissances sociologiques permettent une compréhension de la situation de Rachid [élève de CM1 en difficulté scolaire] et de sa famille, mais elles ne débouchent, en revanche, sur aucune solution individuelle et immédiate. Si certains enseignants s’engagent au côté des parents pour les aider à améliorer leur situation matérielle (soutien pour des recherches d’appartement, aide pour obtenir des papiers, organisation de cours de langue), ce genre de réponses demeure isolé et s’effectue en marge du métier. Rappelons, par ailleurs, qu’il n’y a pas d’assistante sociale dans les #écoles primaires (sauf à Paris).

    À l’inverse, la réponse « psychologique » a l’avantage de permettre une forme d’intervention relativement directe sur l’environnement dans lequel évolue l’enfant sans pour autant sortir totalement des missions assignées à l’École en général et aux enseignants en particulier. Trouvant sa légitimité dans la souffrance psychique de l’enfant à l’école, l’intervention psychologique autorise les enseignants à entreprendre de changer son environnement familial, en préconisant, par exemple, le recours aux psychologues pour un travail de guidance familiale. Contrairement au caractère diffus des problèmes sociaux, l’entrée psychologique dans l’échec scolaire permet, par ailleurs, d’identifier des causes ciblées, voire des « responsables » (manque d’autorité du père dans le cas de Rachid), sur lesquels il est possible d’agir. Psychologisation rime alors avec responsabilisation d’un ou des parents, ces derniers passant du statut d’« agents » subissant les déterminismes sociaux à celui d’« acteurs » de la réussite ou de l’échec de leur(s) enfant(s). Le recours au registre psychologique induit enfin la délégation des « problèmes » aux spécialistes (en l’occurrence les « psys ») dont le métier est précisément d’apporter de l’aide aux enfants en difficulté et à leur famille. Si elle n’explique pas à elle seule l’utilisation de tel ou tel registre explicatif, la présence de praticiens à qui les enseignants peuvent déléguer les enfants en difficulté pèse néanmoins fortement sur le type de schèmes cognitifs qu’ils mobilisent. Ainsi, en l’état actuel des choses, l’usage de la psychologie permet aux enseignants d’agir sur des problèmes sur lesquels ils considèrent n’avoir que peu de prise. Il s’agit donc, chez certains enseignants au moins, d’une des modalités de production de la croyance en la possibilité d’action et de résolution (fût-elle partielle) des difficultés scolaires et, partant, de maintien de l’illusio professionnelle.

    #enseignants #psychologie #échec_scolaire

  • « La jeunesse populaire a été abandonnée à son sort » (Stéphane Beaud, Alternatives Economiques)
    https://www.alternatives-economiques.fr/stephane-beaud-jeunesse-populaire-a-ete-abandonnee-a-sort/00083363

    La profonde désindustrialisation et la très forte diminution des emplois non qualifiés condamnent quasiment à une sorte de mort sociale les jeunes non diplômés. Mais le lien essentiel se joue entre le marché du travail et l’école. […] L’école est devenue l’instance principale de légitimation et la clé d’entrée dans le monde social.
    […]
    Ce mouvement structurel de poursuite d’études lié à la transformation du marché du travail fait que les jeunes non diplômés ou peu diplômés sont des « jeunes sans avenir ». Ils le savent, et très tôt.
    […] le « grand partage », celui qui distingue, en fin de troisième, ceux qui vont poursuivre leurs études en seconde générale et ceux qui vont en lycée professionnel, voire en apprentissage. Et ce grand partage est à la fois social et symbolique. […] Il y a différentes solutions pour « s’en sortir ». Les jeunes femmes peuvent envisager de s’en sortir par une « carrière matrimoniale », en restant femme au foyer. Pour les jeunes garçons, c’est le statut d’intérimaire permanent, voire de chômeur. […] on oublie trop facilement qu’il y a toujours eu des classes populaires surnuméraires. Avant, pour ceux-là, il y avait l’armée ou les colonies. Ces débouchés qui faisaient qu’ils trouvaient malgré tout leur place dans la société.
    […]
    Le problème, c’est que l’on dise d’eux qu’ils sont irrécupérables […]. On les transforme en seules « classes dangereuses », sans aucune perspective de rebond. Le seul horizon qu’on semble leur donner, c’est la prison. C’est consternant et, il faut bien le dire, une régression historique.
    Aujourd’hui, dans toutes les institutions (scolaire, judiciaire, etc.), on constate un durcissement.
    […]
    Dans la jeunesse populaire, à part la minorité que Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron appelaient les « miraculés scolaires », la plupart des autres sont « à leur place » : ils subissent les lois implacables de la reproduction sociale et sont de plus en plus inemployés, voire considérés comme inemployables. On ne fait rien pour aller vers eux. De plus, les travailleurs sociaux vous le diront, on a « managérialisé » le travail social.
    […]
    La caractéristique de la situation actuelle, à mon sens, tient à ce que la lutte pour les places est plus que jamais cruciale, et donc que l’affrontement de classe est plus que jamais évident.
    […]
    Le système social en France est victime de ce culte de la précocité scolaire, de la priorité accordée à la formation initiale et de l’insuffisante attention accordée à la formation professionnelle. En France, il n’y a pas ou peu de vie après l’échec scolaire. Nous avons un système scolaire hyperhiérarchisé, avec nos classes prépas, nos écoles privées, notre filière S. Cette production de l’élite républicaine a un effet très coûteux en soi et des effets en cascade : que fait-on des autres ? C’est, à mes yeux, la grande question.

    #éducation #classes_populaires #échec_scolaire #tri_social #sélection #entre_soi #inégalités #orientation #diplôme

  • Et si les inégalités scolaires étaient liées à des inégalités d’accès aux soins ? (L’Obs)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1566488-et-si-les-inegalites-scolaires-etaient-liees-a-des-inegali

    Mais perçue comme une simple dysharmonie qui confirme la règle, les réussites et les échecs scolaires sociologiquement paradoxaux ne semblent guère passionner. Ma petite idée là-dessus, est que si l’on tentait d’approfondir cette question, l’on pourrait découvrir que les bourdieuseries ont fabriqué sur le sujet des théories simplistes, que les enfants ne se distinguent pas seulement par leur origine sociale mais aussi par leurs aptitudes et inaptitudes, que les inégalités sociales se doublent d’inégalités neurobiologiques tout aussi tyranniques (par exemple, les troubles attentionnels et les « dys », hautement héréditaires) et que finalement, toute la belle construction d’une compétition scolaire fondée sur le mérite, est un leurre.
    […]
    Pour une grande part, les inégalités scolaires sont liées à des inégalités d’accès aux soins et à de bons soins, car la pédopsychiatrie française est emberlificotée depuis des décennies par cette blague sur le genre humain que l’on appelle la psychanalyse.

    L’idée de départ semble intéressante : l’angle de vue « accès aux soins » et l’idée d’analyser les réussites paradoxales (enfants de milieu défavorisé qui réussissent et ceux de milieu favorisé qui échouent) pour mieux comprendre les mécanismes en jeu.
    Mais au final, il s’agit d’une tribune énervée qui tend à tomber dans les simplismes qu’elle dénonce avec abandon de l’explication sociale pour une explication individuée et la recherche de causes là où on verrait plutôt des corolaires… prochaine tribune : Et si les inégalités scolaires étaient liées à l’usage des lits superposés ?

    #éducation #réussite_scolaire #échec_scolaire #réussite_paradoxale #accès_aux_soins #inégalités

  • Les enfants, c’était mieux avant… (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/126764/enfants-cetait-mieux-avant

    Derrière cette lamentation, il y a pourtant une réalité qui fait honte, et qui a été rendue particulièrement visible par le programme PISA d’évaluation des systèmes éducatifs dépendant de l’OCDE : entre 2003 et 2013, la tranche d’élève français les moins performants a vu ses performances chuter de manière notable, tandis que la proportion globale d’élèves en difficultés s’est accrue. Pire encore, les inégalités éducatives ont beaucoup progressé, surtout entre 2003 et 2006.

    Sont particulièrement touchées les catégories socio-professionnelles modestes mais aussi les enfants issus de l’immigration qui sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté et ce, même en corrigeant les données pour tenir compte des disparités économiques. En 2014, le sociologue Stanislas Morel s’est penché sur l’évolution des causes attribuées depuis les années 1960 à l’échec scolaire. Selon lui, les années 1990 ont constitué un virage au cours duquel on a cessé en France de considérer que les causes de l’échec scolaire étaient sociales (et donc dû au fait que l’école favorisait la culture des catégories aisées) pour envisager l’idée que ces causes étaient d’abord individuelles et devait être résolues médicalement par le diagnostic et la prise en charge de handicaps cognitifs tels que l’hyperactivité ou les troubles « dys ». Une perspective sans aucune doute salutaire pour les familles concernées par ces troubles mais qui n’explique pas les fortes disparités sociales et culturelles que souligne l’évaluation PISA.

    Ce n’est qu’en 1975 que cet apartheid social a été totalement aboli au profit du « collège unique » que nous connaissons aujourd’hui. Une réforme démocratique et juste, mais qui a révélé les inégalités bien plus qu’elle ne les a résolues puisque c’est l’enseignement bourgeois qui est devenu la norme pour tout-e-s.

    #éducation #enfants #échec_scolaire #violences #délinquance #déclinisme #passé #nostalgie #inégalités

  • Politiques d’éducation et de formation
    En finir avec l’échec scolaire
    DIX MESURES POUR UNE #ÉDUCATION ÉQUITABLE
    par Simon Field, Małgorzata Kuczera, Beatriz Pont

    https://www.oecd.org/fr/education/scolaire/45179203.pdf
    Source #OCDE
    ISBN 978-92-64-03261-3

    Mesures pour nouer des liens entre les écoles et les familles
    ça doit pas être en France, ou les parents sont considérés comme des emmerdeurs …

    Des études ont montré que les établissements qui réussissent favorisent une plus grande communication avec les parents, encouragent les parents à aider leurs enfants à faire leurs devoirs à la maison et recrutent des parents qui travaillent bénévolement ou participent à la gestion de l’école (Epstein,1995). Si ces actions peuvent améliorer les résultats de l’école, ils présentent aussi un dilemme au regard de l’équité. Des mesures généralistes non ciblées visant à encourager les partenariats parents-écoles sont presque inévitablement plus fructueuses dans les écoles où les parents sont plus instruits et ont davantage de ressources. L’effet pervers pourrait être une amélioration des résultats, mais seulement dans les établissements des quartiers les plus cossus – ce qui accroît les inégalités. C’est pourquoi les initiatives doivent s’efforcer d’aller au devant des secteurs les plus défavorisés de la société.

    #échec_scolaire pfff #2007

  • Échec scolaire : il faut agir dès la maternelle. À 11 ou 12 ans, il est déjà trop tard (Obs)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1474912-echec-scolaire-il-faut-agir-des-la-maternelle-a-11-ou-12-a

    Une question hante le débat sur l’école, celle de l’échec scolaire et de ses conséquences sociales désastreuses. Les années, les décennies, passent, et rien ou presque ne change. Pourtant le diagnostic existe depuis très longtemps, et les solutions aussi.

    En 1966, j’écrivais dans la revue « L’école maternelle » un article présentant les trois volets essentiels du développement des enfants entre 3 et 6 ans : le #langage, la #psycho-motricité et la #socialisation. 50 ans plus tard, au soir de ma vie, je constate que nous n’avons toujours pas réalisé ce progrès décisif. Pourquoi ?

    #éducation #école_maternelle #échec_scolaire #inégalités

    • Après ces trois premières années marquées par la famille avec la chance/malchance d’être né là plutôt qu’ailleurs, l’école maternelle dispose donc de trois autres années pour agir, dans trois domaines fondamentaux.

      En vérité dans notre pays, une grande partie des enfants sont gardés, et seulement parfois éduqués, essentiellement par les crèches et par les assistantes maternelles, entre 3 mois et 3 ans. Les parents… ils ont leurs enfants surtout le matin pour vite s’habiller pour partir à la crèche/assmat, et le soir pour le bain/douche, repas et dodo. Ce sont les crèches et assmats qui voient très souvent leurs premiers vrais pas, leurs premières paroles construites, etc.

      On a pas fait d’études chiffrées hein, mais nous on a bien l’impression que c’est une infime minorité des crèches et (souvent pire) des assmats [1], qui font de l’éducation pendant ces 3 premières années. À la motricité du corps et à la motricité fine, à respecter un « non » et à dire « non » soi-même, au partage de l’espace et de la parole, et moult autres choses.

      Ce n’est pas en ayant leurs enfants 1h le matin (sans rien faire d’intéressant), et 2h le soir (18h-20h grand max), que les parents peuvent éduquer leurs propres enfants à tout ça. Enfin si on peut, mais mal, et partiellement, bancalement.

      Donc en gros, ni les parents, ni une bonne partie de celleux à qui les parents donnent les enfants ne font ce travail. Ça fait déjà pas mal de boulot à rattraper pour les instits des maternelles…

      À quand l’obligation de formation à la motricité libre… aux activités Montessori (ou autre) pour bébé-très jeune enfant (ça existe, et plein !)… à l’écoute des émotions (accepter les pleurs)… à l’apprentissage de l’autonomie et à l’entraide… pour toute personne voulant travailler en crèche ou être assmat ?

      [1] On peut citer comme mauvaise exemple majoritaire (j’insiste) : laisser pleurer les enfants dans une pièce à part, sortir au parc pour parler entre assmat sans rien faire faire aux enfants, promener les enfants en laisse au parc, télévision longtemps (et sur des chaînes, pas sur des DVD choisis), ne jamais lire ou seulement 2 ou 3 merdes genre petit ours brun une fois par semaine… matraquer les gosses de clichés fille-garçon… mettre la tétine toute la journée… je peux continuer longtemps comme ça…

    • Mais sinon, toutes les points qu’elle aborde pour les instits de maternelle, oui, je suis tout à fait d’accord. Là tout de suite maintenant, c’est à elleux de leur apprendre ou corriger tout ça.

      Mais moi je pense juste que ça doit commencer encore plus tôt, car plus tôt contrairement à ce qu’elle dit : ce ne sont pas les parents qui les ont le plus, mais là aussi des intervenant⋅e⋅s payé⋅e⋅s ou subventionné⋅e⋅s par l’État : crèches et assmats.

    • Oui, la coupure préscolaire/école maternelle est l’angle obscur de toute réflexion sur l’école maternelle… d’autant que la scolarisation des « 2 ans » lorsqu’elle a pu avoir lieu n’était pas tellement accompagnée de manière satisfaisante par l’EN.

      Et, oui, la formation des personnels petite-enfance comme celle des enseignants est essentielle. Mais dans l’EN en tout cas, c’est fini (enfin si tu peux regarder des « distanciels » chez toi en grignotant des chipsters).

      Notons quand même, que cette personne peut reposer une problématique en des termes identiques (et donner les mêmes conseils) à un demi-siècle de distance. Il y a donc là quelque chose qui dépasse aussi la question des moyens (pour la formation, notamment, donc).

    • 100 % d’accord avec l’article d’Arlette Bourcier-Muchielli et voici des souvenirs qui remontent à la surface.
      À l’École Normale où j’ai fait ma formation (2 ans post-bac), nous avions un cours de "pédagogie de l’École Maternelle). On y parlait entre autre de développement du langage, d’acquisition de compétences en psychomotricité et de développement sensorimoteur. On pourra utilement construire des ponts entre tout ça et les pédagogies dites « alternatives » comme « Montessori ». La Grande Section n’était pas encore devenue un petit CP mais grâce à une approche par le biais de la langue orale, on jetait cependant les bases de l’apprentissage de la lecture. Dans chaque département, il y avait un-e inspecteur-trice dédié-e à l’École Maternelle qui pilotait des projets pédagogiques pour ce niveau de scolarité. Ayant moi-même effectué un stage d’un mois dans une « classe enfantine » (trois niveaux de maternelle dans le même classe), j’avais trouvé beaucoup d’intérêts à enseigner à de très jeunes enfants (de 3 à 6 ans) : la collègue qui me « tutorait » avait elle-même une grande expérience et les compétences particulières requises pour cette tranche d’âge. C’est à partir des années 90 que ça a commencé à se gâter pour l’École Maternelle avec l’épidémie d’évaluationnite aigüe ...
      Et, pour terminer, un scandale que peu de personnes dénoncent : les effectifs dans ces classes où l’on voit souvent le nombre d’enfants dépasser 30. Quelles actions efficaces peut-on mener dans de telles conditions ? Inévitablement, on tombe dans le gardiennage et l’occupationnel (occuper les enfants pour qu’ils aient quelque chose à faire et que surtout ils ne perturbent pas le « bon fonctionnement » du reste de la classe). Si l’on voulait redonner sa place à l’enseignement à l’École Maternelle, il ne faudrait pas dépasser 20 comme effectif par classe. Mais là ...

  • Comment enseigner le découragement en 5 minutes | L’instit’humeurs | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2015/05/06/limpuissance-apprise-comment-enseigner-le-decouragement-en-5-minut

    Le psychologue canadien Marc Vachon estime que l’impuissance apprise repose sur trois caractéristiques :
    – le sentiment que la situation est permanente, ce que trahit l’utilisation de mots comme toujours, jamais, personne, etc. « Je n’y arriverai jamais ! »
    – le sentiment d’être victime, que l’on retrouve dans des phrases telles « Ce n’est pas ma faute ! Je n’y peux rien. »
    – le sentiment d’envahissement : tous les secteurs de notre vie sont affectés par le changement.

    […]

    Pour ce qui nous concerne, l’impuissance apprise est une manifestation psychologique que l’on retrouve fréquemment à l’école, dans les situations d’échec scolaire.

    Tout enseignant aura reconnu, dans les termes décrits ci-dessus, l’élève en difficulté qui s’enfonce petit à petit dans la certitude qu’il n’est pas capable, qu’il n’y arrivera pas, qu’il a beau essayer, les résultats viennent montrer son incapacité à comprendre, à faire, à essayer, à oser. Son estime de soi est mauvaise, voir les autres réussir renforce ces sentiments. Son degré de motivation est fluctuant, dans le meilleur des cas ; il « s’évade » dès qu’il peut, se soustrait au groupe dont il se sent de facto exclu. Il peut s’enfermer dans une attitude physique de renoncement, de fatigue continuelle. Afin de rétablir l’équilibre psychologique interne, il peut développer des comportements agressifs, voire violents, envers ses pairs et / ou l’adulte. A mesure qu’il grandit, l’impuissance apprise s’enfonce profondément en lui, plonge ses racines là où elle sera bientôt hors de portée, comme inscrite définitivement dans son ADN d’écolier.

    http://www.youtube.com/watch?v=j9I95BJsINc

    #éducation #psychologie_comportementaliste #anagramme #échec_scolaire #impuissance_apprise #résignation_acquise #Learned_Helplessness

  • Pourquoi considérer le décrochage scolaire comme un problème ?
    http://www.laviedesidees.fr/Pourquoi-considerer-le-decrochage-scolaire-comme-un-probleme.html

    Le décrochage scolaire est une notion d’autant plus utilisée qu’il est difficile de lui donner un contenu. Le sociologue Pierre-Yves Bernard rappelle le contexte et les origines de cette notion. Il rappelle également comment les pouvoirs politiques ont souhaité traiter cette question.

    Essais & débats

    #Essais_&_débats

  • La médicalisation de l’échec scolaire avec Stanislas Morel
    http://www.loldf.org/spip.php?article475

    Phobie scolaire, dyslexie, précocité intellectuelle, hyperactivité... On a parlé d’éducation, d’échec scolaire et des inégalités à l’école avec le sociologue Stanislas Morel qui vient de publier "La médicalisation de l’échec scolaire" aux éditions la dispute. Présentation de l’éditeur : "Phobie scolaire, dyslexie, précocité intellectuelle, hyperactivité : les enseignants et les professionnels du soin sont aujourd’hui submergés par les demandes de traitement de « difficultés scolaires » imputées à un ensemble de plus en plus étendu de « troubles ». Comment expliquer cette manière de concevoir l’échec scolaire comme un problème strictement individuel et de nature psychologique ou médicale ? Dans cette enquête, l’auteur, maître de conférences en sociologie, questionne la médicalisation de l’échec scolaire et montre (...)

    • A lire : un extrait de « La médicalisation de l’échec scolaire » de Stanislas Morel
      http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-m%C3%A9dicalisation-l%C3%A9chec-scolaire-stanislas-morel

      Les analyses ont aussi permis d’interroger les effets réels de la médicalisation de l’échec scolaire. A bien des égards les deux principales approches médico-psychologiques de l’échec scolaire (psychanalyse et neurosciences cognitives) ne produisent pas, à proprement parler, de traitement médical de l’échec scolaire. La première tente de contourner la demande de résolution des problèmes scolaires en rapportant les difficultés des enfants à des problèmes psychoaffectifs sous-jacents. Elle ne prétend donc pas s’attaquer directement à l’échec scolaire. A l’exception des traitements médicamenteux qu’elle propose aux enfants hyperactifs, la seconde, s’appuie surtout sur une pédagogie scientifique fondée sur les neurosciences cognitives. Preuve de cette omniprésence du scolaire, les controverses actuelles entre neurosciences et approches inspirées de la psychanalyse rejouent, au sein du monde médical, certaines grandes questions qui traversent depuis des siècles le monde de l’éducation et plus particulièrement les débats sur l’échec scolaire : Comment transmettre des savoirs ? Quelle place accorder aux savoirs scolaires ? Doit-on traiter la difficulté de front ou la contourner ? La cause des difficultés d’apprentissage doivent-elles être cherchées dans l’histoire du « sujet » ou dans une défaillance technico-pédagogique ?

    • merci du signalement

      le véritable enjeu de la médicalisation actuelle des difficultés d’apprentissage n’est pas tant la mise au point d’un traitement efficace de l’échec scolaire qu’un double transfert de la légitimité pédagogique. Tout d’abord des sciences humaines et sociales vers les sciences expérimentales. Ensuite, des métiers de l’enseignement vers les professionnels du soin.

  • Les inégalités scolaires et l’alliance perdue de l’école et des catégories populaires (INJEP)
    http://www.injep.fr/Les-inegalites-scolaires-et-l

    L’un des effets paradoxaux des inégalités scolaires aujourd’hui est de décrédibiliser l’ambition éducative dont, pourtant, l’école ne cesse de se prévaloir. La lutte contre les inégalités générées par le système scolaire constitue donc un enjeu majeur pour redonner toute sa place à l’institution scolaire dans notre société. Mais cette reconquête ne peut s’accommoder du modèle de l’institution sanctuarisée au cœur mythe républicain. Au contraire, il est urgent d’inventer de nouvelles alliances éducatives entre l’école et la société, entre l’école et les jeunes, capables d’articuler les territoires où ils évoluent, leurs expressions culturelles et leur propre effort pour inscrire leur expérience et leurs aspirations dans le registre réflexif de l’écrit et du savoir. A cette condition seulement, l’institution et l’expérience scolaire pourra faire ressource pour ceux qui sont maintenus au bas et au pourtour de la vie sociale et de la citoyenneté. Car ce sont eux qui ont le plus grand besoin d’outils intellectuels et cognitifs pour décrypter leur condition sociale et faire entendre leur voix. Alors, ils pourront redevenir acteurs de la vie sociale, appelant, par eux-mêmes aux changements collectifs nécessaires à l’amélioration de leur condition.

    #éducation #inégalités #échec_scolaire #culture

  • Résultat de la crise scolaire : 900.000 jeunes sont hors système (Mediapart)
    http://www.mediapart.fr/journal/france/171014/resultat-de-la-crise-scolaire-900000-jeunes-sont-hors-systeme

    Environ 140 000 jeunes quittent, chaque année, l’école sans aucun diplôme. Mais ils sont aujourd’hui 900 000 à n’être ni en formation, ni en études, ni en recherche d’emploi. Une enquête du ministère de l’éducation montre comment cette difficulté à résorber le nombre de jeunes pas ou peu formés est un moteur de la crise sociale.

    Comme une vague impression d’inversion des causalités…

    #éducation #échec_scolaire #crise_sociale #chômage

  • Redoublement : quelles alternatives ? (VousNousIls)
    http://www.vousnousils.fr/2014/10/13/redoublement-quelles-alternatives-555587

    Une alter­na­tive peut rési­der dans le fait d’appréhender l’élève de la manière la plus indi­vi­dua­li­sée pos­sible, afin d’identifier ses pro­blèmes. A-t-il des dif­fi­cul­tés à orga­ni­ser son tra­vail ? A gérer le pas­sage de la famille à l’école ? Certaines notions le bloquent-il ?

    On a du mal à faire cela. Pourtant, ce n’est qu’à par­tir de ce diag­nos­tic qu’on peut trou­ver une solu­tion adap­tée à cha­cun. Plusieurs pistes existent, d’autres pays les uti­lisent. L’apprentissage coopé­ra­tif ou par les pairs par exemple. Cela consiste à faire tra­vailler les élèves de manière col­lec­tive : les plus à l’aise aidant les autres. On peut aussi ima­gi­ner des pos­si­bi­li­tés de rat­tra­page pen­dant les grandes vacances, avec les sys­tèmes d’école ouverte, voire l’organisation d’épreuves sup­plé­men­taires en fin d’année. Ou encore des pro­cé­dures de pro­mo­tion condi­tion­nelle, c’est-à-dire que l’élève passe en classe supé­rieure mais avec l’obligation de rat­tra­per pen­dant l’année ses défi­cits dans cer­taines matières.

    On peut aussi fonc­tion­ner avec des classes multi-âges, dans les­quelles l’ensei­gnant par­tage son temps entre des élèves de dif­fé­rents niveaux et dans les­quelles il s’adapte au rythme de cha­cun. Reste enfin à tra­vailler sur la rela­tion aux parents. L’ensei­gnant doit leur don­ner les outils pour aider leur enfant. Enseignants et parents doivent être unis dans la bataille contre l’échec sco­laire.

    #éducation #école #redoublement #échec_scolaire #coopération #relations_famille_école

  • Éducation : qu’est-ce qui décourage les élèves ? (Le Point)
    http://www.lepoint.fr/societe/education-qu-est-ce-qui-decourage-les-eleves-02-07-2014-1842491_23.php

    Mais l’étude de l’OCDE va plus loin : un système sélectif nuirait à la motivation et à la progression des élèves. Alors même que l’on pourrait imaginer que la multiplicité des filières qui s’offrent aux élèves leur permettrait d’effectuer un choix affiné qui correspondrait mieux à leurs attentes, et ainsi les encouragerait dans l’effort, il n’en est rien. Pisa montre que la motivation chute lorsque le système éducatif propose un grand nombre de filières, lorsqu’il favorise l’orientation dans des voies professionnelles et lorsque cette orientation se fait à un jeune âge. D’autant que cette sélection accentue les inégalités sociales et que les élèves le perçoivent parfaitement, les « perdants » de la sélection ayant le sentiment de ne pas bénéficier des mêmes chances de réussite.

    Conséquence : la motivation pâtit du tri, sur des critères académiques, avec les gagnants qui rejoignent des établissements sélectifs et les autres qui sont « orientés » dans d’autres filières ou établissements en raison de leurs faibles résultats, de problèmes de comportement ou de besoins éducatifs spécifiques. En somme, si l’on suit les conclusions de Pisa, ce qui motive les meilleurs élèves démotive les plus fragiles. Apparemment, c’est la quadrature du cercle.

    #éducation #système_scolaire #échec_scolaire #sélection

  • Comment retrouver le plaisir d’enseigner grâce aux mauvais élèves (Serge Boimare)
    http://www.huffingtonpost.fr/serge-boimare/comment-retrouver-le-plaisir-d-enseigner_b_5707221.html

    1) Sortir des explications simplistes sur les causes de la difficulté à apprendre pour donner sa place à l’empêchement de penser […]
    2) En finir avec les remises à niveau qui poussent les empêchés de penser à améliorer leurs stratégies anti apprentissages et découragent les professeurs […]
    3) Connaitre les besoins des empêchés de penser pour espérer les réconcilier avec l’apprentissage […]
    4) Savoir que les textes fondamentaux sont un levier formidable pour répondre aux besoins des empêchés de penser […]
    5) Ne plus redouter les changements qui vont permettre de faire fonctionner la classe comme un groupe et donner du sens aux savoirs […]
    6) Accepter de participer chaque semaine à une réunion de coordination sur les pratiques pédagogiques […]

    #éducation #école #apprentissage #échec_scolaire

  • Mais pourquoi l’école française aime tant l’échec ? (Le Nouvel Observateur)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140509.OBS6613/mais-pourquoi-l-ecole-francaise-aime-tant-l-echec.html

    Plutôt que d’encourager les bonnes performances, l’école française sanctionne trop souvent l’échec, comme si cette sévérité était un gage de sérieux. Environ 15% des candidats sont recalés chaque année au bac, et on entend dire qu’à ce compte, le bac est « donné ». Comme si amener tout le monde à la réussite n’était pas normal.
    […]
    En croyant se montrer exigeants, les enseignants décourageaient leurs élèves plutôt que de les élever. Je ne parle pas des plus brillants, mais des élèves moyens, c’est-à-dire la grande majorité des classes, qu’on n’osait pas tirer vers le haut.
    […]
    L’explication est claire : le pari de la confiance crée un cercle vertueux. L’ancien ministre de l’Education parlait d’"école de la bienveillance". L’apprentissage n’est pas un escalier dont on grimpe les marches une à une. Il procède souvent par bonds. Nous connaissons tous des enfants qui, après avoir longtemps végété, connaissent soudain un déblocage fulgurant. Il faut tout faire pour encourager ce déblocage plutôt que de se focaliser sur les insuffisances de départ.
    […]
    En Bretagne, du fait d’un catholicisme ancien et populaire, l’école privée occupe encore une place très importante, et l’enseignement public subit donc une forte concurrence du privé, ce qui l’oblige à se battre pour garder ses élèves. Il est amené à mieux les traiter, si l’on peut dire. Ce n’est pas tout. Les parents ont pleinement confiance dans l’institution, et cette confiance produit de la réussite. On ne retrouve pas cette adhésion, par exemple, dans les familles populaires du nord de la France qui, pour des raisons sociales et historiques, pratiquent une forme d’autocensure et osent moins pousser leurs enfants vers des études longues.
    […]
    Je regrette d’ailleurs que nous vivions dans le « court-termisme », alors que toutes les réformes de l’école prennent des années. Depuis vingt ans, j’ai vu passer pas moins de dix ministres !

    #éducation #échec_scolaire #bienveillance

  • Ecole : les « décrocheurs » pourraient être repérés plus tôt (Nouvel Observateur)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140423.OBS4875/jeudi-5h-manque-photo-ecole-les-decrocheurs-pourraient-etre-rep

    Pas catastrophique, la performance française, révèle l’Insee, puisqu’en 2012, 11,6% des jeunes Français se trouvaient dans cette catégorie, soit un point de moins que la moyenne des Vingt-Huit de l’Union européenne (12,7%). […] Surtout, la proportion de « sortants précoces » en France ont (comme partout en Europe) baissé depuis 2003 (13%).

    #éducation #échec_scolaire #décrocheurs

  • Un jeune sur dix en difficulté en lecture et en calcul (Peut mieux faire)
    http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2014/04/25/un-jeune-sur-dix-en-difficulte-en-lecture-et-mathematiques

    Appliquer un pourcentage, trouver une proportion, manier les virgules entre les chiffres… un jeune sur dix est incapable de se sortir de ces calculs simples. Il en va de même en lecture. En la matière, près de 10 % des jeunes comprennent mal, voire pas du tout, ce qu’ils lisent.

    […]

    En lecture, 9,6 % des jeunes rencontrent des difficultés, dont une partie – 4 % – peut être considérée comme illettrée. Cette population ne recouvre pas forcément les déficients en mathématiques : « 54 % des jeunes qui sont en difficulté en lecture ne le sont pas en numératie », indiquent les statisticiens du ministère.

    Ces derniers ont identifié cinq profils de lecteurs. Les 4% qui rencontrent les difficultés les plus criantes ont un champ lexical très restreint et n’ont pas intégré les mécanismes permettant de comprendre un texte. Il y a, ensuite, les « lecteurs aux très faibles capacités de lecture » (5,5 %) et les « lecteurs aux acquis limités » (8,6 %), qui parviennent à compenser leurs lacunes de vocabulaire par une compréhension minimale des textes. Pour eux, la lecture reste une activité laborieuse. Par exemple, ils n’ont reconnu, en moyenne, qu’une dizaine de mots parmi ceux qui leur ont été présentés dans une liste mélangeant des « vrais » et des « pseudos » mots, quand les lecteurs « efficaces » (81,8 %) en reconnaissent en moyenne 17.

    […]

    Il y a aussi des constantes d’une année sur l’autre. Par exemple, le fait que les garçons sont plus souvent en difficulté que les filles en lecture (11% d’entre eux en grande difficulté contre 8,1% des filles). C’est l’inverse en « numératie » (8,7% des garçons en difficulté contre 10,7% des filles). Dans les deux cas, les résultats sont moins bons dans le Nord de la France : Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne…, et meilleurs en Bretagne et en Rhône-Alpes. Enfin, la grande majorité (80 % en lecture) des jeunes en difficulté n’ont pas dépassé le collège ou un cursus professionnel en lycée (CAP ou bac pro).

    #éducation #échec_scolaire #lecture #calcul #compréhension_écrite #numératie #illettrisme

  • L’école (privée) pour tous ? (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/85905/ecole-privee-pour-tous-alexandre-dumas-montfermeil

    Ce projet ressemble aussi beaucoup aux charter schools américaines. Des établissements expérimentaux conçus pour encourager la réussite scolaires dans les quartiers difficiles. Des écoles publiques qui fonctionnent sur des règles qui leur sont propres, recrutent leurs enseignants sur profil et proposent des alternatives pédagogiques.

    Elles sont très demandées par les familles, à tel point que les élèves sont parfois recrutés par tirage au sort. Hélas, les résultats en termes de « déségrégation » scolaire ne sont pas au rendez-vous. Un récent article de l’AFP nous apprenait qu’une étude venait de montrer que, dans l’Etat de New-York, l’expérience aboutit à former des #ghettos sociaux et raciaux encore plus fermés. D’après les chercheurs, en 2010, 73% de ces charter schools new-yorkaises comptaient moins de 1% d’élèves blancs et 90% moins de 10%.

    Enfin, si le projet Alexandre-Dumas semble encore isolé, voire anecdotique, ce qui peut laisser dubitatif, ce sont les moyens employés pour en faire parler.

    […]

    Certes l’enseignement de la République a aussi un beau slogan qui claque : liberté, égalité, fraternité, écrit au-dessus du portail. Dommage qu’il soit si difficile d’y croire […]. La Cour des comptes et il y a encore peu de temps Vincent Peillon s’étonnaient du fait que les élèves parisiens coûtent 50% plus cher que ceux de l’académie de Créteil où se situe Alexandre-Dumas. […]

    Au vu de cette situation, il n’est pas étonnant que l’idée que l’alternative du privé finisse par être présentée comme un droit qui devrait être accessible à tous. Le droit à échapper à l’école publique ! A l’Education nationale de gérer des ghettos de plus en plus ségrégués...

    #éducation #école_privée #éducation_prioritaire #échec_scolaire #charter_school #ségrégation #marketing

    • Concrètement, et comme je l’avais prévu, le réaménagement des horaires du primaire a conduit à privatiser du temps scolaire qui était public. Aucune dotation n’est arrivée pour les communes qui ont joué le jeu et embauché du monde pour les activités extrascolaires. Pour beaucoup d’autres, ces heures censées rompre avec les inégalités d’accès aux activités extrascolaires n’ont que les renforcer : accès payant et places limitées. Ceux qui ne peuvent payer restent en plan dans la cours de récré...

  • Internet va-t-il terrasser l’Education nationale ? (NouvelObs.com)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20140416.OBS4045/internet-va-t-il-terrasser-l-education-nationale.html

    Pourtant, dans les faits, beaucoup a été tenté pour lutter contre l’échec scolaire souligne Davidenkoff. Sauf que cela s’est traduit par des dizaines de dispositifs empilés au fil des ans qui « ont fini par éreinter les milliers de bonnes volontés : peu d’explications, pas de formation, peu de moyens, pas d’évaluation ».

    Le tout donne la vision d’une machinerie à bout de souffle, qui n’a jamais su résoudre le cas des élèves issus des zones défavorisées. Les initiatives qui ont réussi en France n’ont jamais convaincu l’Educ Nat’ d’entreprendre les réformes qui permettraient de limiter la casse.

    Pourtant des enseignants innovent, à tous les étages du système. Ils sont peut-être le seul espoir d’une institution qui semble incapable de se repenser. Et qui –pire- ne croit pas aux vertus de la formation :
    un enseignant peut traverser 40 ans de métier sans jamais avoir actualisé ses savoirs et compétences, autrement que par des discussions avec des collègues."

    #éducation #système #TICE #NTIC #Low-cost #privatisation #innovation #échec_scolaire #théorie_du_complot #enseignants #syndicats #formation

  • Daniel Gostain et le défi des empêchements d’apprendre (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/03/04032014Article635295064579366442.aspx

    L’#empêchement d’apprendre est devenu une signature des élèves français dans Pisa. Plus que les autres, ils ont peur de répondre de façon erronée. Ils ne répondent pas et semblent très mal à l’aide dès que l’on sort des schémas classiques pour utiliser des compétences en situation non scolaire. On en a tous fait l’expérience. Pas forcément celle des empêchements liés à la peur du maître. Il y aussi, d’après Daniel Gostain, ceux qui sont liés à l’élève : la peur de rater, les soucis, la honte. Ceux qui viennent de la famille : trop différente de l’école ou trop indifférente à moi. Ou encore ceux qui sont liés aux savoirs : à quoi ça sert ce qu’on apprend ? N’est ce pas trop difficile ?

    Avant Pisa, des chercheurs ont travaillé ces empêchements d’apprendre et Daniel Gostain s’en inspire. Il a travaillé avec Jacques Lévine, l’initiateur et l’inspirateur de l’AGSAS et , bien sur, avec Serge Boimare. Pour ce dernier, « il y a des enfants qui arrivent à l’école sans compétence psychique pour apprendre. L’apprentissage implique une confrontation avec le manque et l’attente, la solitude. Dans cette situation, ces enfants sont pris par un sentiment parasite, une émotion trop forte. Pour eux le moment de doute est désorganisateur et ils construisent des stratégies pour l’éviter. Ce n’est pas par des exercices d’entrainement qu’on va les sortir de ces difficultés ».

    Alors comment faire ? Daniel Gostain a découvert « son #clown ». Il peut faire vivre un clown sympathique. Avec ses collègues de la Compagnie « Tape l’incruste », ils sont rodés aux numéros qui croisent les personnages de chacun. Si Serge Boimare passait par la mythologie et le conte pour dépasser les empêchements d’apprendre, Daniel Gostain appelle son clown. Avec cette technique il entre directement dans un univers qui est celui de l’enfance et qui entretient une distance savante avec l’empêchement.

    #éducation #école #apprentissage #échec_scolaire #arts_vivants

  • Classement PISA : la France championne des inégalités scolaires (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2013/12/03/classement-pisa-la-france-championne-des-inegalites-scolaires_3524389_147368

    Des écarts qui se creusent
    Si, en mathématiques, la part des élèves très performants est restée stable par rapport à 2003 (13 %), la proportion d’élèves en difficulté s’est, elle, envolée (22,4 %, contre 16,6 % il y a dix ans). […] Ce sont eux qui tirent les résultats de la France vers le bas, eux que le système ne parvient pas à faire progresser. […]

    Le poids croissant des inégalités sociales
    Plus qu’ailleurs et plus que par le passé, les origines sociales pèsent sur la réussite scolaire. C’est en France entre un cinquième et un quart des résultats des élèves en mathématiques (22,5 %) qui sont directement imputables aux origines socio-économiques, contre 15 % en moyenne dans l’OCDE. […] Un chiffre qui vaut à la France la triste réputation de pays le plus inégalitaire de l’OCDE. […] Certains pays […] ont su, en dix ans, améliorer l’équité sociale de leur système scolaire. La France pas.

    Les difficultés des enfants d’immigrés
    Le système français est encore plus discriminant pour les enfants issus de l’immigration, « au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté », lit-on au fil de l’enquête.

    Des élèves anxieux
    […] A l’anxiété s’ajoute un manque de confiance en soi ; un manque, aussi, de persévérance lorsque les élèves butent sur un problème. […] L’anxiété est encore plus forte chez les enfants issus de milieux modestes.

    Les filles moins performantes
    Elles ne réussissaient pas mieux – en mathématiques du moins – que les garçons en 2003, et c’est encore le cas aujourd’hui. […] A résultats équivalents, elles se sentent « moins sûres de leurs compétences » et font preuve d’une « moindre persévérance ». En compréhension de l’écrit, en revanche, les filles gardent un très net avantage, […].

    La France pointée du doigt comme le système scolaire le plus inégalitaire…

    #éducation #évaluation #PISA #inégalités #échec_scolaire

  • Classement PISA : rien ne va plus à l’école
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/02/03/rien-ne-va-plus-a-l-ecole_4358949_3224.html

    Car ici, on n’a pas attendu que Vincent Peillon oblige à une coordination entre professeurs du collège et des écoles pour travailler main dans la main. Tous les dispositifs sont activés… et pourtant les élèves ne décollent pas.
    […]
    Pour faire progresser des élèves majoritairement très faibles et très éloignés de la culture scolaire, le collège doit donner un sens aux études en aidant les adolescents à construire un projet professionnel. Gageure là encore. L’enseignante de français Laurie Leclercq, pourtant habituée à la dialectique adolescente, n’a toujours pas digéré qu’un élève de 3e lui explique « qu’il veut le lycée “tout près de l’arrêt de bus”. Son orientation n’a aucun sens. Il n’imagine pas un instant exercer un métier intéressant ». A Mathilde Gauguier, un autre vient de rappeler que son projet professionnel se limite à « trouver un travail de nuit, pour pouvoir dormir le jour ». Personne ne sourit.
    Pour Jacques Melerowicz, ce manque de perspectives est un poison qui tue le sens des apprentissages.
    […]
    Alors que, statistiquement, les couloirs de Pierre-Mendès-France devraient être des zones de non-droit, les classes des lieux où le savoir a du mal à circuler, le collège est debout, propre et cohérent. La stabilité de l’équipe, où une personne sur deux est là depuis plus de neuf ans, y est pour quelque chose, comme le nombre d’adultes présents, la confiance entre la direction et les éducateurs.

    Et cette phrase qui me laisse triplement perplexe :

    « Je savais pas faire une division ou additionner des fractions. Grâce à Abdel, j’ai compris », souffle une élève de 4e qui peine encore sur ses devoirs. Abdel, c’est un assistant d’éducation, ingénieur de formation, et sa mission est de combler les nombreuses lacunes.

    #éducation #collège #éducation_prioritaire #échec_scolaire

  • Les formes contemporaines de médicalisation de l’échec scolaire
    http://www.snuipp.fr/Stanislas-MOREL-Les-formes

    Stanislas MOREL est maître de conférences à l’université de Saint-Étienne et effectue ses recherches dans le cadre du laboratoire Éducation, cultures et politiques. Sociologue, il se consacre actuellement à l’analyse de la construction sociale du problème de l’échec scolaire, en particulier sous l’angle du processus en cours de #médicalisation et de #psychologisation des difficultés scolaires à l’école primaire.

    #éducation #école #échec_scolaire

  • Qui sont les 150.000 décrocheurs scolaires ? (France Info)
    http://www.franceinfo.fr/education-jeunesse/france-info-junior/qui-sont-les-150-000-decrocheurs-scolaires-1282691-2014-01-17

    Qui sont ces décrocheurs ? Qu’est-ce qui les conduit à renoncer définitivement à l’école ? Comment les aider concrètement ?
    Christophe Paris, directeur général de l’AFEV, répond aux questions des abonnés à Mon Quotidien, le quotidien des 10-14 ans. L’AFEV est une association qui mobilise chaque année 7.000 étudiants bénévoles pour faire du soutien scolaire auprès d’élèves plus jeunes, en difficulté.

    http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/imagecache/462_ressource/2014/01/17/1285071/images/ressource/un_plan_contre_le_decrochage_17037_hd.jpg

    #éducation #inégalités #échec_scolaire #AFEV #décrocheurs