• [Strange Fruits] #152 John Zorn été 2023
    https://www.radiopanik.org/emissions/strange-fruits/152-john-zorn-ete-2023

    John Zorn – The Hermetic Organ Vol. 10 - Bozar, Brussels - Tzadik - 2022

    Office 23 :

    Faust

    Organ [Solo Organ Improvisation] – John Zorn

    Recorded March 23, 2019 at Henry LeBoeuf Hall, Bozar, Brussels.

    John Zorn – The Hermetic Organ - Tzadik - 2012

    Office Nr 4

    1.1 Introi0

    t1.2 Benediction

    1.3 Offertory

    1.4 Elevation

    1.5 Communion

    1.6 Descent

    Organ [Solo Organ Improvisation] – John Zorn

    Recorded December 9, 2011 at 11pm on the Aeolian Skinner organ of St. Paul’s Chapel, Columbia University

    https://www.radiopanik.org/media/sounds/strange-fruits/152-john-zorn-ete-2023_16209__1.mp3

  • Tip of the Week #152: AbslHashValue and You
    https://abseil.io/tips/152

    Originally posted as TotW #152 on June 21, 2018

    By Matt Kulukundis

    I love Mozart, but I often make a terrible hash of it. – Simon Rattle

    The absl::Hash framework is now the default hash implementation for the Swisstable family of hash tables (absl::flat,node_hash_set,map). All types hashable by this framework will automatically be useable as keys in Swisstables.

    How Do I Use It?

    Let’s say we have a simple Song struct (let’s agree that a song can be uniquely identified by these fields):

    struct Song std::string name; std::string artist; absl::Duration duration; ;

    and we want to be able to store an absl::flat_hash_set or an absl::flat_hash_map. All we have to do is add a simple friend function like:

    struct Song std::string name; std::string artist; absl::Duration duration; (...)

  • IBM vient de sortir un nouveau programme d’intelligence artificielle distribuée et com-mence à le déployer sur tous les postes de ses employés. Je fais partie des tous premiers em-ployés à y avoir accès - on peut rêver ! Je suis naturellement méfiant de l’arrivée de ce nou-veau programme - à la réflexion quand est-ce que je n’ai pas été méfiant de l’arrivée d’un nouveau programme, d’une nouvelle application, d’un nouveau type de poste, d’une nouvelle manière de se connecter, d’une nouvelle manière de travailler - en informatique je suis la frilosité même. Je double-clique sur l’icône de Halley - comme dans 2001, l’Odyssée de l’espace, tu vois ? ils ne se sont pas foulés à IBM pour le nom de leur nouveau bijou ! - et, très rapidement, j’arrive devant un prompteur de questions, il s’agit encore d’une version bêta du programme, il n’est pas encore habillé de ses vêtements infantilisants d’icônes et de réponses truffées de point d’exclamation, je devrais tâcher d’en profiter. Et là où, nul doute, dans deux ou trois mois, un jeune avatar féminin devra m’accueillir pour me dire, que voulez-vous savoir aujourd’hui ? ou, en quoi puis-je vous être utile aujourd’hui ? ou bien encore, qu’est-ce que vous aimeriez faire aujourd’hui ? tout est dans le aujourd’hui, je ne dispose que d’un prompteur auquel, facétieux, je rentre : « Quand est-ce qu’on mange ? », la réponse claque : « vos horaires habituels de déjeuner sont 11H45 - 12H30
    – Ce sont les horaires officiels, ce ne sont pas nécessairement les heures exactes aux-quelles je mange.
    – Il y a effectivement un léger écart quand on consulte les données collectées à partir de votre carte de cantine.
    – De combien l’écart ?
    – De deux ou trois minutes suivant les jours
    – Et pour les fins de repas ?
    – Nous ne disposons d’aucune donnée concernant la sortie du restaurant d’entreprise. Par ailleurs le menu végétarien du restaurant d’entreprise ce midi est lasagnes aux épinards et fromage de chèvre (ce que j’accueille en bonne part, je fais donc très bien de ne pas badger en sortant comme le règlement le stipule et ce que je m’astreins de ne PAS faire, et puis par ailleurs j’aime bien les lasagnes aux épinards, en revanche je suis un peu interloqué que Halley ait déduit de mes repas précédents que je ne mangeais pas de viande). Passé ce préambule je tâche de réfléchir à une manière de travailler avec Halley. Dans un premier temps, il m’importe d’avoir une idée de l’étendue, sans doute immense, de son savoir et de ses possibilités. Ce qui, en fait, m’inquiète. Et ma première source d’inquiétude, naturellement, est de savoir quelle est la perception qu’il peut avoir, au-delà de moi, de mon travail. Est-ce que l’analyse des données, et surtout des métadonnées, de mon poste de travail ne peut pas lui donner une indication très claire de mon faible - le mot est faible - engagement professionnel. Mais je m’interroge immédiatement à propos du bien-fondé d’une question qui serait trop directe dans cette direction, aussi je décide d’entamer la conversation d’une façon indirecte : » Halley, je voudrais profiter de vos capacités analytiques pour réorganiser mes méthodes de travail et voir quels sont les endroits où je peux dégager des marges d’efficacité ? - ne riez pas je connais des collègues qui s’expriment comme ça et, de toutes mes forces, j’espère qu’ils ne pensent pas de cette manière. La réponse de Halley me stupéfie : « bonne idée ! » -mon premier point d’exclamation dans ma conversation avec Halley -, répond-il, c’est d’ailleurs bien souvent la première question que l’on me pose.
    – La première question que je vous ai posée c’était de savoir quand est-ce qu’on mangeait ?
    – Cette question avait un fort coefficient d’ironie, 93%. Elle ne sera donc pas considérée comme la première question.
    – Halley quel était le coefficient d’ironie de votre réponse à ma première question ?
    – 93%
    – Le même que pour ma question ?
    – Oui, tel est le protocole, je dois toujours répondre avec le même coefficient d’ironie
    – Existe-t-il d’autres critères affectés de coefficients ?
    – Naturellement
    – Par exemple, quel est le plus fort des coefficients de ma deuxième question à propos de l’organisation de mon travail ?
    – Hypocrisie, 58%, inquiétude, 19%, clarté, 12%, pertinence, 10%, divers 1%
    – Vous ne pensez donc pas que je sois sincère dans ma demande ?
    – C’est la première question que posent 58% des utilisateurs du programme. C’est donc une question-test pour prendre la mesure de mes capacités.
    – Est-il anormal de vouloir tester les capacités d’un programme avant de le tester ?
    – Philippe, vous êtes ingénieur de Maîtrise d’OuvrAge, votre question est rhétorique, je ne suis pas programmé pour la rhétorique.
    – Bien, n’y pensons plus. Quelles sont les métadonnées dont vous disposez à propos de mon activité et quelles seraient les pistes prioritaires pour sa réorganisation ?
    – Vous êtes ingénieur de Maîtrise d’OuvrAge, vous travaillez sur une application d’Aide En Ligne. Vous travaillez actuellement aux évolutions de cette application. Vous avez transmis un cahier des charges incomplet à votre Maîtrise d’Œuvre. Une première réponse a été donnée par les développeurs, 63 jours de développement - ce qui ne semble tromper personne, ce n’est pas un délai acceptable, vous l’avez-vous-même écrit dans un mail du 21 février 2018 à 14H18. De même on vous a récemment confié la Maîtrise d’OuvrAge d’une application d’envoi et de réception d’alertes pour situations de crises, vous n’avez pas encore travaillé sur ce nouveau chantier. L’application connaît actuellement un bug qui ne permet pas l’inscription de nouveaux utilisateurs - ce problème fait l’objet d’un incident - l’incident #152304. Vous avez d’autres chantiers d’importance secondaire et pour lesquels vous n’avancez pas, ou peu. Votre adresse de mail privée est pdj au desordre.net avec laquelle vous échangez beaucoup, notamment avec vous-même. Le contenu de ces mails est le plus souvent littéraire. De même vous vous servez de cette adresse de mail privée pour organiser la sauvegarde de fichiers-textes. Je trouve par ailleurs, vous concernant sur internet, la trace d’une activité littéraire professionnelle. Sur le site de votre éditeur votre fiche biographique comporte une erreur, la date de décès est erronée, elle est postérieure à la date du jour.
    – De combien ?
    – 46 ans, 279 jours
    – Je pense que c’est de l’ironie
    – Le taux d’ironie est pourtant à 13%
    – Il n’est pas fréquent que l’on plaisante à propos de la mort, singulièrement la sienne, encore moins d’en envisager la date « . Pas mécontent d’en remontrer un peu à Halley. Surtout je me demandais comment il était possible que Halley ne décèle pas que ce qu’il percevait de mon activité principale n’occupait pas de tant de temps que cela, au contraire de celle qu’il appelait pudiquement une activité de sauvegarde de mes fichiers-textes et sur lesquels je passais quand même beaucoup de temps. Se pouvait-il, étais-je en train de me poser la question, que Halley se fie au temps durant lequel certains de mes fichiers de travail restaient ouverts et non au véritable temps que je passais à les modifier - je ne sais pas si je me fais bien comprendre - J’étais peut-être en train de déceler une faille - déjà ? -, Halley se fiait surtout aux métadonnées, beaucoup moins aux données en elles-mêmes. Halley avait cependant décelé une activité qui n’était pas entièrement professionnelle et n’avait pas semblé y trouver à redire encore que je pouvais me demander si cela ne faisait pas partie de données périphériques qu’il collectait et sauvegardait, voire en proposait l’analyse et que, nul doute, on finirait par se rendre compte qu’une proportion non négligeable du temps que je passais en open space était dévolu à ma petite entreprise littéraire.
    – Hal quand vous dites que mon cahier des charges est incomplet, est-ce que cela veut dire que vous avez la faculté d’étayer les points manquants ?
    – Oui
    – Vous pouvez le faire ?
    – Je peux le faire
    – Hal je décèle un taux d’ironie dans votre réponse aux alentours de 90%
    – J’ai lu dans un de vos derniers posts sur seenthis que vous citiez Pierre Dac
    – Hal, montrez-moi ce que vous feriez pour le cahier des charges. » Hal ouvre le fichier et ce dernier s’augmente instantanément de toutes sortes de spécificités que j’aurais dû ajouter à mon document initial et que j’ai été assez paresseux de ne pas écrire moi-même, en grande partie en espérant que la Maîtrise d’Œuvre le ferait elle-même.
    « - Merci Halley c’est parfait, il faudrait l’envoyer à la Maîtrise d’Œuvre », le mail part immédiatement. Et puis je perds toute mesure, je demande à Halley d’aller chercher dans l’adresse D :\\Technique\MOA\design&automation\pdj\personnel\textes\chevres\ le fi-chier chevres.rtf de l’ouvrir, de le sauvegarder sous le nom de fichier 20180326chevres_hal_v1.rtf et d’opérer dedans pareillement que pour le fichier 20180109_ael_cahier_des_charges_pdj_v9.doc les améliorations qu’il entreprendrait et de me les montrer. En une paire de secondes le fichier se pare de nombreux codes de couleurs différentes, suivant que des passages ou des locutions sont à supprimer - les plus nombreux -, de mots qui se superposent au survol de la souris, avec un menu contextuel qui permet d’accepter la suggestion, de la refuser ou de la garder en mémoire, quelques passages en italique verts sont des suggestions de rajouts, pour certains j’ai le sentiment que je les ai écrits moi-même.
    « - Merci Halley, je vais regarder tout cela et je vais revenir vers vous
    – Ne voulez-vous pas que je vous donne quelques éléments statistiques ?
    – Des éléments statistiques ?
    – Présence d’adverbes dans 64% des phrases avant modifications, présence d’adverbes dans 23% après modifications. Ajout de 77% de points, et suppression de 33% des virgules, 322 suppressions d’incises entre tirets cadratins.
    – Je suis impressionné. Je relis. Et je vous dis quoi.
    – Vous me dites quoi -
    – Expression idiomatique du Nord de la France. » N’empêche j’étais en train de spéculer, en faisant mine de relire la copie de Halley, à laquelle je trouvais des qualités bien supérieures à ma propre version d’Élever des chèvres en open space, je ne pouvais pas douter que Halley finirait par rendre un rapport de ce que je lui donnais à faire, que certes il serait sans doute apprécié en haut lieu que désormais, mes cahiers des charges soient farcies avec les bonnes spécifications des besoins, ou encore que je parvienne à couper un peu dans les périodes de campagne de recette, notamment en demandant à Halley de réaliser la recette lui-même, en revanche que penserait-on en haut-lieu donc quand on apprendrait que je demande à Halley de relire mes épreuves, mes tapuscrits, voire carrément mes premiers jets - Et est-ce que je ne devais pas, au contraire, profiter d’avoir accès à Halley avant d’être congédié pour ce qui est connu à mon travail par le terme de misuse, traduire, de la perruque - Et étant donné la rapidité à laquelle Halley semblait travailler, est-ce que je n’avais pas tout intérêt à lui confier les grandes lignes de tous mes textes en cours, même ceux dont je n’avais écrit que les cinquante premières pages, ou moins que cela, ceux dont je me suis juste noté quelque part l’idée générale du synopsis comme La Passagère qui serait une reprise féministe de Passengers, ou encore Film, qui justement décrivait comment les dernières générations d’ordinateurs programmés en intelligence artificielle seront bientôt capables de développer tout un film de fiction d’après le scénario, le tout en images de synthèse parfaitement crédibles -
    " - Halley ?
    – Oui, Philippe
    – Est-ce que je peux vous confier d’autres fichiers de cette farine et voir ce que vous pouvez faire avec - Et est-ce que vous seriez capable d’écrire le scénario d’un film dont je vous donne juste le synopsis ?
    – D’après le synopsis, je peux même produire le film en images de synthèse, en re-vanche je dois attirer votre attention que je ne suis pas programmé pour la perruque. Fin du rêve donc, nous sommes lundi matin, je dois me lever pour aller travailler en murmurant cette réplique d’un film, je me souviens de la réplique, pas du film, il me semble que c’est un film d’Elia Kazan, I’m tired and I’ve got to go to work, this is America !

    #pendant_qu’il_est_trop_tard