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  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : L’Eglise Catholique s’en va-t-au Salon de l’Agriculture
    http://hypathie.blogspot.fr/2018/03/leglise-catholique-sen-va-t-au-salon-de.html

    « Dieu les bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur terre. » Genèse 1-28

    En totale cohérence avec ses enseignements, son iconographie et ses légendes, l’épiscopat français fait son retour aux sources : la révolution du Néolithique qui domestique quelques espèces d’animaux et les met au service des humains en les esclavagisant, prescrite par la Bible. Les autres, restés sauvages, seront désignés comme l’ennemi du berger et de ses brebis. Le loup notamment, en a fait les frais, nous l’avons littéralement tué avec des mots et son retour rencontre de fortes résistances des éleveurs. Et deuxième ordre, multipliez-vous ! Remplissez la terre. Par tous moyens comme on va le voir, même si certaines techniques de procréation n’ont pas la faveur des religieux, (ce qui renverrait les féministes contre la marchandisation et l’expropriation du corps des femmes à un conservatisme puritain, alors que ce n’est pas le cas ;( -on peut dire que leur fanatisme procréatif a été débordé sur sa gauche. Quoiqu’il en soit, ils sont toujours bloqués sur les droits au choix procréatif ou non (lois sur l’avortement) des femmes.

    Début de la visite des évêques au Salon de l’Agriculture #EgliseEtAgriculture pic.twitter.com/4iF2xC8kaY
    — Eglise Catholique (@Eglisecatho) 26 février 2018

    Le Salon International de l’Agriculture, Salon des Illusions, selon ses opposants qui soulignent qu’il met en scène un élevage qui n’existe plus, faisant perdurer pour les seuls parisiens une fiction aimable, montrable, cette exposition donc, est en réalité plutôt un salon de l’élevage. Les deux activités étaient pourtant bien distinctes au départ : l’agriculteur -agricultrice, selon Françoise d’Eaubonne qui soutient que ce sont les femmes qui ont inventé l’agriculture- n’a pas grand chose à voir avec l’éleveur qui est surtout un nomade, ex chasseur, allant de transhumance en transhumance pour trouver des pâturages pour ses animaux. L’éleveur primitif est nomade, l’agriculteur est sédentaire. Il cultive son champ. Donc, mélanger les deux notions sous le même mot « Agriculture » est une inexactitude assez récente.

    La Bible, ce récit épique venant du Néolithique, transmis d’abord à l’oral, est bien une affaire d’éleveurs et de troupeaux. Pensez à l’évêque et à son bâton de berger, aux psaumes et aux écritures qui racontent des histoires de verts pâturages, de brebis égarées et de bergers/pasteurs bienveillants qui les protègent des dangers et des animaux sauvages. « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ». La pratique professionnelle des prêtres en découlant est d’ailleurs appelée « pastorale ». Au passage, on vilipende le loup (dans la bergerie) et les animaux sauvages, tout bénéfice, on fait d’une pierre deux coups. Bien sûr, ces narrations ne sont pas fortuites, elles servent un propos, une idéologie.

    Françoise d’Eaubonne dans Les femmes avant le Patriarcat, rappelle la jalousie entre Caïn et Abel qui se termine par le meurtre de Caïn ; Caïn est l’agriculteur et Abel est l’éleveur, ce qui lui permet d’offrir des animaux sacrifiés à Dieu ; ce fayot d’Abel, écrit Françoise d’Eaubonne, se faisait ainsi bien voir et être dans les petits papiers de Dieu. Caïn en conçut une telle jalousie qu’il finit par tuer Abel, commettant ainsi le premier meurtre humain, selon la Bible. A partir de ce moment fondateur, les éleveurs avaient définitivement gagné sur les agriculteurs, commente Françoise d’Eaubonne. Voilà à quoi servent ces narrations, à promouvoir et finalement faire advenir ce qu’on juge souhaitable.Tout le monde va au Salon de l’Agriculture : les hommes politiques, les évêques donc, et même le ministre de l’écologie - en catimini, il n’est pas le bienvenu, avocat qu’il devrait être d’une pratique plus responsable et moins destructrice de l’environnement, tous y vont pour rendre tribut à une industrie mourante de ses excès, mais jusqu’au-boutiste. Le modèle est à bout de souffle, les paysans et les animaux crèvent. Souffrance animale, souffrance sociale. Qui révisera ces narrations bibliques qui ont fait leur temps et nous conduisent à notre perte ?

    Père, Fils et Saint-Esprit : auto-engendrement

    Ils vont le faire ! Depuis le temps que ça les démange : ils ont d’abord inventé des dieux mâles qui s’auto-engendraient sans passer par les femmes : Jupiter qui tire ses enfants de sa tête et de sa cuisse, puis la Trinité Chrétienne du Père, du Fils et du Saint-Esprit, où Marie, soumise au désir d’un Dieu mâle et pur esprit ayant tout de même besoin de s’incarner, était juste une mère porteuse à son service. « Je suis la servante du Seigneur ».
    Dans la location d’utérus mal nommée GPA, car supposant la fiction altruiste de la mère porteuse, généralement pauvre et sous influence, ils sont en passe d’effacer la mère. Lisez cet article : Grossesse pour autrui ou location d’utérus ?

    « ... au sein de la science la plus pointue régnait l’inconscient le plus archaïque, jubilant de l’auto-engendrement, tendant à effacer le corps et le désir (surtout la mère, c’est moi qui souligne)) pour magnifier la Volonté, qui, comme chacun sait, est de fer. »
    « La fécondation in vitro était d’abord le simple transfert de techniques qui avaient fait leurs preuves dans l’industrialisation de l’élevage. »