• École : et si les familles de milieux populaires ne se laissaient pas faire ?
    https://www.inegalites.fr/Ecole-et-si-les-familles-de-milieux-populaires-ne-se-laissaient-pas-faire

    Il n’est pas nécessaire de lire dans une boule de cristal pour savoir de quelle catégorie sociale seront les élèves qui seront affectés dans les groupes de « niveau faible ». On dit que ce sera provisoire, mais on sait bien que ça risque de devenir définitif. On peut comprendre que des professeurs y voient une solution aux difficultés bien réelles qu’ils rencontrent. On se doute bien aussi que regrouper les élèves en difficulté en protégeant, par là-même, les autres élèves de leur fréquentation va rassurer les parents des élèves qui vont bien, ces Français qui, si on entend le ministre, « payent des impôts » et qui « veulent un retour sur investissement ». Le « retour sur investissement » impliquerait donc l’aggravation du séparatisme scolaire déjà à l’œuvre dans notre école ?

    • Si ça peut aider :

      http://www.afef.org/halte-la-casse-de-lecole-une-riposte-collective-simpose-0

      Ce texte d’appel pour reconstruire l’école républicaine fait suite à une rencontre en ligne, proposée par l’AFEF le 13 décembre 2023, annoncée dans le Café pédagogique du 22 novembre 2023. Les associations, syndicats, chercheurs présents ont approuvé le projet d’une riposte collective aux annonces ministérielles et présidentielle pour l’école, particulièrement inadaptées aux défis éducatifs actuels, et dangereuses. Ils ont décidé d’une action à long terme pour analyser la situation de l’école et de son environnement, pour chercher des propositions communes, notamment lors d’un Grenelle alternatif de l’école, et pour les diffuser largement. Ce texte constitue une première base, un premier état des lieux des problèmes pour lancer ce chantier.

      https://digipad.app/p/623073/e9b15ab6ebcb2

    • On ne peut alors manquer de s’étonner de la diminution des crédits consacrés aux #bourses et aux fonds sociaux alloués en 2024 aux élèves modestes. Certes, la démographie est en baisse, mais on aurait pu en profiter pour augmenter le montant des bourses en période d’inflation sévère. Ne sait-on pas que ces aides sont essentielles pour aider à acheter une tenue de sport, à payer la cantine ou une sortie scolaire ? On n’ose imaginer qu’on prendrait dans les crédits destinés aux familles pauvres pour financer l’#uniforme scolaire de leurs enfants… Il est vrai aussi qu’on ne peut pas augmenter comme il le faudrait les bourses et les fonds sociaux pour les élèves pauvres et trouver, « en même temps », l’argent que la loi de 2019 oblige le ministère de l’Éducation nationale à donner aux écoles maternelles privées.

      [...] On aurait tort de minimiser l’ampleur du ressentiment des milieux populaires face à l’échec scolaire encore trop massif de leurs enfants. Les politiques actuelles, en accentuant les inégalités sociales face à l’école, précipitent les classes populaires dans les bras de l’extrême droite.

      #école #école_privée #collège_unique #ségrégation #groupes_de_niveau

    • Les politiques actuelles, en accentuant les inégalités sociales face à l’école, précipitent les classes populaires dans les bras de l’extrême droite.

      Et un malheur n’arrivant jamais seul, l’extrême-droite ne fera strictement « pas grand chose » pour améliorer le sort des « classes populaires ». L’extrême-droite n’a pas besoin de prendre le pouvoir : elle est déjà en train de gouverner.
      (La victoire idéologique, toussa)

  • Julien Grenet : « L’école privée sera majoritaire à Paris dans dix ans »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070224/julien-grenet-l-ecole-privee-sera-majoritaire-paris-dans-dix-ans

    Il n’y a pas une augmentation du nombre d’élèves inscrits dans le privé, c’est davantage lié à la baisse démographique très forte, amorcée depuis 2010, que connaît la capitale. Entre 2010 et 2023, on est passé de 30 000 à 20 000 naissances par an à Paris. Cette très forte baisse se répercute déjà dans le nombre d’élèves inscrits dans les écoles, avec un peu de décalage sur l’entrée en sixième. Et cette baisse se répercute quasi intégralement sur l’enseignement public. Le privé parvient, lui, à maintenir ses effectifs.

    Combien d’élèves le privé à Paris scolarise-t-il aujourd’hui par rapport au public ?

    En pourcentage, Paris est déjà à un taux de privé sous contrat très élevé. Cela s’accentue encore depuis 2023 : la part du privé en élémentaire, c’est 27 %, au collège, 37 % et dans les lycées, 40 %. On est très loin de la répartition d’usage, qui tourne autour de 80 % pour le public et 20 % pour le privé. Le taux d’élèves scolarisés à Paris est deux fois plus élevé que la moyenne en France.

    Pendant longtemps, tout cela était stable, mais la tendance est à une augmentation très forte si l’on regarde l’entrée en CP et en sixième. En sixième, la part augmente d’un point par an. En 2020, on était à 35 %, trois ans plus tard, presque à 39 %. Chaque année, cela augmente au même rythme.

    Et dans dix ans ?

    Ce taux va continuer à augmenter si l’on ne décide pas de fermer des classes dans le privé. Dans le scénario, réaliste, qui est celui d’un maintien des effectifs du public, on sera en 2034 à 51 % d’élèves scolarisés au collège dans le privé. Le privé sous contrat deviendrait donc majoritaire. Pourquoi c’est un problème ? La conséquence d’un tel laisser-faire se traduirait par un niveau insupportable de ségrégation sociale dans le système scolaire parisien.

    Car le privé ne recrute pas n’importe quel type d’élèves…

    S’il maintient ses effectifs en période de baisse démographique, c’est qu’il y a plus de demandes que de places. La baisse démographique permet d’avoir un accès encore plus facile au privé, et d’aller encore moins dans le public. Aujourd’hui, 55 % des familles scolaires les plus favorisées font le choix du privé. Le cap a été franchi cette année. Dans dix ans, on sera à 76 %. Seuls 6% des enfants d’ouvriers ou dont les parents sont sans activité professionnelle seront inscrits dans le privé*. On peut vraiment parler d’une école à deux vitesses.

    Vous avez présenté ces travaux aux élu·es parisien·nes à l’hôtel de ville. Quelle a été leur réaction et quels sont les leviers disponibles, selon vous ?

    Il y a toujours une forme de fatalisme, mais qui tend à diminuer. On peut et on doit faire quelque chose : le premier levier, c’est cette règle du 80-20 dans l’allocation des postes enseignants. Le ministère doit réduire le nombre de postes attribués dans le privé dans l’académie de Paris, c’est une nécessité. À la rentrée 2023, rien ne s’est passé, on a maintenu le même nombre d’élèves que l’an passé, alors qu’on ferme des classes dans le public. Cette demande doit être formulée par le rectorat et par la ville. Avec 30 % d’élèves en moins au total en raison de la baisse démographique, il faut des fermetures de classes, c’est incontournable, mais pourquoi seul le public est-il concerné ?

    Le deuxième levier, c’est le contrôle : il me semblerait parfaitement légitime que soit mise en place une plateforme obligatoire pour recenser les inscriptions dans l’enseignement privé. Pas pour réguler, pas encore, mais au moins pour savoir qui candidate et qui est retenu. L’article 1 de la loi Debré est parfaitement clair : l’enseignement placé sous le régime du contrat est soumis au contrôle de l’État, et tous les enfants sans distinction d’origine, de croyance, ou sociale doivent y avoir accès.

    Qui le vérifie aujourd’hui ? Si l’enseignement privé n’accueille que 3 % des élèves les moins favorisés, est-ce parce que 3 % seulement postulent ou parce que les autres sont recalés ? Ce serait un outil très puissant pour ensuite négocier fermement avec le secteur sous contrat. Cela éviterait les questionnaires d’entrée délirants comme à Stanislas, où l’on demande aux familles si les enfants sont baptisés ou ont fait leur communion...

    Il faut aussi un contrôle pédagogique et financier accru, ce que demande la Cour des comptes, et moduler les financements publics en fonction de critères sociaux. La Haute-Garonne l’a fait, même si ce n’est que sur le forfait éducatif, une toute petite part du financement. Paris a voté un vœu en ce sens, il faut passer aux actes.

    On pourrait vous opposer qu’en le rendant encore plus accessible, on va jeter encore plus de monde dans les bras du privé, même si c’est à des fins, louables, de mixité sociale.

    Oui, j’ai bien conscience que cela comporte des risques. Mais si l’on regarde froidement les chiffres, on est déjà dans un système de ségrégation. Soit on prend acte et on contrôle mieux la part de l’enseignement privé, en essayant de faire en sorte qu’il prenne sa part socialement, soit on choisit le statu quo.

    Bien sûr, on peut ensuite aller plus loin et mettre fin à cette exception très française qui octroie plus de 76 % de son financement à un système scolaire tout en le laissant maître de son recrutement. Il faudra à terme des critères et des quotas.

    • A Paris, la perspective d’un enseignement privé majoritaire à l’entrée au collège, source de nouvelles tensions politiques
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/04/a-paris-la-perspective-d-un-enseignement-prive-majoritaire-a-l-entree-au-col

      Le bouleversement des équilibres entre public et privé tient surtout à la baisse démographique considérable que connaît la capitale et qui, faute d’action ministérielle jusqu’à présent, n’affecte pas le privé et le public dans les mêmes proportions. En 2023, 21 700 naissances ont été enregistrées à Paris, soit 10 000 de moins qu’en 2010. Cette diminution se répercute quelques années plus tard dans les établissements scolaires et est essentiellement absorbée par l’enseignement public.

      Les écoles publiques parisiennes ont ainsi connu une chute de près d’un quart de leurs effectifs de CP depuis 2016, quand ceux des écoles privées sous contrat n’ont baissé que de 4,5 %. Le choc démographique atteint désormais le collège et se traduit par une diminution de 13 % du nombre d’élèves entrant en 6e dans le public depuis 2020, mais il n’a pour l’heure presque aucune incidence sur le nombre d’élèves scolarisés dans le privé. Même si ce dernier n’augmente pas, le poids du privé s’alourdit ainsi mécaniquement.

      [...]

      Comme pour le public, c’est en effet au ministère de l’éducation nationale d’attribuer les postes d’enseignants pour le privé et de décider des ouvertures et des fermetures de classes. Au niveau national, la Rue de Grenelle attribue les moyens en fonction de la proportion d’élèves dans chaque système (20 % des moyens du public attribué au privé). Mais, « à l’échelle d’une académie, il n’y a pas nécessairement de symétrie entre les évolutions de moyens du privé et du public », reconnaît la direction des affaires financières, qui gère les moyens de l’enseignement privé. En 2023, le ministère a ainsi décidé de 337 suppressions de postes d’enseignants dans le public, mais seulement 17 dans le privé.

      « Pour maintenir les équilibres actuels, il faut une action extrêmement volontariste : pour deux classes fermées dans le public, une classe fermée dans le privé », affirme Julien Grenet, pour qui ces projections posent à nouveau l’enjeu de « la régulation d’un secteur subventionné aux trois quarts par l’argent public ». Selon les scénarios qu’il a établis, pour maintenir le statu quo, avec un peu moins de 40 % des élèves de 6e scolarisés dans le privé dans la capitale dans dix ans, il faudrait fermer des classes du privé sous contrat à un rythme de 2,6 % par an.

  • Affaire Oudéa-Castéra : Mediapart publie le rapport sur Stanislas caché par les ministres | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160124/affaire-oudea-castera-mediapart-publie-le-rapport-sur-stanislas-cache-par-


    Depuis août, le ministère de l’éducation refuse de rendre publique l’enquête administrative visant l’établissement privé catholique où sont scolarisés les enfants de la ministre. Discours homophobes, sexisme, humiliations… : le rapport demande à Stanislas de se mettre en conformité avec la loi. 
    https://justpaste.it/ata60

    • En guise de conclusion, les inspecteurs livrent de nombreuses recommandations pour que l’établissement se mette en conformité avec la loi. Et notamment :
      *Faire respecter le caractère facultatif de l’instruction religieuse.
      Renforcer le contrôle sur les intervenants dans la catéchèse afin de prévenir les propos contraires aux valeurs de la République, voire pénalement répréhensibles.
      *Demander aux corps d’inspection de contrôler l’effectivité des enseignements de sciences de la vie et de la terre (SVT) en lien avec l’éducation à la sexualité, en particulier ceux relatifs à la prévention des risques (grossesses non désirées, IST, VIH/sida) afin de ne pas porter atteinte à la santé des élèves.
      *Demander aux corps d’inspection de contrôler l’effectivité de l’information et de l’éducation à la sexualité prévue par l’article L 312-16 du Code de l’éducation.
      *Travailler à une évolution du projet éducatif et des règles de vie, notamment relatives à la tenue vestimentaire, afin de renforcer, conformément aux valeurs de la République, l’égalité filles-garçons et le respect des différences au sein de l’établissement...

    • La Mairie de Paris suspend son financement à l’établissement privé Stanislas
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/17/la-mairie-de-paris-suspend-son-financement-a-l-etablissement-prive-stanislas

      « dans l’attente des clarifications requises de la part de l’Etat »

      [...] La Ville de Paris a versé, au titre de l’année scolaire 2022-2023, pour les écoles maternelle, élémentaire et le collège de l’établissement Stanislas un montant de 1 373 905 euros, correspondant aux 483 élèves scolarisés en école maternelle et élémentaire, et aux 1 329 élèves au collège, dans le cadre des règles sur le financement des établissements privés sous contrat par les collectivités.

      La Ville de #Paris paie 758e/an pour chaque enfant de riche scolarisé là, sachant que 37% des élèves parisiens sont scolarisés dans le privé.
      #école_privée #école

  • « Faire du brevet l’examen de l’entrée en seconde, c’est la fin programmée du collège unique », Claude Lelièvre

    Invité à préciser ce qu’il entendait par « libéralisme avancé », le président de la République Valéry Giscard d’Estaing (« VGE ») déclarait, sur RTL, le 20 mai 1975 : « Il y a dans la pensée de gauche des éléments positifs importants dont je compte bien m’inspirer ; ce qui fait que, dans l’action libérale avancée, il y a beaucoup d’idées de gauche qui doivent être mises en œuvre. »

    Quelques-unes d’entre elles ont alors défrayé la chronique : création d’un secrétariat à la condition féminine, loi Veil sur l’IVG, abaissement de l’âge de la majorité à 18 ans, regroupement familial pour les immigrés, collège unique.

    On aurait pu penser qu’avec son antienne du « en même temps », la présidence d’Emmanuel Macron s’inscrirait dans cette filiation. On voit clairement qu’il n’en est rien. La loi Veil sur l’IVG a été adoptée avec l’appui de l’ensemble des députés de gauche le 20 décembre 1974 et une minorité de parlementaires de droite.

    A contrario, la récente loi sur l’immigration a été adoptée avec l’appui de l’ensemble des députés du Rassemblement national. Par ailleurs, Michelle Perrot, la grande spécialiste de l’histoire des femmes, a pu se dire « scandalisée » par les propos d’Emmanuel Macron concernant l’affaire Depardieu.

    Rupture avec la « tradition républicaine »

    La conception du « collège unique » est une version française de l’« école de base » suédoise (sociale-démocrate), de la « comprehensive school » (travailliste), de la « Gesamtschule » (sociale-démocrate). Dans le cadre du « libéralisme avancé », le collège unique a été voulu et porté personnellement par Valéry Giscard d’Estaing, mais a rencontré de nombreuses oppositions, en particulier dans son propre camp politique. Encore en octobre 1991, Alain Juppé (alors secrétaire général du RPR) proclamait qu’il fallait « casser le collège unique ». Mais, dans son livre paru en vue de la campagne présidentielle de 2017, il ne prônait plus que quelques aménagements.

    Marine Le Pen, elle, a proposé dans son programme pour l’élection présidentielle de 2022 une arme de « destruction massive » afin d’en finir avec le collège unique : « Le diplôme national du brevet deviendra un examen d’orientation post-troisième. » L’ex-ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, a repris pour l’essentiel cette prescription en annonçant que le brevet serait désormais une condition nécessaire pour entrer en seconde (générale et/ou technologique ?), ce qu’il n’a jamais été jusque-là. Faire du brevet l’examen de l’entrée en seconde, c’est choisir sans appel que le collège doit être une propédeutique au lycée, et non pas la deuxième phase d’une instruction obligatoire (pour tous).

    C’est la fin programmée du collège unique et de son sens originel initié dans le cadre du libéralisme « avancé ». « VGE » avait été très net, en 2001 : « Le débat doit se concentrer sur cette question : quels savoirs donner à cet ensemble de jeunes qui constituent un acquis culturel commun ? On n’a guère avancé depuis vingt-cinq ans. Au lieu d’avoir rabattu tout l’enseignement des collèges vers l’enseignement général, les rapprochant des classes de la 6e à la 3e des lycées d’autrefois, en un peu dégradé, il aurait mieux valu en faire une nouvelle étape de la construction du cycle scolaire. »

    Le renoncement aux ambitions portées par le libéralisme « avancé » dans certains domaines peut parfois aller plus loin et rompre non seulement avec le « libéralisme avancé » mais même avec la simple « tradition républicaine ». On peut en prendre pour exemple significatif la volonté réitérée constamment ces derniers mois par l’ex-ministre de l’éducation nationale d’aller vers une forte « labellisation » ministérielle des manuels scolaires.

    Le choix des manuels scolaires, question vive

    La question du choix des manuels scolaires a été une question vive lors de l’instauration de l’école républicaine et laïque, sous la IIIe République. Le 6 novembre 1879, le directeur de l’enseignement primaire, Ferdinand Buisson, dans une note adressée à Jules Ferry, indique qu’« il y aurait de graves inconvénients à imposer aux maîtres leurs instruments d’enseignement » et qu’« il n’y en a aucun à leur laisser librement indiquer ce qu’ils préfèrent ».

    En conséquence, Jules Ferry signe, le 16 juin 1880, un arrêté qui fait largement appel au concours des maîtres et il souligne que « cet examen en commun deviendra un des moyens les plus efficaces pour accoutumer les enseignants à prendre eux-mêmes l’initiative, la responsabilité et la direction des réformes dont leur enseignement est susceptible ». Le 13 octobre 1881, une circulaire établit, pour les professeurs de collèges et lycées, des réunions mensuelles en leur confiant le choix des livres de classe.

    L’école républicaine instituée sous la IIIe République s’est ainsi distinguée nettement de ce qui l’a précédée et de ce qui l’a suivie dans ce domaine. Par exemple, François Guizot, ministre de l’instruction publique en 1833, a fait paraître des manuels scolaires officiels dans les cinq matières principales de l’école primaire. Et, dès l’arrivée de Philippe Pétain au pouvoir, un décret du 21 août 1940 a mis un terme à l’attitude libérale qui avait prévalu : ce décret ne traite plus de la liste « des livres propres à être mis en usage » mais de celle « des livres dont l’usage est exclusivement autorisé ».

    A la Libération, le 9 août 1944, une ordonnance annule « tous les actes relatifs à l’interdiction de livres scolaires ou instituant des commissions à l’effet d’interdire certains livres ».

    En miroir, on peut rappeler la réponse du ministre de l’éducation nationale Alain Savary à une question écrite de parlementaires en avril 1984 à propos d’un manuel incriminé : « Le ministre ne dispose pas du pouvoir d’injonction lui permettant de faire retirer ni même de faire amender un ouvrage. Il n’exerce aucun contrôle a priori sur le contenu des manuels scolaires et il n’a pas l’intention de modifier la politique traditionnellement suivie à cet égard. Il n’existe pas de manuels officiels, pas plus qu’il n’existe de manuels recommandés ou agréés par le ministère de l’éducation nationale. Il y a eu dans le passé des tentatives allant dans ce sens, avec risques de censure. »

    Oui, dans bien des domaines, on est désormais loin de l’horizon d’un certain libéralisme « avancé » qui se voulait « moderniste » : ce qui se profile, c’est presque sans fard un libéralisme « d’attardés » plus ou moins assumé.

    Claude Lelièvre est l’auteur de L’Ecole d’aujourd’hui à la lumière de l’histoire (Odile Jacob, 2021).

    https://www.lemonde.fr/education/article/2024/01/16/faire-du-brevet-l-examen-de-l-entree-en-seconde-c-est-la-fin-programmee-du-c

    #école #BEPC #collège

    • « Si le récit égalitaire perdure, l’Etat organise une forme d’optimisation scolaire », Laurent Frajerman
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/16/si-le-recit-egalitaire-perdure-l-etat-organise-une-forme-d-optimisation-scol

      L’ancien ministre Gabriel Attal avait annoncé, en novembre 2023, avant sa nomination comme premier ministre le 9 janvier, un important train de mesures pour réformer l’éducation nationale, incluant d’aborder la « question du tabou du #redoublement » et de créer des #groupes_de_niveau au collège. Au regard des enquêtes internationales, personne ne conteste plus la baisse du niveau des #élèves français, même de ceux qui figurent parmi les meilleurs.

      L’ex-ministre en avait conclu que l’#enseignement doit se montrer plus exigeant, ce qui correspond à un sentiment très majoritaire. Outre les menaces qu’elles font peser sur la liberté pédagogique, on peut douter que les mesures soient à la hauteur de l’enjeu. Toutefois, ces critiques ne peuvent dissimuler que cela fait plus de dix ans que la dynamique positive qui a démocratisé l’école française a disparu. La panne du modèle actuel, miné par la #ségrégation_sociale et des cures d’#austérité à répétition, impose des changements. Tout l’enjeu étant de savoir si c’est pour revenir aux années 1950 ou pour relancer sa démocratisation.

      Les politiques éducatives menées depuis le général de Gaulle œuvraient pour la scolarisation de tous les élèves du même âge dans une structure identique, dans l’objectif de leur délivrer le même enseignement. En conséquence, les classes ont été marquées par une hétérogénéité croissante, avec son corollaire : une baisse d’exigence, afin de faciliter l’accès de tous les élèves aux anciennes filières élitistes.

      Avec succès, puisque l’#accès_aux_études a été considérablement élargi. Cela s’accompagne du passage presque automatique en classe supérieure. A la fin des années 1960, le redoublement constituait la règle : un tiers des élèves redoublait la classe de CP, contre 1,3 % aujourd’hui. En 2021, seulement 12 % des élèves arrivaient en seconde avec du retard. Devenu résiduel, le redoublement a changé de nature, ne concernant plus que des élèves en forte difficulté, qu’elle soit structurelle ou conjoncturelle.

      Classes moyennes supérieures

      Les enseignants affichent leur scepticisme. Ils ne considèrent pas le redoublement comme une recette miracle, car il peut générer ennui et découragement. Toutefois, ils se trouvent démunis devant l’écart grandissant entre les meilleurs élèves, qu’il faut stimuler, et ceux qui cumulent les difficultés de compréhension. Ils constatent que plus les années de scolarité passent, plus l’échec s’enkyste, moins la notion de travail scolaire ne revêt de sens, générant quelquefois une attitude perturbatrice.

      Gabriel Attal en a tiré d’ailleurs argument pour dénoncer l’absurdité de cette situation et la souffrance qu’elle génère pour les élèves. Nombre d’enseignants vivent une situation d’autant plus ingérable que, paradoxalement, si l’affichage est homogène, le rêve de l’école commune s’éloigne.

      Jusque-là, la sociologie de l’éducation dénonçait les limites de cette politique de massification. Les inégalités sociales étant structurelles, le système est d’abord soumis aux effets de la #ségrégation-spatiale. Quoi de commun entre un collège en éducation prioritaire et un autre situé en centre-ville d’une métropole ?

      Quatre types d’école cohabitent, donc : l’#école_publique normale, celle en #éducation_prioritaire, l’école publique élitiste, et l’#école_privée. Aujourd’hui, avec le développement d’un #marché_scolaire, nous vivons une nouvelle phase. L’Etat aggrave la fracture existante en créant des établissements dérogatoires et de nouvelles #filières_élitistes sélectionnant par les langues, critère socialement discriminant. Pire, il subventionne massivement sa propre concurrence, l’enseignement privé.

      Le privé accueille de plus en plus d’élèves des milieux favorisés, au détriment de la mixité sociale. Les difficultés se concentrent alors dans l’école publique « normale ». Seule à supporter réellement les contraintes de la démocratisation, celle-ci n’en est que plus répulsive pour les classes moyennes et supérieures, générant un terrible cercle vicieux. Si le récit égalitaire perdure, l’Etat organise en réalité une forme d’#optimisation_scolaire au détriment de ceux qui n’ont pas d’échappatoire.

      Depuis une quinzaine d’années, les enquêtes internationales nous alertent sur l’aggravation du poids des #inégalités_sociales dans les résultats scolaires. Ce constat est dissimulé par l’invisibilisation de la #compétition. D’un côté, les notes ont été remplacées par les compétences, de l’autre, elles connaissent une inflation qui, malheureusement, ne reflète pas une hausse du niveau réel. En 2022, 59 % des bacheliers ont obtenu une mention. Ils étaient moins de 25 % en 1997… Le flou qui en résulte bénéficie aux familles les plus informées sur la règle du jeu, ou capables de payer coachs et cours particuliers.

      Politique éducative « discount »

      Le second vice de fabrication de la démocratisation scolaire est son caractère « discount ». Par exemple, l’argent économisé par la quasi-suppression du redoublement n’a guère été réinvesti dans des dispositifs permettant d’épauler les élèves en difficulté. Autrefois, les enseignants encadraient les élèves dans leurs exercices et l’apprentissage du cours en dehors des heures de classe. Aujourd’hui, ce type de travail est généralement confié à des étudiants bénévoles ou à des animateurs ou surveillants peu qualifiés. Même dans le dispositif « Devoirs faits » en collège, la présence d’enseignants est optionnelle.

      De nombreux choix proviennent de la #rationalisation_budgétaire : chasse aux options, suppression progressive des dédoublements de classe. Par exemple, en 2010, un élève de 1re L avait obligatoirement six heures de cours en demi-groupe (en français, langues, éducation civique, mathématiques et sciences). Aujourd’hui, les établissements ont toujours la latitude de créer de tels groupes, mais en prenant dans une enveloppe globale qui se réduit d’année en année et sans qu’un nombre maximum d’élèves ne soit prévu.
      Le pouvoir d’achat des #enseignants a baissé d’environ 20 %, source d’économie massive sur les salaires. Les effets commencent seulement à en être perçus : crise du recrutement, hausse exponentielle des démissions et professeurs en place démotivés par le déclassement de leur métier. Les promoteurs de cette politique leur préfèrent des enseignants précaires et sous-qualifiés, sommés de suivre les injonctions pédagogiques du moment. Remarquons que ces #contractuels sont nettement plus nombreux dans les établissements difficiles de l’enseignement public…

      Depuis 2002, les gouvernements de droite et de centre droit suppriment des postes d’enseignant. Malgré le redressement opéré sous François Hollande, le solde reste négatif, avec moins 36 500 postes. Le second degré a été particulièrement affecté, avec un solde de moins 54 700 postes, au nom de la priorité au primaire. Un maillon essentiel de la chaîne éducative a donc été fragilisé, alors que c’est le lieu de maturation des contradictions du système. Quel sens cela a-t-il d’habituer un élève de REP + à des classes de quinze élèves pour, devenu adolescent, le mettre dans une classe de vingt-cinq au collège ? Ces politiques de ciblage, censées produire des résultats visibles à un moindre coût, créent souvent inégalités et incohérences.

      Aujourd’hui, la France dépense 1 point de moins du PIB pour l’éducation qu’en 1995. Si on appliquait aujourd’hui les ratios en usage à l’époque, le budget consacré à l’avenir du pays augmenterait de 24 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros dépensés par l’Etat. Ce sous-investissement chronique se paie par la crise de notre #système_scolaire. Un débat sans arguments d’autorité s’impose donc, sous peine que les idéaux généreux et les politiques cyniques aboutissent définitivement à une école à plusieurs vitesses, dans laquelle les #classes_populaires seront assignées à un enseignement public dégradé.

      Laurent Fajermann est professeur agrégé d’histoire au lycée Lamartine, sociologue, chercheur associé au Centre de recherches sur les liens sociaux, du CNRS

    • Philippe Mangeot (philippe.duke ) sur Instagram :

      Lecture effarée du rapport de l’enquête administrative de l’Inspection générale sur le collège Stanislas, que publie dans son intégralité @mediapart. Toutes les informations qui circulaient sur les pratiques de cet établissement privé sous contrat sont corroborées et objectivées : contournement de la loi et de Parcoursup, pédagogie brutale et assumée comme telle, programmes non respectés, enseignement sexiste et homophobe..

      À ce stade, le scandale n’est pas seulement que la ministre de l’Éducation nationale ait choisi d’y inscrire ses enfants, contournant l’enseignement public au profit d’une école privée où se cultive l’entre-soi. Il est que le ministère dirigé à l’époque par Gabriel Attal a mis ce rapport sous le boisseau depuis qu’il lui a été rendu en juillet dernier, refusant de le rendre public.

      Mais il est également que cette institution privée, qui viole en toute impunité le contrat qui la lie à l’État, est mieux dotée, sur fonds publics, que la quasi-totalité des établissements scolaires publics de Paris, comme l’a révélé en janvier dernier une enquête de @lemondefr. L’argent public favorise Stanislas, c’est-à-dire les familles les plus fortunées : les « trois petits garçons » de Madame Oudéa-Castéra ont coûté plus cher à l’État.que les élèves du public.

      L’anagramme de Stanislas dit une vérité : la complaïisäncé : des pouvoirs publics à l’égard d’un établissement qui devrait n’avoir aucune place dans « l’École de la République », comme dit la ministre, nous salit tous et toutes.

  • La charge de la ministre de l’éducation contre le public passe mal | Mediapart

    Interrogée sur son choix de l’établissement privé catholique Stanislas pour ses enfants, Amélie Oudéa-Castéra [6,5 millions d’euros de patrimoine déclaré] a invoqué le « paquet d’heures non remplacées » dans le public et son souci de « l’exigence ». Les syndicats enseignants et plusieurs politiques s’indignent.
    Mathilde Goanec


    Elle a d’abord tenté de décrédibiliser la question, la renvoyant à une « attaque personnelle ». Avant de répondre, pour ne pas « esquiver » le sujet. Pourquoi Amélie Oudéa-Castéra, la toute nouvelle ministre de l’éducation nationale, du sport, de la jeunesse et des jeux olympiques et paralympiques, a choisi de scolariser ses trois enfants au sein de l’établissement privé catholique Stanislas, l’un des plus huppés du pays, mais aussi critiqué pour fermer les yeux sur des pratiques ultra-réactionnaires, comme le révélait cette enquête de Mediapart ?
    « Notre aîné a commencé, comme sa maman, à l’école publique », a expliqué la ministre, à l’occasion d’un déplacement en compagnie de Gabriel Attal dans un collège des Yvelines. L’enfant serait passé dans le privé, en raison de la « frustration » de la famille Oudéa-Castéra devant le « paquet d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » dans l’école du secteur. « À un moment on en a eu marre, et comme des milliers de familles, on est allé chercher une solution différente », a poursuivi la ministre.
    Le groupe scolaire Stanislas, visé aujourd’hui par une inspection administrative, dont le ministère refuse toujours de dévoiler la teneur — ce qui place de facto la ministre dans une situation délicate –, s’est imposé pour le reste de sa progéniture comme un choix de « proximité ». Depuis, complète Amélie Oudéa-Castéra, « nous nous assurons que nos enfants soient correctement formés avec de l’exigence dans la maîtrise des savoirs fondamentaux, et qu’ils soient heureux, qu’ils soient épanouis, qu’ils se sentent bien et en confiance ».

    Les réactions à cette déclaration ne se sont pas fait attendre. Sur les réseaux sociaux, plusieurs enseignant·es ont dit leur colère, certains parlant de « honte » et de « crachat » au visage. La sociologue de l’éducation Annabelle Allouch fait même ce constat, sur le réseau X (ex-Twitter) : « Une ministre qui indique à quel point le contournement de carte scolaire, “comme des milliers de familles” lui paraît normal, sans ajouter que c’est son rôle de remédier à cela, à ma connaissance, c’est inédit. »
    Pour Sophie Vénétitay, secrétaire nationale du syndicat SNES-FSU, il s’agit tout bonnement d’une « sortie de route ». « Elle admet en creux les limites de la politique éducative d’Emmanuel Macron, et sous-entend que la solution, c’est le privé. Elle le fait comme parent d’élève peut-être, mais Amélie Oudéa-Castéra est désormais ministre de l’éducation nationale. »
    Guislaine David, secrétaire du SNUIPP, syndicat du premier degré, estime également qu’il semble « compliqué » de discuter avec une ministre qui ne défend pas l’école publique, « voire même lui marche dessus ». Elle moque l’argument de la proximité : « À Paris, il y a une école toutes les deux rues, et je doute fort du non-remplacement dans cet arrondissement le plus huppé de Paris. »
    Sa collègue, Catherine Nave-Behkti, secrétaire du SGEN-CFDT, n’a pas davantage goûté cette déclaration de sa ministre, regrettant qu’elle « jette le soupçon » sur les collègues absents et tous leurs efforts pour « arranger les choses », ce qui « aggrave leurs conditions de travail depuis des années ». Catherine Nave-Behkti souligne : « Amélie Oudéa-Castéra ne se positionne pas comme ministre, mais comme mère d’élève, dressant un portrait idyllique de Stanislas et en creux un tableau désastreux de l’école publique… »

    Un « aveu » assez terrible
    Voulait-elle, se faisant, « soutenir la politique du Pacte lancée par Emmanuel Macron », interroge Élisabeth Allain-Moreno de l’UNSA-Éducation ? Le dispositif, lancé en septembre 2023, consiste à demander aux enseignant·es d’effectuer des heures supplémentaires, rémunérées, afin de venir à bout du problème récurrent du manque de postes et d’attractivité du métier. Le pacte a été vivement dénoncé par les syndicats et les associations de parents d’élèves.
    Grégoire Ensel, président de la FCPE (fédération de parents d’élèves), voit dans la toute première déclaration spontanée de la ministre, après la passation de pouvoir vendredi matin au ministère, un « aveu », assez terrible : « La ministre fait le constat que font des dizaines de milliers de parents, face aux 15 millions d’heures perdues chaque année pour les enfants, mais qui eux, par choix ou parce qu’ils ne l’ont pas, restent dans l’école publique et subissent la désorganisation de ce service public. »
    Un fil que reprend l’APGH, l’association des professeurs d’histoire et de géographie, celui d’une forme de déconnexion entre la nouvelle ministre et le quotidien des Français. « L’école de la République, Madame, c’est l’école publique. Elle ne vous convient pas en tant que mère d’élèves ? Changez-la pour tous, y compris ceux qui n’ont pas la chance de vivre une vie aussi privilégiée que la vôtre ! », a twitté l’association.
    Le personnel politique, à gauche, s’est montré encore plus cinglant. Bastien Lachaud, député insoumis dans le département de la Seine-Saint-Denis (qui a encore récemment fait l’objet d’une mobilisation spécifique des personnels de l’éducation tant la situation y est difficile), lâche ses coups sur le même réseau : « “S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche”, disait Marie-Antoinette. S’ils n’ont pas de prof, qu’ils mettent leurs enfants à Stanislas, disent les macronistes. »
    Olivier Faure, le patron du parti socialiste, moque une ministre, pour qui l’école publique ne serait « pas assez bien » mais qui n’hésite pas à scolariser ses enfants dans un établissement « dont les valeurs sont loin des valeurs républicaines ».

    Julien Bayou, chez les écologistes, décrit l’image assez surréaliste offerte par l’échange entre Mediapart et Amélie Oudéa-Castéra, sous le regard légèrement inquiet de Gabriel Attal : « La ministre explique que son enfant est dans le privé à cause des enseignants non remplacés dans le public… devant l’ancien ministre de l’éducation qui avait promis “une classe, un prof” ! »
    Si Gabriel Attal est passé finalement presque furtivement à la tête du ministère de l’éducation, il est en effet le premier ministre d’un président, Emmanuel Macron, au pouvoir depuis 2017. Les enfants d’Amélie Oudéa-Castéra pâtissent, au moins pour partie, de son bilan.
    La dernière partie de la réponse de la ministre passerait presque inaperçue, dans cette tempête. « Avant de stigmatiser les choix des parents d’élèves il est important de rappeler que la République travaille avec tout le monde du moment qu’on est au rendez-vous de cette exigence et de ces valeurs. » Sur la question des valeurs, un gros doute subsiste à propos de Stanislas, décrit par des élèves et anciens élèves comme un univers sexiste, homophobe et autoritaire.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/120124/la-charge-de-la-ministre-de-l-education-contre-le-public-passe-mal

    On ne compte plus les ministres scolarisés (Blanquer, Attal) ou ayant scolarisé leurs enfants (Ndiaye) dans les boites privées les plus sélectives. Une des profs d’Attal à l’école alsacienne vient d’expliquer que ce n’était pas logique de fournir aux moins bons élèves les « meilleurs » profs (passés par l’ENS ou et avec agrégation).

    #école

  • De l’Ecole alsacienne à Saint-Jean-de-Passy, ces lycées parisiens privés très bien dotés par rapport au public
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/01/18/de-l-ecole-alsacienne-a-saint-jean-de-passy-ces-lycees-parisiens-prives-tres


    Le lycée Saint-Jean de Passy, dans le 16ème arrondissement, à Paris, le 1 juin 2018. PHILIPPE LAVIEILLE / PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

    ENQUÊTE Les établissements privés de la capitale disposent de plus d’heures d’enseignement rapportées au nombre d’élèves que leurs homologues du public, pour la filière générale du lycée. A l’inverse, les taux d’encadrement sont moins bons en primaire et au collège.

    Paris offre un exemple, à l’échelle d’une ville, des effets de la coexistence de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat, réunis sous la même bannière de l’éducation nationale mais soumis à des règles différentes. Les écarts de mixité sociale, dans un environnement très concurrentiel, en sont la manifestation la plus connue. Alors que, en transformant la plate-forme Affelnet, le rectorat de Paris a réformé en profondeur l’affectation des lycéens dans les établissements publics, pour les obliger à mélanger les élèves, les établissements privés, très sélectifs, ont conservé leurs propres procédures d’admission.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Affelnet 2022 : les lycées publics parisiens gagnent en mixité sociale et scolaire
    Le cloisonnement des deux systèmes aboutit à d’autres divergences, moins connues. Le Monde a eu accès à une base de données interne à l’éducation nationale, dont l’analyse révèle d’importants écarts en termes d’allocation des financements de l’Etat au sein des établissements, selon qu’ils appartiennent au privé sous contrat ou au public. Ces chiffres confidentiels – que Le Monde n’a pu consulter que pour Paris – montrent que les moyens d’enseignement par élève, attribués par le rectorat, sont supérieurs dans les lycées généraux privés de la capitale à ceux de leurs homologues du public, à effectif et composition sociale équivalents.
    https://justpaste.it/897kq

    #école #école_privée

    • L’enseignement privé, des fonds publics et un tabou politique
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/11/08/l-enseignement-prive-des-fonds-publics-et-un-tabou-politique_6148954_3224.ht
      L’Etat finance l’école privée sous certaines conditions, et le respect de la carte scolaire n’en fait pas partie. Au début des années 1980, la contestation contre la loi Savary avait déclenché un mouvement sans précédent en faveur de « l’école libre ». Un traumatisme toujours présent.
      Par Violaine Morin, le 08 novembre 2022 à 11h00

      Il semble bien difficile, en 2022, de poser la question du #financement_de_l’école_privée sous contrat sans être accusé de remuer des souvenirs douloureux. Le député du Val-d’Oise Paul Vannier (La France insoumise) en a fait les frais, qui a tenté de déposer un amendement au projet de loi de finances 2023 proposant de « moduler le financement de l’école privée sous contrat à son respect de la carte scolaire ». La proposition vise à « fixer un outil pour mesurer la participation ou la non-participation des écoles privées à un objectif commun, celui de réduire les inégalités sociales et scolaires », explique l’élu.

      Dès la présentation en commission de son amendement, le député s’est vu répondre qu’il prenait le risque de rouvrir la « guerre scolaire ». Celle-ci a opposé pendant près d’un siècle les tenants de l’école laïque et les religieux, avant d’être ravivée en 1984. Un souvenir traumatique qui justifie que cette question ait « entièrement disparu du débat politique », selon Paul Vannier.

      Au printemps 1984, le ministre Alain Savary avait présenté son projet de grand « service public unifié et laïque de l’éducation nationale », promesse de campagne de François Mitterrand. Il prévoyait la création de structures locales qui auraient regroupé écoles privées et publiques. A l’époque, c’est surtout la décentralisation du système qui intéresse le gouvernement. « Mais le projet va être vécu comme une soumission des écoles privées aux obligations de la carte scolaire, même si c’est juridiquement impossible », souligne le juriste Bernard Toulemonde, qui avait participé aux négociations.

      En effet, la liberté du choix de l’instruction est protégée par une décision de 1977 du Conseil constitutionnel, qui l’a définie comme « principe fondamental reconnu par les lois de la République ». Il est donc constitutionnellement impossible d’obliger les parents à inscrire leurs enfants dans une école publique plutôt qu’une école privée. Le 24 juin 1984, néanmoins, près de 1 million de manifestants défilent dans Paris pour défendre « l’école libre », et contribuent à la démission du gouvernement de Pierre Mauroy, le 17 juillet 1984.

      « La pression des inégalités sociales et scolaires va devenir de plus en plus forte »

      Le financement de l’enseignement privé sous contrat est donc toujours régi par la loi Debré de 1959, qui prévoit que les dépenses de fonctionnement sont prises en charge par l’Etat, en échange de plusieurs dispositions : les écoles privées respectent les programmes scolaires – en gardant leur « caractère propre », y compris religieux ; elles doivent accepter les élèves indépendamment de leur origine ou de leurs convictions ; leurs enseignants sont des agents publics.

      La dépense publique obéit en outre à une répartition en proportion de la part des élèves scolarisés. Elle se stabilise depuis 1959 autour de 80 % pour le public et 20 % pour le privé.

      Pour autant, « la dynamique budgétaire actuelle est plus favorable au privé », dénonce Paul Vannier, qui cite plusieurs réformes : en 2019, la loi #Blanquer crée l’obligation de scolarisation à 3 ans et déclenche des aides supplémentaires des collectivités locales à destination des écoles privées.

      En 2009, la loi Carle étend la contribution des collectivités aux écoles privées scolarisant des enfants en dehors de leur commune de résidence. « Tout cela se passe dans un contexte où l’école publique est en train de s’affaisser, ce qui est en retour un puissant facteur d’attractivité du secteur privé », regrette le député.

      En 2015, l’ex-député socialiste Yves Durand a tenté, lui aussi sans succès, d’ouvrir la question du financement du privé par un amendement au projet de loi de finances. « Il y aura toujours deux systèmes concurrentiels, mais il faut que cette concurrence se fasse à armes égales, souligne celui qui est désormais proche de la majorité présidentielle. Elle ne l’est pas, puisque le privé choisit ses élèves. » La solution, selon lui, serait de « conditionner les financements au respect de la carte scolaire ». Une réponse qui se heurterait à un net refus du Conseil constitutionnel, objecte Bernard Toulemonde.

      Pour autant, il pourrait devenir politiquement intenable de refuser de lever ce tabou, selon Yves Durand : « La pression des inégalités sociales et scolaires va devenir de plus en plus forte, et les écoles privées ne pourront pas y résister. » D’autant plus, souffle un fin connaisseur du système, dans un contexte de perte de poids de l’Eglise catholique, dont les établissements sont choisis en partie par des familles non pratiquantes. L’« évitement » de l’établissement public de secteur devient de plus en plus évident, à mesure que le choix de conviction recule.

  • Délibération / avis de la #Haute_Autorité_pour_la_transparence_de_la_vie_publique sur #Frédérique_Vidal

    n° 2022-247

    –-> La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique est notamment chargée d’assurer la transparence des intérêts et de contrôler la déontologie de certains élus et fonctionnaires, en particulier à l’occasion de leur reconversion. Les avis présentant un intérêt particulier sont publiés, in extenso ou par voie de résumés, sur cette page.

    https://www.hatvp.fr/consulter-les-deliberations-et-avis

    L’ex-ministre Frédérique Vidal voulait se reconvertir chez Skema Business School. Raté. La @HATVP bloque le projet. La ministre avait notamment augmenté de 20% la subvention 2021 accordée à l’école de commerce, relève la Haute autorité.

    https://twitter.com/DenisCosnard/status/1555239833064378368

    #Skema_Business_School #Skema #Vidal #ESR #reconversion #enseignement_supérieur #écoles_privées #école_privée #ministre #école_de_commerce

  • Un ex-cadre d’un lycée catholique d’excellence visé par une enquête judiciaire pour agression sexuelle et violences
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/14/un-ex-cadre-d-un-lycee-catholique-d-excellence-vise-par-une-enquete-judiciai

    Mi-novembre, le parquet de Paris a ouvert des investigations sur l’ex-directeur de l’internat des classes préparatoires de Stanislas. D’anciens étudiants dénoncent le silence de l’établissement.
    Par Cécile Chambraud

    C’est une histoire qu’un prestigieux établissement scolaire catholique parisien s’est employé à garder secrète pendant deux ans, mais sur laquelle le parquet de Paris a ouvert une enquête du chef « d’agression sexuelle par personne ayant autorité, violences dans un établissement scolaire et harcèlement moral », le 17 novembre. Elle a été confiée à la brigade de protection des mineurs, qui a commencé ses auditions. Elle concerne un ancien cadre du collège Stanislas, licencié à la Toussaint 2018 parce que la direction de l’établissement avait découvert qu’il consultait des sites pédopornographiques sur son ordinateur professionnel, comme l’indique le jugement des prud’hommes.
    Mais de cela, ni le personnel de l’établissement, ni les élèves, ni leurs parents n’ont jamais été informés. L’ayant appris incidemment fin février, d’anciens élèves demandent aujourd’hui compte de ce silence à l’établissement et l’ouverture d’un dispositif d’écoute afin que d’éventuelles victimes d’agissements de ce responsable se voient offrir une chance de parler.

    Ce cadre, « O. P. » , a été, de 2013 à 2018, le directeur de l’internat des étudiants des classes préparatoires de « Stan » et, parallèlement, professeur de musique du collège des garçons et formateur de jeunes solistes pour les messes, qu’il faisait répéter dans son bureau. Il avait été recruté par Daniel Chapellier, alors directeur à poigne de cette institution qui s’enorgueillit d’une pédagogie – et d’une sélection des élèves – très exigeante en vue de résultats d’excellence. En poste de 2002 à 2015, Daniel Chapellier connaissait O. P. pour avoir travaillé avec lui dans un autre internat catholique, Saint-Martin-de-France (Val-d’Oise), dans les années 1990.

    « Tout devait passer par lui »

    Comme directeur de l’internat, O. P. étendait sa juridiction sur les plus de 400 garçons (jusqu’en 2018, aucune fille n’était logée sur place) de 16 à 20 ans que l’établissement prépare aux grandes écoles. Pour un rendement maximum, il est demandé à ces brillants sujets d’être internes. Le règlement est drastique, tout manquement sévèrement sanctionné. Pas d’usage récréatif des ordinateurs, y compris dans les chambres, pas de sortie après 20 h 30, tenue vestimentaire codifiée. La préparation des concours détermine chaque heure de leurs journées.
    Dans cet environnement rigoureux et élitiste règne « monsieur P. » La soixantaine, grand, costaud, omniprésent, charismatique, on le craint « même sans rien avoir à se reprocher », selon plusieurs anciens étudiants que Le Monde a rencontrés. Il habite seul dans un appartement situé au cœur de l’internat, où il se déplace escorté de deux gros chiens. « C’était toute sa vie, il consacrait tout son temps aux élèves », témoignent-ils. « J’ai été très heureux à Stan, je m’y suis plu », indique l’intéressé qui, en dehors de cela, se refuse à tout commentaire sur « la procédure en cours ».

    A l’époque, il fait comprendre qu’il a toute la confiance de la direction. Et même qu’il a son mot à dire, au conseil de classe, pour le maintien dans l’établissement ou pour le passage dans une classe « étoile », la crème de la crème. Inutile, donc, de songer à se plaindre de lui. « Je suis intouchable », répète-t-il. Sur la fin, une pancarte fixée à sa porte annonçait, en latin : « Préfet de droit divin ». A son arrivée, il avait repris en main l’équipe de surveillants placée sous son autorité et mis fin toute collégialité. « Nous avons été réduits à être le prolongement de ses yeux, de ses oreilles et de sa voix. Tout devait passer par lui », raconte l’un d’eux.

    Les nouveaux pensionnaires découvrent vite que la qualité de leur quotidien dépend des relations qu’ils ont avec ce personnage perçu comme tout-puissant. Certains entretiennent avec lui « une vraie proximité », se souvient l’un d’eux avec reconnaissance. Pendant ces années intenses et psychologiquement difficiles, il sert parfois de confident, notamment quand la famille est au loin. Le soir, il convie ses favoris chez lui pour boire un verre, et même plusieurs. A certains, ce féroce misogyne aime dire : « vous êtes beau », « vous êtes joli ».

    Brimades, coups de poing

    Ceux qu’il n’aime pas, en revanche, sont exposés aux quolibets et aux brimades. Ils peuvent poireauter interminablement devant son bureau après avoir été convoqués pour les motifs les plus ténus, voir leur chambre fouillée, leurs affaires confisquées, y compris leur téléphone, se faire traiter de « tarlouze » en cas de fantaisie vestimentaire, subir un simulacre de renvoi. Pierre (les prénoms des étudiants ont été changés) raconte avoir été frappé à deux reprises. Le premier coup, « énorme », donné du poing dans l’épaule, s’est accompagné d’un « sale étranger » – Pierre n’est pas de nationalité française. Le second, un violent coup sur la nuque, d’une forme d’humiliation publique devant les nouveaux de première année, pour la simple raison de porter un bermuda avant la rentrée.

    Certains racontent avoir vécu une longue descente aux enfers. A la rentrée 2016, accepté dans la prestigieuse « prépa » BL, ultra-sélective, Cyriaque est projeté dans un environnement de classe supérieure parisienne catholique dont il ne maîtrise pas les codes. Il est d’autant plus reconnaissant à « monsieur P. » de le prendre sous son aile. « Il était musicien comme moi, passionné de voile comme moi. Nous avions une relation un peu étrange, il m’invitait à boire des coups, à aller au marché aux puces, à écouter du jazz manouche. » De quoi faciliter l’acclimatation du jeune homme.

    Mais l’année suivante, tout change. A partir d’un différend avec un surveillant, Cyriaque devient en butte à « une détestation profonde » de « monsieur P. », qui rend sa vie « infernale ». « Il m’insulte en continu : “petit con, abruti, cassez-vous”, puis parfois il fait volte-face et me dit : “vous êtes intelligent”, “vous êtes beau”. Cette double mesure, ces compliments et ces insultes, c’est très violent. Et cela se produit chaque fois que je le croise, jusqu’à dix fois par semaine. »
    Il trouve dans sa chambre des convocations, mais quand il se rend à son bureau, le directeur l’accuse « d’halluciner », d’être « fou ». Des affaires disparaissent. Un jour, en pleine période de révisions pour les concours, quand chaque heure compte, « monsieur P. » le contraint à déplacer pendant des heures des meubles dans un débarras près de son bureau. « Il me répétait qu’il pouvait me virer quand il voulait, explique-t-il. Je savais que si je partais, je ne retrouverais jamais une aussi bonne prépa. »
    L’année suivante, il est relégué dans un bâtiment où il ne connaît personne. Le directeur de l’internat accentue sa pression. « Avant Noël, il fouille ou fait fouiller ma chambre. » On y trouve, provocation de jeune homme, un drapeau soviétique et un totem balinais en forme de pénis. « Quand il a vu le totem, il a explosé. Dans la cour, il m’a pris par le cou, m’a plaqué contre le mur, m’a étranglé. J’étais tétanisé. Il fait au moins 100-120 kg. Derrière lui, un autre responsable des classes préparatoires se tenait, bras croisés, approbateur. »

    Sites à caractère pédopornographique

    Deux ans plus tard, fin septembre 2018, la direction du collège se rend compte que O. P. consulte sur son lieu de travail, de manière répétée, des sites que le directeur, Frédéric Gautier, juge pédopornographiques. Après deux constats d’huissiers, il fait un signalement au parquet le 23 octobre, avertit le rectorat et licencie O. P. le 2 novembre, pour faute grave « en raison de consultation répétée de sites Internet à caractère pédopornographique avec le matériel informatique professionnel », selon la formule du jugement des prud’hommes.

    Le 4 novembre, Frédéric Gautier informe par écrit les enseignants et salariés de « Stan » ainsi que les parents des élèves de prépa et de classe de musique du licenciement de « monsieur P. », qui « en a compris les motifs et les enjeux ». Sa lettre demande à tous « d’accueillir cette information dans le respect des personnes et de conserver l’attitude de réserve prudente qui convient ». En revanche, le motif est tenu secret. « Afin de respecter les personnes ainsi que les règles fixées par le droit du travail (violation du secret de la vie privée) et le code de procédure pénale (…) qui ne m’autorisent pas à divulguer ce type d’information », explique aujourd’hui M. Gautier. Puis l’affaire en reste là, l’enquête ouverte par le parquet de Paris le 6 décembre étant classée le 9 avril 2019.

    Un an et demi plus tard, fin février 2020, Léon et Henri, deux anciens préparationnaires, apprennent avec stupeur les véritables motifs du renvoi de « monsieur P. » Les souvenirs remontent. Ils se demandent si des élèves ont pu souffrir de comportements répréhensibles de sa part. Avec deux condisciples, ils rencontrent Frédéric Gautier. Les étudiants demandent pourquoi la direction du collège n’a pas complètement informé les parents d’élèves et lui réclament la mise en place d’une cellule d’écoute pour recueillir les éventuels témoignages. Ils lui livrent le leur.

    L’un d’eux a ainsi reçu un coup de cravache sur la cuisse. Il leur est répondu que « monsieur P. » a entre-temps saisi les prud’hommes et que divulguer l’affaire avant le jugement lui donnerait des armes dans ce contentieux. En juin, la direction leur annonce avoir eu gain de cause aux prud’hommes et leur fixe rendez-vous en septembre. Furieux de ce qu’ils jugent être des manœuvres dilatoires, les jeunes gens se renseignent. Ils lisent dans le jugement des prud’hommes que « lors de l’enquête pénale, O. P. a été signalé comme faisant l’objet de faits de viol couverts par la prescription ».

    En septembre, Frédéric Gautier écarte de nouveau toute publicité car O. P. a fait appel du jugement prud’homal. Il leur suggère de faire eux-mêmes un nouveau signalement au parquet. Mais les étudiants jugent la voie judiciaire insuffisante et souhaitent avant tout que leur ancienne école joue carte sur table et vole au secours de possibles victimes. Mi-novembre, face à ce qu’il juge être de « l’obstruction » de la part du collège, le père de Léon finit par contacter le diocèse de Paris, tutelle de l’établissement catholique. Tout comme la direction de « Stan », l’évêque auxiliaire Thibault Verny, chargé de la coordination de la lutte contre les abus au diocèse, fait à son tour un signalement au parquet de Paris, qui ouvre la nouvelle enquête le 17 novembre.

    Bonne ambiance à Stanislas, cet établissement privé catholique où le laïciste Blanquer a suivi tout le cycle secondaire jusqu’en 1982.
    #école #école_privée_catholique #agression_sexuelle #viols (prescrits) #pas_de_vagues

  • Plongée dans les dérives des écoles hors contrat (Challenges)
    https://www.challenges.fr/education/plongee-dans-les-derives-des-ecoles-hors-contrat_653365

    Pédagogie et programmes farfelus, business sans scrupule… Ces établissements 100 % privés se sont multipliés sans réel contrôle. L’Etat réagit depuis peu.

    Mic-mac à Espérance Banlieues (Challenges)
    https://www.challenges.fr/politique/mic-mac-a-esperance-banlieues_652392

    Suite à un rapport d’audit sévère, que Challenges a pu consulter, le réseau d’écoles ultra médiatiques pour les enfants des banlieues est sous le coup d’une plainte contre X pour « abus de confiance ». La Fondation pour l’école, qui abrite le projet depuis l’origine, réunit son conseil d’administration mardi 9 avril, pour décider de l’avenir d’Espérance Banlieues, qui compte aujourd’hui 16 écoles et quelque 600 élèves.

    Mauvaise passe pour les écoles de banlieue financées par les grands patrons (Le Point)
    https://www.lepoint.fr/societe/mauvaise-passe-pour-les-ecoles-de-banlieue-financees-par-les-grands-patrons-

    Pas de reprise de cette information dans les autres médias à ma connaissance. Pas de nouvelles sur ce Conseil d’Administration du 9 avril.

    Rappelons qu’avant de devenir Ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer frayait avec ce réseau très ancré dans une Droite conservatrice voire traditionaliste et accessoirement catholique.
    Hors contrat : le changement de pied de Jean-Michel Blanquer (Luc Cédelle, Blog)
    http://education.blog.lemonde.fr/2018/02/21/hors-contrat-le-changement-de-pied-de-jean-michel-blanquer

    Nous en avions régulièrement parlé sur #Seenthis :
    https://seenthis.net/messages/682881#message682884

    #éducation #école #privatisation #écoles_alternatives #Espérance_Banlieues #laïcité #école_privée #abus_confiance

  • Une laïcité peu orthodoxe (L’Express)
    https://www.lexpress.fr/education/une-ecole-laique-peu-orthodoxe_1996433.html

    A la rentrée prochaine, la cour de récré de l’école élémentaire Barthou, implantée dans les quartiers de Reims et classée en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP +), sera coupée en deux. D’un côté du grillage vert, fraîchement installé, le bâtiment de l’école publique. Sur ses fenêtres s’affiche en grosses lettres « Liberté, égalité, fraternité, laïcité ». Il continuera d’accueillir ses élèves, comme aujourd’hui.

    De l’autre, dans une partie des locaux du groupe scolaire, aujourd’hui vacants, s’installera le cours Colibri, issu du réseau Espérance Banlieues. Ces écoles privées hors contrat ne se reconnaissent pas comme « laïques », mais se disent « aconfessionnelles ». Elles se sont donné pour mission de « lutter contre l’échec scolaire et de transmettre le meilleur de la culture française » et se distinguent par leurs méthodes « à l’ancienne » : levée de drapeaux le matin, apprentissage de La Marseillaise, uniforme vert pour les garçons et violet pour les filles, corvées de vaisselle, vouvoiement de rigueur...

    #éducation #école #privatisation #écoles_alternatives #Espérance_Banlieues #laïcité #école_privée

  • The Super Wealthy Oxycontin Family Supports School Privatization With Tactics Similar to Those That Fueled the Opioid Epidemic | Alternet
    https://www.alternet.org/education/notorious-family-contributing-opioid-crisis-and-funding-elitist-charter-sc

    Keefe writes, “Purdue and other pharmaceutical companies have long funded ostensibly neutral nonprofit groups that advocate for pain patients.”

    The same influence techniques Purdue used to promote painkillers are now being used by Jonathan Sackler to expand charter schools.

    Jonathan Sackler, Arthur’s nephew, is a well-known name in the education reform movement. He founded the charter school advocacy group ConnCan, progenitor of the nationwide group 50CAN, of which he is a director. He is on the Board of Directors of the Achievement First charter school network. Until recently, Sackler served on the board of the New Schools Venture Fund, which invests in charter schools and advocates for their expansion. He was also on the board of the pro-charter advocacy group Students for Education Reform.

    The GAO report went on to quote the DEA as saying the Purdue’s use of branded promotional items in the marketing of OxyContin was “was unprecedented among schedule II opioids, and was an indicator of Purdue’s aggressive and inappropriate marketing of OxyContin.”

    The description of “lavish swag” will sound familiar to anyone who has witnessed one of the no-expenses-spared charter school rallies that are a specialty of Sackler-funded organizations like Families for Excellent schools. Then there is the dizzying array of astroturf front groups all created for the purpose of demanding more charter schools. Just in Connecticut, we’ve had the Coalition for Every Child, A Better Connecticut, Fight for Fairness CT, Excel Bridgeport, and the Real Reform Now Network. All of these groups ostensibly claim to be fighting for better public schools for all children. In reality, they have been lobbying to promote charter schools, often running afoul of ethics laws in the process.

    #Education #Ecole_privée #Opioides

  • Espérance Banlieues : un pan du voile se lève à Marseille (Paul Devin, Le Club de Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/070917/esperance-banlieues-un-pan-du-voile-se-leve-marseille

    Des parents ont témoigné de doutes sur les conditions de sécurité lorsqu’ils découvraient le modèle scout qui présidait à l’organisation des sorties. D’autres, au fur et à mesure de l’année, s’interrogeaient sur la réussite réelle de leurs enfants dans les apprentissages. Certains s’inquiétaient, alors qu’on les avait assurés de la neutralité religieuse de l’école, du prosélytisme catholique dont leur enfant faisait l’objet. Mais le couvercle se refermait vite quand la rhétorique du directeur s’employait à les rassurer et leur affirmait qu’il ne fallait pas gâcher la dernière chance de leur enfant.
    Une telle pression était généralement de nature à faire taire les inquiétudes.

    À Marseille, le couvercle n’est pas retombé : des parents ont porté plainte pour violences.

    Nulle école, privée ou publique n’est à l’abri des agissements violents d’un adulte. Le procureur a été saisi et retiendra ou non les faits de violence sur mineur. Dans l’attente, nous nous garderons de tout jugement sur les faits incriminés. Mais ces plaintes reposent à nouveau la question du contrôle des écoles privées hors contrat.
    En 2016, la volonté de renforcer ce contrôle avait entraîné une levée de bouclier. Des élus LR avaient saisi le Conseil Constitutionnel qui avait abrogé en janvier 2017 l’article 39 de la loi Égalité et citoyenneté considérant que les motifs de refus préalable d’ouverture d’une école privée hors contrat n’étaient pas suffisamment précisés.

    Source :
    – “Trois plaintes visent le directeur de l’école privée Ozanam” (MarsActu)
    https://marsactu.fr/trois-plaintes-visent-ecole-ozanam

    À noter :
    1. La Fondation “Espérance Banlieues” en dépit d’une pédagogie contestée et, au-delà, d’une idéologie contestable a eu de longs mois les honneurs des médias.
    2. Ce réseau est aussi celui de l’actuel Ministre de l’Éducation Nationale.

    Sources :
    – “« Espérance banlieues » : mais où sont passés les élèves ?” (B. Girard, Club Médiapart)
    https://blogs.mediapart.fr/b-girard/blog/070217/esperance-banlieues-mais-ou-sont-passes-les-eleves
    – “Les écoles « Espérance banlieues » : médiatiques, traditionalistes et ultra-libérales...” (Grégory Chambat, Questions de classes)
    http://www.questionsdeclasses.org/reac/?Les-ecoles-Esperance-banlieues
    – “Jean-Michel Blanquer : « Il ne faut pas opposer le public et le privé »” (Fondation Espérance Banlieues)
    http://www.esperancebanlieues.org/jean-michel-blanquer-ne-faut-opposer-public-prive

    #éducation #école #violences #pédagogie_noire #fondation_espérance_banlieues #école_hors_contrat #école_privée #traditionalistes

  • La ségrégation sociale s’est accentuée dans l’école privée, selon l’Éducation nationale (La Croix)
    http://www.la-croix.com/Famille/Education/La-segregation-sociale-s-est-accentuee-dans-l-ecole-privee-selon-l-Educati

    Dans le public, un collège sur deux accueille plus de 43,2 % d’élèves issus de milieu défavorisés, tandis que seul un établissement privé sur dix en fait autant.
    […]
    Mais si l’on s’intéresse à l’évolution dans le temps, on se rend compte tout de même qu’entre 2003 et 2015, la ségrégation parmi les collèges publics a diminué, tandis que les écarts de composition sociale se sont accentués entre public et privé.

    #école #école_publique #école_privée #ségrégation_sociale #inégalités

    De moins en moins d’enfants défavorisés dans les collèges privés (Ouest France)
    http://www.ouest-france.fr/education/de-moins-en-moins-d-enfants-defavorises-dans-les-colleges-prives-452712

  • Najat Vallaud-Belkacem veut renforcer le contrôle sur l’enseignement #hors_contrat et à domicile
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090616/najat-vallaud-belkacem-veut-renforcer-le-controle-sur-lenseignement-hors-c

    Le ministère de l’Education nationale veut conditionner toute ouverture d’un établissement privé hors contrat à une autorisation préalable et mieux contrôler l’enseignement à domicile.

    #France #école_privée #éducation #enseignement_à_domicile #Najat_Vallaud_Belkacem

  • Mixité sociale à l’école, le match public-privé (La Croix)
    http://www.la-croix.com/Famille/Education/Mixite-sociale-a-l-ecole-le-match-public-prive-2016-05-09-1200758854

    En clair, s’il accueille globalement des élèves issus de milieux plus favorisés (avec une surreprésentation d’enfants de cadres, de chefs d’entreprise et de personnes exerçant une profession libérale), l’enseignement privé, très largement dominé par l’enseignement catholique, offre malgré tout un plus grand brassage social que le public. Celui-ci se caractérise plus souvent par des établissements scolarisant des enfants issus, dans une forte proportion, d’un même milieu, qu’il soit ou non défavorisé.

    Article intéressant en dépit du légendage peu clair des infographies. Il semble que le privé s’en tire bien surtout parce que le peu de familles modestes accueillies mélangées à leur public de référence (plutôt très aisé) suffit à assurer une mixité que le collège public (ses sectorisations et ses filières de tri) n’offre pas. Ce qui en dit long sur l’échec du service public.

    #éducation #collège #école_privée #mixité_sociale

    • L’école privée « bon élève » de la mixité sociale. De qui se moque-t-on ?
      http://www.slate.fr/story/117891/ecole-privee-mixite-moquerie

      Oui, c’est vrai. Bien sûr que c’est vrai. Pourquoi ? Parce que les familles évitent les écoles publiques, parce qu’elles ont peur du mélange social, parce que les établissements concentrent trop de difficultés, parce que la composition sociale du quartier mais aussi, MAIS AUSSI, le contournement de la carte scolaire font de certains collèges de véritable ghettos scolaire. Si l’école privée devient plus mixte socialement, c’est bien parce que dans certains quartiers, des familles même de milieux assez populaires l’évitent. De plus en plus.

  • Choisir une école : quelle colle ! (Télérama.fr)
    http://www.telerama.fr/radio/choisir-une-ecole-quelle-colle,136641.php

    Alors, publique ou privée ? En quatre épisodes, le dilemme d’une mère confrontée à un choix difficile pour ses deux filles.

    Y’a deux écoles (ARTE Radio)
    http://arteradio.com/serie/y_a_deux_ecoles

    #éducation #système_éducatif #école_privée #école_publique #stratégie

  • Les écoles « Espérance banlieues » : médiatiques, traditionalistes et ultra-libérales... (I) (L’École des réac-publicains - Questions de Classe(s))
    http://www.questionsdeclasses.org/reac/?Les-ecoles-Esperance-banlieues

    la fondation Espérance banlieues, très médiatique - et très lisse ! - vitrine d’un réseau traditionaliste et ultra-libérale, celui de la fondation pour l’École et de ses inspirateurs. Un réseau qui entend en finir avec le service public d’éducation au nom de la foi et/ou du libéralisme le plus radical...

    Avec le soutien du Figaro :
    – 13/09/2013 : “Cette étonnante école qui fait rêver en Seine-Saint-Denis”
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/09/13/01016-20130913ARTFIG00389-cette-etonnante-ecole-qui-vient-d-ouvrir-a-montfe
    – 31/12/2015 : “À l’école de la patrie”
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/12/31/01016-20151231ARTFIG00072-a-l-ecole-de-la-patrie.php

    #école #école_privée #patrie

    • L’école (privée) pour tous ? (Slate.fr)
      http://seenthis.net/messages/249579

      Certes l’enseignement de la République a aussi un beau slogan qui claque : liberté, égalité, fraternité, écrit au-dessus du portail. Dommage qu’il soit si difficile d’y croire. Le manque d’égalité pour les élèves, c’est justement ce que dénoncent des enseignants de l’éducation prioritaire comme ceux Villeneuve-Saint-Georges. La Cour des comptes et il y a encore peu de temps Vincent Peillon s’étonnaient du fait que les élèves parisiens coûtent 50% plus cher que ceux de l’académie de Créteil où se situe Alexandre-Dumas. Prenons les paris que Benoît Hamon ne tarde pas à faire de même.

      Au vu de cette situation, il n’est pas étonnant que l’idée que l’alternative du privé finisse par être présentée comme un droit qui devrait être accessible à tous. Le droit à échapper à l’école publique ! A l’Education nationale de gérer des ghettos de plus en plus ségrégués...

    • Il y a beaucoup d’argent à se faire pour quelques uns, et c’est déja le cas.

      BUDGET 2016 Ministère de l’Education Nationale

      7 205 523 579 euros détournés pour le financement de l’enseignement privé 1er et 2nd degrés
       
      Dépenses de personnel, de fonctionnement et d’intervention : 7 174 423 975 € en 2015

      Environ 17 % des élèves (2 079 149 en 2014-2015) sont scolarisés dans l’enseignement privé sous contrat (13 % des élèves du premier degré et 21 % des élèves du second degré), au sein de 4 828 écoles et 2 919 établissements du second degré sous contrat.


      L’enseignement privé sous contrat regroupe essentiellement des établissements gérés par des associations régies par la loi de 1901 ; environ 95 % de ces établissements sont catholiques. Les autres sont soit confessionnels (juifs, protestants ou musulmans), soit laïques, soit des établissements d’enseignement des langues régionales ou des établissements d’enseignement adapté.

      L’Etat assurera en 2016 le paiement de la rémunération de 137 502 personnes physiques, les dépenses de formation initiale et continue des enseignants, les dépenses pédagogiques, le forfait d’externat (c’est-à-dire la subvention permettant de couvrir la dépense de rémunération de personnels non enseignants des classes du second degré sous contrat d’association), les emplois de vie scolaire pour l’accompagnement d’élèves handicapés ainsi que des aides directes aux élèves (bourses de collège et de lycée, fonds sociaux).

      En 2016, les crédits consacrés à la formation connaitront une augmentation de 24,9 millions d’euros (+20,7 %). Ce montant inclut une dotation supplémentaire de 4 millions d’euros destinée au financement du plan de formation exceptionnel au numérique, dans les mêmes conditions que celui mis en œuvre dans l’enseignement public du second degré.
      De plus, concernant l’enseignement privé du 1er degré, les communes sont tenues de prendre en charge leurs dépenses de fonctionnement dans les mêmes conditions que celles des classes correspondantes de l’enseignement public.

      CRÉDITS CONSACRÉS AU FONCTIONNEMENT DES LYCEES ET COLLEGES PRIVES
      _ (Forfait d’externat, dépenses pédagogiques, action culturelle…)
      660 807 586 € en 2016
       
      L’État participe, sous forme de subventions, aux dépenses de rémunération des personnels non enseignants afférentes à l’externat des collèges et des lycées d’enseignement privés sous contrat d’association. Le montant de cette participation correspond à la rémunération que l’État verse à ses personnels non enseignants affectés dans les collèges et les lycées publics, au seul titre de leurs activités liées à l’externat des collégiens et lycéens qui y sont scolarisés. Les personnels non enseignants pris en considération pour la détermination du montant du forfait d’externat sont les personnels de direction, d’éducation et de surveillance, les personnels administratifs, sociaux et de santé, ainsi que les personnels de laboratoire
      Il est prévu, en 2016, au titre de la part « personnels » du forfait d’externat que l’État verse 637 361 651 € aux établissements d’enseignement privés sous contrat (+ 9,8 millions par rapport à 2015). Ainsi, le coût moyen d’un élève du privé sera revalorisé par rapport à celui de la Loi de Finances 2015, à savoir
      523 € par élève du second degré, dont :
      512 € pour un collégien ;
      497 € pour un lycéen dans l’enseignement général et technologique ;
      647 € pour un lycéen dans l’enseignement professionnel.
       
      Les associations liées à l’enseignement privé et à son caractère confessionnel, ne sont pas oubliées : 410 000 € de subventions en 2016.
      La loi de finance 2016 prévoit également un abondement de 15,3 millions d’euros pour la prise en charge du renouvellement des manuels dans les collèges privés sous contrat.
      En complément du forfait versé par l’Etat pour le financement des personnels d’éducation, administratifs et d’encadrement des établissements privés, les collectivités territoriales (départements pour les collèges, régions pour les lycées) versent depuis le 1er janvier 2007 un forfait calculé en proportion du financement des personnels TOS (Techniques, Ouvriers et de Service) de l’enseignement public par les départements et régions. 
      Le département ou la région contribuent également au financement des dépenses pédagogiques des établissements privés : en collège, pour l’acquisition des manuels scolaires et des carnets de correspondance, pour l’équipement nécessaire aux technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) et pour les droits de reproduction ; en lycée, pour l’équipement nécessaire aux TICE et pour les droits de reproduction ; en lycée professionnel, pour la documentation pédagogique, l’équipement nécessaire aux TICE, les frais de stages et les droits de reproduction ; dans les classes post-baccalauréat, pour les frais de stages et les droits de reproduction.
       
      Enseignement post-baccalauréat en lycée :
      261 585 051 € en 2016
       
      Budget 2016 - Ministère de l’Agriculture
       
      574 291 502 euros détournés pour le financement de l’enseignement agricole privé
      Rémunérations des personnels contractuels de droit public des établissements privés du temps plein : 227 917 193 € ;
      Subventions aux établissements privés du temps plein : 126 811 905 €, et aux établissements privés du rythme approprié (alternance sous statut scolaire) : 215 642 500 € ;
      Subventions aux organisations fédératives représentant les établissements privés de l’enseignement technique agricole : 584 901 €, et aux organismes de formation : 3 335 003 €.

      Le montant d’autres crédits (aide sociale aux élèves, moyens communs à l’enseignement technique agricole, public et privé) au profit de la scolarisation dans l’enseignement agricole privé est difficile à déterminer car ils figurent dans des lignes budgétaires communes au public et au privé !
       
      Budget 2016 Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
      78 895 852 € détournés pour le financement de l’enseignement supérieur privé dit associatif
      23 880 820 € pour le financement des établissements privés supérieurs agricoles sous contrat

       
      L’enseignement supérieur privé associatif en bref 
      En bleu, les associations comportant des établissements catholiques ou d’inspiration catholique.
      L’enseignement supérieur privé associatif comptait en 2013 77 000 étudiants dans 59 établissements, rassemblés principalement au sein de quatre associations : 
      la FESIC, réseau de 28 grandes écoles d’ingénieurs et de management. 
      L’UGEI (Union des grandes écoles indépendantes) composée de 17 écoles d’ingénieurs et 8 écoles de commerce et de management 
      l’UDESCA (Union des établissements d’enseignement supérieur catholique) qui regroupe les cinq universités catholiques de France (Angers, Lille, Lyon, Paris, Toulouse) 
      l’UNFL (Union des nouvelles facultés libres) qui réunit la FACO (Faculté libre de droit, d’économie et de gestion), l’Institut Saint-Jean Paris/CEPHI, l’Ircom, I2M Caraïbes (Institut de management et de marketing supérieur de commerce des Caraïbes), l’IPC (facultés libres de philosophie et de psychologie), l’ICES (Institut catholique d’études supérieures) et l’ICR (Institut catholique de Rennes).

      Qui peut nier ces chiffres ? Mais ce ne sont que les chiffres nationaux.

      C’est pourquoi, la fédération nationale de la Libre Pensée engage chacune de ses fédérations départementales à établir pour cette année l’inventaire des fonds détournés au profit de l’enseignement confessionnel, à rendre public la totalité des sommes, à interpeller sur la base de ces chiffres les citoyens, la presse et les élus.
      2016 sera pour la fédération nationale de la Libre Pensée une année où nous ferons, à nouveau, comme en 1906, comme 2006, l’inventaire des biens de l’Eglise, prélevés sur les biens du peuple. Une année où nous ferons la démonstration qu’il faut en finir avec l’étranglement de l’école publique, où il faut :
      L’abrogation de la Loi Debré !
      Fonds publics à l’Ecole publique !
      Fonds privés à l’école privée ! *

  • Ca y est, j’ai retiré mon fils de l’école publique. Questionnement de longue date, et voilà c’est fait. Dans un premier temps, un sentiment de défaite, voir de culpabilité, mais là juste heureuse le voir rentrer avec la petite lumière dans les yeux, de l’entendre raconter des histoires d’aventure (ils correspondent avec un gars qui traverse l’atlantique en solo, ils travaillent avec un groupe d’indiens kogis-oui oui on est dans le Drôme hein), de raconter les choses qu’il a fabriqué avec ses mains, de le voir rentrer couvert de boue ! Je me dis que tous les enfants devraient avoir droit à ça. Et tous les profs aussi.

    Petit film sur Caminando, donc

    https://www.youtube.com/watch?v=qtN1rLvhtYE

  • L’école (privée) pour tous ? (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/85905/ecole-privee-pour-tous-alexandre-dumas-montfermeil

    Ce projet ressemble aussi beaucoup aux charter schools américaines. Des établissements expérimentaux conçus pour encourager la réussite scolaires dans les quartiers difficiles. Des écoles publiques qui fonctionnent sur des règles qui leur sont propres, recrutent leurs enseignants sur profil et proposent des alternatives pédagogiques.

    Elles sont très demandées par les familles, à tel point que les élèves sont parfois recrutés par tirage au sort. Hélas, les résultats en termes de « déségrégation » scolaire ne sont pas au rendez-vous. Un récent article de l’AFP nous apprenait qu’une étude venait de montrer que, dans l’Etat de New-York, l’expérience aboutit à former des #ghettos sociaux et raciaux encore plus fermés. D’après les chercheurs, en 2010, 73% de ces charter schools new-yorkaises comptaient moins de 1% d’élèves blancs et 90% moins de 10%.

    Enfin, si le projet Alexandre-Dumas semble encore isolé, voire anecdotique, ce qui peut laisser dubitatif, ce sont les moyens employés pour en faire parler.

    […]

    Certes l’enseignement de la République a aussi un beau slogan qui claque : liberté, égalité, fraternité, écrit au-dessus du portail. Dommage qu’il soit si difficile d’y croire […]. La Cour des comptes et il y a encore peu de temps Vincent Peillon s’étonnaient du fait que les élèves parisiens coûtent 50% plus cher que ceux de l’académie de Créteil où se situe Alexandre-Dumas. […]

    Au vu de cette situation, il n’est pas étonnant que l’idée que l’alternative du privé finisse par être présentée comme un droit qui devrait être accessible à tous. Le droit à échapper à l’école publique ! A l’Education nationale de gérer des ghettos de plus en plus ségrégués...

    #éducation #école_privée #éducation_prioritaire #échec_scolaire #charter_school #ségrégation #marketing

    • Concrètement, et comme je l’avais prévu, le réaménagement des horaires du primaire a conduit à privatiser du temps scolaire qui était public. Aucune dotation n’est arrivée pour les communes qui ont joué le jeu et embauché du monde pour les activités extrascolaires. Pour beaucoup d’autres, ces heures censées rompre avec les inégalités d’accès aux activités extrascolaires n’ont que les renforcer : accès payant et places limitées. Ceux qui ne peuvent payer restent en plan dans la cours de récré...

  • Les facs britanniques en mal de mixité sociale
    http://fr.myeurop.info/2013/06/17/les-facs-britanniques-en-mal-de-mixite-sociale-10246

    Quentin Bisson

    L’égalité des chances est un idéal très théorique dans le système scolaire britannique. Au sein des vingt meilleures universités du pays (Russell Group), la part des étudiants issus d’une école publique est en baisse.

    Si l’on en croit le classement Pearson/ the Economist des systèmes (...)

    #REVUE_DU_WEB #Société #Étudiants #Royaume-Uni #classement_des_universités #école_privée #école_publique #frais_d'inscription #milieu_défavorisé