• Rapports quotidiens du commissaire spécial de police en service au #poste_frontière du #Montgenèvre en #1884 - #1885
    Une recherche de #Philippe_Hanus publiée sur FB :
    https://www.facebook.com/philippe.hanus.94/posts/666078854128574

    Ami.e.s des confins,

    Puisque nous sommes désormais compagnes et compagnons d’infortune de nos voisins transalpins, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ces rapports quotidiens du commissaire spécial de police en service au poste frontière du Montgenèvre en 1884-85 (d’après une documentation des Archives départementales des Hautes-Alpes).

    Il est question d’épidémie de #choléra, de mouvements migratoires, de #couvre-feu et de #nationalisme de frontière…

    Concordance des temps comme dirait J. - N. Jeanneney ?

    20/09/1884 : les familles piémontaises qui avaient quitté Marseille en raison de l’épidémie de choléra pour rentrer dans leur pays par le Montgenèvre reviennent en France.

    30/09 : trente italiens par jour retournent à Marseille et trente quittent la France pour l’Italie. Ce sont des individus des deux sexes appartenant à la « classe ouvrière ». Ils sont originaires de la province de #Turin. Il entre en France « beaucoup de jeunes volailles ».

    11/11 : divers officiers italiens « en bourgeois » (en civil) se rendent au #mont_Chaberton.

    24/11 : petit tremblement de terre sans conséquences.

    2/12 : le plus grand calme règne au Montgenèvre.

    22/12 : deux mètres de neige sont tombés au col : Montgenèvre est bloqué.

    5/01/1885 : temps glacial, route verglacée.

    21/01 : fréquentes avalanches, pays bloqué.

    30/01 : circulation enfin rétablie.

    24/04 : premiers mouvements de troupes italiennes à nos frontières.

    21/05 : deux compagnies d’infanterie prennent leurs quartiers au Montgenèvre.

    23/05 : différentes compagnies de chasseurs italiens montent au col.

    2/06 : des soldats français se sont rendus en Italie. Les douaniers italiens sont « surexcités » : rixe dans un bar à Cézanne où des hommes pris pour des sous-officiers français ont été invectivés par des Italiens.

    14/06 : frontière à nouveau calme.

    6/07 : on annonce de grandes manœuvres italiennes à la frontière, environ 10 000 h.

    Le 30/07 : les soldats Italiens prennent possession du Mont Chaberton avec huit pièces de canons « le Chaberton est toujours le point sur lequel se fixe l’attention des militaires… Il est l’objet de fréquentes visites d’officiers, en bourgeois, italiens et français ».

    Le 10/08/1885 : en raison du choléra on établit un #cordon_sanitaire à la frontière : « en arrivant aux Clavières, les voyageurs et les bagages venant de France sont soumis à une sorte de #désinfection en présence du médecin délégué… ».

    12/08 : les voyageurs en provenance de France sont « désinfectés avec de l’#eau_phénique, puis le médecin délivre un billet à ceux dont la santé est bonne.

    27/08 : l’entrée en Italie par les Clavières la nuit est interdite à tout le monde.

    20/10 : le poste de santé des Clavières, composé d’un médecin, un comptable et de deux sergents de ville a été supprimé dans la journée. Tout est tranquille.


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    #histoire #épidémie #frontières #France #Italie #militarisation_des_frontières #armée #fermeture_des_frontières

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    • Le #choléra à nos frontières. Petite chronique de l’épidémie de 1884-85 entre la France et l’Italie

      En situation de crise sanitaire, les frontières apparaissent comme des points de vulnérabilité par où l’envahisseur (quand bien même s’agit-il d’un virus) vient remettre en question la souveraineté nationale. Cet article vise à interroger leur fonction de « rempart protecteur » entre la France et l’Italie dans le cadre de la gestion sanitaire de l’épidémie de choléra qui s’est répandue en Europe au cours de l’année 1884-85, à partir du Midi de la France.


      https://lecpa.hypotheses.org/1722