• Essor de l’#enseignement_privé, asphyxie des #universités : l’Etat joue contre son camp

    Mathis d’Aquino, doctorant à Sciences Po Bordeaux, estime que les pouvoirs publics doivent cesser de financer l’offre d’enseignement supérieur privée et de placer les universités dans une situation financière intenable.

    La chronique de fin d’année 2024 sur les aides à l’embauche d’apprentis1 soulève des interrogations quant au financement de l’enseignement supérieur privé. Depuis la réforme de 2018 sur l’#apprentissage, le secteur privé lucratif du supérieur connaît une croissance exponentielle, portée par la création massive de #centres_de_formation_d’apprentis (#CFA), captant les fonds publics de l’apprentissage.

    Soutenues par un cadre législatif aussi libéral qu’obsolète, ces écoles jouissent d’une agilité déconcertante, là où les #universités_publiques subissent une #rigidité_structurelle. Le privé se déploie très vite, sur des niches sectorielles qui s’étendent du design jusqu’au droit.

    Mais ce « succès » repose sur une demande artificielle créée par des dispositifs marchands, et sur un soutien de l’État dont il est difficile de comprendre les justifications.

    Les #écoles_privées s’insèrent en effet dans un maquis informationnel, où l’#opacité devient une stratégie. La recherche empirique que j’ai menée à Bordeaux entre 2023 et 2024 révèle que familles et étudiants peinent à distinguer les degrés de reconnaissance d’une formation.

    Certaines écoles vendent comme « #diplôme_d’Etat » de simples titres #RNCP [#Répertoire_national_des_certifications_professionnelles, NDLR.], alors que ces derniers ne sont qu’une #certification par le ministère du Travail de l’adéquation entre la #formation et les #besoins_économiques à un instant T, sans contrôle de la qualité des enseignements délivrés.

    De même, les établissements privés jouent du halo terminologique qui entoure les noms des diplômes, comme « Bachelor » (terme non réglementé) ou « Mastère », jouant clairement sur l’ambiguïté avec le « Master » délivré par les universités publiques et reconnu, lui, par l’État. Malheureusement pour les étudiants qui peinent – légitimement – à s’y retrouver, un petit « e » en plus, ce sont de grandes opportunités en moins.

    Au-delà de cette #confusion délibérément entretenue, les stratégies de captation versent parfois dans la #publicité_mensongère. En 2023, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a mis en lumière l’usage illégal de mentions telles que « #licence » ou « #master », facilement observable dans les #salons_d’orientation et sur Internet.

    Ces salons eux-mêmes, prétendument conçus pour éclairer les familles, deviennent des vitrines biaisées où les écoles lucratives sont surreprésentées. Ils sont devenus un véritable maquis d’où les familles ressortent désorientées, ce qui est un comble.

    Discours trompeurs

    Il est d’autant plus difficile de s’y retrouver que les établissements privés développent un discours transformant leurs vices en vertus. L’absence d’un corps professoral permanent, remplacé par des intervenants qui font quelques tours et puis s’en vont, est ainsi valorisée comme une marque de #professionnalisation, masquant en réalité une incapacité à recruter et maintenir des enseignants qualifiés.

    Plus généralement, les écoles privées s’approprient le discours dominant sur « l’#employabilité » (relayé par les pouvoirs publics) en proposant des formations en #alternance rendues « gratuites » grâce aux #aides_publiques. Dans un contexte de réduction des aides à l’embauche d’apprentis, la contraction des offres de contrat d’apprentissage va rendre cette promesse de « gratuité » plus difficile à tenir, exigeant des étudiants et de leurs familles qu’ils redoublent de vigilance.

    De la même façon, l’argument du recrutement « hors #Parcoursup » masque leur incapacité à répondre aux critères de la plate-forme d’accès à l’enseignement supérieur, tout en jouant sur les peurs et imaginaires des étudiants. Mais aujourd’hui ces établissements créent des alternatives telles que #ParcoursPrivé, revendiquant un rôle d’#anti-Parcoursup, tout en mimant son modèle.

    Dépendance aux #subventions_publiques

    Dernier ingrédient pour assurer au privé un avenir radieux : l’injection de #subventions. La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de 2018 a conduit à une explosion du supérieur lucratif, en faisant sauter toutes les barrières à l’entrée dans la création d’une école, et en finançant le secteur privé via l’apprentissage.

    Ces écoles, qui derrière des noms rutilants sont souvent des Centres de Formation d’Apprentis (CFA), ne pourraient survivre sans ces aides publiques, qu’elles défendent naturellement avec une ardeur révélatrice. La « réussite » actuelle de la politique d’apprentissage ne dépend que des financements à guichet ouvert, alimentant des profits privés, à l’heure où les #universités sont, elles, assoiffées (d’aucuns diront volontairement ?).

    Une des solutions récemment avancées par les pouvoirs publics était de créer un #label attestant de la qualité des formations. Mais on ne dénombre déjà pas moins d’une trentaine de labels dans le supérieur ! Ce chaos normatif reporte sur les familles la responsabilité du tri, alors qu’elles sont déjà perdues dans cet univers saturé de certifications. L’État a la responsabilité de faire le ménage, y compris au sein des gros groupes (chez qui pantouflent par ailleurs certains architectes de la loi de 2018).

    Ce nettoyage est d’autant plus important qu’en parallèle, les universités publiques, en sous-financement chronique, envisagent de fermer des formations et des campus. Cette #asphyxie_budgétaire accélère la privatisation du supérieur et place l’État dans une position intenable de grand financier du privé et de grand désengagé du public.

    La privatisation de l’#enseignement_supérieur pose de graves questions de #démocratie, de contrôle et de qualité. Par son financement aveugle et sa passivité réglementaire, l’État soutient sur fonds publics un système qui finance des profits privés.

    À l’heure où les universités luttent pour leur survie, il est urgent que l’État reprenne la main : en régulant fermement, en surveillant les pratiques abusives et en soutenant et valorisant ses établissements publics, où la qualité de la formation et de la recherche est assurée.

    L’État doit défendre ses propres établissements, réguler le secteur privé bien au-delà de la simple apposition d’un label, et ne pas faire reposer sur des familles endettées, déçues et désemparées, la #responsabilité de choisir l’incertain.

    https://www.alternatives-economiques.fr/essor-prive-asphyxie-universites-letat-a-contre-emploi-lens/00113661
    #privatisation #ESR #enseignement_supérieur #France #financement #facs #université #régulation

  • Apprentissage dans le supérieur : une bombe à retardement ? - Universités 2024
    https://universites2024.fr/apprentissage-dans-le-superieur-une-bombe-a-retardement

    3 septembre 2024

    Les restrictions budgétaires attendues pour l’ESR peuvent en cacher une autre … plus importante ! Les 16 Mds€ de l’apprentissage dans le supérieur sont dans le collimateur de Bercy : les économies potentielles avec un changement des règles pourraient précipiter la faillite de nombreuses écoles privées, fragiliser le modèle économique des écoles de commerce. Et elles placeraient les universités et leurs 110 000 étudiants en apprentissage face un double défi : gérer une pression financière de plus, redéployer des formations et, scénario catastrophe, accueillir un nouveau flux d’étudiant(e)s par défaut et peu motivés par les filières traditionnelles. Le nouveau ministre devra faire face à un risque systémique, véritable bombe à retardement. Gouvernement, opérateurs et syndicats en sont-ils conscients ?

    #lol

    On te me fait un choc d’opportunisme, où on te me dit que l’alternance, c’est la voie royale, et on te me donne la moitié du salaire aux entreprises, et on te me finance le reste par la formation continue, et on te me dit qu’on va tout couper les budgets, et on te me fait comme si tout allait continuer de fonctionner comme par magie. On te me démontre 15 fois par jour qu’on te me constate que le covid a planté pour longtemps la cognition de tout le personnel politique de l’extrême centre d’extrême droite. La preuve, dès qu’ils parlent à la télé, ils te me causent en boucle de drogue et d’immigration, tout en omettant tout le reste, sauf peut-être le modèle social trop dispendieux et qu’il faut réformer, évidemment. Mais ça, c’est juste en second, quand un journaliste te me décide à les relancer, parfois.

  • Frais faramineux, personnalités grassement payées… Le juteux #business d’un pionnier de l’#enseignement_supérieur_privé

    Révélées à l’occasion de l’#affaire_Delevoye, les largesses passées de #Roger_Serre, fondateur du réseau d’#écoles_privées #IGS, font l’objet d’une #plainte contre X déposée par le nouveau directeur, #Stéphane_de_Miollis.

    Souvenez-vous, décembre 2019, l’affaire Jean-Paul Delevoye : le haut-commissaire à la réforme des retraites d’Emmanuel Macron a dû démissionner, avant d’être condamné à quatre mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende pour avoir omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique certaines rémunérations. Parmi elles, un contrat avec un groupe soudain mis en lumière : l’#Institut_de_gestion_sociale, ou IGS.

    Depuis lors, les soupçons pèsent sur ce poids lourd de l’#éducation_privée, réunissant dix écoles (de marketing, management, communication, etc.) aux acronymes abscons : #Esam, #Esin, #Imis, #Imsi, #Ffollozz… hormis la faussement select #American_Business_School_of_Paris. Trois campus, cinq centres de formation, le tout créé sous un statut associatif, financé à plus de 60 % par des #fonds_publics. Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières ont perquisitionné le siège de l’IGS et une plainte contre X a été déposée, le 2 mars 2023. Elle émane du nouveau directeur général exécutif d’IGS, Stéphane de Miollis, un ancien cadre d’Adecco, résolu à saisir la justice après avoir mis le nez dans les comptes et commandé un audit au prestigieux cabinet #August_Debouzy.

    « J’ai découvert des montages étonnants pour une fédération d’associations à but non lucratif : des factures de consultants, des notes de frais faramineuses, relate-t-il. Il fallait réagir pour nos enseignants, les 15 000 jeunes qu’on forme chaque année, ne pas se contenter de laver le linge sale en famille. » Dans son viseur, Roger Serre, 78 ans, le fondateur d’IGS, fils de traiteurs marseillais et ancien élève de l’#Essec_Business_School. Dès 1975, il fonde de nombreuses écoles, armé de son entregent et de ses amitiés politiques, notamment avec #Michel_Rocard. Doué pour décrocher les subventions et convaincre les entreprises (Bouygues, Lafarge, IBM… ), il flèche leur #taxe_d’apprentissage vers IGS.

    Appartements et bonnes bouteilles

    « Bienvenue dans le monde des possibles », avait-il comme slogan, insistant toujours sur son engagement associatif, social, humaniste. En réalité, Roger Serre n’a, semble-t-il, jamais oublié de servir ses intérêts. Il a créé, à l’ombre d’IGS, ses propres sociétés, grassement rémunérées pour des missions de communication et de publicité dans les journaux, les salons étudiants. L’une d’elles détient même la propriété des marques des écoles, ce qui les contraint chaque année à reverser des droits pour pouvoir utiliser leur propre nom. Le businessman de l’apprentissage a en parallèle bâti un autre groupe d’écoles, aux initiales quasi similaires, #ISC, dont il est actionnaire. La plainte, aujourd’hui révélée par Libération, pointe un « détournement des ressources du groupe IGS au bénéfice de Roger Serre et de ses proches ». Elle détaille notamment des notes de taxis princières (près de 80 000 euros en 2021), des billets de train ou d’avion, ainsi que la location d’un appartement pour sa fille près des Champs-Elysées. Le fondateur aurait aussi eu l’habitude d’offrir de bonnes bouteilles – de 500 euros à plus de 1 700 euros chaque année et par récipiendaire – à des élus, parlementaires, édiles (Anne Hidalgo en tête), ou collaborateurs de ministres…

    La plainte relève enfin l’embauche de « personnes politiquement exposées » : #Jean-Paul_Delevoye aurait ainsi été rémunéré, sans « trace de travail effectif évidente », à hauteur de 8 250 euros par mois en 2017, et de 6 925 euros en 2018, pour quarante-deux jours de travail. L’ancien ministre était logé dans un appartement de 66 m², près du parc Monceau, alors même qu’il était encore Haut-commissaire à la réforme des retraites. Aujourd’hui retiré de la vie publique, et récemment destitué de la Légion d’honneur, Delevoye plaide l’erreur : « J’aurais dû démissionner quand j’ai été nommé, mais j’ai vraiment bien travaillé avec Roger Serre, longtemps bénévolement d’ailleurs, pour éveiller les futurs managers aux humanités et à la culture. »

    « Couteau dans le dos »

    Autre ami du fondateur, #Jean-Paul_Huchon, ancien président socialiste de la région Ile-de-France. Le haut fonctionnaire a été employé dès la fin de son mandat, après l’embauche de son épouse, recrutée quant à elle comme « chargée de mission stratégie insertion », 1 500 euros par mois, pour deux jours de travail hebdomadaires. Selon l’audit, l’ex-cacique du PS a pu percevoir jusqu’à 122 294 euros en 2018. La seule trace apparemment retrouvée de son travail est un cours de vingt et une heures donné dans une école de management sur… le rock’n’roll. « C’était bien plus, deux à trois fois par semaine, et des cours très pointus, où je passais des vidéos, des bandes-son », se défend Huchon, en apprenant la plainte.

    « Jean-Paul est un spécialiste mondial », assure Roger Serre lors d’une rencontre début juillet, avec ses avocats. L’octogénaire, tout chic, pochette en soie bleue assortie à ses yeux, ne comprend manifestement pas la tempête juridique qui le guette. Il détaille, lèvres madrées, la construction d’IGS : « Toute ma vie ». Un actif immobilier de 200 millions d’euros laissé au groupe, qui lui valut de figurer – à tort, prétend-il – dans le classement des cent plus grandes fortunes de France.

    Il savoure les réseaux sans cesse retissés, jusqu’au secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, approché en tant qu’ancien de l’Essec. Son sésame pour rencontrer le Président. « J’ai essayé de convaincre Macron de ne pas nationaliser la taxe d’apprentissage, en vain… » Roger Serre s’étonne que son groupe pâtisse tant de l’affaire Delevoye, « une petite négligence de Jean-Paul ». Il admet ne pas être un « champion de la gestion », jure que le redressement fiscal d’IGS sera léger. Et s’indigne que son successeur lui plante aujourd’hui un « couteau dans le dos », alors qu’il l’a désigné, après avoir lâché les rênes, en échange d’un contrat de consultant en stratégie de 50 000 euros par mois. « Pourquoi cherche-t-on aujourd’hui à m’abattre ? A qui profite le crime ? » interroge le fondateur, en pointant la « #financiarisation_de_l’éducation » avec des géants détenus par des fonds d’investissement qui ont sans doute repéré IGS, et son chiffre d’affaires de plus de 130 millions d’euros. « Les vautours rôdent », s’essouffle-t-il. En attendant, ce sont les juges qui l’attendent au tournant.

    https://connexion.liberation.fr/autorefresh?referer=https%3a%2f%2fwww.liberation.fr%2fsociete%2
    #ESR #enseignement_supérieur #privatisation #université #France #financiarisation #justice

  • Les mamans les plus puissantes d’Amérique | Kiera Butler
    https://cabrioles.substack.com/p/les-mamans-les-plus-puissantes-damerique

    Leur croisade contre l’éducation publique n’est qu’un début.

    Que feront donc les Moms for Liberty si elles prennent le contrôle des conseils scolaires ? Elles promettent des choses claires, comme lutter contre et les mesures de prévention sanitaire (masques et vaccins) et faire pression sur les bibliothèques scolaires pour qu’elles retirent les livres qu’elles jugent obscènes. Elles veulent supprimer les enseignements sur le racisme systémique, les livres adaptés aux LGBTI, les aménagements pour les étudiant·es transgenres. Mais, si vous écoutez attentivement, vous pourrez entendre des allusions à un objectif bien plus radical : liquider les écoles publiques.

    Kiera Butler est rédactrice en chef chez Mother Jones. Elle couvre les sujets santé, alimentation et environnement. Elle supervise aussi les reportages sur les pandémies. Kiera a contribué au lancement et à la co-animation du podcast MoJo’s food politics, Bite. Elle est l’autrice du livre Raise : What 4-H Teaches 7 Million Kids- and How Its Lessons Could Change Food and Farming Forever (University of California Press).

    Fondé en 1976, Mother Jones https://www.motherjones.com est un organe d’informations et d’investigation indépendant à but non lucratif financé par ses lecteurs. Récompensé par ses pairs comme Magazine de l’année, Mother Jones aborde les grands thèmes de l’époque, de la politique à la justice pénale et raciale, en passant par l’éducation, le changement climatique et l’alimentation/agriculture. Mother Jones c’est aussi le nom sous lequel est connue la militante activiste Mary G. Harris Jones fondatrice des Industrial Workers of the World
     

    [Note de Cabrioles] En cette rentrée scolaire 2022 nous vous proposons en collaboration avec l’indispensable Action Antifouchiste - qui mène un précieux travail de veille à propos des réseaux conspiracistes anti-prévention - la traduction de cette enquête sur les Moms for Liberty qui semblent être l’une des principales sources d’inspiration du groupe français les Mamans Louves, un des satellites du réseau antisémite de désinformation médicale Réinfocovid.

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    C’est la première journée complète du sommet national inaugural des « Moms for Liberty, Joyful Warriors », et 500 de ces joyeuses guerrières écoutent attentivement le discours d’ouverture du gouverneur de Floride, Ron DeSantis. La grande salle de bal du Tampa Marriott est bondée. Autour des tables, les « Mamas for DeSantis » agitent des pancartes et portent des T-shirts aux slogans explicites : « Je ne coparente pas avec le gouvernement », « Arrêtez l’endoctrinement Woke ». Elles se trémoussent et applaudissent lorsque DeSantis, qui envisage la course aux présidentielles en 2024, se vante d’avoir résisté au « gauchisme » de Disney ou encore lorsqu’il se réfère au président « gaffeur » Joe Biden.

    Les mamans ont été chauffées à blanc toute la matinée : la journée a débuté par une version « luxe » de l’hymne national additionné d’un couplet rarement chanté ajouté en 1986, sous les regards d’une Garde d’Honneur de quatre adolescents, drapeaux, sabres et fusils aux clairs. S’est ensuivi une prière faisant appel à Dieu dans la lutte contre le fléau du progressisme dans les écoles. Lorsque M. De Santis est finalement monté sur scène, trois dirigeantes de Moms for Liberty lui ont remis une épée bleu vif, ornée du logo du groupe. « C’est ce que les gladiateurs recevaient en récompense après avoir livré une longue et dure bataille pour la liberté », a déclaré la fondatrice du groupe, Tina Descovich. « C’est une distinction remise par l’ensemble des Moms for Liberty, pour tout ce que vous avez fait pour défendre les droits des parents. » Serrant l’épée dans ses bras, DeSantis a souri à la foule tandis que la presse, au fond de la salle de bal, les mitraillait de photos.


    Le gouverneur Ron DeSantis reçoit « The Liberty Sword » lors du sommet national Moms for Liberty à Tampa.

    « Les droits des parents », c’est le cri de ralliement de Moms for Liberty. Elles ne parlent cependant pas de tous les droits. Elles ne se préoccupent, par exemple, pas du droit d’un parent à garantir la sécurité de son enfant LGBTI à l’école, ou que son enfant immunodéprimé·e, soit protégé·e du Covid. C’est au contraire autour de préoccupations parentales résolument conservatrices et réactionnaires qu’elles ont engagés leur action. Elles veulent supprimer les enseignements sur le racisme systémique, les livres adaptés aux LGBTI, les aménagements pour les étudiant·es transgenres et les mesures de prévention sanitaire (masques et vaccins). Elles défendent aussi le deuxième amendement, celui-là même qui a permis les tueries dans les écoles américaines. Elles travaillent à la réalisation de ces objectifs avec une bonne humeur aussi inébranlable que factice, d’où le thème de la conférence : « Guerrières Joyeuses ». « Les gens veulent être entourés de personnes joyeuses », déclare une des organisatrices. « Ils ne veulent pas nécessairement être entourés de personnes en colère, qui crient, qui hurlent, sinon ça ne va pas se développer ».

    Moms for Liberty n’est pas le seul groupe de défense des droits des parents à s’être constitué ces dernières années dans la bataille pour l’hégémonie culturelle, mais c’est l’un des plus importants. L’organisation a été officiellement fondée début 2021. À peine 19 mois plus tard, elle compte plus de 100 000 membres dans quelque 200 groupes locaux répartis dans 38 États.

    Les positions extrêmes de ses partisan.es au sujet de l’éducation, avait déjà donné au mouvement une visibilité médiatique nationale. Récemment, dans le New Hampshire, une section locale a offert une récompense de 500 $ à quiconque surprendrait un·e enseignant·e qui parlerait à ses élèves de racisme systémique. L’année dernière, après que la fondatrice de Moms for Liberty, Tina Descovich, ait perdu sa course pour intégrer le conseil scolaire dans le comté de Brevard en Floride, son adversaire, Jennifer Jenkins, a rapporté que le groupe était à l’origine de manifestations menaçantes. « Nous venons vous chercher », « Pédophile », criait la foule rassemblée devant son domicile, rapporte un éditorial du Washington Post. « Nous arrivons comme un train en marche ! Nous allons vous faire demander grâce. Si vous pensiez que le 6 janvier [attaque du Capitole par les partisan·es de Trump Ndt] était terrible, attendez de voir ce qu’on vous réserve ! ».Une personne malveillante l’avait dénoncée au ministère de l’Enfance et de la Famille, affirmant à tort qu’elle avait abusé de sa fille de 5 ans. « S’il y a des divergences d’opinion sur ce qui est juste pour tous·tes les élèves, je serais ravi d’en discuter », a-t-elle écrit. « Mais j’ai aussi des droits, et cela inclut le droit d’être à l’abri du harcèlement et des agressions. » (La justice a nié l’implication de Moms for Liberty dans cette campagne de harcèlement. "Nous sommes des guerrières de la joie, et notre section n’a jamais été impliquée dans quoi que ce soit de ce genre", ont-t-elles déclaré).

    Le battage médiatique autour de Moms for Liberty tend souvent à les dépeindre comme des « cinglées », impossibles à prendre au sérieux. Mais, ce serait une erreur de sous-estimer leur pouvoir ou la possibilité qu’elles deviennent des actrices décisives dans les élections de mi-mandat. Si elle se présente comme une simple organisation populaire — une association peu structurée de mères partageant les mêmes idées et préoccupées par les tendances progressistes de l’éducation — parmi ses partisan·es, on compte pourtant des poids lourds du mouvement conservateur. D’influent·es stratèges républicain·es font partie de son équipe dirigeante, et d’importants Think Tank de droite leur apportent soutien financier et expertise.

    Toutes ces prouesses politiques conservatrices alimentent un objectif explicite : prendre le contrôle des School Board, les conseils scolaires. (...)

    [2020] Elles commencent alors à s’organiser, avec des ami·es et des voisin·es, ell·eux aussi indigné·es par les politiques de prévention sanitaire liée au Covid. Mais également par ce dont iels ont été témoins lors des cours en distanciel sur Zoom pendant le confinement. « Beaucoup ont été étonné·es de constater qu’au lieu d’apprendre à lire, à écrire et à compter, leurs enfants recevaient des leçons sur des sujets très controversés et d’un intérêt scolaire discutable », écrivent les deux fondatrices, dans une tribune publiée en novembre 2021, dans le Washington Post. (...)

    Si l’association Moms for Liberty est récente, les idées qui l’animent sont anciennes. C’est d’ailleurs une panique morale concernant le bien-être des #enfants qui est à l’origine des toutes premières théories conspirationnistes européennes, qui accusaient les Juifs d’assassiner les bébés chrétiens et de boire leur sang. Cette frénésie complotiste s’est à nouveau manifestée aux USA à partir des années 1950, lors du mouvement pour les droits civiques, lorsque des parents blanc·hes luttant contre la déségrégation ont affirmé que leurs filles seraient violées par des garçons noirs.

    [...]

    Ce n’est pas que les femmes soient plus crédules que les hommes, explique-t-elle. Ce sont plutôt les structures sociales sous-jacentes — celles qui font peser de manière disproportionnée la charge des enfants sur les mères — qui rendent les femmes vulnérables. Les pourvoyeur·euses de désinformation exploitent délibérément ces vulnérabilités. Les femmes ont la lourde charge de protéger les enfants contre tout danger — souvent sans congé familial payé, ni services de garde d’enfants abordables. La menace d’enlèvement et d’agression d’enfants, qui est au cœur des nombreuses théories complotistes qui circulent en ligne, laisse de nombreuses mères dans un état d’anxiété constante. Cette préoccupation obsessionnelle pour la sécurité des enfants, dans un monde rempli de prédateurs, peut constituer un terrain fertile à la propagation de la pensée conspirationniste. « Vous êtes à un moment très incertain de votre vie, dans la période d’incertitude incroyable que nous avons connue, et en plus, vous êtes isolée », dit Moran. Il est compréhensible que des femmes « aillent en ligne où il est trop facile de trouver, non seulement des informations erronées, mais également des communautés incroyables qui se construisent autour de ces narratifs

    #pour_le_bien_de_nos_enfants #Mother_Jones #Moms_for_Liberty #école #école_publique #écoles_sous_contrat #écoles_privées #néo-néo_cons #USA #hégémonie_culturelle #conseils_scolaires #wokisme #conpirationnisme #complotisme #racisme #extrême_droite #QAnon #hétérosexualité

  • Délibération / avis de la #Haute_Autorité_pour_la_transparence_de_la_vie_publique sur #Frédérique_Vidal

    n° 2022-247

    –-> La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique est notamment chargée d’assurer la transparence des intérêts et de contrôler la déontologie de certains élus et fonctionnaires, en particulier à l’occasion de leur reconversion. Les avis présentant un intérêt particulier sont publiés, in extenso ou par voie de résumés, sur cette page.

    https://www.hatvp.fr/consulter-les-deliberations-et-avis

    L’ex-ministre Frédérique Vidal voulait se reconvertir chez Skema Business School. Raté. La @HATVP bloque le projet. La ministre avait notamment augmenté de 20% la subvention 2021 accordée à l’école de commerce, relève la Haute autorité.

    https://twitter.com/DenisCosnard/status/1555239833064378368

    #Skema_Business_School #Skema #Vidal #ESR #reconversion #enseignement_supérieur #écoles_privées #école_privée #ministre #école_de_commerce

  • Le Parlement privatise la #formation des #vétérinaires sur fond de #conflit_d’intérêts

    L’Assemblée nationale devrait entériner mardi la possibilité pour des #écoles_privées de former les futurs vétérinaires. Une mesure décidée à la hâte, impulsée entre autres par #Sophie_Primas, une sénatrice LR dont les liens avec un groupe privé posent de sérieuses questions éthiques.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/161120/le-parlement-privatise-la-formation-des-veterinaires-sur-fond-de-conflit-d
    #macronisme #privatisation

  • L’Education nationale sous le choc - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/08/26/l-education-nationale-sous-le-choc_1797689?xtor=rss-450

    Mais depuis la fin du confinement, la tendance s’accélère. Partout en France, on a vu se développer en lieu et place des activités proposées en temps normal par les personnels de l’Education nationale des dispositifs « 2S2C » (sport-santé-culture-civisme) mis en œuvre par le secteur privé, pour les demi-journées où les enfants n’étaient pas accueillis à l’école. Autrement dit, ce sont des associations ou des entreprises qui ont proposé aux enfants des activités sportives, culturelles ou sanitaires, sur le temps scolaire avec le soutien des autorités, locales et nationales. Et voilà comment le secteur privé, sans autre contrôle que celui des communes, parvient à s’installer dans la grande maison républicaine de l’Education nationale. Dans le même esprit, les entreprises privées qui proposent des certifications en langues étrangères sont désormais rémunérées par l’Etat pour faire passer des tests de langue, devenus obligatoires par la loi. Merci Patron !

    Et ce n’est pas tout : la chaîne de grande distribution Auchan, en partenariat avec l’éditeur Hatier, a reçu cet été le label de l’Education nationale « vacances apprenantes », cette idée de génie du ministre Blanquer pour pallier les cours manqués pendant le confinement. Des cours de maths comme produit d’appel pour attirer les familles dans les centres commerciaux, il fallait y penser ! On attend avec impatience le partenariat avec McDo pour soulager les familles des repas de cantine pris à la maison.

  • L’essor mondial des #écoles_privées

    Depuis plusieurs décennies se met en place une #logique_de_marché dans le secteur de l’#éducation, et ce à l’échelle mondiale. Un #marché qui pèse désormais environ 6500 milliards de dollars ; de quoi faire rêver certains acteurs issus du secteur privé décidés à investir dans cette révolution...

    https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-emission-du-mardi-04-fevrier-2020
    #privatisation #école #business

    signalé par @nepthys

  • Ces entrepreneurs lyonnais au service de l’école de #Marion_Maréchal

    Passé le buzz de l’ouverture, l’#Issep, la nouvelle pépinière des cadres d’extrême-droite dirigée par la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, cherche toujours des financements... et des élèves. Une quarantaine d’entreprises lyonnaises ont déjà soutenu le projet.


    https://www.mediacites.fr/enquete/2018/11/21/ces-entrepreneurs-lyonnais-au-service-de-lecole-de-marion-marechal
    #Lyon #éducation (well....) #université (well...) #extrême_droite #France #étude_supérieure #privatisation #écoles_privées

  • A Marseille, les écoles juives veulent résister au « cercle vicieux de la peur »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250318/marseille-les-ecoles-juives-veulent-resister-au-cercle-vicieux-de-la-peur

    Créé en 2004, le groupe scolaire Bnei Elazar est installé dans une ancienne bastide. © LF Dans les écoles juives marseillaises, les militaires de l’opération « Sentinelle », présents en permanence depuis les #attentats 2015, sont repartis. Sans céder à la paranoïa, parents et enfants n’ont pas retrouvé leur « légèreté » d’avant.

    #France #Antisémitisme #écoles_privées

  • Les parents déchirés par l’école (Libération)
    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/17/les-parents-dechires-par-l-ecole_1623163

    « Je ne veux pas sacrifier mon enfant à mes idéaux ! » L’entrée en sixième sonne souvent comme un défi pour les familles installées dans les quartiers mélangés. Entre convictions solidaires et souci de protéger sa fille ou son fils, le choix prend des allures de dilemme intime.

    Personne n’a envie d’être généreux tout seul. Des associations de parents, comme, à Paris, Apprendre ensemble, tentent de faire entendre d’autres arguments : faire l’expérience d’une école diverse et moins déconnectée des réalités sociales peut être un atout, bien plus tard, sur le marché du travail. Si les familles jouent le jeu toutes ensemble, personne n’est perdant : une façon de résoudre le fameux dilemme du prisonnier.

    #éducation #école #territoires #gentrification #inégalités #école_publique #écoles_privées #mixité_sociale

  • Plus de 65.000 élèves français sont scolarisés dans une école alternative (Europe 1)
    http://www.europe1.fr/societe/plus-de-65000-eleves-francais-sont-scolarises-dans-une-ecole-alternative-337

    Il existe actuellement 605 écoles primaires et 563 collèges/lycées hors contrat, selon des chiffres du ministère de l’Education nationale […]. Au total, 61.515 élèves français étaient scolarisés cette année dans ces écoles dites « alternatives », contre 56.000 l’an dernier. « Il se crée une centaine de structures par an depuis trois ans » […].

    Les établissements et associations privées hors contrat ne bénéficient d’aucune aide de l’Etat, mais ils sont libres d’enseigner comme ils le veulent. Seule obligation : à 16 ans, leurs élèves doivent avoir le même niveau […] que les autres.

    […] 93 de ces établissements alternatifs créés en 2016 (soit 43% des créations) sont des écoles « Montessori » […]. 29% des écoles créées développent des pédagogies alternatives du même type, à l’instar des écoles « Freinet » ou « Steiner-Waldorf ». Seules 28% des créations concernent des écoles de type « confessionnel » (catholiques, juives et musulmanes) ou spécialisées, comme le réseau Espérance banlieue.

    Aujourd’hui, il suffit, pour ouvrir une école primaire privée par exemple, d’être bachelier, âgé d’au moins 21 ans, de disposer de locaux et de faire une déclaration en mairie. La municipalité et l’Etat peuvent ensuite effectuer des contrôles a posteriori pour vérifier que l’école respecte ses engagements en matière de formation des élèves.

    Pédagogies alternatives : à la recherche d’une autre école (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/pedagogies-alternatives-a-la-recherche-d-une-autre-ecole-30-06-2017-70993

    #éducation #pédagogies_alternatives #écoles_différentes #écoles_hors_contrat #écoles_privées

    Le débat : les établissements alternatifs sont-ils un gage de réussite pour les élèves ? (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/le-debat-les-etablissements-alternatifs-sont-ils-un-gage-de-reussite-pour

    Les méthodes d’éducation alternatives et les établissements qui les transmettent se multiplient en France. Sont-elles pour autant une assurance de réussite pour les enfants qui les suivent ? Débat avec deux experts de l’éducation.
    […]
    Oui, pour Marie-Hélène Place : « Je crois que le système de Jules Ferry ne correspond plus aux attentes d’aujourd’hui. Il avait été conçu pour répondre à des besoins économiques, former des jeunes à des métiers, avec un professeur qui détient la connaissance et la transmet aux élèves. Beaucoup de pédagogies alternatives proposent plutôt d’accompagner l’enfant dans ce qu’il est, pour accéder à l’autonomie, la connaissance, la culture. Tous les enfants ont besoin d’être respectés dans ce qu’ils sont. Quand on est heureux de faire ce qu’on fait, on est plus concentré et on va beaucoup plus loin. »
    Non, pour Didier Pleux : « Ce que proposent la plupart de ces établissements hors contrat n’a rien de nouveau. C’est même souvent de la poudre aux yeux. Et si l’on prend l’exemple de la pédagogie Montessori, il faut savoir qu’elle a déjà été intégrée en partie à l’enseignement public, essentiellement dans les classes de maternelle. […] Nous parlons quand même d’une méthode qui date de 1906, créée pour des enfants déshérités de Rome, abusés, battus, malmenés. Même s’il y a dans cette pédagogie de bonnes choses, elle peut s’avérer inadaptée. A l’heure où les enfants que l’on voit passer dans nos cabinets ont surtout des problèmes avec la discipline, l’encadrement, la contrainte, il est par exemple curieux de leur proposer un modèle horizontal, dans lequel ils peuvent à peu près tout choisir. […] De mon point de vue, c’est un schéma qui convient essentiellement aux enfants très anxieux, de milieux défavorisés. Tout le contraire en fait de la plupart des élèves que l’on retrouve dans ces établissements. Derrière tout cela, il y a évidemment un juteux business […].

    Pédagogie alternative : « Donner aux enfants la joie d’apprendre », selon un papa (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/pedagogie-alternative-donner-aux-enfants-la-joie-d-apprendre-selon-un-pap

    Sur son site, l’école précise admettre les enfants « de toute couleur, nationalité et origine ethnique ». Elle est pourtant loin d’être accessible à tous. La scolarité est facturée entre 8 300 euros et 12 500 euros par an, selon l’âge.
    […]
    Tout est à la carte : chacun fait à peu près ce qu’il veut quand il le veut, en utilisant le matériel conçu par Maria Montessori au siècle dernier : du célèbre boulier pour apprendre à compter aux « lettres rugueuses » — en papier de verre collées sur des planchettes — pour découvrir la lecture.
    […]
    Enfants regroupés par tranches d’âge (2-3 ans, 3-6 ans et 6-9 ans), absence de notes, emplois du temps souples... Les différences avec l’enseignement classique sont multiples. Au point que Delphine appréhende le retour de son fils à une scolarité classique (en CM2).

    #témoignage #Montessori

    Une première école alternative ouvre ses portes dans le Gers (Le Journal du Gers)
    https://lejournaldugers.fr/article/22166-une-premiere-ecole-alternative-ouvre-ses-portes-dans-le-gers

    #territoires #ruralité

    Ces écoles survendent des "recettes" mais qu’en est-il des principes pointés par les recherches ?
    https://seenthis.net/messages/672299

  • L’école rentre en Bourse, la Suède en ébullition, Dernière

    http://www.lesechos.fr/journal20160601/lec1_derniere/021982853846-lecole-rentre-en-bourse-la-suede-en-ebullition-2002814.php

    Un système d’écoles privées financées en quasi-totalité par l’argent public, ce n’est pas banal. Et cela fait régulièrement débat en Suède, où cette particularité existe depuis les années 1990, sans que la classe politique ne s’entende pour revenir dessus.

    Actuellement, un établissement scolaire sur quatre est privé (si l’on inclut les crèches), et un sur trois dans le secondaire. Mais lorsque le groupe exploitant le plus grand nombre de ces établissements, AcadeMedia, est promis à la Bourse, les esprits s’échauffent.

    « Ce sont 60.000 enfants et adolescents qui seront à vendre en Bourse ! » a clamé le Premier ministre, le social-démocrate Stefan Löfven, lors d’un débat télévisé dimanche soir. Deux jours plus tôt, AcadeMedia faisait savoir que son propriétaire, la société de capitalrisque EQT, avait décidé d’introduire une minorité de son capital à la Bourse de la capitale suédoise (Stockholm Nasdaq). Le prospectus sera publié jeudi, en vue d’une première cotation le 15 juin. Au prix affiché de 4,30 euros l’action, AcadeMedia est évalué à environ 410 millions.

    #suède #école #éducation #écoles_privées

  • Private schools, painful secrets

    More than 200 victims. At least 90 legal claims. At least 67 private schools in New England. This is the story of hundreds of students sexually abused by staffers, and emerging from decades of silence today.

    http://www.bostonglobe.com/metro/2016/05/06/private-schools-painful-secrets/OaRI9PFpRnCTJxCzko5hkN/story.html?s_campaign=bostonglobe%3Asocialflow%3Afacebook
    #abus_sexuels #écoles_privées #viol #culture_du_viol #enfants #enfance
    via @daphne