• OpenAI just raised $6.6 billion to build ever-larger AI models - The Verge
    https://www.theverge.com/2024/10/2/24260457/openai-funding-round-thrive-capital-6-billion

    This funding round values OpenAI at roughly 40 times its reported revenue, an unprecedented figure that highlights just how much hype surrounds AI in Silicon Valley. The New York Times reported that OpenAI’s monthly revenue hit $300 million in August, and the company expects about $3.7 billion in annual sales this year (and estimates that its revenue will reach $11.6 billion next year.)

    These billions will go toward the incredibly expensive task of training AI frontier models. Anthropic CEO Dario Amodei has said AI models that cost $1 billion to train are in development and $100 billion models are not far behind. For OpenAI, which wants to build a series of “reasoning” models, those costs are only expected to balloon — making fresh funding rounds like this one critical.

    #Intelligence_artificielle #OpenAI #Finance #Economie_numérique

  • « Les médecins étrangers investissent surtout les spécialités hospitalières désertées par les médecins français qui préfèrent exercer en libéral »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/30/les-medecins-etrangers-investissent-surtout-les-specialites-hospitalieres-de

    « Les médecins étrangers investissent surtout les spécialités hospitalières désertées par les médecins français qui préfèrent exercer en libéral »
    Tribune Pierre Micheletti Médecin
    Le débat sur l’aide médicale d’Etat, dont la suppression renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières, pourrait également faire apparaître la question des praticiens étrangers, qui doivent être mieux traités par notre système de santé, explique le médecin Pierre Micheletti dans une tribune au « Monde ».
    Marie-Claire Carrère-Gée, ministre déléguée chargée de la coordination gouvernementale, ne va pas manquer de dossiers épineux à articuler entre les différents gestionnaires de portefeuille au sein du gouvernement de Michel Barnier. La nomination de Bruno Retailleau à l’intérieur n’a pas tardé à donner des ailes aux défenseurs de lignes dures sur les questions migratoires. En la matière, les interfaces avec la ministre de la santé vont en particulier générer l’attention, voire la mobilisation des acteurs.
    Deux dossiers concernent directement Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé et de l’accès aux soins, et serviront d’utiles baromètres sur l’efficacité de la « coordination gouvernementale ». D’abord, l’avenir de l’aide médicale d’Etat (AME), objet de toutes les manipulations symboliques au service d’un discours martial sur le durcissement de l’accueil des étrangers. Une déclinaison plus subtile sera indubitablement à construire dans le discours politique – et dans la pratique – concernant la place incontournable occupée par des médecins détenteurs d’un diplôme délivré à l’étranger.
    Sur l’épouvantail de l’AME, dont la suppression empêcherait des diagnostics à un stade précoce – aggravant le pronostic des pathologies – et renforcerait les recours spontanés aux urgences hospitalières coûteuses et à bout de souffle, beaucoup a déjà été dit, par les associations comme par les professionnels du champ médico-social. La formule de la Fédération hospitalière de France en résume l’argumentation, évoquant « un contresens moral, sanitaire et économique ».
    Sur la démographie médicale globale, comme sur la répartition territoriale des praticiens, aujourd’hui largement soutenue par des médecins étrangers, les données du Conseil national de l’ordre des médecins apportent des informations éloquentes. La place des médecins étrangers est cruciale dans l’offre de soins. Au 1er janvier 2023, 234 028 médecins étaient actifs en France, dont 48,8 % femmes et 51,2 % hommes. Les moins de 40 ans représentent 28,5 % des effectifs, les 60 ans et plus 31,1 %. L’âge moyen des médecins est ainsi de 50,5 ans. Les médecins à diplômes étrangers occupent une place de plus en plus importante au fil du temps. Alors qu’en 2010 ils comptaient pour 7,1 % des médecins en activité, ils représentaient 12,5 % en 2023.
    La hausse de la proportion de médecins en activité à diplômes étrangers se perçoit notamment chez les spécialistes, qu’ils soient médicaux ou chirurgicaux. Ils représentent 19,8 % des médecins spécialistes chirurgicaux en activité et 16,9 % des médecins spécialistes médicaux (hors médecins généralistes) en activité. La Roumanie, la Belgique et l’Italie sont les trois principaux pays d’obtention de diplômes des médecins en activité à diplômes obtenus au sein de l’Union européenne (UE), hors France.
    L’Algérie, la Tunisie, la Syrie et le Maroc sont les quatre principaux pays d’obtention des médecins titulaires de diplômes obtenus en dehors de l’UE. Les proportions de médecins en activité à diplômes étrangers sont particulièrement importantes dans les départements qui présentent les plus faibles densités médicales, participant ainsi à corriger des déséquilibres démographiques et territoriaux.
    Il existe pourtant un traitement à double vitesse pour les médecins étrangers. Afin de pourvoir les postes d’internes, les hôpitaux embauchent des praticiens à diplômes étrangers hors UE, en tant que « faisant fonction d’internes », « attachés associés » ou « assistants associés ». Ces statuts sont caractérisés par la précarité, une moindre rémunération et un emploi du temps surchargé. La présence de ces médecins reste très mal renseignée. On a par ailleurs connaissance de situations d’illégalité, comme le phénomène des médecins étrangers embauchés comme infirmières/infirmiers, qui demeurent également difficiles à quantifier.
    Les ressortissants européens sont dans une situation un peu différente : la directive européenne de 1989, modifiée à plusieurs reprises depuis, prévoit en effet la reconnaissance mutuelle des diplômes et la liberté de s’installer et d’exercer la profession dans les pays membres. Ces médecins étrangers investissent surtout les spécialités hospitalières désertées par les médecins à diplômes français qui préfèrent exercer en libéral : l’anesthésie-réanimation, la psychiatrie, la radiologie, la chirurgie cardio-vasculaire, la néphrologie ou encore les urgences. L’aboutissement du parcours de ces médecins reste néanmoins l’inscription à l’ordre des médecins, qui incarne l’acceptation symbolique par le groupe des pairs, mais aussi l’autonomie et la liberté de la pratique.
    Les conditions d’exercice des médecins ayant obtenu leur diplôme dans un pays extracommunautaire ont été assouplies en avril 2020, afin qu’ils puissent accéder à des positions professionnelles plus favorables. Dès lors, un personnel hospitalier « à la carte », flexible et éjectable selon le contexte, pourrait devenir la stratégie pour l’avenir de l’hôpital français, les soignants étrangers servant, dans cette logique, de variable d’ajustement.
    Les mois qui viennent ne tarderont pas à dire comment la ministre chargée de la coordination gouvernementale pourra contribuer à trouver des solutions acceptables sur le plan « moral, sanitaire et économique » à ces deux dossiers intriqués qui concernent l’offre de soins et les migrations. En évitant que le dossier de l’AME, qui représente 0,5 % des dépenses annuelles de santé, n’occupe tout l’espace de manichéens débats politiques.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#medecin#PADHUE#economie#systemedesante#AME#diplome

  • « Encore des mensonges... » : Thomas Porcher dézingue le nouveau ministre du budget
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2024/encore-des-mensonges-thomas-porcher-dezingue-le-nouveau-ministre-du-budget

    Qui dit nouveau #Gouvernement dit nouveaux ministres. Et le nouveau Ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, s’alarme du chantier laissé par Bruno Le Maire et ses compères. Il va tout de même recycler sa recette.

    #Économie

  • Kohei Saito, le philosophe communiste de la décroissance – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/kohei-saito-le-philosophe-communiste-de-la-decroissance-20240929_NLJ7GDAG

    Adepte de Karl Marx, sa relecture moderne du « Capital » a explosé les ventes dans l’archipel japonais. Un succès plébiscité par la jeune génération qui met dos à dos partisans de la décroissance et éco-modernistes. Il vient d’être traduit en français.

    #paywall

    • Profil
      [...]

      https://www.liberation.fr/resizer/uyB-vK9Z7chRPXsCXGQFSPHnPDE=/1600x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(2152x1060:2162x1070)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/PEYUBBEQK5CO5H4ECEGQNSDYNM.jpg

      Kohei Saito, professeur agrégé de philosophie à l’université de Tokyo, ici, dans une « forêt commune » à Hachioji, près de la capitale japonaise.. (Philip Fong/AFP)
      par Nicolas Celnik
      publié le 29 septembre 2024

      Ça commence par une paire d’yeux qui s’écarquillent dans un restaurant chic niché sous un pont à Tokyo : « Comment ? Vous avez rencontré Kohei Saito ? » Le décor est planté : dans l’archipel nippon, le jeune philosophe marxiste a l’aura d’une #rock_star. Lui-même s’amuse de cette popularité si soudaine, qu’il décrit comme un « non-sens ». Hitoshinsei no « Shihonron » (« le capital dans l’anthropocène »), dont la version française vient de paraître aux éditions du Seuil sous le titre Moins ! La décroissance est une philosophie, est devenu un petit phénomène de masse au Japon lors de sa sortie en 2020.

      En moins d’un an, le livre s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires, si bien que la chaîne de librairies Maruzen, dans le quartier de Marunouchi, à Tokyo, a ouvert une section intitulée « Redécouvrir #Marx ». Le livre a depuis été publié dans douze pays, et Saito est reçu en invité de marque. En France, c’est l’Institut La Boétie, le think tank de La France insoumise (LFI), qui lui avait offert le micro lors de sa venue à l’automne 2023, avant d’investir le centre Pompidou le 20 septembre dernier. La « hype » autour de Kohei Saito frôle le paradoxe : son succès est devenu un argument de vente en soi, au-delà des apports du livre en lui-même.

      Dans les carnets personnels de Marx

      Il faut reconnaître que la thèse du livre a de quoi intriguer : d’après Kohei Saito, Karl Marx se serait intéressé, sur la fin de sa vie, aux limites de la croissance et aurait développé une pensée écologique qui mérite d’être redécouverte à l’heure de l’anthropocène. Pour justifier ce scoop, Saito propose de relire Marx à l’aune d’un matériau nouveau : les carnets personnels du philosophe allemand, qu’il a étudiés lors de sa thèse à Berlin. C’est à partir de ces écrits que Saito a compris pourquoi « Marx a tant tardé avant de publier les volumes II et III du Capital, alors qu’Engels le harcelait presque pour qu’il le fasse », racontait-il, lors d’une rencontre à Tokyo à l’été 2023. Selon lui, deux découvertes ont bouleversé Marx.

      D’abord, il découvre les #sociétés_précapitalistes, où il est tout particulièrement fasciné par la manière de distribuer les #terres selon un système de tirage au sort renouvelé régulièrement, qu’il considère comme une clé pour minimiser la concentration des richesses. Ensuite, il se passionne pour les #sciences_naturelles, et se documente sur l’appauvrissement des sols en Irlande et l’épuisement du charbon en Angleterre : il en déduit que l’industrialisation crée une « rupture métabolique », c’est-à-dire une situation où les humains consomment plus de ressources que ce que la nature est capable de fournir.

      Fort de ces enseignements, Saito, qui se présente comme ayant longtemps été « un marxiste très classique, occupé uniquement par la lutte des classes », et qui raconte avoir eu une prise de conscience des enjeux environnementaux suite à la catastrophe de Fukushima, en vient à se demander comment Marx analyserait-il les centrales nucléaires ?

      Organiser la production de manière soutenable

      Alors que l’économiste allemand est généralement présenté comme l’un des pères de l’industrialisme, clamant qu’il faut reconquérir et développer les forces productives pour libérer le prolétariat, voilà Kohei Saito qui oppose : « Sur la fin de sa vie, Karl Marx en vient à penser qu’il faut changer le système, mais pas en développant la production, nous exposait-il. Il propose plutôt de revenir à d’anciennes formes de production, tout en utilisant certaines des technologies les plus récentes – celles qui nous permettent d’atteindre l’objectif d’organiser la production de manière soutenable. » Kohei Saito donne un nom à ce type d’organisation : la « société de #communisme décroissant ».

      Il suffisait peut-être de réunir deux des mots les plus controversés en une même formule pour faire exploser les ventes. C’était, en tout cas, assez pour que toutes les obédiences (des ultralibéraux aux primitivistes) s’écharpent sur l’ouvrage pour en faire leur livre de chevet ou un autodafé. Kohei Saito se voit offrir l’occasion de développer ses théories sur la radio nationale japonaise, la NHK, lors d’un long programme dans lequel il décortique la pensée de Marx ; dans la foulée, son éditeur, qui venait de publier une version simplifiée des écrits de Marx, croule sous les demandes de jeunes lecteurs.

      Les préconisations formulées par Kohei Saito

      Pour saisir cet engouement, il faut comprendre que le livre de Saito arrive dans un Japon prêt à entendre de nouvelles voix sur l’#économie. D’abord, le Covid-19 a « mis en évidence les inégalités économiques » et « montré que le capitalisme peut être mis en pause », veut croire Saito. Ensuite, toute une génération, née dans les années 90, n’a connu qu’une économie stagnante, voire en récession, ballottée par la crise de 2008 et la catastrophe de Fukushima en 2011. Une certaine désillusion règne quant aux mesures libérales proposées par le gouvernement pour se tirer du marasme, et de nombreux jeunes japonais préfèrent s’exiler à la campagne plutôt que de s’enfermer dans des bureaux. Un certain nombre était donc désireux de s’entendre dire qu’il faut se débarrasser du capitalisme une bonne fois pour toutes, et preneur de quelques recettes pour le faire.

      C’est d’ailleurs sur les préconisations qu’il formule que Kohei Saito est le plus souvent attaqué : au-delà de certains marxistes qui lui reprochent de n’avoir rien compris à leur icône, Saito est ciblé par les libéraux qui préfèrent miser sur l’économie sociale et solidaire plutôt que faire la peau au marché. A gauche, Kohei Saito s’inscrit, malgré lui, dans un clivage entre deux tendances irréconciliables. D’un côté, les adeptes de la décroissance, dont il reprend les principaux auteurs – il s’appuie régulièrement sur les travaux de Jason Hickel et de Giorgos Kallis. De l’autre, les éco-modernistes, qui, à l’instar du magazine américain Jacobin, pensent que la décroissance de Saito va écraser le prolétariat, et préfèrent s’en remettre au progrès technologique.

      Une autre ligne de critique semble plus pertinente : là où Marx dessinait des perspectives révolutionnaires concrètes pour le prolétariat, Saito se contente d’affirmations péremptoires mais peu crédibles – « toutes les entreprises doivent devenir coopératives [dans la lutte contre le changement climatique] ou arrêter de commercer », écrit-il par exemple, sans que l’on comprenne bien comment faire coopérer lesdites entreprises. Sans être un intellectuel engagé, Saito s’investit depuis plusieurs années dans une ferme coopérative gérée avec des amis, sur des terres communes, et s’en inspire parfois pour illustrer ce à quoi pourrait ressembler une société de #communisme_décroissant. Une manière de montrer, peut-être, que contrairement à ce que dit l’adage, ce qui unit l’#écologie et la lutte des classes, c’est aussi le jardinage.

      Moins ! La décroissance est une philosophie, Seuil, 2024

    • L’ayant entendu sur FC à défaut de l’avoir lu je confirme que si il souligne l’importance chez Marx de la rupture métabolique opérée par la production capitaliste (déjà soulignée par d’autres, qui surent aussi être attentifs à l’apologie présente chez Marx du Mir russe, de la propriété et de la gestion collective des terres, loin du « progressisme » usuel, des théories de l’arriération, ou de toute promotion du « rôle révolutionnaire de la bourgeoisie ») il parait, outre quelque mots clés déjà usés dans nos contrées -depuis Dardot et Laval il doit bien y avoir des coincetaux de la très républicaine LFI pour évoquer les « communs »- n’avoir à peu près rien à dire (il faudra que je prenne le livre en main pour le parcourir pour infirmer cet avis).

      Par ailleurs, il n’échappera à personne que concevoir un projet politique en terme de « décroissance » c’est en rester à des catégories qui n’ont pas d’existence en dehors d’une économie qu’il s’agit précisément de détruire, si il est question de sortir du cercle de la production pour la production.

      Et pour finir, on persiste partout à confondre le marxisme avec Marx. Or, par exemple, le « développement des forces productives » n’est jamais entendu que dans son action industrialiste et productiviste alors que chez Marx, la force productive primordiale, c’est non seulement le prolétariat mais l’humanité, comme labeur et comme intelligence collective, et que la condition du développement de cette force productive là c’est qu’advienne une humanité s’affranchie des rapports sociaux qui l’entravent.
      On voit depuis quelques années déjà l’opposition travail vivant / travail mort gagner en profondeur et en extension (selon des modalités dont certaines interrogent...) à l’occasion des nombreux travaux centrés sur le travail du vivant et de la nature.

      J’ai déjà vu des rock star à la puissance d’évocation plus affirmée. J’en conclus que son succès répond à un besoin politique de nombreux japonais et bien que je soupçonne un brin d’esthétisme dans leur démarche (une belle vie plutôt que la belle vie capitaliste et sa destructivité) je me demande d’une part ce qu’il en est de la circulation au Japon d’oeuvres de langue anglaise ou en français (dont bon nombre ont été signalés ici, de Jason Moore à Chopot et Balaud, par exemple) qui s’attachent à ces enjeux sans bazarder Marx en raison du marxisme, et, d’autre part, à quel moment ces gens sauront se confronter à l’alternative effective que l’on peut résumer, pour paraphraser Trotsky à « notre destructivité contre la leur ».

      #capitalisme #travail_vivant #mise_au_travail_du_vivant

  • Humiliation perçue par les agronomes algériens des projets du Qatar.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4666

    Deux concepts diffèrent fondamentalement : sécurité alimentaire et autosuffisance. Le Qatar accroît ses investissements dans le secteur agricole algérien, marquant les bons termes des relations entre les deux pays, la priorité est la sécurité alimentaire. En Algérie, pour réaliser une production céréalière conséquente face à la consommation locale, les bureaucrates ont éliminé le vignoble qui faisait la première production vinicole mondiale. Et même ils ont interdit certains vergers arboricoles, dont les fruits étaient considérés des luxures pour la population. #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

    / Maghreb, Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Africa, population, société , économie , Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, Ecologie, (...)

    #Maghreb,Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société #économie_ #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux #Réchauffement_climatique #Arabie_Saoudite,_Qatar,_Koweït,_EAU,_Moyen-Orient,_monarchies,_arabes,_musulmans

  • Minerais pour #énergie moins polluante, remplacent les sources fossiles.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4665

    Les perspectives qui s’offrent aux minerais et terres rares dans la grande mutation de la consommation et des sources d’énergie. Pour relever les défis du changement des transports, de l’origine de l’électricité et de satisfaction des besoins comme le chauffage, y compris les combustions pour l’industrie, plusieurs pistes sont à investir. La technologie apporte des réponses et ses machines enjoignent ce nouveau destin qui est une révolution forgée pour la sauvegarde de la planète. #Climat

    / #Réchauffement_climatique, Sciences & Savoir, #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux, économie , énergie, #Data_-_Données, calamités (...)

    #Sciences_&_Savoir #économie_ #calamités_naturelles

  • En Espagne, Pedro Sanchez veut contrer le récit sécuritaire et met en avant une « migration synonyme de richesse et de développement »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/28/en-espagne-pedro-sanchez-veut-contrer-le-recit-securitaire-et-met-en-avant-u

    En Espagne, Pedro Sanchez veut contrer le récit sécuritaire et met en avant une « migration synonyme de richesse et de développement »
    Par Sandrine Morel (Madrid, correspondante)
    « Il n’y a pas si longtemps, l’Espagne était aussi un pays de migrants, et beaucoup de compatriotes espagnols ont cherché ailleurs une vie meilleure, un destin qui leur était impossible dans leur pays », a rappelé Pedro Sanchez, lors d’une visite en Mauritanie, le 27 août. C’est une voix dissonante, portant un discours empathique et positif de la migration, que veut fait entendre le président socialiste du gouvernement espagnol, dans une Europe où elle n’est le plus souvent abordée qu’au prisme sécuritaire.
    En Mauritanie, en Gambie et au Sénégal, où il cherchait des solutions à la crise migratoire que vivent les îles Canaries – le nombre de migrants y ayant accosté a doublé depuis le début de l’année, avec 27 000 arrivées –, M. Sanchez a vanté les bienfaits de l’immigration, à condition qu’elle soit légale. « La contribution des travailleurs migrants à notre économie, notre système social ou à la soutenabilité des retraites, est fondamentale. Pour l’Espagne, la migration est synonyme de richesse, de développement et de prospérité », a-t-il souligné à Nouakchott. « Contrairement au discours qui, malheureusement, commence à prendre de plus en plus d’importance en Europe, la migration n’est pas un problème, c’est une nécessité, qui implique certains problèmes. C’est pourquoi nous devons gérer de manière humaine, sûre et ordonnée le phénomène de la migration au bénéfice de nos sociétés respectives », a-t-il ajouté.
    Ce discours, alors que l’immigration est devenue la principale préoccupation des Espagnols, selon le Centre de recherches sociologiques, lui a valu les remontrances du chef de l’opposition, Alberto Nuñez Feijoo (Parti populaire, droite), qui a considéré « irresponsable » le fait « d’encourager un effet d’appel durant la pire crise d’immigration irrégulière ».
    Pedro Sanchez souhaite offrir un horizon aux candidats au départ et un discours de tolérance aux Espagnols. Dans les trois pays africains, outre les programmes de coopération habituels, le chef du gouvernement a conclu des accords visant à développer la « migration circulaire ». L’idée, qui consiste à embaucher des travailleurs dans leur pays d’origine pour couvrir des besoins saisonniers dans certains secteurs, n’est pas nouvelle. Depuis 2000, il existe des programmes de migration circulaire entre l’Espagne et plusieurs pays, en particulier le Maroc, qui chaque année, envoie plusieurs milliers de femmes travailler dans les plantations de fraises et de fruits rouges d’Andalousie. Les personnes qui participent à ces programmes peuvent travailler jusqu’à neuf mois par an en Espagne, et cela durant quatre années consécutives, au bout desquelles elles peuvent solliciter un permis de résidence de deux ans.
    En 2022, le gouvernement a essayé d’incorporer dans ces programmes davantage de secteurs d’activité et de pays, de faciliter les démarches des employeurs et les possibilités de régularisation postérieures des employés. En 2023, 17 200 personnes étaient insérées dans des programmes de migration circulaire. Depuis le début de l’année 2024, ce chiffre a dépassé les 20 000, selon le ministère de l’inclusion, la sécurité sociale et la migration.
    Il a aussi lancé des plans de formation à l’entrepreneuriat pour un nombre réduit de travailleuses de la fraise, afin qu’elles puissent ensuite créer leur propre entreprise au Maroc. « L’immigration légale ouvre des chemins de prospérité, de développement et d’échange culturel. Elle est bonne aussi bien pour le pays d’origine que pour le pays d’accueil. Et nous voulons qu’une fois qu’ils ont acquis de l’expérience, des connaissances, [les migrants] puissent rentrer pour partager ce bagage avec leur pays d’origine », a ajouté M. Sanchez à Dakar.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#regularisation#economie#formation#entrepreunariat#retour#developpement#migrationreguliere#sante#droit

  • Economist Shir Hever: Israelis have “no faith” in their economy’s future

    via https://diasp.eu/p/17154305

    https://www.youtube.com/watch?v=1jdZHyp2e3U

    Topic: The rapid decline of the #Israeli #economy and the ongoing military actions in #Gaza, #WestBank and #Lebanon

    Shir Hever, living in #Germany, can be considered one of the most insightful Jewish commentators on #Israel's economic/domestic situation, trade relations, and military/digital technologies.

    Those who followed “The Real News” more than 10 years ago will remember still his competent commentaries from the second half of the 2000s and the first half of the 2010s.

  • « L’immigration n’a globalement que peu d’impact sur le chômage et les salaires »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/27/l-immigration-n-a-globalement-que-peu-d-impact-sur-le-chomage-et-les-salaire

    « L’immigration n’a globalement que peu d’impact sur le chômage et les salaires »
    Hippolyte d’Albis Economiste
    Parmi les peurs associées à la migration, celles relatives à l’emploi et aux salaires sont souvent présentées comme les plus rationnelles. Dans les premiers cours d’économie, on apprend ainsi qu’un marché peut être représenté par une offre et une demande et qu’il est utile d’appréhender les prix que l’on observe sur ledit marché comme résultant de leur égalisation. Transposée au marché du travail, cette représentation suggère que l’immigration va accroître l’offre de travail, ce qui aura tendance à faire baisser son « prix », c’est-à-dire le salaire. Si les salaires sont rigides à la baisse, en particulier du fait d’un salaire minimum, l’immigration est alors supposée engendrer un surplus de travail, qui se matérialise par du chômage. La crainte sur les salaires concerne donc les travailleurs plutôt qualifiés des secteurs ouverts aux recrutements d’étrangers.
    De très nombreux travaux empiriques se sont demandé si ce raisonnement intuitif était corroboré dans les faits. Les plus parlants ont analysé des événements exceptionnels, comme l’expulsion par Fidel Castro de 125 000 Cubains qui, entre avril et octobre 1980, vont quitter le port de Mariel pour se réfugier à Miami [en Floride]. L’économiste canadien David Card a démontré que cet afflux d’étrangers a été sans conséquence sur les salaires et le taux de chômage de la ville d’accueil.
    Professeure d’économie à l’université Rutgers (New Jersey) et ancienne économiste en chef du département du travail des Etats-Unis de 2013 à 2015, Jennifer Hunt s’est, quant à elle, intéressée aux 900 000 rapatriés d’Algérie arrivés en 1962. Elle montre que ce choc migratoire considérable n’a eu que des effets minimes sur le taux de chômage et les salaires en France.
    Ces études sont célèbres, car leur contexte historique en fait des expériences grandeur nature, ce qui est rarissime en sciences sociales. En particulier, la précipitation des départs observée lors de ces deux événements permet d’éliminer un biais statistique important sur lequel bute l’analyse habituelle des migrations : comme les immigrés se dirigent en priorité vers les destinations où le marché du travail est favorable, il est peu crédible d’interpréter la corrélation entre l’immigration et le chômage de façon causale.
    Néanmoins, les expériences naturelles engendrées par les réfugiés cubains et les rapatriés d’Algérie sont à la fois anciennes et très particulières. Elles permettent certainement des travaux statistiques crédibles, mais ne suffisent pas pour convaincre. Elles ont donc été complétées par un vaste ensemble d’études statistiques visant à évaluer l’effet de l’immigration sur le marché du travail dans de nombreux pays et époques, tout en traitant le biais susmentionné de la façon la plus appropriée possible.
    Pour la France, la dernière en date est due aux universitaires Gianluca Orefice et Giovanni Peri, qui ont analysé l’ensemble des recrutements industriels entre 1995 et 2005. Les auteurs concluent que l’accroissement de la part des travailleurs étrangers dans un bassin d’emploi entraîne une amélioration des appariements entre entreprises et salariés, qui compense l’effet négatif attendu sur le salaire.
    A rebours de ce qui est suggéré par le raisonnement basé sur l’offre et la demande, le consensus qui émerge des travaux empiriques est que l’immigration n’a globalement que peu d’impact sur le chômage et les salaires.Trois principales raisons peuvent être avancées. Premièrement, les étrangers sont discriminés sur le marché du travail. Parfois pour des raisons objectives, telles qu’une moindre maîtrise de la langue ou des usages, mais aussi parfois par pure xénophobie. Dès lors, on ne voit pas très bien comment celui qui est discriminé pourrait prendre la place de celui qui ne l’est pas. A compétences égales, les étrangers ne trouvent un emploi que si les nationaux font défaut.
    Le principe est d’ailleurs institutionnalisé, car pour obtenir un titre de séjour pour motif de travail, il est nécessaire que le futur employeur démontre l’absence de la compétence recherchée sur son bassin d’emploi. Les procédures sont facilitées pour une liste, établie par l’administration, de métiers dits en tension, ce qui justement signifie que les compétences font défaut. L’économiste du travail Sara Signorelli a récemment montré qu’une réforme de 2008 de la liste favorisant l’emploi de travailleurs étrangers qualifiés n’a eu qu’un faible impact sur les salaires des travailleurs nationaux.
    La deuxième raison découle de la première. Les étrangers sont concentrés dans certains secteurs d’activité. En France, une étude du ministère du travail révèle qu’en 2017, les étrangers représentaient 10 % de l’emploi total, mais près de 39 % des employés de maison, plus de 28 % des agents de gardiennage, 27 % des ouvriers non qualifiés du bâtiment, 22 % des cuisiniers, etc. Les salaires dans ces métiers sont notoirement plus faibles que la moyenne, et on pourrait donc conclure, par un effet de composition, que les étrangers font baisser le salaire moyen.
    Ce serait pourtant ignorer que ces emplois sont utiles et que s’ils n’étaient pas pourvus, les autres emplois seraient peut-être moins bien rémunérés. Un exemple typique est celui des gardes d’enfants, qui sont facilitées dans les villes où la main-d’œuvre étrangère est plus importante. Par ricochet, on observe que les femmes nées sur place travaillent davantage, ce qui augmente leurs salaires. Ce type d’externalité engendré par l’emploi des immigrés est typiquement ignoré des études microéconomiques, qui de fait sous-estiment les effets économiques positifs de l’immigration.
    La troisième raison étend cette dernière raison à tous les effets macroéconomiques de la migration. En particulier, les immigrés sont en moyenne plus jeunes que le reste de la population du pays d’accueil. Cette réalité démographique se traduit par une contribution positive de l’immigration à la part des personnes qui travaillent dans la population, sujet crucial dans nos sociétés vieillissantes. Cet effet sur le taux d’emploi a un impact favorable sur la richesse créée et même sur l’équilibre des finances publiques. Et c’est bien dans les économies les plus prospères que les salaires sont les plus élevés.

    #Covid-19#migration#migrant#france#immigration#economie#chomage#salaire#demographie#sante

  • « Quand bien même les électeurs exigeraient moins d’immigration, ce n’est pas avec des politiques inefficaces que l’on satisfera leurs exigences »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/27/quand-bien-meme-les-electeurs-exigeraient-moins-d-immigration-ce-n-est-pas-a

    « Quand bien même les électeurs exigeraient moins d’immigration, ce n’est pas avec des politiques inefficaces que l’on satisfera leurs exigences »
    Antoine Pécoud Sociologue
    Hélène Thiollet Politiste
    Les lois migratoires entretiennent la fiction, délétère pour la cohésion sociale et pour la prospérité de l’Europe, que tous les problèmes sont causés par l’immigration, estiment les spécialistes de l’immigration Antoine Pécoud et Hélène Thiollet, dans une tribune au « Monde ».
    La question migratoire revient sur le devant de la scène en France après les déclarations du nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, sur le « désordre migratoire » et le meurtre d’une étudiante pour lequel le suspect est un Marocain en situation irrégulière. Elles interviennent après le décès de douze personnes dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche le 3 septembre et de huit autres le 15 septembre. Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur démissionnaire, avait aussitôt appelé à un nouveau traité migratoire entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE), dans le but notamment de renégocier les financements que Londres accorde à la France pour le contrôle de l’immigration irrégulière.
    On ne connaît pas encore l’attitude du nouveau gouvernement travailliste côté britannique, mais celui-ci a déjà indiqué son intérêt pour la politique menée par la dirigeante italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, qui consiste précisément à déléguer le contrôle de l’immigration à des pays tiers, comme l’Albanie.
    Il reste aussi à voir comment se positionnera Bruno Retailleau, qui a déjà maintes fois affiché sa fermeté sur le sujet, et s’il continuera la stratégie qui voit la France, à l’instar de l’Albanie justement, se faire payer par son voisin du Nord pour contenir les migrants et les réfugiés. Mais, quelles que soient les stratégies à venir, l’échec des politiques migratoires – que ce soit au niveau britannique, français ou européen – est patent. Avec le Brexit, le Royaume-Uni voulait reprendre le contrôle de ses frontières. Mais malgré des politiques toujours plus restrictives, comme le projet avorté d’accord britannique avec le Rwanda, la nouvelle loi française sur l’immigration de janvier 2024, ou le pacte européen sur la migration et l’asile en mai 2024, les traversées de la Manche n’ont cessé de croître, passant de 15 000 en 2021 à 45 000 en 2022, selon le ministère de l’intérieur britannique.
    Le cercle vicieux est toujours le même. Dans une logique classique de prohibition, ces stratégies de contrôle des flux migratoires n’arrêtent pas les réfugiés et les migrants, mais les basculent dans l’illégalité. Elles augmentent de surcroît le prix exigé par les passeurs et les intermédiaires, tout en poussant les candidats à l’émigration à prendre des risques de plus en plus grands. Outre le coût humain et économique de cette approche, cela donne le sentiment d’une immigration incontrôlée, ce qui justifie en retour des politiques toujours plus restrictives.
    Leurs partisans objectent que ces politiques correspondent aux souhaits d’électeurs préoccupés par l’immigration. La réalité est probablement plus nuancée, comme en témoignent certaines enquêtes d’opinion au long cours, comme celle de l’Enquête sociale européenne. Mais, quand bien même les électeurs exigeraient moins d’immigration, ce n’est pas avec des politiques inefficaces que l’on satisfera leurs exigences et qu’on les dissuadera de voter pour l’extrême droite. Avec la « loi Darmanin » ou le pacte européen, les Etats voulaient désamorcer les arguments habituels à propos de l’invasion migratoire et du laxisme supposé des pouvoirs publics, afin de couper l’herbe sous le pied de la droite populiste. Mais cette stratégie est vouée à l’échec, comme en atteste le poids politique toujours croissant de l’extrême droite en France et en Europe.
    Face à cette fuite en avant, et dans un contexte politique où la dépendance du gouvernement de Michel Barnier vis-à-vis du Rassemblement national augure peut-être d’un tour de vis supplémentaire, il est temps d’admettre que l’arbre des migrations et de l’asile cache une forêt de problèmes bien réels, mais qui n’ont en réalité pas grand-chose à voir avec les politiques migratoires.
    Il est par exemple légitime de craindre la concurrence des travailleurs étrangers dans des secteurs peu qualifiés du marché du travail. Mais ce problème relève davantage du droit du travail et des politiques salariales que des politiques migratoires. On ne saurait demander aux gardes-frontières ou à l’agence européenne chargée du contrôle des frontières de l’UE, Frontex, de régler un problème qui est de la compétence de l’inspection du travail.
    De même, le débat public associe fréquemment immigration et islam. Il est vrai que les dizaines de millions d’Européens qui pratiquent cette religion sont souvent issus de l’immigration. Mais, dans leur très large majorité, ce ne sont plus des migrants mais des citoyens de plein droit, et l’on voit mal comment les politiques migratoires permettraient d’apaiser les crispations relatives au port du voile ou à l’existence de fondamentalismes religieux, qui relèvent du droit pénal ou constitutionnel, des droits humains et des libertés publiques.
    Le contrôle de l’immigration est ainsi régulièrement présenté comme la solution miracle à des problèmes aussi variés que le chômage, l’insécurité, le trafic de drogue, le niveau scolaire des élèves, l’accès au logement ou les zones de non-droit dans les banlieues. Les politiques migratoires ne gouvernent que l’admission et le statut légal des étrangers qui souhaitent venir en France. Elles sont largement sans effet sur leur destinée économique, socioculturelle ou religieuse ; et sur les transformations en cours dans les sociétés européennes telles que l’augmentation des inégalités, la crise démocratique, la désindustrialisation, etc.
    De plus, et même si l’on ne peut nier que certains descendants d’immigrés rencontrent aujourd’hui des difficultés d’intégration, on ne peut ignorer l’intégration plutôt réussie de millions d’immigrés. Y compris de ceux dont on disait, au moment de leur arrivée, qu’ils n’étaient pas intégrables et auxquels on attribuait la responsabilité de tous les maux de l’époque.
    Dans une Europe qui vieillit et souffre de pénuries de main-d’œuvre, l’immigration de travail ne va pas cesser et doit être encadrée. L’accueil et l’intégration rapide des exilés ukrainiens en Europe, comme une majorité de réfugiés syriens en Allemagne, démontrent aussi que le droit d’asile et les politiques d’intégration conservent toute leur pertinence. Lorsqu’elles promettent de résoudre tous les problèmes, de la criminalité aux angoisses identitaires, les politiques migratoires ne peuvent qu’échouer. Au mieux, elles sont une mauvaise réponse à de bonnes questions. Au pire, elles entretiennent la fiction, délétère pour la cohésion sociale et pour la prospérité de l’Europe, que tous les problèmes sont causés par l’immigration. Et, dans tous les cas, à force d’annoncer ce qu’ils ne peuvent réaliser, les gouvernements décrédibilisent l’action publique et créent les conditions d’une frustration dont personne ne sort gagnant.

    #Covid-19#migration#migrant#france#politiquemigratoire#asile#economie#integration#vieillissement#maindoeuvre#sante

  • Espagne : en Galice, l’arrivée des migrants est considérée comme une chance - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60182/espagne--en-galice-larrivee-des-migrants-est-consideree-comme-une-chan

    Espagne : en Galice, l’arrivée des migrants est considérée comme une chance
    Par RFI Publié le : 26/09/2024
    Alors que les bateaux de migrants en provenance d’Afrique ne cessent d’arriver aux Canaries, et que les centres d’accueil sont saturés, des ONG sont appelées à la rescousse par l’État pour soulager l’archipel espagnol. Elles sont chargées du transfert et de l’accueil des migrants dans la péninsule. C’est le cas de l’ONG Rescate, qui héberge 125 exilés dans le village de Monterroso. Et ces derniers sont très bien accueillis par les habitants.
    De façon générale, l’accueil réservé aux migrants par les habitants de Monterroso dans la province de Lugo, en Galice, a été plutôt favorable. Dans ce village espagnol, les immigrés sont assez rares, et les habitants se montrent accueillant. L’ONG Rescate y loue un hôtel. Depuis trois semaines, 125 migrants subsahariens vivent là.
    Le directeur de l’ONG en charge des migrants raconte comment la première semaine de leur arrivée, des dizaines de résidents ont apporté des vêtements pour les migrants. Ils ont aussi organisé une petite fête d’accueil et un match de foot amical. D’ailleurs, le terrain de foot du club local est ouvert toutes les après-midi pour les migrants et le stade est devenu un lieu de rencontre entre les jeunes du cru et les subsahariens.
    Il y a eu toutefois aussi quelques réactions hostiles, notamment contre la propriétaire de l’hôtel. Or, Augusta aime raconter qu’elle-même a immigré en Angleterre lorsqu’elle était jeune pour trouver du travail et c’est pour cela qu’aujourd’hui, elle ouvre ses portes aux jeunes venus d’Afrique. La Galice a été une terre d’émigration, ce qui explique sans doute cette attitude plus ouverte envers ceux qui prennent la route pour une meilleure vie. En outre, ici en Galice, où la population est âgée, l’arrivée de jeunes gens est considérée comme une chance. Beaucoup de villageois espèrent qu’ils vont rester pour travailler dans le coin. D’ailleurs, le directeur de l’ONG, Carlos expliquait comment ces jours-ci des entrepreneurs ou des agriculteurs s’étaient rendus à l’hôtel pour chercher des hommes pour travailler dans les vendanges par exemple. L’ONG prend soin de mettre en garde les migrants, de ne pas céder à ces embauches temporaires, souvent payées en dessous du Smic horaire, car s’ils quittent l’hôtel et la structure organisée par l’ONG avec les cours d’espagnol et les formations, ils ne peuvent plus revenir et sont lâchés dans la nature sans protection juridique.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#galice#ONG#immigration#vieillissement#economie#agriculture#sante

    • L’UNION EUROPÉENNE A DÉTRUIT SON PAYS...NOUS SOMMES LES PROCHAINS - Yánis Varoufákis - 70 Mins. - 2024-09-21

      ▶ Yánis #Varoufákis est #économiste, il a été ministre des Finances de la #Grèce en 2015, durant la crise de la dette grecque, où il a mené des négociations tendues avec l’Union européenne [#EU #UE] et le #FMI [#IMF]. Fortement opposé aux mesures d’#austérité imposées par la #Troïka, il a finalement décidé de démissionner lorsque le « plan de sauvetage » européen a été accepté par son gouvernement. Il est l’auteur de nombreux ouvrages critiques sur le #capitalisme et l’#économie mondiale, dont récemment « Les nouveaux serfs de l’#économie » (LLL, 2024).
      Il est également co-fondateur du mouvement politique européen #DiEM25, plaidant pour une démocratisation de l’#Europe.

      Pour Élucid, Yánis Varoufákis revient sur ses années de combats contre le capitalisme mondialisé responsable de tant d’#inégalités, mais également sur la crise grecque, symptomatique de la nature profonde de l’Union européenne : austéritaire, dysfonctionnelle et antidémocratique.

  • Springfield, ses chats et ses migrants haïtiens, cœur toxique de la présidentielle américaine
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/19/springfield-ses-chats-et-ses-migrants-haitiens-c-ur-toxique-de-la-campagne-a

    Springfield, ses chats et ses migrants haïtiens, cœur toxique de la présidentielle américaine
    Par Piotr Smolar (Springsfield (Ohio), envoyé spécial)
    Levons le faux suspense : les amis des chiens et des chats peuvent respirer. Les Haïtiens de Springfield ne mangent pas les animaux de compagnie. Le fait même d’énoncer cette phrase grotesque traduit la tourmente qui a secoué cette petite ville de l’Ohio. Une tornade artificielle, causée par Donald Trump. Lors du débat télévisé avec Kamala Harris, le 10 septembre, l’ancien président a relayé cette légende urbaine issue de Facebook, consacrant ainsi les Haïtiens en incarnation virale de la menace migratoire pesant, selon lui, sur les Etats-Unis, avec la complicité des démocrates.
    Les conséquences ont été immédiates. Une trentaine d’alertes à la bombe ont été recensées dans la ville, dont l’origine n’est pas établie. Un festival culturel prévu fin septembre a été annulé. Des écoles ont fermé, l’université a organisé les cours en ligne. Le pire n’est pas passé. Mercredi 18, Donald Trump a annoncé qu’il se rendrait bientôt à Springfield. Dans le petit centre communautaire des Haïtiens, la directrice des opérations, Rose-Thamar Joseph, compte 280 e-mails en retard. Les messages de soutien et de solidarité affluent de tout le pays. « On se focalise sur la communauté haïtienne, mais c’est toute la communauté de Springfield qui souffre de la situation, dit cette employée d’Amazon, dans un excellent français. J’ai été choquée, abasourdie, en entendant Trump. Venant d’une personnalité de cette catégorie, peut-être éduquée… Ces gens ont tout ce qu’il faut pour vérifier l’information, mais ne l’ont pas fait. »
    Le directeur exécutif du centre, Viles Dorsainvil, est débordé. Salarié au bureau d’aide sociale de la ville, cet homme réfléchi de 38 ans sert de point de contact pour les autorités. Avec les autres volontaires, Viles Dorsainvil a passé des messages à la communauté. Ceux qui ont les moyens sont invités à installer une alarme et des caméras chez eux. La nuit, mieux vaut laisser une lumière allumée à l’extérieur. Toujours sortir en groupe. Drôle d’époque.
    « J’aime la diversité de Springfield, dit le directeur. Mais il y a un petit groupe de suprémacistes qui ne sont pas favorables à l’intégration. En août, ils étaient entre cinq et dix à défiler en armes, avec des capuches. Juste pour intimider. On a eu aussi des commentaires négatifs, des maisons et des voitures vandalisées. C’est une situation très malheureuse, mais on garde la tête haute. » En réalité, le problème dépasse une poignée d’extrémistes. La ville s’est transformée en laboratoire des Etats-Unis, en miroir de ses angoisses et de sa polarisation incandescente.
    Située entre Dayton et Columbus, entourée de stations-service, d’entrepôts et de chaînes de restauration insipides, Springfield a vécu un bouleversement qui ne se laisse pas enfermer dans des clichés. Dans les années 1960, la cité comptait 80 000 habitants. L’industrie employait à tour de bras, Springfield se développait, à l’instar de ce Nord-Est métallurgique, poumon industriel américain. Mais, à compter des années 1980, les délocalisations ont ravagé l’économie. La population est tombée à 60 000 habitants. Et puis, un nouveau bouleversement s’est produit.
    Depuis cinq ans, on estime qu’environ 15 000 Haïtiens sont arrivés à Springfield. Ils occupent les emplois dans l’industrie nouvelle ou dans le secteur des services. Ils ont ouvert de petits commerces, comme des restaurants célébrant leur pays. Ils se sont souvent entassés dans des logements exigus, au nom des liens de solidarité. Le maire, Rob Rue, et son équipe ont été confrontés au revers de cette attractivité soudaine. La ville a redécouvert les vertus de la croissance, mais une partie de la population blanche se sent menacée.
    Les services publics – en particulier les hôpitaux et les écoles – en pâtissent. Le centre médical régional Mercy Health confirme au Monde une forte hausse du volume de patients, notamment pour « la santé des femmes, les services d’urgence et les soins primaires ». Dans les classes, l’afflux d’enfants ne parlant pas anglais nécessite des dispositifs de rattrapage ambitieux, des traducteurs. Le gouverneur de l’Ohio, le républicain Mike DeWine, a promis de dégager 2,5 millions de dollars d’aide d’urgence. Un soutien fédéral est ardemment espéré. Un homme accoste les Haïtiens devant l’entrée du magasin Family Dollar, un supermarché à petits prix. Le pasteur Carl Ruby leur tend un papier en anglais et en créole, leur souhaitant la bienvenue à Springfield. Officiant à la Central Christian Church, il est l’un des hommes de foi les plus mobilisés en soutien de la communauté haïtienne. Avec d’autres pasteurs, il prêche l’entente et la bienveillance.
    « De nombreux chrétiens américains ont oublié la moitié de l’Evangile, celle sur l’amour des pauvres, le souci des voisins, l’accueil de l’étranger. Il y a quatre-vingt-douze passages dans la Bible qui parlent de cela. C’est triste de voir les chrétiens évangéliques tomber dans le panneau », ajoute-t-il, au sujet des propos de Donald Trump. Le pasteur Ruby aimerait qu’il présente ses excuses, mais il ne se fait guère d’illusion. Sa propre famille s’inquiète pour sa sécurité, en raison de ses prises de position. Sans nier les difficultés de la ville, Carl Ruby vante l’apport des nouveaux habitants, les équipes dans les usines entièrement composées d’Haïtiens.
    Leur arrivée massive est due au bouche-à-oreille. La plupart des migrants ne débarquent pas de Port-au-Prince : ils sont déjà installés aux Etats-Unis depuis quelques mois ou quelques années. En particulier en Floride, porte d’entrée privilégiée, où les loyers prohibitifs ont incité nombre d’entre eux à poursuivre ailleurs leur recherche d’une vie meilleure. Lorsqu’ils n’ont pas de carte verte de résident, voire la nationalité américaine, ces Haïtiens bénéficient d’un statut de protection temporaire, mis en place par l’administration Biden pour les ressortissants de ce petit pays en lambeaux, livré aux groupes criminels. Ce ne sont donc pas des clandestins.
    Les tensions en ville ont commencé à se concrétiser après l’ère du Covid-19. Aaron Earlywine, 47 ans, est un témoin privilégié. Avec sa femme, Heidi, ils se sont installés à Springfield en 2020, délaissant l’Oregon pour « montrer un monde plus diversifié » à leurs six enfants. Tous les dimanches, Heidi enseigne l’anglais à une centaine d’élèves haïtiens. Lui travaille pour une application connectant les institutions, les entreprises et les individus désireux d’apporter une aide aux personnes dans le besoin. « Les tensions à Springfield sont vraiment apparues vers 2023, lorsque les dispositifs d’assurance-maladie [Medicaid], liés au Covid, ont pris fin. Beaucoup de personnes n’y ont plus eu droit et ont incriminé les Haïtiens. Ils ont aussi noté qu’il n’y avait pas de sans-domicile parmi eux et ont cru qu’ils étaient hébergés par le gouvernement fédéral. Il y avait juste une différence culturelle. Beaucoup d’Haïtiens étaient prêts à vivre ensemble sous le même toit. Et puis, il y a eu l’accident. »
    En août 2023, un bus scolaire a été percuté par un minivan conduit par un Haïtien ne disposant pas de permis de conduire américain. Un enfant de 11 ans est mort, une vingtaine d’élèves ont été blessés. Cette tragédie a provoqué une libération de la parole raciste, notamment sur les réseaux sociaux. « Vous savez, j’aurais préféré que mon fils, Aiden Clark, soit tué par un homme blanc de 60 ans », a déclaré récemment le père du garçon mort, lors d’une réunion municipale. Une phrase choc, marquant son dégoût devant l’exploitation du drame à des fins politiques.
    Aujourd’hui colistier de Donald Trump, le sénateur de l’Ohio J. D. Vance, est né à environ 80 kilomètres de Springfield. C’est lui qui a transformé les tensions locales, maîtrisées, en ouragan national. Lui qui, le premier, a relayé les inquiétudes supposées d’habitants au sujet d’animaux disparaissant mystérieusement.L’objectif est cynique. Il s’agit d’imposer l’immigration comme question centrale dans la campagne, plutôt que de subir le récit de Kamala Harris, voulant tourner la page des outrances de l’ère Trump. « Si j’ai besoin de créer des histoires pour que les médias américains fassent vraiment attention aux souffrances du peuple américain, eh bien, c’est ce que je vais faire », a osé le sénateur, sur CNN, le 15 septembre. Le mensonge est un abus classique en politique. Mais le revendiquer comme une pratique de salubrité publique dépasse les normes.
    Dans son jardin, Bill Monaghan, 62 ans, a maintenant le temps de cultiver asperges et tomates. Après avoir longtemps travaillé dans la communication, le voilà à la retraite. Pendant plusieurs mois, il a servi de modérateur dans un groupe privé sur Facebook focalisé sur l’afflux de migrants haïtiens, aux relents xénophobes. La prétendue « saleté » de cette population et les comportements machistes agressifs envers les femmes étaient montrés du doigt. « Je fais partie de la dernière génération à avoir eu une enfance normale à Springfield, avance-t-il. On pouvait rester dehors jusqu’au soir, on se déplaçait à vélo. » Son ressentiment est grand, ses cibles nombreuses. « Je ne vois pas comment le fait d’importer vingt mille ou trente mille personnes d’un pays déchiré par la guerre, contrôlé par les gangs, frappé par des maladies comme le sida, avec une population illettrée, pourrait revitaliser notre ville », critique le retraité.Bill Monaghan en veut au gouvernement fédéral, qui distribuerait des aides sociales aux Haïtiens, et aux employeurs sans scrupule attirant cette main-d’œuvre. (...)Issu d’une famille de démocrates catholiques, Bill Monaghan a planté une pancarte soutenant Trump devant sa maison. Il souligne la disparition des canards qui égayaient le parc voisin. Pas de preuves, bien sûr. Mais les Haïtiens ont une cuisine particulière, suggère-t-il, et « une culture vaudoue ». Certes, Donald Trump « a parlé sans réfléchir », lors du débat, mais « il n’est pas invraisemblable » que les migrants enlèvent les animaux domestiques. L’équipe de J. D. Vance a fourni au Wall Street Journal le seul rapport de police sur le sort d’un chat à Springfield. Miss Sassy avait disparu fin août. Sa maîtresse a incriminé les Haïtiens. L’animal est réapparu quelques jours plus tard.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#haiti#politique#immigration#economie#sante#election

  • Les Pays-Bas veulent durcir leur politique d’asile et demandent une dérogation à l’Union européenne - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59964/les-paysbas-veulent-durcir-leur-politique-dasile-et-demandent-une-dero

    Les Pays-Bas veulent durcir leur politique d’asile et demandent une dérogation à l’Union européenne
    Par RFI Publié le : 18/09/2024
    Geert Wilders l’avait promis : le dirigeant d’extrême droite néerlandais demande officiellement à l’Union européenne une dérogation sur le droit d’asile. Une annonce qui intervient quelques jours après la présentation par le gouvernement d’un programme anti-immigration le plus dur dans l’histoire du pays.
    C’est la priorité de la coalition dominée par le parti xénophobe et nationaliste de Geert Wilders : réduire drastiquement l’immigration. Le gouvernement néerlandais est déterminé à prendre les mesures les plus radicales jamais vues aux Pays-Bas.Il souhaite que les migrants sans papiers soient renvoyés « immédiatement », que le regroupement familial soit durci, que les permis de séjours permanents soient supprimés et que les demandeurs d’asile soient déboutés s’ils ne se rendent pas à leur rendez-vous.
    Pour faire face à ce que la coalition appelle une « crise de l’asile », Geert Wilders veut s’affranchir des règles de l’Union européenne (UE). Lui qui voulait, il y a quelques années, une sortie de son pays de l’UE, réclame aujourd’hui une dérogation. C’est techniquement possible mais très compliqué et cela peut prendre des années. Le feu vert des 26 autres pays de l’UE est indispensable. Les Pays-Bas accueillent un nombre record d’étrangers, ils en ont besoin pour les travaux agricoles par exemple. Le virage anti-immigration du gouvernement fait grincer des dents au sein de la coalition, chez les centristes. Mais rien ne semble pouvoir empêcher Geert Wilders de mettre en œuvre son programme.

    #Covid-19#migrant#migration#paysbas#politiquemigratoire#asile#economie#regroupementfamilial#UE#santé

  • Contre l’expertise
    Retour sur un savoir inaudible
    Revue Zilzel 2023/2 no 13. https://shs-cairn-info/revue-zilsel-2023-2-page-333?lang=fr
    "En 2015, l’introduction du Dictionnaire critique de l’expertise rappelait la phrase de Philippe Roqueplo selon laquelle « l’expression d’une connaissance scientifique ne revêt valeur d’expertise que dans la mesure où elle s’articule à un processus décisionnel et c’est précisément cette articulation qui lui confère sa valeur d’expertise. » [1] Le Dictionnaire lui-même possède deux entrées incluant le terme de sciences : « Sciences réglementaires » et « Sciences sociales », mais pas d’entrée pour les sciences naturelles, comme si ces dernières étaient en deçà du processus d’#expertise. Il se pourrait que la crise sanitaire ait éclairé d’un jour cruel cet « en deçà ». Les premières années de la pandémie de Covid-19 ont donné lieu à une débauche d’expertises allant des cabinets de consultance privés aux cabinets ministériels, des agences sanitaires aux médias, en passant par des comités scientifiques. Mais il a été très difficile aux #scientifiques de se faire entendre sur de nombreux points parmi lesquels la transmission de SARS-CoV-2 par voie d’aérosol. Au travers d’un retour d’expérience, détaillant comment cette donnée scientifique majeure a été, dans ces circonstances de crise, écoutée par des agents économiques privés et occultée par le pouvoir #politique, cette étude entend analyser et montrer les limites de la stratégie de contre-expertise [2] prétendant retourner la rhétorique expertale pour en faire un levier d’action publique.
    L’expertise par temps de crise : rappel du contexte

    Rien ne me prédisposait au rôle d’expert sur un quelconque sujet, a fortiori sur la sécurisation des centres commerciaux vis-à-vis du risque de transmission épidémique du #coronavirus SARS-CoV-2. Universitaire et physicien, je suis fermement attaché au principe d’autonomie de la recherche scientifique vis-à-vis de toutes les formes de pouvoir – politique, religieux et économique – et n’en fais pas mystère. Par ailleurs, je suis de ceux qui déplorent les conséquences sociales et climatiques du développement conjoint de l’usage de la voiture et des centres commerciaux. Enfin, je travaillais depuis quelques mois intensivement sur la micro-physique des brouillards et des nuages lorsque le #Covid-19 a fait irruption dans nos vies, et n’avais alors que de vagues notions d’épidémiologie. Aussi, recevoir le 3 février 2021 un message électronique informel d’un cadre dirigeant d’Unibail-Rodamco-Westfield (URW) me demandant un entretien présentait-il un caractère improbable. Le problème posé alors par cette firme qui exploite de grands centres commerciaux est simple à exposer. Fin janvier 2021, le gouvernement a pris la décision de maintenir fermés les centres commerciaux de plus de 20 000 m2, ce qui engendre une perte de plusieurs millions d’euros par jour pour le groupe URW. Les cadres du groupe n’ont qu’une urgence : obtenir de l’exécutif la réouverture des centres commerciaux."
    https://justpaste.it/c6mz4

    • Décidément, c’est une perle cet article même si cela demande du temps pour le lire jusqu’au bout :

      "Cette défiance vis-à-vis des résultats scientifiques provient-elle exclusivement de la volonté de préserver des positions de pouvoir, ou d’un biais lié à la formation des médecins ? Enfin, il y a cette étrange affirmation sur les masques FFP2. Le pouvoir filtrant des couches de matériau intissé dont ils sont constitués a été mesuré en laboratoire de longue date, ainsi que les fuites des masques à la jonction avec le visage. Comment cette immense littérature technique a-t-elle pu être balayée au profit de croyances non justifiées du milieu hygiéniste ? M. Véran, demandant le pardon à la radio en septembre 2022 nous en livre une clé : « Quand on est à l’aune des connaissances scientifiques contemporaines, il est plus facile de regarder en arrière et de se dire : est-ce qu’on a bien fait ou est-ce qu’on a mal fait ? […] En février, en mars, en avril 2020, toutes les recommandations, de l’OMS, des comités scientifiques internationaux, écrivent noir sur blanc que le port du masque en population générale n’est pas utile contre le Covid. » Il n’existe que trois essais cliniques méthodologiquement corrects sur le port du #FFP2, mais neuf méta-analyses qui, à une exception près, ont dupliqué les mêmes erreurs, ignorant les études montrant que la protection n’est significative que si le masque est porté en continu et non par intermittence, à proximité des patients, voire en agrégeant les données des bras d’essais cliniques de ces études [26]. Cette erreur démontre que les « experts » d’agences sanitaires lisent rarement les articles scientifiques et ont donc tendance à reprendre les conclusions d’autres rapports. Parmi les personnalités occupant une position stratégie au sein de l’OMS, figure un opposant au masque, J.-M. Conly, qui est membre du « WHO Health Emergencies Programme (WHE) » et surtout « Chair WHO Infection Prevention & Control R&D Expert Group ». Ce groupe d’experts est supposé commander des revues externes et indépendantes. Mais en l’occurrence, les 17 synthèses rémunérées sur SARS-CoV-2 sont échues à trois membres du WHE, T. Jefferson, C. Heneghan, du « Centre for evidence-based medicine » et à J.-M. Conly lui-même. Aucun coauteur de ces synthèses n’a ni formation ni production savante sur les aérosols. On retrouve C. Heneghan et T. Jefferson dans ce qu’il est difficile d’appeler autrement que le réseau de désinformation sur le Covid, depuis les officines contre toute politique sanitaire, Collateral Global, Brownstone Institute et PANDA jusqu’à la Great Barrington Declaration [27], tract pseudo-scientifique de promotion de l’immunité naturelle financé par l’un des think tanks libertariens des frères #Koch"

  • Pour une résidence permanente en Israël : des demandeurs d’asile africains envoyés combattre à Gaza, selon Haaretz.
    https://www.dakaractu.com/Pour-une-residence-permanente-en-Israel-des-demandeurs-d-asile-africains-

    Pour une résidence permanente en Israël : des demandeurs d’asile africains envoyés combattre à Gaza, selon Haaretz.
    Selon le journal israélien Haaretz, l’armée recrute, parmi les 30.000 demandeurs d’asile africains présents sur son territoire, rapporte Rfi. Ces derniers sont envoyés combattre à Gaza, en contrepartie, ils obtiendront une résidence permanente dans le pays.
    « Une importante partie de la population israélienne est envoyée à l’armée à travers une mobilisation générale qui porte un coup d’arrêt brutal à l’activité économique. Du coup, ce sont alors des demandeurs d’asile qui se portent volontaires pour palier la pénurie de main d’œuvre et certains se sont engagés à participer à l’effort de guerre ». Il s’en est donc suivi l’idée de les envoyer à Gaza, « avec 2 semaines d’entraînement, puis le front », explique Rfi. « C’est la naissance d’un groupe de mercenaires engagés dans une guerre effroyable et à qui l’on fait miroiter l’obtention d’une résidence permanente en Israël ». Et pourtant, aucun d’entre eux, ne l’a encore reçu, précise-t-elle...

    #Covid-19#migrant#migration#israel#afrique#economie#mobilisation#maindoeuvre#gaza#conflit#sante#asile

  • L’Allemagne conclut un accord migratoire avec le Kenya pour attirer du personnel qualifié
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/13/l-allemagne-conclut-un-accord-migratoire-avec-le-kenya-pour-attirer-du-perso

    L’Allemagne conclut un accord migratoire avec le Kenya pour attirer du personnel qualifié
    Le Monde avec AFP
    L’Allemagne, confrontée à une importante pénurie de main-d’œuvre, a conclu avec le Kenya, vendredi 13 septembre, un accord migratoire destiné, notamment, à attirer du personnel qualifié.
    Au Kenya, il y a « un nombre incroyable de spécialistes en informatique hautement qualifiés », a déclaré le chancelier, Olaf Scholz, au cours d’une conférence de presse avec le président kényan, William Ruto, à Berlin. Ce dernier a, quant à lui, évoqué « l’immense capital humain », « la force d’innovation et la créativité » de son pays, où l’âge moyen est de 20 ans. Grâce à cet accord, « des travailleurs spécialisés ou des jeunes gens pourront venir en Allemagne pour une formation », a déclaré Olaf Scholz, estimant que cela pourrait aider à juguler « la pénurie de main-d’œuvre qualifiée », dont les effets se font déjà sentir sur l’économie allemande.
    « Le fondement de notre prospérité est notre ouverture sur le monde et nous devons la défendre », a estimé le chancelier, tout en plaidant pour « limiter clairement l’immigration illégale ». L’accord signé vendredi prévoit « des procédures de retour efficaces pour ceux qui sont venus du Kenya mais qui n’ont pas ou ne peuvent pas acquérir le droit de rester en Allemagne », a ajouté Olaf Scholz.
    Berlin a déjà conclu des accords migratoires avec l’Inde, en décembre 2022, et avec la Géorgie un an plus tard. Un autre devrait suivre la semaine prochaine à l’occasion de la visite de M. Scholz en Ouzbékistan. Le gouvernement allemand négocie également des traités de ce type avec la Moldavie, le Kirghizistan et les Philippines.
    Ces dernières semaines, l’Allemagne a connu une série d’agressions à caractère islamiste qui ont poussé le gouvernement de M. Scholz à durcir sa politique d’immigration. En ce qui concerne les arrivées clandestines, le poids du Kenya est relativement faible. Au cours des huit premiers mois, seules 225 personnes originaires de ce pays ont déposé une première demande d’asile outre-Rhin. De janvier à août, l’asile n’a été accordé que dans un seul cas et le statut de réfugié n’a été octroyé que dans dix autres.

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#kenya#accordmigratoire#retour#migrationqualifiee#economie#sante#inde

  • Retranslating Marx’s Capital
    An interview with Paul Reitter / Paul North
    https://jacobin.com/2024/09/marx-capital-translation-value-distribution

    Dans l’interview on apprend quelques idées essentielles de la théorie de la valeur de Marx qu’on risque d’ignorer si on s’est contenté de lire des introductions dans le sujet.

    13.9.2024 Interview by Wendy Brown

    The language of Karl Marx’s Capital, which was originally published in 1867, has shaped the political imagination of socialism’s proponents as well as its critics. From the opening discussion of the commodity, in which Marx declares that capitalists are “in love with money” only to add, in ironic Shakespeare-laden prose, that the “course of true love never did run smooth,” to the iconic line delivered in the section on “so-called original accumulation,” that in an unspecified future the “expropriators are expropriated,” the language of Capital has become as memorable as its message. Retranslating this well-known language, so complex, so canonical, poses daunting challenges.

    The political theorist Wendy Brown spoke to Paul North and Paul Reitter, coeditors and translator of a new edition of Marx’s Capital, the first to appear in fifty years, about the significance of this undertaking. In a wide-ranging discussion, Brown, who wrote the preface to the new edition, discusses Marx’s literary style and the relevance of his analysis for understanding exploitation and inequality today. North and Reitter give insights into the challenges of the work and their hopes for its impact ahead of the publication of their new translation this month.

    Wendy Brown

    What did the new translation change for your understanding of Capital? Is there a newly translated word or passage that may significantly alter Marx’s theory for English-language readers steeped in the [Ben] Fowkes translation?
    Paul Reitter

    We certainly think that we’ve come away from the work of translating and editing Capital with a much keener understanding of many of the book’s most important ideas and arguments, by which we mean such things as Marx’s notions of value and commodity fetishism. You’d expect this, of course. Translating entails very, very close reading and thinking at great length about how this or that individual term is being used, and if the process of translating and editing doesn’t leave you with the sense that you’ve truly deepened your knowledge of a text’s form and content, well, you should be surprised (and alarmed).

    As for more concrete changes in how we see the book, here are two. First, we had seriously underappreciated the sophistication of Marx’s mimetic techniques: there are places where he pulls off a kind of free indirect imitation, essentially impersonating someone without having that person speak directly — an unusual and, we think, very effective device. Second, we had underappreciated the extent to which Marx makes an effort to locate positive possibilities in developments that in the short run cause a lot of suffering, such as the rapid advance of machinery. According to Marx, this drains the content from labor and throws a lot of people out of work, but it also increasingly necessitates that workers be retrained again and again, allowing them to cultivate an unlikely and fulfilling well-roundedness. This doesn’t justify capitalism, of course — far from it — but it does show a balanced view of it that is not often ascribed to Marx.

    Now let’s speak to the big part of this question: How might our edition change the game, the game being reception and use of Marx’s theory, for readers who know Capital through Fowkes’s version of the text? Over the years, there’s been a lot of discussion about how certain renderings, particularly “primitive accumulation” for Marx’s “ursprüngliche Akkumulation” and “material” for his “sachlich,” have led readers astray. We agree that those translations are misleading, and maybe the new ones — we break with tradition and drop “primitive” — will make a difference. But even though we pointed to them first, these cases aren’t the first ones that come to mind.

    The formulation “unproductive labor” has elicited a lot of criticism from feminist scholars because Marx applies it to domestic labor, i.e., labor performed mostly by women. Marx does in fact clarify that he’s not setting up a hierarchy when he distinguishes productive labor from unproductive labor, stressing that if you’re carrying out productive labor, in his sense of the term, you shouldn’t celebrate, because what this means is that you’re being exploited. You’re making something owned by some else, and you’re not being paid for some of your labor.

    Unproductive labor isn’t compensated, but at least it’s not performed under the command of a capitalist who’s getting rich from the sweat of your brow. As implied, the clarification hasn’t helped much, and one reason why is that the phrase “unproductive labor” is just very insulting, more insulting, we think, than the German original for which it seems to be an exact match: “unproduktive Arbeit.” In other words, if you translate the phrase in the obvious way, rendering “unproduktive” as “unproductive,” you get some amplification, amplification that has gotten in the way, ironically, of productive debate. Which is why in our translation “unproductive Arbeit” is translated as “nonproductive labor.”

    We also think that translation issues have narrowed discussions of the fetish section, which tends to get reduced to couple of points: relations among people appear as relations among things, or our own social movement appears as the movement of things, which, rather than controlling, we are controlled by (in the German too it’s not clear whether “which” refers to “movement” or “things”). The broader point, the “secret” that Marx teases in the section’s heading, gets less attention than it should, and this may be so because Fowkes’s translation obscures the crucial opposition in Marx’s formulation of it: the social characteristics of labor appearing as the objective characteristics of labor products.
    “Marx says very clearly that his object is capitalist production, not just the English version of it.”

    The key change here is that in the new edition the term “Gegenständlichkeit” is rendered as “objecthood,” rather than as “objectivity.” When readers understand that Marx is interested in the “objecthood” of value, in how value, despite being a nonphysical thing, behaves like a physical object, they’ll be less likely to understand the phrase “objective characteristics” as meaning something like “characteristics that objectively exist,” whereby they don’t really contrast with “social characteristics,” since social characteristic objectively exist, too.
    Wendy Brown

    What’s the riskiest move in the work you did, either in your intro, Paul North, or in the translation of Marx’s text?
    Paul North

    “Risky” is a great adjective for this project. It hits right at the wager that a retranslation of a dire text makes. This isn’t just a well-loved book. For those who need it, Capital is a historically desperate book, an epochal book, and a book that addresses the sincere wish for relief from suffering and an alternative to wasted lives. Because of the direness of the book, because of, in short, exactly the capitalistic excesses that the book describes — which it describes theoretically for the first time — people count on it to say what they desperately need to say, according to their social position and historical situation.

    This is as true of worker groups who read it as it is of scholars and even of the mainstream economists who pooh-pooh Capital. To make the book what you need it to be — this is most true of revolutionaries, and maybe it is only excusable when they do it. A highly disciplined reading, you could call it dogmatic, makes sense when you need to marshal a disparate nation to revolt. So when we took on the task of retranslating, which has in fact been called for by many disciplined readers I would add, we knew there would be complaints and even at times disbelief about our choices. We also knew there would be awe and learning, when people who have read it many times in the previous translation found something unexpected there. To do the project is to risk people’s textual commitments and political dreams. But it is time to do that, in view of better commitments and — to be honest — better dreams.

    The riskiest move in both the introduction and the translation is, I think, to see critique as more than dialectics. Reitter has given English readers a stylistically mobile prose on behalf of Marx’s incredible stylistic mobility in German. Dialectics, or Marx’s version of it that isn’t always sure about how it itself works, does happen in the book, especially in the first chapter. Running alongside the dialectical parts and often running ahead of them to do other work are modes like polemic, irony, personification, analogy, ventriloquism, reportage.

    There are enough styles and voices here to keep from losing the “programmatically weird moments,” as Reitter puts it in the translator’s preface. As translator, he hears more of these styles than previous translators have. I think I can say that. And this is not a good in itself. Not all translations need to be stylistically playful in order to be faithful. But it is a requirement for Marx’s book, because these other styles are other modes of critique. Nailing the author’s style may have an aesthetic value in belles lettres, whereas here, in a dire book, it has a critical value. Each of Marx’s styles is an attempt to do what critique does, in a different way.

    When the narrator is ironic, you witness a contradiction without having to resolve it. You dwell in it for a while, experience it. When Marx ventriloquizes the commodity, in the liveliest, most colloquial speaking voice, when he makes the commodity speak, he performs the personification, within quotation marks, that the capital system performs within the market. The great advance of volume I (the second German edition, translated here for the first time) over the other volumes (which were written earlier and never revised by Marx) is that Marx draws all the styles in his quiver — and shoots.
    “For those who need it, Capital is a historically desperate book, an epochal book, and a book that addresses the sincere wish for relief from suffering and an alternative to wasted lives.”

    In order to critique a system too wily and too enormous to capture — and frankly too mysterious for anyone to know exactly what kind of weapon would work against it — Marx indeed tried out all the styles he had been practicing for a quarter century in speeches on barricades, caustic letters to friends, manifestos heard around the world, private sets of philosophical theses, ironic and allegorical treatises, as well as, at times, speaking a Hegelian tongue. In the end, there is no difference if capital’s excesses and abuses are exposed because you out-dialecticize it or because you ridicule its apologists and make them look like fools. Any style is a good style that carries the critique forward.
    Wendy Brown

    While working on the translation, did you find yourselves thinking about how Marx might have rethought certain moves were he theorizing capitalism today?
    Paul Reitter

    Marx says very clearly that his object is capitalist production, not just the English version of it. He uses circumstances in England to exemplify “the theory being developed” in Capital only because England has been the classic site of capitalist production “up to the present day.” So of course, one wonders what material he would rely on to illustrate his theories now, a century and a half later, and one also wonders whether he would still single out one country as the place where we can see how capitalist production works. Then there’s his heavy, heavy emphasis on the physical bodies of commodities, or what he calls “Waarenkörper” — would he still point up the double nature of the commodity by speaking of it as being at once a physical thing and a nonphysical “value-thing”?

    Given that at least in the world’s core economies we more and more deal with nonphysical bodyless or virtual commodities, what would happen to his vocabulary? It is clear, I should add, that Marx does not think of commodities as only physical, but his metaphoric demands the physical, at least as an example, to oppose to the nonphysical, which in the beginning of the book is value. One wonders as well about what sort of medium he would choose to present his message. Books have held up pretty well, it turns out. But we shouldn’t assume that Marx would go the same route, given his obvious interest in reaching a large audience and also in presenting information in dynamic, unusual, and multivocal ways. Maybe we’d have Capital on Substack?

    The basic moves, to expose surplus value as the main source of profit, to point out the inversion of social relations in a market society, to describe the fetish as the dispositional correlative of inverted social relations — all this would stay the same. Obviously too, there would need to be a volume dedicated to social reproduction, one dedicated to racialization as a tool of capital but also as one of its founding gestures, a volume on the state as not only a mere support for capitalists — although as time is telling, although states may not have been just this in the nineteenth century, there is much evidence that they are becoming that more and more.

    And we would like Marx, once resurrected, to do thorough research into crises, given all that has happened since 1883. A note: a lot of the work to revise and expand on Capital has been done by its most brilliant readers, from Rosa Luxemburg to Michael Heinrich, including so many other names it would fill many volumes, but not to be forgotten are these: [W. E. B] Du Bois, [Isaak Illich] Rubin, [Raya] Dunayevskaya, [Moishe] Postone. And speaking of carrying on the project, not to be forgotten as well is the labor on this book and on his other writings by his brilliant family, his wife, Jenny, and two of his daughters, Eleanor and Laura, who were editors, conversation partners, copyists, and translators.
    Wendy Brown

    Let’s talk about the labor theory of value and your reading of it. [Jean] Baudrillard famously offered a sympathetic critique that focused on Marx’s absorption with factory-based industry, [which] mirrored his own age in making factory labor all-important. More recently, there have been critiques ranging from Marx’s occlusion of the value of “nature” to the rise of the service sector, the information/communication economy, robotics and artificial intelligence, and, of course, big finance. The labor theory of value is at the heart of the answer to Marx’s question, “Where does profit come from?” Do you guys think it holds up? Does it matter if it doesn’t?
    Paul North

    Before asking what the labor theory of value is for now, if anything, a first question is: What do we talk about when we talk about the “labor theory of value,” and did Marx actually talk about it? And then finally, why was it there in his theory — what was it meant to do? I hear quotation marks implied in your question, as though the phrase were an artifact of a specific interpretive history — Baudrillard being one of many who grabbed that phrase up, and then came the abbreviation, as though it were a monogram: LTV. Some interpreters of Capital have been grabby and reductive in this way. They want a simple product. Who wouldn’t, confronted with such a complex book? Yet if you put these interpreters together on a factory floor and ask them to construct a “labor theory of value” they will likely come up with very different products. That is, we shouldn’t forget that theory is a productive activity too, and it uses different technologies.

    What tech was being employed when Marx, and before him [David] Ricardo, and before him [Adam] Smith, produced a product called “labor theory of value”? Right away there is an important difference. Smith and Ricardo, although they recognized some of the problems that arose when focusing solely on labor inputs, nonetheless argued that labor was the difference that made the difference. For all intents and purposes, it was the sole determinant of value, and thus of price, and thus of profit. Further, labor for them meant the physical activity of producing a physical product.

    If there ever was a labor theory of value in Marx, it was a critical one. He decided — I don’t know when exactly, but in the 1850s for sure — that the whole entire capital system had to be mapped, that the truth of the capital system was not in any one act, such as labor, but actually in the whole and only explainable from the whole. Sometimes grabby interpreters focus too much on production, that is, too much on volume I. When you get to volumes II and III, it becomes obvious that the whole precedes even labor; competition among firms as well as flows of capital between economic sectors are crucial ingredients in profit per se, and they are forces determining the amount and rate of profit any sector, industry, or firm ends up with.

    The main part of volume I asks what value is. But what is labor? Marx’s main criticism of classical political economy’s concept of value in fact changed the meaning of “labor” in societies where capital dominates. This is worth remembering. Over the last fifty years or so there has been a renaissance in understanding Marx’s Capital project. Because of the philological rigor of the second MEGA (Marx-Engels-Gesamtausgabe) edition in Germany, genealogical work by the group around Enrique Dussel in Mexico in the 1980s, and disparate scholars working on “value” since the 1970s, we have a much better sense of what Marx did with and to Smith and Ricardo. Their LTVs, what neo-Keynesian economist Paul Samuelson called in a famous 1971 article “the undiluted labor theory of value,” has little to do with Marx.
    “Find a Capital reading group — or found a Capital reading group — and get going.”

    The renaissance in understanding the Capital project shows Marx move sharply away from the artificial, primitivist scene of “undiluted” labor. Marx’s theory of value in fact focuses on “diluted” labor. What changed in market societies was that abstract, not concrete, labor ruled. The idea that concrete labor makes value must derive ultimately from mysticism, where spirit gets transferred from worker to object, being materialized in an object as its “value.” In the 1840s, Marx still thought this way. With the critique of political economy, though, Marx rejected this mysticism: it was the lie of the system, the necessary lie that he called “fetish.” It didn’t make any difference if you traded fetishism of the commodity for fetishism of the primitive scene of labor. Workers won’t start the revolution. Only the proletariat can do that. Workers use their skills to make objects for use, but the proletariat makes value, regardless what products they physically make.

    The pressures that value, as an abstraction, puts on workers forms the proletariat. Value is an abstraction of their individual private labor caused by the homogenizing demands of exchange. Abstract labor presses individual skilled workers, with muscles and minds, into a homogenous proletariat oppressed by an impersonal ideal that uses their muscles and minds for its purposes and then discards them and their bearers as soon as it can. Diane Elson, the economist, social thinker, and gender scholar, called this in a 1979 essay “The Value Theory of Labour,” a reinterpretation that chases grabby interpreters away. Labor is at the behest of value. This Marx considered one of his main breakthroughs. Since value still rules labor in manufacturing, which makes up nearly 30 percent of the global GDP, this theory is still needed. Moreover, there is a strong argument to be made that it doesn’t change fundamentally when the product is a “service.” A service, such as the slightly insane service called “business solutions” (insane because the content is not specified, and particularly profitable exactly because of this), is a commodity subject to the same forces as a physical (or nonphysical) product.

    Whether financial services, health services, technological services, or education, a service that is produced for exchange is a commodity also. Workers providing “business solutions,” from the consultants on the extreme high side of the pay scale to those at the other end, the janitors who empty the trash bins in consultants’ cubicles, are ruled by the law of value. Their labors must produce value for the consultancy, and in order to do so, the value of their work is compared to the value of all other service workers. The same is true for finance, which places bets on future flows of production and services. Finance is ruled by future value, surplus value that will be extracted from those flows for investors. The real benefit of the value theory of labor, this theoretical product of Marx’s, recovered a hundred years later by Elson and others, is that it gives the vast majority of the world’s population a solid, technical reason for the immense degradation of life.
    Wendy Brown

    Should everyone read Capital? Still? Now?
    Paul Reitter

    Yes, of course: everyone should read Capital. If you want an expansive and truly compelling answer to this question, turn to the foreword Wendy Brown contributed to our volume. Here I’ll give some compact points. On reading Capital now: the fate of the planet depends on whether we can curb capital, and the book remains the most brilliant and comprehensive critique of the capitalist system and market fundamentalism. On reading Capital still: read the book because of its historical importance — if you want to understand the development of economic thinking or the critical conversation about capitalism, there’s no way around Capital. Read it because it’s in its way a great, great read — yes, difficult and technical at times, but also witty and moving and powerful. Some formulations will take your breath away. Find a Capital reading group — or found a Capital reading group — and get going. Student groups, worker groups, artists, movements, and yes, even economists have been doing so for 150 years.
    Wendy Brown

    Many nonscholars of Marx think Marx’s critique concerns the distribution of wealth, that is, inequality. Is Capital available to this reading or does it cure readers of it?
    Paul North

    David Ricardo wrote a book in 1817 whose stated objective was to discover “the laws that regulate the distribution of the produce of the earth.” Fifty years later, Marx argued that distribution of wealth is on one hand a superficial effect of a much deeper process and on the other hand a deceptive appearance that takes us away from confronting that deeper process. Market societies don’t have wealth; they have capital. And the capital in them is unequally distributed, for sure. Only capitalists have it; workers by and large don’t, or don’t have much. (According to the economics blog the Motley Fool, the top 10 percent in the United States owns 87 percent of stocks. The global situation is much starker, of course.)

    The term “wealth” implies something that sits there, waiting to be distributed, an inert pile. It also implies that social actors have the agency in the equation. You or I can get wealth, and if we get it, we can do what we want with it. By implication, we also believe, when confronted with “wealth,” that the reasons for its unequal distribution are also in the hands of social agents, and the obstacles to redistribution are psychological or moral, to wit: interest or greed. Marx disagrees. He would even say, I think, that “distribution” is much too neutral a term. It is formalistic, as though we were looking down from a mile up on a field strewn with rocks. Many economic terms were adopted from the physical sciences, according to economists’ dream of becoming as rigorous as they take the physical sciences to be.

    Take the distribution of sedimentary, igneous, and metamorphic rocks in the earth. In geology, if you look at their distribution, you are looking, as if from above, at an inert picture, a freeze-frame. In contrast, Marx would say “distribution” is the result of a process whose aim was not “distribution” per se. The process as a whole, the capital system, aims to reproduce itself over and over again, and to expand. Distribution is an important indicator of the way it reproduces and expands, but if you just move the rocks around, you haven’t touched the forces that put them there. Over millions of years the rocks go back where they were.

    The capital system works its Sisyphean magic much more quickly. Its forces — production and reproduction, competition, crisis — keep capital distributing the surplus to the capitalists, by iron necessity. That is because capital is not inert — it depends on a combination of violations: extraction of resources to their exhaustion while returning contamination to the earth; expropriation of land, resources, populations, and lives once external to the system; extortion of labor from laborers; exploitation of labor to produce unrecompensed surplus value. All these “exes” keep on keeping on because the forces force it to.
    “We will have to fight not inequality but the four ‘exes’ — exploitation, extortion, extraction, expropriation — and we can only win finally, Marx thought, by changing systems.”

    Forced by competition you don’t “distribute wealth”; rather, you claw as much surplus from labor as you can, as many resources from “less developed” economies as you can, as much market share from other capitalists as you can. As a capitalist, you don’t do this because you are greedy; you do it because you have no choice. The system demands it. If we want a different distribution, we will have to fight not inequality but the four “exes” — exploitation, extortion, extraction, expropriation — and we can only win finally, Marx thought, by changing systems.
    Wendy Brown

    Since it’s a new edition of Capital that we’re talking about, we should talk about the labor process. How did your collaborative labor work?
    Paul North

    I got a call from Princeton University Press asking if I really meant the positive endorsement I sent in for a truly crazy translation proposal: finally someone was going to sit and do an English translation of volume I of Capital, from the ground up. It had to be conceptually rigorous and take into account the major rereadings and discoveries of the past 150 years, I had said. It had to get over itself, if you know what I mean; Marx was not a “Marxist,” as he reportedly said to his son-in-law Paul Lafargue. That is, he didn’t write either a set of true, fixed ideas for posterity or a set of rules for revolution. The book is searching, funny, and difficult also no doubt, full of dialectical machinations and rhetorical blasts.

    In short, it had to be the right translator. In a sense, if you took what Paul Reitter translated previously and put it together, you already got close to Marx. He had done an excellent version of Salomon Maimon’s autobiography, Maimon who Immanuel Kant thought understood his dense and important Critique of Pure Reason better than anyone, despite his being a Jew from the sticks (my remark, not Kant’s). Reitter also translated [Friedrich] Nietzsche and Karl Kraus, two scrupulous writers of unscrupulous thoughts.

    But still I wasn’t sure it was possible to render into English Marx’s work in multiple voices and styles while hitting all the wounds and scars of the capital system. It would take devotion, yes, a deep understanding of the text as well, and an excellent ear. Despite worrying, I jumped in. We started to work together, which meant Reitter translated hours a day and sent me pages, which I read, checked against the German, and responded where needed.

    Through an insane amount of work, he found a Marx in English that spoke in many of those styles, a voice that was much more direct and spoke to readers. The danger for this book with all its complexity is that it speak past readers, a danger Marx keenly recognized for his own German original. I tried to keep us honest about the conceptual vocabulary — we argued, with humor and deference, over meanings and renderings — over five years. Reitter produced reams of flexible prose that varied with the book, the voice generally direct and matter of fact, where warranted wound up in dialectical knots, always moving along to the next demonstration, the next argument, and often funny.

    Ours was a picture of cooperation, in Marx’s sense — a division of labor, where we learned to depend on each other. We both wrote endnotes and now it is hard to tell who wrote which. Most of all, as the project went along we were each convinced, again, but in a different and more personal way, how important Marx’s analysis still is for bringing before the eyes of those who suffer it capital’s excesses and lies.

    #économie #marxisme #théorie_de_la_valeur #capital #capitalisme #critique_de_l_économie_politique #traduction

  • Un petit néandertalien, témoin du soin social durant la préhistoire
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/07/10/un-petit-neandertalien-temoin-du-soin-social-durant-la-prehistoire_6248289_1

    Probablement trisomique et souffrant de troubles prononcés de l’audition et de l’équilibre, l’enfant a bénéficié du soutien de son groupe de chasseurs-cueilleurs. Une découverte qui éclaire l’origine de la compassion.

    [...]

    « Le cas de CN-46700 est particulièrement intéressant, ajoutent-ils, parce que le soin dont il a fait l’objet était destiné à un individu immature qui n’avait pas la possibilité de rendre la réciproque pour l’assistance reçue. » Le fait que cette forme d’aide désintéressée soit aussi présente chez notre espèce « suggère que cette adaptation sociale complexe a une origine très ancienne dans le genre Homo », avancent-ils en conclusion.

    Celle-ci est saluée par l’anthropologue indépendante australienne Lorna Tilley, qui travaille sur la « bioarchéologie du soin » : « Je n’ai aucun doute quant à la fourniture de soins sociaux – et plus particulièrement de soins liés à la santé – dans ce cas précis et dans la société néandertalienne de manière plus générale, car il y en a de nombreuses preuves éclatantes. »

    Au-delà, elle se dit « ravie que l’étude remette explicitement en question un argument basé essentiellement sur le rationalisme économique selon lequel le #soin (dans toutes les espèces humaines) serait un arrangement transactionnel découlant d’un contrat d’“altruisme réciproque”, plutôt que de motifs d’amour, de compassion, de responsabilité envers autrui, etc. ». Pour elle, cette conception était « plus révélatrice de la culture sociopolitique occidentale moderne que du passé ». Elle note ainsi que la thèse d’une « évolution de l’altruisme réciproque » a été proposée en 1971 par Robert Trivers (université Harvard, aux Etats-Unis), au moment où les idées de l’économiste libéral Milton Friedman (1912-2006) gagnaient en influence.

    https://justpaste.it/257wk

    #empathie #compassion #altruisme #néandertaliens #archéologie #économie #idéologie

  • Alexandre Mirlicourtois, Russie : croissance record malgré 15 000 s...
    https://diasp.eu/p/17117455

    Alexandre Mirlicourtois, Russie : croissance record malgré 15 000 sanctions occidentales - Décryptage éco - xerficanal.com

    #géopolitique #économie

    « La défaite de l’Occident » illustrée :

    15 000 sanctions et restrictions plus tard, l’économie russe est toujours debout. L’objectif des gouvernements occidentaux était pourtant bien de l’étouffer pour assécher le financement de la machine de guerre du Kremlin. Seulement voilà, selon les données du Fonds monétaire international (FMI), la Russie a enregistré une croissance plus rapide que celle de la zone euro et des États-Unis en 2023, et il en sera de même cette année. (...)

  • Les Jeux Olympiques et la fabrique du consensus - La Vie des idées ...
    https://diasp.eu/p/17116586

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    #politique #économie #environnement #sport #médias #jeuxolympiques #jeuxolympiques2024 #paris2024 #paris2024

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