• Comment la filière maraîchère bretonne a recours à des travailleurs africains souvent sans papiers, et sous-payés

    Les migrants venus d’Afrique, souvent sans titre de_séjour, sont devenus un rouage essentiel de la #filière maraîchère bretonne. Dans les environs de #Lannion, aucun des producteurs qui les emploient n’a accepté de répondre aux questions d’"Envoyé spécial", mais une inspectrice du travail a souhaité dénoncer l’hypocrisie qui règne, selon elle, dans le secteur.

    En Bretagne, de juillet à octobre, c’est la récolte des célèbres #cocos_de_Paimpol. Comme les #étudiants et les #retraités français n’y suffisent plus, les maraîchers ont de plus en plus souvent recours à des #travailleurs_étrangers. Dans ce champ près de Lannion où s’est rendue une équipe d’"Envoyé spécial", assis sur une chaise sept heures par jour à ramasser les haricots, des Maliens, Camerounais, Guinéens... tous les travailleurs sont africains.

    « Les Africains, eux, ils ne connaissent pas de sot métier. Vous, les Français, vous avez honte peut-être de travailler dans les cocos, mais nous, on ne choisit pas. » (Un travailleur agricole africain, employé dans un champ de haricots en Bretagne)

    Ils affirment être déclarés par le propriétaire du champ qui les emploie, mais aucun ne semble avoir de papiers français. Seraient-ils employés illégalement ?

    Toute la filière maraîchère bretonne a recours à ces travailleurs africains, afghans ou syriens, devenus des « #saisonniers_permanents ». Aucun producteur local ne veut le reconnaître ouvertement, et tous ceux que les journalistes ont contactés ont refusé de répondre à leurs questions. La coopérative locale a même prévenu certains maraîchers, par SMS, de la présence d’une équipe d’"Envoyé spécial" cherchant à « récupérer des informations concernant la #main-d'œuvre_étrangère », avec ce conseil : « Soyez vigilants et renvoyez vers la coopérative ». Laquelle a elle aussi décliné les demandes d’interview...

    Seule une inspectrice du travail a accepté de s’exprimer, sous couvert d’anonymat. Elle veut dénoncer l’#hypocrisie qui règne, selon elle, dans le secteur : « Tout le monde ferme les yeux. Il n’y a pas que les services de l’Etat, c’est les agriculteurs, c’est tout le monde. »

    « Il n’y a pas de #main-d’œuvre française qui veut faire ce travail, parce que ce n’est pas rémunérateur. » (Une inspectrice du travail, qui témoigne anonymement dans « Envoyé spécial »)

    L’inspectrice ne nie pas que les agriculteurs déclarent leurs salariés, mais sans avoir les moyens de vérifier leur identité. Ce qui n’est pas facile, précise-t-elle, car ces travailleurs étrangers « ne sont pas forcément sans titre, mais ils ont des ’alias’ ... » (ils utilisent par exemple la carte d’identité d’un proche).

    Des travailleurs maintenus dans la #précarité

    D’après elle, beaucoup de producteurs ont intérêt à maintenir dans la précarité ces travailleurs étrangers, souvent sous-payés, voire exploités. « Comment voulez-vous revendiquer dans ces conditions-là ? » demande-t-elle. Si on lui donne 500 euros au lieu des 1 200 euros dus (l’#ouvrier_de_cueillette est censé percevoir l’équivalent du smic, voire davantage, selon le poids des denrées récoltées), « il est obligé d’accepter. A qui il va aller se plaindre ? On va lui dire ’Mais c’est même pas vous, Monsieur, c’est votre alias !’ C’est un no man’s land. »

    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/video-tout-le-monde-ferme-les-yeux-comment-la-filiere-maraichere-breton

    #maraîchage #Bretagne #sans-papiers #France #travail #conditions_de_travail #exploitation #salaire #migrations #agriculture

    ping @karine4

  • Privés de visas, les étudiants sahéliens victimes collatérales des tensions entre la France et les régimes putschistes
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/05/prives-de-visas-les-etudiants-saheliens-victimes-collaterales-des-tensions-e

    Privés de visas, les étudiants sahéliens victimes collatérales des tensions entre la France et les régimes putschistes
    Malgré une inscription dans une université française, de nombreux Burkinabés, Maliens et Nigériens ont dû renoncer. Paris se défend de toute une mesure de rétorsion.
    Par Coumba Kane
    « Pour nous, cette année, c’est fini la France », souffle Fodé*. Admis à l’université d’Angers en licence économie et gestion, le jeune Burkinabé n’ira pas étudier dans l’Hexagone. Jusqu’au 30 septembre, date butoir pour rejoindre la faculté angevine, Fodé a espéré partir. Mais, à l’instar de centaines d’autres étudiants du Burkina Faso, mais aussi du Niger et du Mali, également inscrits dans des établissements français, il n’a pas pu déposer sa demande de visa. Depuis cet été, les services consulaires français sont fermés dans ces pays dirigés par des juntes, « pour des raisons de sécurité », justifie-t-on au ministère des affaires étrangères.
    La mesure a été annoncée en septembre en pleine crise diplomatique entre la France et le Niger. Après la prise de pouvoir par les militaires fin juillet, Paris a refusé de reconnaître les nouvelles autorités, qui maintiennent toujours le président Mohamed Bazoum captif. Les tensions ont abouti au départ précipité des troupes françaises et de l’ambassadeur de France.
    Pris au piège de ces dissensions politiques, les étudiants des Etats concernés oscillent entre désespoir et incompréhension. La sélection est si rude que Fodé pensait avoir fait « le plus dur » en réussissant à obtenir une admission via Campus France, l’agence française de promotion à l’étranger de l’enseignement supérieur français et de l’accueil des étudiants étrangers en France. (...)
    Côté français, on confirme le statu quo tout en se défendant d’avoir pris une mesure de rétorsion contre des régimes militaires qui affichent leur hostilité à la France. « Il ne faut pas inverser les responsabilités, ce sont les juntes qui portent atteinte à nos relations. Nous souhaitons préserver les liens avec les forces vives de ces sociétés, notamment les étudiants », réagit-on au Quai d’Orsay. Le ministère affirme ne pas avoir « de visibilité sur la suite », mais assure réévaluer « les conditions sécuritaires dans ces pays, de façon à ajuster au mieux la mesure ». Signe d’une légère accalmie, les services de Campus France ont rouvert le 1er octobre au Mali et au Burkina Faso. Les étudiants de ces pays peuvent à nouveau tenter une admission en France pour la prochaine année universitaire… sans garantie d’obtenir un visa. Reste à savoir si ceux qui avaient déjà été admis, devront reprendre la fastidieuse procédure à zéro. « Nous n’avons pas d’information sur ce point », répond-on à Campus France.
    Au Niger, où la plateforme demeure fermée « pour des raisons de sécurité », l’horizon apparaît plus incertain. Chaque fois qu’il passe devant le consulat français à Niamey, Houzaifa Hamma Issaka a le « cœur qui se serre ». L’étudiant nigérien titulaire d’une licence en droit avait obtenu une inscription à l’université de Nice. Il se préparait à déposer sa demande de visa quand le coup d’Etat s’est produit. « Mes démarches administratives m’ont coûté 150 000 francs CFA (228 euros), soit cinq fois le salaire moyen. Rien ne m’a été remboursé et je me retrouve sans perspectives d’études », se désole l’étudiant qui visait un master en droits humains.
    Comme lui, près d’une centaine de Nigériens admis dans des établissements publics et privés français a perdu une année universitaire. Désemparés, certains ont tenté, en vain, de déposer leur demande de visa au Bénin voisin. « J’ai fait 1 000 km pour tenter ma chance. Mais l’agent a refusé, car je n’ai pas de certificat de résidence. Pourquoi ne pas numériser les demandes ? », s’interroge Ibrahim Maiga. « L’option dématérialisée pour le dépôt d’un visa n’est pas possible ni au Sahel ni ailleurs, répond le ministère des affaires étrangères qui argue d’une procédure immuable. Lors du dépôt du dossier, les données biométriques des demandeurs sont prises, le passeport récupéré afin qu’on y accole une vignette. »Certains étudiants sahéliens, bénéficiaires d’une bourse française, ont néanmoins eu plus de chance. Visés par la mise à l’arrêt de la mobilité internationale fin août suite à la « suspension de l’aide au développement », ils avaient appris quelques jours avant leur départ pour la France l’annulation de leur séjour de recherche. Puis, début octobre, la mesure, dénoncée dans les milieux académiques, avait été levée pour leur permettre de se rendre en France.Koffi, étudiant en géographie à l’université de Ouagadougou, était attendu le 1er septembre à Paris-1 La Sorbonne. Mais deux jours avant, il a reçu un mail lapidaire. « En quelques lignes, on m’a expliqué que mon séjour d’études était annulé. Pourtant j’avais un visa, un logement. Ça a été un choc. » Le 1er novembre, il a finalement pu s’envoler pour Paris avec son visa initial de six mois. « Je vais pouvoir étudier jusqu’à fin janvier. Je suis bien loti car certains boursiers ont perdu beaucoup de temps avec ces restrictions. » En effet, malgré le déblocage de la situation, les durées de visa n’ont pas été allongées.
    Doctorant en géographie et titulaire d’une bourse octroyée par l’ambassade de France, Hamidou Zougouri bénéficiait d’un visa courant de septembre à décembre. Mais il n’a pu se rendre à Paris que début octobre. « J’ai perdu un mois de recherche » explique-t-il par téléphone, à peine rentré de France. « J’ai tout de même travaillé au mieux grâce à l’investissement de mon directeur de thèse », se réjouit l’étudiant rattaché au CNRS. « Mais il aurait fallu nous informer de cette décision des semaines à l’avance pour qu’on s’organise. On a eu l’impression que la France nous abandonnait en plein vol. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#niger#mali#burkina#sahel#etudiant#visas#politiquemigratoire#crise

  • (Vidéo) “Les #étudiants ont une revanche à prendre sur Macron” – Entretien avec Erell
    https://www.frustrationmagazine.fr/erell-etudiants

    Erell est étudiante en sociologie et économie, militante au Poing Levé et à Révolution Permanente, elle est une des figures du mouvement étudiant. Dans le cadre de l’invitation de l’équipe de Frustration Magazine à l’université d’Eté de Révolution Permanente, nous avons parlé avec elle du Poing Levé, des actions que le mouvement mène, de pourquoi […]

    #Entretiens #Vidéos

  • Émigration clandestine : Plus d’une dizaine d’étudiants et bacheliers en langue arabe engloutis par la mer
    https://www.dakaractu.com/Emigration-clandestine-Plus-d-une-dizaine-d-etudiants-et-bacheliers-en-la

    Émigration clandestine : Plus d’une dizaine d’étudiants et bacheliers en langue arabe engloutis par la mer
    Face à la presse ce week-end, le Mouvement des arabophones du Sénégal (Mas) en prélude aux travaux préparatoires de leur congrès prévu les 29 et 30 décembre 2023, a fait de fracassantes révélations. En effet, Souleymane Gadiaga, le président du mouvement d’informer que plus d’une dizaine de bacheliers et étudiants en langue Arabe sont restés dans l’Océan.
    D’après ses propos, le bilan pourrait s’alourdir au terme des investigations qui sont menées par le Mas. Mouhamadou Mbacké Diouf, professeur d’Arabe à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, venu participer aux travaux, de renchérir que ces étudiants et bacheliers en langue Arabe qui sont morts dans le naufrage des pirogues, tentaient de rejoindre l’Europe pour échapper à la stigmatisation et à la marginalisation, dont les diplômés en langue Arabe sont victimes. « Au Sénégal, on pense que le diplômé en langue Arabe n’est bon que pour enseigner ou diriger les prières à la mosquée. Cette vision est fausse, car ils ont les compétences pour travailler dans toutes les structures au même titre que les diplômés en langue française », a-t-il dénoncé. « Un drame qui pouvait être évité, si au même titre que leurs collègues diplômés en Français, l’accès aux projets dans l’agriculture et aux financements octroyés par la Der, la 3Fpt... leur était ouvert, sans compter les niches d’emplois que constitue la finance islamique », finit-il de fustiger.
    En réalité, chaque année, le Sénégal enregistre plus de trois mille (3.000) nouveaux bacheliers en langue Arabe, tous orientés à l’Université Cheikh Anta Diop ou dans les trois départements de Langues étrangères appliquées (Lea) répartis entre Saint-Louis, Ziguinchor et Thiès. Pour ralentir ce rush, des étudiants et bacheliers en langue Arabe se sont tournés vers l’émigration clandestine.
    Fort de ce constat, le mouvement des arabophones estime que l’ouverture de Départements en langue Arabe doit être élargie à toutes les Universités publiques du Sénégal, en plus d’une ouverture de l’Université virtuelle Cheikh Hamidou Kane aux arabophones, à défaut de créer une Université Arabo-islamique. « C’était d’ailleurs une promesse de campagne du candidat Macky Sall avant qu’il n’accède à la magistrature suprême », a rappelé Imam Hassan Seck, professeur d’Arabe au Lycée Diamniadio et porte-parole du Mas. Ce dernier invite également le Président Macky Sall à rendre pérennes les quatorze mesures adoptées par l’État du Sénégal dans le cadre du vaste programme de modernisation des Daara.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#migrationirreguliere#daarabophone#etudiant#bachelier#sante#mortalite

  • (Guide) Accompagner les étudiantes et les étudiants étrangers avec ou sans papiers

    Co-édition : CGT Ferc Sup / Fage / Ferc CGT / FSU / Gisti / LDH / RESF / Resome / RUSF / Snesup-FSU / Snasub-FSU / Solidaires Étudiant·e·s / Sud Éducation / UEE / Unef / Union Syndicale Solidaires

    L’accueil des étudiantes et étudiants étrangers à l’université ne se limite pas aux étudiant·es Erasmus ou à celles et ceux passés par Campus France. Il doit également prendre en compte les adultes, plus ou moins jeunes, qui souhaitent commencer ou reprendre des études en France, après des périodes d’exil, ou des années de formation ou de travail en France sous divers statuts administratifs.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/17/guide-accompagner-les-etudiantes-et-les-etudia

    #migration #etudiant·e

  • Étude supérieure : Plus de 5300 étudiants sénégalais s’envolent pour la France en 2023
    https://www.seneweb.com/news/Education/etude-superieure-plus-de-5300-etudiants-_n_425390.html

    Étude supérieure : Plus de 5300 étudiants sénégalais s’envolent pour la France en 2023
    Par : Moustapha TOUMBOU - Seneweb.com | 11 novembre, 2023 à
    L’ambassade de France au Sénégal a révélé via un tweet, que l’année 2023 a été marquée par la réussite de plus de 5300 étudiants sénégalais qui ont concrétisé leurs études en France. Ces chiffres, selon le corps diplomatique français, témoignent de l’étroitesse des liens éducatifs entre la France et le Sénégal.Au total, plus de 15 000 étudiants sénégalais sont actuellement inscrits dans l’enseignement supérieur français, plaçant le Sénégal en tête dans la région Afrique subsaharienne en France et figurant parmi les cinq premiers au niveau mondial. L’ambassade ajoute que cette statistique représente une augmentation de 62% au cours des cinq dernières années, surpassant largement la moyenne de 40% en Afrique subsaharienne et 21% dans le monde.

    #Covid-19#migrant#migration#france#senegal#etudiant#emigration#migrationqualifiee

  • Projet de loi « immigration » : les concessions de Darmanin à la droite
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/08/projet-de-loi-immigration-les-concessions-de-darmanin-a-la-droite_6198925_82

    Projet de loi « immigration » : les concessions de Darmanin à la droite
    La suppression de l’aide médicale d’Etat, au profit d’une aide médicale d’urgence pour les sans-papiers, a été adoptée au Sénat, mardi, par la droite et les centristes, sans que le gouvernement s’y oppose formellement.
    Par Mariama Darame et Julia Pascual
    Publié aujourd’hui à 08h22, modifié à 09h45
    L’examen du projet de loi sur l’immigration, entamé lundi 6 novembre, a tout du terrain glissant pour le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui doit entretenir le soutien de la droite sans s’aliéner celui de sa majorité relative à l’Assemblée nationale pour faire voter sa loi.Ainsi, au deuxième jour des débats sénatoriaux, mardi, sur cette trentième réforme de l’immigration et de l’intégration en quarante ans, le locataire de la place Beauvau n’a pu faire obstacle à une des revendications phares portées par la majorité sénatoriale de droite et du centre : la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), une couverture maladie réservée aux sans-papiers, au profit de la création d’une aide médicale d’urgence (AMU). Cette mesure a été adoptée à 200 voix contre 136, opposant frontalement la droite et la gauche du Sénat.
    Déjà réformée en 2019, l’AME permet de couvrir les frais médicaux et hospitaliers des étrangers en situation irrégulière présents en France depuis au moins trois mois. Ce dispositif de santé publique a concerné, en 2022, un peu plus de 400 000 bénéficiaires pour un coût total d’1,2 milliard d’euros, soit 0,5 % de la dépense totale de l’Assurance maladie.La droite sénatoriale, qui voit dans l’AME « un appel d’air migratoire », l’a remplacée par une AMU, circonscrite à la prise en charge « des maladies graves et des douleurs aiguës », ainsi qu’aux soins de suivis de grossesse, aux vaccinations et aux examens de médecine préventive.
    « Mélanger les débats sur l’AME et le contrôle de l’immigration est un non-sens », a argué la ministre chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, présente sur les bancs du Sénat à cette occasion. Dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg, elle s’est faite le porte-voix du « gouvernement, très attaché au maintien de l’AME ».Or, pour ne pas froisser les sénateurs Les Républicains (LR), qui mettent dans la balance un certain nombre de leurs marqueurs en échange d’un soutien au texte du gouvernement, Mme Firmin Le Bodo a finalement émis un « avis de sagesse » (ni favorable, ni défavorable) sur la suppression de l’AME, refusant de s’opposer formellement à la proposition de la droite, dénoncée par la gauche et par le groupe macroniste au Sénat comme « l’article de la honte » ou reprenant « les lubies de la droite et de l’extrême droite ». « Cet avis de sagesse est absolument incompréhensible et vous auriez dû avoir une position très claire, très ferme, s’est agacé le président du groupe écologiste au Sénat, Guillaume Gontard. Le message que vous envoyez à notre République, à nos concitoyens est terrible. Vous avez laissé passer tout ce discours sur ce fantasme de l’appel d’air migratoire. Ce vote n’est pas anodin, vous avez une véritable responsabilité. Et vous vous laissez entraîner par cette dérive ultra-droitière des Républicains. »Ces signaux contradictoires émis par le gouvernement ont également été épinglés à droite. « Vous avez votre avis, madame la ministre. J’ai cru comprendre que le ministre de l’intérieur avait un avis personnel différent », a ironisé le président du groupe LR, Bruno Retailleau, rappelant la position de Gérald Darmanin qui s’est dit, dans Le Parisien du 7 octobre, « favorable à titre personnel » à la transformation de l’AME en AMU, un bon compromis, selon lui, « entre fermeté et humanité ».
    Depuis que cette restriction du panier de soins réservés aux sans-papiers a été adoptée en mars par la commission des lois du Sénat, le camp présidentiel étale ses divisions entre les partisans et les opposants à la disparition de l’AME, jusqu’au sein du groupe Renaissance à l’Assemblée. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, puis le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, ont publiquement exprimé leur désaccord avec la position de leur homologue de l’intérieur. (...)
    Lundi matin sur France Inter, la première ministre, Elisabeth Borne, avait tenté une nouvelle fois de mettre fin à la confusion qui règne au sein de son gouvernement : « Je ne suis pas favorable à une suppression de l’AME. (…) Il faut absolument que dans notre pays on maintienne un système qui permet de soigner les personnes qui en ont besoin et qui permet de nous protéger aussi en termes de santé publique. » Gérald Darmanin, lui, fait peu cas de la solidarité gouvernementale et déploie sa tactique pour sécuriser les voix de la droite. « Borne a chargé Darmanin de faire adopter le texte. S’ils veulent changer le ministre de l’intérieur ou s’ils veulent envoyer quelqu’un d’autre au banc pour dire l’inverse, qu’ils le fassent », estimait-on place Beauvau, il y a quelques semaines.
    Pour tenter d’échapper au piège politique qui s’est refermé sur son gouvernement, Elisabeth Borne a missionné l’ancien ministre socialiste de la santé, Claude Evin, et le spécialiste des questions migratoires à droite, Patrick Stefanini, pour expertiser l’ensemble du dispositif. Déjà en 2019, un rapport de l’inspection générale des affaires sociales et de l’inspection générale des finances expliquait pourtant qu’une « réduction du panier de soins de l’AME paraît peu pertinente, y compris dans une perspective de diminution de la dépense publique ». En séance, mardi soir, la ministre des professionnels de la santé a renvoyé tout arbitrage sur la redéfinition de l’AME au rapport Evin-Stefanini, dont les conclusions sont attendues pour début décembre, avant l’examen du texte par les députés. « Si des mesures [du rapport] relèvent du législatif, elles seront peut-être mises dans le débat à l’Assemblée nationale », a précisé Mme Firmin Le Bodo.Face à cette victoire idéologique de la droite sur l’AME, les élus macronistes préfèrent relativiser quant à l’effectivité de sa suppression qui, selon eux, à l’instar d’autres mesures votées par la droite, ne résistera pas à une censure du Conseil constitutionnel. « Les quotas, la restriction des titres pour les étrangers malades et les étudiants, celle du regroupement familial et maintenant la création de l’AMU… C’est un peu le musée des horreurs, glose Sacha Houlié, le président Renaissance de la commission des lois à l’Assemblée, mais ce sont des cavaliers législatifs car ils n’ont pas de lien direct ou indirect avec le texte. » Dans la soirée de mardi, les sénateurs LR ont voté le rétablissement du délit de séjour irrégulier, un autre marqueur cher à la droite.
    A travers les différentes étapes de la navette parlementaire, les élus du camp présidentiel espèrent toujours pouvoir rétablir un texte conforme à leur vœu d’« équilibre ». Des arguments qui ne désarment pas les élus LR, bien décidés à faire adopter leur propre texte sur le dos du gouvernement. « Nous sommes conscients que le parcours parlementaire est un match en plusieurs manches. Si le texte est affaibli à l’Assemblée, nous ne voterons pas le texte et nous ferons capoter la commission mixte paritaire », prévient d’ores et déjà le chef de file de la droite sénatoriale, Bruno Retailleau.

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#loiimmigration#AME#quota#etudiant#etranger#santepublique#sante#systemesante#regroupementfamilial

  • Immigration : au Sénat, la droite se rallie à un compromis sur la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/08/immigration-au-senat-la-droite-se-rallie-a-un-compromis-sur-la-regularisatio

    Immigration : au Sénat, la droite se rallie à un compromis sur la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension
    Par Mariama Darame et Julia Pascual
    Un accord a finalement été trouvé. Alors que le projet de loi « immigration » est examiné par le Sénat depuis lundi 6 novembre, la majorité sénatoriale – composée de la droite et du centre – est parvenue à s’entendre, mardi, sur une position commune autour de l’article 3, laissant augurer un vote global du texte à l’issue des débats, le 14 novembre. L’article 3 du projet de loi prévoit de simplifier la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs qui peinent à recruter. Depuis sa présentation par le gouvernement, en novembre 2022, il est farouchement combattu par Les Républicains (LR) qui l’assimilent à une « prime à la fraude » et à un « appel d’air » en faveur de l’immigration irrégulière.
    Erigé en ligne rouge, véritable totem politique, l’article 3 est devenu le symbole d’un gouvernement en mal de majorité parlementaire et un levier utilisé par LR pour obtenir de nombreuses concessions sur le durcissement du texte de loi. Mais le jusqu’au-boutisme de la droite a failli se retourner contre elle en menaçant de faire voler en éclats la majorité, tandis que les sénateurs centristes plaidaient pour l’adoption d’une mesure législative sur la régularisation.
    Mardi 7 novembre, les deux groupes sont donc finalement parvenus à sceller un accord autour de la suppression de l’article 3 et d’une écriture nouvelle qui devait permettre à la mesure d’être votée au Sénat, dans une version moins-disante, et au texte de loi de poursuivre son chemin jusqu’à l’Assemblée nationale.
    Les sénateurs ont conçu un nouvel article qui ne prévoit pas, comme initialement, une régularisation de plein droit, mais laisse aux préfets leur entier pouvoir discrétionnaire. (...) En ce sens, la version voulue par la majorité sénatoriale ne fait qu’amender le système actuel de régularisation, qui confie aux préfets le pouvoir de délivrer ou non un titre de séjour à un travailleur sans papiers en s’appuyant sur quelques critères indiqués dans une circulaire ministérielle de 2012 (et qui exige, par exemple, une présence d’au moins trois ans en France, vingt-quatre fiches de paie et une demande d’autorisation de travail remplie par l’employeur). Sous ce régime instauré par la gauche il y a plus de dix ans, quelque 7 000 salariés sans papiers sont régularisés chaque année. Le nouvel article tel que rédigé par la majorité sénatoriale prévoit que les préfets puissent délivrer un titre de séjour aux travailleurs sans papiers dans les secteurs en tension, à condition que ceux-ci soient présents en France depuis trois ans et qu’ils fournissent douze fiches de paie. Ils seraient désormais dispensés de fournir l’autorisation de leur employeur. Le dispositif s’achèverait en 2026. LR a, en outre, obtenu que les préfets aient « l’obligation de vérifier, non seulement la réalité et la nature des activités professionnelles de l’étranger, mais aussi son insertion sociale et familiale, son respect de l’ordre public, son intégration à la société française, son adhésion au mode de vie et aux valeurs de la communauté nationale, et son absence de condamnation pénale », détaille Bruno Retailleau. La majorité sénatoriale s’est aussi mise d’accord sur une suppression de l’article 4 du projet de loi qui autorisait certains demandeurs d’asile à travailler. « Il s’agit d’une véritable reprise en main de notre politique migratoire », a appuyé Bruno Retailleau, se félicitant par ailleurs du durcissement du texte par le Sénat, qui a tour à tour voté, mardi 7 novembre, la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), le rétablissement du délit de séjour irrégulier ou encore la restriction des conditions d’obtention d’un titre de séjour étudiant.
    « C’est un accord tout à fait satisfaisant, a estimé pour sa part Philippe Bonnecarrère, corapporteur centriste du texte de loi au Sénat. La rationalité conduisait à un accord. On ne peut pas dire que le Sénat est le point d’équilibre institutionnel et qu’on veut un texte plus ferme et ne pas le voter. » Sur le réseau social X (anciennement Twitter), Gérald Darmanin s’est exprimé, mardi soir : « Nous nous félicitons qu’un accord ait été trouvé par la majorité sénatoriale sur les métiers en tension. Ce texte ferme et juste est utile à la France. » Le ministre de l’intérieur poussait depuis plusieurs semaines déjà pour un compromis autour d’une disposition réglementaire de régularisation plutôt que de plein droit.

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#regularisation#AME#metierentension#etudiant#titredesejour#travailleursanspapier#loiimmigration

  • #guide Gisti : “Accompagner les étudiantes et les #étudiants_étrangers avec ou sans papiers”
    https://academia.hypotheses.org/53136

    Les notes pratiques du Gisti, édition octobre 2023 L’accueil des étudiantes et étudiants étrangers à l’université ne se limite pas aux étudiant·es Erasmus ou à celles et ceux passés par Campus France. Il doit également prendre en compte les adultes, … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #En_partage #Enseignement #Pratiques_pédagogiques #étudiantes_étrangères

  • Paris 2024 : les étudiants dont le logement est réquisitionné pour les JO recevront 100 euros et deux places pour des épreuves olympiques
    https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/paris-2024/paris-2024-les-etudiants-dont-le-logement-est-requisitionne-pour-les-jo

    Un geste pour calmer la polémique. Les étudiants qui se verront réquisitionner leur logement Crous durant les Jeux olympiques de Paris recevront une indemnité de « 100 euros » et « deux places » offertes pour assister à des « épreuves olympiques », a annoncé la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, jeudi 26 octobre, dans une interview publiée jeudi dans Le Parisien.

  • L’immigration vers les pays de l’OCDE a atteint « des niveaux sans précédents » en 2022
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/23/immigration-des-niveaux-record-dans-l-ocde-en-2022_6196150_3210.html

    L’immigration vers les pays de l’OCDE a atteint « des niveaux sans précédents » en 2022
    Quelque 6,1 millions d’immigrés permanents supplémentaires ont été accueillis. De nombreux gouvernements ont adopté des politiques favorables aux travailleurs étrangers.Par Julia Pascual
    Une situation historique, des flux inédits. En 2022, l’immigration dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a atteint « des niveaux sans précédent », rappelle l’institution dans un rapport rendu public lundi 23 octobre. Ce phénomène s’explique surtout par l’augmentation de l’immigration pour motif humanitaire et professionnel et, dans certains pays, par des effets de rattrapage de l’immigration familiale post-Covid 19. « Sans compter les Ukrainiens, qui ont représenté 7 millions de réfugiés, nous atteignons 6,1 millions d’immigrés permanents en plus en 2022 », détaille Jean-Christophe Dumont, expert des migrations internationales à l’OCDE, soit une hausse de 26 % sur un an.
    Ces volumes sont à rapporter à la population de l’OCDE, évaluée à 1,26 milliard de personnes. « Les chiffres préliminaires pour 2023 laissent entrevoir une nouvelle hausse », anticipe l’organisation. L’Inde et la Chine sont les premières nationalités des nouveaux arrivants. Et les premiers pays de destination sont, dans l’ordre, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne. La France arrive au sixième rang avec plus de 300 000 nouvelles entrées, devant l’Italie (+ 272 000 entrées) et derrière le Canada (+ 437 000 entrées).
    Si l’immigration familiale continue de constituer la première catégorie d’immigrés nouveaux dans les pays concernés, avec 41 % des arrivées, sa part est assez stable dans le temps, la hausse des flux étant portée par d’autres facteurs de mobilité.Ainsi, le nombre de nouveaux réfugiés est passé de 425 000 en 2021 à près de 625 000 en 2022. Cette dynamique n’est pas en voie de se tarir si l’on considère l’augmentation de la demande d’asile : plus de 2 millions de nouvelles demandes ont été enregistrées dans les pays de la zone en 2022, bien au-delà des 1,7 million de demandes comptabilisées en 2015 et en 2016.
    Les pays d’origine des demandeurs d’asile sont le Venezuela (221 000), Cuba (180 000), l’Afghanistan (170 000) et le Nicaragua (165 000). « Cette hausse s’explique en grande partie par l’explosion des demandes aux Etats-Unis, qui se sont élevées à 730 000 », explique le rapport. L’Allemagne arrive en deuxième position avec près de 220 000 demandes d’asile en 2022, un chiffre toutefois inférieur à ceux de 2015 et de 2016. La France, elle, a enregistré près de 140 000 demandes en 2022.
    L’immigration permanente pour motif professionnel connaît elle aussi une dynamique importante, portée par les pénuries de main-d’œuvre. Elle représente 21 % des nouveaux immigrés en 2022, contre 16 % seulement en 2019, avant la pandémie de Covid-19. Les hausses dans certains pays sont « spectaculaires », remarque le rapport. Au Royaume-Uni, l’immigration de travail a doublé en un an, elle a crû de 59 % en Allemagne, de 39 % aux Etats-Unis ou encore de 26 % en France.
    Ces dynamiques sont portées par les gouvernements. La plupart des pays de l’OCDE ont placé l’immigration de travail « au premier plan des préoccupations politiques », relève le rapport. Les auteurs citent la réforme en Espagne de la loi générale sur l’immigration, la modification en Allemagne de la loi pour l’immigration des travailleurs qualifiés ou des réflexions en cours en Australie pour attirer davantage de travailleurs qualifiés.
    En dehors de l’immigration dite permanente, les flux temporaires augmentent eux aussi de façon historique. Les migrations temporaires de travail vers l’OCDE ont représenté 2,4 millions de permis délivrés, parmi lesquels 650 000 saisonniers recrutés en 2022, en premier lieu aux Etats-Unis, et principalement pour les activités agricoles. « Ces hausses sont une combinaison d’un effet de rattrapage post-Covid avec un effet conjoncturel des programmes économiques qui ont soutenu la demande », analyse M. Dumont.
    De même, l’immigration étudiante connaît une embellie notable avec 42 % d’augmentation des arrivées. En 2022, environ 1,9 million d’étudiants sont arrivés dans le cadre d’une mobilité internationale, hors mobilité intra-européenne. « Pour la quatrième année de suite, le Royaume-Uni arrive en tête des pays d’accueil des nouveaux étudiants internationaux, devant les Etats-Unis, observe l’OCDE. Viennent ensuite le Canada, l’Australie et le Japon. »
    « Ces chiffres nous montrent que l’immigration n’est pas hors de contrôle, insiste M. Dumont. La majorité de l’immigration est régulée. C’est aussi la preuve que l’économie arrive à absorber ces flux historiques, même s’il y a des tensions, notamment sur le marché du logement. » En outre, M. Dumont insiste sur le fait que l’augmentation de l’immigration « ne se fait pas au détriment des conditions d’insertion sur le marché du travail de l’ensemble des immigrés ». Leur taux d’emploi atteint même un niveau record en 2022 avec 71 % des immigrés présents dans l’OCDE qui occupent un emploi, contre 68,7 % en 2021. En France, ce taux frôle 62 %, en augmentation mais toujours en dessous de la moyenne des pays de l’Union européenne (66,8 %).l

    #Covid-19#migrant#migration#france#OCDE#immigration#economie#travailleurmigrant#etudiant#asile#politiquemigratoire

    • L’interdiction de tout rassemblement sur un campus à propos d’une question proprement interne à l’université et sous prétexte de Vigipirate : voilà une manière simple et efficace de neutraliser la contestation contre cette mesure universitaire raciste qui consiste, rappelons-le, à appliquer à une partie des étudiant·es extra européen·nes des frais d’accès à l’université d’un montant largement supérieur à ceux applicables aux ressortissant·es européen·nes.

      Insistons un peu : cette interdiction de rassemblement est une mesure terrifiante dans ce qu’elle dit du président de l’université de Pau et de ses positions sur l’Université conçue comme un lieu de libertés dont il devrait, au contraire être le premier gardien. Est-ce de la bêtise ? Est-ce une perte de tout repère quant à ses fonctions d’universitaire ? Est-ce un défaut de culture et de références historiques en matière de libertés publiques ? Est-ce une petite montée d’autoritarisme, telle que nombre de présidents d’université en connaissent régulièrement depuis la LRU ? Est-ce un peu de tout cela pris ensemble ? La question que nous posions il y a quelques mois à propos du président de l’université de Nice se pose à nouveau, de manière plus spectaculaire encore : comment, en fait, un collègue, certainement bon dans son domaine de spécialité académique, peut-il sombrer dans des décisions aussi caricaturales et des argumentations aussi grossières dès qu’il sort de sa spécialité ? Qu’est-ce rend possible de telles dissociations chez nos présidents d’établissement ? Comment peuvent-ils projeter des réflexions fines, subtiles, étayées lorsqu’ils se trouvent sur le terrain scientifique et, dans le même temps, sombrer dans les pratiques les plus indignes de l’intelligence dès qu’ils se placent sur le terrain administratif ?

      Encore un petit effort, Laurent Bordes, et vous franchirez le seuil suivant : si la menace sécuritaire est telle qu’un minuscule rassemblement d’universitaires à Pau contre les frais d’inscription différenciés doive être interdit, alors vous fermerez bientôt les établissements aussi. Tou·tes ces étudiant·es remuant·es que l’on réunit dans des amphis bondés au moment même où le gouvernement « élève la posture du plan Vigipirate », n’est-ce pas excessivement dangereux, au fond ?

      Tout comme la mesure préfectorale d’interdiction de distribution de repas dans le Nord de Paris a été suspendue hier par le juge administratif, il ne fait aucun doute que cette décision du président Bordes est illégale et qu’un référé-liberté aurait prospéré… si on lui avait laissé le temps de prospérer. En interdisant la veille à 16h36 un rassemblement pour le lendemain à 11h, le président a annihilé toute intervention en urgence du juge. Aucun référé n’est plus possible, et nous devons donc le croire sur paroles : se réunir sur le campus de l’université de Pau pour protester contre les frais d’inscription différenciés entre étudiant·es selon leur nationalité, c’est un danger pour la sécurité publique. Peut-être même est-ce la preuve qu’il y a, parmi les personnels et les étudiant·es de Pau, de dangereux terroristes en puissance.

      Fermez le ban, rentrez dans vos amphis ou connectez-vous sur Zoom. Et rendez votre rapport Hcéres.

  • RUSF 38 : Des étudiant·es invisibilisé·es et empêché·es d’étudier
    https://academia.hypotheses.org/52741

    Le blog Academia publie ci-dessous le communiqué de presse du Réseau université sans frontières 38 (RUSF 38) concernant la situation des étudiant·es étranger·es pour cette rentrée 2023. ------------------------- La mixité sociale dans les amphis s’éloigne encore un peu plus chaque … Continuer la lecture →

    #Enseignement #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #étudiantes_étrangères #étudiants_étrangers #frais_d'inscription_étudiants #Parcoursup

  • L’État abandonne les résidences universitaires
    https://www.streetpress.com/sujet/1695630612-etat-abandonne-residences-universitaires-logements-crous-etu

    À peine un étudiant sur 17 obtient une place en Cité U. Et ceux qui décrochent une place doivent composer avec les fuites d’eau, les cafards et autres nuisibles. Enquête sur un service public en manque chronique de moyens.

    [...]

    « Vu que l’État ne suit plus à la hauteur des besoins, tout se repose sur les collectivités. Donc soit elles sont volontaristes et cèdent du foncier, soit elles préfèrent vendre à des promoteurs privés et là le Crous est en difficulté », résume Adrien Liénard de l’Unef. En effet, des promoteurs privés développent des résidences étudiantes partout en France comme à Toulouse (31) où l’entreprise Bouygues a construit un Campus étudiant ; à Grasse (06) où un promoteur a racheté une ancienne prison pour en faire également un campus ou encore le groupe Cardinal qui implante des résidences dans de nombreuses villes.

    Aujourd’hui, les #résidences_étudiantes_privées dépassent le nombre de logements des Crous, souligne le rapport d’avril 2023 de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Selon Apolline Dumar de la Fage, il y a actuellement plus d’un tiers d’étudiants qui logent en résidences privées.

    #étudiants #Cité_U #crous #logement_étudiant #logement

    • Tout le supérieur est en train d’être américanisé. Ce qui donne une éducation prévue pour n’être réservée qu’à deux types d’étudiants :
      – Ceux dont les parents sont bourgeois.
      – Ceux dont la famille a encore quelque chose à perdre pour garantir le crédit usuraire qui enfermera les diplômés de la classe moyenne dans le larbinat à vie.

    • Ami dont le fils est rentré dans le supérieur. Comme le gamin a 18 ans, il a pu s’endetter personnellement pour payer l’école de commerce privée. 50K€ pour payer l’école ces 5 prochaines années. Remboursement à 1K€/mois à partir de la fin des études.
      La bulle étudiante est en cours de constitution de ce côté de l’Atlantique.

  • La France suspend les visas pour les étudiants du #Mali, #Burkina_Faso et #Niger

    Paris a décidé de suspendre les visas pour les étudiants du Mali, du Burkina Faso et du Niger. La France justifie sa décision par la fermeture de ses #services_consulaires dans ces pays. Les relations avec ces trois États sont tendues depuis les #coups_d’État successifs.

    Les étudiants originaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ne pourront plus obtenir de visa pour poursuivre leur scolarité en France. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé samedi 16 septembre suspendre les visas pour ces trois pays. « Les services #campus_France et visas ne peuvent plus fonctionner normalement », indique le ministère, en raison de la fermeture des services consulaires français.

    Les étudiants maliens, burkinabè et nigériens déjà sur le territoire français ne sont en revanche pas concernés par la mesure. « Les artistes, étudiants et chercheurs déjà en France poursuivent normalement leurs activités et leurs études, et sont les bienvenus », ajoute la même source.

    Campus France, qui est l’agence française de promotion à l’étranger de l’#enseignement_supérieur français et de l’accueil des étudiants étrangers en France, précise que les bourses accordées aux étudiants de ces trois pays déjà sur le territoire français « restent actives ».

    La France compte actuellement quelque 3 000 étudiants maliens, 2 500 burkinabè et 1 200 nigériens dans ses établissements d’enseignement supérieur.

    « Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères n’a jamais donné instruction de suspendre la coopération avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ou leurs ressortissants. C’est la coopération de la France dans ces trois pays qui est suspendue, compte tenu du contexte sécuritaire et politique », a-t-il ajouté auprès de l’AFP.

    Vendredi, le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur avait indiqué à l’AFP être « contraint de suspendre [ses] services de visas et [sa] coopération civile pour des raisons de sécurité ». Pour autant « il n’est pas question de stopper des coopérations existantes avec des universités ou d’autres établissements scientifiques ».

    Pour des raisons de sécurité, la France a suspendu depuis le 7 août la délivrance de visas depuis Niamey, Ouagadougou et Bamako. Les relations avec ces trois pays sont tendues depuis les coups d’État successifs.


    https://www.infomigrants.net/fr/post/51896/la-france-suspend-les-visas-pour-les-etudiants-du-mali-burkina-faso-et

    #suspension #visas #France #étudiants #étudiants_étrangers #université #facs

  • De Bamako à Niamey, l’annonce de la suspension des demandes de visas plonge les étudiants dans l’incertitude
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/22/de-bamako-a-niamey-l-annonce-de-la-suspension-des-demandes-de-visas-plonge-l

    De Bamako à Niamey, l’annonce de la suspension des demandes de visas plonge les étudiants dans l’incertitude
    Le ministère des affaires étrangères français évoque le « contexte sécuritaire » au Mali, au Burkina Faso et au Niger dirigés par des juntes pour justifier une telle mesure.
    Par Coumba Kane
    David*, 22 ans, compte les jours. Son admission à l’université d’Angers sera annulée s’il ne s’y présente pas d’ici à la fin du mois de septembre, mais il est bloqué à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Comme d’autres étudiants burkinabés, maliens et nigériens, le jeune homme ne peut plus déposer de demande de visa vers la France depuis plusieurs jours. La raison ? Le « contexte sécuritaire » dans ces trois pays dirigés par des juntes, invoqué le 16 septembre par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, sollicité par l’AFP.
    « Les services Campus France [l’agence française de promotion à l’étranger de l’enseignement supérieur français et de l’accueil des étudiants étrangers en France] et visas ne peuvent plus fonctionner normalement », expliquait alors le Quai d’Orsay, tout en assurant que « les artistes, étudiants et chercheurs déjà en France poursuivent normalement leurs activités et leurs études, et sont les bienvenus ».
    Quelques jours plus tôt, une polémique a éclaté après la publication d’une directive administrative émanant des directions régionales des affaires culturelles qui appelait les centres dramatiques et chorégraphiques nationaux et les scènes nationales à cesser toute collaboration avec les trois Etats sahéliens. Le président français Emmanuel Macron avait par la suite nuancé, assurant qu’il n’y avait « ni boycott ni représailles » et que la France allait continuer à accueillir des artistes du Sahel s’ils étaient en possession de visas.
    Mais du côté du ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur, qui indique « qu’il n’est pas question de stopper des coopérations existantes avec des universités ou d’autres établissements scientifiques », un certain embarras persiste. Dans un courriel envoyé aux établissements universitaires daté du 31 août et détaillant les instructions du Quai d’Orsay, le ministère disait « regretter les conséquences de cette situation pour les candidats à une mobilité en France », tout en précisant « qu’il s’agit d’une suspension des mobilités et non d’une annulation ».
    L’instruction, qui concerne aussi les invitations de chercheurs à des conférences et colloques, a entraîné la suspension des bourses pour les étudiants pourtant titulaires d’un visa. Pour les autres candidats à la mobilité en France, l’avenir est également suspendu. Au Burkina Faso, au moins 115 étudiants admis dans des établissements français sont en attente d’un visa, selon un décompte établi par le Collectif des étudiants burkinabés. Pour la plupart, la date limite d’arrivée en France est fixée à la fin de septembre.
    Comment rebondir alors que l’année universitaire est sur le point de débuter ? « Je bataille depuis décembre pour monter mon projet d’études. J’y ai mis du temps et mes économies. J’avais tout misé sur une formation en France. Maintenant, c’est dur de me projeter sereinement. Je me sens coincé malgré moi », se désole David. Le manque à gagner est aussi financier. « Entre l’assurance santé, la prise de rendez-vous pour déposer ma demande de visa et l’inscription auprès de Campus France, j’ai dépensé environ 250 000 francs CFA [quelque 380 euros] », calcule l’étudiant burkinabé. « La France est un pays souverain, je le comprends. Mais nous n’avons pas à subir la crise diplomatique avec nos dirigeants. Nous sommes les victimes collatérales de l’histoire », regrette-t-il, tout en espérant que la promesse du Quai d’Orsay de « réévaluer la situation à l’aune de l’évolution sécuritaire dans la région » aboutisse à une levée rapide de la mesure.
    Au Mali voisin, même stupéfaction chez Moulaye Simpara. L’étudiant de 23 ans en informatique aurait dû s’envoler pour Paris le 20 septembre. Lui aussi avait surmonté les obstacles administratifs, passé la sélection de Campus France, puis décroché une place dans une université privée à Vincennes et réglé les frais d’inscription de 3 150 euros. Il préparait son rendez-vous avec Capago, la société à laquelle les autorités françaises sous-traitent la prise en charge des demandes de visa, quand il a découvert sur les réseaux sociaux la décision du Quai d’Orsay. « Je ne comprends pas. Je suis déçu et en colère, soupire-t-il. Les problèmes entre la France et le Mali, nous, étudiants, n’y sommes pour rien. Pourquoi nous punir ? » L’étudiant bamakois avait choisi Vincennes pour parfaire sa formation en ingénierie et réseaux. « Il y a quelques semaines, le centre des impôts où j’étais en stage a subi une panne informatique pendant quatre jours. Cela a entraîné des pertes financières majeures. Faute de compétences chez nous, le centre a fait appel à un technicien européen pour résoudre la panne. Je voulais poursuivre mes études en France pour acquérir une expertise et rentrer servir mon pays », se justifie-t-il.
    Malgré les tensions politiques et diplomatiques qui opposent Paris aux capitales sahéliennes depuis deux ans, la France est restée une destination privilégiée pour les étudiants ouest-africains. Au cours de l’année 2022-2023, Campus France a recensé un total de 3 000 étudiants maliens, 2 500 Burkinabés et 1 200 Nigériens inscrits dans l’enseignement supérieur. Ces derniers pourront poursuivre leur cursus en France. Mais les conditions d’admission se compliquent.
    Au sein de l’association des étudiants en médecine du Burkina Faso qu’il préside, Cheikh Simpore constate ces difficultés persistantes pour ceux qui tentent de suivre un stage en France. « Les CHU français étaient traditionnellement les établissements d’accueil pour nos étudiants à la recherche d’un stage d’un mois. Mais face aux refus de visa qui coûte 50 000 francs CFA [quelque 75 euros] et qui n’est pas remboursé, depuis quelques années, ils se tournent vers la Belgique, le Maroc ou le Cameroun. Nous avons aussi des médecins qui ont dû ces derniers jours renoncer à des formations spécialisées en France à cause de cette mesure », explique-t-il.
    Même si les autorités françaises tentent de rassurer sur leur volonté de maintenir le lien avec les ressortissants du Sahel, la décision de suspendre les visas dans les trois pays suscite de nombreuses critiques de part et d’autre de la Méditerranée. « C’est un signal incompréhensible envoyé à la jeunesse africaine, alors que toute la stratégie du président Macron est justement fondée sur un renforcement des liens avec cette catégorie de la population. Quand on fait le sommet de Montpellier, c’est pour parler à ces jeunes. C’est par ailleurs contraire à nos valeurs et nos intérêts. Face aux juntes, nous incarnons un modèle de démocratie, d’accès à l’éducation. Instaurer un rapport de force avec des régimes autoritaires se défend, mais pas avec les populations que nos politiques de développement ont toujours tenté d’aider », regrette un élu de la majorité.
    « C’est un manque de tact que de s’en prendre aux étudiants, aux chercheurs et aux artistes. Ce sont les alliés naturels de la France car ils se retrouvent souvent dans des valeurs prônées par elle. En attaquant ces catégories, la France risque de renforcer le rejet dont elle se dit victime », craint un ministre ouest-africain.

    #Covid-19#migrant#migration#france#niger#mali#burkinafaso#crise#visas#politiquemigratoire#etudiant#chercheur#artiste

  • La France suspend les mobilités étudiantes avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/15/la-france-suspend-les-mobilites-etudiantes-avec-le-niger-le-mali-et-le-burki

    La France suspend les mobilités étudiantes avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso
    Fin août, des étudiants de ces trois pays ont reçu un message du ministère des affaires étrangères les informant de l’annulation de leur séjour en France en raison de la crise diplomatique en cours.
    Par Soazig Le Nevé
    L’e-mail est arrivé le 30 août, deux jours avant le départ pour la France de Koffi (les étudiants cités témoignent avec un prénom d’emprunt), étudiant burkinabé et doctorant en géographie. « J’ai le regret de vous informer que nous annulons notre soutien pour votre séjour en France, toutes les prestations de Campus France sont annulées (billet d’avion, allocations et assurance santé) », y annonçait un interlocuteur du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.
    La décision fait suite aux « événements intervenus à Niamey [Niger] fin juillet », poursuit l’auteur de ce message que Le Monde s’est procuré, en référence au coup d’Etat mené par des généraux désormais au pouvoir. « La France a suspendu son aide au développement à destination du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Cette décision concerne également les bourses de mobilité du gouvernement français, dont vous êtes bénéficiaire », acte-t-il. Soit une somme de 1 500 euros mensuels, pour une durée de trois mois, que devait percevoir Koffi durant son séjour de recherche en France.
    Le jeune homme avait pourtant un visa, valable jusqu’en février 2024, explique-t-il au Monde, ainsi qu’un billet d’avion payé par Campus France, l’agence française de promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger. « La situation s’étant dégradée au cours de l’été, les vols Air France ont été suspendus, relate l’étudiant de l’université Joseph-Ki-Zerbo, à Ouagadougou, dont la thèse est codirigée par une chercheuse de l’Institut des mondes africains, une unité du CNRS située à Aubervilliers. Malgré cela, Campus France m’avait acheté un nouveau billet, la semaine de mon départ. » L’espoir a donc été brutalement douché, à réception de l’e-mail, le 30 août.
    La déception fut tout aussi grande pour Aya, une autre étudiante burkinabée, qui devait démarrer un master d’informatique à l’université Lyon-II. « Tout était fin prêt, ma fille avait rendez-vous pour obtenir son visa le 8 août, mais c’est le 4 août que l’interdiction de les délivrer est tombée », se désole son père. Selon lui, des dizaines d’étudiants se retrouvent immobilisés pour une durée inconnue et sont « les victimes innocentes de la crise diplomatique actuelle ». Ce qui aura pour conséquence de restreindre l’influence de l’Hexagone, estime-t-il. « Tout est toujours si compliqué avec la France que de plus en plus de jeunes se tournent vers le Ghana pour apprendre l’anglais et partir ensuite faire des études aux Etats-Unis », relate-t-il.
    Le « contexte sécuritaire » a conduit à une forte réduction du nombre d’agents présents dans les consulats, ce qui limite la capacité à délivrer des visas, explique-t-on au Quai d’Orsay tout en soulignant que les étudiants ne sont pas spécifiquement visés par ces restrictions, pas plus que les artistes. Une directive administrative, émanant des directions régionales des affaires culturelles, a créé la polémique, le 14 septembre, demandant à cesser toute collaboration avec les trois Etats. Lors d’un déplacement en Côte-d’Or, vendredi 15 septembre, Emmanuel Macron a nuancé, en assurant qu’il n’y avait « ni boycott ni représailles » et que la France allait continuer à accueillir des artistes du Sahel s’ils étaient en possession de visas.
    Selon le père d’Aya, il sera possible de relancer les procédures de délivrance, qui, depuis 2022, sont en grande partie gérées par des employés burkinabés au sein de la société Capago, mandatée par le gouvernement français pour traiter les dossiers qu’ils transmettent in fine pour validation au consulat. Du côté du ministère de l’enseignement supérieur, on assure que concernant la délivrance de nouveaux visas, la situation sera « réévaluée dans les semaines à venir à l’aune de l’évolution sécuritaire dans la région ». « Il n’a jamais été question et il ne sera jamais question ni de faire payer les populations pour les erreurs de leurs dirigeants ni de confondre coopération scientifique et politique », justifie l’entourage de Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur.
    Les coopérations existantes avec des universités ou d’autres établissements scientifiques se poursuivront, ajoute-t-on. « Les intellectuels, les chercheurs et les étudiants qui doivent se rendre en France et qui détiennent déjà un visa pourront, comme les artistes, continuer de le faire », affirme l’entourage de la ministre. Le cas du doctorant Koffi montre pourtant que jusqu’ici, la détention d’un visa ne semble pas suffire pour permettre une mobilité. Une chose est sûre, selon le ministère : les étudiants originaires des trois pays qui poursuivent leurs études actuellement en France et bénéficient d’une aide financière d’un opérateur public continueront de la percevoir. Au cours de l’année 2022-2023, Campus France a recensé un total de quelque 3 000 étudiants maliens, 2 500 Burkinabés et 1 200 Nigériens.

    #Covid-19#migrant#migration#france#mali#niger#burkinafaso#etudiant#intellectuel#chercheur#visas#politiquemigratoire#crise

  • Ma fille boursière s’est vue attribuer un logement par le Crous de Paris, mais ... après un message de validation du dossier, réservation payée, caution payée, le mail de convocation pour la remise des clés qui devait arrivé à partir du 1 sept. n’arrive pas.
    Sa rentrée c’est lundi, à 250km et sans logement !
    au téléphone (40 minutes d’attente) on lui conseille d’aller sur place (!) (500 km A/R donc), ce qu’elle finit par faire en désespoir de cause.
    Au Crous gestionnaire « Ornano » on l’accueille très gentiment et on lui dit que certains occupants refusent de rendre leur logement après la fin de leur bail et que le Crous va devoir les expulser ce qui peut prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois !
    Vous avez entendu parler de ça ou bien c’est du pur bullshit pour masquer leur incompétence ?
    J’avoue qu’on est un peu désarçonnés par tant de désinvolture, aucune communication sur ce « problème » , les étudiant·es sont laissés dans le vide.
    #maltraitance_institutionnelle #crous #logement_étudiant

    • oui, il y a des étudiants en fin de bail Crous qui ne peuvent ou ne veulent partir (loyers trop chers partout). il est donc possible (je ne le sais pas) que certains utilisent tous les délais qu’une procédure d’expulsion peut éventuellement permettre, ce qui demande une certaine expertise (ou de bons avocats). par exemple arriver à l’audience avec une demande d’aide juridictionnelle en cours, et demander un report fin d’être en mesure de l’obtenir (droit de la défense, droit à un défenseur).
      ce que j’ai le plus entendu, c’est la manière plutôt expéditive dont le Crous expulse.
      sorry, tout cela est bien vague. si vous cherchez sur le ouaibe avec des précisions sur la localisation, vous découvriez peut-être une lutte en cours... (des dizaines de milliers de repas sont distribués chaque jour à des diants à Paris, ça va mal)
      #étudiants #crous

    • Quand le Crous procède à des expulsions d’étudiants
      https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-france/20230919-quand-le-crous-procède-à-des-expulsions-d-étudiants

      Ce sont 20% des étudiants qui vivent sous le seuil de pauvreté, en France. Ils peinent de plus en plus à se loger dans un marché de l’immobilier saturé et inaccessible. Pour les plus précaires, le réseau des Crous, (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) propose aux étudiants des logements à des tarifs avantageux. Mais les places sont très limitées et pour garantir le renouvellement des locataires, certaines résidences sont contraintes de procéder à des #expulsions. Des méthodes pointées dans un récent rapport de la Fondation Abbé Pierre.

      #logement

    • Merci pour le suivi @colporteur .
      Finalement la visite sur place a été fructueuse puisque peu après avoir quitté le secrétariat du Crous, ma fille recevait un appel l’informant qu’elle avait une place ... dans un autre arrondissement de Paris.
      Lundi je l’ai accompagné pour l’entrée dans les lieux et j’ai entendu la sécrétaire lui demander ingénument « il y a eu du surbooking à Pajol ? ».
      Le #surbooking semble donc une pratique courante !
      Je connaissais la pratique de la part des compagnies aériennes pour assurer le remplissage à 100% des avions, mais le Crous ??? WTF !
      Pourquoi le surbooking dans des établisements où l’offre est déja trois fois inférieure (au moins) à la demande ?
      Juste pour montrer des statistiques flatteuses d’attribution de logements ?

  • JO de Paris 2024 : le tribunal administratif de Paris suspend la réquisition de 3 000 chambres universitaires

    Le juge des référés, dans une décision du 31 août, relève un « détournement de pouvoir » de la part du Crous de Paris et une « atteinte excessive » aux droits des étudiants dont le bail serait réduit de deux mois à l’été 2024 de manière à laisser leur logement à des personnes accréditées pour l’organisation des Jeux olympiques.

    [...]
    Cette annonce avait provoqué l’indignation de plusieurs syndicats, dont Solidaires étudiant-e-s, qui a saisi la juridiction administrative le 15 août en vue de contester cette « réquisition ». Le groupe syndical a obtenu gain de cause en référé, mais l’affaire doit encore être jugée au fond dans les prochaines semaines.

    « La décision du Crous est considérée comme une atteinte excessive aux droits des étudiants et donc à la mission première des Crous », se félicite l’organisation étudiante. De son côté, le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous) relativise la portée du jugement, estimant qu’il « ne remet pas en question le sens de la mise à disposition de logements vacants pour l’accueil des personnels mobilisés pour les Jeux olympiques, mais bien la manière dont elle a, à ce stade, été organisée ».
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/01/jo-de-paris-2024-le-tribunal-administratif-de-paris-suspend-la-requisition-d
    https://justpaste.it/boxw9

    #Paris #JO #logment #étudiants #Crous

    • Paris 2024 : le Conseil d’Etat valide la réquisition de logements étudiants du Crous pendant les Jeux olympiques et paralympiques
      https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/paris-2024/paris-2024-le-conseil-d-etat-valide-la-requisition-de-logements-etudian

      Des anneaux olympiques installés devant la mairie de Paris, le 7 septembre 2023. (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)

      Paris 2024 : le Conseil d’Etat valide la réquisition de logements étudiants du Crous pendant les Jeux olympiques et paralympiques
      Plus de 2 000 étudiants doivent faire l’objet de relogements temporaires pendant les Jeux de Paris 2024. Le Crous leur a garanti « le renouvellement du droit d’occupation » ainsi que « diverses aides », souligne le Conseil d’Etat.
      Article rédigé par franceinfo avec AFP
      France Télévisions
      Publié le 29/12/2023 21:12

      La décision avait fait polémique, elle est finalement validée par la justice administrative. Le Conseil d’Etat a considéré qu’il n’y avait pas lieu de statuer sur la légalité des réquisitions de logements étudiants du Crous Paris, pour accueillir le personnel des Jeux olympiques et paralympiques 2024, dans une décision rendue vendredi 29 décembre.

      Le ministère des Sports avait annoncé en mai vouloir réquisitionner plus de 3 000 logements étudiants en Ile-de-France, et le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Paris avait pour cela limité les baux d’occupation de ces logements au 30 juin. Mais le tribunal administratif de Paris avait suspendu cette décision en référé fin août, dans le cadre d’une procédure judiciaire entamée par le syndicat Solidaires.

      Saisi d’un pourvoi par le Crous Paris, le Conseil d’Etat a estimé que l’objet même du contentieux n’a plus d’effectivité, car la campagne d’admission en résidence universitaire pour l’année 2023/2024 prévoit déjà la fin des baux au 30 juin. La plus haute juridiction administrative rappelle que le Crous est fondé légalement à proposer des baux de moins d’un an aux étudiants, et peut louer ces locaux durant la période « à l’Etat pour y loger des personnels mobilisés » à l’occasion des JO et des jeux paralympiques de Paris.

      #le_dernier_mot

  • Lyon : des salariés du magasin Apple de la Part-Dieu en grève
    https://www.bfmtv.com/lyon/replay-emissions/bonjour-lyon/lyon-des-salaries-du-magasin-apple-de-la-part-dieu-en-greve_VN-202308220135.h

    Les salariés sont en grève tous les samedis du mois d’août pour dénoncer l’organisation des plannings et les difficultés de recrutement.

    Usuellement, cela n’apparait pas. On déplore la précarité de l’emploi, on en attribue toute la responsabilité politique au patron (une évidence dans nombre de cas cf. l’intérim massif dans l’automobile). Mais ici, les grèvistes exigent de ne pas travailler, ou de moins travailler le samedi : le patron doit embaucher des précaires (#étudiants) pour que ces samedis soient assurés par d’autres ! Un tel mécanisme où les garanties arrachées par des salariés implique l’embauche de travailleurs précaires opère dans bien des situations. Sans les congés payés, il n’y aurait par exemple qu’une quantité infime de saisonniers du tourisme.
    Pour que des garanties sociales substancielles soient concédées aux précaires, encore faudrait-il que (feu) le mouvement ouvrier, le syndicat, n’en restent pas à cette vision abstraite, idéologique, du travail qui les aveugle au point de ne pouvoir prendre en compte « les chômeurs en activité à temps réduit » ou les allocataires du RSA qui sont plus ou moins cycliquement employés. Jusqu’à ce que dans les têtes le vieux dicton ouvrier "le parasite ira dormir ailleurs" subisse un renversement radical pour désigner non plus l’expropriation des rentiers et des patrons mais une contribution majeure au discrédit des « cassoss » et autres « assistés », une manière de soutien à la guerre aux pauvres qui n’est pas pour rien dans le processus de droitisation politique (partielle, et parfois réversible) qui tend à s’imposer depuis des décennies.

    #grève #emploi #emploi_précaire #précaires #travailleurs_précaires #travail

    • Ces salariés lyonnais ne sont probablement pas syndiqués ; s’ils l’avaient été ils n’auraient pas hésité à brandir le sigle de leur crèmerie syndicale, quelle que soit la crèmerie. Cette affirmation n’a pas grand-chose de scientifique mais je n’ai jamais vu de syndicaliste poser devant une caméra sans drapeau ni badge.

      Plus sérieusement.

      Demander l’embauche d’étudiants ou autres précaires, pour soulager de la charge de travail dans l’entreprise n’est pas une revendication habituelle des syndicats (ce qui ne les exonère pas d’autres critiques). En tout cas, ce n’est jamais exprimé de façon aussi caricaturale. Il y a peut être des exceptions dans le commerce (qui n’est pas la branche la plus éclairée du monde syndical) mais généralement les syndicats, même les plus réformistes, demandent traditionnellement « plus d’embauches », sous-entendu : dans les mêmes conditions que les salariés « garantis ».

      Tu as probablement raison quant à l’incapacité des « garantis » (porté notamment par le monde syndical et le monde des orgas politiques) de prendre en compte la situation des « précaires » autrement qu’en préconisant leur disparition par une intégration abstraite, obéissant à une vision d’un même monde du travail homogène, ce dernier étant par principe, réparateur. Exemples : la requalification des Ubers ou la régularisation des sans-paps étant considérées généralement comme des victoires presque définitives. Sans compter, évidemment le discours de longue date, anti-RMI et donc anti-RSA très puissant dans la base ouvrière dite « garantie ». Roussel et Ruffin n’étant que les manifestations d’un clientélisme électoral visant à satisfaire et conforter l’idéologie du « salaire légitime contre l’assistanat », cette dernière étant fortement implantée dans la population ouvrière, parfois même par des précaires eux-mêmes.

      Pour en revenir à ces salariés lyonnais d’Apple, on voit, effectivement, à quoi peut conduire, dans un contexte de dégringolade de la culture de lutte de classe (je préfère utiliser ce terme que celui de « droitisation »), les revendications de salariés limitant le champ de la solidarité à celle de leur singularité locale. C’est un grand retour vers le passé, à celui des revendications ouvrières corporatistes. Rien de très réjouissant, décidément.

    • Grève dans les Apple stores de Lyon, les raisons de la discorde
      https://tribunedelyon.fr/economie/greve-apple-lyon

      L’Apple store de la Part-Dieu a commencé un mouvement de grève le 5 août et vient de clôturer son 4e samedi de grève. Rejoint par ceux de Confluence et Dijon, le mouvement risque de prendre de l’ampleur à la veille de la sortie du nouvel iPhone [le 22] septembre.

      #paywall..., un résumé
      https://www.macg.co/aapl/2023/08/la-greve-des-employes-en-apple-store-setend-et-menace-le-lancement-des-nouveaux

      Part-Dieu faisait partie depuis 2018 d’un programme pilote pour tester une nouvelle méthode de gestion des #plannings, où les demandes individuelles étaient prises en compte dans l’organisation générale. Depuis qu’un prestataire externe s’en charge, les plannings sont devenus très rigides et le taux d’#absentéisme, jusque-là parmi les plus bas en France d’après l’article, serait monté en flèche.

      Apple voudrait aussi augmenter le nombre de #samedis_travaillés, en passant d’un samedi libre toutes les trois semaines à un seul par mois. Autre grief des grévistes, un manque de remplacements des employés qui sont partis : la Tribune de Lyon cite un élu CFDT au CSE de Confluences qui suggère qu’Apple Retail France a perdu 300 employés depuis le début de l’année, sans chercher à embaucher davantage. La filiale établie en France qui gère les boutiques répondrait qu’elle ne peut pas se le permettre financièrement, un discours qui a du mal à passer quand on voit les comptes en banque de la maison mère.
      Ce manque d’employés obligerait ceux qui restent à tout faire, y compris des tâches qui ne sont pas dans leurs compétences. Les #techniciens qui diagnostiquent et réparent les produits tout comme les créatifs qui organisent les formations doivent pouvoir vendre s’il manque quelqu’un. Et en parlant de #vendre, les grévistes remettent aussi en cause la politique tarifaire d’Apple, tant sur le prix des produits eux-mêmes que sur les tarifs des réparations.
      Les boutiques officielles s’en tiennent au prix recommandé et elles sont désarmées face aux promotions constantes des concurrents, qui sont parfois physiquement présents à quelques pas des Apple Store. Les clients boudent logiquement les magasins ornés d’une pomme au profit des Fnac, Darty et autres Boulanger, quand ils ne vont pas directement sur Amazon. On peut imaginer que les ventes ne sont pas au beau fixe pour les Apple Store, une mauvaise performance qui servirait à l’entreprise pour justifier les nouvelles méthodes de gestion des employés ainsi que les salaires qui ne suivent pas l’inflation.

      dans le commerce du capitalisme tardif, le « samedi libre » est l’inverse de ce qu’imposait l’industrialisation soviétique.

      #temps_de_travail #commerce

    • je ne t’avais pas répondu @cabou sur ce point du "corporatisme", d’être pas syndiqués et tout le toutim. puis je trouve ce qui tiendra ici lieu de résumé d’une hypothèse, déjà vérifiée et qui le sera encore (comme elle le fut d’ailleurs avec les GJ, avant que la défaite en l’absence de toute consolidation réouvre la porte au poujadisme fasciste ou à divers complotismes), "l’intelligence des luttes, [se produit] à même la matière « impure » de l’accès des ouvriers à l’autodétermination." https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

    • Oui je suis d’accord avec ça, d’autant que « les ouvriers » n’ont de toute façon plus d’autre choix que l’autodétermination. Probablement comme depuis toujours. Le problème étant que le fil de l’histoire semble toujours se rompre. Ce qui oblige les protagonistes successifs à recommencer les mêmes écueils comme s’ils avaient été privés de mémoire.

    • je serais sans doute, par désespoir, tenté de te rejoindre mais puisqu’aux jours qui passent il y a a arracher de la joie, on peut se souvenir, a contrario, que chaque lutte est susceptible de porter une mémoire de l’expérience des défaites (voir le Castoriadis de l’expérience du mouvement ouvrier, ou même Benjamin et sa tradition des vaincus) de décider de son héritage.

      la foi dans le primat de la conscience et dans la pédagogie hypothèque l’action des révolutionnaires et des degauche. il y a une mémoire, même non explicite, même « simplement » incorporée (les révolutions perdent face à la violence imposée par l’ennemi, ou bien elles « gagnent » et éliminent les révolutionnaires et les oppositionnels), et il y a apprentissage depuis cela, au présent, forcément, c’est à dire face à l’intenable. ce n’est que très secondairement le résultat d’une pédagogie qui est souvent un obstacle, celui de la leçon, de l’expérience qui fait de l’ombre un présent où les conditions ne sont jamais réunies (voir l’exception Lénine, nourrie de la pratique des SR du siècle antérieur et, grâce à Trostky, de 1905).

  • Le coût de la vie étudiante en hausse de près de 600 euros par an, selon l’UNEF
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/08/14/le-cout-de-la-vie-etudiante-en-hausse-de-6-47-selon-l-unef_6185370_4401467.h

    Dans une étude publiée lundi pointant une augmentation de 6,47 %, le syndicat étudiant anticipe un « stade de précarité majeure », aggravé par l’inflation.

    Explosion des dépenses alimentaires et bourses insuffisantes : l’#inflation ne fait qu’aggraver l’augmentation du coût de la vie pour les étudiants (...).
    Pour l’année 2023-2024, les frais inhérents aux études augmentent de 6,47 %, selon l’organisation. Le même taux que celui annoncé un an auparavant. Cette hausse représenterait un budget supplémentaire nécessaire de 594,76 euros pour l’année, soit 49,56 euros de plus par mois.

    « Jamais, en dix-neuf ans d’enquête de l’UNEF l’évolution du coût de la vie étudiante n’avait atteint de tels sommets », souligne le syndicat (...)

    Le budget des étudiants est alourdi en particulier par les hausses de frais de transports (+ 5,91 % pour les non-boursiers, + 3,95 % pour les boursiers), d’alimentation (+ 14,3 %) et d’électricité (+ 10,1 %).

    Le gouvernement a prévu une revalorisation du montant des #bourses étudiantes à hauteur de plus de 500 millions d’euros, permettant à 35 000 nouveaux étudiants de devenir #boursiers dès la rentrée. Le montant des bourses, variant désormais de 145,40 à 633,50 euros par mois, reste toutefois « largement insuffisant » pour vivre, pointe l’UNEF.

    le rapport Unef semble pour l’instant ne pas avoir fait l’objet d’une publication ouaibe, donc pas d’évaluation de la médiane du budget étudiant (si cela existe, faudrait alors parler parents, emplois) mais quelques mots sur le #logement chez l’oiseau mort

    https://twitter.com/UNEF/status/1690992446983884800

    Le logement reste le 1er poste de dépense des étudiant·e·s. Là encore, nous payons les mensonges d’
    @EmmanuelMacron. Il avait annoncé 60 000 nouveaux logements entre 2017 et 2022. En 2023, nous en sommes à ... 3067 nouveaux logements #CROUS, soit 5,11% de ce qui avait été promis

    Les bourses sur critères sociaux (BCS) de l’enseignement supérieur
    https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2022-09/Minima22%20Fiche%2032%20%20-%20Les%20bourses%20sur%20cr

    Durant l’année universitaire 2020-2021, près de 750 000 étudiants ont perçu une bourse sur critères sociaux (BCS) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR). Délivrée en fonction de leur situation financière et familiale, cette bourse
    est la principale aide financière du MESR versée aux étudiants (94 % des étudiants aidés par ce dernier sont boursiers sur critères sociaux et 95 % des montants d’aides versées sont des BCS). La part de boursiers parmi les étudiants présents au sein des formations éligibles a augmenté de 1,6 point entre les années universitaires 2019-2020 et 2020-2021, pour atteindre 38,4 %.

    #étudiants #étudiants_boursiers #alimentation #électricité #transports

  • Rentrée 2023 : alerte rouge sur les loyers des logements étudiants - Challenges
    https://www.challenges.fr/grandes-ecoles/rentree-2023-alerte-rouge-sur-les-loyers-des-logements-etudiants_863126

    Les montants « exorbitants » des #loyers « ne surprennent personne », poursuit l’Union étudiante, qui déplore l’absence de « politique massive d’#encadrement_des_loyers ». Cette inflation des loyers est « écrasante pour les étudiants » considère le syndicat, qui estime qu’à côté, les premières mesures de la réforme des bourses qui s’appliqueront à la rentrée – hausse de 37 euros des bourses et révision des barèmes – ne sont que des « mesurettes ».

    À ces hausses de loyers, viendra s’ajouter celle de 10% prévue pour l’électricité à compter du 1er août, rappelle le syndicat, qui évoque une « double peine » pour les étudiants. Dans ces conditions, il craint que l’année universitaire 2023-2024 ne soit placée « sous le signe de la #précarité ». Pour l’Union étudiante, « il est urgent d’agir pour garantir un logement à coût social à [toutes celles et ceux] qui le souhaiteraient, d’encadrer les loyers et de mettre en sécurité sociale l’ensemble des étudiants, à commencer par la mise en place d’un #revenu_d’autonomie à hauteur du seuil de pauvreté, soit 1.128 euros pour toutes et tous ». Autres revendications du syndicat, augmenter les #APL et rénover en urgence les passoires énergétiques.

    #logement #étudiants

  • « Faites du business pour le climat ! » : l’enseignement privé exploite le filon de la transition écologique | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/business-climat-lenseignement-prive-exploite/00107608

    Intitulés de diplômes trompeurs, frais de scolarité exorbitants, greenwashing : les écoles privées spécialisées dans la transition écologique fleurissent dans le paysage de l’enseignement supérieur.

    https://justpaste.it/ad95m

    #greenwashing #when_shit_hits_the_fan

    • un racket raciste

      En plus du niveau d’enseignement qui laisse à désirer, entre des vidéos Youtube sur le personal branding et des copier-coller de pages Wikipédia sur la gestion des conflits en entreprise, elle déplore la tentative de récupérer les #étudiants internationaux en attente d’un certificat de scolarité pour renouveler leur titre de séjour.
      « Dans ma classe, trois élèves sur 26 avaient la nationalité française. L’école cible les étudiants #étrangers qui ont besoin de justifier d’une formation pour leur demande de visa », explique-t-elle.

      #droit_au_séjour

    • à propos de l’enseignement supérieur privé, florilège

      – Parcoursup : comment des écoles privées partent à l’assaut des candidats déçus
      – L’enseignement supérieur privé, un marché devenu lucratif et illisible
      – La rectrice de Versailles rejoint un groupe privé d’enseignement supérieur
      – L’appétit de l’enseignement supérieur privé pour les grands commis de l’Etat
      – Les investissements tentaculaires des écoles privées sur le marché de l’immobilier
      https://justpaste.it/9g5uw

      la destruction d’une #université (#Parcoursup, #MonMaster), dont les effectifs sont désormais en baisse, incite à observer ce qui se passe dans un enseignement privé en fort développement (y compris sous la forme de l’#enseignement-à_distance ou plusieurs ex-ministres ont pris des options et des positions dirigeantes) qui intègre en même temps les franges les plus privilégiées des étudiants (concurrençant les grandes écoles), une masse d’apprentis (le financement de l’enseignement supérieur privé par les mécanismes de l’#apprentissage est une innovation récente), d’endettés soucieux de minorer leur précarisation par l’obtention de titres scolaires, et, je le découvre avec l’article posté par @sombre, d’étrangers dont l’inscription est aiguillonée par des mécanismes qui relèvent de la xénophobie d’État.

      élite, déchets, aspirants à l’intégration, notre France.

      #enseignement_supérieur_privé

  • Tunisie : dans la ville portuaire de Sfax, l’espoir blessé des migrants subsahariens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/29/tunisie-dans-la-ville-portuaire-de-sfax-l-espoir-blesse-des-migrants-subsaha

    Tunisie : dans la ville portuaire de Sfax, l’espoir blessé des migrants subsahariens
    Depuis le début de l’année, six fois plus de migrants qu’à la même période en 2022 sont partis de Tunisie vers l’Europe. Mais beaucoup d’Africains viennent dans le pays maghrébin pour s’y installer pour étudier et travailler.
    Par Nissim Gasteli(Sfax, Tunisie, envoyé spécial)
    Publié hier à 19h00, modifié hier à 19h00
    La lumière des projecteurs déchire le crépuscule. Sur la pelouse synthétique du stade de la faculté des sciences économiques de Sfax, Baba Car, le capitaine de la sélection estudiantine sénégalaise, dépose le ballon au point de penalty avant de faire quelques pas en arrière. L’arbitre siffle. Le jeune homme s’élance et frappe avec force et précision. Le malheureux gardien ne peut rien. Le stade exulte. En cette soirée de début mai, le Sénégal l’emporte 2 à 1 face au Tchad dans ce match de poule de la Coupe d’Afrique des nations universitaires de football.
    Au bord du terrain, un homme s’agite comme un gamin. « Bravo les gars ! Bravo ! », répète-t-il en félicitant les vainqueurs. Jogging, sweat-shirt, casquette, Franck Yotedje a troqué ses habits de membre actif de la société civile pour la tenue de coach. Ce Camerounais de 31 ans, installé à Sfax depuis sept ans, préside l’association Afrique Intelligence. C’est à son initiative qu’a été organisée la compétition dans le but de rassembler, autour du sport, les jeunes originaires d’Afrique subsaharienne venus étudier dans le pays et leurs camarades tunisiens. A travers ce type d’événement, l’association œuvre ces dernières années à favoriser l’intégration des migrants. Elle agit particulièrement à Sfax, cité portuaire à la riche tradition marchande et deuxième ville du pays, où une communauté relativement importante d’étudiants, de stagiaires et de travailleurs est établie. Mais elle se bat surtout depuis quelques mois pour préserver un semblant de cohésion sociale, fortement ébranlée par la vague de violences racistes libérée le 21 février par le discours du président Kaïs Saïed à l’encontre des « hordes de migrants clandestins ».
    En désignant la migration subsaharienne comme « un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie », le chef de l’Etat tunisien a fait de tout migrant subsaharien un complice présumé de ce prétendu complot. Tout s’est enchaîné dans la foulée de la harangue. Expulsés par leurs bailleurs, licenciés par leurs employeurs, les étrangers ont en outre dû essuyer des attaques physiques.
    « Pendant le Covid, il y a eu un énorme élan de solidarité avec les migrants. Beaucoup de choses se sont mises en place pour venir en aide aux plus précaires. Après la pandémie, ça a permis l’organisation d’activités de cohésion sociale, de plaidoyer et on a obtenu certaines avancées. » Mais aujourd’hui, « tout est à refaire ».
    Dans les semaines qui ont suivi la saillie présidentielle, Afrique Intelligence a recensé 246 agressions contre des migrants. Plus récemment, dans la nuit du 22 au 23 mai, une attaque raciste au couteau et au sabre perpétrée par des Tunisiens contre des migrants subsahariens a fait un mort et deux blessés. A Sfax, le climat est devenu électrique. Dimanche 25 juin, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de la cité portuaire devant le siège du gouvernorat pour protester contre la présence des migrants dans la ville. Les quelques écriteaux « Live together but live in peace » (« vivre ensemble mais vivre en paix ») et « No to racism » (« non au racisme ») ne sauraient faire oublier les chants de la foule : « Sfax n’est pas à vendre ! », « Fermez les frontières ! », « Le peuple veut l’expulsion des migrants ! ». A l’issue de la manifestation, certains protestataires ont même jeté des pierres vers des migrants soudanais installés dans un parc à proximité. Nombre d’habitants de Sfax opposés à la présence de ces derniers justifient leur véhémence par une « augmentation visible du nombre de migrants », responsable selon eux d’une « explosion de la criminalité ». L’un d’eux brandit son téléphone pour montrer la vidéo de ce qui semble être une rixe intracommunautaire entre plusieurs migrants dont l’un porte une machette. Les manifestants insistent : ils ne sont pas « racistes ». Ils se soucient juste, disent-ils, de « leur sécurité ».
    « Quand on voit ça, on se sent rejetés, on se dit que la Tunisie ne veut pas de nous. C’est bien pour cela que beaucoup de gens sont partis », se désole Loïc Oyono, sept années passées à Sfax. Attablé à un café, cet entrepreneur camerounais de 29 ans à la voix suave, au style soigné, lunettes de soleil sur la tête malgré la nuit ambiante, s’affiche « solidaire avec les autres migrants ». Mais il précise que derrière les catégories globalisantes des « Africains » ou des « Subsahariens », il y a en réalité une pluralité de parcours. Les étudiants et stagiaires composent un premier groupe. Loïc Oyono en fait partie. Ils sont près de 8 000 à avoir choisi de venir poursuivre leurs études en Tunisie. A leurs côtés s’ajoutent des travailleurs et de travailleuses venus – généralement par avion – d’Afrique de l’Ouest pour occuper des emplois délaissés dans les secteurs du travail domestique, de l’agriculture, de la manufacture et du bâtiment. « Nombre d’entre eux ne sont pas en transit [vers l’Europe]. Ils ont trouvé un petit cocon, ils gagnent un peu d’argent et ils arrivent à vivre », rapporte M. Oyono. Puis, plus récemment, « il y a eu du changement » , ajoute-t-il. « On a noté une augmentation des migrants subsahariens issus de trajectoires différentes, notamment ceux arrivés par les frontières de la Libye et de l’Algérie », relève le Camerounais. Sfax, jusqu’alors port d’attache pour de nombreux citoyens du continent venus y chercher un avenir universitaire ou professionnel, s’est transformé en plateforme de départ vers l’Europe, alternative aux bases d’embarquement libyennes, sous pression croissante des garde-côtes du littoral tripolitain. La Tunisie a d’ailleurs supplanté son voisin comme premier point de départ vers le Vieux Continent : depuis le début de l’année, 30 000 personnes ont déjà rejoint les côtes italiennes, dont une grande majorité en partant du littoral nord de Sfax. C’est six fois plus qu’à la même période de 2022.
    (...) Aux abords du marché, dans un parc peu fréquenté, de nouveaux migrants sont récemment apparus : plusieurs dizaines de Soudanais arrivés à la suite de l’éclatement à la mi-avril de la guerre dans leur pays. Précaires parmi les précaires, ils attendent une traversée pour l’Europe. Certains ont déjà tenté plusieurs fois le périple, mais ont été rattrapés au large par la Garde nationale maritime et ramenés au port de Sfax. Si la variété des trajectoires migratoires peut produire une confusion auprès de la population, entretenue au sommet de l’Etat, le patronat local, lui, sait tout ce qu’il doit à une population de travailleurs qu’il ne souhaite pas voir filer. « Il est vrai qu’aujourd’hui nous avons des difficultés à trouver de la main-d’œuvre », reconnaît Slim Marrakchi, porte-parole de l’antenne sfaxienne de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica). « Ce qu’on propose, c’est la régularisation de ces migrants », lance-t-il comme un appel aux autorités. Les propositions de l’organisation sont précises : des cartes de séjour provisoires de trois ou six mois, lesquelles seraient prolongées « s’ils réussissent à trouver un emploi ». La position peut surprendre dans le contexte actuel mais elle reste pragmatique. Car Sfax est une ville industrielle, souvent qualifiée de poumon économique de la Tunisie. Et elle a besoin de bras, notamment dans des emplois non qualifiés que les Tunisiens ont tendance à délaisser, malgré le chômage.« Sfax, c’est la ville où il faut être, car il y a cette âme du travail », abonde Loïc Oyono, dont l’esprit d’entreprise a trouvé ici de quoi s’épanouir. Il est fort dommage, déplore-t-il, que nombre de résidents ne voient « la migration qu’à travers quelque chose de néfaste, de négatif ». Car, souligne-t-il, beaucoup parmi les nouveaux arrivants « apportent du positif » avec leur parcours « d’entrepreneurs, de membres de la société civile et de brillants étudiants », autant de profils qui « sont une force pour le pays ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afriquesubsaharienne#libye#immigrationirreguliere#politiquemigratoire#routemigratoire#economie#etudiant#travailleur#postcovid#regularisation

    • dans la foulée annonce de 500 millions de plus pour les bourses :-)
      le SNU en 2023 c’est 140 M€, avant de devenir obligatoire oour un budget prévisionnel approximé de 2 milliards, montant dont le sénat avait souligné l’importance de manière critique (mais cette fois ça ira, le reliquat non dévolu au x bourses ira à du gaz lacrymo et des GM2L et des heures supp et des primes de risques pour les schmidts)
      #SNU #Bourses #étudiants #Lycéens #jeunes #revenu

      édit titre de gauche stupide chez Politesse, c’est pas tant la pression de la jeunesse que la menace latente de voir le thème émerger comme conflictuel. une précaution, une anticipation, liée à la mobilisation actuelle, plutôt qu’une réponse, la modification des bourses avec budget augmentée est une réponse à la scandalisation rampante de la pauvreté des étudiant (les files au distribution alimentaire, quelques chiffres rendus publics, peu d’actions de lutte en tant que telles)

    • SNU obligatoire : simple report ou renoncement ?
      https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2023/03/30/snu-obligatoire-simple-report-ou-renoncement

      Comme les médias s’en font écho, l’annonce du caractère obligatoire du SNU est reportée sine die. En tous cas le président de la République a annulé le déplacement prévu à Toulon (comme l’annonce BFM Var) où il devait l’officialiser, concrétisant ses annonces précédentes.

      On comprend bien que cette annonce était inopportune au moment où les jeunes se mobilisent de plus en plus dans la rue, étoffant les effectifs des manifestants en relayant des salariés que la succession des journées de grève met en difficulté financière

      En tous cas, les Armées qui ne voulaient pas s’impliquer dans ce qui n’avait qu’une apparence militaire, l’uniforme et la levée des couleurs, sans avoir aucun apport à une mission de défense semblent avoir gagné, leur investissement dans le SNU ne devrait pas figurer dans la loi de la programmation militaire.

      Le caractère obligatoire reviendra-t-il à l’ordre du jour alors que les questions de faisabilité apparaissent difficilement surmontables, comme l’a montré le rapport du Sénat (voir Le Sénat met en exergue les difficultés à vaincre pour pouvoir généraliser le SNU) et que l’engagement d’une dépense nouvelle importante n’apparait pas en phase avec la volonté de réduction de la dépense publique affichée ? On peut en douter

      En attendant le SNU volontaire peine toujours à recruter, 32 000 jeunes seulement s’étant présentés pour pourvoir les 50 000 postes disponibles. L’opération de promotion concoctée par Sarah El Haïry, dont le Canard enchainé du 29 mars 2023 se fait écho sous le titre « Le SNU se met à nu »

      La caravane qui sillonne la France et s’installera dans 25 villes pour promouvoir ce SNU semble avoir un succès mitigé si on en croit Sud-Ouest qui titre « Service national universel : la caravane du SNU n’a pas attiré les foules à Périgueux » et mentionne « une cinquantaine de jeunes sont venus se renseigner et cinq volontaires se sont inscrits dans la journée, d’après les organisateurs »

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