• Lyon-III, laboratoire de la réforme divisé en son sein (Libération)
    https://www.wereport.fr/articles/lyon-iii-laboratoire-de-la-reforme-divise-en-son-sein-liberation

    L’université citée en exemple par le gouvernement pour son accompagnement des étudiants a inspiré les mesures mises en place. Mais plusieurs professeurs dénoncent un tri à l’entrée de la fac et un manque criant de moyens. Dans les amphis de la Manufacture des tabacs, la fin des examens a sonné la reprise des cours. Cette ancienne usine,...

  • An Updated Lead-Crime Roundup for 2018, by Kevin Drum – Mother Jones
    https://www.motherjones.com/kevin-drum/2018/02/an-updated-lead-crime-roundup-for-2018

    A few weeks ago I promised an updated roundup of evidence about the link between lead poisoning and violent crime. Here it is.

    It’s in three parts. (…)

    The lead-crime hypothesis is pretty simple: lead poisoning degrades the development of childhood brains in ways that increase aggression, reduce impulse control, and impair the executive functions that allow people to understand the consequences of their actions. Because of this, infants who are exposed to high levels of lead are more likely to commit violent crimes later in life. There are three types of research that confirm the connection between lead and crime

    et parmi les prédictions :

    Lead and terrorism. Based on when they banned leaded gasoline, I predict that Middle East terrorism will begin a long decline starting around 2020 or so.

    #plomb #criminalité #santé_publique #cerveau #prison #études_récentes (à foison)

  • #Atlas en ligne de l’Unesco sur les #inégalités entre les sexes dans l’#éducation

    « Avec l’adoption de l’Objectif 4 de développement durable, les gouvernements se sont engagés à éliminer les disparités entre les sexes et à veiller à ce que chaque enfant soit scolarisé et apprenne d’ici 2030. » Ce sont les premières lignes de cette publication qui présente les parcours scolaires des filles et des garçons dans plus de 200 États et territoires.

    Contenu :
    La section consacrée aux inégalités #filles-#garçons est organisée en 9 chapitre présentées sous forme de questions :

    1. Vue d’ensemble de la #parité entre les sexes dans l’éducation
    2. Combien d’années de #scolarité une fille entrant à l’école peut-elle espérer achever ? (#espérance_de_vie_scolaire)
    3. Dans quelle mesure les filles participent-elles à l’enseignement primaire et secondaire ? (part des filles dans le primaire et le secondaire)
    4. Les filles sont-elles plus susceptibles d’achever l’#enseignement_primaire que les garçons ? (#parcours_scolaires)
    5. Les filles achèvent-elles leurs #études_secondaires au même rythme que les garçons ? (parcours scolaires)
    6. Combien de filles en âge de fréquenter l’enseignement primaire sont exclues de l’éducation ? (part des filles privées du droit à l’enseignement primaire)
    7. Combien d’adolescentes en âge de fréquenter l’enseignement secondaire sont exclues de l’éducation ? (part des filles privées du droit à l’enseignement secondaire)
    8. À quels niveaux et dans quels domaines les femmes étudient-elles dans l’enseignement supérieur et mènent-elles une carrière dans la recherche ? (part des femmes dans le supérieur et la recherche)
    9. Les disparités entre les sexes dans les #taux_d’alphabétisme des jeunes et des adultes (taux d’alphabétisme en fonction du sexe)


    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/atlas-unesco-inegalites-sexes-edu
    #genre #ressources_pédagogiques #enseignement #école #exclusion

  • La couleur du mâle
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/020118/la-couleur-du-male

    Sociétés « pigmentocratiques », imaginaires sur la sexualité noire, féminicides… La chercheuse colombienne #Mara_Viveros_Vigoya, depuis l’Amérique latine, livre, avec un ouvrage ambitieux intitulé Les couleurs de la masculinité, une étude inédite et ambitieuse des relations entre #genre, « #race » et #Classe.

    #Culture-Idées #Alvaro_Uribe #Colombie #Études_de_genre #Féminicide #Masculinité

  • Les discriminations s’aggravent en Ile-de-France
    https://www.mediapart.fr/journal/france/191217/les-discriminations-s-aggravent-en-ile-de-france

    Une enquête menée en 2015 par l’Observatoire régional des inégalités montre une augmentation des discriminations déclarées par les immigrés et enfants d’immigrés d’Afrique subsaharienne et du Maghreb, par les musulmans et par les femmes.

    #France #étude #Île-de-France #Ined

  • Une bourse offre une nouvelle chance à un réfugié du Soudan du Sud en Italie

    L’initiative pour les réfugiés de l’#Adriatic_College de l’UWC espère pouvoir plus que doubler le nombre de bourses qu’elle offre et toucher au moins 100 réfugiés.

    http://www.unhcr.org/fr/news/stories/2017/11/5a0ef9d0a/bourse-offre-nouvelle-chance-refugie-soudan-sud-italie.html
    #études #solidarité #bourse #réfugiés #asile #migrations #Italie #bourses_d'étude

  • Waning plantain yields in rural Cameroon hurt college attendance
    https://news.mongabay.com/2017/12/waning-plantain-yields-in-rural-cameroon-hurt-college-attendance

    en voilà une #étude_récente intéressante

    From 1991 to 2011, as the region has grown drier and hotter, plantain yields in Cameroon have dropped by 43 percent — this despite a more than threefold increase in the area dedicated to growing the crop, researchers found. During the same period, the average duration of post-secondary school attendance decreased by six months — a decline the researchers said was “tightly linked” to the falling plantain yields.

    The lost earnings from selling fewer crops accounted for this trend, the researchers reported recently in the journal Science of the Total Environment. The scientists examined detailed records of crop production, climate patterns and social and educational demographics across Cameroon to reach this conclusion.

    ...

    Coffee, cacao and bananas are key exports. But according to the scientists, farmers in Cameroon would prefer not to grow cacao or coffee. These crops are heavily regulated by the government-run Cameroon Development Cooperation, which dictates the prices of crops sold to the U.S. and Europe.

    “They don’t even eat chocolate, so they don’t want to grow cacao,” Njabo said. “You see why [they want to grow] plantain, bush mango and safou. Farmers like to produce crops they have a say on, Njabo says, and what their families can use and consume.

    Researchers are working to identify plantain varieties that are resilient to climate change. New cultivars bred from tissue culture will create rural centers with “mother plantations” for villagers to collect offshoots to plant in their fields.

    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28830045
    #climat #agriculture #agriculture_vivrière #éducation #niveau_de_vie #plantation #Cameroun

  • Canada Des millions dépensés pour hausser le taux d’inscription aux programmes d’aide fédéraux Le Devoir - 2 décembre 2017 - Jordan Press
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/514550/programmes-federaux-des-millions-depenses-pour-hausser-le-taux-d-inscripti

    Ottawa — Le gouvernement fédéral cherche des moyens autres que bureaucratiques pour dépenser plus d’un milliard de dollars en prestations non réclamées visant à aider les familles à faible revenu à économiser pour les études postsecondaires de leurs enfants.
     
    Depuis des années, les fonctionnaires fédéraux essaient, avec un succès limité, d’augmenter le taux d’inscription au Bon d’études canadien, qui peut verser jusqu’à 2000 $ dans un régime enregistré d’épargnes-études (REER) pour les enfants admissibles.
     
    Environ 1,8 million d’enfants ne reçoivent pas cette prestation, soit les deux tiers de ceux qui y ont droit, alors que le gouvernement estime que le programme dispose d’au moins 900 millions $ en fonds non réclamés.

    La plus récente tentative pour remédier à la situation réside dans de petits changements effectués aux lettres envoyées aux familles admissibles à la prestation. Cet effort a entraîné une légère hausse du taux d’inscription, soit environ 4 pour cent pour ceux ayant reçu une missive personnalisée ou 1,18 million $ de plus en prestations que ce qui aurait été versé au cours des sept mois durant lesquels s’est déroulé le test.
     
    Un rapport sur ce test, dont La Presse canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, indique que les familles à faible revenu réagissent aux « encouragements », mais que le fédéral n’a toujours pas trouvé lesquels pouvaient réellement faire bondir le taux d’inscription.
     
    À compter de 2018, le gouvernement fédéral prévoit dépenser sept millions de dollars sur trois ans pour trouver une façon d’utiliser les prestations non réclamées. En 2021, cinq millions de dollars supplémentaires serviront à financer des projets communautaires visant à augmenter le taux d’inscription.
     
    Les fonctionnaires croient que les découvertes réalisées durant la première partie du projet pourraient les aider à régler le même problème dans d’autres programmes aussi conçus pour aider les familles à faible revenu, dont la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT), que les libéraux comptent élargir en 2019, et l’Allocation canadienne pour enfant, de même qu’à développer une prestation pour le logement à l’intention des locataires à faible revenu qui ne sera disponible qu’en 2021.

    La #guerre_aux_pauvres par la #complexité #école #enfants #études #gaspillage insensé #faibles_revenus #néo_libéralisme #hypocrisie

  • Interpreting Signals in the Labor Market: Evidence from Medical Referrals, by Heather Sarsons
    https://scholar.harvard.edu/files/sarsons/files/sarsons_jmp.pdf

    This paper provides evidence that a person’s gender influences the way others interpret information about his or her ability and documents the implications for gender inequality in labor markets. Using data on primary care physicians’ (PCPs) referrals to surgeons, I find that PCPs view patient outcomes differently depending on the per-
    forming surgeon’s gender. PCPs become more pessimistic about a female surgeon’s ability than a male’s after a patient death, indicated by a sharper drop in referrals to the female surgeon. However, PCPs become more optimistic about a male surgeon’s ability after a good patient outcome, indicated by a larger increase in the number of
    referrals the male surgeon receives. PCPs also change their behavior toward other female surgeons after a bad experience with one female surgeon, becoming less likely to refer to new women in the same specialty. There are no such spillovers to other men after a bad experience with one male surgeon

    #sexisme #médecine #étude_récente #statistiques

  • Brazil : ’Take your ideologies to hell’ - #Judith_Butler haters burn effigy outside Sao Paulo seminar

    US philosopher and gender theorist Judith Butler attracted scores of protesters to the Social Service of Commerce (SESC) Pompeia in Sao Paulo when she gave a seminar on democracy on Tuesday. Conservative protesters burnt an effigy of Butler before stamping on the charred remains. Angry demonstrators waved Bibles and Crosses denouncing the work of Butler as “ideology.” A small counter protest was present. Judith Butler is a renown philosopher whose work has influenced third-wave Queer theory and feminist thought.

    https://www.youtube.com/watch?v=dhlDqBM9vYU&app=desktop

    Avec ce commentaire, publié sur FB par @isskein :

    Dans une université à São Paulo, un colloque parle démocratie avec entre autres Judith Butler. Dehors, les manifestants #anti-genre brûlent cette philosophe en effigie. Genre menaçant ? Genre menacé ! Haine de la démocratie sexuelle, haine de la #démocratie. 9/11/17

    #genrophobie (ça existe, ça ?) #Brésil #manifestation #it_has_begun #obscurantisme #féminisme #genre #études_genre
    cc @reka @fil

  • Le genre : théorie et pratique

    L’#Encyclopédie critique du genre dirigée par Juliette Rennes est beaucoup plus qu’un panorama des études sur le #genre. Elle montre comment le genre réinvente les sciences sociales traditionnelles et fait naître de nouveaux questionnements. Dépassant largement les controverses, la notion de genre révèle l’étendue de sa force critique.


    http://www.laviedesidees.fr/Le-genre-theorie-et-pratique.html
    #théorie #livre #études_genre

    • Comme le disent clairement les différents contributeurs, le genre se réfère moins au produit final qu’au processus par lequel certaines entités (certains corps, certains comportements, par exemple) sont construits et sont perçus comme différents. En d’autres termes, il n’y a rien qui précède le genre, aucune nature pure, non corrompue, ou non affectée par le pouvoir. Comme indiqué en introduction, dans la section sur le corps : « Le genre n’est plus conçu comme une ‘signification sociale’ qui s’ajouterait à des différences naturelles toujours déjà là, mais comme le système même qui façonne notre perception du corps comme féminin ou masculin » (17). Le genre n’est donc pas un paradigme théorique abstrait surimposé sur une réalité sociale (comme le prétendent nombre de ses détracteurs) mais plutôt un concept qui émerge de façon organique de ces différentes études empiriques solidement ancrées dans les sciences sociales. Que ces notices soient basées sur un matériau ethnographique, des entretiens, des archives ou des analyses textuelles et visuelles, elles adhérent toutes à cette vision de la critique, de la remise en question et de l’historicisation de toute idée, surtout celles qui semblent les plus naturelles, inévitables, évidentes ou universelles.

      Ca a l’air passionnant ce livre !

    • L’Encyclopédie critique du genre a été magistralement coordonnée par la sociologue Juliette Rennes avec l’aide d’une équipe éditoriale comprenant deux politistes, Catherine Achin et Alexandre Jaunait ; un anthropologue, Gianfranco Rebucini ; une démographe, Armelle Andro ; un linguiste, Luca Greco, et deux autres sociologues, Laure Bereni et Rose-Marie Lagrave. Comme ils l’expliquent en introduction, les coordinateurs ont choisi d’organiser les différentes notices thématiques selon trois axes : le corps, la sexualité et les relations sociales. Ce sont des thèmes récurrents du livre, trois domaines traversés par le genre mais aussi trois vecteurs permettant d’étudier de plus près les opérations spécifiques du genre. En effet, une des contributions les plus intéressantes du livre est son invitation à constamment penser l’objet étudié et la méthode ensemble. C’est un des sens que je donne à l’adjectif « critique » du titre. Le genre, tout comme le corps, la sexualité et les relations sociales, n’est jamais une simple entité qu’on peut appréhender objectivement une fois pour toute, mais plutôt un mode d’analyse, une méthode, un angle évolutif permettant de lire la réalité sociale. Ainsi, le message général du livre n’est pas seulement que le genre est politique (ce que nous savons déjà) mais plutôt que toutes ces autres notices le sont. Dans certains cas, cette affirmation est évidente (par exemple pour les cas de « filiation », « hétéro/homo », « queer », « race » ou « trans ») ; moins pour d’autres cas (comme « poids », « sport », « taille », « voix », « danse », « animal »).

  • Sexisme ordinaire dans les facultés de médecine - Libération
    http://www.liberation.fr/evenements-libe/2017/09/26/sexisme-ordinaire-dans-les-facultes-de-medecine_1598816

    En septembre, l’intersyndicat national des internes (Isni) a lancé la première enquête nationale sur le #sexisme dans les #études_médicales. Comme la dépression et le burn out, le sexisme sévit sur les bancs des facultés de #médecine. Osons enfin parler de ces situations tristement communes que subissent les étudiants et étudiantes tout au long de leur #cursus_universitaire.

    Par cette étude, nous souhaitons faire un état des lieux du sexisme ordinaire, c’est-à-dire repérer les actes, les omissions, les dérives et proposer ensuite des pistes d’amélioration. Il s’agit de briser l’omerta. C’est à cette condition que nous pourrons progresser vers plus d’égalité et de bien-être dans le parcours des étudiants en médecine, puis dans l’exercice de leur profession. Nous dénonçons toute forme de #harcèlement et de #discrimination, en particulier celles qui sont liées au genre. Remarques dégradantes, questions déplacées et chantages à caractère sexuel doivent être combattues. Cette étude doit faire la lumière sur un malaise que nombre d’entre nous ressentons, et y mettre un terme. L’humour carabin ne peut tout excuser.

    via @mona #enseignement encore un effort et #penser_à_la_forme_épicène

  • Qui sait ?
    http://www.laviedesidees.fr/Qui-sait.html

    Le libre accès aux publications scientifiques permettra-t-il aux #universités d’Afrique subsaharienne de participer à armes égales à la recherche mondiale ? Sa mise en œuvre semble pour l’instant renforcer l’hégémonie des travaux publiés au Nord, révèle Florence Piron.

    Essais & débats

    / #études_postcoloniales, #internet, #Afrique, université

    #Essais_&_débats

  • Les tricheurs de la science La Presse CA - Marie-Claude Malboeuf - 12 Septembre 2017
    http://www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201709/12/01-5132442-les-tricheurs-de-la-science.php

    Ils devraient être des modèles de rigueur. Ils ont plutôt truqué leurs résultats, détourné des fonds, menti ou volé des écrits. Depuis cinq ans, près d’une centaine de scientifiques canadiens ont été punis pour malhonnêteté, révèlent des données obtenues par La Presse. Et ils sont de plus en plus nombreux à se faire prendre.

    De plus en plus de tricheurs démasqués
    Dans chaque bureau de l’hôpital d’Ottawa, les révélations du Dr Paul Hébert déclenchaient un séisme. Le spécialiste des soins intensifs était lui-même sidéré. Et enragé par ce que la responsable de son programme de recherche venait de découvrir.
    « Une professionnelle de la santé fraudait, elle fabriquait des données de recherche ! », confie le chercheur, aujourd’hui chef du département de médecine au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et auteur de travaux qui ont transformé la pratique de la transfusion sanguine.

    Dans le cadre de l’étude qu’il faisait à l’époque, l’employée tricheuse devait absolument prélever le sang de patients à des moments précis pour qu’on mesure l’effet d’un traitement. Mais au lieu de remplir sa mission le samedi, comme il le fallait, elle ne s’est jamais présentée à l’hôpital. De retour le lundi, elle a recueilli le sang en douce et écrit la mauvaise date sur les fioles, en espérant brouiller les pistes. Mais ses collègues surveillaient le réfrigérateur.

    « On l’a congédiée, mais à l’hôpital, la crise a duré des semaines. Elle a failli ruiner l’étude », explique le Dr Hébert.
    Quinze ans plus tard, il se souvient de tout. Entre deux nuits d’insomnie, il a alerté les organisations concernées et repris la collecte de données auprès de 40 patients. Une somme de travail colossale, qui s’est étendue sur un an et lui a coûté 100 000 $.
    L’étude a ainsi pu être publiée dans une revue prestigieuse. Mais cela n’empêche pas le spécialiste de frémir en pensant à ce qui aurait pu se produire. « Découvrir la fraude seulement après la publication, ç’aurait été un désastre... »

    Il n’en avait encore jamais parlé publiquement.
    Des désastres, le médecin sait bien que d’autres universités en connaissent, y compris au Canada, où est survenu l’un des pires scandales.

    Du fond de l’Université Memorial, à Terre-Neuve-et-Labrador, le chercheur Ranjit Chandra est devenu une vedette mondiale en publiant des études sur des multivitamines miracles et d’autres au sujet de 700 bébés n’ayant finalement jamais existé. Il les inventait et recopiait des séries de chiffres d’une étude à l’autre.

    L’université a enterré l’affaire pendant 12 ans, ignorant de nombreux dénonciateurs et laissant son professeur empocher une fortune - jusqu’à ce qu’il quitte le Canada en douce, en 2002.
    À la même époque, le chercheur James Xu est entré dans un laboratoire albertain en pleine nuit pour ajouter une substance dans les éprouvettes, afin que les expériences de son équipe semblent concluantes.

    Plus de fraudeurs démasqués
    Combien de délinquants sévissent encore au Canada ? Ces cinq dernières années, les universités du pays ont transmis aux autorités fédérales des rapports d’enquête concernant 192 chercheurs, dont 83 ont été jugés malhonnêtes, révèlent de nouvelles données obtenues par La Presse. Leur analyse montre que le nombre de chercheurs sanctionnés annuellement a augmenté de 54 % au cours de cette période.

    Treize d’entre eux avaient fabriqué, falsifié ou détruit des données. Les autres avaient menti dans leurs demandes de subvention, détourné des fonds publics, plagié ou bâclé leur travail (détails ci-contre).

    Peu de cas rendus publics
    À Toronto, Sophie Jamal a berné une très prestigieuse revue médicale. L’endocrinologue avait altéré sa base de données pour faire croire que le fait d’appliquer un onguent avait fait augmenter la densité osseuse de ses patientes à risque d’ostéoporose. Elle a donc perdu son emploi l’an dernier, et perdu à jamais le droit de demander des subventions fédérales.

    En 2013, les Américains ont révélé qu’un pathologiste prometteur de l’Université Western Ontario (Hao Wang) avait faussement rapporté avoir réussi une greffe de rein sur deux singes.
    La même année, l’Université McGill a obtenu gain de cause contre l’un de ses chercheurs les plus connus - et les plus subventionnés -, Avi Chaudhuri. Le professeur de psychologie avait menti au sujet de 14 voyages en Inde, prétendant s’y rendre pour faire ses recherches, alors qu’il y faisait plutôt rouler une entreprise lui appartenant. Il a été congédié.

    De leurs propres aveux, plusieurs scientifiques ne se font jamais prendre. Environ 2% des chercheurs sondés lors d’enquêtes scientifiques admettent avoir déjà falsifié ou fabriqué des données. Et 9% avouent avoir déjà adopté d’autres pratiques discutables.
    Les scientifiques détestent parler de ces dérives en public, par crainte que la population n’oublie que 90 % d’entre eux sont rigoureux et honnêtes, et ne condamne injustement la science dans son ensemble.
    En privé, par contre, « il y a un besoin criant de se défouler, vous n’avez pas idée ! », constate le professeur Bryn Williams-Jones, qui dirige les programmes de bioéthique à l’UdeM et collabore à une enquête internationale lancée par son ancienne étudiante, Élise Smith.
    Le sondage portait sur la signature des études savantes, mais les participants en avaient long à dénoncer. « Ils nous parlent d’abus, de manipulations de données, de harcèlement, de conflit d’intérêts... énumère le bioéthicien. Leurs témoignages font déjà 300 pages ! »

    Influence mortelle
    « Le manque d’intégrité, c’est hyper dangereux ; les décideurs se basent sur des données scientifiques de toutes sortes dans leur travail », prévient le professeur Williams-Jones.
    En santé, il suffit d’un seul délinquant pour causer « d’immenses dégâts », car des millions de médecins se fient aux études pour traiter leurs patients, précise le Dr Hébert.

    « La recherche clinique frauduleuse ou mal menée peut tuer. »
    Des chercheurs ont accusé deux scientifiques européens d’avoir eu ce genre d’influence mortelle. Le premier (l’anesthésiste Joachim Boldt) prônait l’emploi d’un soluté controversé pour réanimer les patients en insuffisance circulatoire. Le second (le cardiologue Don Poldermans), celui de bêtabloquants lors d’opérations à haut risque. Ces deux pratiques tuaient probablement beaucoup plus de gens qu’elles n’en sauvaient, a-t-on compris trop tard - après avoir découvert, il y a quelques années, que chacun des deux hommes avait publié des données fictives ayant brouillé les cartes.

    Des jeunes sont également morts après avoir attrapé la rougeole, parce que leurs parents avaient lu que les faire vacciner risquait de les rendre autistes. Dans sa pseudo-étude portant sur 12 enfants, l’ex-médecin britannique Andrew Wafefield avait pourtant déformé le contenu de chaque dossier médical, sans exception. Et caché le fait qu’un avocat lui avait versé plus de 700 000 $ après lui avoir commandé l’étude pour justifier le dépôt de poursuites judiciaires contre les fabricants de vaccins.

    Des millions gaspillés
    Chaque année, les scientifiques malhonnêtes privent la société de millions de dollars. « En fraudant, tu gaspilles tes propres fonds de recherche et tu amènes plein d’autres scientifiques à suivre de fausses pistes avec les leurs, dénonce le Dr Hébert. Ça mobilise des ressources rares en pure perte, alors qu’elles auraient pu permettre de vrais progrès. »

    Les agences canadiennes tentent de réduire les dégâts en exigeant que les délinquants remboursent les fonds mal utilisés. En cinq ans et demi, elles ont ainsi récupéré près de 0,9 million, soit 80 % des sommes réclamées (et l’équivalent de 0,038 % de leur budget annuel de 2,38 milliards).

    Quarante-deux chercheurs se sont par ailleurs retrouvés sur une « liste noire » qui les empêchent de recevoir des subventions - dont sept pour toujours.

    D’année en année, le nombre de délinquants sanctionnés augmente. « On accepte maintenant de recevoir les allégations anonymes, précise Susan Zimmerman, directrice du Secrétariat pour la conduite responsable de la recherche, qui assiste les agences subventionnaires. On essaie de faciliter les choses pour encourager les gens à parler. »

    Cas de plagiat, de falsification ou de fabrication sanctionnés de 2012 à 2017
    • 39 par le Secrétariat pour le conduite responsable de la recherche (Canada) :
    • 92 par la National Science Foundation (EU)
    • 54 par l’Office for Research Intergrity (EU)

    Un premier bilan détaillé
    Dès qu’un scientifique soutenu par des fonds fédéraux est soupçonné d’inconduite, les universités sont tenues d’alerter le Groupe et le Secrétariat pour la conduite responsable de la recherche. Elles doivent ensuite leur transmettre leurs rapports d’enquête. C’est la règle depuis décembre 2011, les trois agences subventionnaires fédérales s’étant alors dotées d’une politique commune - une innovation notamment motivée par le scandale survenu à l’Université Memorial. Le Secrétariat aide les agences à faire appliquer les règles et compile les statistiques rapportées dans ce reportage. C’est la toute première fois qu’il livre un bilan détaillé des manquements et des sanctions enregistrées depuis sa création. L’an dernier, les trois agences fédérales ont soutenu 36 000 chercheurs.

    Pourquoi frauder ?
    Qu’est-ce qui pousse des scientifiques - censés chercher la vérité - à frauder ? Voici ce qu’ont répondu les principaux intéressés.
    La compétition féroce

    « Dans la position académique que j’occupais, ton estime de toi dépend des subventions obtenues. [...] J’étais sur un tapis roulant et je ne pouvais pas descendre », a déclaré le chercheur en obésité Eric Poehlman lors de son procès criminel couvert par le New York Times.
    Sans fonds, un chercheur ne peut ni faire rouler son labo, ni publier, ni être promu. « Et comme les athlètes qui se dopent, certains pensent qu’ils ne peuvent pas réussir sans tricher », analyse l’éthicien Bryn Williams-Jones, de l’Université de Montréal.

    « Trop de structures encouragent les comportements nocifs. Des taux de réussite de 12 % lors des demandes de subvention, ça crée une compétition hallucinante, qui favorise les manquements. »

    La vanité
    « Ce sont la vanité et l’autoglorification qui l’ont motivé. C’était un expert mondial, qui voyageait en première classe pour donner des conférences à travers le monde. » L’éditeur scientifique Steven Shafer a expliqué de cette façon pourquoi l’anesthésiste allemand Joachim Boldt, a pu publier 94 études frauduleuses.

    Besoin de pouvoir, d’admiration, arrogance... Dans les sphères hautement compétitives, ces traits narcissiques sont fréquents, d’après la diplômée en psychologie légale Cristy McGoff, que le site RetractionWatch a interrogée au sujet des cas gérés dans son université américaine. « Se percevoir comme étant respecté et omniscient peut amener quelqu’un à pousser le bouchon. »

    La maladie
    « Certains de ses comportements étaient si illogiques et outrageux qu’il est évident qu’il n’était pas capable de penser rationnellement à l’époque. »

    D’après son avocat, c’est la maladie qui a poussé Scott Reuben à frauder. Des épisodes de manie lui ont permis d’abattre un travail insensé, jusqu’à ce qu’il ne parvienne plus à remplir ses engagements et commence à avoir recours à son imagination.
    Avide d’attention et devenu inconscient des risques, l’anesthésiste a prétendu avoir enrôlé 200 patients ayant subi un remplacement du genou, alors que son hôpital effectuait très peu d’opérations du genre.
    À l’époque du procès, il avait tout perdu - sa femme, son permis de médecin, sa fortune - et emménagé chez ses parents.

    La pente glissante
    « Il a commencé à tricher un peu, et la tromperie est devenue totalement incontrôlée. » Voici comment le chercheur norvégien Jon Sudbø a fini par inventer 908 patients, selon ce qu’a déclaré son avocat à l’époque.

    « Le premier pas sur le chemin de la fraude est probablement franchi en raison d’une peur égoïste », explique la psychologue Jennifer Crocker dans la revue Nature. Tout commence par la crainte d’être mal vu ou « de ne pas obtenir le poste, la subvention ou le prix convoités ». Mais le chercheur se sent mal d’avoir triché et rationalise son geste pour se revaloriser, ce qui rend le prochain pas facile à franchir.

    L’obsession des résultats
    « Il vaut mieux publier des résultats positifs pour [sa] carrière. C’est de ça qu’il s’agit : gravir les échelons. » Le lanceur d’alarme Peter Wilmshurst a raconté au quotidien Der Spiegel que ses confrères peu scrupuleux ne se font pas prier pour faire des cachettes. 

    « De nos jours, les journaux et les organismes subventionnaires veulent des résultats positifs », observe le professeur Vincent Larivière, qui détient la Chaire sur les transformations de la communication savante.

    « Certains chercheurs vont donc prendre quelques libertés pour obtenir des résultats plus frappants, afin de publier plus facilement dans des journaux mieux cotés et d’être plus cités. C’est bien plus répandu que la fraude. »

    L’insécurité extrême
    Le professeur de psychologie néerlandais Diederik Stapel, doyen de sa faculté, a inventé les résultats d’innombrables expériences jamais faites. Dans le récit autobiographique de sa chute, publié en 2012, il raconte combien la difficulté d’être publié l’angoissait et évoque son insécurité extrême. « Marquer des points te fait applaudir et un pointage élevé te fait applaudir très fort. Et les forts applaudissements sont formidables, parce qu’ils noient tes doutes au sujet de la valeur de ce que tu fais et de qui tu es. » « Comme un alcoolique ou un héroïnomane, j’ai commencé à utiliser ma dépendance pour tout régler : mauvais résultats, longue périodes sans trouver un effet ou sans publier. »

    L’argent
    « L’argent est un incitatif très fort, c’est la nature humaine... » Selon l’éthicien Bryn Williams-Jones, l’appât du gain a vraisemblablement motivé plusieurs fraudes scientifiques.

    Au Canada, Ranjit Chandra a inventé ses travaux au sujet de vitamines de sa fabrication, censées repousser la démence. D’après la preuve déposée lors de sa poursuite en diffamation contre CBC, il espérait réaliser des ventes de 125 millions.

    Après avoir fui en Inde en 2002, l’allergologue est revenu pratiquer la médecine dans la grande région de Toronto. La police a affirmé l’an dernier qu’il en a profité pour frauder la régie de l’assurance maladie ontarienne, avant de repartir en Inde.

    Les justiciers de la science
    Excédés de voir leur réputation ternie, des scientifiques s’efforcent de démasquer leurs confrères malhonnêtes et de nettoyer la littérature savante. Voici leurs méthodes - si efficaces qu’elles font exploser le nombre d’études discréditées et rayées de la carte.

    Mauvais menteurs
    Des invraisemblances grossières provoquent parfois la chute de stars de la recherche. Le Norvégien Jon Sudbø avait attribué la même date de naissance à 250 des 908 cancéreux qu’il avait inventés. Et il a prétendu les avoir trouvés dans une base de données qui n’existait pas encore.
    Le Canadien Ranjit Chandra a, quant à lui, attribué des scores cognitifs si faibles à ses sujets (censément normaux, mais fictifs) qu’ils semblaient atteints d’un retard mental.

    D’autres ont recyclé des séries de chiffres d’une étude à l’autre (dont Chandra et le professeur de psychologie néerlandais Diederik Stapel). Ou rapporté avoir réalisé un sondage en science politique si complexe (l’étudiant américain Michael LaCour) qu’un autre étudiant désireux de reproduire l’expérience a découvert que cela nécessitait un budget insensé.

    Anonymat
    L’union fait apparemment la force. Depuis 2012, les scientifiques dénoncent les lacunes d’études suspectes sur le site PubPeer, qui leur permet d’échanger avec des confrères du monde entier et, surtout, de le faire de façon anonyme. Cette révolution a délié les langues et généré des commentaires au sujet de 22 000 études.
    Après avoir perdu son emploi, un chercheur du Michigan s’est vainement adressé aux tribunaux pour savoir qui avait attaqué ses travaux, disant avoir été diffamé.

    L’anonymat est essentiel, affirme en entrevue le fondateur de PubPeer, Brandon Stell, chercheur au CNRS à Paris. « Bien des scientifiques craignent de s’attirer des représailles s’ils critiquent [ouvertement leurs collègues]. »

    Fausses images
    La popularité de logiciels comme PhotoShop facilite la manipulation d’images - une supercherie qui fausse 4 % des études, d’après les évaluations les plus récentes.

    « Des chercheurs réutilisent par exemple la photo d’une expérience faite sur un type de cellules, afin de prétendre qu’elle a fonctionné aussi sur un autre type de cellules », explique au téléphone le journaliste scientifique Ivan Oransky, fondateur site RetractionWatch.
    L’ex-étoile montante Anil Potti a même recyclé de vieux scans de poumons pour illustrer les supposés effets de son traitement expérimental contre le cancer.

    « Certaines personnes utilisent des logiciels, mais d’autres le font à l’oeil. Elles ont le genre de cerveau qui n’oublie pas les images », constate le fondateur de PubPeer, où les images truquées sont activement dénoncées.

    Robots policiers
    Comment repérer les leurres subtils au milieu d’un déluge de données ? Un nouveau logiciel identifie les distributions statistiques qui avaient des chances infimes de se produire sans tricher. Après l’avoir mis au point, l’anesthésiste John Carlisle a écrit cet été que des douzaines d’études cliniques publiées dans des revues prestigieuses étaient douteuses.

    Depuis un an, un robot informatique baptisé « StatCheck » permet par ailleurs de déceler les erreurs de calcul. Il a ainsi remis en question 50 000 études en psychologie sur PubPeer. Mais ses réprimandes publiques ont été dénoncées, car elles humilient aussi les responsables d’erreurs de bonne foi.

    Poids des mots
    D’autres chercheurs se sont demandé si leurs confrères malhonnêtes écrivaient différemment lorsqu’ils mentaient. D’après leur analyse, la lecture des études biomédicales frauduleuses est plus ardue, car elles sont plus vagues, plus techniques et contiennent plus de références, mais moins de quantitatifs.

    Dans ses études fictives, le professeur de psychologie Diederik Stapel utilisait pour sa part moins d’adjectifs, mais plus de superlatifs et d’amplificateurs (comme « profondément » ou « extrêmement ») que dans ses études authentiques.

    Justiciers solitaires
    En Europe, le cardiologue britannique Peter Wilmshurst a dénoncé une vingtaine de scientifiques malhonnêtes et survécu aux poursuites engagées pour le faire taire. Avant lui, plusieurs personnes avaient fermé les yeux.

    En Chine, le diplômé en biochimie Shimin Fang a attaqué des centaines de délinquants sur son site News Threads. Ce qui lui a valu 10 poursuites, une agression au marteau et un prix de l’organisme Sense about Science. Le gouvernement chinois a censuré son site en 2014.

    Aux États-Unis, le chercheur Paul Brookes a dû fermer science-fraud.org en 2013, après six mois d’activités, durant lesquels il avait dénoncé 275 études - convaincu que le faire en privé ne donnerait guère de résultats.

    Déluge d’études discréditées
    Tous ces efforts ont eu un remarquable effet, provoquant le retrait de milliers d’études discréditées. L’an dernier, 972 articles erronés ou frauduleux ont été rétractés après publication. « En 2000, 30 fois moins d’études avaient connu le même sort », indique en entrevue le journaliste scientifique Ivan Oransky.

    Depuis 2010, son site RetractionWatch fait la lumière sur ces événements en insistant sur les cas de fraude et de plagiat, qui sont trois fois plus nombreux que les cas d’erreurs et semblent augmenter.
    À lui seul, l’anesthésiste japonais Yoshitaka Fujii a vu 183 de ses études être rétractées : un record. Le rapport d’enquête qui le concerne conclut qu’il fonctionnait « comme s’il rédigeait un roman »

    #Etudes (fictives) #Experts #recherche #medecine (non limitatif) #Triche #résultat (culture du) #Publications scientifiques #fraude #compétition

  • The Education Information Gap Facing Syrian Women Outside Syria

    A major barrier to Syrian women’s education – both inside and outside the country – is the information gap that makes applying for asylum and finding education opportunities a labyrinth of confusion.

    https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2017/08/08/the-education-information-gap-facing-syrian-women-outside-syria-2?platfo

    #turquie #asile #migrations #réfugiés #femmes #Syrie #réfugiés_syriens #éducation #université #études

  • Médecine « alternatives » et cancer : des résultats accablants | 2017-08-24

    http://imposteurs.over-blog.com/2017/08/medecine-alternatives-et-cancer-des-resultats-accablants.html

    [...]

    Si le nombre de victimes des médecines alternatives est difficile à établir, les preuves du danger qu’il y a à refuser les traitements conventionnels au profit de ces leurres s’accumulent petit à petit, en dépit des difficultés qu’il y a à collecter des données. Pour des raisons éthiques évidentes, on ne peut pas effectuer des essais cliniques classiques traitements « alternatifs » versus traitements « classiques » ou placébo. L’exploitation des registres du cancer permet toutefois de pallier en partie à ce problème. C’est ce qu’a fait une équipe américaine du Département de radiothérapie de l’Université de Yale, qui vient de publier une étude le Journal of the National Cancer Institute (5).

    Ainsi que les auteurs l’expliquent : « Le retard ou le refus du traitement conventionnel contre le cancer, lorsqu’il est fait en faveur de thérapies alternatives, peut avoir de sérieuses implications pour la survie chez les patients atteints de cancer. Cependant, il y a peu de recherche sur l’utilisation et l’efficacité des thérapies alternatives, en partie en raison de la pénurie de données, ou des réticences des patients à divulguer un traitement non médical. Pour remédier à ce déficit de connaissances, nous avons utilisé les quatre cancers les plus répandus (sein, prostate, poumons et colorectal) aux États-Unis de la base nationale de données sur le cancer (NCDB) entre 2004 et 2013 pour identifier les facteurs associés au choix de thérapies alternatives, et comparer les résultats de survie respectifs entre ces thérapies et les traitements conventionnels ».

    Les résultats, comme nous allons le voir, sont assez accablants.

    Les auteurs se sont cantonnés aux cancers pour lesquels les taux de guérison sont raisonnables avec une thérapie conventionnelle, et ont exclu les patients atteints de métastase au moment du diagnostic. Ils ont au final comparé la survie de 280 patients ayant suivi exclusivement des traitement alternatifs à un groupe témoin de 560 patients ayant suivi un traitement conventionnel.

    Au-delà de ces résultats, un des aspects intéressants de l’étude réside dans les différences sociologiques observées entre les deux groupes, qui tendent à confirmer ce que j’appellerais un « paradoxe bobo » : les patients qui avaient opté pour la médecine alternative étaient souvent plus jeunes, plus souvent des femmes , et avaient en moyenne un statut socioéconomique et un niveau d’éducation plus élevés. En outre, ils avaient ce qu’on appelle un « score de comorbidité » plus faible, c’est-à-dire un meilleur état de santé général en dehors de leur pathologie cancéreuse.

    Malgré ce dernier point, tous cancers confondus , le risque relatif de décès était de 2,5 fois plus élevé pour le groupe ayant « bénéficié » d’un traitement alternatif, de 5,7 pour le cancer du sein ; de 2,2 pour le cancer du poumon, de 4,6 pour le cancer colorectal (6). Seules n’étaient pas significatives les différences observées pour le cancer de la prostate, probablement parce que dans le cas de ce cancer, la progression naturelle de la maladie est lente , et l’échantillon de l’étude trop petit et le suivi trop court.

    [...]

    #pseudomedecine #sociologie
    #cancer #étude

    via http://02mydafsoup-01.soup.io/post/630901259/http-imposteurs-over-blog-com-2017-08
    trouvé ici : https://diasp.eu/posts/5973830

  • Séduction : les hommes qui mangent des légumes ont plus de succès
    https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/22547-Seduction-hommes-mangent-legumes-succes

    Des chercheurs en psychologie de l’université Macquarie de Sydney (Australie) ont réalisé une petite expérience. Ils ont présenté des t-shirts d’hommes, imbibés de sueur après un peu d’exercice, à des femmes qui devaient les classer selon le sentiment d’attirance que leur évoquait l’odeur. Et cette attirance instinctive est liée à l’alimentation.

    Il est à rappeler que, lorsqu’elle est émise, la sueur n’a presque pas d’odeur. C’est par la suite que les bactéries agissent pour donner cette odeur caractéristique et désagréable. Les femmes-juges n’ont donc pas eu à sentir des t-shirts malodorants. Ouf.

    Les habitudes alimentaires ont été évaluées par un questionnaire, mais aussi par la spectrophotométrie de la peau. Les personnes consommant le plus de fruits et légumes ont en général la peau un peu plus jaune que les autres, à cause de la présence de caroténoïdes, des pigments qui colorent légèrement la peau.

    Ils ont alors pu associer régime alimentaire et attractivité olfactive. Les hommes qui mangent le plus de fruits et légumes ont l’odeur la plus attirante, notée de touches florales, fruitées et médicinales. Les oeufs, la viande et le tofu ont un effet similaire. Ce sont les hydrates de carbone, les sucres industriels, qui sont les plus délétères à l’odeur corporelle, et donc à éviter pour séduire.

    • En termes scientifiques, ça donne ça :
      (article complet derrière barrière)

      Diet quality and the attractiveness of male body odor - Evolution and Human Behavior
      http://www.ehbonline.org/article/S1090-5138(16)30193-3/fulltext

      Abstract
      Human axillary sweat may provide information pertaining to genetic relatedness and health status. A significant contributor to good health, both in the short and longer term, is a diet rich in fruit and vegetables. In this study we tested whether dietary fruit and vegetable intake, assessed indirectly by skin spectrophotometry (assessing dietary carotenoid intakes) and subjectively by food frequency questionnaire, was associated with more pleasant smelling sweat. Male participants provided axillary sweat samples and dietary information. Female participants then evaluated these samples on several affective, qualitative and psychophysical dimensions. The skin spectrophotometry measure (CIELab b*), indicative of greater fruit and vegetable intake, was significantly associated with more pleasant smelling sweat (with more floral, fruity, sweet and medicinal qualities), independent of sweat intensity. Self-report dietary data revealed that fat, meat, egg and tofu intake was associated with more pleasant smelling sweat, and greater carbohydrate intake with stronger smelling less pleasant sweat. These data parallel facial judgments, in which yellower more carotenoid rich skin, is found to be more attractive.

    • Il y a un décalage flagrant (fragrant ?) entre l’original et la traduction. Rien que le titre déjà est slightly misleading, en insistant sur les légumes alors que l’original indique que le gras, la viande, les œufs « sentent bon » eux aussi.

      L’étude étant basée sur 43 donneurs ♂ et 9 juges ♀, ça promet question variance. À ce niveau (dit l’article d’origine) il est impossible de gérer toutes les variables, et il faut les regrouper (arbitrairement ?) par grandes classes.

      Du coup, pour ce qui est des « sucres industriels » (traduction de « carbohydrates », en fait « glucides »), de quoi parle-t-on : la mauvaise odeur est positivement associée à une consommation (auto-déclarée) supérieure à la moyenne d’un regroupement de toutes les catégories suivantes : breakfast cereals, breads, carbohydrate foods, sugars and spreads, and drinks.

      Si on résume : une #étude_récente sur un faible échantillon, des conclusions pas conclusives et mal traduites, et un article prêt à buzzer. Que font les décodeurs ?

    • Entièrement d’accord avec toi !
      J’ajouterais que toutes les reprises « grand public » ne parlent que des fruits et légumes, alors que, dans le résumé, ils sont placés comme équivalents aux régimes protéiné.

      Dans l’article, puisque celui-ci est accessible ailleurs http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1090513816301933 il n’y a vraiment pas grand chose de consistant (cf. tableau 2, apparemment des calculs de khi-2 d’indépendance

      Pour le fun, les données y sont téléchargeables (fichier csv de 43 lignes x 54 colonnes dont 21 jugements sur les notes de l’odeur et 4 colonnes de résultats d’une analyse factorielle)

      Ex.

      The male donors’ nine food frequency consumption scores served as the predictors in a regression analysis, with the female judges affective evaluation score as the dependent variable. The final model from the backward elimination procedure was significant (F(4,38) = 3.62, p < 0.02) and explained 20.0% of the variability (adjusted R2) in the judges affective evaluations of the donor’s sweat. Four food categories remained in this model and the partial regression plots of the significant contributors are presented in Fig. 2.


      Fig. 2. Partial plots of the relationship between female judges hedonic evaluations of the male donor’s body odor (larger values are more positive), and egg and tofu consumption (top), oil and fat consumption (middle) and seafood consumption (bottom) of the donors — all are standardized mean values.

      etc. le modèle 2, R2-ajusté à 0,257 avec 4 variables retenues sur les 9 entrées dans la sélection et le modèle « final », toujours avec 4 variables sélectionnées et un R2-ajusté de 0,253

      La couleur plus ou moins jaune de la peau, on peut l’oublier…

      To determine relationships between the skin yellowness measure, and the factor derived odor quality scores from the female judges, a further regression analysis was conducted. Here, the animal/floral, fishy and chemical factor scores served as predictors, with skin yellowness as the dependent variable. The final model was significant (F(1,41) = 6.35, p < 0.02), and explained 11.3% of the variability in skin yellowness scores. The only remaining factor in the model was the animal/floral dimension, which was negatively correlated with greater skin yellowness (ß = −0.37).

      Oui, on peut publier un résultat avec un R2 = 0,113 …

    • Et pour la diversité…

      Potential donors were recruited in several ways so as to try and maximize variability in dietary intakes of fruit, vegetables and meat across the sample: (1) the first year participant pool was screened using a brief food frequency measure (developed for this study and available from the authors) to identify people varying in fruit and vegetable, and meat intake, with individuals scoring high and/or low in these two categories being approached; (2) several vegetarian societies were contacted and information about the study was passed to members; (3) groups likely to have a greater proportion of high intake meat eaters (i.e., greater meat eating is associated with greater authoritarianism, social dominance and masculinity; Loughnan, Bastian, & Haslam, 2014) were also approached with information passed on to members; and (4) via campus-wide advertisements. For approaches (2), (3) and (4), when potential donors contacted the study, they were given the same brief food frequency questionnaire as (1), so as to identify individuals likely to differ in fruit and vegetable, and meat intake.
      Forty-five male donor body odor samples were obtained, but only 43 were used for analysis as spectrophotometer data were not collected for two participants (both missed the full laboratory session). The remaining donors were 43 non-smoking Caucasian males aged 18 to 30 years (M = 21.5, SD = 3.7), with a body mass index (BMI) ranging from 17.8 to 32.0 (M = 23.0, SD = 2.8).

  • #Méthodes_visuelles

    A l’origine, la création d’une revue scientifique sur les méthodes visuelles était un défi. Très vite, elle est devenue une cause qui dépasse les cloisonnements académiques et pose un regard sur les modes de production scientifique qui mobilisent l’image. Beaucoup a déjà été fait par des collègues courageux, défricheurs d’espaces de recherche portant une spécificité méthodologique pas toujours bien comprise. En effet, on peut faire un constat simple : la place des méthodes visuelles, en France, malgré les avancées, n’est pas ce qu’elle devrait être.

    Même si le monde anglo-saxon ne doit pas être toujours pris comme référence, il faut bien reconnaître que la comparaison n’est pas flatteuse dans ce domaine. De fait, nous sommes la première revue pluridisciplinaire sur les méthodes visuelles en France. Pour autant notre revue se veut ouverte à l’international et a fait le choix d’accueillir aussi des textes dans leur langue d’origine. D’autres initiatives éditoriales existent dans des cadres plus larges ou dans des secteurs précis. Quelles qu’elles soient, les approches sont complémentaires et nourrissent l’avancée des expériences communes. Telle est notre conviction.

    Ce premier numéro marque l’acte fondateur d’une revue dédiée à la mise en lumière de chercheurs qui usent de méthodes visuelles mais qui restent encore trop souvent dans l’ombre faute d’avoir un espace d’édition techniquement adapté, un lieu reconnu d’échange et de cumul des connaissances en la matière, mais aussi un cadre qui accorde une valeur proprement scientifique à ces méthodes. Ce sont ces trois missions que se fixe la Revue Française des Méthodes Visuelles : donner à voir, mutualiser et légitimer l’usage des méthodes visuelles dans le champ scientifique.


    https://rfmv.fr/numeros/1

    #visual_studies #études_visuelles #revue
    cc @albertocampiphoto @reka

    • L’épaisseur des cartes. Un prisme d’observation pour l’histoire de l’#urbanisme

      La carte urbaine a souvent été considérée comme un objet neutre et son image objective par les historiens de la ville et de l’urbanisme. Elle est en réalité un produit chargé d’intentions et de présupposés implicites. Elle est surtout une ressource pour analyser les schèmes perceptifs qui gouvernent le projet urbain dans l’histoire. L’auteur de cet essai s’intéresse aux cartes des architectes et des urbanistes au XXe siècle, pour les construire en tant qu’objets d’études socio-historiques. Face aux narrations historiques qui ont privilégié les pouvoirs symboliques des représentations urbaines, il propose une méthode d’analyse attentive aux opérations de fabrication des cartes et à leurs acteurs. L’idée étant de déconstruire les modèles de représentation trop rapidement associés à des « régimes de pensée », pour faire apparaître leurs usages contradictoires dans les divers contextes théoriques et pratiques de l’aménagement spatial.

      https://rfmv.fr/numeros/1/articles/l-epaisseur-des-cartes-un-prisme-d-observation-pour-l-histoire-de-l-urbanisme

      #cartographie #visualisation

  • La santé et l’accès aux soins :Une urgence pour les femmes en situation de précarité

    Rapport n°2017-05-29-SAN-O27 publié le 29 mai 2017

    Danielle BOUSQUET,
    Présidente du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes
    Geneviève COURAUD et Gilles LAZIMI,
    rapporteur.e.s
    Margaux COLLET,
    co-rapporteure

    hce_la_sante_et_l_acces_aux_soins_une_urgence_pour_les_femmes_en_situation_de_precarite_2017_05_29_vf.pdf
    http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_la_sante_et_l_acces_aux_soins_une_urgence_pour_les_fem

    Contrairement aux idées reçues, les femmes constituent aujourd’hui la majorité des personnes en situation de précarité, que l’on retienne le critère :

    des revenus : elles représentent 53 % des personnes pauvres, 57 % des bénéficiaires du revenu social d’activité ;

    des conditions de travail et du type d’emploi : elles constituent 70 % des travailleur.euse.s pauvres, occupent 82 % des emplois à temps partiel et 62 % des emplois non qualifiés ;

    de la situation familiale : les femmes représentent 85 % des chef.fe.s de familles monoparentales et une famille monoparentale sur trois vit sous le seuil de pauvreté.

    Parce qu’elles sont des femmes, les femmes en situation de précarité subissent donc pleinement les
    conséquences du sexisme, encore présent dans la société en général :

    Dans leur quotidien :

    la prépondérance du sexisme continue de faire peser sur elles la charge mentale liée à l’organisation des charges domestiques et familiales qui entrave leur accès aux soins par manque de disponibilité et par priorisation du soin des enfants et proches. Elles sont également susceptibles d’être exposées aux violences dans leur vie familiale et professionnelle, avec des conséquences sur leur santé
    psychique et physique ;

    Dans leurs démarches de santé : l’#androcentrisme de la #médecine (recherches, diagnostics, protocoles de
    soin...) peut nier certaines spécificités des femmes, au détriment d’un dépistage et d’un traitement efficaces
    de certaines pathologies cérébro-cardiovasculaires notamment.

    Les femmes, quelle que soit leur origine sociale ou leur catégorie socio-professionnelle, font l’objet d’une prise en
    charge plus tardive des MCCV que les hommes, en raison, notamment, du manque d’informations des femmes
    elles-mêmes du fait qu’elles sont également concernées par ce type de pathologies et d’une méconnaissance par
    les praticien.ne.s des symptômes chez les femmes.

    Si les signes caractéristiques d’un infarctus du myocarde chez les hommes sont bien connus : douleur dans la poitrine irradiant la mâchoire et le bras gauche (symptôme absent dans 43 % des cas chez les femmes), les symptômes sont moins nets et moins spécifiques chez les femmes. L’infarctus est, chez elles, le plus souvent précédé de signes avant-coureurs : douleurs dans la poitrine ou dans l’épaule, palpitations lors d’un effort par exemple.

    Ces manifestations sont la plupart du temps négligées par les femmes, qui ont tendance à les croire liées au stress ou à la fatigue. Les femmes et les professionnel.le.s doivent être formé.e.s et informé.e.s qu’un essoufflement peut être le signe avant-coureur d’une pathologie cardiaque. Ces difficultés à respirer, associées à une forte fatigue persistante, peuvent évoquer l’angoisse et orienter à tort le diagnostic vers une anxiété ou une dépression.

    Il est également nécessaire de sensibiliser les femmes à des symptômes pris, à tort, pour des problèmes digestifs : nausées, vomissements, sueurs, douleurs dans l’estomac.
    Alertant sur la sous-estimation des risques cardio-vasculaires chez les femmes, Claire MOUNIER-VEHIER, Présidente de la Fédération Française de Cardiologie, évoque un sexisme des médecins qui conduit à une « double peine, médicale et sociale » liée « à une sous-évaluation des risques ayant pour conséquences un sous-dépistage, un sous-traitement, et une sous-rééducation.
     »
    Cette méconnaissance des symptômes spécifiques conduit les femmes, ou leurs proches, à appeler les services
    plus tardivement que pour un homme. Elles sont en moyenne prises en charge une heure plus tard que les hommes :
    « Les femmes sont moins bien dépistées et prises en charge plus tardivement. Les études montrent qu’elles arrivent dans les services d’urgence une heure plus tard que les hommes... Ce retard de diagnostic est grave puisqu’il peut conduire à un retard de prise en charge thérapeutique. C’est une véritable perte de chance, car les femmes se remettent plus difficilement »
    Professeure Claire MOUNIER-VEHIER, Présidente de la Fédération Française de Cardiologie
    Ainsi, les femmes, elles-mêmes, sous-estiment les risques cardio-vasculaires et, en cas d’accidents, ceux-ci sont pris
    en charge plus tardivement.

    Les résultats sont sans appel : 55 % des accidents cardiaques sont fatals chez les femmes, 43 % chez les hommes.

    #pdf #HCE #femmes #santé #inégalités_sociales

  • Deux études à grande échelle confirment les dégâts des néonicotinoïdes sur les abeilles
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/06/29/deux-etudes-a-grande-echelle-confirment-les-degats-des-neonicotinoides-sur-l

    D’autres recherches récentes, confirme Dave Goulson, « ont montré que les #néonicotinoïdes contaminent fréquemment les fleurs sauvages ». Ces contaminations restent à l’état de traces, mais ces substances sont parmi les plus efficaces jamais mises au point. Un seul gramme d’imidaclopride peut, par exemple, tuer autant d’abeilles qu’environ 7 kilogrammes du célèbre DDT…

    La seconde étude publiée par Science, elle, a été conduite dans deux régions de #maïsiculture canadiennes. Les chercheurs, conduits par Nadejda Tsvektov (université de York à Toronto, Canada), ont étudié les colonies de onze ruchers, certains proches des champs de maïs traités avec de la #clothianidine, d’autres éloignés de plusieurs kilomètres. Bien que le maïs soit pollinisé par le vent et non par les insectes pollinisateurs, les colonies proches des exploitations étaient plus exposées aux néonicotinoïdes que les colonies éloignées.

    « Les auteurs ont trouvé un cocktail de vingt-six pesticides, dont quatre néonicotinoïdes, dans les colonies proches ou éloignées des champs », écrit Jeremy Kerr. Mais les colonies proches des champs ont été exposées à un plus grand nombre de molécules, et pendant des périodes plus longues, que celles qui en étaient éloignées. Là encore, une bonne part de l’exposition se fait par l’intermédiaire des fleurs sauvages, contaminées par les traitements agricoles.

    Les chercheurs canadiens ont ensuite cherché à distinguer l’effet de la clothianidine des effets des autres substances détectées. Ils ont introduit dans une ruche expérimentale non traitée des abeilles ayant été exposées à du pollen contaminé à la clothianidine. En les marquant avec des micropuces électroniques, ils ont pu observer leurs différences. En moyenne, leur espérance de vie était réduite d’un quart et leur comportement différait de celui des individus non exposés, au point de mettre en péril la pérennité de la colonie.

    #insecticides #pollution #abeilles #brown_tech
    je ne sais pas combien il faudra encore d’#études_récentes pour qu’on arrête d’utiliser ces merdes

    • Etudiants dans la bulle financière

      Dans ces pays, le même constat : il faudrait une vie entière pour rembourser les coûts de l’université. Le prêt moyen est d’environ 30 000 dollars, qui peut monter à 80 000 ou 100 000 dollars... Avec des intérêts atteignant les 13%. Sur les 43 millions de personnes ayant contracté de telles dettes, 10% sont en défaut de paiement aux Etats-Unis contre 6,3% en 2004. Des signaux inquiétants, qui plombent les classes moyennes et ouvrières.

      En Suisse, nous n’en sommes pas encore à ces niveaux. Selon l’Office fédéral de la statistique, 13% des étudiants s’endettent pour leurs études. En 2015, les cantons ont accordé 17 millions de francs de prêts à 2300 jeunes – soit moins de 8000 francs en moyenne.

      https://www.lecourrier.ch/151679/etudiants_dans_la_bulle_financiere
      #Suisse

    • The inescapable weight of my $100,000 student debt

      MH Miller left university with a journal full of musings on Virginia Woolf and a vast financial burden. He is one of 44 million US graduates struggling to repay a total of $1.4tn. Were they right to believe their education was ‘priceless’?

      On Halloween in 2008, about six weeks after Lehman Brothers collapsed, my mother called me from Michigan to tell me that my father had lost his job in the sales department of Visteon, an auto parts supplier for Ford. Two months later, my mother lost her job working for the city of Troy, a suburb about half an hour from Detroit. From there our lives seemed to accelerate, the terrible events compounding fast enough to elude immediate understanding. By June, my parents, unable to find any work in the state where they spent their entire lives, moved to New York, where my sister and I were both in school. A month later, the mortgage on my childhood home went into default.
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      After several months of unemployment, my mother got a job in New York City, fundraising for a children’s choir. In the summer of 2010, I completed my studies at New York University, where I received a BA and an MA in English literature, with more than $100,000 of debt, for which my father was a guarantor. My father was still unemployed and my mother had been diagnosed with an aggressive form of breast cancer. She continued working, though her employer was clearly perturbed that she would have to take off every Friday for chemotherapy. To compensate for the lost time, on Mondays she rode early buses into the city from the Bronx, where, after months of harrowing uncertainty, my parents had settled. She wanted to be in the office first thing.

      In January 2011, Chase Bank took full possession of the house in Michigan. Our last ties were severed by an email my father received from the realtor, who had tried and failed to sell the property, telling him he could now cancel the utilities. In May, I got a freelance contract with a newspaper that within a year would hire me full-time – paying me, after taxes, roughly $900 every two weeks. In September 2011, my parents were approved for bankruptcy, and in October, due to a paperwork error, their car was repossessed in the middle of the night by creditors. Meanwhile, the payments for my debt – which had been borrowed from a variety of federal and private lenders, most prominently Citibank – totalled about $1,100 a month.

      Now 30, I have been incapacitated by debt for a decade. The delicate balancing act that my family and I perform in order to make a payment each month has become the organising principle of our lives. I am just one of 44 million borrowers in the US who owe a total of more than $1.4 trillion in student loan debt. This number is almost incomprehensibly high, and yet it continues to increase, with no sign of stopping. Legislation that might help families in financial hardship has failed in Congress. A bill introduced in May 2017, the Discharge Student Loans in Bankruptcy Act, which would undo changes made to the bankruptcy code in the early 2000s, stalled in committee. Despite all evidence that student loan debt is a national crisis, the majority of the US government – the only organisation with the power to resolve the problem – refuses to acknowledge its severity.

      My debt was the result, in equal measure, of a chain of rotten luck and a system that is an abject failure by design. My parents never lived extravagantly. In the first years of their marriage, my father drove a cab. When they had children and my father started a career in the auto industry, we became firmly middle-class, never wanting for anything, even taking vacations once a year, to places like Myrtle Beach or Miami. Still, there was usually just enough money to cover the bills – car leases, a mortgage, groceries. My sister and I both attended public school. The cost of things was discussed constantly. In my freshman year of high school, I lost my yearbook, which cost $40; my mother very nearly wept. College, which cost roughly $50,000 a year, was the only time that money did not seem to matter. “We’ll find a way to pay for it,” my parents said repeatedly, and if we couldn’t pay for it immediately, there was always a bank willing to give us a loan. This was true even after my parents had both lost their jobs amid the global financial meltdown. Like many well-meaning but misguided baby boomers, neither of my parents received an elite education, but they nevertheless believed that an expensive school was not a waste of money; it was the key to a better life for their children. They continued to put faith in this falsehood even after a previously unimaginable financial loss, and so we continued spending money that we didn’t have – money that banks kept giving to us.
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      I have spent a great deal of time during the last decade shifting the blame for my debt. Whose fault was it? My devoted parents, for encouraging me to attend a school they couldn’t afford? The banks, which should have never lent money to people who clearly couldn’t pay it back to begin with, continuously exploiting the hope of families like mine, and quick to exploit us further once that hope disappeared? Or was it my fault for not having the foresight to realise it was a mistake to spend roughly $200,000 on a school where, in order to get my degree, I kept a journal about reading Virginia Woolf? (Sample passage, which assuredly blew my mind at the time: “We are interested in facts because we are interested in myth. We are interested in myth insofar as myth constructs facts.”) The problem, I think, runs deeper than blame. The foundational myth of an entire generation of Americans was the false promise that education was priceless – that its value was above or beyond its cost. College was not a right or a privilege, but an inevitability on the way to a meaningful adulthood. What an irony that the decisions I made about college when I was 17 have derailed such a goal.

      After the dust settled on the collapse of the economy, on my family’s lives, we found ourselves in an impossible situation: we owed more each month than we could collectively pay. And so we wrote letters to Citibank’s mysterious PO box address in Sioux Falls, South Dakota, begging for help, letters that I doubt ever met a human being. We grew to accept Citibank as a detestable Moloch that we feared and hated, but were made to worship. The letters began to comprise a diary for my father in particular, a way to communicate a private anguish that he mostly bottled up, as if he was storing it for later. In one letter, addressed “Dear Citi,” he pleaded for a longer-term plan with lower monthly payments. He described how my mother’s mounting medical bills, as well as Chase Bank’s collection on our foreclosed home, had forced the family into bankruptcy, which provided no protection in the case of private student loans. We were not asking, in the end, for relief or forgiveness, but merely to pay them an amount we could still barely afford. “This is an appeal to Citi asking you to work with us on this loan,” he wrote to no one at all.

      Finally, at the beginning of 2012, my father started writing to the office of Congressman Joseph Crowley, who represented the district in the Bronx where my parents had relocated. In one of these letters, he described watching Too Big to Fail, an HBO film about the financial crisis, which had come out several months earlier. (My parents lost every asset they had, but they still subscribed to HBO, which became more than TV for them – a symbolic relic of their former class status.)

      The recession was over, officially anyway, and people who had not suffered its agonies were already profiting from its memory. Recession films often took place in the gleaming offices of hedge funds and investment banks, with attractive celebrities offering sympathetic portrayals of economists and bankers – Zachary Quinto, in 2011’s Margin Call, for instance, plays a rocket scientist turned risk analyst with a heart of gold, a do-gooder who discovers that his employer has leveraged itself to the edge of bankruptcy. These films often depicted figures who experienced little to no repercussions for their roles in leading the country into a recession, who abused the misfortune of people like my parents – unmentionables who owed more on their houses than what they had paid for them and, of course, rarely featured in the story at all.
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      My father described himself and my mother to Crowley as “the poster children for this entire financial event”, by which he meant Americans who seemed to have done everything right on paper, but in doing so contributed to their own downfall. By the time he wrote to Crowley, my father was working again, but it had taken him two years to find another job, which paid him much less money. After his run of financial calamity, he knew better than to believe anything good would last. “We are in our 60s and I figure when we get to our mid-70s life will become difficult again,” he wrote.

      Crowley’s office wrote back. It was the first time in about two years that a person had responded to our correspondence with encouragement, or something like it. Someone who worked for his office in Washington helped to arrange a conference call with government liaisons from Citigroup to discuss a different payment plan. The monthly payments to Citi were then more than $800 a month, and we were trying to talk them into letting us pay the loan over a longer period, at a rate of about $400 a month. These terms were reasonable enough, but the response to this request was like an automated message brought to life: “We are precluded from a regulatory perspective from being able to do what you are asking,” each of the representatives said. What made these exchanges more ridiculous was the fact that Citibank was in the process of retreating from the student loan market by selling off my debt to Discover Financial, who would give us the same response. We were nothing to these companies but a number in a database. And they fully controlled our fates.

      I used to wonder if the people who worked for these lenders had families of their own, and if they would ever find themselves bankrupt, wondering where they were going to live. Most of all, I wondered what they would do if their own children had to take out loans to pay for college. After 10 years of living with the fallout of my own decisions about my education, I have come to think of my debt as like an alcoholic relative from whom I am estranged, but who shows up to ruin happy occasions. But when I first got out of school and the reality of how much money I owed finally struck me, the debt was more of a constant and explicit preoccupation, a matter of life and death.

      I had studied English because I wanted to be a writer. I never had an expectation of becoming rich. I didn’t care about money. My MA fed an intellectual curiosity that eventually led me to newspapers, and I don’t regret that my translation of The Dream of the Rood from Old English to contemporary vernacular was not a terribly marketable or even applicable skill. I understand now the extent to which I was among the most overeducated group of young adults in human history. Still, following completion of this degree, I enrolled for an evening class in French at New York’s Cooper Union, as that deferred my having to start paying off the debt, and the cost of the new class was cheaper than the monthly repayments I would have to make. Once I could no longer delay and the payments began, a question echoed through my head from the moment the day began, and often jolted me awake at night. I would look at the number on my paycheck and obsessively subtract my rent, the cost of a carton of eggs and a can of beans (my sustenance during the first lean year of this mess), and the price of a loan payment. The question was: What will you do when the money from the paycheck is gone?

      I never arrived at an answer to this question. At my lowest points, I began fantasising about dying, not because I was suicidal, but because death would have meant relief from having to come up with an answer. My life, I felt, had been assigned a monetary value – I knew what I was worth, and I couldn’t afford it, so all the better to cash out early. The debt was mind-controlling – how I would eat or pay my rent without defaulting was a constant refrain, and I had long since abandoned any hope of a future in which I might have a meaningful line of credit or a disposable income, or even simply own something – but it was also mind-numbingly banal. I spent a great deal of time filling out paperwork over and over again, or waiting on hold for extended periods in order to speak to a robotic voice that would reject my request. It didn’t matter what the request was or who I was asking. It was always rejected.

      And so it felt good to think about dying, in the way that it felt good to take a long nap in order to not be conscious for a while. These thoughts culminated in November 2010, when I met with my father one afternoon at a diner in Brooklyn to retrieve more paperwork. My hope for some forgiving demise had resulted in my being viciously sick for about 10 days, with what turned out to be strep throat. I refused to go to the doctor in the hope that my condition might worsen into a more serious infection that, even if it didn’t kill me, might force someone to at last lavish me with pity. I coughed up a not insignificant portion of yellowish fluid before my father and I entered the restaurant. We sat at a table, and I frowned at the forms he handed me. I started the conversation by asking, “Theoretically, if I were to, say, kill myself, what would happen to the debt?”

      “I would have to pay it myself,” my father said, in the same tone he would use a few minutes later to order eggs. He paused and then offered me a melancholy smile, which I sensed had caused him great strain. “Listen, it’s just debt,” he said. “No one is dying from this.”

      My father had suffered in the previous two years. In a matter of months, he had lost everything he had worked most of his adult life to achieve – first his career, then his home, then his dignity. He had become a 60-year-old man who had quite reluctantly shaved his greying, 40-year-old mustache in order to look younger, shuffling between failed job interviews where he was often told he had “too much experience”. He was ultimately forced out of the life he’d known, dragging with him, like some 21-first-century Pa Joad, a U-Haul trailer crammed with family possessions, including, at the insistence of my mother, large plastic tubs of my childhood action figures.

      Throughout this misery, my father had reacted with what I suddenly realised was stoicism, but which I had long mistaken for indifference. This misunderstanding was due in part to my mother, whom my father mercifully hadn’t lost, and who had suffered perhaps most of all. Not that it was a competition, but if it were, I think she would have taken some small amount of satisfaction in winning it. The loss of home and finances felt at least like a worthy opponent for cancer, and yet here was my father telling me that none of this was the end of the world. I felt a flood of sympathy for him. I was ashamed of my selfishness. The lump in my throat began to feel less infectious than lachrymal. “OK,” I said to him, and that was that. When I got home I scheduled an appointment with a doctor.

      Much of the dilemma about being in debt came down to numbers that I could only comprehend in the abstract. There was $38,840 at 2.25% interest, and a notice that in May 2016 the interest would increase to 2.5%. And a $25,000 loan at 7.5%, to which my family and I had contributed, over the course of three years, $12,531.12 and on which I now owed $25,933.66. More than what I started out with. I memorised – or, more often, didn’t – seemingly crucial details about my debt that turned out to be comically meaningless: a low-interest loan from Perkins was serviced by a company called ACS, which had rebranded to Conduent Education and sent out notices with their new logo and the message “Soon to be Conduent.” Citibank, referring to itself as “Citibank, N.A. (Citibank),” transferred the servicing of my loans to Firstmark, and I had to create an account with them. Student loan firm Sallie Mae’s lending arm span off into an independent company called Navient. In 2017, the Consumer Financial Protection Bureau sued Navient, alleging that it “systematically and illegally [failed] borrowers at every stage of repayment”.

      Navient released a public statement in reponse to that suit, which said: “There is no expectation that the servicer will act in the interest of the consumer.” When I received a notice from Navient in February 2017 that my monthly payments would be increasing, for reasons I did not comprehend, the email came with a note at the bottom saying: “We’re here to help: We’re happy to help you navigate your options, provide you with resources, and answer any questions you have as you repay your loans.” The company’s motto is, hilariously, “Solutions for your success”.
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      These announcements flooded my inbox with subject lines declaring “Important Information”, but none of them altered my fate. Sometimes the monthly payments would go up, sometimes my salary would go up, sometimes I made a cheque out to a different company. The only stable thing was the money I owed, which never seemed to get any lower. And so the cash would go out to the various lenders with the blind hope that it was right. On top of all that was a dreadful anticipation that any day now I might hear from the credit bureau and my life would somehow bottom out.

      In some twisted way, I wanted it to happen. My mother’s cancer went into remission, and both of my parents found, in their 60s, new careers in New York. I maintained steady employment in journalism since finishing school, and in 2016 I was hired as an editor at the New York Times. Was it possible we had become lucky? I had spent so much time wondering what life’s nadir looked like that I was now curious whether it had already come and gone.

      In the summer of 2017, my father, now nearing 70, had lost another job, so I finally removed him as a guarantor and refinanced my loans with one of the few companies that provides such a service, SoFi. My wife, who agreed to marry me last autumn, would help with the payments when she could. Sharing the burden of my debt with my spouse instead of my parents was a small, depressing victory, a milestone perhaps unique to members of my generation, one that must have carried the same kind of significance that purchasing a home and having a mortgage had to my parents.

      SoFi has not made my situation much more tenable. The main difference is that I now write one cheque instead of several, and I have an end date for when the debt, including the calculated interest – about $182,000 – will be paid off: 2032, when I’ll be 44, a number that feels only slightly less theoretical to me than 30 did when I was 17. What I have to pay each month is still, for the most part, more than I am able to afford, and it has kept me in a state of perpetual childishness. I rely on the help of people I love, and I live by each paycheck. I still harbour anxiety about the bad things that could befall me should the paycheck disappear.

      But the “Important Information” I receive has changed. SoFi is a Silicon Valley startup that bills itself as “a new kind of finance company”; its name is shorthand for Social Finance, Inc. In addition to loans, it offers membership outreach in the form of financial literacy workshops and free dinners. Their aim is to “empower our members” – a mission that was called into question by the resignation, in September 2017, of its CEO, Mike Cagney, who employees allege had engaged in serial workplace sexual harassment and who ran the office, according to a New York Times headline, like “a frat house.” The allegations, according to a report in the Times, include Cagney exchanging explicit text messages with employees, bragging about the size of his genitalia, and the company’s chief financial officer offering bonuses to female employees if they lost weight. In January, SoFi hired Anthony Noto, formerly of Twitter, as Cagney’s replacement.

      SoFi has also received criticism for its elitism, and for courting only wealthy, high-earning borrowers – to which I can only say this is a category with which I do not personally identify, especially after writing the check to SoFi each month. The news ahout Cagney came out not long after I refinanced my loans with the company – I became, I suppose, a SoFi’er, in the company’s parlance. Around the same time, I started receiving curious emails from them: “You’re Invited: 2 NYC Singles Events” or “Come Celebrate Pride with us!”

      “Dear NYC SoFi’er,” one of these emails read, “Grab a single friend and join us for a fun night at Rare View Rooftop Bar and Lounge in Murray Hill! You’ll mingle with some of our most interesting (and available!) members… ” The invitation cited a statistic that promised “86% of members at other SoFi Singles events said they met someone they want to see again”.

      I will reiterate that I am a 30-year-old married man with more than $100,000 of debt, who makes less each year than what he owes. Buying a pair of trousers is a major financial decision for me. I do not think myself eligible in any sense of the word, nor do I find my debt to be amusing merely on a conversational level.

      Still, I felt as if in 10 years, the debt hadn’t changed, but the world had, or at least the world’s view of it. This thing, this 21st-century blight that had been the source of great ruin and sadness for my family, was now so normal – so basic – that it had been co-opted by the wellness industry of Silicon Valley. My debt was now approachable, a way to meet people. It was, in other words, an investment in my future, which is why I had gone into debt in the first place. Would SoFi be this friendly if I lost my job and missed a monthly payment?

      Let’s say I was morbidly intrigued. The day after Valentine’s Day, I went to a Mexican restaurant in the financial district for a SoFi community dinner – this was not a singles event, but simply a free meal. There had been another of these dinners near my apartment the week before, but it had, to my surprise, quickly sold out. The restaurant was packed with an after-work crowd in business attire, and SoFi had rented out the back room, where a few dozen people had gathered, all wearing name tags and discussing financial woes. Sid, a software developer from Queens who had racked up credit card debt after college, told me that the debt was a unifying force at these gatherings. “When there’s a break in the conversation, someone can just say, ‘So, debt, huh?’ and things will get going again,” he said. “If we walked outside of this room,” he continued, gesturing to the suits by the bar, “everyone out there would have debt, too. It’s just a little more out in the open for us.”

      Despite the name tags, the dinner turned out to resemble something more like an AA meeting, an earnest session of group therapy. Everyone had their story about the problems caused by their student loans and how they were trying, one day at a time, to improve things, and no story was exceptional, including my own. Ian, an employee for Google who had recently successfully paid off his debt from a Columbia MBA programme, became something like my sponsor for the evening. He said he had a few “bone dry” years, when he lived on instant noodles. I told him I had a long way to go. “At least you’re doing something about it,” he said, sincerely.

      We sat down to dinner. Across from me was Mira, a defence attorney from Brooklyn, who attended law school at Stanford. Her payments amount to $2,300 a month, more than double my own. When I asked her why she came to this event, she glanced at me as if the answer should have been obvious: her payments are $2,300 a month. The table, myself included, looked on her with an odd reverence. She wore a business suit and had her hair pulled back, but I saw her as something like the sage and weathered biker of the group, talking in her wisdom about accepting the things you cannot change.

      After the food was served, a waiter came by with a stack of to-go boxes, which sat on the edge of the table untouched for a while as everyone cautiously eyed them. The group was reluctant at first, but then Ian said, “The chicken was actually pretty good,” as he scooped it into one of the boxes. Mira shrugged, took a fork, and said: “This is a little tacky, but I’d hate to waste free food,” and the rest of the table followed her lead. Maybe the next generation would do better, but I felt like we were broke and broken. No number of degrees or professional successes would put us back together again. For now, though, we knew where our next meal was coming from.


      https://www.theguardian.com/news/2018/aug/21/the-inescapable-weight-of-my-100000-student-debt?CMP=twt_gu

    • Étudiants, l’avenir à crédit

      Sous l’effet de la compétition internationale, les universités se transforment en de gigantesques entreprises. Une enquête aussi éclairante qu’inquiétante sur un phénomène émergent en Europe.

      Compétitivité, marketing ou retour sur investissement sont des termes qui circulent désormais dans les couloirs feutrés des grandes universités. De Shanghai à New York en passant par Paris et Berlin, la transmission des connaissances devient une marchandise, dans le sillage de « l’économie du savoir », une doctrine érigée à la fin des années 1990 par les instances financières internationales – OCDE et Banque mondiale en tête. L’enseignement supérieur, reconnu comme un moteur de productivité et de croissance économique, doit se mettre au service du développement des pays. Victimes de ce nouveau système, les étudiants sont contraints d’investir pour apprendre. Ils s’acquittent de frais d’inscription de plus en plus élevés, et s’appauvrissent avant même d’entrer dans la vie active. Aux États-Unis, la dette étudiante a dépassé le coût du logement et de la santé, menaçant l’économie nationale. Les jeunes Européens suivront-ils la même voie ? Si certains pays d’Europe du Nord résistent à cette commercialisation du savoir, considérant l’éducation comme un acquis social, d’autres s’inspirent de plus en plus du modèle anglo-saxon. En France, les établissements les plus prestigieux, comme Sciences-Po et Paris-Dauphine, se sont déjà engagés sur le chemin du payant.

      À bout de souffle
      Étayé par des chiffres effarants, ce documentaire fouillé dresse un état des lieux de la mutation des universités du monde entier. Des États-Unis jusqu’à la Chine, nouvel eldorado de l’enseignement supérieur mondial, le réalisateur pointe les dérives de la marchandisation du savoir en partant à la rencontre d’étudiants étouffés par leurs crédits et terrifiés par l’avenir.

      https://www.youtube.com/watch?v=VN2QOnp3aXk


      #vidéo #documentaire #film

  • Après l’Occident
    http://www.laviedesidees.fr/Apres-l-Occident.html

    Pour Achille Mbembe, la #démocratie libérale se nourrit des ennemis qu’elle se fabrique depuis l’ère des empires coloniaux et de l’esclavage transatlantique. En oubliant le rôle des dominés dans la construction des idéaux démocratiques, l’histoire de la colonialité qu’il esquisse donne paradoxalement la part bien belle à l’Occident.

    Livres & études

    / #études_postcoloniales, #universalisme, démocratie, #libéralisme

    #Livres_&_études

  • ‪Les étudiants de pays arabes formés en Union soviétique pendant la Guerre froide (1956-1991)‪ - Cairn.info
    http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REMI_322_0013&WT.mc_id=REMI_322

    Les étudiants de pays arabes formés en Union soviétique pendant la Guerre froide (1956-1991)‪
    par Constantin Katsakioris

    Chercheur postdoctorant, Bayreuth Academy of Advanced African Studies, Hugo-Rüdel-Str. 10, 95445 Bayreuth, Allemagne ; konstantinos.katsakioris@uni-bayreuth.de

    #monde_arabe #monde_communiste #urss #ex-urss #connaissance #savoir #moscou #rasha_salti