• Photographier les guerres coloniales, avec Daniel Foliard – Paroles d’histoire
    https://parolesdhistoire.fr/index.php/2020/09/21/151-photographier-les-guerres-coloniales-avec-daniel-foliard

    L’invité : #DanielFoliard, maître de conférences à l’université de Nanterre

    Le livre : Combattre, punir, photographier. Empires coloniaux, 1890-1914, Paris, La découverte, 2020.

    La discussion :

    La #photo de couverture du livre, frappante, et ce qu’elle dit des pratiques de photographie et de #violences de la période 1890-1914 (1’25)
    Une approche élargie de la sphère #impériale et #coloniale, des conflits lointains de cette époque (5’20)
    L’avènement non linéaire de la photographie dans ces espaces, avec les premières vues de guerre des années 1840-1850 (9’25)
    Concurrences et hybridations entre photos et dessins ou peintures (13’30)
    La #photographie, une technique d’enregistrement, et de domination, pour les administrations coloniales (16’30)
    Une photo coloniale dont il ne faut pas surestimer l’efficacité malgré le grand nombre de photographes (22’)
    Des questions davantage travaillées dans l’historiographie anglophone (23’50)
    Quelles solutions aux dilemmes #éthiques posés par les photos de violence ? (27’40)
    Une codification des genres photographiques, aux formats de plus en plus normés (carte postale, presse…) (31’20)
    Des schèmes culturels sur la guerre et des circuits de fabrication et diffusion des images qui sont en place bien avant 1914 (36’)
    Des contemporains qui ont conscience de la possibilité de retouche des images (39’)
    Des cultures visuelles différentes, suivant les pays ? (42’45)
    La présence, plus forte qu’on ne l’imagine, de morts européens, dans les pages des journaux de l’époque (46’10)

    Les références citées dans l’émission :

    Georges Didi-Huberman, Images malgré tout, Paris, Éditions de Minuit, 2003
    Pierre Schill (éd.), Réveiller l’archive d’une guerre coloniale : photographies et écrits de Gaston Chérau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc pour la Libye (1911-1912), Grâne, Creaphis éditions, 2018.
    Joëlle Beurier, Images et violence 1914-1918. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre, Paris, Éd. Nouveau monde, 2007
    Susan Sontag, Devant la douleur des autres, trad. de l’anglais par F. Durant-Bogaert, Paris, Christian Bourgois, 2003.

    #colonialisme #image #podcast

  • #Didier_Fassin au chevet des « vies inégales »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/100118/didier-fassin-au-chevet-des-vies-inegales

    Médecin devenu anthropologue, Didier Fassin se fait philosophe pour expliquer en quoi les inégalités sociales révèlent des « hiérarchies morales » donnant plus de valeur à certaines vies qu’à d’autres. Dans son ouvrage La #vie. Mode d’emploi critique, il montre que les formes de vies imposées à ceux qui ne comptent pour rien reflètent les « impasses » des démocraties contemporaines, « incapables de se hisser à la hauteur des principes qui fondent leur existence même ».

    #Culture-Idées #anthropologie #biopolitique #éthiques_de_la_vie #formes_de_vie #migrants #politiques_de_la_vie

  • Dans un célèbre ouvrage de Max Weber, « Le savant et le politique », l’auteur distingue deux #éthiques de l’action, l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité : « il y a une opposition entre l’attitude de celui qui agit selon les maximes de l’éthique de conviction - dans un langage religieux nous dirions : « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l’action il s’en remet à Dieu » - et l’attitude de celui qui agit selon l’éthique de responsabilité qui dit : « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes. » Vous perdrez votre temps à exposer, de la façon la plus persuasive possible, à un syndicaliste convaincu de la vérité de l’éthique de conviction que son action n’aura d’autre effet que celui d’accroître les chances de la réaction, de retarder l’ascension de sa classe et de l’asservir davantage, il ne vous croira pas. Lorsque les conséquences d’un acte fait par pure conviction sont fâcheuses, le partisan de cette éthique n’attribuera pas la responsabilité à l’agent, mais au monde, à la sottise des hommes ou encore à la volonté de Dieu qui a créé les hommes ainsi. Au contraire le partisan de l’éthique de responsabilité comptera justement avec les défaillances communes de l’homme et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des conséquences de sa propre action pour autant qu’il aura pu les prévoir.... » Et bien si l’on applique cette distinction à l’affaire Charlie Hebdo, on s’aperçoit que le journal satyrique, tel qu’il existe aujourd’hui, n’est régi ni par l’une ni par l’autre de ces éthiques, sa source d’inspiration semble plus prosaïque, elle viendrait tout bonnement de « l’esprit du capitalisme »...