• Étrangers en état d’urgence

    À partir du 14 novembre 2015 et pendant 718 jours, la France a été placée sous le régime de l’état d’urgence, sur le fondement de la loi du 3 avril 1955. Les forces de l’ordre et les services de renseignement, affranchis du contrôle du juge judiciaire, ont pu ainsi disposer de prérogatives élargies pour faire face à la menace terroriste. Mais ce dispositif, comme la loi dite « de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme » (#loi_SILT) qui l’a pérennisé, ont été détournés de cet objectif et utilisés aussi bien pour entraver la #liberté_de_manifestation et réprimer le mouvement social qu’à des fins de #contrôle_migratoire, comme on l’a vu notamment à #Calais ou en outre-mer.

    S’est ainsi enclenché un mouvement de balancier : d’un côté, les dispositifs coercitifs initialement imaginés pour se débarrasser des étrangers indésirables, comme l’#assignation_à_résidence de longue durée ou les #notes_blanches, ont été utilisés à l’encontre de ces « étrangers de l’intérieur » que sont les présumés terroristes ; de l’autre, les dispositifs d’#exception mis en place pour lutter contre le terrorisme ont opportunément servi à resserrer les contrôles sur les migrants. Au risque de renforcer encore un peu plus l’amalgame entre terrorisme et immigration.


    https://www.gisti.org/spip.php?article5932
    #état_d'urgence #France #revue #terrorisme #migrations #étrangers

  • Voix d’Exils | Quelles explications à la surpopulation des étrangers dans les prisons romandes ?
    https://asile.ch/2018/06/11/voix-dexils-enquete-les-prisons-romandes-paient-elles-les-factures-de-la-polit

    Voix D’Exils revient sur les propos tenus par Franz Walter, directeur des Établissements pénitentiaires de Bellechasse, qui affirmait que les prisons romandes paient les factures d’une politique de l’immigration qui a des effets considérables ; et que 80% des personnes détenues dans les prisons romandes sont des étrangers, en spécifiant leurs origines ethniques. Cet article publié […]

  • Réflexion | Souveraineté nationale, exil et exclusions
    https://asile.ch/2018/06/04/reflexion-souverainete-nationale-exil-et-exclusions

    Juriste et théologienne de formation, mon propos sera ici de montrer les interactions qui existent entre la souveraineté nationale et l’exclusion ; la difficulté à défendre des droits, lorsque l’on se trouve dans la marge de l’exclusion ; et la pertinence d’un regard décalé qui interroge les fondements mêmes de nos démocraties nationales. Travaillant depuis […]

  • Paris : Gérard Collomb annonce l’évacuation dans un « bref délai » de 2 300 migrants
    Le ministre de l’intérieur a donné consigne au préfet de police de Paris d’organiser une évacuation des campements de la capitale, et critique, dans un communiqué, l’action de la ville de Paris.

    Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a annoncé mercredi 23 mai l’organisation, « à bref délai », d’une évacuation des plus de 2 300 migrants vivant dans des #campements à Paris. Il a donné ses consignes pour une opération conciliant « mise à l’abri » mais aussi « contrôles administratifs », explique la Place Beauvau dans un communiqué très sec envers la ville de #Paris.

    Gérard Collomb « prend note du refus de la ville de demander
    l’évacuation de son domaine public, ce qu’il regrette », et il a par
    conséquent demandé au préfet de police « de pallier cette carence en vue de procéder à l’opération », qui devra concilier « les exigences de la mise à l’abri et de l’application du #droit des #étrangers »

    Aujourd’hui les campements posent des « enjeux humanitaires » qui « ne sont plus supportables pour les Parisiens », selon le ministère, pour qui, « dans la préparation de cette opération, le rôle de la Ville de Paris sera essentiel, car si les campements se reconstituent, cette 35e opération n’aura servi à rien ». « Cette situation se répétera
    indéfiniment si des mesures ne sont pas prises par les autorités locales pour éviter que les campements ne se reconstituent », ajoute encore le ministère.

    1 600 personnes près du canal Saint-Denis

    Deux campements grossissent depuis des mois dans le nord-est de Paris, notamment près du canal de Saint-Denis, ou environ 1 600 personnes vivent dans des conditions alarmantes. La récente noyade d’un migrant dans le canal Saint-Martin a aggravé les inquiétudes, mais la ville et le gouvernement peinent à s’entendre sur les modalités d’une #évacuation, la Place Beauvau insistant sur la nécessité d’une demande en bonne et due forme que la mairie refuse, arguant que cela n’a jamais été nécessaire lors des précédentes opérations.

    Gérard #Collomb met aussi en cause, de manière à peine voilée, l’effort de la ville en matière d’hébergement, affirmant que « 40 % de la demande d’asile française » se porte sur l’Ile-de-France, mais que Paris ne compte « que 2 % des places d’hébergement pour demandeurs d’asile ».

    Lors des précédentes opérations, « les personnes évacuées le sont déjà vers la périphérie parisienne ou dans des départements qui accueillent déjà de nombreux demandeurs d’#asile », ajoute le ministère. « Il convient donc de penser le problème parisien dans une logique d’ensemble qui permette de faire respecter la loi républicaine en matière d’asile et d’#immigration », poursuit-il.

    En clair, cela signifie « pouvoir #accueillir celles et ceux qui peuvent
    bénéficier de la protection » de la #France mais aussi « éloigner ceux
    qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire national », et dans
    cette optique « un certain nombre de contrôles administratifs » auront lieu à l’occasion de l’opération, avertit le ministère.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/23/paris-gerard-collomb-annonce-l-evacuation-dans-un-bref-delai-de-2-300-migran

  • Avis sur le projet de loi « Pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif » (CNCDH)
    http://www.cncdh.fr/fr/publications/avis-sur-le-projet-de-loi-pour-une-immigration-maitrisee-et-un-droit-dasile-ef

    A la veille du début de la discussion au Sénat sur le projet de loi « pour une #immigration maîtrisée et un #droit_d’asile effectif », la Commission nationale consultative des droits de l’homme dénonce un texte à la fois inadapté au regard des objectifs poursuivis et dangereux au regard du respect des #droits et des #libertés fondamentales des personnes étrangères présentes sur le territoire français.

    À noter aussi parmi les 173 remarques et 37 recommandations de la #CNCDH : http://www.cncdh.fr/sites/default/files/180502_avis_pjl_asile_et_immigration.pdf

    – Page 5 :

    La CNCDH souhaite alerter le Gouvernement sur un certain nombre de dispositions du projet de loi gravement attentatoires aux droits fondamentaux qu’elle a pour mission de protéger et promouvoir

    § 96

    Au regard des conditions dans lesquelles les #étrangers sont maintenus, du délai de 24 heures dont ils disposent pour interjeter appel, de leur méconnaissance du droit et de la procédure, voire de leur méconnaissance de la langue française, cette réforme semble méconnaître le principe du droit à un #recours effectif tel que garanti par la #CESDH.

    + Recommandation 19 :

    La CNCDH rappelle également ses recommandations appelant à renforcer les garanties procédurales des personnes placées en #zone_d'attente mais également à supprimer les zones d’attente ad hoc. Enfin, la CNCDH étend sa recommandation de mettre fin à l’#enfermement des #mineurs en zone d’attente, qu’ils soient accompagnés ou non (voir II.B.1. sur la situation particulièrement inquiétante des mineurs, accompagnés et non-accompagnés, et des jeunes majeurs isolés).

    § 106 :

    La CNCDH tient surtout à souligner les conséquences sur la situation des personnes retenues. De nombreuses études (126) ont démontré les conséquences psychologiques de la #rétention_administrative, et ce, même lorsqu’elle est de courte durée. Les conditions de cet enfermement, l’angoisse et le désespoir qu’elles engendrent conduisent souvent à des actes de #violence, des tentatives de #suicide, et peuvent notamment réveiller la #mémoire_traumatique de personnes ayant fait l’objet de violences dans leur pays d’origine ou au cours de leur parcours migratoire, quand bien même la qualité de #réfugié ne leur aurait pas été reconnue.

    § 151

    En janvier 2012, la France était condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (#CEDH) pour l’enfermement de mineurs en centre de rétention. En juillet 2012, une circulaire était adoptée afin de réduire le recours à l’enfermement des mineurs. Malgré une baisse drastique du nombre de mineurs placés cette année-là, celui-ci est progressivement reparti à la hausse. La loi du 7 mars 2016 a ensuite légalisé la possibilité de recourir à la rétention des #familles en modifiant l’article L. 551-1 du CESEDA, sous couvert de leur intérêt supérieur et pour la durée la plus courte possible. Leur enfermement est également désormais possible dans des locaux de rétention administrative. En juillet 2016, la France a par ailleurs à nouveau été condamnée à cinq reprises par la CEDH pour la rétention de mineurs.

    § 152

    Cependant, la réforme de 2016, loin de restreindre les pratiques préfectorales en la matière, s’est traduite par un recours accru à la rétention administrative pour les familles. Ainsi, depuis l’entrée en vigueur de cette disposition, plusieurs centaines de mineurs ont été placés en #CRA et plusieurs milliers à Mayotte. Par ailleurs, la CNCDH a déjà eu l’occasion d’attirer l’attention du Gouvernement sur les risques encourus par les mineurs, qu’ils soient isolés ou accompagnent leurs parents, placés en zone d’attente.

    § 153

    Enfin, l’annonce de travaux d’aménagement dans les centres de rétention, pour un montant d’1,5 million d’euros, afin de rendre « plus dignes » les conditions d’accueil des familles), ne saurait rendre la situation plus acceptable.

    § 154

    Comme dans son avis sur la réforme du #droit_des_étrangers de mai 2015, la CNCDH entend rappeler que ces mineurs sont des personnes particulièrement #vulnérables et qu’ils ne devraient en aucun cas être #privés_de_liberté, que ce soit en zone d’attente ou encore en centre ou local de rétention administrative, cet enfermement étant nécessairement contraire à leur intérêt supérieur.

    + Recommandation n° 30 :

    La CNCDH recommande l’interdiction de l’enfermement de mineurs, qu’ils soient accompagnés ou non, en zone d’attente ou encore en centres ou locaux de rétention administrative.

    NB : Les § font référence à la numérotation des paragraphes sur https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036877217&categorieLien=id

  • Les #étrangers dans la Résistance à Paris

    Génériques propose de revenir sur les traces des étrangers s’étant engagés dans la Résistance à Paris par le biais d’un parcours cartographique multimédia.

    http://www.generiques.org/carte-multimedia-les-resistants

    #résistance #WWII #Seconde_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #histoire #cartographie #visualisation #Paris
    ping @isskein @reka @fil

  • A Montpellier, une famille frappée par un meurtre et une administration sans pitié - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/29/a-montpellier-une-famille-frappee-par-un-meurtre-et-une-administration-sa

    Venu dans l’Hérault pour les obsèques de son beau-frère, poignardé début novembre, Ivan, un Argentin de 26 ans, ne peut plus rentrer en Espagne, où son statut est pourtant en cours de régularisation. Une situation kafkaïenne.

    L’histoire débute par un drame. Le 2 novembre, en plein centre de Montpellier (Hérault), Joaquim Tougeron, 20 ans, étudiant en géographie, est tué de deux coups de couteau. Son agresseur a déjà été condamné deux fois par le passé pour des violences commises à l’arme blanche. Il semble qu’il ait poignardé le jeune homme pour quelques mots de trop… Joaquim était franco-argentin. Sa sœur, Cécile, l’est également. Etudiante à Madrid, elle arrive rapidement à Montpellier pour épauler sa mère et assister aux obsèques de son frère, organisées le 13 novembre. Cécile est venue en France avec son compagnon, Ivan Jankowiec, un Argentin de 26 ans avec lequel elle est pacsée.

    Marche blanche.
    En Espagne, le titre de séjour d’Ivan est en cours de régularisation. Il a justement un rendez-vous à Madrid avec l’administration le 10 novembre ; mais l’avocate qui s’occupe de son dossier est parvenue à reporter ce rendez-vous au 12 décembre, afin qu’il puisse assister à l’enterrement de son beau-frère. « Les obsèques de Joaquim ont été précédées par une marche blanche à laquelle ont participé des centaines de Montpelliérains, raconte Claude, une proche de la famille. Cécile et Ivan sont repartis de Montpellier le 16 novembre après avoir vécu, comme on s’en doute, des moments particulièrement difficiles. » Mais dans le train qui les emmène, tous deux sont contrôlés près de Perpignan par la police espagnole. « On avait pris le premier avion pour rejoindre ma mère le lendemain de la mort de Joaquim, et on était partis sans prendre de papiers, raconte Cécile. On a tenté d’expliquer la situation aux policiers, que le visa études-travail d’Ivan avait expiré mais que sa situation était en cours de régularisation en Espagne. Mais cela n’a servi à rien. »

    La police l’arrête donc et le place dans un centre de rétention administrative. Ni à Perpignan, ni à Sète, ni même à Nîmes, villes plus ou moins proches de la frontière espagnole, mais à Marseille, qui semble-t-il est alors la seule à offrir de la place… Dans le même temps, la préfecture des Pyrénées-Orientales notifie à Ivan une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans délai, ainsi qu’une interdiction de retour en France et en Europe de six mois.

    « C’est fou ».
    Pour Luc Abratkiewicz, l’avocat des parents et de la sœur de Joaquim, « cette famille va d’injustice en injustice. Alors que l’assassin de Joaquim était en liberté conditionnelle au moment des faits, le compagnon de sa sœur est arrêté pour être venu à son enterrement. C’est fou. » Après quatre jours de rétention, le juge des libertés et de la détention de Marseille libère Ivan. Pour le préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Vignes, l’ensemble de la procédure est cohérent : « Ce jeune homme a été refoulé par la police espagnole car il était en situation irrégulière en Espagne. En France, il faisait déjà l’objet d’une ancienne OQTF toujours en vigueur, ce qui explique ma décision de le placer en rétention. »
    Une version totalement contestée par Me Sophie Mazas, avocate de la famille pour le volet administratif. « Ivan n’avait jamais fait l’objet d’une OQTF par le passé. Aujourd’hui, il est libre mais l’audience sur son affaire n’interviendra pas avant début janvier… De plus, cette interdiction de retour sur le territoire européen bloque la possibilité pour l’Espagne de délivrer un titre de séjour à Ivan, car cet arrêté est mentionné au fichier SIS II, le système d’information Schengen. » Donc, poursuit l’avocate, « ce jeune homme, qui avait droit à un titre de séjour de plein droit en Espagne en sa qualité de conjoint d’une personne communautaire, s’est retrouvé en rétention en France, il a perdu son droit au séjour en Espagne et il est interdit de revenir auprès de sa compagne pendant six mois. Tout cela parce qu’il est parti assister à l’enterrement de son beau-frère. » Et de conclure : « Humainement, toute cette affaire est d’une violence assez inouïe. C’est assez représentatif du droit des étrangers à l’heure actuelle : une législation appliquée sans discernement et sans logique. » Une pétition en ligne contre l’expulsion d’Ivan a recueilli près de 1 500 signatures, et un rassemblement organisé par sa famille est prévu samedi à 11 heures, devant la préfecture de Montpellier.
    Sarah Finger

    Du chiffre ! Du chiffre !
    #administration #étrangers #papiers #union_européenne

  • Maryam Madjidi : « J’aimerais que ce roman change le regard sur les #réfugiés » - The Dissident - The Dissident
    http://the-dissident.eu/maryam-madjidi-change-regard-sur-refugies

    Je dénonce l’absence d’#accueil que subissent les #étrangers en France depuis un certain nombre d’années. J’ai vécu ça étant petite, parce qu’on m’a fait subir une vaste entreprise de #nettoyage. Ce chapitre s’intitule « La laverie ». J’y raconte qu’on a effacé en moi tout ce qui pouvait venir d’ailleurs, pour me faire rentrer dans le « moule français », avec tous les dangers et les travers de l’#assimilation (1). Je me suis dit : « Tiens, quelle drôle de manière d’accueillir l’autre ! » On efface ce qui n’est pas français. Ça, pour moi, ce n’est pas l’accueil, c’est-à-dire l’#hospitalité. Prendre l’autre avec tout ce qu’il est, tout ce qu’il a en lui ; et on lui laisse la porte réellement grande ouverte, sans menaces ni conditions. Celui qu’on accueille a un devoir de taille. Il accueille la France et le français en lui. J’enseigne le français à des mineurs, c’est une manière de leur dire : « Ouvrez vous aussi à ce qui vous entoure dans ce pays. Ne vous enfermez pas dans le communautarisme. » L’assimilation et le #communautarisme sont deux dangers qu’on peut éviter quand chacun fait un pas vers l’autre. De cette manière, la rencontre peut se faire. C’est sur cela qu’il faudrait œuvrer. On en est loin, mais il faut garder l’espoir et s’en rapprocher.

  • Vos papiers s’il vous plaît !

    L’accueil et l’hospitalité des personnes étrangères est recensé depuis 1860 en Suisse. Au fil des décennies, des textes légaux de plus en plus complexes ont étiqueté, classifié et catégorisé les êtres humains qui demandent asile dans le pays.

    https://www.reiso.org/articles/themes/politiques/2312-vos-papiers-s-il-vous-plait
    #catégorisation #histoire #étrangers #migrations #asile #réfugiés #Suisse

  • Why America Needs Foreign Medical Graduates - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/06/upshot/america-is-surprisingly-reliant-on-foreign-medical-graduates.html

    As our recent eight-nation bracket tournament showed, many people think the United States health care system has a lot of problems. So it seems reasonable to think of policy changes that make things better, not worse. Making it harder for immigrants to come here to practice medicine would fail that test.

    The American system relies to a surprising extent on foreign medical graduates, most of whom are citizens of other countries when they arrive. By any objective standard, the United States trains far too few physicians to care for all the patients who need them. We rank toward the bottom of developed nations with respect to medical graduates per population.

    When physicians graduate from medical school, they spend a number of years as residents. Although they have their degrees, we still require them to train further in the clinical environment to hone their skills. Residents are more than learners, though; they’re doctors. They fill a vital role in caring for patients in many hospitals across the country. We don’t have enough graduates even to fill residency slots. This means that we are reliant on physicians trained outside the country to fill the gap. A 2015 study found that almost a quarter of residents across all fields, and more than a third of residents in subspecialist programs, were foreign medical graduates.

    Leaving training aside, foreign medical graduates are also responsible for a considerable share of physicians practicing independently today. About a quarter of all doctors in the United States are foreign medical graduates.

    As in many other fields, foreign medical graduates work in many of the areas that other doctors find less appealing. More than 40 percent of the American primary care work force is made up of people who trained in other countries but moved here. More than half of all the people who focus on caring for older people are foreign medical graduates as well.

    As if this weren’t enough, foreign medical graduates are more likely to practice in geographic areas of the country where there are physician shortages (typically nonurban areas), and they’re more likely to treat Medicaid patients.

    As a physician who graduated from a domestic medical school, I’ve often heard others disparaging doctors who went to medical school outside the country as if they were inferior. Those complaints are not supported by data. A study from Health Affairs in 2010 found that patients with congestive heart failure or myocardial infarction had lower mortality rates when treated by doctors who were foreign medical graduates. Another from earlier this year in the BMJ found that older patients who were treated by foreign medical graduates had lower mortality as well, even though they seemed to be sicker in general.

    A recent study in Annals of Internal Medicine shows that these graduates are also responsible for a significant amount of teaching. Of the 80,000 or so academic physicians in the country, more than 18 percent were foreign medical graduates. More than 15 percent of full professors in medical schools in the United States were educated elsewhere, most often in Asia, Western Europe, the Middle East, Latin America and the Caribbean.

    Foreign medical graduates also do a lot of research. Although they are ineligible for some National Institutes of Health funding — which is granted only to citizens of this country — they still manage, through collaboration, to be primary investigators on 12.5 percent of grants. They led more than 18 percent of clinical trials in the United States and were responsible for about 18 percent of publications in the medical literature.

    “Our findings suggest that, by some metrics, these doctors account for almost one fifth of academic scholarship in the United States,” said the lead author of the study, Dhruv Khullar, who is a physician at NewYork-Presbyterian Hospital, a researcher at Weill Cornell and a contributor to The Upshot. “The diversity of American medicine — and the conversations, ideas and breakthroughs this diversity sparks — may be one reason for our competitiveness as a global leader in biomedical research and innovation.”

    The United States is not the only country that relies on doctors trained or educated in other countries. We’re not even the country with the highest percentage of such physicians. According to data from the Organization for Economic Cooperation and Development, almost 58 percent of physicians practicing in Israel are foreign medical graduates. About 40 percent of the doctors in New Zealand and Ireland were trained outside those countries.

    Because of the sizes of those nations, even though the percentages of foreign medical graduates are higher there, the total numbers aren’t as high as in the United States. In 2015, the O.E.C.D. estimated that the United States had more than 213,000 foreign-trained doctors, and no other country was close. Britain had about 48,000, Germany had about 35,000, and Australia, France and Canada had between 22,000 and 27,000.

    For years, I’ve listened to doctors tell me stories of physicians who leave Canada — because they were dissatisfied about working in a single-payer health care system. That might have been true decades ago. But in the last 10 years, that number has dropped precipitously. The number of Canadians returning to their country to practice may actually be higher than the number leaving.

    Although many feared that coverage expansions from the Affordable Care Act might lead to an overwhelmed physician work force, that didn’t happen. That doesn’t mean that America doesn’t have a shortage of physician services, especially when it comes to the care of the oldest, the poorest and the most geographically isolated among us. Even though we know foreign medical graduates care for those patients disproportionately, we make it very difficult for many born and trained elsewhere to practice here. Some Americans need these doctors desperately. Evidence suggests that policies should be made to attract them, not deter them.

    #médecins #étrangers #etats-unis

  • Au guichet de la préfecture : « La suspicion fait partie de notre travail » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/09/26/au-guichet-de-la-prefecture-la-suspicion-fait-partie-de-notre-travail_159
    http://md1.libe.com/photo/1057560-prefecture.jpg?modified_at=1506098932&picto=fb&ratio_x=191&ratio_y

    Un agent administratif d’une préfecture revient pour « Libé » sur son expérience derrière un guichet en charge de l’accueil des étrangers.

    Après avoir rapporté les déboires d’étrangers en séjour régulier en France avec la préfecture, Libé a voulu aller voir de l’autre côté des guichets. On est donc passé par des syndicats, notamment la CGT-USPATMI (1) pour entrer en contact avec les agents qui font office d’interlocuteurs directs pour les usagers, et d’intermédiaires entre eux et l’administration. Un seul nous a rappelé, en numéro masqué : une femme âgée de 40 ans qui a travaillé deux ans comme agent d’accueil en province avant d’exercer des fonctions de responsable (spécialisée dans le traitement du contentieux à la suite de refus de carte de séjour), pendant trois ans. Libé a fait le choix de retranscrire cette interview de façon directe, pour montrer la perception qui peut subsister dans les coulisses de l’administration française.

    Quelle est l’ambiance au sein de votre équipe ?
    Nous sommes très soudés et souvent sur la même longueur d’onde sur le traitement des dossiers : il n’y a pas d’écart dans notre façon de faire et de nous positionner. Je vis intensément ce que vivent mes collègues à l’accueil, parce que je suis aussi passée par là. Il faut recevoir les étrangers, vérifier leurs justificatifs (ressources, logement etc.), enregistrer leurs dossiers sur les applications informatiques… Quand on doute, on va voir le chef de bureau et on lui demande : t’en penses quoi ?

    Y a-t-il des tensions récurrentes entre les usagers étrangers et vous ?
    Il ne suffit pas d’être gentil et de bien parler français pour obtenir son titre de séjour, il faut avoir des ressources propres et remplir plein d’autres critères… C’est toujours la même chose : quand un agent d’accueil dit oui à une demande de titre de séjour, on le trouve sympathique, il est gentil. Quand c’est non, on gesticule, on crie au scandale, il devient méchant. Sinon on ramène père, mère, tontons, tatas… Oui, dans ces moments, il y a une vraie tension, surtout que nous sommes amenés à traiter les dossiers de personnes à la chaîne. Ça plus les soucis familiaux et les migraines… Nous avons le droit d’être des êtres humains.

    Au fil de nos échanges avec les personnes qui viennent aux guichets de la préfecture, un sentiment revient : celui d’être suspecté en permanence…
    Mais oui et c’est normal, la suspicion fait partie de notre travail, on a nos sens en alerte. Si on n’avait pas de raison d’être suspicieux, on ne le serait pas. Certains étrangers entrent dans les clous. D’autres voient le titre de séjour comme un eldorado qui donne accès à la sécurité sociale et croient qu’ils peuvent tout faire… On épingle souvent des gens qui fournissent de faux documents, de fausses fiches de paye, qui donnent de fausses domiciliations, qui mentent sur leur situation familiale. Quand on a le sentiment d’être mené en bateau, ça nous fait bouillir et là ça peut effectivement dégénérer rapidement. Bien sûr, on a une famille, on est content d’avoir la sécurité sociale… Et on comprend qu’un usager soit capable de tout pour rester en France, mais notre travail de fonctionnaire est de suivre à la lettre la réglementation des étrangers. De toute façon, on ne peut pas régler tous les problèmes de la planète.

    Nombre de personnes étrangères ont l’impression d’être traitées différemment en fonction de leur nationalité… Que répondez-vous à cela ?
    On remarque avec l’expérience les mêmes travers en fonction des nationalités… mais attention ce n’est pas du racisme, c’est la force de l’habitude. Il y a des comportements qui se répètent. Par exemple, tous les étés, leur maman tombe soi-disant malade… [un récépissé de titre de séjour permet de retourner dans le pays d’origine et donc de sortir de France et de revenir en France, ndlr] Sur le regroupement familial, le réflexe c’est de (se) dire : « Oh mais regardez, c’est un gentil conjoint de Français ». Mais la réalité c’est qu’il y a des personnes françaises fragiles : des femmes, simples d’esprit, à qui le conjoint demande le divorce dès qu’il a ses papiers ou qu’il devient parent d’enfant français. Comme par hasard.

    Mais les divorces, ça arrive même entre les Français… Ne pensez-vous pas qu’un divorce peut survenir entre un(e) Français(e) et un(e) étranger(e) sans que ce soit un mariage blanc ?
    Là vous avez le réflexe de la personne de type française instruite, qui été élevée au biberon de la République à "Liberté, égalité, fraternité". On ne les catégorise pas parce qu’on est méchant mais parce que c’est notre travail d’avoir une vision fine des gens. Ce n’est pas raciste, j’adore les étrangers, c’est magnifique d’apprendre un deuxième alphabet, se jeter dans une autre culture, ça doit demander un effort incroyable.

    Pouvez-vous nous citer des cas concrets ?
    Il y a les mariages blancs mais aussi les mariages gris. Exemple : un étranger épouse une Française, il lui dit « Oh ma chérie, je t’aime » [elle précise : « J’ajoute des effets de scène pour que ce soit rigolo », ndlr]. Mais en même temps il entretient une correspondance avec la fille au pays qui lui est promise depuis toujours. Une fois les papiers dans la poche, il lui crache dessus, l’insulte de tous les noms en arabe. Il ramène via le regroupement familial celle qu’il a gardée sous le coude et après ? Eh ben ça fait des enfants. C’est le cas de beaucoup de ressortissants turcs qui se marient avec des Françaises avant de divorcer pour se remarier avec des Turques et refaire des bébés. Mais il ne faut pas le dire, ça pourrait donner des idées…

    Pourquoi des procédures tel que le changement de statut d’étudiant à salarié sont si complexes ?
    Normalement, un étudiant doit repartir dans son pays à la fin de ses études… Ce n’est pas bien de délaisser son pays, il faut y retourner pour faire évoluer les choses. On est preneur si l’étranger obtient un poste en CDI dans un secteur en pénurie pour rendre service à la France.

    Y a-t-il des quotas qui vous sont imposés ? Quelles sont vos conditions de travail ?
    Nous n’avons pas de pression du tribunal administratif, pas de quotas officiellement institués. On applique des circulaires et des notes internes… Cela dit, on souffre d’une baisse des effectifs, de remaniements de mission, des économies sur les dépenses de l’Etat. Mais aussi de cadences infernales particulièrement en région parisienne. On travaille à la chaîne, c’est épuisant moralement et physiquement… Il faut voir l’état de fatigue des agents ! Le temps de traiter dix dossiers, quinze autres vous tombent dessus. C’est devenu quasi impossible de faire tenir toutes nos missions dans nos 35 heures. On a l’impression que notre travail est perdu d’avance. Résultat : on bosse avec toujours autant de respect et un peu moins de patience. Il y a un vrai mal-être, surtout que pour les chefs, ce n’est jamais assez.

    Comment vous situez-vous politiquement ?
    Comme la majorité des fonctionnaires, plutôt à gauche. Il faut une ouverture d’esprit pour travailler dans le service public.

    (1) Union des syndicats des personnels administratifs et techniques du ministère de l’Intérieur

    Dounia Hadni

    Là c’est du très lourd !!!! Dans le genre "je suis pas raciste mais…"
    La conclusion étant quand même la maxi cerise sur le gâteau.

    #immigration #étrangers #carte_de_séjour #préfecture #discriminations

  • Formaggi, olio, pomodori e vino: il lavoro degli immigrati che mantiene vive le nostre campagne

    Per fortuna non ci sono solo caporalato e sfruttamento: uno studio presenta numeri, prospettive e storie dell’integrazione nell’agricoltura.

    il 70% dei pastori ufficialmente salariati in Piemonte (al di là di agricoltura famigliare e lavoro in nero) arriva dall’estero ed è in maggioranza romeno e albanese. In quanto ai macedoni, a loro è deputata per larghissima parte la cura delle pregiate vigne del Barolo.

    http://www.repubblica.it/sapori/2017/09/20/news/inchiesta_agricoltura_e_immigrazione_dati_realta_e_prospettive-175994362
    #agriculture #migrations #étrangers #intégration #Italie #statistiques #chiffres

  • Files d’attente à la préfecture : « Je joue mon travail sur un putain de ticket » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/08/21/files-d-attente-a-la-prefecture-je-joue-mon-travail-sur-un-putain-de-tick


    Les joies des "visites" à la préfecture pour les étrangers. Ça fait des années qu’on me raconte des histoires toujours plus scandaleuses sur ce passage obligé, que ce soit la façon dont "l’accueil" est "organisé" ou plutôt saboté ou les humiliations de la part des employés de la préfecture : le ton utilisé, les vexations, le mépris, les abus de pouvoir et les injustices etc etc
    Bel exemple de racisme systémique qui perdure depuis des années et qui n’est pas prêt de s’arrêter, à l’image de la façon dont ce pays considère ses non ressortissants !
    #discriminations #étrangers #préfecture #titres_de_séjour #administration #racisme

  • Pourquoi reste-t-on si longtemps un étranger en Suisse?

    La Suisse est l’un des pays qui compte la plus forte proportion d’étrangers sur son sol. Près de 40% d’entre eux sont pourtant nés en Suisse ou y résident depuis plus de 20 ans. swissinfo.ch dresse le profil de ces étrangers installés de longue date au sein de la Confédération.

    Les nationalités italienne, turque et de l’ex-Yougoslavie (Croatie, Bosnie-et-Herzégovine, Serbie, Macédoine et Kosovo) sont celles qui figurent en tête de liste des étrangers nés ou établis en Suisse depuis plus de 20 ans. 60% ou plus des ressortissants de ces pays sont nés ou établis en Suisse depuis plus de 20 ans.


    http://www.swissinfo.ch/fre/immigration-et-naturalisation_pourquoi-reste-t-on-si-longtemps-un-%C3%A9tranger-en-suisse-/43272496

    #immigration #migrations #Suisse #naturalisation #étrangers #statistiques #chiffres #infographie #visualisation

  • Étranges Étrangers

    La nuit de la Saint-Sylvestre 1969, six travailleurs africains mouraient asphyxiés dans un taudis surpeuplé loué par un marchand de sommeil à #Saint-Denis. C’est pour leur rendre hommage que le projet de réaliser un film sur la condition des travailleurs étrangers fut initié par Marcel Trillat & Frédéric Variot. Un film marginal, sur un peuple en marge de la société française : Portugais fuyant le fascisme et la misère, Algériens, Africains contraints aux travaux les plus durs et à s’entasser dans les bidonvilles, les cités de transit, les #foyers indignes ou les caves de Seine-Saint-Denis. Des prolétaires fantômes pourtant indispensables à l‘#économie française.


    http://www.filmsdocumentaires.com/films/3584-etranges-etrangers-des-etrangers-dans-la-ville
    #france #étrangers #travailleurs #migrations #travail #histoire #film #logement #marge

    • Réponse à la Une du GHI sur les musulmans

      « Prison : un détenu sur deux est musulman », peut-on lire en Une de l’édition du GHI de cette semaine. Ce regrettable titrage m’exaspère, tant il semble trahir une volonté de faire le « buzz » aux dépens de la déontologie la plus élémentaire.

      Mon propos n’est guère ici de questionner la véracité ou la pertinence de l’information ; encore moins de contester le droit de la publiciser – bien qu’il convienne de rappeler que, d’une part, ces chiffres traduisent davantage une réalité socio-économique que confessionnelle et que, d’autre part, l’emploi du terme « musulman » doit être toujours problématisé, dans la mesure où il désigne un groupe sociologique extrêmement hétérogène et qu’il s’agit d’une identité dans le champ des possibles pour les personnes appartenant à ce groupe.

      C’est donc moins le contenu de l’article que les modalités et le contexte de sa mise en circulation dans la sphère publique qui me paraissent poser problème.

      En tant que tous-ménages, le GHI bénéficie d’une distribution massive. Et de ce « journal-spam » composé majoritairement d’annonces et de publicités, on ne lit souvent que la manchette au moment de ramasser le courrier ou en passant devant l’une des nombreuses caissettes disséminées à travers le canton. Le choix de ces quelques mots, « consommés » à large échelle et à la hâte, investit par conséquent la rédaction du journal d’une lourde responsabilité, invitant au minimum à la circonspection. Sous un tel éclairage, la mise en correspondance entre « musulmans » et « criminalité » à l’œuvre dans la Une en question s’avère tout à fait irresponsable car c’est ce message – et non point un autre plus nuancé – qui imprimera les esprits. Nous le savons tous. La rédaction du GHI doit le savoir.

      Je n’aurais toutefois pas écrit ces lignes si cet événement ne venait pas s’inscrire dans le contexte particulièrement houleux de l’« affaire Ramadan ». Laquelle a libéré une parole publique qui associe volontiers islam, musulmans et violences sexuelles alors qu’il devrait être question des agissements présumés d’un seul homme. Le « timing » de la Une du GHI a donc de quoi interroger. Maladresse coupable ou basse stratégie mercantile ? Contacté ce matin, l’Office cantonal de la détention (OCD) confirme avoir été approché par le GHI de façon spontanée il y a dix jours ; et ce, bien que les ordres de grandeur relatifs à la représentation confessionnelle dans les prisons soient relativement stables et rendus publics depuis fort longtemps. Quelles que puissent être les motivations derrière cet intérêt soudain, une chose est certaine : ce type de procédé médiatique a ceci de regrettable qu’il contribue à ancrer toujours plus profondément l’image du « musulman criminel » dans les représentations collectives, favorisant ainsi un climat de division sociale.


      http://www.jetdencre.ch/reponse-a-la-une-du-ghi-sur-les-musulmans
      #médias

  • I numeri dell’immigrazione

    Nessun discorso sulle politiche migratorie dovrebbe prescindere dai dati. E in questo libro statistiche, cifre e proiezioni sono presentate in modo molto chiaro e sintetico e alcuni box forniscono informazioni su punti di particolare interesse (come, per esempio, i “modelli insediativi degli immigrati” o “il contributo delle straniere alle variazioni della fecondità”).

    http://www.internazionale.it/opinione/giuliano-milani/2017/04/01/numeri-dell-immigrazione
    #statistiques #chiffres #migrations #réfugiés #Italie #étrangers

  • L’Europe et les migrants, faits et chiffres

    Quelle part de la population de l’Union européenne est « étrangère », combien de permis de résidence y sont accordés, combien d’Européens travaillent dans d’autres pays de l’Union, quel est l’impact de la crise migratoire ? Réponses en chiffres :

    – Moins de 7% d’étrangers

    Sur près de 507 millions d’habitants dans l’UE, 34,1 millions (donc moins de 7%) sont des « ressortissants étrangers », n’ayant pas la nationalité de leur pays de résidence, selon des chiffres d’Eurostat, datant de fin 2015 et portant sur 2014.

    Parmi eux, 14,3 millions sont des ressortissants d’un autre Etat membre de l’Union et 19,8 millions viennent de pays hors-UE, selon #Eurostat.

    C’est le Luxembourg qui compte la part la plus élevée d’étrangers dans sa population (45,3%). La proportion est supérieure à 10% à Chypre (19,5%), en Lettonie (15,2%), en Estonie (14,9%), en Autriche (12,5%), en Irlande (11,8%), en Belgique (11,3%) et en Espagne (10,1%).

    Cinq pays ont des taux inférieurs à 1% : la Pologne, la Roumanie, la Croatie, la Lituanie et la Bulgarie.

    Parmi les Européens résidant dans un autre pays de l’UE, les Polonais sont dans le « top 5 » des nationalités étrangères dans 10 pays. Suivent les Allemands (dans 9 pays), Italiens et Roumains (8). Parmi les ressortissants non-UE, les Ukrainiens sont dans le top 5 dans 9 pays, les Turcs et les Russes dans 7.

    – Permis de séjour

    Quelque 2,6 millions nouveaux permis de résidence ont été délivrés dans l’UE à des citoyens de pays tiers (hors UE) en 2015, selon les derniers chiffres d’Eurostat.

    Le nombre le plus élevé (633.000) a été accordé par le Royaume-Uni. Suivent ensuite la Pologne (541.600), la France (226.600), l’Allemagne (194.800), l’Espagne (192.900) et l’Italie (178.900).

    Le pays qui a accordé le plus de titres de séjour pour des raisons d’emploi est la Pologne. Le Royaume-Uni est celui qui en a accordé le plus pour des raisons d’éducation (études). L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni sont, dans cet ordre, ceux qui ont délivré le plus de permis pour motifs familiaux en 2015.

    Les pays tiers dont les ressortissants ont obtenu le plus de nouveaux permis en 2015 sont l’Ukraine (19,2% du total, pour des raisons d’emploi très largement), devant les Etats-Unis (10%, principalement pour raisons d’éducation) et la Chine (6,4%).

    – Travailleurs détachés

    Le nombre de travailleurs détachés dans l’UE était de 2,05 millions en 2015, selon un récent rapport de la Commission, en hausse de près de 60% depuis 2010. Il s’agit d’Européens envoyés dans un autre Etat membre par leur employeur à titre temporaire (quatre mois en moyenne).

    Ils représentent moins de 1% du nombre total d’emplois en Europe. Selon des chiffres de 2014, le secteur de la construction regroupe environ 44% des détachements.

    L’Allemagne est de loin l’Etat membre qui accueille le plus de travailleurs détachés (418.908 en 2015), suivi de la France (177.674) et de la Belgique (156.556).

    Et les détachés sont principalement originaires de Pologne (251.107), d’Allemagne (218.006) et de France (130.468).

    – Crise migratoire

    L’UE a connu en 2015 et 2016 un afflux exceptionnel de centaines de milliers de migrants arrivant par la Méditerranée, fuyant pour la plupart la guerre et l’insécurité dans leurs pays.

    Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes sont arrivées en 2015, dont plus de 850.000 via les côtes grecques, venant en large majorité de Syrie (56%), d’Afghanistan (24%) et d’Irak (10%).

    En 2016, toujours selon l’OIM, le total d’arrivées par la mer a chuté à plus de 363.000 (sans compter 24.000 arrivées par des routes terrestres).

    Un accord conclu en mars 2016 avec la Turquie a en effet permis de faire chuter considérablement les arrivées par la mer Egée. Mais l’afflux a atteint lui un niveau record en 2016 sur les côtes italiennes, avec plus de 180.000 arrivées.

    Contrairement aux migrants débarqués en Grèce, qui peuvent prétendre au statut de réfugié, ceux qui rejoignent l’Italie, venant d’Afrique subsaharienne le plus souvent, sont surtout des migrants économiques aux yeux de l’UE.

    – Demandes d’asile

    Plus de 1,2 million de demandes d’asile ont été recensées dans les pays de l’UE en 2016, soit un nombre proche du record de 1,26 million de 2015, selon Eurostat.

    Les Syriens (334.800), les Afghans (183.000) et les Irakiens (127.000) sont restés les trois principales nationalités des demandeurs.

    Et l’Allemagne est toujours de loin le pays où le plus de nouvelles demandes ont été enregistrées (722.300 en 2016, soit 60% du total), devant l’Italie (121.200), la France (76.000) et la Grèce (49.000).

    – Impact des réfugiés sur l’économie

    Fin 2015, la Commission européenne a estimé que "l’afflux de réfugiés, « s’il est géré correctement, aura un léger effet favorable sur la croissance dans le court et le moyen terme ».

    Selon elle, il devrait provoquer des « hausses de dépenses publiques dans plusieurs Etats membres », mais la hausse attendue de la main d’oeuvre « pourrait aussi se traduire par de l’emploi supplémentaire, une fois que les réfugiés avec suffisamment de compétences entreront sur le marché du travail ».

    http://www.courrierinternational.com/depeche/leurope-et-les-migrants-faits-et-chiffres.afp.com.20170319.do
    #démographie #étrangers #Europe #statistiques #chiffres #migrations #asile #réfugiés #demandeurs_d'asile

  • #8 / Les centres de #rétention administrative : La programmation ordinaire de l’#indignité

    La production de la ville indigne relèverait de logiques différenciées. Au titre des premières prennent place le laisser-faire mais aussi l’inadaptation de réponses apportées à un problème – tel fut celui de « la jungle de Calais ». Au titre des secondes, figure la production d’un #urbanisme de déqualification que justifie la construction de la paix sociale à partir d’une gestion discriminante des #corps dans l’#espace dans un contexte socio-politique déterminé – tel fut le cas de l’urbanisme colonial en Afrique du Nord séparant colons et indigènes ou encore celui du réaménagement de l’opération alors inachevée de Drancy-la-Muette pour y séquestrer les juifs en attente de déportation (Baudouï, 1992). La production de l’inégalité de traitement des individus dans l’espace revêt de multiples formes relevant autant de la méconnaissance d’une situation que de l’intégration au plan institutionnel de représentations comportementales, raciales et xénophobes élevées au rang de normes sociétales. Bien que l’indignité soit de l’ordre du vécu et du ressenti, elle ne saurait recouvrir toutes les formes contemporaines de la marginalité. À la fois nid et cage, le #ghetto peut, par son #confinement, fonctionner comme lieu de protection des plus faibles. La construction de l’entre-soi protège aussi du regard de l’autre. Dans d’autres circonstances, l’#isolement dans une configuration spatiale et sociale de #pauvreté, la #relégation dans une #marginalité urbaine avancée, doublée du maintien d’une ouverture sur le monde extérieur qui, par effet retour, stigmatise le quartier où l’on vit, sont à même de susciter un sentiment d’#exclusion et d’indignité (Kokoreff, 2009).
    ...
    Dès l’arrivée de François Mitterrand à la Présidence de la République les conditions d’accès au titre de séjour et à l’asile politique sont assouplies. La loi du 29 octobre 1981 relative aux conditions d’entrée et de séjour des #étrangers en #France offre de nouvelles garanties de procédure pour les étrangers en situation d’#expulsion. Dans les faits, la procédure de rétention administrative est réaffirmée. Par décision du Premier ministre du 5 avril 1984 sont créés les centres et locaux de rétention administrative (CRA et LRA), placés sous la responsabilité de la direction générale de la police nationale et de la direction générale de la gendarmerie nationale. La loi du 17 juillet 1984 renforce le contrôle aux frontières pour lutter contre l’immigration clandestine et maintient le placement des étrangers à expulser en CRA et #LRA. Sous la présidence de François Mitterrand, les CRA passent de 1 en 1981 à 6 en 1995 ; sous Jacques Chirac de 7 en 1996 à 16 en 2007 ; sous Nicolas Sarkozy de 17 en 2007 à 21 en 2012. Ils sont aujourd’hui 26.


    http://www.revue-urbanites.fr/8-les-centres-de-retention-administrative-la-programmation-ordinaire
    #détention_administrative #asile #migrations #réfugiés #CRA #Vincennes