• Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »

    Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.

    Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.

    Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).

    Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?

    Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.

    En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?

    « Israël mène une #guerre_totale à une population civile »

    Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.

    Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?

    La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.

    Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.

    L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».

    Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie

    Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.

    Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.

    Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?

    C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.

    Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.

    La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.

    « Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »

    À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.

    Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?

    Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.

    « Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »

    Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.

    Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?

    Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.

    https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
    #agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie

    • La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine

      Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.

      https://livres.bayard-editions.com/livres/66002-la-toile-carcerale-une-histoire-de-lenfermement-en-pal
      #livre

  • Quelles natures voulons-nous ?
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?1150-Quelles-natures-voulons-nous

    Chapitre « #Écologie de la restauration. Quelles natures voulons-nous ? » du #Livre « L’écologie est-elle encore scientifique ? » (2013, Quæ) de Christian Lévêque, pp. 89-101. En définitive, la restauration écologique, qui exige un effort soutenu de l’homme dans la gestion des perturbations et des équilibres, est le seul acte qui consacre à la fois scientifiquement et moralement notre engagement intelligent au service de la nature. Le laisser faire écologique, la croyance en un équilibre (...) #L'écologie_politique_contre_l'écologisme

    / Lévêque Ch. , Écologie, #Écologisme, #Scientisme, Livre, #Démocratie_directe, (...)

    #Lévêque_Ch._ #Science

  • How Pete Seeger Turned Green
    https://jacobin.com/2023/05/pete-seeger-environmentalism-hudson-river-sailing-activism

    J’ai perdu mon unique héro de jeunesse encore vivant quand Pete Seeger a chanté pendant la cérémonie d’inauguration du serial killer Barack Obama. J’étais écoeuré par le fait qu’une personne sincère, humaine et intelligente puisse seulement se rendre à un événement en honneur d’un futur chef des bandes armées que les impérialistes américains envoient piller le monde et détruire l’avenir des peuples.

    J’avais tort. J’aurais du me rappeller de ma première jeunesse quand je passais des soirées avec les GIs autour d’un feu de camp en chantant This Land Is Your Land et Take Me Home Country Roads . Le peuple des États Unis est tout compte fait naïf et enfantin y compris ses grandses figures culturelles de gauche.

    Cet article sur l’engagement de Pete Seeger pour la rivière Hudson me reconcilie un peu avec le pragmatisme de sa méthode.

    3.5.2023 by Jodie Childers - Styled “America’s tuning fork” by Studs Terkel, Pete Seeger (1919–2014) was known for his anthems of protest and his support for the labor struggle, civil rights, and the antiwar movement; yet arguably, his most innovative contribution to the American left was his environmental activism. Although this work spanned fifty years of his life, it has received the least amount of acknowledgment and recognition. Seeger’s environmental pivot emerged from a space of revolt in the aftermath of political persecution during the Second Red Scare. Denounced as “un-American” and pushed outside of mainstream media outlets during the 1950s and ’60s, he was forced to rethink how to enact social change from the political margins. Out of this experience of political suppression, Seeger launched a new kind of movement.

    Seeger’s decision to plead the First when he testified before the House Un-American Activities Committee (HUAC) in 1955 altered the trajectory of his life and career. While other unfriendly witnesses opted for the Fifth after the Hollywood Ten were cited for contempt in 1947, Seeger took a bold, principled approach — one advocated by Albert Einstein. Predictably, Seeger was also charged with contempt. After a seven-year battle over his case, which resulted in the dismissal of his charges, he remained barred from television and faced demonstrators at his concerts who branded him a subversive. Some venues simply barred him from performing. Even WQED, the public television station in Pittsburgh known for Mister Rogers’ Neighborhood, canceled Seeger’s gratis folk performance on a program for children called Dimple Depot because of the singer’s “Commie ties.”

    During this political and personal struggle, Seeger took up sailing only to encounter industrial toxins and “toilet waste” on the Hudson River. For Seeger, the pollution evoked John Kenneth Galbraith’s notion of “private affluence amid public squalor.” Two books also prompted an environmental revolution in his thinking. The first and most obvious one was Rachel Carson’s Silent Spring. The second, however, was a more idiosyncratic choice. In 1963, Vic Schwarz, fellow musician, artist, and history buff, loaned Seeger a copy of the book The Sloops of the Hudson, which featured images of the elegant single-masted wooden ships of a bygone era. This prompted an extraordinary, even preposterous idea: Could they resurrect one of these extinct vessels as an emblem for the nascent environmental struggle? By building a community boat for the people, Seeger hoped to reclaim the neglected river and the act of sailing itself, which had become a hobby for the rich, despite its ties to working-class labor history.

    In the years that followed, Seeger attempted to raise money for the Great Hudson Sloop Restoration project through grassroots benefit concerts. Musically, this green evolution corresponded with his album God Bless the Grass, which he released in 1966. Contending with resistance from some who ridiculed his idealism and even more who perceived him as a threat to national security, Seeger performed old folk standards alongside new songs about an earth in crisis, such as “My Dirty Stream.” He also told stories about the polluted Hudson and outlined the plans for the construction of the boat. Despite the benign character of this set list, he was stymied at every level. Three hundred protesters picketed his concert in Westbury, New York, in March of 1967 — a performance that had been called off the previous year and only rescheduled after a legal battle, which determined the cancellation unconstitutional. Later that month in Granville, New York, the American Legion organized a demonstration, but when Seeger arrived, they changed their course and instead opted to monitor the standing-room-only show from the back of the auditorium.

    When Seeger finally returned to television on a variety show hosted by the Smothers Brothers in September of 1967, CBS censored his performance of “Waist Deep in the Big Muddy.” In some towns, the rumors alone were enough to prompt nervous organizers to postpone or cancel Seeger’s benefits. In January of 1969, the Nyack Board of Education voted to bar him from performing at the high school auditorium because, as one concerned member explained, “I did some research on this man. I found he did some work for the Communist Party. He was affiliated with the Daily Worker.”

    Raising the money was not the only obstacle to the project. No Hudson River sloop survived the nineteenth century extant, so finding a marine architect willing to design an obsolete vessel also presented a challenge. Nevertheless, with his expertise, eye for detail, and artistic sensibility, Cyrus Hamlin took on the task using two sources: a plan from a maritime magazine and a detailed painting. Local legend Harvey Gamage of Maine directed the labor and construction of the vessel, optimistically christened the Clearwater. After they laid the keel in October of 1968, the donations increased. Seven months later, on May 17, 1969, in South Bristol, Maine, the 106-foot wooden sloop, as Hamlin recalled, “slid into the water” for its maiden voyage.

    “We had a wonderful singing crew,” Seeger reminisced upon the group he rallied together for the journey. This cross-section of sailors and musicians included countercultural Captain Allan Aunapu; civil rights activists Len Chandler, Jimmy Collier, and Frederick Douglass Kirkpatrick; first mate Gordon Bok; sea shanty performer Lou Killen; and a young Don MacLean. While American news outlets covered the quest to clean up the river, reports did not highlight how the ecological mission extended beyond water pollution to encompass civil rights and antiwar resistance. When the sloop arrived in New York, Chandler performed his powerful protest song “Turn Around, Miss Liberty” in front of the Statue of Liberty. In a 1969 CBC interview on the deck of the Clearwater, Seeger belted out the chorus from “Bring Them Home” and then lamented the censorship in the American media landscape: “I don’t know what a song can do. But there must be something in a song or they wouldn’t try to blacklist them off TV.”

    Singing and sailing along a river that Aunapu described as smelling “like diesel fuel,” the Sloop Singers stopped in the towns along the banks of the Hudson to perform concerts at every port. Collier remembered their daily life on the boat:

    The hole where we slept was tiny. We were feet to head, feet to head. . . . What you got from that was being a sailor was not a fun lifestyle . . . and there was no beer down there.

    Seeger recalled the resistance they faced: “They said these hippies will have this thing sunk or sold within a year.” Yet despite the difficulties of the labor for this group of musicians, who were not all used to sailing, the dedication to the cause kept them going. “We were fulfilling a mission, and whether it was popular or not or people embraced it, we didn’t care,” Collier recollected.

    Despite the opposition, the movement grew, albeit slowly. Five hundred welcomed the arrival of the boat in Croton-on-Hudson in July; an older man came to the river and offered Seeger a mango, which he shared with the crowd. Locals jumped on board and learned how to raise the sail. Seeger made progress in Nyack too; when he returned in August of 1969, the town that had banned him now welcomed him for a concert at Memorial Park.

    However, he faced controversy close to home in Kingston that September. One of his staunchest antagonists was Democrat and local politician John P. Heitzman, who would later become mayor of the city. This was not the first time Seeger faced resistance in the Hudson Valley. The 1949 Peekskill Riots, a racist anti-communist mob attack on Paul Robeson, Seeger, and other performers left a lifelong impression on Seeger, whose car was belted with stones, shattering the windows. Twenty years later, in an editorial in the Kingston Daily Freeman, an anonymous detractor demanded to know, “Is Pete Seeger interested in cleaning up the Hudson, or is he a modern Pied Piper using this cause as a front to spread an ideology that is contrary to our American way?”

    Seeger explained how he sustained the momentum in the face of such resistance:

    The wind may be blowing against you, but if you use your sails right you can sail into the wind, into the wind, into the wind and you make slow progress using the very power of the wind that is against you. This is a great analogy in life. If you can use the forces against you to push ahead, you’re winning.

    With its distinctive aesthetic and its singing sailors, the Clearwater became a symbol of the colossal battle against corporate greed, linking the fight for the Hudson with a national environmental movement on the rise. In 1970, the Clearwater sailed to Washington, DC, for the first Earth Day, and Seeger performed before Congress. In 1972, the Clean Water Act passed, despite Richard Nixon’s veto.

    Over the years, the boat became the center of an environmental awakening that fomented campaigns and creative projects along the river, linking the local and the global. In 1978, Toshi Seeger expanded the concept of the riverside concert and created a two-day event called the Great Hudson River Revival (also known as the Clearwater Festival). The decades that followed are filled with stories of people whose lives were changed by what became a political and artistic movement, from Dan Searles, a resident of Beacon who helped transform the dump at the Beacon rail station into what is now known as the Pete and Toshi Seeger Riverside Park, to countless crew members on the Clearwater like Andra Sramek, who gave their time and energy to steer the course of the ship over the years.

    Seeger’s goal was to prompt the formation of small sloop clubs in towns along the river, all with their own boats, managed by volunteers whose activism would be driven by local concerns. He had always dreamed the Clearwater would be surrounded by dozens of these sloops, and while several popped up in the early 1970s and ’80s, including the Woody Guthrie and the Sojourner Truth, the plan did not pan out as Seeger had anticipated. The Clearwater still sails and is now a nonprofit and a historical landmark with a pedagogical and social justice mission. The local Beacon Sloop Club maintains the sloop Woody Guthrie and its grassroots character, offering free sails five nights a week and sponsoring festivals throughout the year staffed entirely by volunteers. Until the end of their lives, both Toshi and Pete could be found down at the waterfront on the first Friday of every month at the Beacon Sloop Club’s Circle of Song.

    The questions that Pete Seeger began to pose in the 1960s and the radical solutions he devised throughout the last fifty years of his life are particularly relevant to the present moment. Although Seeger maintained a defiant posture of resistance his entire life, he simultaneously channeled this creative energy of dissent into world-building as he and Toshi Seeger crafted and sustained a participatory, collectivist, and future-oriented eco-movement, devising imaginative arts-based environmental projects that carried forward the utopian spirit of the ’60s into the twenty-first century.

    As a new ecological crisis looms, the earnestness of Seeger’s response to the destruction of the natural environment is instructive. His unflinching belief that collective human action is capable of transforming the world offers an antidote to contemporary political nihilism, and a fusion of the joy of artistic expression and political participation. As we confront industrial crises in America’s waterways once again, perhaps now is the time to consider building upon Seeger’s unrealized dream, reclaiming the rivers in our country, from the Potomac to the Ohio, the Mississippi to the Cuyahoga. As Seeger proclaimed in 1969, “If there’s hope for the human race, there’s hope for the Hudson.”

    A propos de John Denver
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/John_Denver

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/This_Land_Is_Your_Land
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/This_Land_Is_Your_Land

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Take_Me_Home,_Country_Roads

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/American_Pie_(song)

    #USA #gauche #écologisme #socialisme #musique

  • Le paysan impossible - Yannick Ogor - Organisation Communiste Libertaire
    https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3107

    Ce que j’ai vécu en Bretagne, en étant à la fois salarié de la Confédération et, après, en tant que paysan, c’est la manière dont la mise en place de la gestion par les normes sanitaires et environnementales a, en quelques années, éliminé tous les petits paysans, en particulier en production avicole et porcine et, dans des petites structures de moins de 100 truies. A partir des années 80, tous ces éleveurs ont disparu, car ces mises aux normes étaient extrêmement coûteuses ; malgré les subventions, il restait un reliquat que la plupart ont considéré comme inassumable et ils ont donc arrêté. Les seuls qui sont restés se sont partagé le magot des subventions. Aujourd’hui, les élevages de cochons comportent au moins 500 truies et sont tous des usines entièrement subventionnées par l’Etat, si accompagnées d’arguments environnementaux. Ce qui a conduit leurs propriétaires à bénéficier de nouvelles subventions (arrivées depuis les années 2000) à la transition énergétique. Ainsi ces usines-là sont non seulement censées être aux normes environnementales par rapport aux excédents de lisier et d’azote mais encore elles sont à la « pointe de la transition énergétique », ayant à peu près toutes installé des panneaux solaires sur leurs toits, des éoliennes dans leurs champs ou, mieux encore, des méthaniseurs pour faire de l’énergie avec la merde de cochon. Tout cela généreusement accompagné donc de subventions publiques. Des milliards dilapidés pour conforter le modèle industriel.
    Il est affligeant de voir à quel point l’écologisme est le moteur décisif de la modernisation aujourd’hui et comment il n’y a plus de réaction véritable en face.

    #agriculture #écologisme #paysans

  • Enquête sur l’écofascisme : comment l’extrême droite veut récupérer l’écologie
    https://reporterre.net/Enquete-sur-l-ecofascisme-comment-l-extreme-droite-veut-recuperer-l-ecol

    En 2016, un des pontes du survivalisme, Piero San Giorgio, déclarait que la véritable nature des Européens, « c’est d’être un Waffen SS, un lansquenet, un conquistador... ». Il ajoutait qu’« on fait en sorte que des gens qui n’auraient pas dû exister existent... on sauve les malades, les handicapés... c’est très bien, ça donne bonne conscience, mais c’est pas comme ça qu’on construit une civilisation, c’est comme ça qu’on la détruit ».

    Son livre Survivre à l’effondrement économique s’est très largement vendu et a été traduit en dix langues. Dans ses ouvrages, il théorise le concept de « base autonome durable » (BAD) comme moyen de survie. Selon lui, il faut acquérir des propriétés dans des zones rurales afin d’y établir des bases retranchées autosuffisantes tant au niveau alimentaire qu’énergétique, avec de quoi tenir une période difficile, pour participer à une guerre civile qu’il juge inéluctable.

    Piero San Giorgio organise avec le fasciste Alain Soral et son association Égalité et Réconciliation des stages de survie dans le sud de la France près de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Il a aussi assuré la promotion d’articles de survivalisme sur le site de commerce en ligne Prenons le maquis d’Alain Soral, dont il a été partenaire et actionnaire. Une affaire florissante. Alain Soral lui-même s’est installé à la campagne. Il a acheté à Ternant, dans la Nièvre, une ferme au lieu-dit La Souche. À l’extrême droite, plusieurs militants ont fait le choix d’un retour à la terre ou, du moins, d’une vie loin des métropoles. Ce repli à la campagne est vu comme une première étape, avant de repartir à la reconquête du territoire.

    #écofascisme

    • il me semble indispensable de rappeler que Reporterre contribue à sa façon au brouillage et à la confusion, en distillant depuis sa création des thèses conspis.

      je relève ici, sans confiance exagérée dans cette source
      http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=12&t=9487

      - Le micro-parti fascisant La Dissidence et son leader Vincent Vauclin : reporterre.net/spip.php ?article2201
      – Etienne Chouard, à deux reprises (dont une des toutes premières interviews du site) : reporterre.net/spip.php ?article15 reporterre.net/spip.php ?article1651
      – ReOpen911 : reporterre.net/spip.php ?page=recherche&recherche=reopen
      – Michel Collon et ses amis : reporterre.net/spip.php ?page=recherche&recherche=collon
      – Le site rouge-brun Le Grand Soir, encore très récemment : reporterre.net/spip.php ?page=recherche&recherche=legrandsoir
      – Le complotiste Thierry Meyssan, qu’on ne présente plus : reporterre.net/spip.php ?article130
      – Une large collection d’indinaiseries : reporterre.net/spip.php ?page=recherche&recherche=indign%C3%A9s
      – Des leçons de morale productiviste de François Ruffin, tenancier de Fakir et qui promeut dans son journal la revue rouge-brune Bastille-République-Nations ou dans le dernier film de Pierre Carles les thèses de Jacques Cheminade ou de Nicolas Dupont-Aignan : reporterre.net/spip.php ?article2836
      – Des « analyses » complotistes sur le virus H1N1, la pire étant sans doute celle fournie par le climato-sceptique (sur un site écolo, bravo...) américain Frederick William Engdahl, collaborateur de Russia Today mais aussi de la revue d’extrême droite italienne Eurasia, analyse que Reporterre a été copier sur le site Oulala.net de René Balme et sur Mondialisation.ca de Michel Chossudowsky : reporterre.net/spip.php ?article549
      – Une promotion du numéro d’octobre 2012 de la revue pourtant d’ordinaire plus regardante Silence !, dans lequel on trouve une interview du compagnon de route des négationnistes Jean Bricmont, qui se voit donc par ricochet promu sur Reporterre : reporterre.net/spip.php ?article3282
      – etc.

      d’autre part un site ReOpen911 écrit

      Hervé Kempf a donné la parole à des membres de l’association sur Reporterre, « le quotidien de l’écologie »

      Reporterre semble avoir supprimé des pages. par exemple si je cherche « 911 », j’obtiens au mieux un honorable « Notre Dame des Landes : le mystère des 911 millions ». peut-être est-ce un retour à davantage de logique ? cela aurait pu faire l’objet dune article. je ne cherche pas davantage. cela relève sous cette forme d’une suspicion dont je n’apporte pas des preuves, sorry.

      mais il y a ce témoignage de Cabrioles que j’estime digne de confiance
      https://twitter.com/CabriolesDouze/status/1437096521670045696

      On demande, parcequ’à la Fête du Vent, Célia Izoard [de Reporterre] nous a parlé positivement des désinformateurs patentés Christian Vélot et Laurent Mucchieli, tout en nous soufflant qu’on ne pouvait plus parler de tout

      ça pue. Kempf a le droit d’apprendre, si ce n’est que ça. qu’ils balayent et aèrent chez eux, ce serait écolo.

      lire les MMS ne se fait pas sans préventions diverses, sinon, ce serait ballot. je pense qu’il faut qu’il en soit de même avec Reporterre, dans un registre tout à fait honteux.

      l’analogie avec le rapport de corruptions intellectuelles et politiques complémentaires pharma / vendeurs de santé par la nature et l’esprit (cf divers sens récents) peut aider.

      #Reporterre

    • Il est vrai que Gaspard d’Allens, l’auteur de

      et de Les Néo-Paysans et Bure, la bataille du nucléaire est un Confusionniste-Covidonégationniste, Complotiste et Conspirationniste bien connu ! :p
      #Gaspard-d’Allens

      Pour revenir à son enquête sur l’écofascisme :

      Cette vision correspond à ce que le philosophe Malcom Ferdinand désigne sous le nom « d’écologie de l’arche de Noé ». Par écofascisme, il faudrait entendre une politique désireuse de préserver les conditions de vie sur Terre, mais au profit exclusif d’une minorité, blanche de surcroît.

      « Embarquer sur l’arche de Noé, c’est d’abord acter d’un point de vue singulier, d’un ensemble de limites tant dans la charge que peut supporter la Terre que dans la capacité de son navire. Monter sur l’arche de Noé, c’est quitter la Terre et se protéger derrière un mur de colère. C’est adopter la survie de certains humains et non humains et légitimer le recours à la sélection violente de l’embarquement », écrivait le chercheur dans son livre Une écologie décoloniale .

    • Je ne trouve pas que l’extrême droite « récupère » l’écologie. Comme l’article l’évoque rapidement, il y a des racines (si je puis dire) écologistes assez profondes au sein de l’extrême droite. Bien entendu ce n’est pas l’écologie que je défends. Je pense que les écologistes de gauche ont tout intérêt à comprendre cette écologie d’extrême droite pour justement ne pas tomber dans ses travers, à savoir l’appel à la « Nature » qui serait au dessus de tout, le retour à une vie « sauvage » où les plus faibles n’auraient pas leur place... Bref, tout ce qui a fondé en partie l’idéologie du parti Nazi. Quand j’entends des écolos supposés de gauche défendre leur immunité naturelle contre le vaccin ou bien fustiger tout progrès scientifique (voire même la démarche scientifique en général), cela doit interpeller.

      Pour ce qui est de reporterre, je pense aussi que c’est assez confus, et le propre du confusionnisme @marielle c’est de publier des bons articles comme celui-ci (avec un auteur probablement irréprochable) en compagnie d’autres articles beaucoup plus problématiques. Rappelons que le fascisme, ça commence souvent par la confusion et l’incohérence.

    • Pour rebondir ce que dit @alexcorp, c’est notamment la mouvance aussi appelée #deep_ecology provenant des Etats-Unis et liée à un certain mouvement biorégionaliste, dont un des textes fondateurs est cet article de Diffenderfer & Birch (1994) :
      « Bioregionalism : a comparative study of the Adirondacks and the Sierra Nevada »

      https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/08941929709381006

      –-> j’en avais touché un mot dans ma thèse :
      Linking up the Alps. How networks of local political actors build the pan-Alpine region
      https://www.peterlang.com/document/1053220

      Si quelqu’un·e est intérssé·e, je peux copier-coller le passage où je parle de cela...

      #biorégionalisme

    • oui, le filon sacralisation de « la nature » et de ses lois est bien là (voir la critique anthropologique de Marshall Sahlins : La nature humaine, https://seenthis.net/messages/141301), mais pas seulement

      La plupart des discours écologistes veulent se situer au-delà des vieux clivages politiques en énonçant les conditions de survie de la planète, mais ils court-circuitent ainsi la question du sujet politique : quelles forces combattantes, quelles formes de lutte peuvent faire de l’écologie la cause de tous et non celles d’experts s’en remettant au bon vouloir des maîtres du monde ? Jacques Rancière

      https://seenthis.net/messages/944724

      Accorder tant aux maîtres du monde comporte inévitablement son versant complotiste :

      Le complotisme fonctionne sur une conception de l’Etat assez banale, fondatrice de l’idéologie juridique et démocratique, mais qui est notre lot de tous les jours. Il y aurait d’une part le pouvoir d’Etat, de l’autre l’appareil d’Etat ou la « machine d’Etat » comme la désigne Marx. Le problème réside en ce que l’appareil d’Etat qui matérialise dans ses organes, leur division, leur organisation, leur hiérarchie, le pouvoir d’Etat d’une classe (et une seule) est à la fois organisation de la classe dominante (comme pouvoir d’Etat détenu par la fraction momentanément hégémonique de la classe dominante pour le compte de l’ensemble de cette classe) et organisation de toute la société sous la domination de cette classe. Mais, si d’un côté, l’Etat du mode de production capitaliste réalise complètement la fusion de ces deux fonctions2, de l’autre il devient la nécessité « naturelle » de toute reproduction sociale. Alors que ce sont leur division même et leur séparation fondamentale (réelle et idéologique) des rapports de production qui en font les organes d’un appareil d’Etat nécessairement appareil de classe (voir Marx, La Guerre civile en France), tous les organes de l’appareil d’Etat (armée, police, administration, tribunaux, parlement, bureaucratie, éducation, aide sociale, information, partis, syndicats, etc.) n’apparaissent plus que comme des instruments pliables à la volonté de ceux qui en sont les maîtres. De cette double fonction de l’appareil d’Etat (non pas deux fonctions, mais fonction double) comme dictature d’une classe et reproduction de toute la société naissent à la fois leur fusion et la neutralité des organes. Pour le complotiste, répondant par là à la pensée spontanée, ces organes sont neutres et non, dans leur existence même et leur forme, ceux d’une dictature de classe. En conséquence, s’ils ne fonctionnent pas « comme ils devraient », comme un « service public », comme un « bien commun », c’est qu’ils sont préemptés, détournés et pervertis par une clique, une caste. Le #complotiste est le #citoyen_idéal.

      Complotisme en général et pandémie en particulier
      https://dndf.org/?p=19292

    • Le fascisme, ça commence souvent par la confusion et l’incohérence.

      Ma définition du fascisme préférée, la voici :

      En quelques mois, ils [ les dignitaires démocrates-chrétiens ] sont devenus des masques funèbres. C’est vrai, ils continuent à étaler des sourires radieux d’une sincérité incroyable. Dans leurs pupilles se grumèle un vrai, un béat éclat de bonne humeur, quand ce n’est pas celui, goguenard, du mot d’esprit et de la rouerie. Ce qui, semble-t-il, plaît autant aux électeurs que le vrai bonheur. En outre, nos dignitaires continuent imperturbablement d’émettre leurs verbiages incompréhensibles où flottent les flatus vocis de leurs habituelles promesses stéréotypées.

      En réalité, toutes ces choses sont bel et bien des masques. Je suis certain que, si on les enlevait, on ne trouverait même pas un tas d’os ou de cendres : ce serait le rien, le vide.

      L’explication est simple : il y a, en réalité, aujourd’hui en Italie un dramatique vide du pouvoir. Mais c’est ceci qui compte : pas un vide du pouvoir législatif ou exécutif, pas un vide du pouvoir de direction, ni, enfin, un vide du pouvoir politique dans n’importe quel sens traditionnel ; un vide du pouvoir en soi.

      Il est probable qu’en effet le « vide » dont je parle soit déjà en train de se remplir, à travers une crise et un redressement qui ne peuvent pas ne pas ravager tout le pays. L’attente « morbide » d’un coup d’Etat en est, par exemple, un indice. Comme s’il s’agissait seulement de « remplacer » le groupe d’hommes qui nous a effroyablement gouvernés pendant trente ans, en menant l’Italie au désastre économique, écologique, urbaniste, anthropologique ! En réalité, le faux remplacement de ces « têtes de bois » par d’autres « têtes de bois » (non pas moins, mais encore plus funèbrement carnavalesques), réalisé par le renforcement artificiel du vieil appareil du pouvoir fasciste, ne servirait à rien (et qu’il soit clair que, dans un tel cas, la « troupe » serait, de par sa composition même, nazie). Le pouvoir réel, que depuis une dizaine d’années les « têtes de bois » ont servi sans se rendre compte de sa réalité – voilà quelque chose qui pourrait avoir déjà rempli le « vide » (en rendant également vaine la participation possible au gouvernement du grand pays communiste qui est né au cours de la dégradation de l’Italie : car il ne s’agit pas de « gouverner »). De ce « pouvoir réel », nous nous faisons des images abstraites et, au fond, apocalyptiques : nous ne savons pas quelles formes il prendrait pour directement remplacer les serviteurs qui l’ont pris pour une simple « modernisation » de techniques.

      Pier Paolo Pasolini

      http://www.amboilati.org/chantier/pier-paolo-pasiloni-la-disparition-des-lucioles
      https://seenthis.net/messages/885747

      Et ces masques funèbres du pouvoir du vide ne vous rappellent pas ces « têtes de bois » macronardes, fascisantes qui nous gouvernent aujourd’hui ! @alexcorp

      C’est vous qui êtes confus et non Reporterre !

      https://blogs.mediapart.fr/julien-schickel/blog/110517/au-pays-du-mensonge-deconcertant-rien-narrive-jamais

      Au pays du mensonge déconcertant, on a oublié que Pier Paolo Pasolini nous avait prévenu que « sous couleur de démocratie, de pluralité, de tolérance et de bien-être, les autorités politiques, inféodées aux pouvoirs marchands, ont édifié un système totalitaire sans pareil » et que « le centre s’est assimilé tout le pays… Une grande œuvre de normalisation parfaitement authentique et réelle est commencée et elle a imposé ses modèles : des modèles voulus par la nouvelle classe industrielle, qui ne se contente plus d’un « homme qui consomme » mais qui prétend par surcroît que d’autres idéologies que celle de la consommation sont inadmissibles. » On a oublié qu’il appelait cela, par défi, le nouveau fascisme.

      https://seenthis.net/messages/598174

      Pier Paolo Pasolini, un complotiste bien connu aussi !

    • @alexcorp se justifier parfois par le concept philosophique de « Nature » ne veut pas dire quoi que ce soit comme lien avec l’écologie. En l’occurrence, comme l’ont montré Jacques Ellul et d’autres, le nazisme est fondamentalement une idéologie industrialiste et technocratique. Donc ce n’est pas vraiment le bon exemple il me semble. (Les biorégionalistes là c’est plus mélangé, il y a assez vite eu à la fois des anars et des fachos il me semble.)

    • @rastapopoulos le nazisme est un patchwork extrêmement confus, avec une part fort d’ésotérisme et d’occultisme (qui a participé à son succès) et pendant qu’il y avait une forte industrie, essentiellement de guerre, il y avait aussi des champs en biodynamie (mis en place dans les camps...). Et le philosophe nazi le plus connu, Heidegger, était plutôt anti-technique.

    • Nous y voilà @alexcorp

      le nazisme est un patchwork extrêmement confus, avec une part fort d’ésotérisme et d’occultisme.

      J’avais reposté un long article de Stéphane François paru sur #laspirale : « Un fantasme historique : l’occultisme nazi » passé inaperçu par ici.
      https://laspirale.org/texte-612-stephane-francois-un-fantasme-historique-l-occultisme-nazi.html
      https://seenthis.net/messages/793112


      #occultisme #mysticisme #nazisme #écologisme #paganisme

    • @vanderling Loin de moi l’idée de fantasmer sur l’occultisme nazi. Je voulais surtout signaler les liens entre nazi et des théories fumeuses, du style de celles de l’anthroposophie (cf cet article par exemple https://www.monde-diplomatique.fr/2018/07/MALET/58830), qui proposent souvent un rapport à la « nature » (et à l’agriculture) assez... étonnant. Tout l’appareil nazi n’était pas dans cette dynamique, du reste l’article que tu postes parle bien du changement de paradigme quand Hess a été éjecté.

    • Dénoncer l’écofascisme c’est très bien ! Mais n’oublions pas de dénoncer aussi le #néofascisme car la politique de Macron n’est pas un rempart, C’est Déjà le fascisme !
      Alors discréditer Reporterre en le qualifiant de confusionniste, je dirais que c’est plutôt dérisoire, se battre contre tous les fascismes y compris celui de la Macronie c’est mieux !
      https://seenthis.net/messages/947672

      Dernières nouvelles du Président des flics


      La dernière loi sécuritaire du gouvernement et un coup d’œil dans le rétroviseur de ce quinquennat confirment qu’il est aussi (surtout ?) le Président des flics.

      Sinon les articles de Jean-Baptiste Malet sur le site du Diplo
      sont toujours excellents.
      Voir aussi Frugalité et marketing le système Pierre Rabhi
      https://seenthis.net/messages/722249

      Je rappelle aussi que Reporterre, ainsi que d’autres médias,
      soutient Nantes Révoltée sur le point d’être dissout par Darmanin.
      https://seenthis.net/messages/947660

    • le néofascisme s’alimente et s’alimentera de l’impérieuse nécessité de répondre à une pluie de phénomènes mortifères et destructeurs découlant de la crise écologique (modèle actuel le plus saillant : la pandémie) et ces réponses seront factices (greenwashing), nationalistes dune façon ou dune autre (voir le néodarwinisme quittait dire : de toute façons il ya trop de monde sur terre, que crèvent ces pesant « surnuméraires » inventés pour l’occasion) et fondamentalement capitalistes donc centralisatrices (autoritaires : le nucléaire est paradigmatique de la production pour la production, inévitablement centralisée, quand bien même elle s’annonce et se rêve aujourd’hui en réseau réticulaire de micros centrales), s’appuient et s’appuieront sur une naturalisation des questions sociales et environnementales (bye bye l’écologie sociale et l’écologie mentale). la loi de la nature et la souveraineté qu’il faut pour l’imposer, aussi contradictoire que cela puisse être dans un composé d’archaïsme et de modernité comme toute transformation radicale aussi progressive soit-elle, comme le nazisme primitiviste païen, voire animiste (un autre appel de la forêt pour déboucher sur la clairière de l’âme) et industrialisme forcené exaltant ce que l’industrie a fait de mieux à l’orée du court Vingtième siècle, la guerre (Junger avec Orages d’acier prépare le nazisme, et qu’il n’y souscrive pas ensuite est secondaire).

      le scientisme revêt plusieurs visages. le caractère scientifique de l’écologie en fait le support éventuel d’un gouvernement par des "experts s’en remettant au bon vouloir des maîtres du monde" (JR).

      Hervé Kempf (et ses ami.es), avec ses tweets QAnonnisés (la presse ne nous dit rien, vous me suivez ? "Il est déconcertant que la presse française ne dise quasiment rien de ce qui se passe à Ottawa depuis plusieurs jours". https://twitter.com/KEMPFHERVE/status/1488864939414593542) n’est qu’un épiphénomène, abject. mais il relève bien de ces simplifications (complotistes) qui font litière de toute capacité d’analyse émancipée, critique. ce n’est pas rien, il faut le considérer en tant que tel.

      ne pas lire Le Monde, nid d’agents des services (spécialement à l’international) et organe transgouvernemntal, ne pas lire Mediapart promoteur d’une République foncièrement antisociale et policière, quelque soient les bisounouseries sur les pauvres et les invisibles qui peuvent le meubler, ne pas lire le Monde diplo, organe d’un campisme acritique, ne pas lire Reporterre faisant chorus avec Arkana et QAnon, c’est pas la question. il est possible, généreusement, de dire que dans chacun de ces cas, le ver est dans le fruit, et croquer ce qui peut l’être pour un libre usage.

      #néofascime #écologie_politique

  • #Fond_documentaire Jean-Paul Bozonnet

    #Jean-Paul_Bozonnet

    Né en 1948 à Bourg-en-Bresse et décédé à La Tronche le 25 mai 2019.

    Sociologue, Jean-Paul Bozonnet est spécialiste des #imaginaires_sociaux, des pratiques et représentations culturelles, et de #sociologie_de_l’environnement.

    Il est l’auteur d’une thèse de doctorat (Orologiques. Sociologie et mythe de la montagne, sous la direction de Gilbert Durand) soutenue en 1984 puis publiée en 1992 aux Presses Universitaires de Grenoble sous le titre Des monts et des mythes. L’imaginaire social de la montagne.

    D’abord Maître de conférences au département de sociologie de l’Université des Sciences Sociales de Grenoble, il est recruté au début des années 90 sur le premier poste de sociologue crée à l’Institut d’Études Politiques de Grenoble. C’est au sein de cet établissement qu’il participe à la création du DESS « Direction de projets culturels » dont il assure la direction de 1992 à 2002. Son implication dans cette formation le conduit à orienter une partie de ses recherches vers la question des pratiques culturelles. Outre de nombreux articles, c’est l’ouvrage remarqué Pratiques et représentations culturelles des Grenoblois (éditions de l’Aube, 2008) qui rend le mieux compte de cette activité de recherche.

    Membre du laboratoire de recherche Pacte (ex CIDSP), il fait partie de l’équipe en charge du volet français des European Value Survey, et intègre l’analyse de ces enquêtes quantitatives internationales dans ses travaux de recherche. A partir de la fin des années 90, une grande partie de ses travaux est centrée sur la sociologie de l’environnement et la sociologie politique de l’#écologisme. Il est co-auteur en 2012 du Manuel de sociologie de l’environnement paru aux Presses de l’Université de Laval et seul manuel existant sur ce sujet en langue française, et dirige avec Joël Jakubec l’ouvrage L’écologisme à l’aube du XXIe siècle, de la rupture à la banalisation ? (Georg, 2000).

    Parmi les chercheurs de sa génération en sociologie de l’environnement, il est un des rares à être pleinement intégré dans les réseaux de recherches internationaux et à intervenir fréquemment dans les colloques étrangers en dehors de la sphère francophone (voir « L’environnement, domaine sociologique », Philippe Boudes, thèse de doctorat de sociologie, université de Bordeaux 2, 2008, pp.355-361).

    Attaché à la qualité de la démarche méthodologique, tant au niveau de ses activités de recherche que dans la formation des étudiants, il fait partie, de 1975 jusqu’à sa retraite en 2014, de l’équipe encadrant les enseignements de méthodes des sciences sociales à Sciences Po Grenoble.

    https://www.archivesecolo.org/fonds-collections/jean-paul-bozonnet
    #écologie_politique #environnement

  • A la recherche de l’écologisme métropolitain - Chez Renard - vendredi 16 octobre 2020

    En 1892, Henri Carrette inaugurait à Roubaix le « socialisme municipal ». En 2014, Piolle lançait de Grenoble l’écologisme métropolitain. Les Verts sont désormais à la tête de neuf grandes villes françaises parmi les plus ravageuses. Quelles sont leurs propositions concernant le développement urbain et les politiques d’attractivité ? Leurs métropoles seront technologiques et verticales, mais bienveillantes et inclusives. Voici les intentions et C.V. de sept d’entre eux.
    Cet article est initialement paru dans le journal La Décroissance du mois de septembre, donc rédigé pendant le mois d’août.

    Les métropoles sont les premières responsables du désastre climatique, chimique, nucléaire. Les « Gilets jaunes » en occupèrent les ronds-points et les centres contre la cherté des transports. Les élections municipales furent suspendues à une pandémie mondiale d’abord inter-métropolitaine. Aux diverses questions posées par l’organisation métropolitaine du capital, EELV répond « Vivre Lille », « Maintenant Lyon », « Pour demain Tours » ou « Réveillons Annecy ». Simples niaiseries ? Pas seulement : faire chiant donne des gages de responsabilité. Voici les nouveaux élus – pratiques, discours, CV.

    https://chez.renart.info/local/cache-vignettes/L500xH279/piolle_shneider-69e1e.jpg?1602845921

    Grégory Doucet, diplômé d’École supérieure de commerce, #Lyon. Le Programme des écologistes lyonnais annonce la couleur bleue-verte. Des bonhommes enfantins, quasi asexués et aux traits résolument arrondis, entendent « propulser Lyon dans le XXI° siècle. » L’édito promet une « ville qui s’élance dans l’innovation scientifique, entrepreneuriale et sociale pour surmonter les défis de l’époque. » Par la fougue de l’écriture inclusive, le nouveau maire des « Lyonnais-e-s » s’insurge à la fois contre la « politique des petits pas », qui a bien assez duré, et « la soi-disant incompatibilité entre écologie et économie ». Tout « radicaux » qu’ils sont, les nouveaux tauliers ne vont « pas interdire la voiture », laisseront « plus de place aux piétons et aux vélos », et leurs marchés publics seront soumis à des critères « d’éco-socio-conditionnalité » [1].

    Jeanne Barseghian, juriste, Strasbourg. Les trois mots-clés de la nouvelle « gouvernance » sont : « Collégialité, dialogue, bienveillance. » Que les insurgés contre le péril vert se rassurent : ils ne rouleront pas à 20km/h sur le périphérique ni ne présenteront de carences en vitamine B12. Si la première mesure de Barseghian sera une « Déclaration d’état d’urgence écologique », elle rassure tout de suite le patronat local que « économie et écologie sont compatibles » en installant « tous les acteurs du monde économique autour de la table [2] ». Parmi les mesures phares, une « éco-éga-conditionnalité » des marchés publics imposera des critères environnementaux et de genre à la croissance de Strasbourg.

    Michèle Rubirola, médecin généraliste, Marseille. La ville la plus polluée de France compte sur elle pour devenir « capitale méditerranéenne des techs à impact positif. » La « Ville-Métropole », annoncée par la mafia précédente, serait une « promesse non tenue » que l’élue verte se chargera d’honorer. Car, quoi qu’on en pense, « le fait métropolitain existe », de Saint-Loup à Vitrolles. Mais un autre « rayonnement » est possible, qui reste pour Rubirola une « priorité absolue » malgré la marée de croisiéristes qui monte et descend la Canebière à la vitesse d’un cheval de réforme. Son rayonnement à elle s’appuiera sur des « pépinières » telles que La Belle de mai, usine « culturelle et créative » créée par ses prédécesseurs, et une « très large bande passante » qui offrira aux entreprises de la tech marseillaise un « avantage comparatif ».

    Emmanuel Denis, ingénieur électronique, Tours. La singularité de M. Denis s’exprime par un soutien franchement osé à « l’économie de demain » qui réduira « l’emprunte écologique » de sa cité. Pour ce faire, il compte avant tout sur les « chercheurs » et les « entreprises » car Tours, voyez-vous, et c’est ce qui fait sa singularité (bis), a « besoin d’innovation », de « conforter la place de l’université dans la ville », de « poursuivre la politique de pôles d’excellence » pour ainsi « accompagner la transition écologique des entreprises par les low techs et le numérique en lien avec la recherche. » Greentechs et technogreen.

    François Astorg, manager de données et de capital humain, Annecy. Face à un « urbanisme mal maîtrisé », cet enseignant à la Chambre de commerce de Haute-Savoie pense qu’une autre voie est possible pour que sa ville demeure « agréable » et, pour tout dire, « attractive ». Tout en maîtrise, le candidat de « Réveillons Annecy » suggère de « rehausser les constructions pour dégager une offre de locaux » aux entreprises et universités spécialisées dans la « mécatronique », et de « favoriser la hauteur de construction » des logements du centre-ville. Annecy se réveillera verte et verticale.

    Pierre Hurmic, avocat, Bordeaux. Si le « catho basque » a le mérite d’une certaine verve, c’est pour défendre de bien plates verditudes. Alors que la ville étouffe dans les microparticules des Parisiens débarqués, Hurmic pensait encore en 2018 que « Magnetic Bordeaux », cette initiative d’« attractivité territoriale », « allait dans le bon sens » [3]. Jusqu’à ce que la quantité d’habitants (Bordeaux, « métropole millionnaire ») nuise à la « qualité » de leur vie. La démarche « qualité » de Pierre Hurmic se résume à « augmenter la densité » en construisant plus haut, et à miser sur « la modernité et la transition écologique » qui sont autant d’« éléments d’attractivité ». Attirer vert pour attirer plus pour verdir l’attraction. M. Hurmic fonde son utopie sur « l’écosystème » Darwin, une pépinière d’entreprises de la « green économie » peuplée de brunchers, de créateurs, et de startuppers, développée par un dignitaire du MEDEF local, les patrons d’une agence du pub, et dont le coordinateur était sur la liste EELV [4].

    Eric Piolle, ingénieur, Grenoble. « Une équipe, un projet, un programme ». Le premier maire écolo d’une grande ville est, comme vous venez de le constater, le plus techno des maires verts. Ce militant de l’attractivité technopolitaine propose un « centre-ville apaisé et attractif » dans une métropole qui s’étale sur le plateau du Trièves et de chaque côté de la Chartreuse. Mais une métropole avec Conseil métropolitain élu au suffrage universel et déplacements en téléphériques [5]. Cet ancien dirigeant de start-up et ancien cadre de Hewlett-Packard est aujourd’hui à la manœuvre avec Anne Hidalgo pour présenter en 2022 une candidature social-écologiste, ou éco-sociale, selon la tête du candidat, et votre appétence pour les finasseries marketing.

    À la recherche de l’écologisme métropolitain. En 1892, l’ouvrier tisserand Henri Carrette est le premier maire socialiste d’une grande ville, Roubaix. Il devient le symbole d’un « socialisme municipal » qui, en attendant la révolution, offre à une population miséreuse des services publics tels que les cantines, crèches, bains-douches [6]. Cent ans plus tard, l’élection de Piolle à Grenoble, puis de neuf maires verts de grandes villes, confirme la naissance d’un écologisme métropolitain détenu par cette classe particulière de la petite bourgeoisie intellectuelle qu’est la technocratie.

    Le psychologue américain Abraham Maslow laissa, en plus de sa Pyramide des besoins, un marteau à son nom, selon cette loi : « J’imagine qu’il est tentant, si le seul outil dont vous disposiez est un marteau, de tout considérer comme un clou. » Pour un ingénieur, un technicien, un manager, bref un haut diplômé, la catastrophe écologique est un problème de process, d’organisation, de technologies. Elle ne réclamerait ni rapports de force ni conflits, mais « l’intelligence collective », et donc dépolitisée, d’une organisation efficiente de l’espace. La métropole verte sera verticale, connectée, pilotée par les ingénieurs. Sa « démocratisation » ne rendra pas de pouvoir aux gouvernés, dépossédés de tout et poussés à l’abstention par les spécialistes. L’écologisme métropolitain ne résoudra ni la question démocratique, ni la question écologique. Il ne fera que les compliquer.

    Tomjo

    Illustration : Eric Piolle inaugurant à Grenoble en 2017 le technopole de Schneider Electric dédié à la smart city et aux réseaux "intelligents", Place Gre’net, 2020.

    Archives
    Les Verts

    Le Clampin libéré, mensuel du nord et du Pas-de-Calais, numéro spécial Municipales, 8 mars 1977.

    Pierre Mauroy est alors candidat à sa réélection et Pierre Radanne est le premier candidat écolo à Lille. Typiquement écologiste, Radanne est "spécialiste" des questions énergétiques, il deviendra président de l’ADEME et d’un bureau d’études sur les politiques énergétiques. Le Clampin libéré https://labrique.net/index.php/thematiques/histoires-du-bocal/726-le-clampin-libere-deterre fut un journal impertinent de la région lilloise, plus écolo-libertaire que gauchiste. On y retrouvait les dessins de Cenvint (Libé, Actuel, Rock & Folk, etc), ceux de Phil Casoar (Libé, Actuel, Fluide Glacial) et les articles de Jean-Luc Porquet (Actuel, Canard enchaîné).

    D’accord, les écologistes sont les moins pourris de cette campagne municipale (ils sont même encore un peu mûrs), mais qu’est-ce qu’ils ont dans leur besace ? Que proposent-ils ? Pierre Radanne, tête de liste et permanent des Amis de la Terre, nous explique ça :
« Le premier point, c’est l’information. Il ne faut plus que les dossiers municipaux soient tenus secrets, que les projets de technocrates soient réalisés dans l’ombre. Nous réclamons un accès libre à toutes les informations que détient la mairie. Le second point, c’est le pouvoir. Il ne faut plus qu’une municipalité qui se dit socialiste refuse de partager son pouvoir avec les comités de quartier, qui devraient disposer d’un réel pouvoir de décision, et de moyens matériels pour assumer cette charge. Le troisième point, c’est l’orientation de la gestion. Privilégier la bagnole au détriment des transports en commun, déporter les habitants les plus démunis vers la banlieue, parquer les vieux, les immigrés et les nomades, raser les vieux quartiers pour y mettre des résidences de grand standing, refuser de soutenir activement les grévistes des entreprises lilloises, ne pas remettre en cause la consommation d’énergie, et dissimuler toutes ces actions sous un discours ouvriériste, tout cela va dans un certain sens. Nous voulons aller exactement en sens inverse : une société décentralisée, anti-hiérarchique, écologique est possible. Et cette société peut s’ébaucher au niveau de la commune : refusons le métro, n’installons au Diplodocus [aujourd’hui Le Nouveau Siècle, dans le Vieux-Lille] que des équipements sociaux et culturels, boutons la bagnole hors de Lille, contrôlons les opérations immobilières, agissons en liaison avec les syndicats d’entreprise, mettons en place des coopératives médicales, artisanales, utilisons l’énergie solaire et éolienne, refusons la logique du profit et du progrès, recyclons les déchets, réduisons la durée du temps de travail, surveillons ce que nous consommons, assainissons la Deûle,... etc »
On arrête là, parce qu’il continuerait à parler comme ça pendant des heures, ce bavard de Radanne... Pour entendre la suite, allez au 51, rue de Gand, au siège des Amis de la Terre !

    Notes
    [1] Cf 20 Minutes, 15 juin 2020.
    [2] Public-Sénat, 3 juillet 2020.
    [3] Conseil municipal du 15 octobre 2018.
    [4] Voir L’écobusiness de Darwin, leur évolution et la nôtre https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2017/09/09/lecobusiness-de-darwin-leur-evolution-et-la-notre , publié par Les Amis de Bartleby, 7 sept. 2017.
    [5] Cf. Retour à Grenopolis http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1256 , Pièces et main d’œuvre, juin 2020.
    [6] « Les socialistes, la question communale et l’institution municipale : le cas de Roubaix à la fin du XIXe siècle », Rémi Lefebvre, Cahiers Jaurès, 2005.

    • François Astorg, manager de données et de capital humain, Annecy. Face à un « urbanisme mal maîtrisé », cet enseignant à la Chambre de commerce de #Haute-Savoie pense qu’une autre voie est possible pour que sa ville demeure « agréable » et, pour tout dire, « attractive ». Tout en maîtrise, le candidat de « Réveillons Annecy » suggère de « rehausser les constructions pour dégager une offre de locaux » aux entreprises et universités spécialisées dans la « mécatronique », et de « favoriser la hauteur de construction » des logements du centre-ville. Annecy se réveillera verte et verticale.

      « Ancrée de longue date au centre-droit, #Annecy a basculé en juin dernier vers " la gauche " et les écologistes avec la victoire très serrée du candidat EELV, François Astorg, aux dépens de Jean-Luc Rigaut, que soutenait La République en Marche.
      Astorg, allié à la députée Frédérique Lardet (ex-LREM), avait recueilli 44,74 % des 28.305 suffrages exprimés dans cette triangulaire marquée par 64,35 % d’abstention. Plus précisément, François Astorg avait battu le maire sortant de 27 voix, alors qu’un électeur sur cinq seulement s’était rendu aux urnes. »

      https://librinfo74.fr/le-pcf-denonce-lalliance-de-reveillons-annecy-avec-frederique-lardet-au-2
      Dans un communiqué cinglant, le PCF 74 et la cellule d’Annecy dénonce la fusion des listes « Réveillons Annecy » et « Annecy respire ».

      Dans ce communiqué le PCF est en complet désaccord avec l’affirmation de « Réveillons Annecy » que la seule solution pour pouvoir faire vivre le projet est une alliance avec la liste de #Frédérique_Lardet.

      Pour le PCF, les projets portés par Réveillons Annecy et Annecy Respire sont incompatibles tant du point de vue des choix budgétaires que des priorités politiques. Il souligne que « Frédérique Lardet, ainsi que ses colistiers n’ont pas fait allégeance au projet de Réveillons Annecy. »

      Les communistes estiment que » les électrices-eurs de gauche qui dénoncent la politique du gouvernement (…) auront donc le choix entre Jean-Luc Rigaut, soutenu officiellement par LREM et Frédérique Lardet, députée du groupe LREM. » (À noter que Frédérique Lardet a démissionné du groupe LREM.)

      Face à cette alliance contre nature, le PCF explique que les électrices-eurs découvriront « que le nouveau monde ressemble étrangement à l’ancien. »

      Pour toutes ces raisons, le PCF appelle à voter blanc au deuxième tour des élections municipales.

      https://librinfo74.fr/wp-content/uploads/2020/06/Communique%CC%81-de-presse-du-mardi-2-juin.pdf
      https://www.reveillonsannecy.fr/liste

    • https://www.rue89lyon.fr/2021/04/21/fabienne-grebert-candidate-ecologiste-regionales-auvergne-rhone-alpes

      #Fabienne_Grebert, diplômée de Science Po Lyon et de l’IAE de Chambéry (où elle est actuellement maîtresse de conférences associée), elle commence sa carrière dans la publicité et le marketing. Elle est devenue par la suite consultante spécialisée dans les transitions écologiques des entreprises.

      Elle s’est alliée à la liste de Frédérique Lardet de Réveillons Annecy (démarche innovante saluée par les électrices-eurs au premier tour, mais en train de se fracasser sur les réalités institutionnelles et de disparaître) en acceptant les habituelles #compromissions_électoralistes.
      #macron_compatible #couleur_bleue-verte

      Et donc candidate aux régionales :

      Fabienne Grébert et #EELV veulent une région « résiliente et solidaire »

      Du côté des écologistes, c’est Fabienne Grébert et Grégoire Verrière qui conduiront la liste EELV. Ils ont été élus par leurs adhérents le 3 octobre 2020. Depuis, Fabienne Grébert, conseillère régionale et conseillère municipale d’Annecy mène déjà sa campagne et poursuit l’objectif de proposer une « région résiliente et solidaire ». Elle a été reçue par le maire EELV de Lyon Grégory Doucet, qui lui a apporté son soutien, le 5 février.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/les-elections-regionales-fixees-aux-13-et-20-juin-les-c

      #écologisme_métropolitain #technologie #verticalité

      Dire « je viens de la gauche » signifie d’abord qu’on n’y est plus.

  • La #PMA, un débat toujours en gestation chez les écolos
    https://reporterre.net/La-PMA-un-debat-toujours-en-gestation-chez-les-ecolos

    Ce mardi 24 septembre, la loi de bioéthique sera examinée en séance plénière à l’Assemblée nationale. Les députés débattront entre autres de l’élargissement de l’accès à l’assistance médicale à la procréation (AMP, plus connue sous l’acronyme PMA, procréation médicale assistée) pour les couples de femmes et les femmes célibataires. Les débats s’annoncent houleux… y compris entre les écologistes. Entre les proches d’Europe Écologie-Les Vert (EELV), les critiques de la technique et les écologistes catholiques , difficile de se mettre d’accord.

    #écologisme

    • Ça y est, on a trouvé le terrain d’entente !

      Un consensus pourrait peut-être se construire autour de l’insémination artificielle, « une low tech pas plus technologique ou intrusive que la pose d’un stérilet », selon Aude Vidal. « Une insémination artificielle “maison” entre une ou deux femmes et un donneur qu’elle(s) ont trouvé ne peut être considérée comme la porte ouverte au “meilleur des mondes”, écrit-elle dans L’An 02. Si cette insémination se fait avec du sperme provenant d’une banque alimentée par des donneurs, anonymes ou non, les critiques peuvent porter sur le côté “catalogue” de bien des banques, mais il peut être encadré. » Notre interlocutrice de Pièces et main d’œuvre estime elle aussi qu’il s’agit d’une technique « différente » de la FIV, « puisqu’elle préserve la part de hasard de l’engendrement ».

      Et une pique intéressante :

      Cyril Lecerf Maulpoix s’étonne « qu’on continue à enchanter le miracle de la reproduction hétérosexuelle comme un phénomène naturel et qu’on omette la constellation de techniques et de pratiques l’encadrant actuellement ». Des méthodes contraceptives à la médicalisation de l’accouchement, la technique n’est pas absente de la reproduction hétérosexuelle. À l’inverse, s’il s’agit de renier toute technologie pour revenir à l’« état naturel », « que pensent les “anti-techs” des prises d’hormones pour les personnes trans, des opérations de réassignation sexuelle mais aussi des mutilations violentes pratiquées sur des intersexes [2] pour répondre aux exigences scientifiques et médicales de la binarité homme/femme, s’interroge-t-il. S’agit-il là aussi de personnes OGM ? »

    • À la manif pour tous, un vieux gars regrette que les humains deviennent fou et ne se reproduisent pas « naturellement » comme des bovins. Réponse :

      Si les humains se reproduisaient comme les bovins dans ce pays, 80 % d’entre nous seraient nés de paillettes d’une centaine d’individus mâles super musclés et de mères sélectionnées pour leurs gros seins.

      Les autres seraient né-es d’un papa remplacé tous les 3-4 ans pour pas monter ses filles parce que c’est le seul mâle du coin en âge de se reproduire. Ça s’appelle l’élevage. Ça n’est pas plus naturel que la société des humains ou la famille Boule et Bill !

  • Noch eine Verbrauchssteuer?
    https://www.nachdenkseiten.de/?p=51445

    Die seltsame Einheitsfront pro CO2-Steuer. Oder: Ein Plädoyer dafür, anstelle einer zweiten „Oben-drauf-Ökosteuer“ konkrete Sofortmaßnahmen zur CO2-Reduktion zu beschließen. Von Winfried Wolf.

    Jetzt ist die Forderung also bei der großen Politik angekommen: Angela Merkel kann sich „eine CO-2-Steuer gut vorstellen.“ Die Grünen fordern schon seit langem eine solche Steuer. Die FDP streitet förmlich für eine „CO2-Besteuerung“. Aus der Partei DIE LINKE gibt es zumindest in größeren Teilen Zustimmung. Und auch der Unternehmerverband BDI äußert sich positiv. Selbst auf internationaler Ebene gibt es zunehmend Konsens für eine solche Steuer auf Kohlendioxid. Anfang April erklärten 20 Finanzminister aus unterschiedlichen Staaten – unter ihnen diejenigen aus Deutschland, Frankreich, Schweden, Großbritannien, Spanien und einigen südamerikanischen und afrikanischen Ländern – am Rande einer Tagung von Weltbank und Internationalem Währungsfonds, eine „nationale Koalition für Klimaschutz“ bilden zu wollen. Im Zentrum soll dabei eine „Bepreisung des klimaschädlichen Kohlendioxids“ stehen.

    Wer wird den Preis bezahlen?

    Ein konkretes CO2-Steuer-Modell gibt es bislang nicht. Das macht die Debatte zweifellos schwierig. Die Fraktionsvorsitzende der Grünen im Europaparlament, Ska Keller, erklärte, Kohlendioxid „muss einen Preis bekommen, den diejenigen zahlen müssen, die CO2 freisetzen.“ Zu fragen ist, ob es sich nicht deutlich anders verhält. Diesen Preis müssen dann diejenigen zahlen, die Dienstleistungen in Anspruch nehmen (müssen) und Produkte konsumieren (müssen), die CO2 enthalten. Diejenigen, die CO2-intensive Dienstleistungen anbieten und die CO2-intensive Produkte erstellen, werden mit einer solchen „Oben-drauf-Steuer“ gut leben können. Am CO2-Output wird sich grundsätzlich nichts oder viel zu wenig ändern. Vielmehr wird dieser CO2-intensiven Wirtschaftsweise ein neues grünes Mäntelchen umgehängt.

    Pikant dabei ist: Vor genau zwei Jahrzehnten gab es eine maßgeblich von den Grünen angeführte „Ökosteuer“-Debatte. Und es wurde im März 1999 das „Gesetz zum Einstieg in die ökologische Steuerreform“ beschlossen. Dies erfolgte unter der SPD-Grünen-Regierung. Das Gesetz wurde, nicht zuletzt von den Grünen, gepriesen als eine wirksame Maßnahme gegen den CO2-Emissionen und die Klimaerwärmung. Tatsächlich sind auch die Einnahmen aus dieser Steuer enorm. Damit sind auch die Belastungen für die Verbraucher beträchtlich. Doch die Wirkung erwies sich als höchst begrenzt. Die CO2-Emissionen sind seither weiter gestiegen.[1] Die Wirkung dieser Ökosteuer ist sogar derart bescheiden, dass sie in den aktuellen Debatten nicht einmal erwähnt wird. Stattdessen wird vorgeschlagen … so ziemlich genau dasselbe zu machen wie vor zwei Jahrzehnten.

    Unter den gegebenen Bedingungen erscheint trotz der größtmöglichen CO-2-Steuer-Koalition (und auch wegen derselben) die Forderung nach einer allgemeinen CO2-Steuer bei Beibehaltung der gegebenen Besteuerungen, Subventionierungen und Regulierungen ausgesprochen problematisch. Dies aus fünf Gründen.

    Eine allgemeine CO2-Steuer ist ungerecht

    Erstens handelt es sich erneut um eine allgemeine, und damit um eine sozial ungerechte Verbrauchssteuer. Sie trifft formal alle gleichermaßen. Sie wird also die Durchschnittsverdiener und damit die Mehrheit der Bevölkerung deutlich belasten und die Armen sehr hart treffen. Die Gutverdiener werden diese Steuer mit einem Grummeln zur Kenntnis nehmen. Die Vermögenden und Reichen werden eine CO-Steuer erst gar nicht spüren. Sie können die damit verbundenen Mehrbelastungen mit einem Griff in die Portokasse abdecken.

    Eine allgemeine CO2-Steuer ist damit sozial ungerecht. Mit ihr wird sich die Kluft zwischen Arm und Reich weiter vergrößern. Die in diesem Zusammenhang immer erwähnten „sozialen Ausgleichsmaßnahmen“ werden nur einen Teil dieser neuen Ungerechtigkeit mildern. Es wird zu Protesten ähnlich denen der Gelbwesten in Frankreich kommen, die sozial berechtigt sind. Die jedoch gleichzeitig das Anliegen, wirksame Maßnahmen gegen die Klimaerwärmung zu ergreifen, in Misskredit bringen.

    Mehr Geld – mehr CO2-Verbrauch: Die Klimafrage ist eine soziale Frage

    Zweitens wird eine CO2-Steuer nicht der Tatsache gerecht, dass die Klimafrage in starkem Maß eine soziale Frage ist. Je reicher die Menschen, desto größer ist die Klimabelastung. Damit ist eine solche Steuer auch deutlich unwirksam. Das untere Viertel der Bevölkerung ist nur für einen Bruchteil der CO2-Belastung verantwortlich, das obere Viertel dagegen für deutlich mehr. Nach einer jüngeren Berechnung für Österreich liegen die Pro-Kopf-CO2-Emissionen im Verkehrsbereich beim unteren Einkommensviertel bei 1,7 Tonnen CO2 im Jahr. Das obere Einkommensviertel verbraucht dagegen 5,4 Tonnen CO2 – drei Mal so viel. Das Umweltbundesamt weist auf eine vergleichbare Situation in Deutschland hin und argumentiert mit den folgenden Feststellungen, dass dies nicht nur für den Verkehrsbereich zutrifft, sondern zu verallgemeinern ist. „Steigende Haushaltsnettoeinkommen haben steigende Umweltbelastungen zur Folge. Am Beispiel der Verkehrsausgaben lässt sich der Zusammenhang aufzeigen: Haushalte niedriger Einkommen gaben 2016 im Schnitt 96 Euro [monatlich; W.W] dafür aus, während Haushalte in der höchsten Einkommensklasse mit 718 Euro mehr als sieben Mal so viel aufwendeten. Eine erhöhte Mobilität, häufigeres Reisen und hohe Fahrleistungen mit eigenen Kraftfahrzeugen tragen erheblich zu Umweltbelastungen, wie zum Beispiel klimaschädlichen Emissionen, bei.“[2]

    Rund 40 Prozent der Haushalte im unteren Einkommensviertel haben kein Auto. Mehr als 40 Prozent der Haushalte im oberen Einkommensviertel haben zwei und mehr Pkw.[3]

    Das heißt, dass genau die Gruppe in der Bevölkerung, die für das Gros der Klimabelastung die größte Verantwortung trägt, die CO2-Steuer wegstecken kann. Ich erinnere mich gut an die zynischen Aufkleber „Mein Porsche fährt auch ohne Wald“.

    Die eigentlichen Klimaschädiger werden nicht ins Visier genommen

    Drittens ist eine CO2-Steuer eine typische End-of-the-pipe-Maßnahme: Man gestattet ausufernde Produktionen und Dienstleistungen mit hohen Kohlendioxid-Emissionen, um am Ende davon einen Teil wieder durch „Bepreisung“ zu belasten und einen noch kleineren Teil davon zu reduzieren. Die eigentlichen Verursacher der Klimaschädigung werden erst gar nicht ins Visier genommen (und erst recht nicht zur Kasse gebeten). Die Grundstruktur einer Produktionsweise, die das Klima massiv belastet, die die Gesundheit von Hunderten Millionen Menschen schädigt und die Umwelt zerstört, wird nicht ernsthaft verändert.

    Aktuell stecken in einer Flasche Wein aus Chile oder Kalifornien oder Südafrika weniger als 10 Cent Transportkosten. Sollten es in Zukunft 20 Cent sein, ändert das grundsätzlich nichts an einer absurden globalen Arbeitsteilung, die regionale Wirtschaften zerstört und zerstörerische Transportleistungen fördert. Derzeit werden in jedem Jahr in der EU hunderte Millionen lebende Tiere quer durch Europa gekarrt, um nach Tagen, wenn nicht Wochen qualvoller Transporte in einem Schlachthof getötet zu werden (das Fleisch wird dann oft zurück in unsere Supermärkte gefahren). Eine CO2-Steuer auf Dieselkraftstoff wird an diesen untragbaren Zuständen nichts ändern.

    Eine CO2-Steuer beseitigt nicht die falschen Anreize

    Es bleibt im Fall einer CO2-Steuer – viertens – bei der vielfachen regulativen und steuerlichen Förderung von Produktionen und Dienstleistungen, die mit hohen CO-2-Emissionen verbunden sind. Dieselkraftstoff wird deutlich weniger als Benzin besteuert, was zu dem extrem hohen Anteil von Diesel-Pkw und vor allem zum immer aufs Neue steigenden Anteil an SUVs führte. Kerosin im Flugverkehr und das Schweröl in der Seeschifffahrt werden nicht besteuert. Das Resultat ist die Explosion der Billigflüge und die Schaffung immer absurderer globaler Arbeitsteilungen bei gleichzeitigem Ruin von regionalen Wirtschaftsstrukturen.

    So gibt es in vielen Ländern – besonders ausgeprägt in Deutschland – ein Dienstwagenprivileg: die steuerliche Förderung von – in der Regel großen und schweren – Geschäftswagen, die inzwischen hierzulande gut zwei Drittel aller Neuzulassungen von Pkw deutscher Hersteller ausmachen. Vor kurzem wurde das Dienstwagenprivileg noch für Elektro-Pkw erweitert. Die freiheitlich-demokratische Grund- und Bodenordnung in unserem Land (und die Ignorierung von Artikel 14 und 15 des Grundgesetzes) führen dazu, dass für Millionen Bürgerinnen und Bürger die Mieten in den städtischen Zentren unerschwinglich sind und sie zu ihren Arbeitsplätzen über dutzende Kilometer pendeln müssen. Die Entfernungspauschale mag teilweise ein sozialer Ausgleich sein. Doch strukturell begünstigt sie die Zersiedelung und fördert die Explosion der Mieten und der Bodenpreise.

    Auch hieran ändert eine CO2-Steuer nichts. Mit einer solchen Steuer bleibt es auch bei der massenhaften Verfeuerung von Steinkohle und Braunkohle in den Kohlekraftwerken. Und bei der in jüngerer Zeit beschlossenen geringeren Förderung der erneuerbaren Energien. Dass Strom mit einer CO2-Steuer teurer wird, ist für das Klima nicht relevant. Nicht nur Geld stinkt nicht, auch CO2 ist geruchlos. Mit einer CO2-Steuer bleibt es bei der grundsätzlich fatal-falschen Struktur im Energiesektor. Dieser würde nur ein grünes Mäntelchen umgehängt.

    Die falsche Orientierung auf „Elektromobilität“

    Fünftens wird mit einer CO2-Steuer die fatale falsche Orientierung im Verkehrssektor auf „Elektromobilität“ beibehalten, wenn nicht verstärkt werden. Ja, diejenigen, die eine CO-2-Steuer einführen wollen, propagieren unisono die Förderung von E-Pkw als ein Mittel, um die CO-2-Emissionen zu reduzieren. Explizit gelten Elektro-Pkw als „Zero-Emission-Vehicles“, als Fahrzeuge, die kein CO2 emittieren. Was der blanke Unsinn ist. „Elektromobilität“ wird jedoch dazu beitragen, dass die dem Straßenverkehr zuzurechnenden Kohlendioxidemissionen nochmals deutlich steigen. Sie wird vor allem in den Städten zu einer Zunahme von Pkw-Verkehr und zu einer Schwächung des ÖPNV beitragen. Die jüngeren Rekorde, die für die Zulassung von neuen E-Pkw gemeldet werden, sind immer verbunden mit hohen Zulassungen von neuen herkömmlichen Pkw. 2018 wurden in Deutschland rund 80.000 E-Pkw neu zugelassen. Der Bestand an herkömmlichen Pkw stieg um rund 600.000. An dieser Entwicklung, bei der alles wächst und in allen Sektoren immer mehr CO2 emittiert wird, wird sich mit einer CO2-Steuer grundsätzlich nichts ändern.

    Elektro-Pkw sind schlicht ein zusätzliches Element der auf das Auto konzentrierten Transportorganisation. Es sind zu 60 Prozent Zweitwagen. Die zitierte EU-Regelung, wonach E-Pkw „Null-Emissions-Pkw“ sind, erlaubt es den Autokonzernen, ihre Orientierung auf SUV fortzusetzen. Sei es, indem sie E-Pkw in ihrer Flotte anrechnen können auf ihre Diesel-SUV. Sei es, indem sie E-SUVs auf den Markt bringen. Siehe die E-Pkw-Modelle Porsche Taycan, Audi e-tron oder Daimler EQC. Der EQC beginnt bei einem Kaufpreis von 70.000 Euro, hat 408 PS, beschleunigt von 0 auf 100 in 5,1 Sekunden und wiegt 2.400 Kilogramm. Der Audi e-tron beginnt bei 80.000 Euro, hat ebenfalls 408 PS, braucht 5,7 Sekunden bis zu Tempo 100 und wiegt 2500 Kilogramm. Der Porsche Taycan hat einen Einstiegspreis von 99.000 Euro, ist bereits nach 3,5 Sekunden auf Tempo 100 und hat 600 PS – das Gewicht scheint noch ein Betriebsgeheimnis zu sein. All das sind natürlich laut EU-Vorgaben Null-Emissions-Fahrzeuge. Das ist schlicht pervers.

    System-Wechsel oder kleine Schritte?

    Wer die Klimakatastrophe aufhalten, wer für „all days for future“ kämpfen will, der muss letzten Endes den Wachstumszwang und die Profitmaximierung der bestehenden Wirtschaftsweise in Frage stellen. Also system change.

    Wer kleinere Brötchen backen und nicht gleich DGB – Die Ganze Bäckerei – erkämpfen will (oder es nicht für opportun hält, eine solche aus meiner Sicht heute absolut berechtigte, wenn nicht erforderliche „Maximalforderung“ zu stellen), der sollte für sinnvolle Sofort- und Minimalforderungen eintreten:

    Sofortige Beendigung der skandalösen Subventionierungen der Billigfliegerei, von Dieselkraftstoff, von Dienstwagen und Schweröl (heavy fuel oil).
    Schnellstmöglicher Ausstieg aus dem Braunkohleabbau und aus der Braunkohle- und Kohleverfeuerung in Kraftwerken.
    Hochfahren der Förderungen für erneuerbare Energien; Rückgängigmachung der jüngeren Einschränkungen dieser Fördermaßnahmen.
    Stopp der Subventionierung der „Elektromobilität“.
    Umsetzung erster Modelle eines ÖPNV-Nulltarif mit dem Ziel eines grundsätzlichen Nulltarifs im öffentlichen Verkehr.
    Massive Förderung der nicht motorisierten Verkehrsarten, des Fußgänger- und Fahrradverkehrs, unter anderem durch ein bundesweites Programm zum Ausbau von Fahrradwege-Netzen.
    Und vor allem: Sofortiges Tempolimit auf Autobahnen von 120 km/h, von 80km/h auf Bundes- und Landstraßen und von 30 km/h in Städten und Wohngebieten. Das brächte schlagartig eine Reduktion der CO-2-Emissionen um rund 5 Millionen Tonnen im Jahr. Und mindestens 250 Straßenverkehrstote pro Jahr weniger.

    Vor allem brächte das eine allgemein-gesellschaftliche Entschleunigung und damit mehr Demokratie und mehr Zeit, um dann auch über eine grundsätzlich andere Steuerstruktur nachzudenken, die die Themen Klima und soziale Gerechtigkeit gleichermaßen berücksichtigt.

    [«1] Wikipedia: „Mit dem Gesetz zum Einstieg in die ökologische Steuerreform vom 24. März 1999 (BGBl. I S. 378) wurde als neue Verbrauchsteuer eine Stromsteuer eingeführt. Strom aus regenerativen Energieträgern ist davon befreit, sofern der Strom aus Netzen entnommen wird, die ausschließlich mit solchen Energieträgern gespeist werden. Für industrielle Großverbraucher wurde im Interesse ihrer internationalen Wettbewerbsfähigkeit die Steuer ermäßigt. Die Mineralölsteuer wurde nach ökologischen Kriterien gestaffelt; dabei wurden bestimmte Verwendungszwecke begünstigt, andere verteuert, wie etwa verbleite oder schwefelreiche Kraftstoffe. Von 1999 bis 2003 wurde die Steuer in Schritten von 6 Pf mehrmals erhöht. Von der Erhöhung der Mineralölsteuer befreit sind Unternehmen des produzierenden Gewerbes. Strom erhalten diese Betriebe zu einem zu 40 % ermäßigten Steuersatz.“ Danach stiegen die Einnahmen aus dieser Steuer bis 2009 auf 17 Milliarden Euro.

    #Allemagne #impôts #écologisme

  • De l’#écologisme et de sa contestation

    Nous connaissons tous cette façon qu’ont les gens d’en haut de nous faire la morale, ce qui est bon pour eux ne l’est pas pour nous, c’est d’ailleurs souvent une bonne façon de constater combien une société est inégalitaire et injuste. Ainsi un bateleur d’estrade électorale, chantre de l’ouverture des magasins les jours fériés, devenu président de la République a pu profiter du pont de la Toussaint parce qu’il était fatigué... Un autre pondeur de lois à une cadence à faire frémir les élevages en batterie, un jour ministre, le suivant député ou sénateur de profession, s’est violemment comporté lorsqu’on a osé lui demander de respecter les règles qu’il a lui-même votées. Nous savons tous que aussi fatiguée soit-elle, de son travail, de ses temps de transports, de gérer ses enfants, il ne suffit pas d’un claquement de doigts à une petite employée du commerce pour poser quatre jours de pont, nous savons tous qu’un justiciable lambda qui n’ouvre pas sa porte assez vite durant une perquisition se la voit défoncer à coups de bélier et doit montrer profil bas s’il ne veut pas mal finir devant le rouleau compresseur judiciaire... (ah, ce fameux bélier étonnement absent dans l’affaire de la perquisition du bodyguard faux policier !).

    Ce moralisme permanent du pouvoir qui s’épanouit à force d’intimidation intellectuelle et de répression, qui comme l’écrivait déjà La Fontaine s’exerce différemment selon que l’on soit puissant ou misérable, a enfanté un sous-produit plus moderne, l’écologisme. Si pour le capitalisme le pauvre « coûte un pognon de dingue », pour l’écologisme le pauvre pue du moteur (que ne se paye-t-il pas un hélicoptère ou un jet privé comme tout le monde ?) : Disons le clairement, l’écologisme est à l’écologie ce que le moralisme est à la morale, une puissante tartufferie.

    Ainsi cette même idéologie qui a obligé les travailleurs à plus de mobilité, plus de flexibilité, qui a drastiquement réduit le réseau ferroviaire, qui a abusivement augmenté le prix de l’immobilier, qui a exclu les ouvriers et leurs familles des centres urbains… vient maintenant nous faire de la pédagogie, pour nous expliquer pourquoi les travailleurs se doivent d’être mobiles mais sans automobiles ; et cela au nom d’un capitalisme qui deviendrait plus propre (de la même façon certainement qu’il devait se moraliser après la crise financière de 2008, en nous faisant payer pour les banquiers) ... L’écologisme, c’est encore cette morale d’hypocrites qui consiste à produire des injonctions de plus en plus totalitaires, c’est notre pour bien dit-elle que fleurissent les applications de délation sur les réseaux sociaux et que nous sommes invités à dénoncer notre voisin dès qu’il jette un mégot à la rue. L’écologisme augmente donc les taxes sur l’essence mais ne parle jamais d’abaisser le coût des loyers de nos centres urbains, voilà qui pourtant faciliterait la vie des travailleurs et réduirait les transports, mais non au lieu de cela les cuistres qui nous gouvernent se proposent au mieux de nous transformer en mendiants avec leurs chèques de compensation !

    Dans ces conditions, il est plutôt sain qu’un vent de colère commence à se lever. Il semble que le prochain 17 novembre des mobilisations populaires auront lieu. D’aucuns qui font du syndicalisme comme d’autres nous font du moralisme ou de l’écologisme, se sont empressés de dénoncer les premiers grognements de révolte en pointant des appels venus de l’extrême droite dont certains politiciens et des groupuscules vont tenter de récupérer ce mouvement de contestation. Que les partis et syndicats de gauche leur abandonnent ce terrain nous en dit long sur l’état de ces institutions depuis longtemps vouées au contrôle social et qui de ce fait ne représentent plus grand monde dans la réalité sociale. Quant aux anarchosyndicalistes, cela fait longtemps aussi qu’ils ont choisi leur camp, celui de l’action solidaire et autonome des classes laborieuses.

  • Intimité numérique : le Truc a fait mouche
    https://framablog.org/2018/10/23/intimite-numerique-le-truc-a-fait-mouche

    Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux… et quelques autres métropoles régionales sont animées par des associations libristes actives et efficaces : réunions régulières, actions de terrain, conférences et rencontres… Mais dans les villes moyennes ça bouge aussi. À l’ouest par exemple, entre Nantes, … Lire la suite­­

    #Claviers_invités #Contributopia #Dégooglisons_Internet #Internet_et_société #Libertés_Numériques #Chiffrement #Clochix #écologisme #Hygiene_numerique #Intimité #Lannion #Libre #ViePrivee

  • Miradas críticas del territorio desde el feminismo

    Somos personas activistas, entusiastas, enérgicas, que creen en la transformación y el poder que tiene el pensar la vida en común. Nacimos en distintos países del mundo (Ecuador, México, España, Brasil, Uruguay) y nos encontramos en Quito hace ya 5 años, lugar que se convirtió en nuestro espacio de conspiraciones. Nos ubicamos en el feminismo latinoamericano y caribeño como lugar de lucha, invención, creación, transformación y pensamiento. Nuestras miradas tejen el vínculo entre los cuerpos diversos y los territorios.

    Pensamos el cuerpo como nuestro primer territorio y al territorio lo reconocemos en nuestros cuerpos: cuando se violentan los lugares donde habitamos se afectan nuestros cuerpos, cuando se afectan nuestros cuerpos se violentan los lugares donde habitamos. Reivindicamos la importancia de la experiencia sensible, son nuestros cuerpos los que encarnan nuestra vida, nuestra memoria y son los sentidos los que nos conectan con los territorios. Sobre el cuerpo queda impreso lo que ocurre en los territorios: la tristeza por la explotación, la angustia por la contaminación, la alegría por estar construyendo otros mundos pese a tanta violencia. Frente al despojo, tratamos de tranzar puentes entre el feminismo, el ecologismo, la naturaleza y los territorios que nos permitan mirar de manera más integral y a la vez sensible el mundo y sobre todo que este pensarnos se convierta en acciones que transformen nuestra vida. A menudo, lo hacemos a través de metodologías corporales, que tratan de conectar la experiencia con las reflexiones, para buscar estrategias colectivas de resistencia.

    ¿Cómo nos miramos?

    Somos urbanas, ese es el lugar desde donde nos miramos, nos pensamos, reproducimos nuestras vidas y desde donde queremos establecer puentes con otros territorios. Partimos de diferentes condiciones y posiciones, revisamos nuestros privilegios y también luchamos contra nuestras opresiones. No queremos hablar por “las otras” sino desde nuestras propias experiencias, pensamientos, rebeldías y lugares para desde ahí generar diálogos y entendernos con las otras. Somos diversas y por eso reconocemos y nos sumamos a otras luchas. Y aprendemos de ellas. Nos interrogamos cómo desde nuestros lugares urbanos podemos aportar a las resistencias de otros espacios y viceversa. Queremos entender la potencia que tiene las conexiones entre lo urbano y los otros territorios. Consideramos importante tejer alianzas y establecer estrategias conjuntas para frenar la destrucción de nuestros territorios-cuerpos, de nuestro planeta, de nuestra Tierra.

    https://territorioyfeminismos.org

    #géographie #féminisme #corps

    et... #cartoexperiment pour @reka: Le corps comme #territoire...


    https://territorioyfeminismos.org/metodologias/mapear-el-cuerpo-como-territorio

  • Comment assimiler les écologistes aux terroristes : la leçon du Canada - Reporterre
    http://www.reporterre.net/Comment-assimiler-les-ecologistes

    Au nom de la lutte antiterroriste, le gouvernement canadien de Stephen Harper utilise depuis des années l’appareil policier pour museler le mouvement écologiste qui conteste ses projets pétroliers. La méthode inspire discrètement les gouvernements européens.

    Pour qualifier ces nouvelles cibles, l’ISU et les agences gouvernementales ne disposaient pas d’outils “théoriques”. Il leur fallu donc inventer un terme assez large et imprécis pour rassembler sous une même bannière préoccupations environnementale, sociale et indiennes. Le vocable forgé au début des années 2000 par ces organisations fut “multi issue extremists”, soit “extrêmistes à motivation multiple”.

    Entre mai 2005 et janvier 2010, Walby et Monagham prennent connaissance de 25 rapports de renseignement mentionnant ce terme tandis qu’Al-Qaeda et les organisations terroristes reconnues en disparaissent progressivement. Plus préoccupant, cette terminologie finit de lever les barrières entre terroriste, extrêmiste et activiste pour les tisser en une matrice de menaces indéfinies, comme nous l’expliquait Kevin Walby :

    "Au départ, le terme MIE avait été fabriqué pour les JO mais il leur a survécu et a muté en un terme “attrape-tout”, qui recouvre désormais les activistes natifs de “Iddle no more” comme les activistes anti-pipelines."

    Le mode d’action violent n’étant plus le critère pour juger des terroristes et des non-terroristes, la surveillance peut cibler n’importe quel opposant. Non content de redéfinir les personnes, les services de sécurité canadiens vont jusqu’à redéfinir les actes de terrorisme. Selon d’autres documents du CSIS (les services de renseignement canadiens), le blocage de route ou de l’accès à des immeubles apparaît désormais comme “des formes d’attaque” aux yeux des forces de l’ordre.

    #écologisme #répression

  • Les crues cévenoles ne sont pas des fatalités - La lettre d’Orion
    http://libelalettredorion.blogs.liberation.fr/mon-blog/2014/09/les-crues-c%C3%A9venoles-ne-sont-pas-des-fatalit

    Les crues cévenoles ne sont pas des fatalités

    http://libelalettredorion.blogs.liberation.fr/Philippe_Pelletier.JPG
    Philippe Pelletier

    Chaque année survient l’épisode des « #pluies cévenoles », bien connu des climatologues, des météorologues ou des géographes. Chaque année des inondations surviennent dans les zones habitées, parfois dramatiques. Et chaque année, les médias télévisuels mettent spectaculairement le focus sur les dégâts ou les malheurs sans s’interroger sérieusement sur l’enchaînement des causes et des conséquences. Et encore moins sans vraiment dénoncer les responsabilités.

    Les pluies à cette époque dans le Languedoc sont récurrentes, attendues si l’on peut dire. Les masses d’air venues du sud, chargées d’humidité après leur passage au-dessus de la mer Méditerranée, rencontrent en effet sur la terre des masses d’air venues du nord et déjà plus froides. Butant sur la chaîne des Cévennes, elles montent en altitude et déclenchent des précipitations, d’abord sur les sommets mais pouvant aussi gagner la plaine.

    C’est ce qui s’est passé à Lamalou-les-Bains (semaine 38 en 2014) ou à Alès, puis à Montpellier ou à Lunel (semaine 40). Des experts et des médias parlent promptement d’« événements exceptionnels ». Des micros-trottoirs glanés par des micros paresseux parlent même de « jamais vu ».

    Jamais vu ? Peut-être pour telle ou telle personne croisée par hasard, habitant récent ou ancien de la région, on l’ignore… En revanche jamais vu de mémoire d’hommes et de mémoire locale, certainement pas [1].

    #risques, #écologisme
    #géographie
    #citoyen

  • Piraterie : « La douteuse inculpation des militants de Greenpeace »
    http://lemonde.fr/planete/article/2013/10/02/piraterie-la-douteuse-inculpation-des-militants-de-greenpeace_3488366_3244.h

    La sentence est tombée : la justice russe a prononcé, mercredi 2 octobre, des premières inculpations pour « piraterie en bande organisée » à l’encontre des trente militants de Greenpeace, un crime passible d’une peine de dix à quinze ans de prison.

    on a effleuré « terrorisme » #activisme #écologisme #répression

  • Alain Lipietz, France, épicentre de la crise de la "malbouffe"

    http://lipietz.net/IMG/pdf/Crise_bouffe_France2.pdf

    La crise mondiale ouverte par les émeutes de la faim de 2006-2007 et l’effondrement financier de 2008 est la superposition d’une crise économique « keynésienne », semblable à la crise des années 1930 (les pauvres sont trop pauvres pour acheter ce qu’on leur fait produire, les riches trop riches pour savoir où placer leur argent) et d’une double crise écologique : la crise énergie-climat, et la crise alimentation-santé. Ces trois crises interagissent puissamment. La hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation frappe particulièrement le pouvoir d’achat en logements et bien industriels des salariés pauvres (crise des subprimes). L’industrialisation de l’agriculture mondiale contribue pour 50% à la production de l’effet de serre anthropique (défrichement, production d’engrais artificiels, dégagement de méthane par les produits agricoles gaspillés et par le bétail, produits alimentaires transportés sur des milliers de kilomètres, congelés et décongelés, transformation des produits frais en « plats cuisinés », surgelés, emballés...). Et le réchauffement climatique, avec ses sécheresses, tempêtes et inondations, scande dorénavant les pics des cours mondiaux des produits agricoles.

    #écologisme
    #crise_alimentaire