We scientists don’t know how to do that
#science #recherche #impuissance #culture #transformation_culturelle #écologie #changement_climatique #apathie #égoïsme #avidité #cupidité #Gus_Speth
We scientists don’t know how to do that
Reporterre, lundimatin, Lignes, et maintenant LaRevueduCrieur : toute les revues que l’on aime vont-elles sombrer une à une dans le vitalisme réactionnaire ? Le dernier Crieur nous offre la contribution d’Alain Damasio à ce néo-eugénisme tranquille. Et c’est affligeant. 🧵 nrv
►https://twitter.com/CabriolesDouze/status/1511716543335436288
Thread de Cabrioles sur Damasio, méritant un seen dédié il me semble.
En regroupé : ▻https://threadreaderapp.com/thread/1511716543335436288.html
On ne va pas faire les étonné·es : Damasio nous avait déjà servi une belle tartine de saloperies « immunitario-biopolitique » chez Reporterre en mai 2020, et Joseph Confavreux joue du dog whistle conspiraciste depuis quelques temps déja.
[…]
Parceque le racisme meutrier envers des gens qui traversent des continents au péril de leur vie, et se protéger d’un virus qui tue et provoque des séquelles graves c’est kifkif selon Damasio : c’est refuser d’être modifié
Ça va les #Covidlongs ça se passe bien le « devenir autre » ?
[…]
Se rendent-ils compte qu’ils reprennent mot pour mot le lexique viriliste de l’extrême-droite libertarienne forgé pour nier et minimiser le bouleversement climatique ? « sacralisation de la vie », « hystérie anxiogène », « précaution alarmiste »
[…]
Que les pouvoirs usent et abusent de nos peurs c’est un fait établi. Cela disqualifie-t-il pour autant toutes nos peurs comme d’affreux penchant à la soumission ? N’y en-a-t-ils pas qui nous soient précieuses, nous enseignent et parfois nous sauvent ?
Être à l’écoute de nos peurs et de celle des autres n’est-il pas nécessaire et enrichissant pour qui veut aujourd’hui élaborer et tisser un communisme vivant ?
Rien de plus terrifiant que ce vitalisme viriloïde qui méprise nos peurs.
[…]
Nous parlons de « vitalisme réactionnaire ». Ce n’est pas une nouveauté. Dans l’histoire la bourgeoisie y a régulièrement eu recours pour mimer la révolte et mépriser les luttes populaires émancipatrices.
Aujourd’hui, de Louis Fouché à Agamben en passant par Coupat, Kempf et Damasio, ce néo-vitalisme qui nie la réalité de la pandémie fait l’éloge du « vivant » pour mieux propager un aveuglement quant aux vies réelles et à leur inégalités concrètes.
Le vitalisme réactionnaire est le symptome d’une réaction, une réaction à la remise en question du mode de vie impérial de ces intellectuels bourgeois par les secousses du choc pandémique.
On aborde pas le Covid-19 de la même manière quand on vit en Seine-Daint-Denis - département le plus meurtri de france - et quand on donne des stages new age à plusieurs milliers d’euros dans un domaine des Alpes-du-Sud payé par des fondations.
#Cabrioles #Alain_Damasio #vitalisme #vitalisme_réactionnaire #eugénisme #relativisme #santé #covid
Tant qu’à faire dans l’opposition de plus en plus ouverte aux mesures de protection (en les amalgamant à de la peur et à du contrôle social), dans l’anti-scientisme de plus en plus décomplexé et dans le vitalisme viriliste sous prétexte que c’est « naturel », autant filer direct à la case Alexandre Douguine on perdra moins de temps.
Je force un peu le trait mais (comme beaucoup ici) j’atteins un gros niveau de dégoût face à cette montagne de relativisme foireux.
La solidarité avec les plus faibles c’est un peu la base de ce qu’on appelle civilisation, et même Hervé Kempf (auteur de « comment les riches détruisent la planète » qui a très clairement posé les bases du rapport entre inégalités et saccage environnemental) s’y emmêle les pinceaux, c’est un peu désespérant.
Pour les politiques tu as l’électoralisme, pour ces écrivains ça doit se nommer le lectoralisme, ou comment complaire à un lectorat très friand de pensée soit disant politique pour se justifier de son #égoïsme.
Et donc c’est pire que désespérant, ça décrédibilise leurs bouquins et les questions sociales importantes qu’ils soulevaient. Perso, ça me donne la #gerbe, bio bien sur.
Aujourd’hui, de Louis Fouché à Agamben en passant par Coupat, Kempf et Damasio, ce néo-vitalisme qui nie la réalité de la pandémie fait l’éloge du « vivant » pour mieux propager un aveuglement quant aux vies réelles et à leur inégalités concrètes.
Pour l’article de Damasio dans la revue du crieur #pay-wall, une idée où je pourrai lire l’article ?
Anselm Jappe s’ajoute à cette triste liste ▻https://seenthis.net/messages/978966
Je crois ne jamais m’être exprimé sur #Didier_Raoult ici, et je ne vais pas commencer. Au delà des discussions sur l’efficacité de "ses" deux molécules phares que sont l’ #antipaludéen et l’ #antibiotique sur le #coronavirus, ce qui me préoccupe est aussi que depuis des années on insiste sur l’idée de ne pas les prescrire à la légère car les bestioles qu’ils sont censés combattre développent des #résistances (en particulier en Afrique pour ce qui est du paludisme). Les conséquences pourraient donc être dramatiques en Afrique mais aussi dans le monde entier puisque les antibiotiques ne seront plus capables de soigner des maladies qui jusqu’ici étaient sous contrôle...
Et pourtant...
Covid-19 : le #Sénégal ne renonce pas à l’ #hydroxychloroquine
Viviane Forson, Le Point, le 27 mai 2020
▻https://www.lepoint.fr/afrique/covid-19-le-senegal-ne-renonce-pas-a-l-hydroxychloroquine-27-05-2020-2377281
Un médecin de Saint-Cyr-sur-Mer revendique la prescription de l’ #azithromycine pour soigner les patients du Covid-19
France 3, le 7 juillet 2020
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/la-ciotat/medecin-saint-cyr-mer-revendique-prescription-azithromy
Il n’est d’ailleurs pas étonnant de trouver que Raoult ne croit pas non plus à la résistance croissante des bactéries aux antibiotiques :
Le Pr Didier Raoult lance un pavé dans la mare : « La résistance aux antibiotiques n’est pas une menace »
Le quotidien du médecin, le 8 octobre 2015
▻https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie/le-pr-didier-raoult-lance-un-pave-dans-la-mare-la-resistance-au
Le Pr Didier Raoult lance un pavé dans la mare
Classique, sauf que cette fois, le pavé se mit à flotter. Conclusion, ceci n’était pas un pavé.
A mon (humble) avis, Raoult est un mec dangereux, pur produit de la société du spectacle. Et comme il a une grande gueule et qu’il l’a toujours ouverte, il est potentiellement un super contaminateur.
▻https://pbs.twimg.com/media/DwdjPHSXQAE6GmA?format=jpg&name=360x360
#fédérés
Voici les premières #publications de l’#appel « #Se_fédérer » qui paraît simultanément ce jour dans une dizaine de #médias :
Politis : ▻https://www.politis.fr/articles/2020/05/se-federer-41956
Contretemps : ▻http://www.contretemps.eu/se-federer
L’Humanité : ▻https://www.humanite.fr/appel-se-federer-689688
Là-bas si j’y suis : ▻https://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/se-federer
La Mule du Pape : ▻https://www.lamuledupape.com/2020/05/29/450-personnes-et-collectifs-lancent-lappel-se-federer
Mediapart : ▻https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/290520/se-federer
QG :▻https://qg.media/2020/05/29/se-federer-une-tribune-collective-appelle-a-faire-front-ensemble
Regards : ▻http://www.regards.fr/idees-culture/article/tribune-se-federer
Reporterre : ▻https://reporterre.net/Face-au-capitalisme-se-federer-pour-le-salut-commun
Le site est ici : ▻http://sefederer.mystrikingly.com
Pour comprendre le sens de la démarche on peut consulter la rubrique Et après ?
Et il est toujours possible de signer, individuellement ou collectivement.
via Pascal Maillard : liste mail facs et labos en lutte...
#coronavirus #solidarité #le_jour_d'après #France
Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
►https://seenthis.net/messages/832147
Le texte de l’appel :
Nous sommes nombreuses, nous sommes nombreux : nous sommes tant et tant à penser et éprouver que ce système a fait son temps. Mais nos voix sont dispersées, nos appels cloisonnés, nos pratiques émiettées. Au point que quelquefois nous doutons de nos forces, nous succombons à la détresse de l’impuissance. Certes, parfois cette diffraction a du bon, loin des centralisations et, évidemment, loin des alignements. Il n’empêche : nous avons besoin de nous fédérer. Sans doute plus que jamais au moment où une crise économique, sociale et politique commence de verser sa violence sans faux-semblant : gigantesque et brutale. Si « nous sommes en guerre », c’est bien en guerre sociale. D’ores et déjà les attaques s’abattent, implacables : le chantage à l’emploi, la mise en cause des libertés et des droits, les mensonges et la violence d’État, les intimidations, la répression policière, en particulier dans les quartiers populaires, la surveillance généralisée, la condescendance de classe, les discriminations racistes, les pires indignités faites aux pauvres, aux plus fragiles, aux exilé-es. Pour une partie croissante de la population, les conditions de logement, de santé, d’alimentation, parfois tout simplement de subsistance, sont catastrophiques. Il est plus que temps de retourner le stigmate contre tous les mauvais classements. Ce qui est « extrême », ce sont bien les inégalités vertigineuses, que la crise creuse encore davantage. Ce qui est « extrême », c’est cette violence. Dans ce système, nos vies vaudront toujours moins que leurs profits.
Nous n’avons plus peur des mots pour désigner la réalité de ce qui opprime nos sociétés. Pendant des décennies, « capitalisme » était devenu un mot tabou, renvoyé à une injonction sans alternative, aussi évident que l’air respiré – un air lui-même de plus en plus infecté. Nous mesurons désormais que le capitalocène est bien une ère, destructrice et mortifère, une ère d’atteintes mortelles faites à la Terre et au vivant. L’enjeu ne se loge pas seulement dans un néolibéralisme qu’il faudrait combattre tout en revenant à un capitalisme plus « acceptable », « vert », « social » ou « réformé ». Féroce, le capitalisme ne peut pas être maîtrisé, amendé ou bonifié. Tel un vampire ou un trou noir, il peut tout aspirer. Il n’a pas de morale ; il ne connaît que l’égoïsme et l’autorité ; il n’a pas d’autre principe que celui du profit. Cette logique dévoratrice est cynique et meurtrière, comme l’est tout productivisme effréné. Se fédérer, c’est répondre à cette logique par le collectif, en faire la démonstration par le nombre et assumer une opposition au capitalisme, sans imaginer un seul instant qu’on pourrait passer avec lui des compromis.
Mais nous ne sommes pas seulement, et pas d’abord, des « anti ». Si nous n’avons pas de projet clé en mains, nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à théoriser, penser mais aussi pratiquer des alternatives crédibles et tangibles pour des vies humaines. Nous avons besoin de les mettre en commun. C’est là d’ailleurs ce qui unit ces expériences et ces espérances : les biens communs fondés non sur la possession mais sur l’usage, la justice sociale et l’égale dignité. Les communs sont des ressources et des biens, des actions collectives et des formes de vie. Ils permettent d’aspirer à une vie bonne, en changeant les critères de référence : non plus le marché mais le partage, non plus la concurrence mais la solidarité, non plus la compétition mais le commun. Ces propositions sont solides. Elles offrent de concevoir un monde différent, débarrassé de la course au profit, du temps rentable et des rapports marchands. Il est plus que jamais nécessaire et précieux de les partager, les discuter et les diffuser.
Nous savons encore que cela ne suffira pas : nous avons conscience que la puissance du capital ne laissera jamais s’organiser paisiblement une force collective qui lui est contraire. Nous connaissons la nécessité de l’affrontement. Il est d’autant plus impérieux de nous organiser, de tisser des liens et des solidarités tout aussi bien locales qu’internationales, et de faire de l’auto-organisation comme de l’autonomie de nos actions un principe actif, une patiente et tenace collecte de forces. Cela suppose de populariser toutes les formes de démocratie vraie : brigades de solidarité telles qu’elles se sont multipliées dans les quartiers populaires, assemblées, coopératives intégrales, comités d’action et de décision sur nos lieux de travail et de vie, zones à défendre, communes libres et communaux, communautés critiques, socialisation des moyens de production, des services et des biens… Aujourd’hui les personnels soignants appellent à un mouvement populaire. La perspective est aussi puissante qu’élémentaire : celles et ceux qui travaillent quotidiennement à soigner sont les mieux à même d’établir, avec les collectifs d’usagers et les malades, les besoins quant à la santé publique, sans les managers et experts autoproclamés. L’idée est généralisable. Nous avons légitimité et capacité à décider de nos vies – à décider de ce dont nous avons besoin : l’auto-organisation comme manière de prendre nos affaires en mains. Et la fédération comme contre-pouvoir.
Nous n’avons pas le fétichisme du passé. Mais nous nous souvenons de ce qu’étaient les Fédérés, celles et ceux qui ont voulu, vraiment, changer la vie, lui donner sens et force sous la Commune de Paris. Leurs mouvements, leurs cultures, leurs convictions étaient divers, républicains, marxistes, libertaires et parfois tout cela à la fois. Mais leur courage était le même – et leur « salut commun ». Comme elles et comme eux, nous avons des divergences. Mais comme elles et comme eux, face à l’urgence et à sa gravité, nous pouvons les dépasser, ne pas reconduire d’éternels clivages et faire commune. Une coopérative d’élaborations, d’initiatives et d’actions donnerait plus de puissance à nos pratiques mises en partage. Coordination informelle ou force structurée ? Ce sera à nous d’en décider. Face au discours dominant, aussi insidieux que tentaculaire, nous avons besoin de nous allier, sinon pour le faire taire, du moins pour le contrer. Besoin de nous fédérer pour mettre en pratique une alternative concrète et qui donne à espérer.
Dès que nous aurons rassemblé de premières forces, nous organiserons une rencontre dont nous déciderons évidemment ensemble les modalités.
#le_monde_d'après #convergence #résistance #convergence_des_luttes #se_fédérer #détresse #impuissance #diffraction #guerre_sociale #inégalités #capitalisme #capitalocène #néolibéralisme #égoïsme #autorité #profit #productivisme #collectif #alternative #alternatives #bien_commun #commun #commons #partage #solidarité #marché #concurrence #compétition #rapports_marchands #affrontement #auto-organisation #autonomie #démocratie #brigades_de_solidarité #mouvement_populaire #fédération #contre-pouvoir #alternative
Certains de vos commentaires sur Facebook sur l’arrivée des migrants dans la région sont insupportables - France 3 Occitanie
►https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/certains-vos-commentaires-facebook-arrivee-migrants-reg
C’est une simple vidéo. De quelques secondes. Une vidéo réalisée durant la nuit par une équipe de journalistes de France 3 Midi-Pyrénées. On y voit des hommes, fatigués, tous d’origine afghane, débarquer d’un bus et récupérer leurs bagages. Quelques instants plus tard, ils seront installés dans un centre de la Croix-Rouge à Toulouse. Car ces hommes sont ce que l’on a pris désormais l’habitude d’appeler des « migrants », des réfugiés. Quelques heures auparavant, ils « vivaient » dans des conditions inhumaines dans la « jungle » de Calais.
Cette vidéo, strictement informative, publiée sur notre page facebook, a déclenché un flot de commentaires. La plupart de ces commentaires sont haineux. Ils rejettent, a priori, sans les avoir rencontré, sans connaître leur histoire, des individus, des êtres humains, simplement parce qu’ils viennent d’un pays étranger, que leurs « traditions », leur « mode de vie » ne seraient pas exactement les mêmes que les nôtres.
#migrations #asile #égoïsme #racisme #haine #réseaux_sociaux #xénophobie #populisme
La #famille, un nouvel idéal ?
Depuis les années 1960, le taux de #divorce en Occident augmente chaque année. En parallèle, de nouveaux #modèles de familles, monoparentales ou recomposées, sont apparus. Pourtant, malgré ces mutations, le #modèle_traditionnel réunissant père, mère et enfants reste la superstar des publicités, comme celle de la littérature et du cinéma.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/058227-061-A/square-idee
#stéréotypes #monoparentalité #familles_recomposées #représentations #vidéo #film #récit_familialiste #ordre #valeur_refuge #idéologie #famille_nucléaire #divorce #cellule_familiale #famille_nucléaire #norme #propriété #mariage #christianisme #Eglise_catholique #amour #idéal_romantique #égoïsme_parental #lavage_de_cerveau #politiques_natalistes #Etat #domestication_de_la_sexualité #sexualité
enfant comme #fixateur_social —> et c’est comme cela que, selon les deux interviewés, on ne fait pas la #révolution...
#femmes comme #armée_de_réserve, nous suggère une des personnes interviewées (9’15 min) :
« La #prime_aux_fourneaux fait actuellement l’objet de discussions en Autriche. Le #Vorarlberg a proposé de donner 300 euro aux femmes qui n’ont pas recours à la garde d’enfants dans les écoles maternelles, et ce jusqu’à l’âge de 6 ans. Et en Haute-Autriche cette question est également discutée. C’est révélateur du fait que le nombre d’emplois diminue. Autrement dit, selon l’état actuel du #marché_du_travail, les #femmes sont utilisées comme une armée de réserve. En ce moment on préfère les avoir à la maison car il y a de toutes façons peu d’emplois. C’est toujours en fonction des besoins économiques. »
#Empire_romain #domination_masculine #unité_de_consommation #financement_des_retraites #violence #patriatcat #matriarcat #hiérarchie #maternité
Interviewée :
« J’ai lu un jour une interview d’un manager qui déclarait à la fin de sa carrière : ’Je ne pouvais pas m’occuper de mes enfants, mais je vais me rattrapper maintenant à la retraite avec mes petits-enfants.’ Imaginez qu’une femme dise une chose pareille. Elle ne peut pas dire ça. » Elle ne peut pas dire cela parce que les sanctions qui pèsent sur les mères sont beaucoup plus fortes que sur les pères défaillants
#économie #travail #formation_à_la_parentalité #modèle_familial #éducation_des_enfants #éducation_collective #anarchisme #clan #amour_romantique #responsabilité #pression_sociale #congé_parental #explosion_démographique #justice_distributive #écologie #save_the_planet_make_no_baby #pression_sociétale #infertilité #propagande_nataliste #insémination_artificielle #cliniques_de_fertilité #business #néolibéralisme #néo-libéralisme #féminisme #politique_familiale #natalité
APHORISMAIRE À L’USAGE DES FUTURS FAMILICIDES
Ce recueil d’aphorismes peu compatibles avec les bonnes mœurs ne devrait pas faire remonter la cote de popularité de son auteur, pourtant au plus bas dans les sondages effectués dans les maternités. Et pas seulement dans les maternités, confirment les critiques littéraires.
Écridéviant, performeur volontiers nudiste, cofondateur de la « Fête des Non-Parents » et peintre en statues coloniales, Théophile de Giraud, né par hasard et sans conviction en 1968, a commis quelques doigts de livres désobligeants, tatoués d’humour noir et parfois diaprés d’une vaporeuse touche d’anti-natalisme consensuel.
Épris de subversion carabinée, ce riant comparse de Noël Godin a participé, entre deux tentatives de suicide ou de régime amincissant, aux entartages de Doc Gynéco et de l’anticontraceptif archevêque Léonard, ainsi qu’au Coup d’État burlesque de Jan Bucquoy.
Il a d’ores et déjà prévenu ses éventuels futurs parents qu’il refusera de renaître, même contre forte récompense.
What would cities look like if they were designed by mothers ? | Christine Murray | Opinion | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/aug/27/architects-diversity-cities-designed-mothers
Voilà ne bonne question. A paris, il est clair par exemple que la RATP exprime quotidiennement sa haine pour les mères de famille, ls handicapés et ls contrbassistes.
There’s an architect’s impression of a new development for Greenwich, south-east London, that has caused some outrage on social media. The Elysian rendering of Charlton Riverside features 36 people frolicking in the park, and only one of them is black. Among the white millennials and young children there is also a single older person, gesticulating in a sprightly manner with a walking cane.
Architects are overwhelmingly male and pale, young and privileged, and there are legitimate concerns about them designing our cities in their image. Fewer than one in every 10 architects is black, Asian or minority-ethnic, and less than a third of UK qualified architects are women. And the numbers are not improving.
#Concurrence ou entraide ?
Si l’on invoque souvent à tort #Hobbes ou #Darwin pour faire de la loi du plus fort une prétendue loi naturelle, l’ingénieur agronome #Pablo_Servigne, spécialiste de la transition écologique, souligne que la coopération et l’entraide sont elles aussi au cœur de l’évolution. Face à lui, l’économiste #Christian_Cordes souligne l’importance de la #compétitivité et de ses règles dans un monde globalisé.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/058227-057-A/square-idee
#vidéo #ressources_pédagogiques #entraide #darwinisme #sélection_naturelle #altruisme #égoïsme #coopération #individualisme #groupes #compétition #Thomas_Hobbes
Pablo Servigne :
« La culture de l’individualisme on l’a développée depuis des décennies, celle qui nous fait dire ’si il n’y a plus rien dans les magasins, je vais vite aller stocker de la nourriture pour survivre’. C’est la culture de l’égoïsme qui nous fait faire cela. A court terme, ça marche, mais à très court terme, après il faut coopérer, il faut apprendre à s’entraider avec ses voisins si on veut survivre, sinon on est mort quand les stockent finissent. La clé c’est de comprendre que ce ne sont pas les #pénuries le plus dangereux. L’être humain sait gérer les pénuries depuis des centaines de milliers d’années. Ce qui est dangereux c’est d’arriver dans les pénuries avec une culture de l’égoïsme. C’est pour cela qu’on a besoin de mettre les lunettes de la coopération et de l’entraide pour désamorcer cette bombe sociale, pour arriver dans les pénuries ou dans les catastrophes mieux armés humainement ».
L’Entraide. L’autre loi de la jungle
Dans cette arène impitoyable qu’est la vie, nous sommes tous soumis à la « loi du plus fort », la loi de la jungle. Cette mythologie a fait émerger une société devenue toxique pour notre génération et pour notre planète.
Aujourd’hui, les lignes bougent. Un nombre croissant de nouveaux mouvements, auteurs ou modes d’organisation battent en brèche cette vision biaisée du monde et font revivre des mots jugés désuets comme « altruisme », « coopération », « solidarité » ou « bonté ». Notre époque redécouvre avec émerveillement que dans cette fameuse jungle il flotte aussi un entêtant parfum d’entraide…
Un examen attentif de l’éventail du vivant révèle que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons et les micro-organismes – et même les économistes ! – ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.
Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Qu’en est-il de notre tendance spontanée à l’entraide ? Comment cela se passe-t-il chez les autres espèces ? Par quels mécanismes les personnes d’un groupe peuvent-elles se mettre à collaborer ? Est-il possible de coopérer à l’échelle internationale pour ralentir le réchauffement climatique ?
À travers un état des lieux transdisciplinaire, de l’éthologie à l’anthropologie en passant par l’économie, la psychologie et les neurosciences, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle nous proposent d’explorer un immense continent oublié, à la découverte des mécanismes de cette « autre loi de la jungle ».
Lire ou relire « L’entraide facteur d’évolution » de Pierre Kropotkine. Un grand siècle de distance mais peu de rides. Lire ou relire aussi « l’évolution, la révolution et l’idéal anarchique » de Reclus. Peut-être qu’un jour on arrêtera de tourner en rond !
New anti-homeless architecture : Seattle uses bike racks to block rough sleepers | Cities | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/cities/2018/jan/24/anti-homeless-architecture-seattle-bike-racks-block-rough-sleepers
Police cleared a homeless camp before the transport department filled the pavement with unneeded bike racks – a clear case of hostile architecture which does not address the problem, say campaigners
Cities is supported by
Rockefeller Foundation
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Josh Cohen in Seattle
Wed 24 Jan 2018 07.30 GMT
Last modified on Wed 24 Jan 2018 08.24 GMT
Seattle anti-homeless bike racks
Returning after a two-day business trip, Seattle resident Jeff Few noticed something odd on a stretch of pavement underneath Highway 99. When he had left his Belltown condo there had been a homeless encampment. Now the tents and the men, women and children seeking shelter there were gone, with 18 new bike racks installed in their place.
#équipements_anti_sdf #urban_matter #planification_urbaine et bien sur #vomir #obscé,ité #égoïsme #fin_du_monde #inhumanité et...
Naïve que je suis, lisant rapidement le début du titre « New anti-homeless architecture » je me dis Ah super, une nouvelle architecture qui réinvente des logis pour sans domiciles, voyons voir cette bonne idée. Il faut dire que la Maison A me trotte dans la tête …
►https://seenthis.net/messages/661848
et là, plaf la claque
Trump accuses Porto Rico mayor of poor leadership, she thinks trumps has poor comments
Trump attacks Puerto Rico mayor: ’They want everything done for them’ | World news | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/world/2017/sep/30/donald-trump-attacks-puerto-rico-mayor-carmen-yulin-cruz
Donald Trump lashed out at the mayor of Puerto Rico’s capital city on Saturday as the row over his administration’s response to a hurricane and humanitarian crisis escalated.
Ahead of his visit to the devastated US territory next week, the president used Twitter to say of Carmen Yulín Cruz: “Such poor leadership ability by the Mayor of San Juan and others in Puerto Rico, who are not able to get their workers to help”.
Cynisme, hypocrisie et flatterie : le cocktail gagnant des Français pour réussir en #entreprise - via @mona
▻http://www.challenges.fr/entreprise/20160506.CHA8799/cynisme-hypocrisie-et-flatterie-le-cocktail-gagnant-des-francais-pour-reu
La galerie de qualités nécessaires afin de plaire laisse songeur : #flatterie (43%), #égoïsme (38%), #hypocrisie (35%), menteur (32%) et #médisance (24%). La compétence se fait toutefois une place dans le trio de tête (36%) mais la prise en compte de l’intérêt collectif (20%) et de la sincérité (14%) ferment le rang. Seule lueur d’espoir pour le sociologue : « les règles de savoir vivre rendent les choses plus agréables. Les claques sur l’épaule et la généralisation du sourire afin de préserver une façade présentable ».
C’est marrant comme le fait d’être prêt-e à coucher se révèle être un fantasme masculin : 6% femmes contre 13% hommes. Et si on avait précisé la question « oui mais coucher avec qui ? », je suis sûr que la face du sondage en eût été changé ...
#qu'est-ce_qu'on_rigole
Voila des chiffres qui me paraissent tout à fait réalistes.
@sombre Entièrement d’accord, et au delà de « avec qui », la question qui préciserait la nature du rapport en question permettrait il me semble d’éteindre tous les fantasmes.
C’est exactement pour ça que je suis au fond du trou ! C’est pas seulement en entreprise, c’est aussi dans les relations entre entreprises/services publiques et travailleurEs indépendantEs !
Secret aid worker: I hate calling refugees to tell them they’re not getting resettled
What would you do if a family’s future lay in your hands?
▻http://www.theguardian.com/global-development-professionals-network/2016/feb/16/secret-aid-worker-i-hate-calling-refugees-to-tell-them-theyre-not-getti
#tri #trier #asile #migrations #réfugiés #réinstallation #travail
cc @reka: idée de mots clés?
Reçu ce matin dans la lettre email du Le Monde
Aidez-moi s’il vous plait à expliquer à Le Monde qui décidément n’apprend rien QU’IL N’Y A PAS DE MIGRANTS ILLÉGAUX ! ça n’existe pas.
Les migrants sont des migrants voyageurs forcés de se déplacer dans des conditions horribles et très dangereuses à cause de nous, de nos politiques à nous totalement irresponsables et inhumaines
Migrants illégaux : un plan entre accueil et fermeté
Le gouvernement a annoncé mercredi la création de plus de 10 000 places d’hébergement supplémentaires pour les migrants, dans le cadre d’un plan dosant accueil des réfugiés et fermeté face à l’immigration irrégulière. Présenté comme une réponse « ambitieuse », ce plan vise à répondre à l’engorgement des structures d’accueil, alors que de plus en plus de migrants fuient les crises ou la pauvreté en Afrique. Quelque 4 000 nouvelles places pour les demandeurs d’asile vont ainsi être créées d’ici à 2016, 5 000 places avant 2017 pour les réfugiés et 1 500 places d’hébergement d’urgence pour les migrants vivant dans des campements insalubres, ont détaillé le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et sa collègue du logement, Sylvia Pinel. Aujourd’hui, 50 % des demandeurs d’asile seulement sont hébergés dans des structures spécifiques, une partie des réfugiés n’a pas de solution pérenne et la saturation de l’hébergement d’urgence contribue à la création de campements insalubres, comme à Calais ou à Paris. Le plan, dont l’"ampleur" est saluée par France Terre d’asile, prévoit aussi des embauches pour accélérer le traitement des dossiers, comme promis par la réforme de l’asile. Pour les personnes en transit, l’idée est de créer des places d’ici à la fin de l’année, dans le cadre d’une prise en charge courte permettant d’orienter vers la demande d’asile ou le processus d’expulsion. Le projet veut améliorer la lutte contre les clandestins, ce qui signifie « éloigner davantage ceux qui relèvent de l’immigration irrégulière », a fait valoir M. Cazeneuve. Pour la présidente d’Amnesty International France, Geneviève Garrigos, cet objectif de renvois « ne doit pas être poursuivi au détriment des droits protégeant les personnes ». Le plan aspire aussi à renforcer l’action avec les pays d’origine pour favoriser la réadmission de leurs ressortissants. Ces annonces interviennent alors que la situation migratoire continue de provoquer de vives réactions, jusque chez les évêques catholiques français, qui ont dit mercredi leur « honte devant ce qui se passe en Méditerranée comme à Calais ».
J’ai lu « pire » hier : des « haïtiens illégaux » (à propos de l’expulsion probable de haïtiens·nes sans papier de rép. dominicaine)
Vu La jaula de oro hier soir. Ce qu’il y a de bien avec la misère, c’est que c’est une matière première inépuisable pour tout ce qu’il y a de plus vil en nous. Comme ce sont des migrants, on peut tout leur faire tranquillou, comme s’ils n’étaient pas des humains, pas des gosses. À quand un droit humain et universel à voter avec ses pieds ?
Parce que les premiers porcs exploiteurs de migrants, ce ne sont pas les trafiquants, les rançonneurs ou les passeurs, ce sont les États. Ceux de départ, qui peuvent maintenir des conditions iniques de vie chez eux. Ceux d’arrivée, qui peuvent exploiter sans vergogne toute cette ressource fragile et arbitrairement déchue de tous droit humains.
▻http://zone-critique.com/2013/12/18/reve-dor-la-jaula-de-oro-diego-quemada-diez
Cette notion stupide d’illégalité continue de diffuser son poison de la haine de l’autre. L’ illégal n’a pas de droit écrit d’existence, comme si pour être il fallait passer par une case administrative. Les « illégaux » se rangent à une place qui créé l’ignorance confortable (c’est pas moi c’est la loi) de l’Autre avec l’inquiétante dichotomie du droit/non-droit quand on parle d’êtres humains. C’est la pauvreté qui devrait être illégale, pas les pauvres. Je me rappelle Cécile et Robert, qui ayant élevé leurs six enfants, planquaient chez eux des familles de migrants et bataillaient pour leur obtenir des papiers, eux-mêmes étaient passibles du délit de #solidarité.
▻http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130102.OBS4108/sans-papiers-la-solidarite-n-est-plus-un-delit.html
#noborder
#égoïsme
Autre « perle » dans le même genre, de la part du correspondant à Paris du journal québécois, Le Devoir :
Migrant ou réfugié ?
Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 15 mai 2015
►http://www.ledevoir.com/international/europe/440216/migrant-ou-refugie
Parce que les premiers porcs exploiteurs de migrants, ce ne sont pas les trafiquants, les rançonneurs ou les passeurs, ce sont les États. Ceux de départ, qui peuvent maintenir des conditions iniques de vie chez eux. Ceux d’arrivée, qui peuvent exploiter sans vergogne toute cette ressource fragile et arbitrairement déchue de tous droit humains.
Ne pas oublier que les états destinataires des migrations ont tout fait pour mettre les états d’origine sans dessus dessous en prêtant allégeance à la politique va-t-en-guerre de l’OTAN sous prétexte d’exporter la « démocratie » chez ces pauvres peuples ployant sous le joug de la « dictature ».
Quant à la La France, en Afrique, elle se passe depuis longtemps d’états d’âme démocratiques puisqu’elle arrose abondamment de ses prébendes les régimes les plus brutaux et les plus corrompus
Y aurait-il un article bien écrit qui répondrait à ces allégations répugnantes ? Merci d’avance...
Quel voleur accepte qu’on le vole ? #Capitalisme et #propriété privée
▻http://i2d.toile-libre.org/PDF/2011/i2d_capitalisme_propriete.pdf
un extrait :
Comment comprendre la quête effrénée d’Achab, sinon comme la tentative déses- pérée de s’attacher ce qui est fondamentalement inattachable, c’est-à-dire ce qui est toujours perdu d’avance ? « Je l’ai marquée, vociférait-il pourtant. M’échappera-t-elle ? » Car Moby Dick, qui avait fauché la jambe du capitaine du Péquod « comme un moissonneur fauche une tige dans un champ », c’est-à-dire comme un glaneur amoureux cueille la première rose qui lui tombe sous la main, portait elle-même les stigmates de toutes les attaches manquées, harpons tordus et tournés dans son corps, hampes brisées de lances sortant de son dos, emmêlements de lignes qu’elle portait comme une charge ficelée sur elle. Et la tête blanche de la baleine, avec son front ridé, n’était-elle pas en quelque sorte le grand livre ouvert de l’histoire, où se rejouait indéfiniment la même ritournelle, celle des hommes qui voulaient harponner tous les météores, vagabondant sur le corps plein de la terre, et les météores qui continuaient leur course sous le vent, d’une allure paisible de voyageur, indifférents à tant d’efforts ?
Il fallait s’y faire. L’âme humaine évoluait entre l’une et l’autre de ces deux #dispositions contraires, incapable de se poser jamais, se réclamant de la première quand on lui opposait la seconde, et récipro- quement, du moment que le vol était possible, et qu’on ne se fît pas voler en retour. (Le gantier suggérait ici que les #contradictions, bien mieux que d’empêtrer les hommes, étendaient au contraire leur #pouvoir et leur champ d’action.) En d’autres termes, chaque individu s’arrogeait le privilège de l’invention, en le déniant catégoriquement à autrui, afin de pouvoir #jouir de ses trouvailles en solo. Les hommes voulaient voler sans être volés, ils voulaient pouvoir se servir sans que les autres se servissent après eux. En ce sens, saint Augustin avait simplement répété ce que d’autres avaient dit avant lui : l’homme était un être de contradiction, une créature bicéphale, voguant inexorablement entre la souille et l’éther, entre la gloire et l’infamie. Et l’#économie_de_marché, dont le gantier connaissait les multiples ressorts, pour l’avoir vue se déployer dans toute sa splendeur à travers la mécanique à écraser le monde qu’avait inventée Mouret, l’économie de marché avait trouvé dans cette contradiction le principe #dynamique qui allait lui permettre d’assurer son implacable empire.
En effet, le capitalisme avait fait d’une double disposition psychologique au libre picorement et à l’#accaparement le ressort de toute une politique. Pour Mignot, le capitalisme était un naturalisme, il suivait l’âme sur le chemin de sa chute naturelle, reproduisant à l’échelle molaire les mécanismes de la #subjectivité humaine. Pour faire simple, le capitalisme flattait le petit voleur qui ne veut pas être volé présent en chacun de nous, tout en s’assurant d’empocher le pactole, au bout du compte. Pouvoir voler sans risquer d’être volé en retour, voilà en effet le principe général qui avait présidé au mouvement des « #enclosures » — c’est-à-dire à l’expropriation hors de leurs terres des producteurs ruraux et des masses populaires anglaises —, secret de l’#accumulation_initiale du début du xvie siècle, analysée par Karl Marx à la fin du premier livre du Capital ; mouvement dont Hannah Arendt avait montré par la suite qu’il constituait la #logique_structurelle du capital. Car chaque clôture, chaque haie, chaque bouledogue, chaque vigile, chaque brevet, chaque article du Code civil tendaient à leur manière à résoudre la terrible question augustinienne. À ce titre, le droit, qui était une technique parmi tant d’autres, s’efforçait toutefois de les surcoder toutes, en les réenveloppant dans son écheveau de lois, de décrets et de jurisprudences. Et qu’est-ce que le droit de propriété, demandait Mignot, sinon le droit pour un individu d’interdire à un autre individu de lui voler ce qu’il a lui-même extorqué à un tiers ?
Pour résumer ce qui venait d’être dit, et marquer les consciences, Mignot annonçait, imperturbable, que le capitalisme était le système politique qui organisait les conditions de monopole du vol légitime ; c’est-à-dire les conditions permettant de conjurer l’#ontologie_des_biens_épaves, au profit d’une petite clique, qui réglait les modalités de la mainmise — décidément, l’étymologie plaidait en faveur des propos du gantier. Car toute propriété consacrée par le droit était un fait d’empiètement, pareil à celui d’un arracheur de bornes, une institution de l’#égoïsme, dont le seul résultat avait été de déposséder la multitude au profit de cette caste, et que le législateur avait tout naturellement consacrée, puisqu’il en faisait partie lui-même ; l’histoire était connue de chacun. Simplement, on avait décidé un beau jour, en haut lieu, qu’un certain vol était légitime et qu’un autre ne l’était pas. On avait pris les dispositions pour encourager le premier et pour punir le second — et c’en fut fait de l’ontologie.
Mignot invitait ses auditeurs à faire l’expérience de pensée suivante. Que chacun imaginât un domaine terrien existant, entouré de larges murailles ou de hautes clôtures, et reculât peu à peu dans le temps, en parcourant à l’envers l’enchaînement des héritages et des successions. Et où arrivait-on au bout du compte ? Au vol, pardi ! Au plus loin que l’on remontât, toute propriété terrienne était le fait d’un #vol_originaire, d’une confiscation primitive ; il avait bien fallu, avant qu’elle appartînt à un seul individu à l’exclusion de tous les autres, que celui- là s’en autoproclamât un beau matin le seigneur. Dominium fiat ! Où que l’on regardât autour de soi, champs, jardins, domaines, rien qui n’eût d’abord été spolié, en toute connaissance de cause, à la nature, et donc à la #communauté des hommes. La manœuvre était commode : il n’y avait pas d’autre chemin, pour passer des grands espaces, ouverts aussi loin que portait la vue, aux actes de Monsieur le notaire, que le chemin du pillage ; et certains n’avaient pas hésité, comme condition de cette odieuse usurpation, à expulser ceux qui s’étaient trouvés là, à brandir de fallacieux titres de propriété ou à pointer sur leurs visages les canons de leurs fusils — et à tirer, ô accumulation initiale.
Et ce qui valait pour les terres, valait pour les choses, pour les gants par exemple, les gants de chevreau, les gants Bonheur, les gants de Suède ou de Saxe. Les États capitalistes, qui transformaient magiquement les biens épaves en corps-morts, refusaient identiquement que les produits du travail fussent mis en jeu, sur le grand tapis de la roulette planétaire. Mieux, ils l’acceptaient une fois, le temps de les prendre (voler), et le refusaient ensuite à tous les hommes (sans être volé). Le gantier avait noté que tous les corpus de lois, depuis les premiers errements du droit romain, jusqu’aux infinis articles du fastidieux Code civil, allouaient les res nullius à l’amiral d’Angleterre, aux seigneurs, aux États et aux Empires, c’est-à-dire, un soupçon de jugeote suffisait pour tirer cette conclusion édifiante, à ceux-là mêmes qui les avaient rédigés ! Le capitalisme organisait la #captation monopolistique des res nullius et des terra nullius . Et Melville rappelait encore le latin des livres de lois de l’Angleterre : De balena vera sufficit, si rex habeat caput et regina caudam . Autrement dit, de toutes les baleines capturées sur les côtes de ce pays, le roi devait recevoir la tête, et la reine la queue. Et le gantier poursuivait sa lecture de Moby Dick : « Pour la baleine, cette division est à peu près comme si on partageait une pomme en deux : entre les deux parts, il ne reste rien. » C’était là la contribution de la mer. La mer payait impôt à l’Angleterre — Flotson , Jetson et Lagon .
En somme, la classe possédante jonglait astucieusement entre le fait et le droit, entre le statut de poisson attaché et celui de poisson perdu. C’était même très exactement le rôle des États : surcoder toutes les épaves de la terre pour les soumettre au pouvoir d’un maître du surplus ou du stock, qui en réglait l’appropriation monopolistique et la prétendue redistribution. Et non seulement les objets, mais les forêts, les pays, les continents, les étoiles elles-mêmes étaient des poissons perdus, et aussitôt après des poissons attachés. L’accumulation primitive était permanente et ne cessait de se reproduire, pour réaliser le but suprême du capitalisme : introduire le #manque là où il y avait toujours trop, par l’absorption des ressources surabondantes. Et cela valait également pour le travail, et pour la monnaie. Car dès lors qu’une chose possédait le premier statut, celui de poisson perdu, celui de #flux libre ou « décodé », pour parler comme les deleuziens, dif- férents « #appareils_de_capture » (#rente, #profit, #impôt) avaient été montés pour lui donner immédiatement le second. Les États s’arrogeaient en vérité l’appropriation monopolistique de la capture elle-même. Dans ces conditions, ils admettaient l’ontologie des biens épaves pour mieux la #corrompre ; ils se nourrissaient d’elle, ils la parasitaient. Mais pour ce faire, il fallait également procéder à l’opération inverse, c’est-à-dire décoder les flux qui avaient été codés une première fois, par d’autres formations sociales ; autrement dit : rendre leur statut de poissons perdus aux poissons attachés, pour les intégrer sur-le-champ à une #axiomatique de classe ; décoder et reco- der — quel voleur accepte qu’on le vole ?
Et c’était ça, le capitalisme. Ce décodage généralisé des flux, pour en capter la plus-value, et leur incorporation dans une axiomatique permettant d’en contenir les puissances révolutionnaires , ce qui demandait l’aide d’une gigantesque machine répressive, qui recodait à tour de bras, à coups de dictature mondiale et de #police toute-puissante. Car partout, le capitalisme repoussait et conjurait sa propre réalité, les flux décodés, conscient que le décodage achevé des flux, leur fuite hors de l’axiomatique sociale, c’est-à-dire la #déterritorialisation absolue des objets et des hommes, coulant sur le corps plein sans organes, constituait sa limite externe. Et peut-être que ce retour à une ontologie d’objets trouvés, que Mignot prônait haut et fort, était la « voie #révolutionnaire » dont parlaient Gilles #Deleuze et Félix #Guattari. Non pas se retirer du marché mondial, mais « aller plus loin encore dans le mouvement du marché, du décodage et de la déterritorialisation ». Non pas se retirer du procès, mais accélérer le procès, en prenant la #décision, universellement concertée, de décoder tous les flux, une fois pour toutes, et partant d’abandonner les objets à leur fortune de poissons perdus, flottant librement entre le noyau terrestre et la stratosphère, dans les limbes éthérées de la planète bleue.
Mignot sortit de sa sacoche un récent best seller, qu’il avait lu quelques mois plus tôt, et qui s’appelait La Soute, ou La Route. L’homme et l’enfant marchaient dans un pays qui avait été ratissé et pillé des années plus tôt, poussant laborieusement leur caddie, dont l’une des roues était près de lâcher. L’homme et l’enfant marchaient dans un monde gris et nu, où tout était recouvert de cendres. Et le gantier avait compris que cette « terre carbonisée », cette « terre de rien », « dépouillée de la moindre miette », longuement décrite par Cormac McCarthy, c’était le monde que le capitalisme abandonnait aux hommes, après qu’il l’avait dévalisé de fond en comble. L’odyssée de l’homme et de l’enfant, c’était simplement la vie en milieu postcapitaliste, ou hypercapitaliste, ça revenait au même ; la vie dans un monde vidé de ses épaves, un #monde où il n’y avait plus rien à #glaner, sinon quelques boîtes de conserves anonymes, qui avaient miraculeusement échappé au désastre. Toujours leurs mains reve- naient vides, et toujours ils les lançaient, au-devant des introuvables reliques de la civilisation, comme des fossoyeurs retournant obstinément les cimetières, pour en exhumer un cœur qui bat. Car c’était tout ce qui les tenait en vie, l’un et l’autre, rester des inventeurs, coûte que coûte, des batteurs de grèves, en quête de l’#abondance d’un monde disparu. La Joute était une dérive indéfinie dans les économats de l’enfer, à travers l’axiomatique capitaliste, et c’était comme ça tout au long du livre : chercher (tout ce qui pourrait servir), trouver (rien, presque rien), prendre (une boîte de pêches en conserve), jeter, chercher encore, etc. Et même, c’était parce qu’il n’y avait plus rien à cueillir que l’homme et l’enfant se méfiaient des autres survivants, des autres fouilleurs de ténèbres, comme eux mis à nu, et prêts à leur soutirer le peu de vivres qui traînait au fond du caddie, prêts à les condamner à mort. Et Mignot jubilait : C’était parce que le capitalisme organisait d’abord les conditions de la #rareté dans le monde, que le vol était non seulement possible, mais surtout nécessaire, pour tous ceux qui cherchaient en vain leur nom sur la liste des invités d’honneur, pour prendre part au grand régal du marché des changes ! Et la question qu’avaient posée Deleuze et Guattari n’était pas de savoir pourquoi les #travailleurs #pauvres, les démunis, les affamés volaient ; non, la question était de savoir pourquoi les travail- leurs pauvres, les démunis, les affamés ne volaient-ils pas toujours ?
Des mêmes, le très drôle & corrosif
SÉCURITÉ GÉNÉRALE
LA LIQUIDATION DE L’ALCOOL
Lettre ouverte aux annonceurs de la
campagne de publicité « À ta santé ! » (2011)
▻http://i2d.toile-libre.org/PDF/2011/i2d_securite_generale.pdf
Revenu minimum pour tous ! Une utopie ?
▻http://www.polemixetlavoixoff.com/wikileaks-rousseau-et-les-pussy-riot
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Autour de l’article du Monde Diplomatique. Il y a assez de richesses pour accorder un revenu à tout le monde. Que l’on travaille, ou pas. Nombre d’utopies d’hier sont devenues des réalités. Comme la retraite ou la Sécurité Sociale… Source : Polémix et La Voix Off
▻http://www.polemixetlavoixoff.com/podpress_trac/web/1522/0/lavoixoffhebdo1.mp3
►http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/A/49101
« Imaginer un revenu garanti pour tous
Inventer une autre vie, d’autres rapports sociaux, peut sembler hors de propos en période de crise. L’exercice n’a pourtant jamais été aussi nécessaire »
En complément/contrepoint à ce mix sonore
# Revenu_garanti et puissance d’agir par Jérôme Ceccaldi
▻http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3288
Beaucoup moins « réaliste et faisable », que ce que présente le dossier du Monde Diplo, des versions pas bisounours at all :
Beaucoup d’argent parce que je suis nombreux
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4439
Années 90 : Nos amies les miettes - #Collectif d’Agitation pour un Revenu Garanti Optimal (#CARGO), #sonore
▻http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5676
#CASH, mai 1985, Les chômeurs c’est la #classe !
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5421
Pour ce qui est du COMMENT gagner quoi que ce soit, souvenons nous qu’il n’y pas de #réformisme possible sans qu’une visée #révolutionnaire existe et se manifeste, quelques éléments à ce propos : La figure du #prolétariat, multitudes, insurrection et nécessité subjective
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5530
#travail (critique en acte du) #domination #droits sociaux #précarité #archives #chômeurs #émancipation #égoïsme-collectif (et pas intérêt général)
Le manifeste de l’égoïsme
John Galt Speech
▻http://amberandchaos.com/?page_id=106
▻http://www.youtube.com/watch?v=SEDtQkeLFCE
I am the man who loves his life. I am the man who does not sacrifice his love or his values. I am the man who has deprived you of victims and thus has destroyed your world, and if you wish to know why you are perishing - you who dread knowledge - I am the man who will now tell you.
▻http://en.wikipedia.org/wiki/Ayn_rand#Atlas_Shrugged_and_Objectivism
Atlas Shrugged, published in 1957, was Rand’s magnum opus.
...
The novel includes elements of romance,[60][61] mystery, and science fiction,[62] and it contains Rand’s most extensive statement of Objectivism in any of her works of fiction, a lengthy monologue delivered by Galt.
Si vous voulez entrer dans le cerveau, dans l’esprit, enfin dans l’essence de ce qui constitue un #capitaliste de la #rupture moderne, il faut que vous lisiez cet extrait d’Atlas Shrugged. Le discours de John Galt explique ce drôle de mélange d’idées qui servent de fil d’Ariane aux nouveaux entrepreneurs comme #Peter_Thiel.
Since life requires a specific course of action, any other course will destroy it. A being who does not hold his own life as the motive and goal of his actions, is acting on the motive and standard of death. Such a being is a metaphysical monstrosity, struggling to oppose, negate and contradict the fact of his own existence, running blindly amuck on a trail of destruction, capable of nothing but pain.
Chacun qui refuse d’accepter cette soi-disant réalité et se décide contre l’égoïsme, se place au même niveau qu’une plante - un être vivant qui n’est qu’une ressource pour ceux qui possèdent la capacité de prendre la bonne décision en luttant pour leur propre survie au dépens des autres. C’est bien fait pour votre geule si vous en souffrez. Le capitaliste se définit en tant que nouveau Übermensch . On ne s’étonne pas quand on découvre qu’une entreprise issue du cercle d’amis de Thiel a choisi de s’appeller Uber (sans l’imprononçable « Ü » bien sûr) après avoir compris que Uber-Taxi sonnait vraiment trop bizarre. ▻http://www.uber.com
On ne doit pas critiquer Ayn Rand sans mentionner les défenseurs de l’individu qui acceptent la solidarité et la convivialité. Je pense surtout au précurseur des existentialistes Max Stirner dont l’oeuvre Der Einzige und sein Eigentum fut largement intégrée et pervertie par l’héroïne des néo-libéraux. Stirner se place du côté des opprimés et exploités. Il prononce le refus de donner aux riches et puissants, à l’église et à l’état.
A son époque ces institutions constituaient encore des outils indispensables pour la construction et l’exercice du pouvoir exploitant, alors qu’actuellement ce ne sont plus que des formes particulières d’organisation sociale dont les frais de gestion et de transaction représentent un élément peu profitable pour les nouveaux capitalistes.
Devinez qui je préfère lire un dimanche matin.
And now for something completely different :
Saudis in Audis
►http://www.youtube.com/watch?v=lqJDuZIcQ34
Critique de Stirner : L’idéologie allemande, K. Marx - F. Engels
▻http://www.marxists.org/francais/marx/works/1845/00/kmfe18450000c.htm
#égoïsme_collectif : Ouvriers et Capital, Mario Tronti
►http://multitudes.samizdat.net/-Tronti-Ouvriers-et-Capital-
L’"individu" en question : Simondon, Individu et collectivité. Pour une philosophie du transindividuel, Muriel Combes
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4433
Tant que ces « entrepreneurs » trouveront des clients.
Tant que les républiques les encouragent à entreprendre.
Tant qu’il se trouvera encore des larbins pour les respecter...
John Apple Galt existera.