• EHLG, 10 ans | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/ehlg-10-ans

    Euskal Herria n’est pas à libérer mais à construire. ELB, le syndicat des #paysans basques, y prend toute sa part. On ne peut pas dire qu’il avance masqué. Dès sa création, il ne cesse de réclamer une chambre d’#agriculture couplée à la création d’un département #Pays_Basque.

    Devant l’échec de l’institution propre à Iparralde, désirant répondre concrètement aux besoins immédiats d’une agriculture spécifique, il travaille à la mise en oeuvre d’un contre-pouvoir à la chambre d’agriculture départementale. Son ambition paraît inatteignable.

    Voilà pourtant dix ans qu’elle a pris corps et prospère. Elle est fondée sur la solidarité avec Hegoalde et le monde citadin, sur le respect de la terre fécondant une #agriculture_paysanne jusqu’alors inconnue. Euskal Herriko Laborantza Ganbara, outil original que se donnent les paysans basques, est de même nature que celui mis au service de l’euskara par l’ikastola. Touchant à notre identité profonde, l’élan populaire suscité est irréversible. L’adversaire en est conscient.

    Enfermés dans des schémas de pensée élaborés pour d’autres, préfets et administrateurs civils s’y déchaînent en serviteurs surannés d’une république décalée, d’un pouvoir coupé du réel. L’émergence d’une contre-société basque leur est insupportable. Toute une panoplie répressive se met donc en place : menaces aux maires et à leurs subventions traduites devant le tribunal administratif, déductions fiscales des donateurs rendues illégales, perquisition du siège d’Ainhice-Mongelos et des domiciles de ses dirigeants, procès au pénal de son président Michel Berhocoirigoin…

    Heureusement l’acharnement politique anti-basque se heurte à l’Etat de droit. Les uns après les autres les procès tournent à la déroute de ceux qui les ont lancés. Cette escalade liberticide touche à son paroxysme par la relaxe de Michel Berhocoirigoin par la Cour d’appel de Pau dans une fête collective faisant de lui un juste au sens de la résistance au nazisme. En dix ans, Laborantza Ganbara a mobilisé des dizaines de milliers d’heures de bénévoles, des salariés, des associations, des cabinets d’avocats, des militants anonymes, des élus, des syndicats … bref, un #mouvement_social s’est levé pour accompagner notre chambre d’agriculture alternative.


    Le paysage d’aujourd’hui en est modifié. Lurrama est devenu le grand moment de rencontre des mondes paysan et urbain de ce pays. Les collectivités locales confient études et expertises à Ainhice-Mongelos dont le préfet dénonça, il y a dix ans, l’acquisition avec “l’argent de l’étranger” par le syndicat ouvrier ELA. L’agriculture paysanne, ses #circuits_courts et ses AOC, l’agro-alimentaire accroché jusqu’au fond de nos vallées, l’installation de jeunes paysans et sa nouvelle structure de financement Lurzaindia, tout cela s’articule peu ou prou, autour de l’élan impulsé il y a dix ans.
    [...]
    Laborantza Ganbara est devenu une référence, un exemple à suivre, administrant de belle manière savoir-faire et génie propre de notre peuple. Salué en cours de route pour ses lettres de noblesse par de nombreuses personnalités telles Edgar Pisani, José Bové, Gérard Onesta, Corine Lepage, Danièle Mitterrand, Stéphane Hessel … Enbata, qui pas à pas, a suivi et relaté cette belle marche de reconquête d’Euskal Herria, sera, avec tous ses amis, le 17 janvier à Ainhice-Mongelos pour fêter ces dix ans.

    #alternatives_concrètes
    cc @rastapopoulos
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    http://seenthis.net/messages/320469
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    • C’est tout frais ça vient de sortir : Portrait et évolution de l’agriculture du Pays Basque Nord, focus sur la montagne basque
      Tome 1 : https://www.scribd.com/document_downloads/253067387?extension=pdf&from=embed&source=embed
      quelques extraits de la conclusion

      Une agriculture qui résiste grâce à l’usage de la montagne...
      L’étude de l’évolution de l’agriculture de la montagne basque et du Pays Basque Nord nous montre une perte importante de fermes, d’actifs et de surfaces agricoles. Ces tendances sont inquiétantes pour l’avenir. Mais plusieurs indicateurs distinguent le Pays Basque Nord : par rapport à la France, alors que les pertes de surfaces agricoles y sont bien plus importantes, l’agriculture basque maintient nettement plus d’emplois sur ses fermes. Ce sont principalement les paysans âgés ou ayant peu d’activité qui disparaissent. Le Pays Basque Nord reste un territoire très agricole, avec un tissu dense de petites fermes et des #emplois nombreux (pour comparaison, si la surface moyenne des fermes était celle de la France, il y aurait deux fois moins de fermes au Pays Basque Nord). Cette réalité est largement due à la #montagne basque qui, non seulement, représente l’essentiel des fermes du Pays Basque Nord mais surtout perd moins de fermes, d’actifs et de surfaces que le reste du #territoire et installe plus de jeunes. En particulier les fermes ovines, très présentes en montagne, résistent mieux. La pratique de la #transhumance limite les besoins de surface autour des fermes, donc crée un tissu plus dense de fermes, une vie rurale plus dynamique. Elle permet de faire vivre, en proportion, 500 actifs de plus sur le territoire de la montagne basque. Elle maintient des espaces ouverts et une #biodiversité riche. La montagne basque est plus attractive, elle accueille plus de jeunes paysans que le reste du Pays Basque Nord. La montagne est bien le cœur de l’agriculture du Pays Basque Nord.

      … mais l’emploi agricole diminue avec l’augmentation des surfaces par exploitation
      Les surfaces agricoles disparaissent massivement à la fois par #artificialisation du #foncier, mais également par abandon de surfaces plus difficiles à travailler. Avec l’agrandissement des fermes, les terres moins productives sont abandonnées et la pratique de la transhumance diminue. Les fermes vont vers l’agrandissement (surfaces et #troupeaux) et la #spécialisation. Or ce sont les #petites_fermes qui sont les plus productives et les plus pourvoyeuses d’emplois (deux fois plus d’actifs à l’hectare dans les fermes de moins de 20 ha que dans celle de 20 à 50 ha et trois fois plus que dans celles de plus de 50 ha). Les petites fermes permettent plus facilement de maintenir des systèmes diversifiés qui font la spécificité de la montagne basque : #élevage mixte ovins-bovins et valorisation équilibrée de toute la palette des ressources herbagères (prairies, landes, estives...)

      Interpeller les politiques agricoles
      Les encouragements techniques, les politiques agricoles, l’agrandissement présenté comme un symbole de réussite, le financement de l’investissement etc. poussent à l’agrandissement des fermes. Le système d’aides agricoles notamment joue un grand rôle, avec des aides liées au nombre d’hectares, la prime ovine non plafonnée... Ce processus peut être jugé positif par certains, car il permettrait aux paysans de se sentir plus en sécurité par rapport à l’avenir. C’est oublier le poids des charges liées à l’agrandissement et à la tendance à l’intensification. Cela pose aussi des difficultés de transmission pour le paysan. Mais surtout, cette étude montre que l’agrandissement des fermes se traduit globalement pour le territoire par moins d’actifs agricoles, une moindre utilisation de la montagne, moins de #productivité moyenne à l’hectare, plus d’abandon des terres difficiles et des conditions de transmission des fermes moins favorables. Le territoire de la montagne basque dans sa globalité et avec lui le Pays Basque Nord, n’est-il pas en train de perdre de l’efficacité économique, sociale et environnementale, avec le processus d’agrandissement des fermes ?

      Aider les productions de qualité, l’usage de la montagne et les fermes les plus efficaces en terme économique, social et environnemental
      Les exploitations de moins de 20 ha sont celles qui ont le plus disparu entre 2000 et 2010 alors qu’elles emploient plus d’actifs, ont une productivité à l’hectare supérieure, exploitent de manière plus harmonieuse l’ensemble de l’espace et contribuent ainsi au maintien de territoires vivants et attractifs. L’essentiel des aides de la #PAC [http://seenthis.net/messages/263430 ] étant lié à la surface, les petites et moyennes fermes en bénéficient le moins alors qu’elles contribuent le plus à la performance économique sociale et environnementale. C’est pourquoi il nous paraît indispensable de renforcer les politiques aidant les petites et moyennes fermes, en particulier via le second pilier de la PAC, en établissant une priorisation des efforts financiers pour les petites fermes. Concernant les aides aux investissements, les planchers minimum, souvent trop importants pour des petites structures, doivent être abaissés et des choix pertinents réalisés sur les matériels à aider. Ces politiques d’aides doivent être conditionnées au maintien et à la création directe de l’emploi agricole. Concernant la filière ovin lait, il est indispensable de réserver les aides aux paysans engagés dans l’AOP Ossau-Iraty, dont la majeure partie se concentre dans la montagne et peut ainsi y transhumer. Cette valorisation de toutes les surfaces, particulièrement en montagne, présente un intérêt économique mais aussi environnemental et sociétal en contribuant à l’entretien des paysages. Pour les ovins comme pour les bovins, la pratique de la transhumance mérite d’être soutenue. Par ailleurs au niveau de la production, on ne peut que recommander de rechercher un certain optimum dans l’amélioration de la productivité qui mette en valeur tous les potentiels de chaque exploitation et réduise la dépendance aux intrants extérieurs pour permettre aux paysans de mieux vivre de leur métier. Il semble aussi pertinent de s’engager dans la voie de la recherche de valeur ajoutée par le biais de la transformation et de la commercialisation par les circuits courts, dans des démarches individuelles comme collectives. Le programme Leader pourrait participer à la structuration collective de la valorisation des produits de la montagne basque. Ces propositions sont certainement plus complexes que les recettes toutes faites qui encouragent à produire toujours plus en essayant de se soustraire aux conditions du milieu. Tenir compte de l’efficacité économique des systèmes de production ainsi que du milieu naturel et social dans lequel on vit, pour contribuer à l’enrichir dans le cadre d’un intérêt général et bénéfique à tous, est une des conditions fondamentales de l’agriculture paysanne. Dans ce domaine, il reste encore beaucoup à faire mais cela est un gage pour garantir un avenir à notre territoire

      et le tome 2 https://www.scribd.com/document_downloads/253066025?extension=pdf&from=embed&source=embed

      lien avec http://blog.ecologie-politique.eu/post/Pourtant,-que-la-montagne-est-belle%E2%80%A6
      cc @aude_v @odilon @nicolasm @tastybud

  • Des éleveurs passent à l’action contre le puçage électronique de leurs animaux
    http://www.bastamag.net/Victoire-pour-les-eleveurs-opposes

    « Après des années de lutte sur le terrain, la mobilisation a enfin payé », se réjouit la Confédération paysanne au soir du 17 décembre. Ce jour-là, des centaines de paysans sont descendus dans la rue pour protester contre l’identification électronique des chèvres et des brebis. Ils s’opposent à la vision de la Direction générale de l’alimentation, qui estime qu’accrocher une puce RFID à l’oreille des animaux permettrait une gestion informatisée des troupeaux et limiterait les risques sanitaires. Nombre (...)

    En bref

    / Agriculture , #Surveillance_et_biométrie, Peut-on échapper à l’espionnage généralisé ?

    #Agriculture_ #Peut-on_échapper_à_l'espionnage_généralisé_ ?

    • Conclusion de l’article :

      Le libre choix donné à l’éleveur du mode d’identification de ses bêtes semble être sur la bonne voie.

      Ça fait un peu grincer comme perspective : avoir le droit de pucer ses bêtes, d’informatiser la gestion de son troupeau et de robotiser les soins et l’alimentation OU de mettre simplement une boucle sur l’oreille... c’est un peu étrange, non ?
      Cette revendication est d’abord celle de ne pas être obligé de pucer. Cette histoire de « libre choix » signale une position défensive... alors que j’imagine que beaucoup, parmi ceux et celles qui manifestent sont hostile au puçage et refuse la voie qu’il dessine pour l’avenir de l’élevage et de l’industrie de la viande. Forcer les industriels de la viande à ne pas recourir au puçage électronique, empêcher leur course aux gains de productivité et la fuite en avant technologique est, tout de même, un autre objectif. Mais cela exige une stratégie qui n’implique pas que des éleveurs, et notamment celles et ceux qui aujourd’hui pourraient se sentir concerné-e-s par le bien-être animal, la réalité de l’industrie de la viande ou qui voudraient se solidariser avec celles et ceux qui refusent qu’élever des bêtes consiste essentiellement en des tâches d’entretien et de domestication de tout l’appareillage électronique obligatoire pour la production de viande.

  • Petite réflexion en passant sur le végétarisme.

    On voit souvent cette citation attribuée à Albert Einstein

    Rien ne pourra être plus bénéfique à la santé humaine ni accroître les chances de survie de la vie sur la Terre, qu’une évolution vers un régime végétarien.

    Sauf que si tout le monde était végétarien, on serait envahis de veaux et d’agneaux mâles (veaux et agneaux qu’on fait naître pour que les vaches et brebis produisent du lait) et de poussins/canetons mâles (issus des reproductions de poules et de canards) dont on ne saurait que faire. Dans une hypothèse de consommation importante d’oeufs et de produits laitiers en substitution de la viande, on peut imaginer que les terres arables actuelles ne suffiraient pas à nourrir ces animaux mâles surnuméraires, et qu’ils souffriraient voire mourraient en masse de malnutrition et d’épizooties. Par ailleurs vu que ce sont des mâles et que ce sont des espèces sociales hiérarchisées (comme toutes les espèces domestiquées, à l’exception du chat), il y aurait inévitablemement des conflits dans les enclos, avec des blessés, des morts et des évadés, qui s’ils sont nombreux auront un impact non négligeable sur bon nombre d’écosystèmes, dont les champs cultivés.
    Du coup dans certaines zones on prendrait des mesures pour réduire les dégâts qu’ils occasionnent, et de proche en proche le monde cesserait d’être végétarien pour redevenir omnivore.

    #élévage #agriculture #alimentation #végétarisme

    • Je ne crois pas qu’en Inde il y ait beaucoup de carnivores, ce pays ne me semble pas pour autant être envahi par les veaux ou les canards mâles.
      Mieux vaut savoir raison garder et choisir avec discernement ses ennemis …

    • J’ai entendu dire sur le sujet que c’est une idée reçu, que précisément les vaches y sont pas si sacré que ça, même si c’est un peu taboo de le dire. Mais je sais plus de quelle émission de radio il s’agissait...
      Après les végé sont contre le fait de manger les animaux, pas contre leur mort par des maladies et autres. Par ex. si je me trompe pas Francionne (un militant bien plus radical que Singer) sur ces questions la, disait qu’il fallait envisagé a minimat de ne pas soutenir, encourager leur reproduction, voire de l’empêcher... (il s’agissait notamment de faire disparaître les espèces spécifiquement crée par l’élevage et qui ne sont pas capable de s’alimenter elle-même).

    • @touti

      Je ne crois pas qu’en Inde il y ait beaucoup de carnivores, ce pays ne me semble pas pour autant être envahi par les veaux ou les canards mâles.

      Non effectivement car la majorité des gens n’y sont pas végétariens mais essentiellement végétaliens, si je ne m’abuse.
      Ce que je pointais du doigt c’est plutôt le végétarisme occidental, ou « ovo-lacto-végétarisme » (faisant une part importante aux produits laitiers et aux oeufs mais excluant la viande), qui, s’il est généralisé, génèrerait un grand nombre d’animaux mâles surnuméraires. Ce problème se pose moins si la consommation de produits laitiers et d’oeufs est exceptionnelle. Auquel cas on se rapproche plutôt du régime végétalien, quantitativement parlant.

    • Je ne suis pas fin connaisseur des pratiques d’élevage mais il me semble que la reproduction des animaux d’élevage est en grande partie « artificielle » pour reprendre un terme qui a eu du succès récemment - comprendre, encadrée et organisée par les humains, à une échelle industrielle.
      Il me semble donc que la soudaine prolifération de viande sur patte non consommée par une humanité venant soudainement à modifier sa culture alimentaire ne serait probablement pas une fatalité : cesser les inséminations ne signifiant pas qu’elles soient forcément remplacées par une reproduction sans intervention de l’homme.
      Je dis peut-être une bêtise, mais il me semble que bien des cheptels pourraient diminuer massivement en quelques générations sans devoir abattre massivement des animaux.
      Par contre, il est probable que les vaches laitières auront besoin d’être soulagées tant qu’elles existeront de l’inepte production de lait dont des décennies d"améliorations" les ont accablées.

      Mais l’on vient au végétarisme par un début de prise de conscience des souffrances infligées aux animaux, on ne peut en rester là, et s’imaginer « compenser » la viande part une alimentation animale autre - lait, oeuf.
      Pour ma part, je sais que renoncer au fromage me sera plus difficile que ne l’a été de cesser de manger de la viande. Mais que se contenter de ne plus manger de viande est insuffisant, et que tout cela est d’abord une question de culture alimentaire .

      L’hypothèse de consommation massive d’oeufs et de laitages « pour compenser » me semble exprimer bien plus la résistance à un changement culturel qui nous touche intimement qu’une nécessité alimentaire réelle.

    • A propos des élevages laitiers où les veaux ne sont pas tués, par David Holmgren :

      This outcome of a system designed to maximise milk output per kilo of fodder can be contrasted to the slow, steady approach required on dairy farms run by Hare Krishna communities, where every calf bom, female and male, must be cared for over its natural life. To produce dairy products under this tradition (without unsustainable growth in animal numbers) it is necessary to maximise the milk production per calf by continuing to milk a cow for many years before getting her in calf again. With careful management, it is possible to have about seven milking cows in a total stable population of 80-90 cows and bullocks.(Gokula Dasa, pers. comm)

      Of course, the other half of this curious equation is to find a job for the bullocks. In India the bullocks were used for pulling carts and ploughs. They were more valuable than cows, which yielded only small amounts of milk because of a shortage of year-round good fodder. To slow down to bullock pace is a great challenge in today’s world, even for devotees of Lord Krishna. What appears to be a mad and unsustainable taboo, is — or at least was, in its cultural context — a lesson in the limits to good things (dairy products) and the need for a slow and steady approach.

      Mais ce type d’élevage est ultra-minoritaire. Je crois me souvenir que c’est aux intouchables qu’était donnée la viande, mais je ne me souviens plus si c’est les carcasses des vaches ou carrément les veaux. Il y a aussi une grande population musulmane et ça serait pas étonnant que les communautés se soient mises d’accord pour rationaliser tout ça.

      Concernant les amis/ennemis dont tu parles @touti, je finis par comprendre que l’élevage n’était pas une ligne de fracture entre bien/mal, écologique/non écologique et que c’est surtout la variable industrialisation qui est pertinente. Le problème que j’ai avec la plupart des végan.e.s avec qui j’ai discuté c’est que la façon de faire pousser la nourriture ne leur est vraiment pas importante (du moment que ce ne sont pas des animaux), et que le mouvement touche surtout des personnes jeunes et urbaines. Donc je remarque qu’une vision végane peut facilement glisser vers des options industrielles pas beaucoup plus ragoutantes.

      Le végétarisme, je trouve que c’est vraiment un concept étrange, parce que souvent on le classe à côté du véganisme contre l’omnivorisme, alors que moi je trouve le végétarisme (s’il n’est pas « de transition ») plus proche de l’omnivorisme sur le plan des pratiques agricoles (=élevage, sauf de cochons et de poissons) et de la nutrition.

    • @Nicolas

      j’ai longtemps pensé que le véganisme était un phénomène lié à l’urbanisation et l’industrialisation. Je dois dire que la découverte -tardive : je n’ai longtemps été confronté qu’à un militantisme antispé agressif et culpabilisateur, fait de gens jeunes et urbains , dont la pratique et la culture politique (des plus contre-productives à mes yeux) semblait se résumer à écrire dans tous les squatts où ils passaient « si tu aimes la viande, mange la tienne » partout où ils passaient - du contenu théorique des « cahiers antispécistes » a été une (bonne) surprise. Et très certainement on peut refuser de contribuer au carnage - et de l’autre, s’appuyer pour cela sur le plus banal, sinon le pire, de la production industrielle.

      C’est de parvenir à se garder des deux qui est difficile. (Et, de fait, à mon avis, un objectif hors d’atteinte en permanence pour qui que ce soit ou presque : que faisons nous sur internet ?). Néanmoins, il me semble qu’essayer de mettre en cohérence ce que l’on fait avec ce que l’on sait et pense, aussi imparfait et insuffisant cela soit-il, mène à chercher à se comporter autant que possible en vegan et en anti-industriel, et à ne pas se satisfaire trop vite...

      Concernant l’élevage, il y a quand même une chose que les antispécistes ont le mérite de critiquer, ce sont les ressorts psychologiques comme les limites de la prétention des éleveurs à « aimer » leurs animaux.

      Je ne dis pas qu’il faut tirer à boulets rouges sur les moyens par lesquels chacun essaie de survivre dans cette société, mais je pense qu’il est bon aussi de ne pas se raconter d’histoires, et d’affronter notre participation à sa perpétuation, d’en prendre conscience. Je pense que, où que l’on se trouve dans cette société, et quoi que l’on arrive à penser contre elle, nous en participons : il n’y a pas de quoi prétendre au moindre confort intellectuel et moral. Le critère « industriel » ne vaut pas toujours et partout : il y a bien des pratiques humaines qui n’ont pas attendu l’industrialisation pour être dégueulasses !

      J’ai grandi à la campagne, dans ce qu’il restait des fermes traditionnelles il y a trente ou quarante ans. J’ai nourri poules et lapins, je les ai vu tuer, je les ai mangés. Il n’y avait rien d’industriel. Industriel ou pas, l’élevage considère les animaux comme un moyen, et cela n’est pas sans conséquences quant à la sensibilité et la conscience de ceux qui l’assument. Et par exemple, les « fermes pédagogiques » ’et même bio) où l’on emmène les petits citadins rencontrer des éleveurs et caresser les lapins mignons qui finiront écorchés sous blister ou s’attendrir sur les poussins me donnent la nausée...

      Que l’on désurbanise, certainement. Mais peut-on trouver cela satisfaisant ?

    • C’est effectivement une idée reçue occidentale @bug_in.

      Et @koldobika, non ils ne sont pas en majorité végétalien mais lacto-végétarien, donc élèvent des vaches ou brebis. C’est en revanche bien le pays où l’on consomme le moins de viande au monde… mais pas sans élever d’animaux.

      Une étude indienne (ça change de américaine) de 2006, répartie dans des centaines de lieux ruraux + urbains dans 19 états a montré que… seuls 31% de la population est végétarienne !

      Et la plupart de ces 31% sont lacto-végétariens, car ils consomment du lait, du fromage, des yaourts. Donc des produits animaux. 9% en plus sont lacto-végétariens avec œufs, donc élèvent des volailles. Le reste, autour de 60% donc, mange de la viande (environ la moitié régulièrement et la moitié occasionnellement), même si les quantités sont bien moindres que chez nous évidemment.

      On note aussi que tous les états côtiers ont très peu de végétariens (quelques pourcents). Je suppose qu’illes mangent du poisson, mais peut-être aussi que ce sont des états plus riches, ayant plus de commerce et plus d’élevage.

      http://www.thehindu.com/todays-paper/article3089973.ece

      Il y a aussi une mise à jour de 2010 avec cette fois une étude sur la quantité des types de nourriture, qui montre que moins illes mangent de viande, plus illes consomment de laitages, et inversement. Donc clairement lacto-ovo-végatariens pour les 40% qui ne consomment pas de viande. Extrêmement peu de végétaliens.

      http://www.thehindubusinessline.com/opinion/columns/harish-damodaran/how-vegetarian-are-we-really/article2769196.ece

      Donc y compris le pays culturellement enclin à manger le moins de viande au monde, continue de consommer de grandes quantités de produits animaux, notamment laitages.

    • Effectivement @odilon, j’en suis coite !

      Et je trouve également cette explication, qui à l’heure de la mondialisation recoupe les réflexions de @koldobika
      http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/linde-inonde-monde-sa-viande-rouge-31-05-2014-147730

      « Le pays des vaches sacrées devient un acteur majeur du marché international de la viande bovine. » Un paradoxe souligné par Marie Carlier, de l’Institut de l’élevage (Idel), lors d’une conférence sur les marchés mondiaux, à Paris, la semaine dernière.

      L’Inde, dont 40 % de l’immense population (1,3 milliard d’habitants) est végétarienne et dont la religion dominante - l’hindouisme - interdit l’abattage des femelles laitières (bufflonnes et zébus), est devenue, en 2013, le deuxième exportateur de viande rouge, sur les talons du leader brésilien.

      Des prix défiant toute concurrence
      Le moteur de cette croissance, c’est la production laitière. Elle se développe à vitesse grand V pour étancher la soif de lait des consommateurs indiens. Elle est assurée par un cheptel laitier, en pleine croissance, de femelles zébus et de bufflonnes qui mourront de vieillesse sans connaître le couperet de l’abattoir ni le couteau du boucher. Oui, mais il y a aussi les mâles, buffles et zébus, dont le nombre s’est également démultiplié. Qu’en faire dans un pays où la consommation moyenne annuelle de viande rouge par habitant est de 1,7 kg ?

      Le gouvernement a vu l’opportunité de bâtir une filière pour l’exportation. « En 2010, il lance un programme de sauvetage et d’élevage des veaux de buffles doublé d’un plan de construction d’abattoirs », indique Marie Carlier. Conséquence : sur un cheptel bovin de 347 millions de têtes, 38 millions prennent chaque année le chemin des abattoirs. Un « prélèvement » nettement inférieur à celui pratiqué chez les grands pays producteurs de viande bovine (États-Unis, Union européenne, Amérique du Sud). Mais, au vu de sa destination pleine et entière pour l’export, amplement suffisante pour inonder le marché mondial.

      Je trouve aussi intéressant de voir qu’ici les chiffres donnent 40% de la population indienne végétarienne avec une faible consommation de viande (1,7 kg/h/an). Je me demande si une telle consommation de lait est une nécessité en termes de protéines/santé ou si elle ne serait pas plutôt induite par le marché.

    • Oh, quel beau cadeau, merci odilon !

      [HS] il y a, en ce moment parait-il, une exposition des photos de Franck Vogel sur les Bishnoïs dans le couloir de la station de métro Montparnasse-Bienvenoïs.

      Le problème que j’ai avec la plupart des végan.e.s avec qui j’ai discuté c’est que la façon de faire pousser la nourriture ne leur est vraiment pas importante (du moment que ce ne sont pas des animaux), et que le mouvement touche surtout des personnes jeunes et urbaines.

      Sinon, @nicolasm quitte à cibler mes ennemis, ce n’est vraiment pas les végétariens que je critiquerai, mais bien effectivement plutôt de tout ce qui procède de la mortification globale de nos sociétés et du manque de considération de l’Autre, cette sorte d’ignorance qui ne peut pas être comblée par la connaissance. Cette approche vivante du monde que l’on pressent chez tous les peuples vénérant la nature et dont la culture, bien souvent, tient du spirituel. Je vais expliciter mon propos car ce spirituel est spécifique, ce n’est évidemment pas celui que nous exécrons de par ses religions sanglantes et abrutissantes, mais surement plutôt une conscience profonde du vivant.
      Et quitte à suivre quelques règles de conscience, je crois que certaines des Bishnoïs m’iraient bien !

      Quelques principes Bishnoï

      Ne jamais abattre un arbre verdoyant, attendre que le bois soit mort pour l’utiliser comme bois de construction.
      Mettre les morts simplement en terre qui se nourrira de la chair. Faire l’économie du bois pour la crémation ou le cercueil.
      La propreté et l’hygiène gardent de la maladie.
      Protéger la vie sauvage qui maintient la fertilité des sols et l’équilibre naturel des espèces. Ils sont tenus de réserver un dixième de leur récolte céréalière pour l’alimentation de la faune locale.
      Conserver l’eau à l’usage des hommes et des animaux et en construisant des réservoirs partout où cela est nécessaire.
      Pratiquer le végétarisme et se prémunir de toute addiction.
      Ne rien attendre du râja ou du gouvernement, ne compter que sur la communauté.
      Les femmes, sources de la vie, s’habilleront de vêtements rouge ou orange brillant, et les hommes de blanc, symbole de dévotion.
      La violence n’est acceptable que pour la défense d’un arbre, d’un animal ou de convictions ; il est bon de mourir pour cela.

  • Les mouches vous dégoûtent ? Votre poulet en mangera peut-être bientôt - Terra eco
    http://www.terraeco.net/Les-mouches-vous-degoutent-Votre,57593.html

    Sur les quelque 1 900 espèces d’#insectes consommés dans le monde, bien peu trouvent grâce auprès des papilles occidentales. Mais un autre destin se dessine pour les arthropodes : servir de nourriture à nos poissons et nos volailles.

    Ce programme de près d’un million d’euros, labélisé par l’Agence nationale de la recherche, rassemble neuf laboratoires français et deux entreprises. Il s’agit ni plus ni moins que de mettre au point, en trois ans, une « #entoraffinerie », capable de fournir aux éleveurs des farines d’insectes protéinées, produites localement. Pour cela, il faut réussir à domestiquer et produire à l’échelle industrielle Tenebrio molitor, le ver de farine, dont les besoins en température et en humidité sont très modestes, et Hermetia illucens, la mouche soldat, capable de consommer des déchets carnés et du lisier, une vraie machine antigâchis ! Tenebrio molitor a donné des premiers résultats : les « entoraffineurs » en ont extrait une huile riche en oméga-6 et oméga-9 et une farine fort prometteuse, contenant jusqu’à 67% de protéines, surpassant ainsi le bon vieux tourteau. Dans quelques semaines, cette farine sera servie aux animaux des laboratoires de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) pour savoir si elle se digère bien.

    #élevage #alimentation #protéines

    • Les journalistes sont vraiment des crétins pour inventer des titres comme ça ... Comme si les poules n’étaient pas déjà censées manger toutes sortes d’insectes. Y a que dans les conditions industriel qu’il n’y a plus un truc vivant à grailler, ou que pour l’industriel de luxe on vend des poulets élevés 100% sur du végétal (du soja pour les protéines quoi).

      J’ai pour projet d’expérimenter l’élevage de « Black Soldier Fly Larvae » (pas de nom vernaculaire en français) pour quand j’aurai repris des poules. Plus par curiosité que par nécessité vu le nombre de m² qu’elles auront

    • C’est conforme au processus industriel classique, on construit une grosse usine, on transforme la matière première, on l’emballe, on stocke et envoie ça par camions à des centaines ou des milliers de kilomètres... C’est sans doute plus simple de transporter des farines que des bestioles vivantes et aussi plus simple à entreposer.

  • Lettre de solidarité contre les sanctions pour refus de puçage.

    Cédric de Queiros, Lettre ouverte de solidarité entre les métiers, 2014 | Et vous n’avez encore rien vu...
    http://sniadecki.wordpress.com/2014/12/02/queiros-metier

    J’ai choisi ce travail – puisqu’il faut bien, dans cette société, gagner de l’argent pour vivre – parce qu’il consistait, pensais-je, à fabriquer des choses relativement utiles pour tout un chacun, en exerçant un savoir-faire qui a sa beauté, et en restant relativement maître de ma manière de travailler. Qu’en est-il aujourd’hui en réalité ?

    Ce métier, comme tant d’autres qui n’ont pas purement et simplement disparu, se transforme à un rythme effréné ; de nouveaux matériaux et appareillages apparaissent sans cesse – toujours plus technologiques, toujours plus rapidement obsolètes, répondant à des besoins souvent discutables ; enfin demandant toujours moins de savoir-faire pour leur mise en œuvre – ou plus précisément remplaçant toujours davantage le type de connaissance propre à l’artisan (dans le sens originel du mot), par des logiques soit d’ingénieur, soit d’ » ouvrier spécialisé », de simple exécutant instruit par les publicités des fabricants.

    On ne parle plus guère de « travailler dans les règles de l’art », mais des DTU sans cesse renouvelés, des normes « ISO-machin », des certifications « Quali » – ceci ou cela, où l’on nous explique comment faire tourner tel logiciel informatique – et surtout comment vendre telle nouvelle marchandise dernier cri.

    #élevage #contrôle #puçage #RFID #zootechnie #industrialisation #informatisation #critique_techno

  • Elevages industriels : images censurées | Éthique et animaux
    http://www.l214.com/communication/20130724-elevages-Matines-images-censurees

    L’association L214 a reçu les signalements, photos et vidéos de deux élevages industriels détenant respectivement 111 000 et 200 000 poules pondeuses et approvisionnant l’entreprise Matines. Par décision de justice, il lui a été interdit de diffuser les images. Il est pourtant avéré que ces deux élevages sont en infraction avec la réglementation européenne en vigueur depuis le 1er janvier 2012.
    Dans un des deux élevages, les poules et les œufs sont couverts de parasites.

    L’évènement fait l’objet d’un article ici :
    http://www.huffingtonpost.fr/victoria-luta/images-elevages-intensifs-interdites_b_3659191.html

    et ici :
    http://www.rue89lyon.fr/2014/12/01/images-elevages-de-poules-interdites-omelette-matines-vire-gout

  • Et si le but ultime de l’industrie agroalimentaire était de se débarrasser des animaux d’élevage ?
    http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie

    La question du bien-être animal est de plus en plus pointée du doigt. Les vidéos montrant la maltraitance d’animaux suscitent l’indignation. Les élevages industriels provoquent la méfiance. Dans ce contexte, la perspective de produire de la nourriture sans animaux, à partir de cellules souche ou d’aliments de synthèse, serait-elle une solution à la souffrance animale ? Au contraire, prévient la sociologue Jocelyne Porcher, qui interroge notre relation aux animaux d’élevage. « Avec les #Multinationales (...)

    #Décrypter

    / Agriculture , Multinationales, #Alimentation, Quelle #Agriculture_pour demain ?, (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ? #Entretiens

  • Longue discussion avec ma grand-mère hier à l’occasion d’un livre qu’elle a lu sur l’histoire d’une famille qui vivait près de son village.

    Un petit village donc, niché dans les montagnes de Toscane, avant la guerre, la faillite, et l’exil en France. Une famille paysanne pauvre. Beaucoup d’autoproduction, peu d’achats. Un peu de café, et un peu de sucre. Conservé précieusement, qui servait quand quelqu’un était malade, et qui avait perdu son goût depuis longtemps.

    Une petite parcelle de châtaigniers, et les châtaignes récoltées qui servaient à faire la polenta pendant l’hiver. Mais il fallait d’abord les faire sécher à la fumée d’un feu qui durait un mois et qui ne devait pas s’arrêter. Les adultes se relayaient une nuit après l’autre pour continuer à alimenter le feu. Mais le séchoir a été détruit par un incendie pendant la guerre et les châtaigniers sont morts de vieillesse ou de maladie. Son grand père pelait quelques châtaignes cuites au feu de bois le matin pour les lui apporter dans son lit, seul souvenir doux de cette discussion.

    En été le lever était à 5h du matin, puis il y avait la traite des bêtes - une chèvre et huit brebis - qu’il fallait emmener sur les pâturages jusqu’à environ dix heures du matin. Il y avait aussi un âne pour porter des charges. Quand le temps ne s’y prêtait pas, il fallait les nourrir de fourrage, qui était composé d’herbes sèches fauchées dans les champs, mises en fagot, et transportées à dos d’âne et parfois à dos d’hommes ou de femmes, comme c’était le cas pour ma grand mère qui allait récolter le fourrage, parfois sous la neige. Tout était transformé en fromage, mais les malades avaient droit à du lait chaud.

    Mises à part les châtaignes, les autres bases de subsistance étaient le blé et le maïs. La récolte du blé se faisait à la faucille, sous une chaleur de plomb. Les champs étaient labourés par des bœufs d’une famille plus fortunée, et chaque jour de labour était facturé trois jours de fauche ce qui n’était pas du goût de ma grand mère qui se serait bien passée de ces journées supplémentaires de travail harassant. C’était avant l’arrivée des tracteurs et des moissonneuses batteuses dont je garde quelques vagues bons souvenirs quand j’étais petit garçon. Il y avait déjà une machine rudimentaire pour battre le blé. Le blé était transformé en farine pour les pâtes et le pain, et le maïs en farine grossière pour la polenta. Il y avait aussi des pommes de terre mais la discussion ne s’est pas attardée dessus.

    Pour accompagner les pâtes, un peu de sauce composée d’une petite cuillère de concentré de tomates, et de champignons ou de volaille selon les jours et les disponibilités. Le potager n’était pas luxuriant car il n’y avait pas d’eau pour arroser, et il n’y avait pas de traitement donc certaines années il y avait beaucoup moins de tomates que d’autres. Un peu de basilic mais pas de pesto, les noix étant vermoulues.

    La basse cours était tenue par la mère de ma grand mère, il y avait une dizaine de poules, principalement pour les œufs dont certains étaient vendus. Sûrement des lapins mais je ne me souviens plus. Il y avait une paire de cochons, et la famille de ma grand mère s’en réservait la moitié d’un et vendait le reste. Ma grand mère me montre avec sa main la taille des morceaux de saucisses dont ils avaient droit au repas, environ la taille d’une moitié de pouce.

    Il y avait des oliviers pour faire l’huile. Mais lorsque je lui ai parlé de la saveur incomparable de l’huile de Toscane (jusqu’à récemment, nous ramenions une dizaine de litres chaque année comme paiement d’un fermage sur certains de nos oliviers), ma grand mère me disait que la qualité n’était pas la même car ils pressaient aussi les « olives de terre », les olives piquées par la mouche et qui étaient tombées prématurément. Emmener les olives et ramener l’huile au pressoir local semblait être une épreuve pénible sur les chemins escarpés. Quelques figues étaient séchées en été.

    Le bois de chauffage se faisait à la hache et à la scie, et consistait pour des raisons évidentes de bois morts et de diamètre raisonnable. La cheminée chauffait la maison exiguë, et quand le vent du Nord soufflait, le feu faisait de la fumée et il fallait entrouvrir la porte qui laissait entrer l’air glacial. Pour la nuit des braises étaient tirées du feu et placées sous le lit.

    –—

    Voici un aperçu de la vie de ma grand mère, mais je me suis promis de l’enregistrer et de l’interroger plus longuement la prochaine fois.

    #italie #paysannerie #agriculture #élevage

    • Des témoignages comme celui-là sont très précieux, et rappellent aussi à ceux n’ayant pas connu (ou eu de témoignage direct sur) la paysannerie d’avant guerre, à quel point cette vie était dure.
      Tu pourras remercier ta grand-mère pour ce partage.
      lien avec http://seenthis.net/messages/196837#message197111

      si autant de paysans ont soit laché leur activité, soit se sont jetés les yeux fermés dans la mécanisation à cette époque, sans trop penser à ce qu’ils y perdaient, c’est aussi parce-que cette vie-là était usante. C’est quelque-chose qu’il ne faut pas oublier.

    • Très émouvant nicolasm, ne laisse pas passer cela sans enregistrer, tout va si vite !

      Enfant, j’allais dans une ferme en suisse, dans le Valais, j’adorais les paysans qui y habitaient, et eux pleuraient toujours en nous voyant repartir, ma mère me disait de bien observer parce que tout cela allait disparaitre… Ils étaient simples métayers, et ça m’a chagriné quand j’ai réalisé qu’ils devraient quitter un jour leur lieu de vie. Toute petite je me souviens qu’ils avaient encore un cheval pour labourer. Ils avaient 8 vaches pour le lait qui passaient la nuit au champ l’été pour échapper aux mouches, quelques génisses et des veaux pour la viande, un ou deux cochons nourris au son et petit lait, des poules, des lapins et une vingtaine de chats, Youki le Bouvier Bernois veillait. Presque tous les animaux avaient un nom et les vaches avaient une ardoise au-dessus de leur emplacement avec écrit Reine ou Marguerite, quand elles rentraient elles ne se trompaient jamais ! Mr Streit refermait la mangeoire en bois sur leur cou, puis leur queue était attachée en hauteur grâce à un bouchon de liège au bout d’une ficelle pour qu’elles ne se salissent pas.
      Les fermiers se levaient à 4h00 du matin, prenaient leur premier déjeuner, comme nous étions trop petits, nous arrivions pour la fin de la traite que Mr Streit faisait au début à la main, assis sur un tabouret à un pied tenu par sa ceinture, à 7h00 il nous invitait à monter sur son petit tracteur pour apporter les bidons remplis à la coopérative de Saint Légier, il y achetait son « paquet de poison » (ses clops) puis on revenait à la ferme manger d’épaisses tartines de pain. L’été, il fallait faire les récoltes, avec de grands rateaux en bois les paysans tiraient le foin séché pour faciliter le ramassage, on rentrait fourbu pour déguster la limonade glacée tirée du fond du lavoir alimenté par le torrent. Le soir, on sortait les vaches et si on était munis de bottes en caoutchouc on pouvait avec un brin de pissenlit tester la clôture électrique sans avoir trop mal. Mme Streit s’occupait de la maison, le ménage et la cuisine, aussi de sa vieille mère, et tout les travaux de maraîchages ou de conservation des légumes qu’elles faisaient parfois sécher. À table, on ne devait pas parler, ça changeait pas beaucoup de chez moi ceci dit, on mangeait surtout des soupes et du pain, parfois Mme Streit faisait des ruchtis ou des brisselets pour le gouter avec son moule spécial si beau.
      Evidemment ce sont des souvenirs d’enfance, assez heureux pour moi, sauf quand je dormais à la ferme dont l’intérieur était tout en bois noir et sombre, où lorsque je devais aller aux chiottes sèches qui puaient affreusement. La vie était dure pour ces gens, mais je crois qu’ils ne se voyaient pas ailleurs que là. Quand ils ont du partir, ils n’ont pas survécu longtemps, je les pleure encore.

    • Merci pour vos retours, effectivement je n’ai que trop laissé passé le temps ...

      Et merci @touti pour ton beau témoignage en retour. Il y avait beaucoup de misères mais il y avait quelque chose de vrai et d’intense dans ces vies, qui fait défaut maintenant. On retournait toutes les vacances d’été dans cette maison, et la Toscane ainsi que le mas planté d’oliviers et d’amandiers qu’avait construit mon grand père en France m’ont apporté énormément même si je n’étais pas capable de le voir à cette époque. Qui connaît encore le plaisir intense d’aller chercher des œufs dans des nids au milieu de bottes de pailles ou de cueillir des framboises sauvages sur un talus ?

    • Enfant, mes parents ont retapé une maison de famille. J’ai adoré ces moments à défricher le jardin, et à réparer la maison. Avec les toilettes à l’extérieur de la maison, où même en hiver, il fallait aller se peler dans cette petite cabane...
      A l’adolescence, j’ai découvert que j’étais (très) allergique au foin, à l’occasion d’une vendange. Et le WE dernier j’ai découvert que j’étais sans doute allergique aux chevaux, à l’occasion de la visite du salon EquitaLyon. Je fais partie des gens qui n’ont pas de place dans la campagne :-/ Autrefois, les allergiques, ils mourraient...

    • Ces témoignages, notamment celui de @touti, me rappelle mes quelques jours passés en Valais pour le regain, il y a 40 ans…

      En naviguant un peu, je tombe sur cette description de la vie d’agriculteur de montagne (aux Avanchers en Savoie)


      http://robert.aspord.free.fr/18.htm
      Aux activités évoqués sur cette page, il fallait ajouter la vigne.

      Ces paysans de montagne étaient fiers de parler patois ; un de mes grands-oncles remplissaient des cahiers d’écolier retranscrivant des récits et des tournures de phrases pour un universitaire (je sais maintenant qu’on dit informateur…)

      En bon Valaisans, ils étaient extrêmement bigots et calotins ; ils jouaient tous d’un instrument ou chantaient dans la chorale de l’église.

      En revenant des champs, l’une de mes tantes remplissait son tablier des herbes qu’elle collectait tout le long du chemin et qu’elle entreposait à sécher, soigneusement rangées et classées dans son grenier.

    • @biggrizzly @nicolasm Il y a une augmentation de prévalence des allergies qui s’est faite en France dans les années 1970 et s’est poursuivie jusqu’à un plateau (discuté) ces dernières années. C’était 0,5% de la population dans les années 50/60, réservé a des familles d’atopiques. C’est aujourd’hui 20 à 25% de la population qui a une forme plus ou moins forte d’allergie. Les causes sont multiples (hygiène, composés organiques volatils, pollution particulaire fine vs à grosse particule, ozone etc.) mais elles sont issues du mode de vie occidental. Une (belle) étude Allemande de Von Muttius a suivi les allemands de l’est (Dresde/Lipezig versus Munich) à l’effondrement du mur de Berlin, leur modification de mode de vie augmente la prévalence des allergies pour les amener à celle de l’Allemagne de l’Ouest en quelques années seulement. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10573234

    • Ah oui @simplicissimus, voila des termes qui me chantent, le #regain, c’est la deuxième coupe du foin, la première ayant lieu en juin ! J’ai la chance de ne pas être allergique, alors comme on ne faisait pas de bottes avec le foin nous le tassions de nos pieds dans la remorque, me reviennent les odeurs fortes d’herbes et de fleurs séchées, de rires, du plaisir de faire quelque chose en commun ou chacun, jusqu’aux enfants et au vieux avaient un rôle.

      Au fait, @simplicissimus si tu connais le Canton de Vaux, est-ce que tu te souviens comment se nomme la pièce de la maison qui sert à se détendre ? Je ne retrouve pas, il me semble que c’était « canotsé ».

  • Pendant que la justice cautionne l’élevage industriel, les citoyens font le procès de l’agrobusiness
    http://www.bastamag.net/1000-vaches-l-industrialisation-de

    Le procès des opposants au projet d’élevage industriel des « 1000 vaches » s’est tenu le 28 octobre à Amiens. Poursuivis pour dégradations, vols et recels aggravés, les neuf prévenus ont été condamnés à des amendes et des peines de prison avec sursis. A l’extérieur du palais de justice, un autre procès s’est tenu simultanément, celui de l’industrialisation de l’agriculture, jugé par un tribunal de citoyens. Deux visions du monde agricole et de l’alimentation de demain, résolument incompatibles, se sont (...)

    #Résister

    / Quelle agriculture pour demain ?, #Syndicalisme, #Alimentation, #Reportages, #Luttes_sociales, A la (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ?

  • « C’est fini » : vie et mort d’une #ferme, celle de mon voisin | Rural rules | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/rural-rules/2014/08/11/cest-fini-vie-et-mort-dune-ferme-celle-de-mon-voisin-233344

    Une année, la coopérative lui annonce que les primes à la matière grasse, c’est fini. C’est pas la peine. Ça reviendra peut être, mais là, faut pas y compter. On est pas dans une région d’AOC. Alors on a bien réfléchi, mais le gras on s’en fout, finalement. Le beurre, la crème, les fromages continueront à se faire, mais ça coûtera moins cher aux usines. Et comme ça les marges à la distribution seront plus grande. Vous comprenez ?

    Ce que le voisin comprend, c’est qu’il est en train de se faire sucrer la majeure partie de ses revenus. Toute l’élaboration de son exploitation. Son troupeau patiemment constitué. Ses cultures. Tout à néant.

    #paysannerie #élevage

  • Les #lapins en cage : un élevage « choquant » qui reste méconnu | Eco(lo)
    http://ecologie.blog.lemonde.fr/2014/10/23/les-lapins-en-cage-un-elevage-choquant-qui-reste-meconnu

    Des lapereaux aux yeux infectés et avec des mycoses, des lapins entassés dans des cages trop petites, sombres et jonchées par des cadavres ou encore des kilos de déjections accumulés le long des barreaux : dans une enquête vidéo diffusée jeudi 23 octobre, l’ONG CIWF dénonce les « conditions de vie désastreuses » des lapins élevés en batterie dans l’Union européenne, un élevage industriel qui reste encore méconnu.

    CIWF, qui promeut des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal, a réalisé cette enquête – tournée sans recours à la caméra cachée – cet été dans 16 élevages de cinq pays de l’Union européenne (Italie, Grèce, Chypre, Pologne et République tchèque). Une situation qu’elle avait également dénoncée en France et en Espagne en 2012. En juin, l’association L214 avait elle aussi dénoncé « l’horreur » d’un élevage de milliers de lapins du Morbihan, en réclamant sa fermeture d’urgence, et mené plusieurs enquêtes dans cette industrie, « une des pires formes d’élevage » existantes.

    #industrie_cunicole

  • Defending Beef - The Case for Sustainable Meat Production, By Nicolette Hahn Niman
    http://media.chelseagreen.com/defending-beef

    The manifesto of an environmental lawyer and vegetarian turned cattle rancher

    For decades it has been nearly universal dogma among environmentalists that livestock—goats, sheep, and others, but especially cattle—are Public Enemy Number One. They erode soils, pollute air and water, damage riparian areas, and decimate wildlife populations. The UN’s Food and Agriculture Organization bolstered the credibility of this notion with its 2007 report that declared livestock to be the single largest contributor to human­-generated climate-­change emissions.

    But is the matter really so clear cut? Hardly. In her new book, Defending Beef, environmental lawyer turned rancher Nicolette Hahn Niman argues that cattle are not inherently bad for the Earth. The impact of grazing can be either negative or positive, depending on how livestock are managed. In fact, with proper oversight livestock can actually play an essential role in maintaining grassland ecosystems by performing the same functions as the natural herbivores that once roamed and grazed there. Grounded in empirical scientific data, Defending Beef builds the most comprehensive and convincing argument to date that cattle could actually serve as the Earth’s greatest environmental benefactors by helping to build carbon­ sequestering soils and prevent desertification.

    Defending Beef is simultaneously a book about big issues and ideas and the personal tale of the author, who starts out as a skeptical vegetarian and eventually becomes involved with sustainable ranching. She shows how dispersed, grass­ based, smaller­-scale farms can and should become the basis for American food production. And while no single book could definitively answer the thorny question of how to feed the Earth’s growing population, Defending Beef makes the case that, whatever the world’s future food system looks like, livestock can and must be part of the solution.

    #écologie #élevage #vache #agriculture

  • Tropical forests illegally destroyed for commercial agriculture | Global development | theguardian.com
    http://www.theguardian.com/global-development/2014/sep/11/tropical-forests-illegally-destroyed-commercial-agriculture

    Increasing international demand for palm oil, beef, soy and wood is fuelling the illegal destruction of tropical forests at an alarming rate, according to new analysis that suggests nearly half of all recent tropical deforestation is the result of unlawful clearing for commercial agriculture.

    The report, by the Washington-based NGO Forest Trends, concludes that 71% of tropical deforestation between 2000 and 2012 was due to commercial cultivation. Of that deforestation, 49% was caused by illegal clearing to make way for agricultural products whose largest buyers include the EU, China, India, Russia and the US.

    The global market for beef, leather, soy, palm oil, tropical timbers, pulp and paper – worth an estimated $61bn (£38bn) a year – resulted in the clearance of more than 200,000 square kilometres of tropical forest in the first decade of the 21st century, the report says. Put another way, an average of five football fields of tropical forest were lost every minute over that period.

    #déforestation #forêt_tropicale #soja #élevage #huile_de_palme

  • Espaces et acteurs pastoraux : entre pastoralisme(s) et pastoralité(s)

    Coralie Mounet et Olivier Turquin
    Espaces et acteurs pastoraux : entre pastoralisme(s) et pastoralité(s) [Texte intégral]
    Préface
    Pastoral areas and actors : between pastoralism and pastorality [Texte intégral | traduction]
    Forewords
    Corinne Eychenne et Lucie Lazaro
    L’estive entre « #biens_communs » et « #biens_collectifs » [Texte intégral]
    Représentations des #espaces_pastoraux et modalités d’action publique
    Summer pastures : between “commons” and “public goods” [Texte intégral | traduction]
    Representations of pastoral areas and forms of government intervention
    Sabine Chabrat, Baritaux Virginie et Marie Houdart
    De la #viande, du #foin et un #pastoralisme_sédentaire [Texte intégral]
    Le cas de l’#AOP #Fin_Gras du #Mézenc
    Beef, hay, and non-nomadic pastoralism [Texte intégral | traduction]
    The AOP Fin Gras du Mézenc as a case study
    Claire Aubron, Marceline Peglion, Marie-Odile Nozières et Jean-Pierre Boutonnet
    Démarches qualité et pastoralisme en France [Texte intégral]
    Synergies et paradoxes
    Quality schemes and pastoralism in France [Texte intégral | traduction]
    Synergies and paradoxes
    Laurent Garde, Marc Dimanche et Jacques Lasseur
    Permanence et mutations de l’#élevage_pastoral dans les #Alpes du Sud [Texte intégral]
    Permanence and changes in pastoral farming in the Southern Alps [Texte intégral | traduction]
    Laurent Dobremez, Baptiste Nettier, Jean-Pierre Legeard, Bruno Caraguel, Laurent Garde, Simon Vieux, Sandra Lavorel et Muriel Della-Vedova
    Les #alpages sentinelles [Texte intégral]
    Un dispositif original pour une nouvelle forme de gouvernance partagée face aux enjeux climatiques
    Sentinel Alpine Pastures [Texte intégral | traduction]
    An original programme for a new form of shared governance to face the climate challenge
    Pierre Dérioz, Maud Loireau, Philippe Bachimon, Églantine Cancel et David Clément
    Quelle place pour les activités pastorales dans la reconversion économique du #Vicdessos (#Pyrénées_ariégeoises) ? [Texte intégral]
    What place for pastoral activities in the economic transformation of Vicdessos (Ariège Pyrenees) ? [Texte intégral | traduction]
    Michaël Thevenin
    De la pastoralité dans l’Est de la #Turquie [Texte intégral]
    Chronique des #bergers #kurdes, entre logiques tribales, nationalismes et #patrimoine
    Pastoralité in eastern Turkey [Texte intégral | traduction]
    Chronicles of the Kurdish shepherds between tribal logic, nationalisms and heritage


    http://rga.revues.org/2164

    #pastoralisme #montagne #pastoralité

    Tous les articles sont disponibles aussi en anglais !

  • Des #éleveurs de bovins accusent la grande distribution de les « assassiner »

    Une centaine d’agriculteurs de la Fédération nationale bovine (FNB) ont manifesté mardi 26 août devant le siège du groupe Leclerc, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), pour exprimer leur « colère » contre la grande distribution, qui, selon eux, « assassine les éleveurs » avec sa politique de #prix bas.


    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/08/26/des-eleveurs-bovins-accusent-la-grande-distribution-de-les-assassiner_447696

    #agriculture #élevage #France #agriculture
    cc @odilon

  • Vivre de l’agriculture dans la #ville africaine. Pour une #géographie des arrangements entre acteurs à Bobo-Dioulasso
    Ophélie Robineau, lauréate du Grand prix de thèse sur la ville
    http://www.sad.inra.fr/Toutes-les-actualites/Ophelie-Robineau-laureate-du-Grand-prix-de-these-sur-la-ville

    Ophélie Robineau, doctorante à l’UMR Innovation (Inra Sad, Montpellier), vient d’obtenir le Grand Prix de la thèse sur la ville 2014 pour sa thèse « Vivre de l’agriculture dans la ville africaine. Pour une géographie des arrangements entre acteurs à Bobo-Dioulasso ». Elle a été co-dirigée par Lucette Laurens (UM3), Christophe Soulard (Inra) et Patrick Dugué (Cirad). Ce résultat est une première pour une thèse portant sur l’agriculture urbaine, un thème aujourd’hui reconnu par les urbanistes.

    Dans la thèse qu’elle a soutenue en décembre 2013, Ophélie Robineau montre l’importance des arrangements entre différents acteurs pour maintenir les activités agricoles à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). Face à l’accélération de l’urbanisation, l’agriculture peine à se maintenir en ville. Pourtant certaines formes d’agriculture subsistent, c’est le cas par exemple de l’élevage de porcs ou du maraîchage. Un maintien qui semble être conditionné, au-delà du soutien politique, par des arrangements formels ou informels, tacites ou explicites, entres différents acteurs, publics ou non. Des interactions entre acteurs à prendre en compte dans la planification urbaine.

    http://www.sad.inra.fr/Nos-recherches/Agriculture-urbaine/L-agriculture-urbaine-dans-la-ville-africaine/%28key%29/3

    L’agriculture urbaine dans les pays du Sud est un phénomène remarquable dans toutes les grandes villes, et est devenue un levier d’action pour les politiques de développement humain et de lutte contre la pauvreté en ville. Selon la FAO, en Afrique subsaharienne, où l’urbanisation s’accélère alors que le secteur industriel se développe peu, 40 % des ménages urbains ont des activités agricoles en ville. Dans un contexte où les opportunités d’emploi sont rares, la pratique de l’agriculture dans la ville permet de générer des revenus pour les familles et de subvenir à leurs besoins alimentaires. Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso, est souvent qualifiée de « ville agricole » de par le nombre d’activités agricoles qui y sont pratiquées et le fait que ses industries fonctionnent à partir de produits agricoles (usines de traitement du coton, huileries et savonneries, brasseries). Dans cette ville où les dynamiques agricoles semblent être ancrées et où l’expansion urbaine est flagrante, comment les évolutions de la ville et de l’agriculture s’articulent-elles et interagissent-elles ? Comment et à quelles conditions les activités agricoles parviennent-elles à se maintenir malgré le faible appui institutionnel et à s’adapter aux contraintes urbaines telles que la pression foncière et les réglementations urbaines ?

    La thèse en archive ouverte, c’est pat ici
    http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00917958

    #agriculture_urbaine #élevage #maraîchage #urbanisme

  • Bataille du droit agricole dans le Missouri
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/08/05/bataille-du-droit-agricole-dans-le-missouri_4466929_3244.html
    Merdum, c’est #paywall je suis curieuse d’en savoir plus

    Cette terre rurale, grande productrice de soja, de maïs et de blé, est le théâtre d’une sourde querelle depuis qu’une coalition d’élus et d’agriculteurs s’est fixé comme objectif d’inscrire dans la Constitution de l’Etat « le droit à la culture et à l’élevage », aux côtés de la liberté d’expression et de croyance.

  • Motivé⋅e⋅s en pleine Pampa déprimée
    http://blogs.radiocanut.org/luttespaysannes/2014/07/19/motive-es-en-plein-pampa-deprimee

    La pampa, cette immense plaine argentine connue mondialement pour sa production extensive de bœuf, est en pleine restructuration. La fluctuation des prix de la viande, mais surtout la poussée de la sphère financière dans l’organisation de la production tend à ce que l’élevage soit remplacé par des cultures OGM de soja et maïs. Les nombreuses familles de travailleurs ruraux qui s’employaient autrefois dans ces fermes se retrouvent sans perspectives, et survivent sous perfusion. Pour autant des jeunes se motivent pour que les habitants se prennent en main, et en poussant un peu la municipalité, tentent d’accéder à des parcelles de terres. Durée : 1h. Source : Radio (...)

  • Une bonne version électronique d’un des livres précurseurs de la #permaculture : Tree Crops, de Russel Smith

    L’idée de ce livre est de remplacer la culture de céréales annuelles qui érodent le sol par des cultures d’arbres. Mais comme le marché des noix et fruits et vite saturé, et que les récoltes posent souvent problème, Smith propose de planter des arbres pour la culture fourragère du bétail, qui lui ne connait pas de goulot au niveau de la commercialisation. L’#élevage aurait alors un effet démultiplicateur sur le reboisement des terres fragiles, au lieu de l’être pour la déforestation et l’érosion. Une vision d’un chemin qu’aurait pu prendre l’élevage d’après guerre ...

    https://ia600204.us.archive.org/21/items/TreeCrops-J.RussellSmith/TreeCrops.pdf