Pseudo conceptualisation de l’Etat (général), de la nation, et... de l’horizontalité/verticalité, puisqu’après avoir posé une conception de l’horizontalité comme absolue et pure, il déduit qu’il y a toujours verticalité (donc Etat...) dans une société, celle-ci désignant alors aussi bien les hiérarchies sociales actuelles que les formes traditionnellement désignées comme horizontales ou autogestionnaires (mandat impératif et revocable, etc), allant jusqu’à dire, apparemment, qu’il y a verticalité dès qu’un groupe partage une idée : la verticalité ne qualifiant plus un rapport hiérarchique entre humains, mais aussi un rapport a une idée...
Pour autant, dire qu’il n’y a pas chez Lordon de critique de l’Etat (dans sa forme actuelle, donc), du travail, ou encore de remise en cause sérieuse du capitalisme, est loin d’être exact, pour ne pas dire plus. On peut bien sûr considérer que sa critique est insuffisante ou déficiente, mais c’est autre chose.
Dans l’entretien ici partagé :
"l’État présent doit être dépassé pour deux raisons profondes. En premier lieu, il a – c’est là sa caractéristique historique – profondément partie liée au capital. Sortir du capitalisme suppose donc de sortir de l’État du capital. Il n’y a pas de sortie du capitalisme pensable au sein de la forme « État du capital ». En second lieu, il est une puissance séparée si lointaine que ses effets d’asservissement passent les bornes. Il se trouve que le tournant autoritaire, pour ne pas dire plus, du néolibéralisme un peu partout en Europe, mais spécialement en France, tombe assez bien pour aider à former le désir d’une autre forme d’État, c’est-à-dire d’organisation du collectif nombreux."
Sur le travail, le capitalisme et, d’une certaine façon, la valeur (via la propriété lucrative) :
"Pour en finir avec le salariat comme rapport de chantage, il faut en finir avec la propriété lucrative des moyens de production, or cette propriété est sanctuarisée dans les textes constitutionnels. Pour en finir avec l’empire du capital, qui est un empire constitutionnalisé, il faut refaire une Constitution. Une Constitutions qui abolisse la propriété privée des moyens de production et institue la propriété d’usage : les moyens de production appartiennent à ceux qui s’en servent et qui s’en serviront pour autre chose que la valorisation d’un capital."
( ►https://www.crashdebug.fr/actualites-france/11606-il-faut-cesser-de-dire-ce-que-nous-ne-voulons-pas-pour-commencer-a- )
Il est devenu de mode de cracher sur Lordon de manière peu rigoureuse, afin de marquer son manque de radicalité et du même geste, de démontrer la sienne... Cela devrait être le fruit d’une véritable lecture critique, faute de quoi l’on tire à côté, et ne demontrons que notre mauvaise foi ou notre mauvaise compréhension. (Il me semble qu’on peut observer le meme phénomène avec b. Friot.)