Maintenant, imaginons que l’information brute puisse être copyrightée comme le sont les oeuvres de l’esprit ? Que se passerait-il ?
C’est le présupposé de la nouvelle d’anticipation « Le monde, tous droits réservés » de Claude Ecken, qui figure dans un recueil éponyme que je vous recommande vivement.
►http://scinfolex.com/2009/05/23/et-si-linformation-pouvait-etre-copyrightee
Dans un futur proche, la loi a consacré la possibilité de déposer un copyright sur les évènements, d’une durée de 24 heures à une semaine, qui confère un droit exclusif de relater un fait, sans qu’aucun concurrent ne puisse le faire sans commettre un plagiat. Alors qu’aujourd’hui, les dépêches des agences de presse, type Reuters ou AFP, sont par excellence des objets « de libre parcours » que tous les médias peuvent reprendre librement pour alimenter leurs actualités, dans ce monde, les organes de presse se livrent à une lutte sans merci pour être les premiers à dénicher un scoop sur lequel elles pourront déposer un copyright.
L’intérêt de la nouvelle est de développer dans le détail les implications juridiques et économiques d’un tel mécanisme. Les témoins directs d’un évènement (la victime d’une agression, par exemple) disposent d’un copyright qu’elles peuvent monnayer auprès des journalistes. Lorsqu’une catastrophe naturelle survient, comme un tremblement de terre, c’est cette fois la municipalité ou le pays où l’évènement s’est produit qui détient les droits sur l’évènement, qu’elle vendra à la presse pour financer les secours et la reconstruction.
Et immanquablement, cette forme d’appropriation génère en retour des formes de piratage de l’information, de la part de groupuscules qui la mettent librement à la disposition de tous sous la forme d’attentats médiatiques, férocement réprimés par le pouvoir en place (ça ne vous rappelle rien ?).
"Serge Halimi dans les Nouveaux chiens de garde s’était fait un malin plaisir de citer un entretien où Edwy Plenel présentait ainsi la transformation, hautement significative, du service « Economie » du Monde en service « Entreprises » : c’est « un choix dénué d’ambiguïtés : la microéconomie, les marchés, la finance, sans complexe, sans ce rapport trouble, voire hypocrite, au monde de l’argent qui nous a parfois handicapés » [4]. « Un choix dénué d’ambiguïté »"
►http://blog.mondediplo.net/2012-07-19-Corruptions-passees-corruptions-presentes
Cause commune : l’information entre bien commun et propriété ►http://paigrain.debatpublic.net/?page_id=160
L’information, clef de la démocratie. ▻http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1951_num_1_1_392070