• Interview de féministe #11 : Ironmaiden - Crêpe Georgette
    http://about:reader?url=http%3A%2F%2Fwww.crepegeorgette.com%2F2015%2F10%2F05%2Finterview-feministe-11%2F

    « Quand on te fait sentir mal parce que tu existes, c’est qu’il n’y a pas de place pour toi dans cette société phallocrate. Parce que si on interdit à quelqu’un d’être là physiquement, intellectuellement, verbalement, émotionnellement elle n’existe pas. C’était donc ça ce mal-être que je me suis traîné toutes ces années. C’était mon fort intérieur qui luttait parce qu’on lui intimait de ne pas exister. Je n’étais donc pas anormale. Le fait que je réagisse mal à quelque chose de malsain prouvait que j’étais en très bonne santé justement. Pourquoi il y a plus de femmes que d’hommes qui sont malades et dépressives ? Moi je vous le dis il y a de quoi. (...)

    #feminisme

  • Au lycée Jean-Quarré, le dialogue reprend entre les réfugiés et la mairie, dit Le Monde, qui, dénonçant une « minorité violente très politisée », annonce une intervention de police épaulée d’asso humanitaires
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/09/22/au-lycee-jean-quarre-le-dialogue-reprend-entre-les-refugies-et-la-mairie_476

    Les pouvoirs publics, qui réfléchissaient cet été à mener le chantier sans déloger les réfugiés, comptent désormais procéder de la même manière que pour les campements à Austerlitz et celui devant la mairie du 18e arrondissement. Autrement dit, « #évacuer puis mettre à l’abri » dans les centres d’#hébergement franciliens.

    Des craintes de perdre au change

    « Le #squat fait #obstacle à l’aménagement de Jean-Quarré. On n’avancera pas tant qu’il n’y aura pas de travaux de mise en sécurité et que l’organisation du site ne sera pas confiée à une association de type Croix-Rouge ou Emmaüs », explique #Mathias_Vicherat, le directeur de cabinet d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris.

    Seulement, les occupants de Jean-Quarré craignent de perdre au change. Mustafa, le délégué des Afghans, ne veut pas quitter ce lieu sans la garantie « d’obtenir un centre décent grâce auquel on pourra s’intégrer ». La vingtaine de sites (Paris intra-muros, Nanterre, Vincennes, Malakoff) actuellement proposée par la préfecture n’a pas la cote auprès des différentes communautés (soudanaise, érythréenne, afghane, tchadienne, maghrébine…) « Près de trente personnes sont revenues vivre ici alors qu’elles avaient été hébergées après l’évacuation de la halle Pajol », explique-t-il. Visiter les centres, comparer avec Jean-Quarré puis se décider. Voilà comment veulent procéder les réfugiés. Leur crainte s’avère d’autant plus forte que le nouveau centre d’accueil ne prévoit d’héberger que 80 personnes. « Je suis sûr que ce centre peut héberger dignement environ 300 personnes. Pourquoi seulement 80 ? », s’interroge Mustafa.

    « C’est le chiffre des services sociaux de la préfecture », informe M. Dagnaud, qui confiait récemment au Monde ne plus supporter ce « grand n’importe quoi » et « vivre dans la crainte d’avoir un mort sur la conscience ». Ce « grand n’importe quoi » est d’ailleurs devenu un #repaire pour tous ceux en quête d’un toit, arrivés en France il y a deux jours comme il y a dix ans. « Le #115 est tellement saturé qu’il a redirigé une dizaine de SDF vers Jean-Quarré », souffle Hervé, un des premiers riverains à s’être mobilisés. Dans les 38 chambres de l’ancien lycée, une personne sur deux seulement dispose d’un matelas.

    « Les mentalités évoluent dans le bon sens »

    Mais l’heure est à la détente pour Anne Buisson, qui croit en un « un nouveau départ » : « Les réfugiés prennent la parole depuis deux semaines. Ils ont envie de s’exprimer. Les riverains l’ont bien vu lors des récentes réunions publiques, et j’ai l’impression que les mentalités évoluent dans le bon sens. » Une benne à ordure de 50 tonnes a par exemple été installée par les services municipaux.

    La raison principale de ce basculement, on la trouve du côté du collectif La Chapelle en lutte. Ce groupe militant, qui avait refusé un recensement officiel début août, a récemment périclité. « Une minorité violente très politisée instrumentalisait le mouvement » , déplore Marin Marc-Gandebeuf, un étudiant de 19 ans en musicologie encore très actif. « On ne supportait plus d’être pris pour des idiots, signale Mustafa, selon lequel il existe deux types de soutien ici. Le bon, qui nous aide à nous prendre en main et nous respecte. Et le mauvais, qui fait de la #politique et nous ligue les uns contre les autres. »

    Manifestation ce mercredi 23 septembre à 17h30 au départ du lycée occupé, rue Jean Quarré (Place des Fêtes - 19e).
    https://paris-luttes.info/important-communique-des-refugie-3806

  • “ La crainte d’une « concurrence » entre #pauvres “, Le Monde

    #Réfugiés versus #SDF : cette «  #concurrence  » commence à inquiéter associations et élus. Alors que la mobilisation s’organise pour l’accueil des Syriens – réception des maires volontaires samedi 12 septembre Place Beauvau, réunion des préfets de Seine-Saint-Denis pour l’organisation des lieux d’#accueil jeudi –, un doute s’est immiscé parmi les acteurs qui sont en première ligne. Cet élan solidaire ne cache-t-il pas un choix entre les « bons-réfugiés-fuyant-la-guerre » et les autres sans-abri ? Pourquoi l’Etat met-il en scène une solidarité en direction des seuls réfugiés ?

    « 20 000 places trouvées en deux semaines ! Pourquoi ne l’ont-elles pas été avant ? »

    L’hébergement des sans-abri est dans une phase critique depuis le début de la crise économique. Les centres d’appel sont saturés, les lieux d’hébergement débordés, et les nuitées en hôtel en constante augmentation dans plusieurs départements. La situation est même devenue dramatique en Ile-de-France : seule une personne sur deux appelant le Samu social, au 115, se voit offrir une solution pour la nuit.

    C’est peu dire que la soudaine capacité de l’Etat à trouver en quelques jours des lieux d’accueil a laissé les équipes perplexes. Solidaires et heureuses de l’élan mais profondément désarçonnées. « Il y a un vrai agacement de constater que, quand les politiques veulent ouvrir des centres, on y arrive très vite. 20 000 places trouvées en deux semaines ! Pourquoi ne l’ont-elles pas été avant ? », s’interroge Florent Gueguen, directeur de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars).

    Dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (#CHRS) parisiens comme au #115, c’est la même incompréhension. « Nos salariés ne s’expliquent pas pourquoi cette énergie, cette solidarité n’étaient pas là pour répondre à la montée du nombre de sans-abri. La crainte d’une concurrence entre nos publics est montée très vite », souligne Christine Laconde, directrice du SAMU social de Paris.
    «  Et nous, pourquoi on n’a rien ?  »

    Des rumeurs ont ainsi circulé au lendemain de l’évacuation du campement de La Chapelle, à Paris, en juin : on aurait mis à la rue des familles logées à l’hôtel pour y héberger les migrants évacués. Il a fallu tout de suite démentir pour désamorcer la grogne. « Entre cette incompréhension et la crainte de ne pas avoir un dispositif suffisant pour l’hiver, on a un cocktail explosif », déplore Mme Laconde.
    Sur le campement d’Austerlitz, quelques jours avant son évacuation, jeudi, l’inquiétude des quelques SDF installés au milieu des Soudanais s’exprimait ouvertement. Ils avaient compris qu’ils n’étaient pas concernés par le plan d’hébergement pour les réfugiés. « Et nous, pourquoi on n’a rien ? », demandait ainsi un jeune aux agents de la ville. « Ils se sentent abandonnés, doublement punis. C’est compliqué d’expliquer que les réfugiés syriens ont droit à un abri tout de suite. Y compris parmi les travailleurs sociaux », raconte Dominique Bordin, chargé de la mission SDF de la Ville de Paris.

    En mettant en scène leur engagement, en relayant les élans de solidarité citoyenne, les autorités semblent hiérarchiser et ainsi organiser la concurrence entre pauvres. « C’est quand même curieux, ce traitement des priorités en fonction de l’actualité médiatique ! Les sans-abri à la rue depuis des mois ressentent une profonde injustice », prévient Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. Derrière, les travailleurs sociaux savent combien le discours de l’extrême droite prospère sur la concurrence entre les sans-abri français et les réfugiés étrangers. Le FN ne s’est pas privé de dénoncer l’abandon des « SDF de souche » au profit des « clandestins ». Quand bien même 40 % des appels au 115 proviennent d’étrangers extracommunautaires.
    «  Les gens sont à fleur de peau  »

    La concurrence des places fait aussi des remous dans les municipalités volontaires pour accueillir les déplacés. De nombreux élus ont d’ailleurs fait attention, tout en affichant leur solidarité, à réclamer l’aide de l’Etat pour l’organiser. Ils n’ont pas fait de propositions trop concrètes de lieux vacants, mais plutôt annoncé leur disponibilité. Les rares qui s’y sont essayé ont dû essuyer des reproches. Pierre Aldeguer, maire sans étiquette de Champcueil, petite commune de l’Essonne où l’Etat a décidé de rouvrir un bâtiment hospitalier, a eu droit à quelques rebuffades. « “On ne va pas accueillir toute la merde du monde”, m’ont dit certains très proches de la droite extrême. Mais ils restent minoritaires », raconte l’élu.

    Stéphane Peu (PCF), adjoint au maire de Saint-Denis, banlieue pauvre du « 93 » qui a proposé ses centres de vacances, a vu plusieurs demandeurs de HLM s’inquiéter d’une éventuelle priorité donnée aux réfugiés : « On n’a pas eu de refus de solidarité, à quelques rares exceptions près – comme ce mail me disant : “Je suis désolé de ne pas avoir traversé la Méditerranée sur un rafiot mais ça fait dix ans que j’attends.” On a une telle crise du logement en Ile-de-France que les gens sont à fleur de peau. » Jean-Luc Laurent (MRC), au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), rapporte des réflexions identiques. En Ile-de-France, quelque 315 000 premières #demandes demeurent non satisfaites.

    Pour faire face à cette peur, il faut créer des lieux propres à l’accueil des réfugiés, soulignent les élus. Et expliquer. « Il faut parler avec la population, dire que les réfugiés vont rester. C’est dur parfois, mais, si on ne le fait pas, on va au-devant d’une catastrophe », insiste Bernard Gérard, maire (LR) de Marcq-en-Barœul, dans le Nord. « La France peut accueillir des centaines de milliers de gens. On l’a bien fait pour les 500 000 exilés espagnols en 1939 ! Mais ça suppose de le dire. Et que les élus n’aient pas peur », assure Yvon Robert (PS), à Rouen. A Lille et Marseille, des députés socialistes ont d’ores et déjà organisé des réunions d’information.

    Sylvia Zappi, 19/9/15, Le Monde

    • C’est plus ou moins pareil partout :
      http://seenthis.net/messages/122129

      Les revenus des mendiants sont arrivés au niveau de 20% des montants d’avant.

      Vor einigen Monaten ging das mit den neuen Verkäufern los, auch Kaufmann spricht von »Rumänen«. Anstatt zwei oder vier Ausgaben, wie sie die meisten bei ihr einkaufen, holen sie sich morgens gleich 20 oder 30 Zeitungen, erzählt sie. Nachmittags kommen sie wieder und holen den zweiten Schwung. »Die sind ziemlich gut organisiert. Wenn einer krank ist, kommt der nächste und stellt sich vor den Supermarkt. Leute wie Tom sind da eher Einzelgänger.« Und wenn einer wie Tom auf seinem langjährigen Stammplatz besteht? »Dann gibt›s öfter auch mal aufs Maul.‹«

      Le matin les nouveaux vendeurs « roumains » viennent chercher les journaux par gros paquets et se réaprovisionnent l’après-midi. C’est un commerce aux tâches partagées avec ses coursiers et ses vendeurs. Ils n’hésitent pas de « casser la geule » aux mendiants déjà sur place pour obtenir les meilleurs endroits de vente.

      Bref les conditions crées par le pouvoir en place mettent en situation de concurrence les démunis. Seule solution : Il faut organiser la solidarité te la résistance.

    • @Klaus ça me parait un peu différent toutefois car ici c’est l’état qui fabrique de la concurrence en raréfiant l’hébergement et en organisant le tri. Mettre en scène une guerre de tous contre tous reste l’une des meilleures manières de légitimer l’action de l’état, seul « garant » possible de la paix...

      Il s’agit d’exacerber toutes les contradictions « secondaires » possibles parmi les prolos de façon à étouffer la contradiction principale (qui décide ?, eh bien c’est l’économie, le mérite, etc.)

      La déclaration de Jospin en 1998 me parait un exemple séminal de cette politique. Alors qu’il était premier ministre et confronté à une mobilisation dune ampleur sans précédent de chômeurs et de précaires pour une hausse substantielle des minima et alors chômage, pour une levée de l’interdiction du RMI aux moins de 25 ans, Jospin avait déclaré « préférer une société de travail à l’assistance ». Outre la disqualification de toute solidarité (si ce n’est au nom du travail qui rend digne...), il s’agissait de "défendre le Smicard et les autres "travailleurs pauvres contre ces parasites d’assistés.

      Pour revenir au thème de ce post, une suite où des assos comme « Aurore » qui gèrent de l’hébergement dans des conditions de caserne plaident pour leurs budgets, sous couverts de droits humains.

      Réfugiés, migrants, sans-abri : refuser la concurrence entre les précaires, par Le Collectif des Associations Unies (pas moins...)
      http://www.liberation.fr/debats/2015/09/23/refugies-migrants-sans-abri-refuser-la-concurrence-entre-les-precaires_13

      Les inquiétudes qu’expriment les travailleurs sociaux, les bénévoles, parfois les personnes en situation de précarité elles-mêmes, face aux risques de concurrence entre « pauvres » sont donc compréhensibles. Mais nous entendons ici et là qu’avant d’aider ceux qui arrivent, il faut d’abord aider ceux qui sont déjà là, voire ceux qui sont nés ici. Ce positionnement est dangereux et contraire à la dignité humaine et aux droits fondamentaux. Notre pays, 6e puissance économique mondiale, peut – et doit – tendre la main à toutes les personnes à la rue, quelle que soit leur situation administrative. L’accueil inconditionnel des personnes en situation de détresse, inscrit dans les textes de notre République, interdit le tri des personnes en fonction de leur statut ou de leur nationalité. Ce principe intangible guide depuis des décennies l’action des associations de lutte contre l’exclusion. Le remettre en cause serait une grave menace à notre pacte social, une entorse aux valeurs républicaines de solidarité et de fraternité.

      C’est surtout au manque de moyens que sont confrontées les associations pour garantir cet accueil et donner à tous des perspectives de relogement, d’insertion voire d’intégration. L’annonce par le Premier ministre, devant le Parlement le 16 septembre, d’une enveloppe financière supplémentaire dédiée tant à l’accueil de réfugiés qu’à l’hébergement d’urgence de tous les sans-abri est un signe positif. Il importe cependant que les réponses soient à la hauteur des besoins, et qu’un vaste plan d’ensemble soit anticipé, de manière à éviter l’ouverture de structures sous la pression de l’actualité sans réelle prise en compte de l’ensemble des besoins dans la durée.

    • Je suis assez d’accord avec Klaus, un deuxième exemple à Berlin. Pour financer l’accueil des réfugiés-migrants certaines associations ont appelés les citoyens de Berlin à collecter les bouteilles consignées et reverser l’agent de la collecte.
      Les bouteilles consignées sont une source de revenus pour certains retraités et chômeurs et concernent une population de plus en plus jeune. On arrive à des situations complètement incompréhensibles pour les gens qui sont aux minimas sociaux.

  • Le 11-janvier : crise ou consensus ? - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Le-11-janvier-crise-ou-consensus.html

    Ironie de l’histoire : c’est au nom de la liberté d’expression que s’est réduit l’espace de ce qu’il est possible de dire et de faire dans cette période. Les événements de consensus se caractérisent par la réduction de l’espace des prises de position possibles.

    #consensus #11-janvier

  • #SaudiLeaks : de quoi vérifier les accusations contre l’Arabie Saoudite
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2573

    Nous avons annoncé sur Populi-Scoop, dans les heures qui ont suivi leur mise en ligne par #Wikileaks, la parution de documents secrets de l’Arabie Saoudite. Nous continuons, pour ne pas se priver de tant de matières. En effet, c’est un trésor de données pouvant inspirer des articles d’analyse et des études de stratèges. Ils sont, à l’heure où mettons en ligne ce nouveau sujet qui relate la signification de ses documents, au total de 61 299 publiés… Un fatras de manipulations à motivation abjectes, avec (...)

    Actualité, événement, opinion, intérêt général, information, scoop, primauté

    / Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , Wikileaks, Arabie Saoudite, Qatar, Moyen-Orient, monarchies, arabes, (...)

    #Actualité,événement,_opinion,_intérêt_général,_information,_scoop,_primauté #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique,_ #Arabie_Saoudite,_Qatar,_Moyen-Orient,_monarchies,_arabes,_musulmans
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/IMG/pdf/L_Arabie_Saoudite_et_les_attentats_du_11_septembre___le_complot_d_une_fam

  • PREMIÈRES JOURNÉES ICONOCLASTES
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article756

    La CNT-AIT de Toulouse et L’Atelier idéal vous invitent aux « PREMIÈRES JOURNÉES ICONOCLASTES » 29 - 30 – 31 mai 2015 Dans les locaux de « La Chapelle » 36 rue DANIELLE CASANOVA - TOULOUSE (Métro : Compans ou Canal du Midi) VENDREDI 29 MAI 18 h : Accueil – apéro 20 h 15 : Conférence de Françoise MORVAN : « Ethnorégionalisme et ultralibéralisme : la Bretagne pour laboratoire » Questions – Réponses. Entrée libre. SAMEDI 30 MAI 11 h à 13 h : Petit (...)

    #11._Agenda_du_syndicat_de_Toulouse

    / A la une, #edito

    http://cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/ICONOCLASTE-1_Copy.pdf

  • Grève des loyers, un journal mural (suite) — L’insolvable locataire de la rue de Chantilly interné par la #police & délogé par un huissier. « Pense-bête - Archyves
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=6510

    Lundi dernier, alors que Jérôme V. s’était une nouvelle fois rendu au commissariat de la rue Chauchat (Paris IXe) pour signaler les menaces de riverains hostiles, on lui a fait comprendre qu’il était surtout une menace pour lui-même, bref que son attitude suicidaire nécessitait une mise en observation à l’infirmerie psychiatrique de la Préfecture. Il y a passé 48 heures à l’isolement. Et jeudi 18 juin au matin, retrouvant sa précaire liberté, il a vite déchanté, une fois retourné chez lui : façade nettoyée et porte close.

    Entre-temps, l’#huissier mandé par le syndic n’avait pas chômé, profitant de la mise à l’écart du contrevenant pour faire place nette et changer les serrures. Et au terme de cette expulsion médico-légale, une vague promesse de relogement très provisoire en hôtel meublé. Comme pour ses infortunés semblables, les réfugiés de la Chapelle, invisibilisés manu militari. Aux dernières nouvelles, ce SMS envoyé par Jérôme à ses rares soutiens, comme une bouteille à la mer…

    #logement #loyer #psychiatrisation #expulsion

    • Une cagnotte de solidarité pour un bénéficiaire du Droit au logement mis à la rue par l’Etat, via @paris
      https://paris-luttes.info/sauver-un-dalo-mis-a-la-rue-par-l-3627

      Durant 1123 jours, il a tenu le journal de ses démarches pour retrouver ses droits... Mais voilà... Le mercredi 17 juin 2015, il a finalement été expulsé, en son absence, de son logement !
      Après quelques jours d’hébergement par le #115, il est aujourd’hui sur le trottoir ! Il pourrait ne pas y rester, car il a trouvé en province une petite maison à louer. Seulement voila, pour y emménager, il faut des sous. Rapidement. Pour retirer les meubles placés en garde-meubles par l’huissier, payer un mois de loyer et la caution, louer un petit camion, réparer sa voiture...

      Bref, au final pas tant que ça, environ 2000 euros, mais c’est pour FIN JUILLET 2015 !!!

      Alors voila, quand l’État expulse un #DALO, seule la solidarité demeure peut éviter à Jérôme de devenir [rester, ndc] un sdf...Si vous souhaitez l’aider, vous pouvez participer à la #collecte et/ou la faire circuler auprès de vos contacts.
      Pour le reste, dès qu’il aura une connexion digne de ce nom, Jérôme vous dira lui-même, j’en suis sûre ce que chacun peut faire.

      Soutenons Jérôme pour que son histoire et son combat, ne sombrent pas dans les oubliettes jusqu’à ce qu’il devienne un sans-abri de plus. Soutenons-le pour réparer, grâce à la solidarité spontanée, au plus vite les « erreurs » commises par l’administration.

      Merci pour lui !

      P.-S.
      Grâce à la cagnotte en cours, la voiture de Jérôme est désormais réparée. Il a visité aujourd’hui la petite maison dénichée dans l’Indre : les propriétaires demandent un mois de caution qui sera payé demain. Reste à régler 1 mois de loyer (350 €), le garde meuble (environ 700 euros à ce jour + 20 € par jour), le déménagement (environ 300 € camion et essence) et les divers abonnements aux fournitures d’énergie ainsi que quelques menus frais d’aménagement (environ 200 €).
      Il ne manque à ce jour que 975 € !

      #expulsion #solidarité #exil

  • Le bord du monde : « T’es 115 ? », Véronique Decker - Questions de classe(s)
    http://www.questionsdeclasses.org/?Les-chroniques-de-Veronique-Decker

    Ce soir, à la sortie de l’#école, un élève m’attendait. Il habite au #115 et tous les deux ou trois jours, on le change d’hôtel. Comme il n’est qu’en CE2, souvent il attend pour que je lui explique comment faire pour y aller. Et souvent, je ne parviens pas à expliquer, alors je fais monter tout le monde dans ma voiture et je les emmène. Massy, Cergy, Champs sur Marne, Sarcelles, Gonesse, il a déjà fait le tour de toute l’île-de-France. Cette fois, il fallait aller à Mery sur Oise. Et pour aller de Bobigny à Mery sur Oise, la voiture c’est tout de même plus simple. L’#hôtel se trouve très loin de la gare, dans une zone industrielle plantée au milieu des champs.

    #enfances

    via @paris luttes info

  • #Laurent_Joffrin directeur de Libération, plutôt d’accord avec #Manuel_Valls, VS #Emmanuel_Todd.

    #Emmanuel_Todd : « Le #11_janvier est un tour de passe-passe » - Libération
    http://www.liberation.fr/politiques/2015/05/03/le-11-janvier-est-un-tour-de-passe-passe_1287114

    Libération : Après le 11 janvier, Libération titre « Nous sommes un peuple », et Laurent Joffrin son édito « Un élan magnifique »…

    Emmanuel Todd : C’est contre ça que mon livre a été écrit. J’ai vécu ce moment d’unanimité apparent, relayé par les médias, comme un flash totalitaire. C’est le seul moment de ma vie où j’ai eu l’impression que ce n’était pas possible de parler en France. C’était paradoxal puisque tout le monde était en train de se gargariser du mot « liberté », et pour la première fois de ma vie, j’ai eu peur de m’exprimer. C’est vrai que la situation était compliquée. C’était une énorme manifestation. Impossible de ne pas prendre au sérieux 4 millions de personnes dans la rue, des gens qui avaient de bonnes têtes, qui étaient sympas, qui formellement ne disaient rien d’horrible. Je me suis dit que la seule façon de démonter cette image d’unanimité, c’était de faire un véritable travail d’enquête sociologique. J’ai calculé des intensités de manifestations par ville. J’ai fait des cartes. J’ai rapporté cela à d’autres variables, notamment la proportion de cadres et professions intellectuelles supérieures et aussi la carte des empreintes et pratiques religieuses. Ce que je constate, ce jour-là, c’est une surmobilisation des catégories moyennes et supérieures de la société, et en particulier de la partie de la France qui est de tradition catholique. Les régions qui étaient censées se battre pour le respect de la liberté de conscience, de la liberté d’expression et de la laïcité, sont les régions qui, dans toute l’histoire de France, ont combattu la laïcité. Pour moi, il y a une escroquerie fondamentale dans ce qui s’est passé le 11 janvier, un tour de passe-passe, qui n’était pas conscient chez les acteurs. La simple exclusion du Front national de la manifestation allait signer l’absence des ouvriers. Ce que j’ai constaté, c’est le contraire de l’unanimité.

    Laurent Joffrin : Si l’on excepte le chapitre sur l’immigration, je suis en désaccord avec tout le livre d’Emmanuel Todd. Le 11 janvier est la plus grande manifestation qu’on ait connue en France. Bien sûr, tout le monde n’y était pas ; on l’a dit, on l’a écrit. Certains l’ont dit eux-mêmes, comme Le Pen : « Je suis Charlie Martel » ; c’est une formule. Une partie des jeunes de banlieue ne sont pas venus non plus. Ils étaient choqués par le fait qu’on attaque le Prophète, ce qui est légitime et compréhensible. Mais 3 ou 4 millions, cela fait quand même beaucoup de monde. J’en ai déduit que la culture républicaine, en tout cas s’il s’agit de la liberté d’expression, était largement majoritaire en France ; qu’elle est précieuse à tout le monde, presque tout le monde, quelle que soit l’origine religieuse, politique, etc. C’est rassurant. Ensuite, l’unanimité s’est faite autour de la liberté d’expression, qui est le contraire de l’unanimisme. Tout le monde était d’accord pour dire qu’on a le droit de ne pas être d’accord. La plupart des gens qui sont venus manifester ne lisaient pas Charlie Hebdo, la plupart des gens qui sont venus manifester pouvaient être choqués par tel ou tel aspect de ce qu’il y avait dans Charlie Hebdo, y compris des musulmans, des catholiques ou d’anciens catholiques. On a été unanimes pour dire : « On a le droit de ne pas être unanime. »

    Deuxièmement, la manifestation a été tout sauf antimusulmane. Au contraire, elle était fraternelle. Son message était clair : « On fait tous partie (même si c’est en partie faux) de la même communauté nationale, qui est républicaine » et « ce sont les valeurs républicaines qui nous tiennent ensemble », et non pas telle ou telle opinion politique, telle ou telle croyance. C’est la république qui est le cœur de l’affaire.

    E.T. : On démarre dans un débat qui tourne en rond, parce que ce que Laurent a réexposé toute l’autosatisfaction des gens qui ont manifesté, l’unanimité de la classe médiatique. Il ne suffit pas, pour un sociologue et un statisticien, de répéter comme avec un moulin à prières tibétain « nous étions 4 millions ». Les Français sont 65 millions. Je fais une analyse statistique…

    L.J. : C’est la critique fondamentale que je porte à votre livre : je ne pense pas que les structures anciennes de la religion ou de la famille déterminent à ce point les comportements. Elles jouent un rôle, bien sûr, elles ont une influence diffuse. Mais elles ne déterminent pas mécaniquement la vie politique. Il y a bien d’autres facteurs : le taux de chômage, le taux d’immigration, la composition sociologique. Et les mythes politiques qui ont une autonomie, qui influent par eux-mêmes sur les comportements. Vous faites une sociologie purement déterministe. Je n’y crois pas.

    E.T. : Ce que vous dites ne présente rigoureusement aucun intérêt, parce que tout le monde l’a dit mille fois. Je ne suis pas un idéologue, je suis un chercheur empiriste et je dis : 4 millions, ce n’est pas tout le monde. Quand on entre dans le détail, on trouve tout à fait autre chose. Je m’excuse, mais lorsque vous dites un truc du genre : « Cela ne tient pas debout, l’analyse anthropologique et ces trucs sur la sphère familiale », vous êtes un facho, là !

    L.J. : Parce que je conteste la causalité simpliste que vous décrivez…

    E.T. : Alors démontrez que les cartes sont fausses ! Démontrez que les coefficients de corrélation sont pourris !

    L.J. : Ils me paraissent bizarres, oui. Je conteste la méthode.
    Quelle république ?
    Pourquoi, Emmanuel Todd, parlez-vous d’une « néo-république » à propos du 11 janvier, alors que Laurent Joffrin y voit tout simplement la république ?

    E.T. : La république au sens où on l’entendait, c’était un système censé être pour tout le monde. C’était associé à l’idée de suffrage universel, d’une gestion en tout cas, pour la république sociale d’après-guerre, de l’économie dans l’intérêt de l’ensemble de la population. C’était une république à laquelle les ouvriers et les paysans participaient. Maintenant, ce que j’appelle la néo-république, c’est l’appropriation de tout ce bagage historique prodigieux de la France par une moitié de la société seulement, c’est-à-dire les classes moyennes et supérieures. Ce que la manifestation du 11 janvier, dans sa structure, exprimait, c’était en fait une république d’exclusion. Les milieux populaires n’étaient pas là. Les gosses des banlieues, les gosses d’origine immigrée n’étaient pas là. Laurent Joffrin nous dit : « Nous défendions la liberté, c’était merveilleux. » Mais qu’on ne me raconte pas que blasphémer sur la religion d’un groupe dominé est super classe, parce que la vérité, c’est que les musulmans en France, c’est 5% des gens, principalement en bas de la société !

    L.J. : C’est faux. Charlie Hebdo n’est pas du tout antimusulman. Ils sont antireligieux, ce n’est pas la même chose. Dans Charlie, le nombre de couvertures ou de dessins dirigés contre la religion catholique est au moins égal, sinon supérieur, au nombre de caricatures et de couvertures dirigées contre l’islam. Elles sont d’ailleurs dirigées contre les terroristes et contre les intégristes, ce qui n’est pas la même chose. Du coup, les gens qui manifestent pour Charlie Hebdo ne peuvent pas être assimilés à des gens qui, même par contagion, seraient antimusulmans. Ils sont pour une cohabitation aussi harmonieuse que possible, en tout cas pacifique, entre les différentes religions. On ne peut pas les accuser d’être, même inconsciemment, même s’ils sont influencés par des structures subreptices, hostiles aux musulmans. Au contraire, ce sont des gens peut-être plus éduqués que la moyenne des Français, c’est possible - c’est peut-être aussi pour cela qu’ils ont une culture républicaine historique supérieure - qui savent ce que c’est qu’une intolérance ethnique ou raciale ou religieuse. Donc ils disent : « Plus jamais cela. »
    Quelle gauche ?
    Dans votre dénonciation de l’hostilité à l’islam, vous accusez carrément le PS d’être un parti xénophobe…

    E.T. : J’ai soutenu François Hollande. J’ai toujours été un électeur de gauche, mais plutôt dans la tradition communiste. Le comportement objectif du PS, ce sont ses choix de politiques économiques depuis 1983 : c’est la politique du franc fort, c’est l’alignement sur des modes de gestion de type allemand inadaptés pour la société française qui fait un tiers d’enfants de plus, c’est la monnaie unique, c’est l’acceptation d’un taux de chômage de 10%. C’est la promotion, la perpétuation et l’obstination dans des politiques économiques qui vont détruire la classe ouvrière française en général. N’oublions pas les Français de souche des milieux populaires, mais aussi, spécifiquement, les plus faibles, les derniers arrivés, ceux qui sont le moins protégés par leurs réseaux familiaux et de parenté : ce sont les enfants d’immigrés. Ce que j’appelle « xénophobie objective », c’est une xénophobie qui n’a pas conscience d’elle-même.

    Evidemment, les socialistes pensent être du bon côté ; que les méchants, ce sont Estrosi, Copé, le FN, etc. Mais la vérité, c’est que leur attachement à une politique économique qui échoue et qui n’en finit pas d’échouer trahit leurs valeurs latentes. L’idéal d’égalité des hommes, la protection authentique des gosses d’immigrés dans les banlieues, comme des ouvriers français, est non-sincère, et la valeur qui domine dans leur tréfonds subconscient et inconscient est une valeur d’inégalité. En fait, ce qui s’est passé depuis trente ans, c’est que le catholicisme ou, plutôt, les valeurs sociales latentes du catholicisme (les valeurs d’autorité, d’inégalité, de différenciation humaine), ce que j’appelle dans le livre le « catholicisme zombie », ont conquis la gauche.

    Une fois qu’on a compris ça, on peut commencer à réfléchir utilement au Front national et à comprendre qu’il n’est qu’un effet de ce mouvement d’ensemble, et pourquoi le FN, ce parti xénophobe et arabophobe, se retrouve de plus en plus implanté dans les vieilles régions libérales égalitaires françaises.

    L.J. : Ce n’est pas le Parti socialiste qui a créé l’inégalité, c’est la mondialisation et l’économie de marché mondialisée. On peut reprocher aux socialistes ou aux sociaux-démocrates de ne pas avoir lutté avec suffisamment d’énergie contre l’inégalité, mais ce n’est pas eux qui l’ont créée. C’est purement polémique de dire cela. Les socialistes pensent, peut-être à tort, que le fait de passer un compromis avec le patronat permettra de relancer l’économie et de réduire le chômage. Cela marche mal pour l’instant, ou pas du tout, en France. Cela a marché dans d’autres pays. Tout cela n’a rien à voir avec leur origine catholique supposée. Quant à imputer la crise à Maastricht et à la monnaie unique, c’est d’un simplisme confondant. On peut le dire pour certains pays qui sont en position de faiblesse, mais c’est faux pour d’autres. Certains pays qui sont dans la zone euro ont un taux de chômage très faible. Prenez aussi le Danemark et la Suède, pays proches à tous égards… L’un est dans l’euro et l’autre non. Comment expliquer qu’ils ont à peu près le même taux de chômage et un système social extrêmement protecteur tous les deux ?

    E.T. : La France est le seul des pays très avancés historiquement qui accepte de vivre avec 10% de chômage. C’est très spécifique de la France. C’est la promotion, la perpétuation et l’obstination dans des politiques économiques qui vont détruire la classe ouvrière française en général. Alors faites une pétition pour sortir de l’euro ! Cessez d’être résigné ! Libérez-nous !

    L.J. : Donc, selon vous, c’est l’euro qui crée le chômage ?

    E.T. : Le taux de chômage de la France à 10%, oui.

    L.J. : Sortir de l’euro ne résoudra rien.

    E.T. : Si vous le dites… C’est votre religion.
    Crise existentielle
    Selon vous, Emmanuel Todd, la France traverse une crise existentielle, une espèce de grande dépression spirituelle du fait du retrait du catholicisme, et ce vide est notamment comblé par la recherche d’un bouc émissaire, en l’occurrence l’islam…

    L.J. : Je ne pense pas que la fin de la religion crée un vide existentiel. Je ne pense pas que la religion soit la seule manière de remplir le vide existentiel. Je pense que les citoyens se réfèrent à des valeurs non religieuses, républicaines, laïques et que cela remplit leur vide « existentiel ». On dit qu’il y a un vide depuis 1789, depuis qu’on a répudié les traditions et qu’on a rompu avec certains aspects de l’Eglise catholique ou avec la hiérarchie catholique. On nous explique que les gens ne savent plus où ils habitent, qu’ils n’ont plus de valeurs, qu’ils ne croient plus à rien, etc. C’est complètement faux. La manifestation du 11 janvier l’a montré, comme toute l’histoire du XIXe siècle et du XXe siècle. La démocratie est un système imparfait. Il est donc en crise par définition. On n’a jamais vu de démocratie qui ne soit pas en crise. Mais, contrairement à ce que vous affirmez, les sociétés individualistes gardent des valeurs collectives. Elles se sont manifesté le 11 janvier.

    E.T. : Je suis personnellement un sceptique religieux, je n’ai pas de problème avec la religion. J’essaie de démontrer dans le bouquin que dans les trente dernières années, on a vécu l’effondrement de ce catholicisme de résistance qui structurait une partie de la société. On vient enfin d’atteindre une situation de vide religieux complet ! Cela n’a jamais existé dans l’histoire de France. Je dis de façon répétitive : « Il faut prendre la religion au sérieux, surtout quand elle disparaît. » Lorsque la religion disparaît, il y a des phénomènes de vide, des problèmes de substitution, des phénomènes de violence. On en est là ! Comme par hasard, c’est le moment où plus personne ne croit et où tout le monde devient obsédé par la religion. On est obsédé par l’islam… Finalement, il y a une sorte d’inconscient collectif qui cherche dans l’islam un substitut du catholicisme qui ne peut plus servir. Mais c’est complètement fantasmé, car les indicateurs de pratique religieuse du monde musulman, difficiles à mesurer, sont beaucoup plus faibles que ce qui existait dans les provinces catholiques d’autrefois.
    Pour vous, c’est l’islamophobie qui renforce l’antisémitisme ?

    E.T. : Si je cherche dans mon irrationnel profond ce qui me rend vraiment inquiet sur le sort du pays, c’est la renaissance de l’antisémitisme, parce que cela me renvoie à l’histoire de ma famille, et je ne pensais pas que c’était possible. J’accepte maintenant l’antisémitisme de pas mal de gosses arabes des banlieues comme un fait sociologique dont il faut tenir compte. Cela a été difficile pour moi. Mais c’est logique : la montée d’une passion religieuse islamophobe, dirigée contre une minorité, ne peut que raviver, inévitablement, toutes les passions religieuses et finalement cibler la religion des autres minorités, conduire donc à l’antisémitisme. C’est ce qui se passe.

    Mais il existe plusieurs types d’antisémitisme. Le vieil antisémitisme, catholique, bourgeois, différentialiste, ciblait des juifs assimilés auxquels on reprochait d’être différents, malgré les apparences. Il y a aussi un antisémitisme que j’appelle égalitaire, universaliste, qui fonctionne selon une logique complètement inverse. Là, ce qui est reproché aux juifs, ce n’est pas de vouloir devenir comme vous, c’est de vouloir rester différents. C’est celui que subissent les juifs pratiquants dans les banlieues, et il est peut-être aussi typique de la France du Bassin parisien que de l’islam. La France est formidable avec ce concept d’homme universel. Mais être universaliste, pour un anthropologue, c’est penser que les gens sont les mêmes partout. Si les immigrés qui arrivent sont raisonnablement les mêmes, super, on se mélange tout de suite, et on a les sociétés les plus ouvertes qui existent. La France, c’est cela, pour une bonne part. Dans mon village du Midi, quand j’étais enfant, je n’avais même pas compris qu’il y avait des gosses d’origine italienne et des gosses d’origine provençale, parce que c’est le même système culturel. Mais si vous voyez arriver des hommes qui ont visiblement un système de mœurs différent, votre système a priori va être mis sous tension tant qu’ils ne seront pas complètement assimilés, et vous avez la possibilité, théorique et pratique, d’un autre type de xénophobie, que j’appelle xénophobie universaliste. Je crois que c’est très important pour comprendre une chose comme le Front national. Il faut essayer de comprendre que ce qu’on appelle le racisme ou la xénophobie des prolos du Front national, ou même des petits commerçants du Midi, n’est pas la même chose que le racisme, l’antisémitisme ou la xénophobie de la bourgeoisie catholique.

    L.J. : La distinction que vous faites me paraît oiseuse. L’universalisme ne veut pas dire que les hommes sont tous pareils. Ils sont très différents mais quelque chose les relie. Ils ont des cultures, coutumes et croyances différentes. Mais leur humanité les réunit. C’est pour cela que Jaurès a appelé son journal l’Humanité.

    E.T. : Ce sont les cultures qui sont différentes, pas les gens. Je suis un universaliste, ce qui n’est pas votre cas, vous êtes un différentialiste.

    L.J. : En aucune manière ! Pour un universaliste comme moi, les hommes sont différents mais égaux en droit. Pour un différentialiste, les hommes sont trop différents pour avoir les mêmes droits. C’est la base même de la xénophobie ou du racisme. Donc dire qu’un universaliste est un xénophobe est un oxymore complet. C’est un paradoxe mirobolant, qui n’a pas de sens.

    E.T. : En fait, vous n’aimez pas les progrès de la science… Vous avez une attitude antiscientifique. Je ne suis pas le seul à penser que cela existe.

    L.J. : Vous êtes plusieurs à vous tromper, voilà tout. Ce concept n’a rien de scientifique. Il a une fonction purement polémique. Il consiste à dire que les antiracistes sont en fait racistes. C’est ridicule.
    Emmanuel Todd, qu’est-ce qui vous rend particulièrement pessimiste pour l’avenir de notre pays ?

    E.T. : Il y a une forme d’hégémonie d’un bloc socioculturel qu’incarne de façon assez magnifique Laurent Joffrin. Ce que dit ce bouquin, c’est qu’il y a une structure de pouvoirs très puissante à l’œuvre dans la société française. Et comme je suis un scientifique plutôt qu’un idéologue ou un politique, je n’arrive pas à me raconter que cela va changer d’un seul coup. Il n’empêche, mon livre plaide pour une réconciliation des Français. Que Français d’extrême droite et Français musulmans comprennent les problèmes qu’ils partagent et contribuent à la refondation d’une république. Sortons de l’euro et retrouvons nous entre Français de toutes origines pour sortir le pays du bourbier !

    L’autre vérité, c’est que le vieillissement de la population française risque d’aggraver les choses. L’âge médian du corps électoral, qui est déjà de 50 ans, augmente de 0,2 à 0,3 an chaque année. On est dans une société non seulement crispée sur ses concepts, non seulement frissonnante d’angoisses religieuses accumulées, mais qui, en plus, continue de vieillir. En 2017, on va devoir encore choisir entre François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen : trois grands politiques français qui ont tout foiré et qui ne proposent rien. Seule une société gâteuse peut avoir un système politique comme ça. C’est angoissant et c’est pour ça que je suis pessimiste.

    L.J. : Contrairement à ce qu’on dit, l’économie française n’est pas en capilotade. Le drame, c’est le chômage. Ce n’est pas l’économie en général, qui est la sixième du monde, qui est ouverte sur la mondialisation, avec une productivité forte et une main-d’œuvre très qualifiée. Je rejoins Todd sur un point : l’Europe a fait une mauvaise politique, qui a étouffé la croissance. Elle vient d’en changer, mieux vaut tard que jamais. Comme je suis un optimiste, je pense que le redressement viendra à la suite de ce changement de politique.

    S’agissant des rapports avec les minorités, c’est le seul chapitre de votre livre avec lequel je suis d’accord : l’intégration est beaucoup plus forte qu’on ne le croit, l’intégration et la fusion des minorités, notamment la minorité musulmane, qui n’est pas du tout un bloc mais très différente selon les catégories socioprofessionnelles ou les pays d’origine. Les citoyens de culture musulmane sont maintenant à 80% intégrés dans la société. Cette idée selon laquelle on va vers une guerre civile contre l’hégémonie musulmane est une idée folle, mais je constate que cette idée folle est légitimée par un certain nombre d’intellectuels qui vivent dans un monde qu’ils ne connaissent pas, qui reprochent à la classe moyenne de ne pas connaître la société, alors que ce sont eux qui la méconnaissent.

    Et si on élargit le raisonnement, on constatera que l’idée démocratique, sur le moyen terme, est à l’offensive dans le monde, et que l’intégrisme est une réaction contre l’influence croissante des idées de liberté. C’est ce qui me rend optimiste : les hommes préfèrent finalement décider de leur vie par eux-mêmes plutôt que se soumettre à la tradition, l’Etat, ou je ne sais quel prêtre ou dictateur. Je pense que, in fine, même si c’est un vertige métaphysique, les gens préfèrent être libres. Donc, à terme, à travers toute sorte de convulsions, de reculs et d’avancées, la liberté finira par l’emporter.

    E.T. : Dire cela dans un pays qui vient de redécouvrir des phénomènes de xénophobie et d’antisémitisme, cela me laisse sans voix. Votre optimisme n’apaise pas du tout mon inquiétude !

    L.J. : C’est typique. Dès que l’on dit : « Vous savez, il y a des éléments positifs », on vous répond « Donc vous pensez que tout va bien ».

    E.T. :Si j’étais psychiatre, je dirais que vous avez une nature optimiste qui vous fait croire que la liberté progresse. C’est juste l’inverse !

    L.J. : Je peux le démontrer par les statistiques.

    E.T. : C’est clair que vous êtres plus heureux de vivre que moi, c’est une évidence.

  • Tiens, le premier ministre qui fait une tribune dans le journal, pour répondre à un intellectuel critique, en regrettant qu’il n’y ait pas d’autres intellectuels moins critiques.

    #Manuel_Valls : « Non, la France du #11_janvier n’est pas une imposture »
    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2015/05/07/manuel-valls-nous-devons-resister-au-pessimisme-ambiant_4629245_3224

    Le premier ministre français, Manuel Valls, défend « la France du 11 janvier », en réponse au livre d’#Emmanuel_Todd sorti jeudi 7 mai, Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse.

    Lire aussi : Emmanuel Todd contre les illusions de la France du 11 janvier

    « Certains voudraient tirer un trait sur le 11 janvier, le remiser, minimiser la portée d’une mobilisation sans précédent, d’un gigantesque élan de fraternité. Il a fait marcher ensemble, dans nos rues, plus de quatre millions de personnes. Contrairement à ce que l’on voudrait faire croire, ce fut bien un mouvement spontané, populaire, venu des citoyens eux-mêmes. Le peuple français, dès le 7 janvier au soir, s’est dressé.

    Bien sûr, il faut se garder de toute idéalisation de l’événement. De nombreux Français, notamment dans les quartiers populaires, délibérément, n’y ont pas pris part. D’autres ne se sont pas sentis concernés, non par opposition au mouvement, mais simplement parce que les difficultés quotidiennes – le réel – les empêchent, trop souvent, de croire à cet idéal rappelé avec force par les slogans et les pancartes : la citoyenneté, la cohésion, la solidarité. Que des citoyens aient volontairement fait le choix de se tenir à l’écart doit évidemment nous interroger, et nous commande d’agir. Le 11 janvier, je l’ai déjà dit, était d’abord une exigence adressée aux responsables politiques de tous bords.

    Pour autant, faut-il noircir le tableau, céder à l’autoflagellation ? C’est un fait : notre nation, chahutée par les bouleversements du monde, connaît une forme de dépression, elle-même alimentée par les diagnostics réguliers d’intellectuels. Ceux-ci, bien que venus d’horizons différents, se retrouvent dans un même constat : celui du déclin. Un constat devenu une véritable idéologie, un leitmotiv. Trop souvent, notre nation ne sait plus s’émerveiller d’elle-même. Le devoir des responsables politiques est alors, aussi, de descendre dans l’arène des idées, de répondre, de combattre les faux-semblants.
    Refus des amalgames

    L’historien et démographe Emmanuel Todd publie un ouvrage dans lequel il entend dénoncer « l’imposture » du 11 janvier [Qui est Charlie ?, Seuil, 252 pages, 18 euros]. D’autres l’ont précédé sur cette voie, et d’autres le suivront sans doute, mais je veux répondre à son analyse en pointant, pour reprendre sa terminologie, quatre impostures.

    Lire la critique : Emmanuel Todd, homme de tumulte

    La première, c’est de vouloir faire croire que le 11 janvier était une attaque contre une religion, contre l’islam. « Piétiner Mahomet » ? A aucun moment ! Cette manifestation fut un cri lancé, avec dignité, pour la tolérance et pour la laïcité, condition de cette tolérance. Elle fut également un cri lancé contre le djihadisme qui, au nom de la foi, d’un islam dévoyé, s’en prend à l’Etat de droit, aux valeurs démocratiques, tue des juifs, des musulmans, des chrétiens. Elle fut, enfin, un refus des amalgames. Il fallait entendre cette Marseillaise chantée spontanément dans tous les cortèges pour saisir cet attachement viscéral aux valeurs qui nous unissent, au-delà de nos désaccords politiques, de nos appartenances culturelles ; un attachement à ce qui fait la nation républicaine, son caractère profondément consensuel et contractuel qu’Ernest Renan a si bien démontré. Est-ce que cela veut dire qu’il n’existe pas en France une tentative de stigmatiser les musulmans sous couvert de « laïcité » ? Bien sûr que non. Ces faits existent. On ne peut pas les accepter.

    La deuxième imposture tient à la définition de la liberté d’expression. Sur ce point, face aux confusions dangereuses, notamment au sein de notre jeunesse, les intellectuels ont une responsabilité éminente : éclairer et non pas tout mélanger. Dans notre pays, la caricature a toujours eu un rôle essentiel dans la construction de l’opinion publique. Elle est ce mode d’expression si singulier qui permet la dénonciation de l’injustice, la contestation des abus, la critique des « puissants ». Elle est le plus souvent, n’en déplaise à Emmanuel Todd, du côté des « faibles » et des « discriminés ». En l’espèce, la caricature de Mahomet est du côté de ceux subissant le poids des fondamentalismes, la violence des fanatiques qui détruisent, terrorisent, assassinent. Il y a là une inversion des valeurs, une perversion des idées qui consiste à penser que ceux qui tuent sont les faibles. Ce genre de justification provoque des conséquences désastreuses, car il séduit tant d’individus, tant de jeunes qui pensent que ce sont les assassins les victimes.

    La troisième imposture, c’est cette théorisation d’une néo-République, concept pour le moins brumeux. Emmanuel Todd veut voir dans le 11 janvier une confiscation idéologique par certaines catégories sociales supérieures, coupables par essence. L’historien ne prend alors plus aucune prudence avec sa discipline, au point de devenir inquiétant : c’est la France antidreyfusarde, catholique, vichyste ! N’en jetez plus !
    Relever l’étendard de l’optimisme

    La vérité, c’est que, dans les cortèges, chaque citoyen comptait à égalité, quelles que soient ses croyances, ses origines, sa couleur de peau, sa classe sociale. Propager l’idée que la République serait aux mains de certains et agirait au détriment d’autres, c’est jouer un jeu dangereux : celui des populismes, des extrêmes qui, eux, nous conduiraient vers la ruine. Dans cette crise d’identité que traverse la France, plus que jamais nous devons défendre la République, car elle est protectrice des citoyens et émancipatrice des individus. La République est notre meilleur atout.

    Enfin, quatrième imposture : la définition donnée de la gauche. Une définition qui reflète la tentation populiste en vogue, qui voit dans les « élites » un groupe fondamentalement méprisant, « mondialiste », dont la seule motivation serait de trahir le peuple. La définition de la gauche que donne Emmanuel Todd traduit en fait les passions personnelles de l’auteur : lorsqu’elle est pro-européenne, la gauche est forcément synonyme de « traîtrise », de « soumission » à un supposé diktat. Tout est noir ou blanc, aucune place n’est laissée à la nuance. La gauche de gouvernement est présumée coupable et même condamnée avant d’avoir été jugée sur son action. Au fond, pour l’historien-démographe, devenu gardien du temple, la gauche ne vivrait bien que dans la contestation, le mythe révolutionnaire.

    Je réponds, ici, à Emmanuel Todd, mais je ne réponds pas qu’à lui. Le plus inquiétant dans ses thèses, c’est qu’elles participent d’un cynisme ambiant, d’un renoncement en règle, d’un abandon en rase campagne de la part d’intellectuels qui ne croient plus en la France. J’aimerais que plus de voix s’élèvent pour défendre notre pays, pour mieux en penser les défis, pour relever l’étendard de l’optimisme.

    Ce qui n’interdit en rien la lucidité. Je l’ai moi-même rappelé à la tribune de l’Assemblée nationale, dès le 13 janvier : pour beaucoup de nos concitoyens, la promesse républicaine est devenue un mirage. L’accès à l’éducation, à l’emploi, à un logement, à la santé, à la culture se heurte trop souvent à la réalité des faits. Mais c’est au nom de cette lucidité, et parce que je ne conçois pas la politique autrement que comme un combat, que je souhaite participer au débat sur le 11 janvier, pour entretenir ce mouvement, cette énergie. Elle est vitale pour notre pays. Le 11 janvier, la France s’est retrouvée, forte et fière. Ce souffle ne doit pas s’éteindre.

    C’est à chaque citoyen de l’entretenir, de lui donner sens, sans prétendre le confisquer. Et à la place qui est la mienne, je mesure combien ce sursaut comporte d’exigences. Exigence d’agir, de s’élever à la hauteur des enjeux, de faire vivre nos valeurs. La lucidité n’empêche pas l’espoir, et la difficulté de ce combat républicain ne doit jamais nous faire oublier combien il est noble. »

  • RFC 7512 : The PKCS#11 URI Scheme

    La norme technique #PKCS#11 décrit une interface d’accès à des fonctions cryptographiques. Par exemple, elle permet à un logiciel de signature de récupérer une clé publique stockée dans une base de données, un #HSM, une smart card ou autres dépôts. Jusqu’à présent, la désignation des objets auxquels on pouvait accéder par PKCS#11 n’était pas normalisée et chaque logiciel avait sa méthode. Désormais, il existe un plan d’URI standard pour cela, spécifié dans ce #RFC. Bienvenue à pkcs11:object=cle-de-machin ;type=public ;id=%69%95%3E%5C%F4%BD%EC%91 et à ses copains.

    http://www.bortzmeyer.org/7512.html

    #cryptographie

  • Leslie Clio mit Eureka auf Tour 2015
    http://www.regiomusik.de/pop/konzerte/leslie-clio-mit-eureka-auf-tour-2015.html

    27.02.2015 BERLIN - Leslie Clios erstes Album ’Gladys’ hatte ihr einen Einstieg auf #11 in die Albumcharts und eine Echo-Nominierung eingebracht. Fernsehauftritte bei Inas Nacht oder Schlag den Raab und Festivalauftritte unter anderem bei Rock am Ring und Rock im Park folgten. Außergewöhnlich für eine Newcomerin. Eine eigene erfolgreiche Tour sowie Support-Slots bei Phoenix, Bosse, Keane oder Joss Stone schlossen sich an.

  • «L’esprit du 11-Janvier», vraiment ? - Page 2 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/170215/l-esprit-du-11-janvier-vraiment?page_article=2

    En utilisant la formule « islamo-fascisme », Manuel Valls sait qu’il reprend là un terme utilisé la veille par l’UMP Christian Estrosi – il parle lui de « Troisième Guerre mondiale contre l’islamo-fascisme » –, comme il l’est régulièrement par les néoconservateurs de tout crin (de BHL à Pascal Bruckner, en passant par l’inévitable Alain Finkielkraut) et ceux qui assimilent la laïcité à un souverainisme borné. En faisant une fois de plus injonction à « l’islam de France » de « prendre ses responsabilités » (lesquelles ?), il marque du sceau du soupçon la deuxième religion du pays.

    Ce discours désormais libéré, décalque presque parfait des néoconservateurs américains de la période post-11-Septembre, se traduit désormais en actes.

    #11_janvier #49-3 #loi_Macron #Guerre_contre_le_terrorisme

  • Le pseudo-complot sataniste des Illuminati — Deux siècles d’irrésistible mondialisation d’une mystification à la con (1797-2015). « Pense-bête
    http://www.archyves.net/html/Blog/?p=6278

    À l’origine de cette #légende, un #fait établi : l’Ordre des #Illuminati a bien été fondé en 1776 dans le duché de Bavière (à dominante catholique alors que l’Allemagne du Nord était luthérienne) par l’ancien élève des Jésuites & juriste à la Faculté d’Ingolstadt Adam Weishaupt (1748-1830). En soi, le phénomène n’a rien d’original. Depuis le début du XVIII siècle, à travers toutes les villes d’Europe, des universitaires, scientifiques, philosophes ou notables, épris d’un rationalisme « éclairé » et d’une quête éthico-spirituelle hétérodoxe, créent des sociétés et confréries plus ou moins secrètes pour propager leurs idées sans subir les interdits professionnels et autres emprisonnements arbitraires à la demande du clergé. Leur clandestinité répond d’abord à la brutalité répressive d’un ordre moral théocratique, même si chez certaines Loges de la franc-maçonnerie cette dissimulation obligée s’accompagne d’un goût ésotérique pour les rituels d’initiation, d’un cloisonnement pyramidal et de signes de reconnaissance symboliques.(...)

    C’est juste après les attentats du #11 _septembre_2001, que toutes les légendes démoniaques touchant à l’emprise mondiale d’une seule et même société secrète trouvent leur synthèse dans le méta-complot Illuminati. Côté évangélistes d’ultra-droite, via la caisse de résonance du Net ou des télés privées, leur propagande prend une ampleur considérable, s’appuyant entre autres sur les signes de connivences qu’échangeraient ces maîtres du monde ainsi que les images subliminales obscènes introduites jusque dans les dessins animés de Disney.

    Côté scène Hip Hop, on observe une prolifération d’une obnubilation similaire en rumeurs incontrôlables. La plus prégnante concerne le rappeur 2Pac (fils d’une militant des #Black_Panthers) qui aurait été assassiné en septembre 1996 par les sbires de ladite Loge satanique pour avoir projeté d’intituler son album Killuminati. Au milieu des années 2000, une mutation s’opère. Ce sont désormais des stars du Rap ou R&B qui sont accusées, via interviews ou réseaux sociaux, d’être les marionnettes manipulées par leurs maîtres restées dans l’ombre (autrement dit, des Noirs ayant vendus leur âme à l’élite « judéo-maçonnique » blanche, mais sans prendre ni le risque ni la peine de le dire, comprend qui peut…). A tel point que le mouvement des Five Percenters est lui-même suspecté d’être une confrérie à la solde de ses frères ennemies. Parmi les cibles privilégiées de ces règlements de compte en cascades : Jay-Z, Beyoncé ou Rihana, ceux-ci n’hésitant pas à mimer exprès certaines gestuelles sataniques pour faire le buzz… Comme si les bobards ad hominem n’étaient plus ici que le prétexte à mettre en scène leur rivalité et agrémenter leur showbizness d’un storytelling fort rentable. On objectera qu’il ne s’agit plus là que d’un storytelling ludique où les Illuminati jouent le rôle d’Anti-Héros de pacotille, à l’image de leur frères ennemis les Super-Heros des Comics Marvel.

    Il n’empêche, que des millions de jeunes groupies du monde entier se familiarisent avec cette forme de #scepticisme-là – une méfiance envers le discours dominant des médias aussitôt retournée en hypothèse complotiste –, fait froid dans le dos. Ces racontars juvéniles ont beau, la plupart du temps, être déconnectés de leur background idéologique d’origine, – une Secte « judéo-maçonnique » à l’emprise mondialisée –, cette coquille presque vide produit son effet dévastateur : le dévoiement de toute conscience politique, remettant en cause l’ordre social, la propagande de tel ou tel Pouvoir institué, par l’esprit a-critique d’une fixette paranoïaque.

    D’autant que la jonction entre les argumentaires de #conspirationnistes de l’#extrême-droite évangéliste et les dérivatifs Killuminati de la contre-culture Hip Hop est toujours possible. En puisant, par exemple, à la source des mêmes best-sellers, ceux de Dan Brown, de Anges et Démons (2000) à Da Vinci Code (2003), surfant sur l’ambigu fil du rasoir de l’authentique révélation documentée et de la pure fiction, pour brouiller les pistes et diffuser de pernicieuses contre-vérités historiques.

    Autre cas de jonction, plus alarmant encore, quand le scénariste animateur-radio Alex Jones, figure de proue du mouvement Tea Party et climato-sceptique accusant l’État fédéral de planifier un eugénisme à l’échelle planétaire, reçoit dans son émission-vidéo PrisonPlanet.com, diffusée sur le Web, le rappeur KRS-One, lui suggérant que le président Obama et lui aussi une « puppet of the New World Order », alias les Illuminati, thèse reprise par le Professor Griff de Public Ennemy ou par le chanteur américano-péruvien du groupe Immortal Technique. Jusqu’à ce que, par retour de flamme du délire paranoïde, ce même Axel Jones soit dénoncé sur la Toile comme un « #juif_caché » et « agent provocateur » manipulé par les Illuminati.

    Et la scène française n’a pas été épargnée par cette résurgence du message idéologique anti-« judéo-maçonnique » dans le phrasé a priori émancipateur dudit « rap conscient ». Il n’y a qu’à voir le véritable délire antisémite de la chanson « Illuminazi 666 », produite en 2008 par un ancien membre du groupe Assassin, sous son nouveau blaze, Rock’n squat, alias Mathias Cassel, frère de l’acteur et pote de Mathieu Kassovitz :

    « Ils sont tous impliqués dans ces sociétés secrètes / John Kerry, George Bush, Tony Blair, Elysabeth / Grande Patronne du trafic d’opium / Illuminazi 6.6.6., le mensonge démasqué dans mon mix, mix ,mix / Y a pas de guerres que des bénéfices, les bankers, les cartels 6.6.6. / Skulls & Bones pratiquent des rites sataniques / Vénèrent Jabulon le nom de diable pour les juifs, / Magog est le nom de George Bush dans leurs rites / c’est le nom de l’armée de Satan, aïe aïe y a un hic ! »

    Ce cas demeure sans doute assez isolé, mais le virus dormant de la rumeur peut aussi profiter à d’autres cinglés.

    Arrêtons-nous là, sous peine de surestimer le nombre des adeptes identitaires, d’où qu’ils viennent, de cette idéologie du soupçon ciblé (ou de sombrer comme P.-A. Taguieff dans le délire néo-complotiste contre le péril « gauchisto-islamiste »).
    Reste que la vigilance est plus que jamais nécessaire – comme le dossier « Complot partout, révolution nulle part », du journal CQFD de décembre 2014 le soulignait – face à la contamination de la pensée critique contemporaine par les pires #contrefaçons_du_discours_contestataires. Un dernier coup d’œil du côté du Street Art suffit à montrer comment la dénonciation orwellienne d’un Big Brother totalitaire d’hier & de demain peut virer, à son insu ou pas, du côté d’une imagerie ésotérico-fascisante.

  • Grève au #115 du #93
    http://www.lefigaro.fr/social/2015/02/12/09010-20150212ARTFIG00122-deborde-et-impuissant-le-115-du-93-engage-une-gre

    Les 15 membres du #centre_d'appels de la Seine-Saint-Denis, ouvert sept jours sur sept et 24 heures sur 24, reçoivent en effet plus de 16.000 appels en moyenne par jour et ne peuvent en satisfaire moins de 500 au quotidien.

    #précarité #travai_social #grève #demande #logement

  • 1190 children injured in West Bank in 2014

    http://www.alternativenews.org/english/index.php/news/331-1190-children-injured-in-west-bank-in-2014

    During last week of 2014 Israel killed one Palestinian boy and injured 40, of whom 24 were children and two women. This brings the number of Palestinians killed in 2014 by Israel in the West Bank to 49, of whom 12 were children, according to the United Nations.

    On 29 December, Israeli forces shot and killed 16-year-old Imam Jamil Ahmad Dweikat and injured two other 16-year-olds with live ammunition, near the main road between the Za’tara checkpoint and the Nablus-area village of Osarin.

    #palestine #israël #occupation #colonisation #1190 #cisjordanie #enfants #enfance

  • La torture au service de la version officielle du 11-Septembre
    http://www.reopen911.info/11-septembre/la-torture-au-service-de-la-version-officielle-du-11-septembre

    Comment peut-on dénoncer la pratique de la torture et continuer de cautionner la version officielle du 11-Septembre ? Kristen Breitweiser et Monica Gabrielle, deux des veuves qui ont joué un rôle important dans la création d’une commission d’enquête sur les attentats du 11 septembre 2001 [1], ont rappelé cette semaine ce fait embarrassant : « Il suffit d’avoir une connaissance même rudimentaire du rapport de la Commission du 11-Septembre pour savoir qu’une grande partie du rapport concernant la préparation et l’exécution des attentats du 11-Septembre a été recueillie et fondée sur les interrogatoires de Khalid Cheikh Mohammed. » Dès lors, elles s’indignent de la foi accordée à la version officielle : « Puisque nous savons aujourd’hui que ces interrogatoires n’ont pas produit d’informations fiables, oserons-nous demander quelle proportion du rapport final de la Commission du 11-Septembre se base sur des foutaises ? »

    ...

    Jane Mayer, célèbre journaliste du New Yorker et auteur d’un livre sur les dérives de la guerre au terrorisme, écrivait en août 2007 que « Mohammed a revendiqué sa responsabilité dans tellement de crimes que son témoignage a commencé à paraître intrinsèquement douteux. » Elle cite également Bruce Riedel qui a travaillé 29 ans comme analyste à la CIA : « C’est difficile d’accorder du crédit à une quelconque partie de cette longue liste d’allégations qu’il a confessées, considérant la situation dans laquelle il s’est retrouvé. KCM n’a aucun espoir de retrouver à nouveau la liberté, donc la seule satisfaction qui lui reste est de se dépeindre comme le James Bond du jihadisme. »

    #torture #CIA #11_septembre

  • "J’ai une femme exceptionnelle". #Carrières des hommes hauts fonctionnaires et arrangements conjugaux

    Très bon boulot qui est à développer au-delà du champs d’étude premier, à savoir sur l’ensemble de la population active.
    J’ai noté le même genre de biais dans les trajectoires professionnels lors de mes études en sciences sociales, donc, dans la population des universitaires.

    Mon directeur de recherche me reprochait de ne pas investir assez de temps dans mon travail. Je lui faisais remarquer que j’avais des contraintes externes indépassables, comme m’occuper des factures, des approvisionnements et de l’entretien de mes affaires et que c’était donc un temps que je ne pouvais consacrer à mon travail, par définition.

    C’est là que mon directeur de recherche a fini par me parler de la femme extraordinaire (eh oui, les mots sont importants !) qu’il avait. Chercheuse de haut niveau, tout comme lui, elle avait laissé tomber sa carrière universitaire pour s’occuper des contingences domestiques. Ainsi, il avait pu avoir une famille nombreuse et une belle carrière... sur le dos de sa femme. Mais ce n’est pas tout. En plus de prendre en charge 100% des petites contraintes physiologiques, d’éloigner les enfants pour qu’ils ne le dérangent pas dans son travail, d’inviter les meilleurs universitaires à leur table (ce qui est un bon booster de carrière, le dîner formalisé à la maison, avec apparat discret et mise en scène de la stabilité familiale), elle trouvait le temps de relire et corriger intégralement les travaux de monsieur le professeur...

    Il a fini par m’avouer que sans elle, il était perdu... mais je ne sais pas s’il a pris conscience de la réalité de ce qu’il lui avait fait... surtout que, comme dans les cas cités dans l’étude, cette femme brillante avait « choisi » de laisser tomber sa carrière pour se mettre à 100% au service de celle de monsieur.

    Plus tard, dans les entreprises privées, j’ai retrouvé systématiquement la même configuration dans les postes de haute direction DG, PDG, DO : des hommes 100% assistés dans le cadre de couples très stables et totalement inégalitaires. Parfois la femme n’avait pas un bagage culturel ou éducatif suffisant pour avoir eu un meilleur choix que la « domesticité », mais la plupart du temps, les hommes à haut poste de responsabilité se retrouvent avec des femmes brillantes et totalement à leur service.

    Et souvent, ils mettent en avant leur vie familiale comme démonstration même de leur réussite, quand bien même, ils n’y interviennent concrètement que de manière financière.

    En gros, cette enquête mérite d’être développée avec des moyens importants !
    http://www.cee-recherche.fr/publications/connaissance-de-lemploi/jai-une-femme-exceptionnelle-carrieres-des-hommes-hauts-fonctionnaires

    Majoritaires au sein de de la Fonction publique d’État (54 %), les #femmes n’étaient en 2011 que 26,5 % des cadres à y occuper des fonctions d’encadrement et de direction. Une inégalité professionnelle qui persiste en dépit du développement de politiques d’égalité. C’est pour mieux en comprendre les mécanismes que la Direction générale de l’administration et de la fonction publique a commandité une recherche qualitative auprès d’agent.e.s de la haute administration.
    Cette enquête montre à quel point, même (ou a fortiori) dans la Haute Fonction publique, la conciliation entre sphères professionnelle et privée reste un problème essentiellement féminin. En effet, l’organisation du #travail y est telle que seuls peuvent se plier aux exigences de leurs postes les cadres dont la conjointe, bien que tout aussi diplômée, assume l’exclusivité des charges familiales et désinvestit la vie professionnelle, devenant « une femme exceptionnelle » au service de la carrière de son conjoint. Ces cadres ne modifient leurs arrangements conjugaux que lorsque leur couple est en danger ou qu’ils éprouvent des déconvenues dans leur carrière. Des constats qui font mesurer le chemin restant à parcourir sur la voie de l’égalité professionnelle.