• Lecture d’un extrait du livre « L’échiquier » de Jean-Philippe Toussaint, paru aux Éditions de Minuit, en 2023.

    https://liminaire.fr/radio-marelle/article/l-echiquier-de-jean-philippe-toussaint

    Jean-Philippe Toussaint se déplace à travers les 64 courts chapitres de son livre comme sur les 64 cases de l’échiquier à la manière du Cavalier, sans suivre une ligne droite. L’occasion de se livrer, de confier son amour de la littérature et des événements qui ont décidé de sa vocation. L’auteur évoque son enfance, sa relation avec les échecs. Il déroule le fil de son passé par le biais de scènes (sa jeunesse à Bruxelles, ses amitiés adolescentes, les souvenirs de la maison familiale) en jouant avec l’espace-temps...

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Langage, #Roman, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Mémoire, #Biographie, #Bruxelles, #Échecs, #Littérature (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_l_e_chiquier_jean-philippe_toussaint.mp4

    http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-L_Echiquier-3408-1-1-0-1.html

  • Questioning French Federation Partnership
    https://lichess.org/@/Lichess/blog/questioning-french-federation-partnership/vymrLIfA

    La FFE a récemment annoncé son partenariat avec Immortal game, vantant « une plateforme française, [...] avec laquelle nous partageons les mêmes valeurs et objectifs. »

    Or, Immortal Game est une entreprise privée dont un des aspects centraux porte sur les cryptomonnaies et les NFTs. Ces actifs sont actuellement dans le viseur des autorités en Europe et aux États-Unis, notamment à cause d’innombrables fraudes et arnaques du secteur qui visent souvent les personnes les plus vulnérables, ces mêmes personnes que la FFE se doit tout particulièrement de protéger.

    À l’opposé de tout cela, lichess.org est une association française loi 1901 qui fonctionne grâce aux bénévoles et aux dons depuis plus de dix ans. C’est le serveur d’échecs numéro un en France et deux dans le monde, et toutes nos fonctionnalités sont accessibles gratuitement et pour tous, sans aucune publicité ou traqueur.

    Tous nos logiciels sont libres/open-source, c’est-à-dire qu’ils peuvent être réutilisés, partagés et améliorés gratuitement. L’État recommande d’utiliser des logiciels libres.

    A l’aune de ces éléments, les valeurs communes citées par la fédération sont loin d’être évidentes.

    Nous sommes convaincus que les joueurs méritent mieux. Nous nous étonnons également de ne pas avoir été contacté malgré de précédentes collaborations et questionnons l’opacité entourant cette désignation.

  • Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • ‘We use chess as a spine’: the Corsican revolutionaries teaching children moves beyond the board
    https://www.theguardian.com/global/2023/may/04/we-use-chess-as-a-spine-the-corsican-movement-teaching-children-moves-b

    The clamour is proof of what amounts to a Corsican chess revolution. There are now almost 7,000 licensed chess players on the island with a population of 340,000; more than 25 times the rate in mainland France.

    #échecs #corse

  • Deutschlands beste Schachspielerin : „Mit Schlausein hat das nichts zu tun“
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/interview-elisabeth-paehtz-ostdeutsche-grossmeisterin-deutschlands-

    Si tu te sens un peu con après les verres que tu as bu lors de la fête de la soirée passée, ne t’inquiètes pas. C’est ton état normal. La meilleure joueuse d’échecs allemande t’explique pourquoi.

    Elisabeth Pähtz erklärt, wie sie sich als Frau und Ostdeutsche in der Schachwelt durchgekämpft hat – und wie der Ukrainekrieg die Turniere durcheinanderbringt.
    ...
    „Die Weltmeisterschaften 2005 habe ich gewonnen, obwohl ich in der Nacht vorher bis um vier oder fünf in der Bar war.“

    En réalité il faut se l’avouer que les gens sont plus ou moins doués et supportent plus ou moins bien les excès divers. Elisabeth Pähtz est sans doute une femme exceptionnelle à plein d’égards.

    Je soupçonne la rédaction du quotidien Berliner Zeitung d’avoir publié cette interview le 31. afin de nous aider à boire sans mauvaise conscience. ;-)

    Bonne année 2023 !

    #échecs #sport #femmes #alcool #2023

  • Bayt Al Fann sur Twitter :
    https://twitter.com/BaytAlFann/status/1549686138977271810

    Chess is a significant part of Muslim history. The game originated in northern India in the 6th century AD & spread to Persia. When the Arabs conquered Persia, chess was taken up by the Muslim world
     
    For #WorldChessDay here is the history of chess & Muslim heritage
     
    A thread...

    #Échecs #histoire #Inde #Perse #Islam

  • Judit Polgar Tricks Magnus Carlsen
    https://www.youtube.com/watch?v=DEmlgy1gRKs

    Si tu aimes les #échecs il s’est passé tout récemment un beau moment (qui a un peu circulé du coup sur les réseaux) entre Magnus #Carlsen (le champion du monde homme depuis 2013) et Judit #Polgár (considérée comme la meilleure joueuse femme, bien qu’elle se soit retirée des compétitions maintenant) : ces deux là ont joué une partie rapide amicale (3mn chacun) dans un parc de Barcelone, dans une ambiance toute décontractée et joyeuse.

    Et Judit Polgár a sorti un coup innovant dans une ouverture, Magnus Carlsen se défend, tend d’autres pièges, mais finalement Polgár obtient un avantage décisif… Le tout en les voyant rire de la situation (Carlsen obligé de planquer son cavalier, de rentrer son fou, de donner sa dame etc).

    C’est quand même bien plus amusant que les tournois officiels !

    Une explication plus détaillée et claire en français :

    https://www.youtube.com/watch?v=Nbut6E8pR8Q

  • Anna Muzychuk est la championne du monde d’échecs, elle est dans l’actualité pour avoir refusé de jouer en Arabie saoudite malgré la perte de ses deux titres mondiaux pour cette décision, elle a déclaré qu’elle allait défendre ses principes et n’a pas l’intention de jouer dans un endroit où elle doit porter un hijab et ne peut sortir qu’avec quelqu’un d’autre.

    Elle a déclaré dans une interview que le plus décevant de tous est que personne ne s’en soucie, là vous vous trompez, bien sûr c’est important et beaucoup de femmes apprécient votre geste, c’est le féminisme, la fraternité et la lutte pour l’égalité, MERCI.

    Source : https://www.facebook.com/groups/batiamourtsou/permalink/10159095736771125

    #Femme #Arabie_saoudite #international #Anna_Muzychuk #Echecs #hijab #féminisme #Luttes

    • https://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Mouzytchouk

      c’était en 2017

      [...]

      Boycott du championnat du monde de parties rapides et blitz 2017

      Fin décembre 2017, Anna Mouzytchouk annonce son refus de participer au championnat du monde de parties rapides et blitz « King Salman World Blitz & Rapid Championships 2017 » organisé à Riyad en Arabie Saoudite du 26 au 30 décembre 20175,6, au nom de ses principes : « J’ai décidé de ne pas aller en Arabie saoudite, (...) de ne pas porter une abaya [vêtement qui couvre les autres vêtements], de ne pas devoir sortir accompagnée et de ne pas me sentir comme une créature inférieure », a-t-elle expliqué, perdant par la même occasion les deux titres mondiaux féminins qu’elle possédait en parties rapides et blitz7,8, obtenus en 2016.

      La Fédération internationale des échecs (FIDE) avait pourtant annoncé avant le début de la compétition qu’elle était « parvenue à un accord avec les organisateurs selon lequel le code vestimentaire de l’événement sera le bleu foncé ou le noir, avec une chemise blanche, à col ouvert ou avec une cravate, pour les hommes, et un pantalon bleu foncé ou noir, avec un chemisier blanc à col haut pour les femmes. Il ne sera pas nécessaire de porter un hijab ou une abaya pendant les parties, ce qui sera une première pour tout événement sportif en Arabie Saoudite6. »

      Au mois de novembre 2017, le site d’information i24 News annonçait que 150 joueurs avaient l’intention de boycotter la compétition

      [/]

    • Weltmeisterin gibt lieber Titel als Prinzipien auf Veröffentlicht am 27.12.2017

      https://www.welt.de/sport/article171931937/Schach-WM-2017-Anna-Muzychuk-gibt-Titel-auf-Kein-Mensch-2-Klasse.html

      [...]

      Sie sei bereit, „für meine Prinzipien einzustehen und die Veranstaltung sausen zu lassen, wo zu erwarten gewesen wäre, dass ich in fünf Tagen mehr verdient hätte als in einem Dutzend von Veranstaltungen zusammen. All das nervt, aber das Ärgerlichste ist, dass es fast niemanden wirklich interessiert. Das ist ein wirklich bitteres Gefühl, aber ich bin deswegen noch lange nicht diejenige, die ihre Meinung und ihre Prinzipien ändert.“ Schon die WM im vergangenen Jahr in Teheran, wo Frauen sich auch großen Restriktionen ausgesetzt sehen, sei für sie eine Zumutung gewesen.

      [...]

  • Macron roi

    Alors que le #Parlement est en ce jour transformé en une chambre d’enregistrement des désirs du Roi, il importe de revenir sur le bilan d’une année de gouvernement-covid. Est-ce la pandémie qui est hors de contrôle, ou bien notre président ? Les deux certainement.

    « Le président a acquis une vraie #expertise sur les sujets sanitaires. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne. » #Jean-Michel_Blanquer, Le Monde, le 30 mars 2021

    « Ce n’est pas Macron qui manque d’#humilité, c’est l’humilité qui n’est pas à la hauteur », #EmmanuelMacronFacts

    « Père Ubu – Allons, messieurs, prenons nos dispositions pour la bataille. Nous allons rester sur la colline et ne commettrons point la sottise de descendre en bas. Je me tiendrai au milieu comme une citadelle vivante et vous autres graviterez autour de moi » Alfred Jarry, Ubu roi, Acte IV, scène 3

    Je serai bref. On écrit bien trop sur Macron. Les trois épigraphes ci-dessus disent à peu près tout. Il faudrait juste ajouter que dans certaines versions de la mythologie grecque Hybris est l’un des enfants de la Nuit et d’Érèbe, une divinité des Enfers. L’#hybris désigne la #démesure, l’#excès_de_pouvoir et le vertige auquel il conduit. La Vème République est une détestable machine à produire de l’hybris. Des présidents hors de contrôle.

    En ce 31 mars 2021, Macron roi préside un #Conseil_de_défense_sanitaire où ne siège autour de lui qu’une petite grappe de ministres choisis par ses soins. Conseil opaque, soumis au secret et échappant à tout #contrôle_législatif . Le soir du même jour, il annonce ses décisions à ses sujets, au nom d’un « nous », dont on ne saura jamais s’il est de majesté ou s’il renvoie aux choix collectifs et débattus d’un #exécutif. Ce « je-nous » annonce donc le #reconfinement de toute la métropole, avec la fermeture des écoles. Je propose de déduire de ces décisions les trois #échecs de Macron, qui correspondent à trois #fautes, lesquelles sont directement en rapport avec la démesure qui caractérise le personnage, #démesure encouragée par la fonction et notre #constitution épuisée. Quand faire le #bilan d’une politique se résume, de facto, à la caractérologie de son Auteur, on se dit qu’il est grand temps de changer de République et d’en finir avec le #présidentialisme.

    Le premier échec de Macron roi, c’est le reconfinement de toute la métropole avec ses conséquences en termes de #santé_mentale, de #précarisation accrue pour les plus pauvres et les classes moyennes, et d’aggravation de la #crise_économique. L’engagement pris à de multiples reprises de ne pas reconfiner nationalement n’a jamais été accompagné de la politique qu’un tel choix exigeait. Macron a mis tout le pays dans une #impasse. Le reconfinement est la conséquence directe de ce choix. La décision de laisser filer l’#épidémie fin janvier, - dans un contexte de diffusion des variants, avec l’exemple anglais sous les yeux, et contre l’avis de toute la #communauté_scientifique -, a été, littéralement, criminelle. Macron était parfaitement informé de la flambée qui aurait lieu mi-mars. Nous y sommes.

    Le second échec de Macron roi, distrait et appuyé par son fou préféré dans son obstination à ne #rien_faire pour sécuriser sérieusement l’#Éducation_nationale, aura été la #fermeture contrainte des #écoles et le prolongement du semi-confinement des étudiant.es, qu’il convient de ne pas oublier : les dégâts sont pour elle et eux sans fin, que certain.es aident à réparer : https://blogs.mediapart.fr/parrainer-un-e-etudiant-e/blog/260221/parrainer-un-e-etudiant-e-pour-entrer-dans-le-monde-dapres-appel-ten. En plus des scandales des #masques, des #tests et des #vaccins, Macron et son gouvernement sont en effet directement comptables d’une #inaction incompréhensible. Monté sur son « cheval à phynances », Macron roi a certes arrosé les entreprises de centaines de milliards, mais n’en a dépensé aucun pour l’#Hôpital, l’École, l’#Université, la #Recherche et plus généralement la #sécurisation_sanitaire des #lieux_publics, parmi lesquels tous les lieux de #culture.

    Or, depuis bientôt un an, des chercheurs font la démonstration que des solutions existent (voir ici : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/120121/rendre-l-universite-aux-etudiants-sans-attendre-les-decideurs ) et que la stratégie « #Zéro_Covid » est certainement la plus efficace et la plus propre à protéger des vies : voir par exemple les propositions concrètes de Rogue-ESR (https://rogueesr.fr/zero-covid). Pourquoi donc « une intelligence comme la sienne » ne parvient-elle pas à s’élever jusqu’à la compréhension que la #détection de la saturation en #CO2 d’un lieu fermé et l’utilisation de #filtres_Hepa sont des dispositifs techniques simples, efficaces et susceptibles de limiter la propagation du #virus ? Même des esprits infiniment plus bornés que le sien – Wauquiez par exemple (https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/covid-l-efficacite-des-purificateurs-d-air-contre-le-sa), qui dégage 10 millions pour des #purificateurs_d’air dans les écoles et lycées - ont parfaitement saisi au bout de 6 mois ce que Macron-Roi mettra deux ans à reconnaitre.

    Le troisième échec de Macron roi, le plus terrible, est le nombre de #morts, de vies brisées, de souffrances psychiques et physiques que des années de soins peineront à soulager. Bientôt 100 000 morts. Des légions de "covid longs", des enfants, des adolescents et des étudiants habités par l’angoisse de contaminer leur parents … Question : combien de milliers de vies auraient pu être épargnées, non pas seulement par des décisions énergiques fin janvier 2021, mais par un véritable #plan_d’action visant à apporter une sécurité sanitaire digne de ce nom, à toute la population ? Pourquoi 3000 #lits de #réanimation supplémentaires seulement maintenant et pas à l’été 2020, avant la seconde vague ? Pourquoi Zéro mesure technique et financière pour les #universités quand des étudiants se suicident ? Pourquoi Zéro vaccin pour protéger les enseignants ? Pourquoi faire si peu de cas de « La valeur d’une vie » (https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/260121/la-valeur-d-une-vie) ?

    L’analyse des causes de ces #échecs montre que ce ne sont pas des #erreurs, mais des #fautes politiques. Tout d’abord une gestion présidentialiste et autocratique de la #crise_sanitaire, couplée avec un virage idéologique vers l’extrême droite. Ensuite le refus de toute #politique_d’anticipation, qui est à concevoir comme une conséquence du « #en-même-temps » : le #laisser_faire néolibéral du macronisme se conjugue avec un retrait massif de l’#Etat et un affaiblissement de la #Fonction_publique. Enfin la #gestion_sanitaire de Macron roi a pris lors de cette épidémie la forme d’un #pari : s’accoutumer au virus, #vivre_avec, le laisser filer permettra peut-être d’éviter un #confinement. Le pari au lieu de la #raison et de la #délibération, le jeu avec la science, le rêve de devenir un savant, l’adulation de Raoult, Macron roi devenu « l’expert », l’épidémiologiste en chambre. La limite de cette folie est éthique : un #pouvoir, quel qu’il soit, ne peut pas parier des vies comme dans une partie de poker.

    A ces trois fautes correspondent trois marqueurs de l’identité politique de Macron roi : l’#opportunisme, le #jeu et le #cynisme. Macron est certainement le président le plus dangereux que nous ayons eu depuis Pétain. Il est le président qui aura consenti à la mort de dizaines de milliers de citoyen.ne.s, qui aura fait le lit de l’#extrême_droite et aura remplacé la politique par un jeu de roulette russe. Président hors de contrôle, il est devenu à lui seul le haut comité médical qu’il a institué. Il est devenu à lui seul tout le Parlement. Il est devenu sa propre caricature. Le Roi et le fou du Roi. Seul en son Palais, "divertissant son incurable ennui en faisant des paris avec la vie de ses sujets"*.

    Pascal Maillard

    Père Ubu s’interrogeait ainsi : « Le mauvais droit ne vaut-il pas le bon ? ». Il parait que sous la plume de Jarry cette question rhétorique renvoyait au cynisme politique de Bismarck.

    * L’expression est de l’écrivain Yves Charnet, dans un livre à paraître.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/010421/macron-roi

    #macronisme #Macron #France #covid #coronavirus #Blanquer

  • La #centralisation, coupable de la mauvaise gestion française du #Covid-19 ?

    L’argument revient souvent : la centralisation française serait responsable de certains #échecs en terme de politique sanitaire. L’Allemagne, ultra-décentralisée, ne gère-t-elle pas mieux la crise du Covid-19 ? La réalité n’est pas aussi tranchée.

    « Notre État pyramidal, un des plus centralisés du monde, a failli. » Depuis le début de la crise liée au Covid-19, certaines personnes, comme le journaliste Michel Henry dans une tribune, ont des mots durs contre la centralisation française. Celle-ci serait ainsi responsable d’une mauvaise coordination entre les différents échelons du pouvoir, de la cacophonie entourant l’imposition de mesures différenciées, et du manque de légitimité de celles-ci. Les preuves abondent. Ce sport national qu’est la comparaison avec l’Allemagne le prouve bien : nos amis d’outre-Rhin et leur système politique largement décentralisé, n’ont-ils pas largement mieux géré la crise ? N’en jetez plus.

    Malgré les multiples lois de décentralisation depuis les années 1980, et l’inscription du principe dans la Constitution, le pouvoir central, lui-même de plus en plus présidentiel, conserve la majeure partie du pouvoir décisionnel. À l’inverse, les Länder allemands –les États fédérés du pays– possèdent bien plus de marge de manœuvre que ce soit en terme de santé et d’imposition. Quand la chancelière Angela Merkel peut se permettre de tracer un cadre large pour l’ensemble de ses citoyen·nes, le gouvernement français se retrouve à détailler, point par point, les mesures prises pour lutter contre la pandémie.

    Alors, la centralisation française a-t-elle favorisé la diffusion du Covid-19 sur le territoire ? « S’il est un peu tôt pour prouver quoi que ce soit, certains indices nous permettent de dire que oui, la centralisation a eu un impact sur la gestion de la crise », explique Raul Magni-Berton, professeur de science politique à Sciences Po Grenoble et auteur d’un récent rapport appelant à plus de décentralisation.

    Comparaisons sélectives

    Les systèmes politiques décentralisés s’en sortiraient-ils forcément mieux ? « Il faut faire attention aux comparaisons que l’on fait, parce qu’elles sont sélectives, prévient Patrick Le Lidec, chargé de recherche au CNRS. Si vous prenez l’Espagne ou les États-Unis, il y a des débats là-bas sur le fédéralisme et le besoin d’un État plus fort en terme de santé. » Pour preuve, le récent imbroglio à Madrid, où la justice a cassé un confinement local décidé par le gouvernement espagnol, arguant que cette compétence revenait aux régions.

    Dès lors, il faudrait mieux comparer l’investissement fait dans l’hôpital public et le nombre de lits de réanimation disponibles, que l’organisation politique des pays. Et de ce point de vue, l’Allemagne dépasse largement la France. À l’inverse, l’Espagne, pourtant décentralisée, a souffert d’un désinvestissement massif dans son système de soins ces dernières années. Résultat : avec plus de 33.000 morts, il connaît l’un des plus forts taux de mortalité lié au Covid-19 en Europe.

    D’autant qu’en matière sanitaire, le niveau local n’est pas forcément le plus pertinent pour prendre des décisions, note Patrick Le Lidec. « Les régions font parfois la taille d’États européens et sont souvent extrêmement hétérogènes, précise le chargé de recherche au CNRS. Ce cadre n’est pas forcément le plus adapté, puisque le Covid-19 est d’abord une maladie métropolitaine. »
    Les systèmes décentralisés favorisent la confiance

    Reste tout de même la question de l’acceptabilité et de la légitimité des mesures sanitaires prises par le gouvernement central ou les autorités locales. Si depuis cet été l’État prend des décisions différenciées pour chaque territoire, celles-ci sont toujours décidées d’en haut. Par exemple, on peut se demander si la population marseillaise aurait mieux accepté l’obligation de porter les masques si celle-ci avait été décidée au niveau de la mairie ou de la région.

    « Les préfets sont plus importants que les élus locaux. C’est quelque chose d’inconcevable en Allemagne. »

    Raul Magni-Berton, professeur de science politique

    « Il y a un critère qui joue dans la crise sanitaire, dans son efficacité et aussi dans l’application des mesures : c’est la confiance générale dans le système, note Raul Magni-Berton. En terme de confiance, la France se positionne très bas et l’Allemagne assez haut. Et on sait qu’un pays décentralisé augmente la confiance de sa population. »

    À Marseille, la mairie a indiqué vouloir créer son propre conseil scientifique, afin de ne plus dépendre de Paris. Difficile de voir quel rôle pourrait avoir une telle organisation à l’heure actuelle, mais le symbole est fort. Les groupes favorables à la centralisation rétorqueront que l’application des mesures liées à la santé sont bel et bien prises au niveau local : par les préfets. Création bonapartiste, ces fonctionnaires sont chargés de représenter l’État « uni et indivisible » en région et ne sont pas élus mais choisis à Paris. Difficile de faire moins local.

    « La figure du préfet, c’est l’un des chaînons qui définit la France comme centralisée, souligne Raul Magni-Berton. Les préfets sont plus importants que les élus locaux. C’est quelque chose d’inconcevable en Allemagne. Quand vous avez un élu local, celui-ci est responsable devant son électorat, pas un préfet. La relation est donc différente. »

    Souvent, comme à Marseille, mais aussi à Paris ou à Lyon, les décisions prisent par les préfèt·es, comme celle de fermer les bars et restaurants, ont été rejetées par les élu·es locaux. La preuve d’un manque d’écoute des besoins des populations locales ? « Il y a beaucoup plus de discussion que l’on ne pense entre les autorités locales et les préfets, donc l’État, temporise Patrick Le Lidec. Mais au final, cela permet aussi de se défausser, il faut se méfier des postures politiciennes. »
    L’échec de la décentralisation à la française

    Au-delà des questions de responsabilités et d’échelons, se pose celle de la décentralisation à la française. De nombreuses lois ont de fait transféré des compétences, y compris sanitaires, au niveau local ces quarante dernières années. Mais l’État l’a de plus souvent fait sans transfert d’argent ou de pouvoir décisionnel. En exemple, la gestion catastrophique du stock de masques lors de la dernière décennie : « L’État a confié aux régions, aux hôpitaux et même aux entreprises la responsabilité de constituer des réserves de masques ; sans fournir ni les budgets ni ordonner les contrôles », souligne sur France Culture le journaliste politique Frédéric Says.

    En France, « la décentralisation ne marche pas, argue Raul Magni-Berton. Les collectivités locales ne sont plus de grosses administrations publiques. Il y a une confusion entre décentraliser une compétence et décentraliser le pouvoir politique. Au final, les élus locaux sont des bureaucrates. »

    Malade ou non de son ultra-centralisation, la France devra de toute façon composer avec son organisation politique pour gérer le reste de la crise. « Décentraliser la santé avec des fonds qui partent du centre vers la périphérie, cela ne marchera pas », assure le professeur de science politique.

    Que faire ? Probablement mieux coordonner les efforts entre élu·es locaux, préfèt·es et pouvoir central. « Il faudrait aussi corriger le défaut de coordination entre les agences régionales de santé et le système préfets/élus », ajoute Patrick Le Lidec. Et réinvestir massivement dans le système de santé, sur l’ensemble du territoire français.

    http://www.slate.fr/story/195998/covid-19-france-centralisation-mauvaise-gestion-sanitaire
    #coronavirus #gestion #France #coordination

  • Ivan Illich et la déscolarisation de la société 1/2
    https://topophile.net/savoir/ivan-illich-et-la-descolarisation-de-la-societe-1-2

    La pensée d’Ivan Illich (1926-2002), figure inclassable et incontournable de la critique de la société industrielle, se révèle toujours aussi stimulante et pertinente. Elle a nourri et continue de nourrir nombre de mouvements écologistes ainsi que cette humble revue. Illich démontre que les institutions passées un certain seuil deviennent contre-productives, c’est-à-dire se retournent contre leur... Voir l’article

  • Documenting the Myths of Modernism.
    https://failedarchitecture.com/documenting-the-myths-of-modernism

    Since the beginning of the medium, documentary filmmakers have been fascinated by cases of architectural and urban failure. The personal stories of those affected, reflected in the backdrop of ruins and urban decay, provides fertile ground for documentary filmmaking. The films produced now provide us with a rich source of material for the analysis of architectural failure during the 20C. Not only the individual cases of failure but also the wider narratives that have shaped architectural and urban thinking throughout the century.

    At its core, this narrative was that the overcrowded dilapidated 19C city was no longer fit for modern man and needed to be replaced with a well-designed alternative. Not only the quality of the housing was called into question but the whole city form needed to be altered to meet the demands of modern society, “death to the street” being the prevailing quote from the time. The alternative to this city was found in the design of high-rise estates and suburban new towns connected by new road networks. With such a strong narrative of the liberating power of design what could possibly go wrong?

    The slums were real. Poverty, dilapidated buildings and inner-city overcrowding were genuine urban problems that had to be dealt with. There was no simple solution and in the spirit of the times, those solutions favoured held firm to the belief that design would solve all problems. Many of the early documentaries did not question this logic, and were produced almost as propaganda pieces advocating the ideologies of the architects, planners and developers of the day.

    https://vimeo.com/4950031


    https://www.youtube.com/watch?time_continue=58&v=opqn-w_4DgA

  • Le #développement_personnel est-il vraiment l’#arnaque du siècle ? (Jean-Laurent Cassely, Slate)
    http://www.slate.fr/story/166196/societe-happycratie-bonheur-developpement-personnel-pensee-positive

    Dans la période post-crise 2008, durant laquelle les #inégalités se creusent, les chances de #mobilité_sociale s’aménuisent, le fonctionnement du #marché_du_travail se durcit, l’appel à faire preuve d’#enthousiasme, de #positivité et d’#autonomie contribue à faire porter sur les individus la #responsabilité de tout ce qui dysfonctionne.

    Des phénomènes structurels lourds comme les variations du taux de #chômage ou la #dette des États peuvent passer au second plan ou même être occultés au profit de l’encouragement à devenir l’#entrepreneur de #soi-même, à rebondir et à faire de ses #échecs des #opportunités – autant de maximes qui forment un néo-bouddhisme absurde, une « #pornographie_émotionnelle » que les adeptes des fils d’actualité du réseau Linkedin ne connaissent malheureusement que trop bien.

    […]

    Le véritable débat concerne peut-être moins l’efficacité des techniques du mieux-être que la vision du monde qu’elles véhiculent. Sur le plan individuel, toutes celles et ceux qui ne parviennent pas à être riches, heureux, en bonne santé, épanouis et débordants d’énergie sont soupçonnés de ne pas avoir fait suffisamment d’#efforts –et donc quelque part de vouloir et de mériter leur sort. Ils cumulent leur #souffrance avec un sentiment de #culpabilité.

  • Mexico 2018,
    un mot au sujet de l’élection présidentielle à venir

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Mexico-2018-un-mot-au-sujet-de-l-election-presidentielle-a-venir

    La course à l’élection présidentielle a commencé il y a déjà quelque temps, un peu comme une voiture qui a pris la route et qui accélère progressivement. À partir d’aujourd’hui, 1er avril, jour des innocents, la course est lancée. Les quatre candidats, tout chauds comme des œufs fraîchement pondus vont se lancer dans une course éperdue où tout est permis, coups de coude, croche-pied, coups bas et que le premier gagne ! Enfin, c’est l’idée et c’est aussi ce qu’on veut nous montrer, le spectacle ! Et si tout se jouait dans les coulisses ? Et si tout était déjà joué ? Comme au jeu d’échecs, une stratégie semble déjà prendre tournure dès le début du jeu. Les premiers déplacements de pions ne sont jamais innocents, ils cachent une tactique qui n’apparaîtra qu’à la fin par un « échec et mat ».

    Quel est l’enjeu de la partie ? L’enjeu est le Mexique comme nourriture de la bête insatiable et c’est bien ce qui se décidera dans cette partie. La bête insatiable n’a pas du tout l’intention de voir cette délicieuse nourriture lui passer sous le nez ou lui échapper en partie. Elle veut continuer à dévorer tout cru le Mexique comme elle le fait actuellement. (...)

    #Mexique #2018 #élection_présidentielle #échecs #Andrés_Manuel_López_Obrador #non-dit #narcotrafic #désastre_social

  • Lupita Nyongo’s Queen of Katwe movie inspired Ugandan students to perform better on exams — Quartz
    https://qz.com/1084791/lupita-nyongos-queen-of-katwe-movie-inspired-ugandan-students-to-perform-better-

    In the study, 1,500 secondary students in Kampala were taken to the cinema to watch either Queen of Katwe or a placebo film, Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children, about children with supernatural abilities. Queen of Katwe is based on the true story of Phiona Mutesi, a teenager from the Kampala slum of Katwe, who through persistence and determination, goes from selling corn on the street to getting into a top school in the capital so she can play chess.
    The students in the study watched the film between one week and one month before taking their national qualifying exams.

    Those completing their final year of school who watched Queen of Katwe showed an improvement of 0.13 standard deviations from a previous mock exam and were 6 percentage points more likely to get a place at a public university. Younger

    #échecs #film (très chouette) et #selon_une_étude_récente #Disney

  • Lisez « Un Monde en pièces », BD politique d’#anticipation en GIF animés | Slate
    https://www.slate.fr/grand-format/un-monde-en-pieces-148983

    Voici le premier épisode d’Un Monde en pièces, une saga à dérouler qui nous transporte sur un immense plateau d’#échecs où pions, fous, cavaliers, tours et migrantes originaires d’un jeu de dames se démènent. Nous suivons une partie se déroulant sur plusieurs saisons, entre jeux de pouvoir, chasse à l’homme, histoire d’amour et montée progressive du #totalitarisme. Les principaux personnages sont Caïn, le cavalier ; Idisse, la dame qui travaille avec la police pour ne pas être expulsée ; Jaiseth, la tour qui conseille le pouvoir ; Détroit, le pion ; Acathe, la journaliste qui travaille pour l’hebdomadaire Le Pion.

    #bande_dessinée #GIF

  • Teenage Iranian chess master banned from national team for refusing to wear a headscarf - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/news/early-lead/wp/2017/02/21/teenage-iranian-chess-master-banned-from-national-team-for-refusing-

    [stupid] didn’t have a problem with Derakhshani’s play, but her headwear. [Dorsa] Derakhshani wore a simple headband in her long hair, instead of a hijab, Iran’s traditional headscarf, which became a compulsory accessory for women after the 1979 revolution. As a result, [stupid] announced on Monday that Derakhshani would be kicked off of the national team.

    Il n’est peut-être pas indispensable de retenir le nom de cet imbécile, apparatchik iranien qui, tout spécialiste d’échecs qui soit, n’a visiblement pas la moindre notion de #stratégie… alors que l’#Iran produit des #femmes au top niveau en #mathématiques et au jeu d’#échecs, [stupid] pense qu’il est de son devoir de les opprimer au nom de l’"#intérêt_national".

    #stupidité #voile

  • Dana Reizniece-Ozola, ministre des Finances de Lettonie, bat Hou Yifan Championne du Monde au tour 4
    [Lettonie - Francija : Informations, actualités, échanges, coopération, amitiés France- Latvija]

    http://www.lettonie-francija.fr/dana-reizniece-ozola-ministre-finances-echecs-1227?lang=fr

    Dana Reizniece-Ozola, ministre des Finances de Lettonie, bat Hou Yifan Championne du Monde au tour 4

    A Baku, capitale de l’Azerbaijan, lors des Olympiades d’échecs, Dana Reizniece-Ozola, Ministre des Finances de la Lettonie a battu au jeu d’Echecs la championne du Monde Hou Yifan. Bientôt à Bruxelles, d’autres combats attendent la Grand Maître Lettone des Échecs avec les ministres des finances, pour défendre le pays le moins endetté d’Europe.

    http://www.lettonie-francija.fr/local/cache-vignettes/L120xH135/d.r.ozola-a3e9c-a3692.jpg?1473168436
    Dana Reizniece-Ozola joue aux échecs depuis longtemps en Lettonie. Née le 6 novembre 1981 à Kuldīga dans le Kurzeme, une « destination européenne d’excellence », à 18 ans elle était déjà championne d’Europe dans l’équipe nationale lettone d’échecs.

    Devenue « Grand Maitre Mondial » des Échecs il y a quinze ans, Dana Reizniece-Ozola a battu au quatrième tour Hou Yifan, la championne du Monde chinoise.

    Ce n’est pas simple de participer aux compétitions des Olympiades du jeu d’échecs, et être à la fois Ministre des Finances de Lettonie. Ce pays balte est l’un des pays au taux de pauvreté parmi les plus élevés en Europe, mais il est aussi le moins endetté, avec un taux de croissance jalousé par de nombreux autres pays.

    Dana Reizniece-Ozola a trouvé le temps de venir aux Olympiades d’Echecs à Baku en représentant avec succès la Lettonie. Elle a marqué avec doigté et précision, ce qui est sans doute le meilleur résultat individuel de toute sa carrière de joueuse d’échecs.

    http://www.lettonie-francija.fr/local/cache-vignettes/L521xH448/echecs-2016-09-06_10-03-45r-3aac0.jpg?1473163386

    Ce 9 Septembre aura lieu la réunion mensuelle des ministres des Finances de tous les pays membres de l’UE, pour discuter des graves questions économiques de l’Europe.

    C’est un autre jeu d’adresse et de réflexion que faire gagner la Lettonie dans sa lutte contre la pauvreté en Europe.

    Probablement la partie la plus importante d’un jeu politique à jouer !

    Nous souhaitons voir gagner durablement la Lettonie et tous les habitants d’Europe contre toutes les pauvretés.

    #Lettonie, #finances, #europe, #échecs,

  • Learning Chess at 40 - Issue 36: Aging
    http://nautil.us/issue/36/aging/learning-chess-at-40

    My 4-year-old daughter and I were deep into a game of checkers one day about three years ago when her eye drifted to a nearby table. There, a black and white board bristled with far more interesting figures, like horses and castles. “What’s that?” she asked. “Chess,” I replied. “Can we play?” I nodded absently. 
There was just one problem: I didn’t know how. I dimly remembered having learned the basic moves in elementary school, but it never stuck. This fact vaguely haunted me through my life; idle chessboards in hotel lobbies or puzzles in weekend newspaper supplements teased me like reproachful riddles. And so I decided I would learn, if only so I could teach my daughter. The basic moves were easy enough to pick up—a few hours hunched over my smartphone at kids’ birthday parties or waiting in (...)

  • South Sudan’s Agony - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2015/06/28/opinion/sunday/south-sudans-agony.html

    South Sudan must rank among the most astounding failures in Africa, [...]

    What makes the South Sudan tragedy all the more astounding is that the country was initially hailed as a triumph of American foreign policy.

    #échecs #Politique_étrangère #Etats-Unis #réalités #Sud_soudan

    Un échec mortel pour le pays censé en bénéficier si ce n’est pour les « intérêts étasuniens »

  • Super article sur #Magnus_Carlsen

    http://abonnes.lemonde.fr/sport/article/2014/04/05/magnus-carlsen-terreur-et-legende-des-echecs_4395332_3242.html

    Il pleut sur Oslo ce jour-là et, dans les luxueux locaux de la banque d’investissement Arctic Securities, un feu agréable brûle. A côté du foyer, un échiquier rappelle que l’établissement s’enorgueillit d’être un des sponsors du nouveau champion du monde d’échecs, Magnus Carlsen, 23 ans. Ce dernier, affalé sur un canapé, un pan de la chemise sorti du pantalon, picore des cacahuètes. Avec son éternelle moue renfrognée, effet d’un important prognathisme, il attend la première question du journaliste.

    On l’avait laissé en 2008 adolescent et grand espoir du jeu, « Mozart des échecs » selon la formule du Washington Post. Ecrire son portrait, à l’époque, c’était retracer la trajectoire classique d’un enfant prodige doté d’une mémoire phénoménale. Il venait de gagner un des plus forts tournois de la planète, à Wijk-aan-Zee (Pays-Bas), un exploit que personne n’avait jamais réalisé à 17 ans. L’ancien champion du monde russe Vladimir Kramnik osait une prédiction : « A mon avis, la question n’est pas de savoir si Carlsen sera champion du monde, mais juste de savoir quand il le deviendra. »

    On retrouve en 2014 un Magnus Carlsen adulte qui, en battant l’Indien Viswanathan Anand, le 22 novembre 2013, a accompli la prophétie de Kramnik. Comme si les choses écrites devaient toujours se produire. Pourtant, devenir numéro un mondial n’a pas été si simple. Dans la deuxième moitié de 2008, les résultats de Mozart ne sont plus aussi prodigieux. Et un an plus tard, curieusement, tout repart.

    UNE COLLABORATION AVEC GARRY KASPAROV

    Dans l’intervalle, le Norvégien a utilisé son joker. Un certain Garry Kasparov. Le contact avec le meilleur joueur d’échecs du XXe siècle, champion du monde entre 1985 et 2000, est noué fin 2008 par l’intermédiaire de Frederic Friedel, patron de ChessBase, société allemande spécialisée dans les logiciels d’échecs. « Cela faisait longtemps qu’il incitait Garry à m’entraîner mais celui-ci n’était pas convaincu par cette idée », explique Magnus Carlsen. L’ancien champion russe et son ego surdimensionné ont toujours eu du mal à se dire que leur temps était passé. D’un autre côté, accepter l’offre, c’était, pour Garry Kasparov, montrer au petit monde des 64 cases quel joueur était vraiment digne de lui succéder dans l’histoire. Et puis un très gros chèque, à 5 voire 6 zéros, a fini de le convaincre.

    L’agent de Magnus Carlsen, Espen Agdestein, se démène pour trouver des sponsors afin de financer la demi-douzaine de sessions d’entraînement qui s’étaleront tout au long de 2009. Pendant plusieurs mois, la collaboration reste secrète. Puis, l’info sort en septembre 2009. ChessBase publie des photos du stage que Magnus Carlsen a effectué dans la résidence d’été de Garry Kasparov en Croatie. On y voit un Garry Kasparov en tee-shirt Marcel, les poils des épaules au garde-à-vous, les yeux rivés sur son écran d’ordinateur en train de vérifier les variantes, tandis que Magnus Carlsen et son cerveau triment devant l’échiquier.

    Pendant ces séances avec Garry Kasparov, Magnus Carlsen travaille ce qu’il n’a jamais vraiment creusé à fond, les ouvertures. Mais, surtout, le Russe lui ouvre sa boîte à trésors, son analyse de la psychologie des autres grands maîtres. « J’étais parfois surpris de voir à quel point il connaissait ses adversaires, avoue Magnus Carlsen. Même chez des joueurs considérés comme imprévisibles comme le Russe Morozevitch ou l’Ukrainien Ivantchouk, il arrivait à trouver des tendances dans leur jeu. Et avec des champions de premier plan comme Kramnik ou Anand, il savait quelle position ils aimaient jouer et celles où ils ne se sentaient pas à l’aise. »

    A l’ère des logiciels qui aplanissent les différences ayant pu jadis exister entre les préparations des champions, on voit que les joueurs ont changé de méthode. Il ne s’agit plus tant de submerger l’autre par des variantes répétées à la maison que de l’emmener dans sa zone d’inconfort, là où il commettra la petite erreur de trop.

    « ON N’A JAMAIS VU UN JOUEUR FAIRE AUSSI PEU DE FAUTES »

    Cette approche convient au style de Magnus Carlsen, que décortique le numéro un français Maxime Vachier-Lagrave : « Il est très patient ! C’est un joueur universel qui s’adapte à tous. Il ne va pas forcément chercher le K.-O. mais plutôt construire méthodiquement sa position. Il crée un problème à droite, un problème à gauche pour provoquer la faute et vous faire craquer sous la pression. Et en plus de cela, il commet très peu d’erreurs lui-même. En fait, je crois qu’on n’a jamais vu un joueur faire aussi peu de fautes. »

    Magnus Carlsen ne peut qu’acquiescer, lui qui résume sa stratégie ainsi : « J’essaie de jouer 40 ou 50 bons coups et je défie mon adversaire d’en faire autant. Même si la position est simple ou semble simple, je tente de rester concentré et créatif, de trouver les possibilités qui s’y cachent. » Il conclut : « Je fais juste la même chose que les autres, mais en un peu mieux. » Pour le grand maître français Laurent Fressinet, qui a aidé Magnus Carlsen en 2013 à se préparer pour le championnat du monde, il ne faut voir nulle arrogance dans cette phrase mais l’expression d’une confiance inébranlable : « En plus d’un talent extraordinaire pour sentir où les pièces doivent se placer, ce qui fait la différence, c’est ce mental exceptionnel qu’il a. C’est un mental de tueur : s’il pense qu’il peut gagner, il n’aura aucune pitié pour ses adversaires. »

    En 2009, Kasparov remet donc Carlsen sur les rails et celui-ci ne va plus en sortir. Le 1er janvier 2010, il s’installe en tête du classement par points. Il ne lui reste plus qu’une épreuve : arracher le titre suprême à Vishy Anand qui, né en 1969, pourrait être son père. Ce sera presque une formalité. Alors que la compétition se dispute dans sa ville natale, à Chennai, et que son adversaire n’a aucune expérience des matches en un contre un, l’Indien, sur le déclin depuis quelques années, joue la peur au ventre. Il est parti pour un marathon de souffrance car il sait que Magnus Carlsen ne lâche jamais rien, qu’il est capable de faire saigner une pierre en la serrant dans son poing. Vishy Anand a perdu avant de commencer.

     SA RÉPUTATION, UN ATOUT

    Si le Norvégien fait aujourd’hui figure de joueur hors norme, c’est aussi pour cette raison. Contre lui, certains joueurs semblent partir avec un handicap. Tout comme Bobby Fischer et Garry Kasparov écrasaient les autres par leur simple présence devant l’échiquier, il y a un neuvième pion dans la manche de Magnus Carlsen : sa réputation. Ainsi que le résume le grand maître néerlandais Anish Giri, aux échecs, « d’abord vous jouez pour votre nom, ensuite votre nom joue pour vous ». Magnus Carlsen est-il conscient de cette aura ? « Ce n’est pas mon problème. C’est celui de mes adversaires. »

    A 23 ans, Magnus Carlsen est donc déjà une terreur et une légende. Au point que le grand maître américain Hikaru Nakamura l’a surnommé Sauron, ce personnage maléfique du Seigneur des anneaux, représenté dans les films de Peter Jackson par un oeil immense dans le ciel, qui voit tout. En février, au tournoi de Zurich, Hikaru Nakamura a la possibilité de terrasser Sauron. Dans une partie où il a pris trop de risques, Magnus Carlsen est confronté à une attaque dévastatrice. Comme un boxeur groggy, il tente de tenir un coup de plus, puis un autre, de ne jeter l’éponge que quand la défaite sera flagrante. L’Américain sait qu’il tient le champion du monde.

    Mais la pendule tourne et Magnus Carlsen, bien que dans les cordes, tend toujours des pièges. L’erreur est là, tentante, attendant d’être commise et, comme c’est si souvent le cas face au Norvégien, elle s’impose à Hikaru Nakamura. Il entrebâille la porte de secours et Magnus Carlsen s’y engouffre avec une contre-attaque précise, impitoyable. Le combat était perdu, le voilà gagné. La marque des grands est de savoir provoquer la chance ou, au moins, en extraire tout le jus quand elle se présente.

    UN HOMME « NORMAL »

    Lorsqu’on l’interroge sur lui, Magnus Carlsen se voit comme « un homme normal ». Depuis septembre, il n’habite plus chez papa-maman. Son père, Henrik, a depuis des années quitté son travail dans l’industrie pétrolière pour s’occuper de Magnus Chess, la société qui gère la carrière et les avoirs du fiston. Il ne voit pas de grand changement avec le Magnus d’avant : « Il passe du temps avec ses amis, il fait beaucoup de sport. Il n’a pas besoin de travailler trop ses échecs : il les a toujours à l’esprit et ses idées mûrissent sans qu’il y pense réellement. »

    Après son titre, Magnus Carlsen est entré dans le maelström des vedettes. Il est mannequin pour une marque de vêtements. Il a donné le coup d’envoi d’un match de football du Real Madrid, une leçon d’échecs à Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, et une raclée à Bill Gates. Le fondateur de Microsoft a été humilié, maté en 9 coups et seulement 79 secondes. Mais Magnus Carlsen, s’il sait que les médias peuvent populariser son sport, ne court pas après le ramdam. Il pense plutôt à son prochain défi : remettre sa couronne en jeu. Après tout, il ne sait rien faire d’autre qu’être roi du jeu des rois, l’homme normal. En novembre, il affrontera de nouveau Viswanathan Anand qui est rené de ses cendres en remportant le tournoi des candidats le 29 mars.

    L’entretien est fini. Magnus Carlsen regarde une émission de sport sur un ordinateur en attendant la prochaine interview. Espen Agdestein me présente une application pour téléphone portable avec laquelle on peut jouer contre Magnus à différents âges. Sans lever les yeux de son écran, le champion du monde dit : « A 8 ans, je suis encore prenable facilement. » Sous-entendu par un « patzer », un joueur du dimanche tel que ce journaliste doit l’être. La partie se déroule rapidement et se termine par un avantage écrasant. « Magnus, je crains bien de vous avoir battu. » Il ne relève pas. Oui Magnus, je vous ai battu, et c’est bon.

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