• La contestation monte contre l’action du #WWF dans les #forêts d’#Afrique_centrale - Page 2 | Mediapart
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    En toile de fond, c’est le modèle de #conservation soutenu par le WWF en Afrique centrale qui est mis en question. Il détruit non seulement la vie des Baka, mais prive aussi le reste de la société de la connaissance exceptionnelle qu’ils ont de l’#écosystème_forestier, soulignent #ONG et scientifiques. « De nombreuses études montrent que ce sont les Baka qui ont protégé la forêt », rappelle Survival International dans un entretien avec Mediapart. « Eux-mêmes nous disent : “Nous sommes les yeux et les oreilles de la #forêt. Nous savons très bien quand et où les braconniers sont présents, mais personne ne nous écoute.” Comment les aider à mieux protéger la forêt, ce devrait être la question. »

    • Le système des aires protégées n’est pas « performant » en Afrique centrale, mais il reçoit beaucoup d’argent : il a bénéficié d’environ 500 millions de dollars au cours des quinze dernières années, versés entre autres par les États-Unis et l’Union européenne, selon les calculs de la Rainforest Foundation. Et ce sont justement les ONG de conservation comme le WWF ou l’américaine WCS qui, en jouant le rôle de « conseillers techniques » auprès des États, contrôlent cette manne. Les organisations locales ne reçoivent que des miettes, voire rien du tout.

    • "Et dans ce domaine, le WWF joue également un rôle puisque, depuis 2002, il s’est associé avec plusieurs sociétés forestières, toutes à capitaux européens et tournées vers l’export. Il les appuie pour « assurer une gestion durable des forêts », l’idée étant de « faire évoluer » les pratiques du secteur privé et réduire son « empreinte écologique », selon son site Internet. Il aide plus précisément les entreprises à concevoir des « plans d’aménagement forestier », censés permettre une régénération naturelle de la forêt et la préservation de sa biodiversité.
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      Par ailleurs, les « plans d’aménagement forestier » que soutient le WWF n’ont pas forcément les vertus qu’on leur prête. Les quelques études qui ont été menées sur leur impact environnemental aboutissent à des résultats très contradictoires. Des ONG comme la Rainforest Foundation ou Global Witness ainsi que des scientifiques, tel que le botaniste français Francis Hallé, estiment pour leur part que l’exploitation industrielle des forêts tropicales cause dans tous les cas des dommages irréversibles sur la biodiversité."

      NB : Il y a en fait peu de consensus scientifique sur la question (cf. débats Karsenty vs. Brandt & Nolte), il est évident que la gestion forestière durable (qui ponctionne raisonablement, des espèces (essences) précises) n’est pas sans effet, mais la question de la conservation dans les pays du Sud est probablement un peu plus complexe...