• La grande fuga, aumentano gli italiani che scappano all’estero

    Sempre più italiani fuggono all’estero: nel 2024 sono aumentate del 20% le emigrazioni, con Germania e Spagna come mete favorite.

    Non solo nascono sempre meno persone in Italia, ma allo stesso tempo aumenta nettamente il numero di chi lascia il nostro Paese. Nel 2024 le emigrazioni per l’estero sono aumentate del 20%, passando da 158mila del 2023 a poco meno di 191mila. Si tratta del valore più alto mai osservato negli anni Duemila ed è dovuto solamente al netto aumento di espatri da parte di cittadini italiani. La crescita, infatti, è del 36,5% rispetto al 2023, con ben 156mila italiani che hanno lasciato il Paese. Questi espatriati si dirigono soprattutto verso la Germania (12,8%), la Spagna (12,1%) e il Regno Unito (11,9%). Circa il 23% del totale delle migrazioni totali dall’Italia è invece legato al rientro in patria dei cittadini romeni.
    La grande fuga all’estero, boom di espatri nel 2024

    Il rapporto sugli indicatori demografici del 2024 dell’Istat evidenzia come il saldo migratorio con l’estero complessivo sia pari a +244mila unità. Un andamento che dipende da due opposte dinamiche: da un lato, l’immigrazione straniera, ampiamente positiva (382mila), controbilanciata da un numero di partenze esiguo (35mila); dall’altro, il flusso con l’estero dei cittadini italiani caratterizzato da un numero di espatri (156mila) che non viene rimpiazzato da altrettanti rimpatri (53mila). Così il risultato è che aumenta la popolazione di cittadinanza straniera (+347mila) e diminuisce quella composta da cittadini italiani (-103mila). Il tasso migratorio con l’estero è pari al 4,1 per mille abitanti ed è più elevato al Nord e al Centro (rispettivamente al 4,7 e 4,5 per mille), mentre è più contenuto al Mezzogiorno (al 3,1 per mille).

    https://www.istat.it/comunicato-stampa/indicatori-demografici-anno-2024

    #Italie #statistiques #migrations #chiffres #émigration #2024 #migrants_italiens #démographie

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    ajouté à la métaliste sur les statistiques des Italiens quittent en masse leur pays, mais on n’en parle pas...

    https://seenthis.net/messages/762801

  • #Royaume-Uni : Avec 108 000 dossiers déposés, les #demandes_d’asile atteignent un record en 2024

    Plus de 108 000 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru ce jeudi. Un record, depuis plus de 20 ans. Les Pakistanais, suivis des Afghans, arrivent en tête des demandeurs. Un tiers des demandeurs sont arrivés en traversant la Manche sur des « #small_boats », selon les autorités britanniques.

    C’est un #record depuis des décennies : 108 138 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru jeudi 27 février. C’est le chiffre le plus élevé depuis le début de ces statistiques enregistrées à partir de 2001.

    Par rapport à 2023, il s’agit d’une hausse de 18%. Surtout, « le nombre de demandeurs d’asile a plus que doublé depuis 2022 », observe le Home Office. Le précédent record remontait à 2002, avec 103 081 demandeurs d’asile.

    Au-delà de ces primo-demandeurs, de nombreux demandeurs d’asile sont encore en attente de leur décision. À la fin de 2024, 125 000 personnes patientaient toujours, à peine moins qu’à la fin 2023. L’enjeu de la longueur des délais et de l’engorgement des procédures d’asile demeure. Pour rappel, en juin 2023, l’arriéré de demandes d’asile avait atteint des records avec 134 000 demandes en attente, avant de redescendre progressivement autour de 86 000 dossiers un an plus tard... Puis de remonter, donc.
    Pakistanais, Afghans et Iraniens sont les premiers demandeurs

    Les Pakistanais représentent la première nationalité à avoir déposé une demande d’asile en 2024. Le Home Office enregistre 10 542 personnes, soit presque un demandeur d’asile sur dix. Leur nombre a doublé en un an.

    Près de 8 500 Afghans ont également demandé l’asile, soit quasiment 8% du total. Les Afghans sont aussi la nationalité la plus représentée parmi les arrivées par « small boats » en 2024. Selon le Home Office, ils étaient 5 900, soit 17% des personnes arrivées par ce moyen de traversée. Les chiffres restent cependant inférieurs à ceux de 2022, année suivant la chute de Kaboul, lors de laquelle 9 100 Afghans avaient réussi leur traversée.

    Suivant de très près les Afghans, les Iraniens sont la troisième nationalité à demander l’asile au Royaume-Uni, avec 8 100 demandeurs (à peine plus qu’en 2023).

    La nationalité dont l’évolution est la plus notable reste les Vietnamiens : le nombre de demandes émanant de ces ressortissants a plus que doublé, passant de 2 469 personnes en 2023 à 5 259 en 2024.
    Un tiers des demandeurs d’asile arrivés par small boats

    Un tiers (32%) de ces demandeurs d’asile sont aussi arrivés en traversant la Manche sur des petits bateaux, selon les chiffres officiels.

    Au total, le Home Office affirme avoir détecté 44 000 arrivées irrégulières en 2024, soit 19 % de plus que l’année précédente. Près de 37 000 sont des arrivées par « small boats », le reste concerne généralement des arrivées irrégulières de migrants cachés dans les ferries.

    L’année 2024 a été une année record en matière de personnes décédées dans le cadre des traversées de la Manche. Au moins 78 personnes sont mortes selon les autorités françaises - 82 selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 14 enfants.

    Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau et son homologue britannique, Yvette Cooper, se sont rencontrés au Touquet (Pas-de-Calais) jeudi 27 février pour parler - une nouvelle fois- d’un protocole commun à établir pour lutter contre l’immigration irrégulière. Les deux ministres ont annoncé un accord pour prolonger jusqu’en 2027 (au lieu de mars 2026) le traité de Sandhurst, signé en 2018, afin de renforcer les moyens de surveillance de la frontière.

    Dans un communiqué publié jeudi, la secrétaire d’État britannique à la sécurité des frontières et à l’asile, Angela Eagle, a défendu le bilan du gouvernement, assurant que « les retours ont atteint leur niveau le plus élevé depuis une demi-décennie, avec l’expulsion de 19 000 personnes ».

    Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a, de son côté, enchaîné les annonces : gel des avoirs des passeurs, création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche, accords avec de nombreux pays afin d’"accroître le partage de renseignements", impossibilité pour les personnes arrivées de manière irrégulière au Royaume-Uni d’obtenir la naturalisation... Des mesures qui, pour l’heure, n’ont eu que peu d’effets sur les traversées de la Manche.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63119/royaumeuni--avec-108-000-dossiers-deposes-les-demandes-dasile-atteigne

    –-》 encore une preuve, par les #statistiques, que la militarisation de la frontière dans la région de #Calais ne sert QUE à augmenter #morts et #violence pour celleux qui tentent le passage de la #Mache de manière irrégularisée, certainement pas à réguler/diminuer les arrivées dans le pays...

    #UK #Angleterre #arrivées #migrations #statistiques #chiffres #2024 #réfugiés #militarisation_des_frontières #asile #inefficacité

  • Plus de 120 000 #refoulements de migrants aux #frontières de l’#UE en 2024, selon un rapport de plusieurs ONG

    Selon un rapport de neuf organisations de défense des droits de l’Homme, présentes dans plusieurs pays européens, plus de 120 000 refoulements de migrants ont été enregistrés aux frontières extérieures de l’UE en 2024 (https://www.cms.hr/system/publication/pdf/210/Pushed__Beaten__Left_to_Die_-_European_pushback_report_2024.pdf). Ces « pushbacks » sont devenus « une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », dénoncent les ONG.

    C’est un nouveau document qui tend à mettre en lumière l’ampleur des refoulements opérés aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Un rapport, publié lundi 17 février, qui regroupe neuf organisations de défense des droits de l’Homme actives dans plusieurs pays européens - dont We Are Monitoring en Pologne, la Fondation Mission Wings en Bulgarie et le Comité hongrois d’Helsinki en Hongrie - affirme qu’"au moins" 120 457 « pushbacks » ont été enregistrés en 2024 en Europe - des refoulements à la frontière sans laisser à la personne concernée la possibilité de demander l’asile.

    Cette pratique est pourtant illégale au regard du « principe de non-refoulement » consacré par l’article 33 de la Convention de Genève sur le droit des réfugiés : « Aucun des États contractants n’expulsera ou ne refoulera […] un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée », exige le texte. Le principe de non-refoulement est également réaffirmé par l’Union européenne dans sa Charte des droits fondamentaux.

    Pour parvenir à ce chiffre record, les militants se sont appuyés sur des rapports d’ONG et de groupes de recherche ainsi que sur les données des services gouvernementaux. À noter que ce chiffre ne concerne que les refoulements survenus dans un pays européen vers des États tiers et ne prend pas en compte les expulsions aux frontières intérieures de l’UE. Par ailleurs, une personne peut avoir été refoulée plusieurs fois.
    La Bulgarie, en tête du classement

    Selon les données du rapport, la Bulgarie figure en tête du classement des États de l’UE qui refoulent le plus de migrants. En 2024, les autorités de Sofia ont mené 52 534 « pushbacks » vers la Turquie, indique le texte.

    Cette première place s’explique en partie par la nouvelle adhésion pleine et entière à l’espace Schengen, fin novembre. La Bulgarie est soumise à une forte pression de la part des autres États membres de l’UE dans sa capacité à gérer les flux migratoires. Les questions de sécurité aux frontières figuraient parmi les principales préoccupations qui ont retardé l’entrée de la Bulgarie à l’espace Schengen - l’Autriche et les Pays-Bas ayant dans un premier temps opposé leur veto à une adhésion (https://balkaninsight.com/2024/11/22/austria-signals-shift-in-veto-on-bulgaria-romania-joining-schengen).

    Ainsi ces derniers mois, les témoignages de refoulements dans le pays se multiplient. Lors d’une série de reportages en juin dernier en Bulgarie, InfoMigrants avait rencontré dans la petite ville de Svilengrad, toute proche de la frontière avec la Turquie, un groupe de quatre jeunes Marocains (https://www.infomigrants.net/fr/post/57689/la-police-a-pris-nos-telephones-nos-affaires-notre-argent--les-refoule). Amine*, 24 ans avait dit avoir été refoulé cinq fois. Les autres, âgés de 22 à 30 ans, ont vécu deux, parfois trois « pushbacks ». Lors de ces expulsions, « à chaque fois, la police a pris nos téléphones, nos affaires, notre argent », dénonçait Amine. « Ils prenaient aussi nos vêtements et nos chaussures ».

    Les récits des exilés font également état de violences perpétrées par les autorités. Demandeurs d’asile « obligés de retourner en Turquie à la nage », déshabillés de force ou sévèrement mordus par les chiens des gardes bulgares : dans cette région, une violence considérable est exercée par les gardes-frontières. Des agissements dénoncés à de nombreuses reprises par les ONG, et dont même l’agence européenne de protection des frontières Frontex a eu connaissance (https://www.infomigrants.net/fr/post/55503/ils-mont-jete-dans-le-canal--les-pushbacks-en-bulgarie-sont-bien-connu), selon une enquête du réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN).

    Ces refoulements peuvent parfois mener à des drames. Selon une étude de la branche viennoise de la Fondation ARD (https://bulgaria.bordermonitoring.eu/2023/12/02/almost-100-people-died-on-their-way-through-bulgaria-withi), en coopération avec Lighthouse Reports, et plusieurs médias, au moins 93 personnes transitant par la Bulgarie sont décédées en 2022 et 2023.

    Début janvier 2025, l’organisation italienne Colletivo rotte balcaniche (collectif de la route des Balkans) et l’association No name kitchen avaient accusé Sofia d’être responsable de la mort de trois migrants égyptiens (https://www.infomigrants.net/fr/post/62203/bulgarie--trois-adolescents-egyptiens-retrouves-morts-de-froid-pres-de). Agés de 15 à 17 ans, ces exilés avaient été retrouvés morts de froid dans la forêt bulgare, à quelques kilomètres de la frontière turque. « L’absence d’aide des autorités et leurs obstructions systématiques aux opérations de sauvetage menées par les activistes ont conduit à la mort des adolescents », avait conclu les militants.

    La police des frontières bulgare avait nié les allégations de négligence délibérée et prétendait avoir « réagi immédiatement à tous les signaux reçus, mais les alertes du 27 décembre contenaient des informations erronées ou trompeuses ».

    De manière générale, le gouvernement bulgare nie pratiquer des « pushbacks », selon Le Monde (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-). En 2023, Ivaylo Tonchev, un des chefs de la police des frontières bulgare, s’était aussi défendu contre les accusations des ONG. « Il n’y a pas de violence contre les migrants », avait-il déclaré à Euronews (https://fr.euronews.com/2023/07/20/incidents-aux-frontieres-la-bulgarie-est-elle-prete-a-rejoindre-l-espac). « Les seuls cas où la force physique est utilisée, cela se fait conformément à la législation de notre pays. Mais il y a des groupes agressifs [de migrants] qui nous lancent des pierres. »
    La Grèce condamnée par la CEDH

    D’après le rapport des neuf ONG européennes, la Bulgarie est suivie par la Grèce, avec 14 482 refoulements enregistrés à ses frontières en 2024. Depuis des années, Athènes est accusée de « pushbacks » violents en mer Égée et près du fleuve Evros.

    InfoMigrants a récolté de nombreux témoignages d’exilés victimes de ces expulsions illégales. En mai 2020, Samuel*, un Africain avait filmé et raconté son refoulement à la rédaction (https://www.infomigrants.net/fr/post/24690/videotemoignage--les-gardecotes-grecs-ont-repousse-notre-bateau-vers-l). Le jeune homme avait expliqué avoir été repéré dans la nuit par la marine grecque alors que son embarcation approchait de l’île de Lesbos. « Les gardes-côtes nous ont demandé de leur donner notre bidon d’essence. Puis, ils nous ont lancés une corde. Nous pensions qu’ils nous dirigeaient vers Lesbos mais en fait ils nous ont emmenés en plein milieu de la mer. Ils nous ont laissés là et sont repartis. »

    Quelques mois plus tard, au mois de décembre 2020, la rédaction avait publié un témoignage similaire d’un Guinéen de 17 ans, racontant comment des gardes-côtes grecs avaient percé l’avant de son canot, en mer Égée (https://www.infomigrants.net/fr/post/29148/mer-egee--des-hommes-en-uniforme-ont-perce-notre-embarcation). En 2021, InfoMigrants avait même rencontré un ex-policier grec aujourd’hui à la retraite qui a confirmé l’existence de « pushbacks » dans la rivière de l’Evros, entre la Turquie et la Grèce. « Les ’pushbacks’ existent, j’ai moi-même renvoyé 2 000 personnes vers la Turquie », avait-il déclaré sous couvert d’anonymat.

    En mai 2023, une vidéo accablante du New York Times montrait des gardes-côtes grecs remettre des migrants à l’eau, direction la Turquie (https://www.infomigrants.net/fr/post/49036/pushback--une-video-accablante-du-new-york-times-montre-des-gardecotes).

    Cette même année, dans un rapport du mois de novembre, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) affirmait déjà que les refoulements illégaux de migrants étaient « devenus la norme », de même que « l’absence criante de protection pour les personnes qui cherchent la sécurité en Grèce » (https://www.infomigrants.net/fr/post/53007/en-grece-les-refoulements-de-migrants-en-mer-sont-devenus-la-norme-acc).

    Pire encore, selon une enquête de la BBC menée en juin 2024, en trois ans, 43 exilés sont morts en mer Égée après avoir été refoulés par les autorités grecques. Neuf d’entre eux ont été directement jetés à l’eau par les gardes-côtes, et se sont noyés.

    Le 7 janvier 2025, la Grèce a été condamnée pour la première fois par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans une affaire de refoulement de demandeurs d’asile. La requérante, une Turque, avait été expulsée le jour-même de son arrivée en Grèce vers la Turquie - puis arrêtée et emprisonnée par les autorités turques. La CEDH a condamné la Grèce a lui verser 20 000 euros.

    D’autres États de l’UE pourraient bientôt connaître une sentence similaire. Début février, la CEDH a commencé à examiner trois affaires contre la Pologne, la Lettonie et la Lituanie concernant des allégations de refoulement vers la Biélorussie.

    Malgré les preuves qui s’accumulent, Athènes n’a pourtant jamais reconnu l’existence de ces refoulements et a toujours nié les pratiquer.

    Contactée par InfoMigrants, la Commission européenne rappelle qu’il « appartient aux États membres de gérer et de protéger leurs frontières extérieures dans le cadre juridique de l’UE » et qu’il est de leur « responsabilité d’enquêter sur toute allégation d’actes répréhensibles ». « Dans le cadre de nos activités de gestion des frontières, les États membres doivent veiller à ce que leurs obligations en vertu du droit européen et international soient respectées, y compris la protection des droits fondamentaux ».
    Hausse des interceptions au large de la Libye

    Après la Bulgarie et la Grèce, championnes des « pushbacks », on retrouve dans le rapport la Pologne (13 600 refoulements), la Hongrie (5 713), la Lettonie (5 388), la Croatie (1 905) ou encore la Lituanie (1 002). Plusieurs de ces pays, qui accusent la Biélorussie de vouloir déstabiliser l’Europe en laissant passer les migrants, ont d’ailleurs légalisé ces dernières années les refoulements à leurs frontières, en dépit du droit international.

    L’étude couvre également le Liban et la Libye car, notent les auteurs, les interceptions en mer ont été effectuées avec le soutien « direct et étendu » de l’Italie, de Chypre et plus généralement des instances européennes. Ainsi l’an dernier, 21 762 interceptions ont eu lieu en mer Méditerranée, au large de la Libye, contre 17 000 en 2023.

    En 2017, l’UE a signé un accord avec la Libye dans le but d’empêcher les migrants de traverser la Méditerranée et de rejoindre l’Italie. À travers ce partenariat, sans cesse renouvelé, l’Europe donne concrètement aux autorités libyennes la charge de la coordination des sauvetages au large de leurs côtes (tâche qui incombait auparavant au centre de coordination de sauvetage maritime de Rome ou de La Valette, à Malte). L’Italie équipe et forme aussi les gardes-côtes libyens pour intercepter les exilés en Méditerranée.

    Cette collaboration controversée est régulièrement dénoncée par les ONG et les instances internationales, en raison des dérapages, menaces, intimidations des autorités libyennes en mer contre les migrants et les humanitaires.

    Par ailleurs, lorsqu’ils sont interceptés en mer et renvoyés sur le sol libyen, les migrants sont transférés dans des centres de détention, gérés par le Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM), où ils subissent des tortures, des violences sexuelles, de l’extorsion, et sont soumis à du travail forcé.
    Les refoulements, « une pratique systématique » au sein de l’UE

    L’ensemble de ces refoulements, « en forte augmentation », observés aux frontières extérieures de l’Europe « sont devenus une pratique systématique dans le cadre de la politique migratoire de l’UE », estiment les ONG. « Les rapports continus sur les refoulements montrent l’échec de l’UE à faire respecter les droits de l’Homme ».

    Les humanitaires et les chercheurs regrettent le manque de réaction des institutions européennes qui donne, de fait, un blanc-seing aux pays pointés du doigt. « Il y a quelques années, la Commission européenne, garante du respect des traités de l’UE en matière d’asile, condamnait ces pratiques. Aujourd’hui, on entend beaucoup moins de réprobations de sa part, elle a perdu beaucoup de son influence sur ses membres », avait déclaré en octobre Matthieu Tardis, chercheur spécialisé sur l’immigration et co-directeur de Synergie Migrations.

    *Les prénoms ont été modifiés.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63062/plus-de-120-000-refoulements-de-migrants-aux-frontieres-de-lue-en-2024
    #Europe #union_européenne #chiffres #statistiques #2024 #migrations #réfugiés #push-backs #rapport #Bulgarie #Grèce #Libye #DCIM #Méditerranée #mer_Egée #Evros

    • Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report 2024

      17.02.2025 Asylum and integration policies
      Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report 2024
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      Pushed, Beaten,Left to Die - European pushback report analyzes data on pushbacks from EU member states to third countries in 2024, highlighting ongoing violations of international and EU law.

      It draws from NGO reports, research groups, human rights organizations, UN agencies, government services and interviews with organizations active in Hungary, Latvia, Lithuania, Greece, Poland, Croatia, Finland, and Bulgaria. In total, 120.457 pushbacks were recorded, underscoring the persistence of this practice.

      Overall, the trend of normalizing pushbacks persists, requiring stronger enforcement and greater accountability from both member states and EU institutions. The report concludes with recommendations for the EU, its member states, and Frontex to address these ongoing human rights violations.

      This report is a collaboration between:
      11.11.11 (Belgium), Hungarian Helsinki Committee, We Are Monitoring Association (Poland), Centre for Peace Studies (Croatia), Lebanese Center for Human Rights (CLDH), Sienos Grupė (Lithuania), Centre for Legal Aid – Voice in Bulgaria (CLA), Foundation Mission Wings (Bulgaria), I Want to Help Refugees/Gribu palīdzēt bēgļiem (Latvia).

      https://www.cms.hr/en/azil-i-integracijske-politike/protjerani-pretuceni-ostavljeni-da-umru
      #rapport

  • German film industry, taxi drivers protest on Berlinale’s opening day
    https://www.screendaily.com/news/german-film-industry-taxi-drivers-protest-on-berlinales-opening-day/5190563.article

    2024 by Martin Blaney - Germany’s film industry unions have been holding demonstrations on the first day of the Berlinale to call for better working conditions, while the guild of Berlin’s taxi drivers is voicing its opposition to Uber being one of the festival’s main sponsors by staging its own film festival in a taxi near Potsdamer Platz .

    The Union Day organised by the ver.di FilmUnion began early on Thursday morning with a demonstration in front of the Kino International ahead of the German Producers Alliance’s Producers Day which was opened with a keynote by Claudia Roth, state minister for culture and the media, on her plans for the restructuring of German film funding system.

    The aim of the protestors was to draw Roth’s attention to their demands for collective pay agreements to be enshrined in the legislation of the revised German Film Law (FFG) which is due to come into effect from the beginning of 2025.

    A second protest action entitled “Cinema & Film: Not Without Us!” was being planned by ver.di FilmUnion with staff members from the CinemaxX and CineStar multiplex chains in front of the Berlinale Palast ahead of Thursday’s opening film.

    This was prompted by ongoing pay negotiations with the two cinema chains which have seen unions calling for the starting hourly wage to be raised to €14, while the employers’ side has only been prepared to offer €12.41.

    In the meantime, ver.di has called for token strikes at the two chains’ cinemas throughout Germany, including Berlin, from today (February 15) until Sunday (Feburary 19) to press for an improvement to the pay offer.

    “The token strikes are a clear signal to the employers to take our demands seriously,” said ver.di’s chief negotiator Martha Richards.

    Meanwhile, the guild of Berlin’s taxi drivers are showing their opposition to Uber being one of the Berlinale’s main sponsors by organising their own TaxiFilmFest in a taxi in Potsdamer Strasse near to the festival’s headquarters.

    Up to eight people will be able to fit into the people carrier to watch the films, and video conference links are planned for people watching the same films at home to also discuss the films afterwards with the taxi’s occupants.

    The film selection includes Gerard Piries’ action comedy Taxi and (naturally) Martin Scorsese’s Taxi Driver which will be shown on February 20 when the veteran US director is to receive his honorary Golden Bear in a gala ceremony.

    The taxi drivers’ cause has been taken up in Berlin’s House of Representatives by members of the Die Linke party who tabled a motion at the beginning of this month calling on the Senate administration to explore alternative sponsorship options other than Uber with the Kulturveranstaltungen des Bundes in Berlin (KBB) organisation which oversees the running of the Berlinale.

    #Berlin #Kultur #Gewerkschaft #Film #Berlinale #Taxifilmfest #2024

  • 2024, année la plus meurtrière pour les exilés à #Calais

    Au moins 89 personnes sont mortes cette année en voulant traverser la Manche. Des tentatives de plus en plus risquées, aggravées par la répression policière.

    À chaque plage son cadavre recraché par la Manche. Ces dernières semaines se sont multipliées sur la Côte d’Opale les alertes relatives à la découverte d’une dépouille rejetée par la mer. Le 21 décembre, un corps, entier mais en état de grande décomposition, a été trouvé par un riverain sur la plage de Wimereux, dans le Pas-de-Calais, non loin de l’école de voile. Un mois plus tôt, c’est un promeneur qui en repérait un autre, méconnaissable après un long séjour dans l’eau, sur la plage de Quend, au nord de la baie de Somme. Le même scénario s’est reproduit à de nombreuses reprises dans le Pas-de-Calais dernièrement : le 12 novembre à Wissant, le 17 novembre à Marck, deux fois à Calais les 6 et 14 novembre, ainsi qu’à Sangatte, au pied des falaises ivoires du cap Blanc-Nez, les 2 et 14 novembre. Si on ajoute les quatre corps repêchés au large de Calais les 5 et 6 novembre, celui retrouvé le 8 décembre en mer à hauteur d’Escalles et, enfin, la dépouille récupérée à proximité du port de Douvres, côté britannique, le 5 décembre, ce sont en tout quatorze cadavres qui ont été rendus par la Manche, la plupart dans un état de décomposition avancée, depuis début novembre. La majorité des corps retrouvés sont liés à des naufrages de « small boats » tentant de rejoindre l’Angleterre, en particulier un, survenu le 23 octobre et dont le bilan humain officiel, qui faisait état de trois morts, a été largement sous-estimé.

    Cette lugubre liste ne fait qu’illustrer la réalité plus générale observée à la frontière franco-britannique au cours de l’année qui vient de s’écouler. Alors que près de 37 000 personnes migrantes ont réussi à franchir le Channel depuis le 1er janvier, d’après le ministère de l’Intérieur britannique, Les Jours ont recensé au moins 89 exilés qui ont perdu la vie cette année dans la région, ainsi que le documente le « Mémorial de Calais », un outil interactif inédit à retrouver en bas de page. C’est, de loin, l’année la plus meurtrière à cette frontière depuis 1999 – la seconde, l’an 2000, compte 60 décès, dont 58 exilés chinois asphyxiés le même jour dans un camion. L’hécatombe, qui dure depuis vingt-cinq ans et a fait au moins 484 victimes, n’en finit pas. Retour sur ces douze mois mortifères.

    Dina Al Shammari, 21 ans, Sara El Hashimi, 6 ans, et Abdulaziz, 15 ans, sont morts de la même façon : écrasés dans des zodiacs surchargés

    « Il était environ 4 heures du matin quand nous avons commencé à embarquer sur le zodiac, près de 100 personnes attendaient sur la côte », se remémore Nour Al Shammari, 19 ans, originaire du Koweït, rencontrée à l’accueil de jour du Secours catholique à Calais. La jeune femme et sa sœur, Dina, 21 ans, sont parmi les premiers passagers à monter sur le pneumatique ce dimanche 28 juillet, sur une plage proche de Calais. Mais le trop grand nombre de candidats au passage crée rapidement une situation de chaos avant même le départ. « On s’est retrouvées coincées au milieu d’une vingtaine de personnes, nous n’arrivions plus à respirer, détaille Nour. On a crié à l’aide, mais personne n’a rien fait sur le moment et le bateau a quand même démarré. »

    « Certains passagers ont demandé assistance peu de temps après le départ, se souvient Éric, un marin qui a pris part à l’opération de sauvetage. En s’approchant, on a vu qu’il y avait de nombreuses personnes debout qui n’osaient pas bouger tellement l’embarcation était en surcharge. » Au cours de l’intervention, les sauveteurs remarquent vite Dina, inconsciente au milieu de la foule de passagers. « Un secouriste est monté au milieu de l’embarcation et l’a récupérée, puis on a tenté de la réanimer une fois à bord de notre bateau, souffle Éric, mais elle était en arrêt depuis de nombreuses minutes. C’est l’horreur complète, elle a été écrasée. » Dina Al Shammari appartenait à la minorité bidoune au Koweït. Elle avait fui avec sa famille les discriminations dont sont victimes les membres de cette communauté pour l’Allemagne en 2021, où ils avaient demandé l’asile. Déboutée au terme de la procédure, craignant une expulsion, la famille espérait trouver une seconde chance en Angleterre. La jeune femme, récemment diplômée dans le domaine de la santé en Allemagne, est morte asphyxiée.

    Les circonstances de son décès ne sont pas exceptionnelles. Le 19 juillet, Abdulaziz, un Soudanais de 15 ans, est retrouvé par les secours mort étouffé au milieu d’une embarcation de 86 personnes. Le 23 avril, à hauteur de la plage de Wimereux, cinq personnes exilées meurent après avoir été piétinées par les passagers d’un zodiac dans lequel avaient pris place près d’une centaine de personnes. Parmi les victimes, Sara El Hashimi, une fillette irakienne de 6 ans. Le 15 septembre, un nouvel incident grave à proximité de la plage d’Ambleteuse fait huit morts, écrasés dans un mouvement de panique, selon une source policière. Le 5 octobre, quatre personnes, dont un bébé de 2 ans, décèdent étouffés dans deux traversées distinctes. Selon le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, les trois adultes ont été retrouvés inanimés au fond du zodiac, « vraisemblablement écrasés et noyés dans des bousculades et dans les 40 centimètres d’eau au fond de l’embarcation pneumatique ».

    « Le bateau sur lequel se trouvaient Dina et sa famille s’est fait pirater, estime Éric, qui a discuté avec des rescapés. Des exilés, qui n’avaient pas les moyens de payer la traversée, étaient cachés dans les dunes et sont montés de force quand le zodiac a été mis à l’eau. » Ahmed El Ashimi fait un récit identique de l’événement ayant entraîné la mort de sa fille Sara. Selon les premiers témoignages, c’est également ce qu’il se serait produit, dimanche 29 décembre à Sangatte, pendant l’incident qui a fait quatre victimes. Un phénomène également constaté par les acteurs associatifs, qui a accentué les situations de panique au moment des embarquements et augmenté les risques. « On observe beaucoup de tensions lors des départs, avec beaucoup de personnes exilées qui tentent de partir au même moment, sur le même bateau, déplore Angèle Vettorello, coordinatrice d’Utopia 56 à Calais. Le tout dans un climat de violences policières, avec des interventions des forces de l’ordre qui font un usage massif de gaz lacrymogènes. »

    La stratégie policière sur le littoral est régulièrement dénoncée, qui vise à tout prix à stopper les bateaux, y compris en crevant les zodiacs à coup de couteau. Cette logique s’étend aussi à la Manche : en mars, des journalistes du consortium Lighthouse Report ont ainsi montré, vidéos à l’appui, de quelle manière les forces de l’ordre tentaient d’intercepter en mer les embarcations d’exilés, quitte à mettre sérieusement en danger les passagers. « Moins de bateaux mis à l’eau, ça ne fait pas moins de personnes qui veulent passer, constate de son côté Flore Judet, de l’association l’Auberge des migrants. Au contraire, ça va juste générer une surcharge sur les embarcations qui arriveront à prendre la mer, car les passeurs doivent y retrouver leur compte, et donc potentiellement plus de décès. »

    Ce climat sur les plages pousse alors les exilés à réaliser des tentatives toujours plus lointaines et risquées, en imaginant par exemple franchir la Manche à partir des cours des fleuves côtiers du Nord-Pas-de-Calais. Dans la nuit du 2 au 3 mars, 16 personnes, dont dix enfants et une femme enceinte, embarquent sur un petit bateau de pêche stationné sur le fleuve Aa, au niveau de la halte fluviale de Watten (Nord), à 30 km du littoral. Le moteur n’est pas démarré que le bateau chavire sous le poids des passagers. Coincée dans la cabine de pilotage, Rola Al Mayali, une enfant irakienne de 7 ans, meurt noyée sous les yeux de ses parents, Mohamed et Nour, et de ses trois frères Muhaimen, 14 ans, Hassan, 10 ans, et Moamel, 8 ans.

    La même nuit, Jumaa Al Hasan, Syrien originaire d’Alep âgé de 27 ans, disparaît dans les eaux sombres de l’Aa, un peu plus en aval du fleuve, à hauteur de Gravelines. Jumaa patientait sur la berge avec un groupe d’exilés, dans l’attente du passage d’un zodiac descendant le fleuve, quand une patrouille de police intervient afin d’empêcher l’embarquement. Dans la panique et au milieu des gaz lacrymogènes, Jumaa, espérant atteindre le zodiac, saute à l’eau, coule une première fois, remonte à la surface avant de couler de nouveau. Les alertes lancées immédiatement par les exilés présents ne permettront pas de le retrouver. Le corps inanimé de Jumaa réapparaîtra seize jours plus tard, très en aval, à hauteur de Grand-Fort-Philippe.

    « La France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière », avait annoncé Emmanuel Macron, quelques heures après le terrible naufrage du 24 novembre 2021 au large de Dunkerque au cours duquel 27 personnes sont mortes et quatre ont disparu. Le bilan de l’année 2024 vient contredire de manière cinglante cette sortie du chef de l’État. Sur les 89 personnes exilées décédées à Calais cette année, au moins 53 sont mortes noyées dans la Manche. Le nombre de disparus reste pour le moment inconnu.

    Le 14 janvier, cinq exilés syriens, Aysar Abd Rabou (26 ans) et son frère Abadeh (14 ans), Ayham Al-Shouli (24 ans), Mohamed Jabawi (16 ans) et Ali Al Oklah (25 ans), se noient à quelques dizaines de mètres de la digue de Wimereux (Pas-de-Calais). Nous avions raconté la douloureuse épreuve liée à l’identification des victimes à laquelle ont été confrontés leurs proches (lire l’épisode 10, « À Calais, des exilés en quête de tombeau »). Le 28 février, Eren Gündogdu, Kurde de Turquie âgé de 22 ans, meurt en mer au cours d’une traversée au large de Wissant. Trois autres personnes sont toujours portées disparues. Le 12 juillet, quatre personnes de nationalité somalienne périssent après qu’un zodiac s’est renversé au large de Boulogne-sur-Mer. Cinq jours plus tard, Dakhlac, une femme érythréenne de 32 ans, décède au large de Gravelines. Le 11 août, deux exilés afghans, Fazal Rabi et Ishanullah, meurent au large de Calais. Le 3 septembre, dix femmes et deux hommes, tous originaires d’Érythrée, sombrent dans un naufrage au large du cap Gris-Nez. Le bateau pneumatique se serait affaissé sur lui-même sous le poids des passagers. Une treizième victime, Kbaat Gebrehiwet, Érythréenne de 20 ans, est retrouvée deux semaines plus tard après que son corps a été repêché en mer, au large d’Ambleteuse.

    Énumération atroce d’événements tragiques à répétition se déroulant à trois heures de Paris. Le 3 septembre, sur un quai du port de Boulogne-sur-Mer, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, fustige « les passeurs, ces criminels, responsables du naufrage » ayant provoqué la mort de douze personnes. Dans une tribune parue dans Le Monde mi-septembre, un collectif d’associatifs lui répond et dénonce « une politique mortifère » menée à la frontière « qui crée les conditions pour que les personnes se jettent dans les bras des trafiquants d’êtres humains et meurent en mer ». À Calais, Dunkerque, Boulogne-sur-Mer ou encore Ambleteuse se succèdent des commémorations organisées par des associatifs ou des habitants pour rendre hommage aux victimes (lire l’épisode 9, « Voir Calais et se souvenir, 376 fois »). Le 17 octobre, Meryem, un bébé de deux mois et demi, meurt noyée au cours d’un naufrage au large de Wissant. La famille de Meryem, originaire du Kurdistan irakien, espérait elle aussi rejoindre le Royaume-Uni et ainsi échapper au risque d’expulsion après le rejet de leur demande d’asile en Allemagne. La frontière n’offre aucun répit.

    À ces morts en mer s’ajoute une série de décès, parfois invisibles médiatiquement, survenus à terre au cours de cette année. Le 27 janvier, le Soudanais Adam Abderrahmane Ediya est mort dans des conditions atroces : alors qu’il avait réussi à se cacher dans la remorque d’un camion en partance pour l’Angleterre, il a été écrasé et transpercé par la cargaison du véhicule, probablement mal stabilisée. Le 8 février, Radu-Ion Meterca, 44 ans et originaire de Roumanie, meurt électrocuté par un caténaire après être monté sur le toit d’un Eurostar stationné Gare du Nord, à Paris, et à destination de Londres. Le 14 décembre, à Loon-Plage, Hadu et Hamid, deux exilés kurdes iraniens, sont victimes, avec trois autres hommes de nationalité française, d’une tuerie collective perpétrée par Paul Domis, ancien routier, inscrit à club de tir et amateur de chasse…

    Dans un tweet daté du 3 octobre, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en marge du G7, constatait avec son homologue britannique Yvette Cooper que « l’efficacité des forces de l’ordre pour empêcher les traversées vers le Royaume-Uni avait des conséquences néfastes avec une augmentation des décès et des violences entre migrants et envers les forces de l’ordre ». Une déclaration qui constitue à la fois une reconnaissance de responsabilité et une euphémisation de ces morts, ramenés à des simples « conséquences néfastes ». En mars dernier, Ahmed a assisté, impuissant, à la noyade de Jumaa Al Hasan dans le fleuve Aa : « Les policiers présents ont vu couler Jumaa, nous les avons alertés, mais ils n’ont rien fait. Si un chien était en train de se noyer, ils l’auraient secouru. » En reprenant son souffle, le Syrien conclut : « Certes, nous sommes en situation irrégulière, nous n’avons pas de papiers, nous n’avons rien, mais nous restons des êtres humains. »

    https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep11-bilan-2024

    #bilan #2024 #migrations #réfugiés #frontières #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #chiffres #statistiques #Manche #France #UK #Angleterre

  • Suivi du #droit_à_la_vie – Année #2024

    En 2024, 10 457 personnes sont mortes à la frontière occidentale euro-africaine.

    Notre rapport “Droit à la vie 2024” fait état de la période la plus meurtrière jamais enregistrée, avec des chiffres dévastateurs de 30 morts par jour en moyenne. Parmi les victimes figurent 421 femmes et 1 538 enfants et adolescents.

    La route de l’Atlantique, avec 9 757 morts, reste la plus meurtrière au monde. Les tragédies ont particulièrement augmenté sur la route mauritanienne, consolidant ce pays comme le principal point de départ vers les îles Canaries. La route algérienne, en mer Méditerranée, est la deuxième plus meurtrière selon nos registres, avec 517 victimes. Le #détroit_de_Gibraltar a coûté la vie à 110 personnes et 73 autres ont perdu la vie sur la #route_d’Alboran. En outre, 131 bateaux ont été perdus avec toutes les personnes à bord.

    L’omission du devoir de sauvetage et l’#externalisation des frontières et du sauvetage sont parmi les principales causes de l’augmentation du nombre de décès aux frontières de l’État espagnol

    Outre ces chiffres, le rapport Droit à la Vie 2024 dénonce les principales causes de cette augmentation des naufrages et des victimes. Parmi les causes principales, nous soulignons l’omission du devoir d’assistance, la priorisation du contrôle migratoire sur le droit à la vie, l’externalisation des frontières dans des pays sans ressources adéquates, l’inaction et l’arbitraire dans les sauvetages, la criminalisation des organisations sociales et des familles, ainsi que les situations d’extrême vulnérabilité qui poussent les migrants à se jeter à la mer dans des conditions très précaires.

    Les #femmes confrontées à la #violence_structurelle à la frontière

    Le rapport analyse également la situation des femmes lors des traversées migratoires, qui se font principalement dans des embarcations pneumatiques entre #Agadir et #Dakhla. En transit, ces femmes subissent des violences, des #discriminations, du #racisme, des #expulsions et des #violences_sexuelles, et sont contraintes de survivre dans des conditions extrêmes qui les poussent à la #mendicité, à la #prostitution et à des #emplois_précaires, tout en risquant d’être recrutées par des réseaux de trafiquants d’êtres humains.

    Un nombre croissant de femmes migrantes se déplacent en #pirogue depuis le #Sénégal, la #Gambie et la #Mauritanie pour échapper aux conflits et à l’impact du #changement_climatique dans les régions appauvries. On observe également une présence croissante de femmes sur la route des #Baléares en provenance d’Afrique centrale et occidentale, traversant la Libye et la Tunisie et subissant des violences, de l’#esclavage, des #féminicides raciaux et des #déplacements_forcés vers l’#Algérie.

    Le manque de protection des #enfants sur les routes migratoires

    Notre rapport fait état d’une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents sur les principales routes migratoires vers l’Espagne, qui continuent de souffrir d’un manque de protection et de garanties de la part des autorités. Ces mineurs sont traités comme des migrants plutôt que comme des enfants, et sont donc exposés au marketing politique et sont la cible de discours de haine, ce qui les expose à des situations dans lesquelles leurs droits sont violés.

    La situation est particulièrement critique aux #îles_Canaries, où des enfants non identifiés comme tels vivent avec des adultes dans des centres d’accueil, une réalité qui les expose à de graves dangers.

    Il reste difficile pour les familles de dénoncer et de rechercher leurs #enfants_disparus le long des routes migratoires

    Un autre aspect analysé dans le rapport Droit à la vie 2024 est la réalité des familles qui recherchent leurs proches #disparus à la frontière occidentale euro-africaine. Malgré quelques progrès dans la réception des plaintes et des exemples de bonnes pratiques, les obstacles à l’exercice de leurs droits restent nombreux, et les difficultés à prélever des échantillons d’ADN ou à déposer des plaintes sont particulièrement choquantes. Ces familles sont ainsi re-victimisées par un système qui les stigmatise et considère leurs proches comme des victimes de seconde zone. En l’absence de garanties pour l’exercice de leurs droits, les familles courent le risque de tomber entre les mains de bandes d’extorqueurs.

    Face à ces situations difficiles, les familles s’organisent en réseaux communautaires et se tournent vers la famille élargie pour surmonter les obstacles qui les empêchent de retrouver leurs proches. Chaque année, les familles à la recherche de leurs proches sont confrontées à un système de mort systématique aux frontières qui fait des milliers de victimes comme celles décrites dans ce rapport.

    https://caminandofronteras.org/fr/monitoreo/suivi-du-droit-a-la-vie-annee-2024
    #caminando_fronteras #rapport #route_Atlantique #Espagne #statistiques #chiffres #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #identification #disparitions #missing

    ping @6donie

  • Fossil fuel #CO2 emissions increase again in #2024

    Global carbon emissions from fossil fuels have reached a record high in 2024, according to new research by the #Global_Carbon_Project science team.

    The 2024 #Global_Carbon_Budget projects fossil carbon dioxide (CO2) emissions of 37.4 billion tonnes, up 0.8% from 2023.

    Despite the urgent need to cut emissions to slow climate change, the researchers say there is still “no sign” that the world has reached a peak in fossil CO2 emissions.

    With projected emissions from land-use change (such as deforestation) of 4.2 billion tonnes, total CO2 emissions are projected to be 41.6 billion tonnes in 2024, up from 40.6 billion tonnes last year.

    Over the last 10 years, fossil CO2 emissions have risen while land-use change CO2 emissions have declined on average – leaving overall emissions roughly level over that period.

    This year, both fossil and land-use change CO2 emissions are set to rise, with drought conditions exacerbating emissions from deforestation and forest degradation fires during the El Niño climate event of 2023-2024.

    With over 40 billion tonnes released each year at present, the level of CO2 in the atmosphere continues to rise – driving increasingly dangerous global warming.

    The research team included the University of Exeter, the University of East Anglia (UEA), CICERO Center for International Climate Research, Ludwig-Maximilian-University Munich, Alfred-Wegener-Institut and 80 other institutions around the world.

    “The impacts of climate change are becoming increasingly dramatic, yet we still see no sign that burning of fossil fuels has peaked,” said Professor Pierre Friedlingstein, of Exeter’s Global Systems Institute, who led the study.

    “Time is running out to meet the Paris Agreement goals – and world leaders meeting at COP29 must bring about rapid and deep cuts to fossil fuel emissions to give us a chance of staying well below 2°C warming above pre-industrial levels.”

    Professor Corinne Le Quéré, Royal Society Research Professor at UEA’s School of Environmental Sciences, said: “Despite another rise in global emissions this year, the latest data shows evidence of widespread climate action, with the growing penetration of renewables and electric cars displacing fossil fuels, and decreasing deforestation emissions in the past decades confirmed for the first time.”

    Dr Glen Peters, of the CICERO Center for International Climate Research in Oslo, said: “There are many signs of positive progress at the country level, and a feeling that a peak in global fossil CO2 emissions is imminent, but the global peak remains elusive.

    “Climate action is a collective problem, and while gradual emission reductions are occurring in some countries, increases continue in others.

    “Progress in all countries needs to accelerate fast enough to put global emissions on a downward trajectory towards net zero.”

    Professor Friedlingstein added: “Until we reach net zero CO2 emissions globally, world temperatures will continue to rise and cause increasingly severe impacts.”

    Other key findings from the 2024 Global Carbon Budget include:

    - Globally, emissions from different fossil fuels in 2024 are projected to increase: coal (0.2%), oil (0.9%), gas (2.4%). These contribute 41%, 32% and 21% of global fossil CO2 emissions respectively. Given the uncertainty in the projections, it remains possible that coal emissions could decline in 2024.
    - China’s emissions (32% of the global total) are projected to marginally increase by 0.2%, although the projected range includes a possible decrease in emissions.
    – US emissions (13% of the global total) are projected to decrease by 0.6%.
    - India’s emissions (8% of the global total) are projected to increase by 4.6%.
    - European Union emissions (7% of the global total) are projected to decrease by 3.8%.
    – Emissions in the rest of the world (38% of the global total) are projected to increase by 1.1%.
    – International aviation and shipping (3% of the global total, and counted separately from national/regional totals) are projected to increase by 7.8% in 2024, but remain below their 2019 pre-pandemic level by 3.5%.
    – Globally, emissions from land-use change (such as deforestation) have decreased by 20% in the past decade, but are set to rise in 2024.
    - Permanent CO2 removal through reforestation and afforestation (new forests) is offsetting about half of the permanent deforestation emissions.
    – Current levels of technology-based Carbon Dioxide Removal (excluding nature-based means such as reforestation) only account for about one-millionth of the CO2 emitted from fossil fuels.
    – Atmospheric CO2 levels are set to reach 422.5 parts per million in 2024, 2.8 parts per million above 2023, and 52% above pre-industrial levels.
    - The effects of the temporary El Niño climate event also led to a reduction in carbon absorption by ecosystems on land (known as the land CO2 “sink”) in 2023, which is projected to recover as El Niño ended by the second quarter of 2024.
    – Emissions from fires in 2024 have been above the average since the beginning of the satellite record in 2003, particularly due to the extreme 2023 wildfire season in Canada (which persisted in 2024) and intense drought in Brazil.
    - The land and ocean CO2 sinks combined continued to take up around half of the total CO2 emissions, despite being negatively impacted by climate change.

    How long until we pass 1.5°C of global warming?

    This study estimates the remaining “carbon budget” before the 1.5°C target is breached consistently over multiple years, not just for a single year. At the current rate of emissions, the Global Carbon Budget team estimates a 50% chance global warming will exceed 1.5°C consistently in about six years. This estimate is subject to large uncertainties, primarily due to the uncertainty of the additional warming coming from non-CO2 agents (e.g., CH4, N2O, aerosols). However, it’s clear that the remaining carbon budget – and therefore the time left to meet the 1.5°C target and avoid the worst impacts of climate change – has almost run out.

    The Global Carbon Budget report, produced by an international team of more than 120 scientists, provides an annual, peer-reviewed update, building on established methodologies in a fully transparent manner. The 2024 edition (the 19th annual report) will be published in the journal Earth System Science Data on November 13 as a pre-print, and later as a peer-reviewed paper.

    https://globalcarbonbudget.org/fossil-fuel-co2-emissions-increase-again-in-2024
    #rapport #émissions_de_CO2 #chiffres #statistiques #augmentation

  • René Dumont, géant vert
    https://carfree.fr/index.php/2024/11/12/rene-dumont-geant-vert

    Pour la plupart d’entre nous, René Dumont est l’homme au pull rouge qui a brandi un verre d’eau à la télévision en 1974 en annonçant l’apocalypse. Un fada qui, comme Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #2000 #2024 #agriculture #critique #documentaire #écologie #élections #environnement #histoire #politique #productivisme #vidéo

  • 18e #baromètre de la pauvreté et de la #précarité Ipsos

    Le 18e baromètre de la pauvreté et de la précarité réalisé par Ipsos pour le Secours populaire français brosse le tableau d’une précarité qui s’aggrave, s’étend et où l’accès à l’#énergie, à la prévention et aux #soins est fortement dégradé, en particulier pour les populations des #zones_rurales.

    Les #difficultés_financières des Français ne faiblissent pas malgré une légère accalmie sur le front de l’#inflation. C’est ce que montre la 18e édition du baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire* : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande #fragilité_financière » au moins à un moment de leur vie. Jamais ce niveau n’a été aussi élevé depuis le pic enregistré en 2013. Le niveau de difficulté est tel qu’au total, 62 % des Français déclarent avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître. Un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2023.

    Cette fragilité financière touche en premier lieu les #catégories_populaires. Ainsi, 80 % des #ouvriers déclarent « avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître », un niveau en progression de 6 points en un an. Parmi les personnes vivant dans les communes rurales, zones où la population est constituée d’une part importante d’ouvriers et d’employés, le niveau monte à 69 %. Le ressenti dans les zones rurales a été particulièrement interrogé dans cette édition du baromètre 2024, en raison de l’actualité et des témoignages des bénévoles sur le terrain (voir plus bas).

    62% des Français touchés ou menacés par la pauvreté

    Compte tenu d’une situation économique sur le fil du rasoir pour de très nombreuses familles, la crainte d’une transmission de la pauvreté entre générations est massivement partagée : 79 % des Français estiment que les risques sont plus élevés pour les jeunes. C’est chez les parents d’enfants de moins de 18 ans que l’inquiétude est la plus grande (86 %). Cette préoccupation s’est stabilisée à ces niveaux très élevés depuis 2018. Cela traduit un manque de confiance dans le futur au vu de la calcification continue des processus de reproduction des inégalités.

    La grande fragilité de nombreux ménages se reflète dans la hausse, pour la troisième année consécutive, du ‘’seuil de pauvreté subjectif’’ : une personne seule doit désormais disposer de 1 396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre, selon les Français. Au terme d’une hausse de 19 euros par rapport à 2023, le ‘’seuil de pauvreté subjectif’’ n’avait jamais été porté aussi haut par les personnes interrogées, le plaçant pour la première fois à 2 euros du #SMIC (1 398 euros nets pour un mois travaillé à temps plein).

    S’il faut disposer au minimum d’un SMIC pour faire face aux dépenses de la vie quotidienne, c’est que les fins de mois restent tendues : 52 % des répondants déclarent ne toujours pas réussir à mettre de l’argent de côté (-1 % seulement en un an). Surtout, 16 % des personnes interrogées sont même à découvert chaque mois. Là encore, la proportion est en recul par rapport à l’an dernier (-2 %), mais les ouvriers, qui constituent la catégorie sociale la plus confrontée à cette précarité, voient leur compte bancaire plonger dans le rouge deux fois plus souvent que le reste de la population (31 %).

    Les fins de mois difficiles résultent d’arbitrages de plus en plus serrés. On observe une nouvelle dégradation en 2024 sur de nombreux postes budgétaires essentiels tels que l’énergie, le logement ou l’accès à une mutuelle santé : jamais les difficultés enregistrées sur ces postes n’ont été aussi élevées. Près d’une personne sur deux peine à payer ses factures d’énergie : 47 %, un nouveau record, au terme d’une hausse de 2 points depuis 2023. Les factures sont si lourdes que 43 % des personnes interrogées ne chauffent pas leur logement lorsqu’il fait froid, « parfois ou régulièrement ».
    38 % peinent à payer loyer et emprunt immobilier

    Particulièrement frappées, plus des deux tiers des répondants disposant de revenus inférieurs à 1 200 euros nets par mois ont du mal à régler leurs dépenses énergétiques : ils sont 69 %, un niveau en hausse de 5 points par rapport au baromètre précédent, montrant ainsi une dégradation très forte de la situation des plus de 8 millions de personnes vivant avec les revenus les plus bas.

    De même, le coût du logement continue de fragiliser les familles, à un niveau jamais mesuré auparavant : 38 % rencontrent des difficultés à payer leur loyer ou leur emprunt immobilier (+4 points). Ce qui corrobore les témoignages recueillis par les bénévoles sur le terrain depuis des mois.

    Enfin, un autre record est à déplorer, dans le domaine de la santé cette fois : 29 % des répondants éprouvent de fortes contraintes pour disposer d’une mutuelle (+3 points). De la même façon, du fait de la baisse de son pouvoir d’achat ces dernières années, un Français sur trois (32 %) est toujours contraint « parfois ou régulièrement » de ne pas faire trois repas par jour.

    De tels contrastes entre les différents niveaux de vie témoignent d’une aggravation des inégalités d’accès aux besoins essentiels. Ces écarts se mesurent aussi entre habitants des grandes villes, globalement plus aisés, et des petites communes rurales, où les catégories populaires sont très représentées.

    Ainsi, 57 % des ruraux peinent à partir en vacances au moins une fois par an. C’est 9 points au-dessus que l’ensemble de la population alors que les vacances participent au bien-être des personnes et à leur dignité. De même, hors des métropoles, 40 % des répondants ont de grandes difficultés à disposer d’équipements numériques en état de fonctionnement. C’est 7 points de plus que l’ensemble des Français. Une privation qui marginalise dans une société où l’accès aux services, et même aux services publics, a massivement migré sur Internet, rendant plus aléatoire la possibilité de faire valoir ses droits.

    Violence à distance, mais aussi dans l’image de soi que les gens peuvent renvoyer à leur entourage : 36 % des habitants des espaces ruraux peinent à prendre soin de leur apparence physique, faute de moyens. C’est un niveau supérieur à la moyenne des personnes interrogées (31 %).

    Les privations touchent tous les secteurs de la vie. En cette année qui aura vu le retour des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, un siècle après leur précédente édition dans la ville Lumière, un habitant sur trois vivant dans une commune rurale (31 %) renonce à pratiquer un sport ou une activité de loisirs. Ces privations sont encore plus fortement ressenties dans la population d’ensemble (35 %).
    44% des ruraux jugent difficile l’accès aux services de santé

    Les inégalités s’expriment aussi sur le plan collectif. « Si certains territoires sont moins dotés en services publics, ce n’est pas du fait de leur ruralité mais de la pauvreté de ceux qui les habitent », notent les sociologues Benoît Coquard et Clara Deville (Le Monde diplomatique, juillet 2024). Pour l’accès aux services publics fondamentaux, la situation apparaît préoccupante : un Français sur trois (34 %) juge difficile l’accès aux services de santé autour de chez lui. Cette proportion atteint plus de deux habitants sur cinq en zone rurale (44 %).

    En matière de transports en commun, 59 % des ruraux estiment que leur accès est difficile, soit parce qu’ils sont trop éloignés ou trop irréguliers ; c’est 18 points de plus que pour les réponses de l’ensemble des Français. Enfin, près d’un quart des habitants vivant hors des villes grandes ou moyennes (24 %) jugent les différents services sociaux peu accessibles. Et ce, alors que les besoins y sont souvent élevés.

    https://www.secourspopulaire.fr/18e-barometre-de-la-pauvrete-et-de-la-precarite-ipsos-secours-popul

    #baromètre #statistiques #chiffres #France #rapport #secours_populaire #2024 #rural

  • #carfree ça repart !
    https://carfree.fr/index.php/2024/08/28/carfree-ca-repart

    Bonne nouvelle, Carfree, ça repart ! Suite à l’augmentation de 500% des tarifs de l’hébergement chez Gandi, on était gravement menacé de disparition. Heureusement, l’effet réseau a fonctionné à plein Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #2000 #2024 #actions #Belgique #france #mobilisation #propagande #Québec #Suisse

  • Procedura di frontiera: dall’UE arrivano le quote massime per ciascun Paese

    La Commissione Europea ha stabilito, nella Decisione di esecuzione (UE) #2024/2150 del 5 agosto 2024, il numero massimo di domande che uno Stato membro è tenuto a esaminare con procedura di frontiera ogni anno. L’Italia si attesta la quota più alta con 16.000 domande di asilo.

    Tra le principali novità del Patto per l’immigrazione e l’asilo adottato ad aprile 2024, vi è la procedura di frontiera obbligatoria, che prevede una rapida valutazione alle frontiere esterne dell’Ue delle domande di asilo infondate o inammissibili, con preclusione alle persone sottoposte a questa procedura di entrare nel territorio Ue.

    Proprio a proposito di questa procedura la Commissione ha stabilito, a inizio agosto, che tra il 12 giugno del 2026 e il 12 giugno del 2027 l’Italia potrà esaminare un numero massimo di 16.032 domande d’asilo con procedura di frontiera, la quota più alta nell’intera Ue pari al 26,7% del totale. Dal 13 giugno 2027 al 14 ottobre 2027, l’Italia potrà invece al massimo esaminare con tale procedura 24.048 domande di asilo.. La Decisione prevede inoltre che i Paesi dovranno stabilire una capacità adeguata, in termini di accoglienza e di risorse umane. Raggiunta la quota di domande da vagliare, scatterà il meccanismo di solidarietà.

    Tra le categorie di richiedenti asilo che saranno sottoposti alla nuova procedura obbligatoria di frontiera, ci sono quelli provenienti da paesi con bassi tassi di riconoscimento del diritto di asilo. Dunque, il rischio di questa procedura, ha sottolineato ASGI, è quello di favorire esami standardizzati delle domande di asilo e togliere la dovuta attenzione alla storia personale dei singoli migranti, in aperta violazione degli articoli 10 e 3 della Costituzione.

    Dopo l’Italia, sarà l’Ungheria – con 15.432 richieste da analizzare tra giugno 2026 e giugno 2027 e 23.148 l’anno successivo – il Paese ad avere la quota più alta da domande da trattare sul totale. Seguono la Spagna, con rispettivamente 6.602 e 9.903 richieste annue da esaminare, la Grecia (4.376 e 6.564) e la Polonia (3.128 e 4.692).

    https://viedifuga.org/procedura-di-frontiera-dallue-arrivano-le-quote-massime-per-ciascun-paese

    #procédure_à_la_frontière #Italie #frontières #migrations #réfugiés #asile #pacte #pacte_européen #quotas

    –-

    ajouté à la métaliste sur #Pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile:
    https://seenthis.net/messages/1019088

    • voir aussi:
      The Brief – Solidarity replaced by calls for tougher measures in EU migration debate

      In the approved New Pact, “the idea of containment at the border is very strong, particularly the concept of mandatory border procedures involving detention,” Campesi said.

      The new rules will affect border infrastructure by necessitating the establishment of detention centres, imposing significant costs on the countries of first arrival.

      “Until now, border procedures existed, but they were not mandatory and did not necessarily involve detention. However, that will no longer be the case,” he added.

      https://seenthis.net/messages/1077010

  • #carfree, c’est fini !
    https://carfree.fr/index.php/2024/08/20/carfree-cest-fini

    L’hébergeur du site Carfree, Gandi, vient de nous informer d’une augmentation de ses tarifs d’hébergement de 500% ! Les raisons évoquées par Gandi portent sur un « contexte économique global haussier et Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Gestion #Ressources #Vie_sans_voiture #2000 #2024 #actions #Belgique #france #mobilisation #propagande #Québec #Suisse

  • Bremen gedenkt der Opfer des Völkermordes im heutigen Namibia

    Vor 120 Jahren begann der Völkermord an den #Herero und #Nama. In Bremen findet am Antikolonialdenkmal, dem Elefanten am Hauptbahnhof, ein Gedenken mit Musik statt.

    Die Bremer Senatskanzlei sowie mehrere Vereine und Organisationen gedenken am Sonntag der Opfer des Völkermordes an den Herero und Nama am Antikolonialdenkmal in Bremen. Vor 120 Jahren fing der Genozid im heutigen Namibia an.

    Bremen mit besonderer Verantwortung

    Es war der Bremer Kaufmann Franz Adolf Lüderitz, der die ehemaligen Kolonie Deutsch-Südwestafrika mitgegründet hatte. Daraus ergebe sich eine besondere Verpflichtung der Hansestadt, an den Völkermord zu erinnern, so der Bremer Senat. In den Jahren zwischen 1904 und 1908 wurden die Aufstände der Herero und Nama brutal niedergeschlagen.

    Bis heute wird über die Folgen des deutschen Kolonialismus diskutiert, unter anderem über die Rückgabe von Kulturgütern an das heutige Namibia. Nach einer Schweigeminute und Blumenniederlegung soll es ab 13 Uhr in dem kleinen Park neben dem Bremer Hauptbahnhof auch künstlerische Darbietungen und Musik geben.

    https://www.butenunbinnen.de/nachrichten/voelkermord-namibia-bremen-herero-nama-100.html

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    20 years after the beginning of the colonial war in Namibia, Bremen today commemorates the victims of the genocide.

    https://x.com/normanaselmeyer/status/1822639879664070936

    #commémoration #génocide #Namibie #Brême #Allemagne #Allemagne_coloniale #2024 #colonialisme
    #vidéo
    ping @cede @reka

  • EU pushes for new surveillance technology against migration, German police union asks for €35 million

    A new EU regulation on the introduction of border controls came into force in June. Unwanted entries are to be prevented using drones, motion sensors and other technologies.

    The police spoke out on Monday in the debate about stationary controls at Germany’s internal borders. Andreas Roßkopf, chairman of the GdP police union responsible for the Federal Police, warned of personnel and equipment bottlenecks. He is calling for “mobile, flexible and intelligent border controls” as well as mobile checkpoints that can be set up “flexibly and adapted to the situation”. The German government should provide around €35 million for this, he said.

    According to the Schengen Agreement concluded in 1985, the more than 400 million citizens of the EU member states as well as Switzerland, Norway, Iceland and Liechtenstein are actually allowed to cross the common internal borders without personal checks. An implementing agreement regulates “compensatory measures”, including the upgrading of the EU’s external borders and the creation of the Frontex border agency.

    The implementation of control-free internal borders is regulated in the Schengen Borders Code. Short-term exceptions apply, for example, during major political or sporting events. With the “migration crisis”, countries such as Germany, France, Austria, Denmark and Norway utilised another paragraph from 2015 to resume border controls for an initial period of six months. This measure was extended to two years. In order to continue it, the states changed the justification to an alleged “risk of terrorist attacks”.

    The EU Commission, as “guardian of the EU treaties” also responsible for compliance with the Schengen Agreement, repeatedly reprimanded the governments concerned for the internal border controls that had been in place for almost ten years. In 2021, it presented a proposal to revise the Borders Code. After three years, the member states and Parliament agreed on a final version, which came into force in June 2024. It distinguishes between “foreseeable” and “unforeseeable threats”.

    Controls due to “foreseeable threats”, which are to last longer than six months, require a risk analysis by proclaiming states. This should examine whether the objectives can be achieved by more lenient means. The Commission must comment on extensions of more than 18 months. Border controls due to the same “exceptional situation with a persistent threat” may not exceed a total of three years.

    Regulations for pandemics were also included, according to which the EU’s external borders can be partially closed or testing, quarantine and self-isolation measures can be prescribed by a Council decision.

    There was controversy over the question of whether the “instrumentalisation” of migration should also be regulated in the regulation. This refers to cases such as at the EU borders with Turkey or Belarus, in which the governments deliberately brought refugees to the border so that they could enter the EU from there. According to the Borders Code, countries affected by such a situation may then close their external borders and other Schengen members may control their internal borders for one month, which can be extended to up to three months.

    The updated Borders Code also contains new measures to combat alleged “smuggling of migrants” and to prevent migrants from entering at external and internal borders. To this end, “technical means” such as drones, motion sensors, cameras and “surveillance technologies for traffic flows” are to be increasingly used. “All types of stationary and mobile infrastructure” and “technologies for collecting personal data” at checkpoints are also permitted.

    The head of the GdP, Roßkopf, is referring to these regulations with his demand for new, multi-million euro technology for mobile checkpoints. When asked by “nd”, a spokesperson for the Federal Ministry of the Interior (BMI) emphasised that dragnet searches, i.e. targeted checks to prevent border crime, are also carried out at borders where there are no stationary controls.

    Such “alternative police measures” are now also being strengthened. According to the updated Borders Code, “third-country nationals illegally present on their territory” who are apprehended following a border search can be immediately “transferred” to another member state from which they have entered. Neighbouring countries are to agree on procedures for this bilaterally.

    This practice leads to more police checks based on racial, ethnic or religious characteristics, warns the Platform for International Cooperation to Secure Social Justice and Human Rights for Undocumented Migrants (PICUM), and legalises so-called “pushbacks”. The German Ministry of the Interior recently confirmed that this has long been the rule at Germany’s internal borders, stating that almost one in three irregular migrants is turned away at the border.

    On Tuesday, the Federal Police published figures on unauthorised entries in the first half of 2024 and found a slight decrease. From January to June, 42,307 cases were registered, which corresponds to a decrease of 6.7 per cent compared to the same period last year. In 2023 as a whole, 127,549 unauthorised entries into Germany were recorded.

    https://digit.site36.net/2024/07/31/eu-pushes-for-new-surveillance-technology-against-migration-german-pol
    #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés #business #budget #complexe_militaro-industriel #frontières_intérieures #Allemagne #technologie #surveillance #équipement #code_frontières #Schengen #2024/171 #menaces #exception #surveillance_frontalière #contrôles_mobiles

    ping @_kg_

    • Germany’s border clampdown threatens the entire European project

      No wonder Viktor Orbán and Geert Wilders are cheering. Olaf Scholz is helping them to reshape the EU as they want it

      The far right across Europe used to dream of seeing their countries leave the European Union. In France, they called for a Frexit; in Germany, it was Dexit. But recently these calls have quietened. The reason is not that far-right parties have become enamoured of the EU, but rather they now understand that instead of quitting, they can reshape the EU into a collection of “strong” nation states that will each enact their own rightwing anti-migration agenda.

      As Jordan Bardella, president of the National Rally (RN) in France, recently remarked in explaining why his party no longer called for France to quit the EU: “You don’t leave the table when you are winning the game.”

      That the far right is being allowed to “win the game” is abundantly clear in Germany, where the governing coalition has announced systematic border controls, which will come into force on 16 September. Tighter checks at all of Germany’s nine land borders are an attempt by the government to curb immigration by preventing people, especially asylum seekers who have already crossed other EU states, from entering Germany.

      This opens the way for serious human rights violations and racial profiling. Germany’s Council for Migration warns that the plan risks violating EU law.

      The border checks are due to be in place for an initial six months. They were announced amid a febrile debate about what the leader of the conservative opposition Christian Democratic Union (CDU) called a “national emergency” after a Syrian asylum seeker who, under EU asylum regulations, should have been returned from Germany to Bulgaria, was charged with a fatal killing in Solingen. Since the far-right, anti-migration Alternative für Deutschland’s (AfD’s) electoral success in Thuringia and Saxony on 1 September, the debate has reached boiling point.

      The German government is on a dangerous path. The country holds a central position in the EU and is its largest economy, meaning that this plan, which goes against one of the central tenets of the EU, threatens to undermine the European project.

      A cornerstone of that project was the ambition to make national borders disappear by creating the passport-free Schengen area, which now includes 25 of the 27 EU member states. It was one of the reasons why the EU received the Nobel peace prize in 2012 – although even then, thousands of migrants were dying at the EU’s external borders every year. At the time, a representative of the union declared: “Over the past 60 years, the European project has shown that it is possible for peoples and nations to come together across borders. That it is possible to overcome the differences between ‘them’ and ‘us’.”

      No wonder the Polish prime minister, Donald Tusk, has publicly criticised Germany’s unilateral plan as a systematic suspension of Schengen and a contravention of European law. Austria has also said it is not prepared to receive any migrants turned back from the border with Germany, and other countries are likely to concur.

      The German chancellor, Olaf Scholz, claimed on Wednesday that the government had already “achieved a great turnaround in reducing irregular migration”. But Scholz’s plan risks causing a chain reaction throughout Europe that could lead to the unravelling of the “post-national” idea itself. In the Netherlands, Geert Wilders, leader of the far-right Freedom party, which is now part of the government, has already asked: “If Germany can do it, why can’t we?”, adding: “As far as I’m concerned, the sooner the better.”

      Other parties on the far right are celebrating. By caving in to anti-migration sentiment, supposedly “centrist” political parties are doing the far right’s bidding and legitimising its vision of a Europe with hardening borders. It is no great surprise that Hungary’s authoritarian leader, Viktor Orbán, congratulated Scholz, tweeting: “@Bundeskanzler, welcome to the club! #StopMigration.”

      German asylum statistics show that the number of asylum applications is actually decreasing this year. However, the three parties of the ruling coalition want to regain lost electoral support by joining with the far and centre right. Both the AfD and the CDU are aggressively pushing for repressive migration policies.

      Police chiefs have said they may lack capacity to carry out the new border checks. But whether Germany can actually control its 3,700km of frontiers is beside the point. By seeking to pass the measures ahead of a third state election in Brandenburg on 22 September, the coalition is signalling to voters that it is prepared to act decisively to address what CDU leaders hyperbolically call a “loss of control” at Germany’s borders.

      The German government’s belief that it can tackle migration and regain electoral support by ramping up border controls is misguided. The truth is, migration will continue in a world that fails to address the reasons why people flee their countries: wars and conflict, political persecution and oppression, the climate catastrophe and unsustainable forms of resource exploitation.

      Besides stoking up racist resentment in society and undermining the rights of vulnerable groups, the German government risks putting the EU itself in jeopardy. The very idea of a political community that enshrines the right to free movement across borders is crumbling before our eyes. And it is not migrants who are to blame.

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/sep/13/germanys-border-clampdown-threatens-the-entire-european-project

  • ENTRETIEN AVEC NOTHING MORE

    Gus a rencontré le bassiste Daniel Oliver du groupe américain NOTHING MORE, voici l’entretien traduit par S&P Traduction :

    https://www.real-rebel-radio.net/2024/07/14/entretien-avec-nothing-more

    Vu que leur dernier album « Spirits » avait été mon album de l’année sans contestation possible en 2022 et que NOTHING MORE s’est rapidement imposé comme l’un de mes groupes de rock moderne préféré, il était clairement impossible pour moi de rater leur passage à Paris. Surtout que c’était l’occasion d’aller leur poser quelque questions sur la préparation de leur nouvel album « Carnal »...

    #ENTRETIEN #NOTHING_MORE #rock_moderne #album #Carnal #single #Daniel_Oliver #bassiste #interview #tournée #2024

  • Malgré la #surveillance accrue, malgré l’emploi de #technologie de plus en plus sophistiquée, malgré la #militarisation_des_frontières, malgré les #murs...

    Migration flows at highest since 2019

    Arrivals in Greece rise by 154%, mainly via Evros border and the islands in first months of 2024

    After a relative lull in recent years, migratory flows in 2024 have already increased significantly in the first months of 2024, mainly through the Evros border region in northeastern Greece, but also the Greek islands.

    According to data from the Ministry of Migration and Asylum, in the first quarter of 2024, these represent the highest migration flows since 2019.

    The flows to Evros in particular have been rising over the recent period as shown by the asylum applications filed in Fylakio, with 585 in April. At the same time, migrants arrive by sea on small boats and try to reach different parts of the country, such as the coast of Crete, Gavdos and Lakonia.

    The mayor of Gavdos, Lilian Afentaki, said that two boats arrived on the island with 19 and 43 people on board respectively in June. She points out, however, that their transfer is organized immediately, within two days at most, so there is no problem with tourist traffic.

    By way of comparison, about 11,000 migrants had arrived in Greece in the first quarter of 2019 (January-April). However, in the same period in 2020, arrivals dropped, with about 9,000 migrants entering the country. Arrivals then decreased drastically in 2021 and 2022. For instance, in 2021, from January to April, just over 2,000 arrived, and about 3,500 in 2022. And last year, 4,660 migrants entered the country in the first quarter. But in 2024 from the beginning of the year to April the number of arrivals had already reached 11,835, an increase of 154% compared to the same period in 2023.

    An increase in arrivals was also recorded on the islands in May, with 1,592 people arriving in that month in 2023 compared to 4,115 in 2024. And in June until Tuesday, 1,477 migrants had tried to reach Greek shores and were intercepted by the Hellenic Coast Guard. Already, those staying in facilities on both the islands and mainland Greece in April 2024 had almost doubled compared to the same month in 2023.

    As far as cooperation with the competent authorities in Turkey to monitor and control migratory flows is concerned, Hellenic Coast Guard sources say that there is still consultation and direct communication between the respective officials of the two countries.

    Greek Shipping Minister Christos Stylianides and his Turkish counterpart agreed in a meeting in Ankara in January to reactivate the communication channel between the respective coast guards.

    https://www.ekathimerini.com/news/1241844/migration-flows-at-highest-since-2019
    #migrations #réfugiés #statistiques #chiffres #arrivées #Grèce #Evros #2024 #les_murs_ne_servent_à_rien #Crète

  • Face à la hausse des arrivées irrégulières, Chypre annonce la suspension des demandes d’asile de Syriens

    Les autorités chypriotes ont annoncé dimanche la suspension du traitement des demandes d’asile des Syriens. Le président #Nikos_Christodoulides a évoqué « une mesure d’urgence » face à la forte hausse des arrivées irrégulières sur l’île, principalement depuis le Liban voisin.

    « Il s’agit d’une mesure d’urgence, d’une décision difficile à prendre pour protéger les intérêts de Chypre », a déclaré dimanche 14 avril le président chypriote Nikos Christodoulides lors de l’annonce de la suspension des demandes d’asile de Syriens dans le pays.

    Le gouvernement chypriote a pris cette décision en réaction à une forte augmentation des arrivées irrégulières ce mois-ci sur l’île. Plus de 1 000 personnes sont arrivées à Chypre sur des bateaux en provenance du Liban depuis le début du mois d’avril, dans un contexte d’aggravation des tensions au Moyen-Orient.

    Nicosie a donc demandé à ses partenaires de l’Union européenne (UE) de faire davantage pour aider le Liban et de reconsidérer le statut de la #Syrie - jusqu’à aujourd’hui déchirée par la guerre et considérée trop dangereuse pour y rapatrier les demandeurs d’asile.

    Nikos Christodoulides et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont discuté de la possibilité de renforcer l’aide économique attribuée à Beyrouth, a indiqué un porte-parole du gouvernement chypriote dans un communiqué. À cette fin, il a été convenu qu’ils se rendraient ensemble au Liban après une visite préparatoire de la Commission.

    Le #Liban, en proie à une grave crise financière, accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens. Et les arrivées ne cessent de se poursuivre, les Syriens continuant à quitter leur pays désormais en proie à une très grave crise économique.

    Chypre, l’État le plus à l’est de l’UE et le plus proche du Moyen-Orient, se trouve à environ 160 km à l’ouest des côtes libanaises ou syriennes. L’île a enregistré plus de 2 000 arrivées par voie maritime au cours des trois premiers mois de l’année, contre seulement 78 au cours de la même période en 2023.

    Une mise en application encore floue

    Dans la pratique, la suspension du traitement des demandes signifie que les demandeurs d’asile pourront déposer un dossier mais qu’il ne sera pas traité.

    Ils seront confinés dans deux camps d’accueil qui fournissent un abri, de la nourriture, et réglementent les sorties, sans autre avantage.

    Ceux qui choisissent de quitter ces installations perdront automatiquement toute forme d’aide et ne seront pas autorisés à travailler, ont indiqué des sources gouvernementales.

    Pour Corinna Drousiotou, coordinatrice de l’ONG Cyprus Refugee Council interrogée par InfoMigrants, la décision du gouvernement chypriote concernant les demandeurs d’asile syriens ne repose sur aucune base légale. Par ailleurs, « il n’est pas encore clair de savoir comment les autorités vont appliquer cette décision […] Mais, nous ne pensons pas qu’elle parvienne à réduire les arrivées de réfugiés car ils ne sont généralement pas au courant de ce type de décision et les passeurs ne les en informent pas », souligne-t-elle.

    La responsable met également en garde : la mesure risque au contraire d’aggraver la crise de l’accueil des demandeurs d’asile, les deux seuls centres d’hébergement de l’île n’ayant que des capacités d’accueil limitées. Or, de plus en plus de demandeurs d’asile syriens risquent de se retrouver bloqués dans ces centres si leurs demandes d’asile ne sont pas examinées.

    En 2022, une décision similaire avait déjà été prise pour tenter de limiter les arrivées de Syriens à Chypre. Mais, selon Corinna Drousiotou, elle n’avait eu aucun effet sur le nombre d’arrivées.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/56463/face-a-la-hausse-des-arrivees-irregulieres-chypre-annonce-la-suspensio

    #Chypre #asile #migrations #réfugiés #statistiques #chiffres #2024 #réfugiés_syriens

    • Des centaines de migrants syriens refoulés par Chypre et renvoyés au Liban

      Plusieurs bateaux de migrants syriens ont été bloqués par les #gardes-côtes et la police chypriotes, selon des sources concordantes. Certains ont été renvoyés au Liban, d’autres dérivent en mer dans le plus grand dénuement.

      Les Libanais ne veulent pas de nous et les Chypriotes nous renvoient ici, alors que faire ? » s’exclame Bassem*, frère d’un passager de l’un des bateaux partis du Liban-Nord vers Chypre depuis plusieurs jours et renvoyé à son point de départ après une traversée infernale en Méditerranée.

      Plusieurs centaines de personnes, en majorité syriennes, ayant tenté de rejoindre Chypre de manière irrégulière depuis le Liban ont été interceptées dans les eaux territoriales chypriotes en début de semaine par la police et les gardes-côtes, selon des sources concordantes. Une partie d’entre elles ont été renvoyées mercredi vers le Liban, dans un contexte de raidissement de la politique migratoire et de montée du racisme antisyrien dans les deux pays.

      Raflé au Liban, refoulé à Chypre

      Il est pour l’instant difficile de quantifier avec certitude le nombre de ces candidats malheureux à l’exil. Mais une chose est sûre, ils sont nombreux. Un média chypriote évoque cinq embarcations transportant 500 migrants, tandis que l’ONG Alarm Phone, qui soutient les personnes traversant la mer Méditerranée, assure sur son compte X (anciennement Twitter) être en contact avec les passagers de quatre bateaux et dénonce le refus du Centre commun de coordination des opérations de sauvetage chypriote (JRCC) de lancer une opération de sauvetage.

      Dérivant dans les eaux territoriales chypriotes depuis le 12 avril, « d’aucuns sont malades, ils n’ont plus de nourriture, d’eau et d’essence pour poursuivre leur voyage », écrit Alarm Phone mardi. Parmi eux, des passagers affirment que la police chypriote les a menacés avec des armes à feu en leur disant de rentrer en Syrie. « Les derniers jours ont été un cauchemar pour eux. Nous sommes accablés par le refus des autorités de leur venir en aide », témoigne Anja, membre d’Alarm Phone.

      Bassem, lui, assure que huit embarcations sont parties du Liban : cinq continueraient de dériver en mer tandis que trois auraient fait le chemin inverse vers le Liban. Parti lundi, son frère Ziad* a fait cet aller-retour cauchemardesque pour la somme de 2 650 dollars. Vivant depuis plus de dix ans au Liban où il travaille à Jounieh comme réparateur de climatiseurs, le jeune homme de 28 ans a subitement décidé de remettre son destin dans les mains des passeurs après avoir été victime d’une rafle raciste. « Après la mort de Pascal Sleiman (responsable des Forces libanaises pour la région de Jbeil), mon frère raccompagnait notre soeur à Ghazir, avec son époux et un cousin, quand ils se sont fait tabasser par les
      autoproclamés “Gardiens de Ghazir”. Ils n’ont même pas pu aller à l’hôpital car il était interdit aux Syriens de se déplacer. C’est la goutte d’eau qui l’a décidé à partir pour Chypre », relate-t-il.

      Peur de « mourir de faim »

      Mais son rêve d’exil échoue à quelques milles des côtes chypriotes. « Ils sont arrivés hier à 10h du matin dans les eaux territoriales chypriotes, mais les gardes-côtes les ont bloqués pendant deux jours. Puis ils leur ont donné de l’essence, de l’eau et de la nourriture et les ont renvoyés vers le Liban », dit-il. Mercredi, plusieurs photos et vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des femmes, des hommes et des enfants débarquant d’un bateau de pêche en bois à Mina, la ville portuaire accolée à Tripoli. Sur ces images, ils expliquent avoir été refoulés par les gardes-côtes chypriotes.

      Selon Mohammad Sablouh, avocat membre de l’ONG Cedar Center for Legal Studies, l’un des trois bateaux arrivés au Liban est détenu par l’armée, avec le risque que ses passagers soient déportés en Syrie. Interrogé, le porte-parole de l’armée n’a pas apporté d’éléments sur ce sujet. Or, selon Bassem, « beaucoup sont recherchés par le régime, soit pour être enrôlés dans l’armée, soit parce qu’ils font partie de l’opposition ».

      Le sort des passagers qui ne sont pas retournés au Liban inquiète aussi Alarm Phone. Sur le réseau X, l’ONG affirme que certains lui « disent craindre de mourir de faim ». D’autres rapportent que le JRCC « leur a dit qu’ils n’atteindraient jamais Chypre et qu’ils devaient retourner en Syrie ». « Cela constitue une violation de la Convention relative au statut des réfugiés et met leur vie en danger », poursuit l’ONG, qui dénonce « un jeu cruel entre le Liban et Chypre », aux dépens du droit d’asile des personnes tentant la traversée irrégulière. « C’est du refoulement et cela est prohibé quoi qu’il arrive. Chypre, comme l’ensemble des États membres de l’UE, doit respecter le principe de non-refoulement qui est la pierre angulaire du droit d’asile », réagit Brigitte Espuche, co-coordinatrice du réseau Migreurop.

      Confrontées à un pic d’arrivées de demandeurs d’asile syriens depuis le Liban, les autorités de l’État insulaire ont exhorté début avril le Liban à ne pas « exporter » son problème migratoire. Le 15 avril, Nicosie a décidé de suspendre tout traitement des demandes d’asile de Syriens. « Nous l’avons appris tandis que mon frère était déjà avec les passeurs. Sinon, il ne serait jamais parti », soupire Bassem. Selon Brigitte Espuche, « le nombre de demandeurs d’asile ne peut justifier une réduction de l’accueil et de la protection, c’est absolument illégal ».

      Après avoir signé en 2020 un protocole d’accord secret avec le Liban visant à freiner les départs et faciliter les retours des candidats à la migration, Chypre cherche désormais à obtenir un accord officiel sur les migrants entre l’Union européenne et le Liban. L’objectif du lobbying de Nicosie ? Convaincre les Européens qu’il existe des « zones sécurisées » à l’intérieur de la Syrie où les réfugiés pourraient être transférés. Les organisations internationales soulignent toutefois de nombreux cas de disparition forcée ou d’arrestation de réfugiés lors de leur retour en Syrie.

      *Les prénoms ont été modifiés pour des raisons de sécurité.

      https://www.lorientlejour.com/article/1410738/des-centaines-de-migrants-syriens-refoules-par-chypre-et-renvoyes-au-
      #refoulements #renvois #expulsions

  • Germany prepares to widen fixed border checks

    (automne 2023 —> pour archivage)

    Germany is expected to notify the EU about plans to introduce fixed border checks on the Polish, Czech Republic and Swiss borders. Previously, this had only been possible at the Austrian frontier.

    The German Interior Ministry is expected to register fixed border controls with Poland, the Czech Republic and Switzerland with the European Commission in light of a high number of refugees entering Germany.

    The intention of the checks is to more effectively fight against people smugglers and to detect and stop unauthorized entries.
    What we know so far

    According to government sources, the necessary notification in Brussels was being prepared on Monday.

    The plan is an extension of police checks directly at the border in place at the border with Austria since 2015.

    German Interior Minister Nancy Faeser had long rejected permanent fixed contro points, citing, among other things, the effects on commuters and freight transport. The norm in the EU’s Schengen Zone is for open borders but with police reserving the right to check anybody crossing at random, but not at set checkpoints.

    Interior ministers of the eastern German states of Brandenburg and Saxony have pressed Faeser to implement fixed checks.

    Germany had introduced additional controls at border crossings with Poland and the Czech Republic in September, but these were not intended to be permanent.

    German municipalities have urged the federal government to provide more funding to cope with the surge in migrant arrivals. They have pointed to stretched accommodation and services that seem similar to the events of 2015, when Germany took in over 1 million refugees mainly fleeing war in the Middle East.

    Opposition parties in Germany have also called on the government to limit the number of asylum-seekers, with Bavaria’s conservative Premier Markus Söder suggesting an annual upper limit on asylum seekers of 200,000.

    https://www.dw.com/en/germany-prepares-to-widen-fixed-border-checks/a-67109731

    #Allemagne #Pologne #Suisse #République_Tchèque

    #Allemagne #Suisse #contrôles_systématiques_aux_frontières #France #frontières_intérieures #frontières #asile #migrations #réfugiés #frontière_sud-alpine #prolongation #2023 #2024 #contrôles_frontaliers #frontière_sud-alpine

    –—

    ajouté à cette métaliste sur l’annonce du rétablissement des contrôles frontaliers de la part de plusieurs pays européens :
    https://seenthis.net/messages/1021987

    • 15.12.2023 : L’Allemagne prolonge de trois mois les contrôles aux frontières suisses

      L’Allemagne estime que la protection des frontières extérieures de l’UE est déterminante pour limiter l’immigration irrégulière. Elle prolonge donc les contrôles à la frontière avec la Suisse jusqu’au 15 mars 2024 au moins. Les frontières allemandes avec la Pologne et la République tchèque sont également concernées.

      Afin de lutter encore plus fortement contre la criminalité liée au trafic de migrants et de limiter la migration irrégulière, les contrôles seront poursuivis et ont été notifiés à la Commission européenne, a annoncé vendredi le ministère allemand de l’Intérieur.

      Berlin avait introduit en octobre des contrôles aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse, en raison de la nette augmentation du nombre de réfugiés en Allemagne. Cette mesure a été prolongée à plusieurs reprises.

      Mesures efficaces

      Le nombre d’entrées non autorisées en Allemagne a diminué de 60%, passant de plus de 20’000 en octobre à 7300 entrées non autorisées en novembre. « Nos mesures sont efficaces », a déclaré la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser.

      Les contrôles aux frontières intérieures entre l’Allemagne et l’Autriche, qui avaient déjà commencé à l’automne 2015, durent actuellement jusqu’au 11 mai 2024.

      Les contrôles aux frontières ne sont en fait pas prévus au sein de l’espace Schengen et doivent être notifiés à Bruxelles. S’il ne s’agit que de quelques jours, il est possible de le faire à court terme, mais cette possibilité prend fin après deux mois, soit vendredi 15 décembre dans le cas de l’Allemagne.

      https://www.rts.ch/info/monde/14556738-lallemagne-prolonge-de-trois-mois-les-controles-aux-frontieres-suisses.

    • 17.10.2024 : Face à l’immigration illégale, l’Allemagne réinstaure des contrôles à la frontière suisse

      Le ministère allemand de l’Intérieur a notifié lundi auprès de la Commission européenne « des contrôles temporaires aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse »

      Le gouvernement allemand a annoncé le renforcement de sa surveillance aux frontières au sud et à l’est. Depuis lundi, des contrôles stationnaires aux passages douaniers avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse ont été instaurés, indique le ministère allemand de l’Intérieur. Cette mesure exceptionnelle, qui nécessite l’aval de Bruxelles, est destinée à durer 10 jours, et peut être prolongée pour deux mois, précise le ministère.

      Des contrôles de ce type ont été mis en place à la frontière autrichienne depuis 2015, au moment de l’afflux sans précédent d’immigrants vers l’Allemagne, une décision dont la prolongation de six mois à compter du 12 novembre a également été annoncée ce lundi. « La police fédérale peut utiliser les mêmes moyens aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse que ceux déjà en place avec l’Autriche », précise le ministère. Les voyageurs transfrontaliers ne devraient cependant pas être confrontés à des contrôles systématiques : « un paquet de contrôles fixes et mobiles » sera mis en œuvre « de façon flexible et selon la situation », a déclaré la ministre allemande Nancy Faeser, citée dans le communiqué.

      Une importante hausse des arrivées en Allemagne

      L’Allemagne est confrontée à une forte hausse de l’immigration illégale. De janvier à début octobre, la police a comptabilisé environ 98 000 arrivées illégales dans le pays, dépassant déjà le nombre total des arrivées pour l’année 2022 qui était d’environ 92 000. Pour justifier les mesures décidées, l’Allemagne s’appuie sur un article de la réglementation de Schengen qui permet d’introduire pour une période limitée des contrôles intérieurs aux frontières en cas « de menace sérieuse à l’ordre public ou à la sécurité intérieure ».

      Nancy Faeser s’était pourtant jusqu’ici montrée réticente à l’idée d’instaurer des contrôles fixes, en raison notamment de leur impact sur les travailleurs frontaliers ainsi que sur les échanges commerciaux avec les pays voisins : ces mesures ralentissent en effet considérablement le trafic et créent des embouteillages. Mais la hausse des arrivées illégales provoque un vif débat en Allemagne, dont les capacités d’accueil s’épuisent. Les communes et les régions, qui ont aussi absorbé l’arrivée d’un million de réfugiés ukrainiens depuis février 2022, se disent à la limite de leur capacité d’accueil, alors que la situation profite à l’extrême-droite, qui a obtenu des résultats records dans deux scrutins régionaux il y a une semaine.

      « Le nombre de personnes qui viennent actuellement chez nous est trop élevé », avait récemment martelé le chancelier Olaf Scholz, en présentant des mesures pour accélérer les expulsions de personnes déboutées de l’asile. La décision était donc attendue, et « la ministre de l’Intérieur […] a apparemment attendu les élections législatives polonaises avant de rendre publique sa décision », note le Tages-Anzeiger.
      Poursuite de la collaboration avec les douaniers suisses

      Nancy Fraeser « a assuré à [Elisabeth] Baume-Schneider que le trafic frontalier serait entravé aussi peu que possible », indique le Département fédéral de justice et police (DFJP) à Keystone-ATS. La conseillère fédérale et la ministre allemande ont par ailleurs convenu lundi de renforcer la « collaboration fructueuse » entre les deux pays dans le cadre du plan d’action mis en place en 2022 qui prévoit des patrouilles en commun et un meilleur échange d’informations pour enrayer les migrations secondaires, ajoute le DFJP. Au parlement, l’annonce allemande semble être accueillie avec compréhension : « ce n’est pas un secret que de nombreux migrants utilisent la Suisse comme pays de transit, tous ceux qui prennent le train de Milan à Zurich le voient », a réagi dans la Neue Zürcher Zeitung le président de la Commission de politique extérieure du Conseil national, Hans-Peter Portmann (PLR/ZH).

      Un porte-parole du gouvernement allemand a par ailleurs confirmé au quotidien zurichois que les contrôles avaient commencé à être mis en place ce lundi, et qu’ils « seront renforcés dans les jours à venir en fonction de l’évaluation de la situation par la police fédérale » allemande. « Les contrôles fixes aux frontières présentent l’avantage […] que les personnes peuvent être refoulées par la police fédérale dès qu’elles tentent de franchir la frontière », poursuit la NZZ. « Elles sont alors considérées comme n’étant pas entrées sur le territoire » et nécessitent un investissement bureaucratique « incomparablement plus faible » que dans le cas d’un processus d’expulsion du territoire, argumente le journal.

      « Les spécialistes, les politiciens et les policiers sont loin d’être d’accord » sur l’efficacité des contrôles, tempère le Tages-Anzeiger qui rappelle qu’il y a quelques semaines encore, Nancy Faeser qualifiait les contrôles fixes de « fausses solutions ». Reste, conclut le Tagi, qu’il est « pour l’instant impossible d’estimer » les effets concrets des nouvelles mesures à la frontière suisse, notamment sur le trafic important des pendulaires avec le Bade-Wurtemberg.

      https://www.letemps.ch/suisse/face-a-l-immigration-illegale-l-allemagne-reinstaure-des-controles-a-la-fron

    • La Suisse accusée de « #laisser_passer » les migrants

      Le président du Conseil national Martin Candinas est en visite à Berlin ce vendredi, dans un climat tendu : l’Allemagne reproche à la Suisse de faciliter le transit des demandeurs d’asile.

      Le nombre des réfugiés arrivant en Europe atteint un nouveau record… et l’Allemagne est une fois de plus en première ligne. Elle accuse ses voisins de « laisser passer » des demandeurs d’asile de Syrie, d’Afghanistan, du Pakistan ou d’Irak, voire de leur faciliter le transit comme en Suisse. La télévision suisse alémanique avait révélé fin 2022 comment la compagnie ferroviaire CFF avait mis en place des « wagons réservés aux étrangers » avec des portes fermées à clé pour conduire les réfugiés jusqu’à Bâle.

      « Ça ne peut plus continuer ! […] Il nous faut une protection plus efficace à la frontière entre l’Allemagne et la Suisse. » (Thomas Strobel, ministre de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg)

      La situation est particulièrement dramatique à la frontière avec la Pologne avec 14’303 illégaux arrêtés dans les sept premiers mois de l’année (+143% par rapport à 2022). En provenance de Suisse, la progression est encore plus importante : +200%, soit plus de 6000 illégaux arrêtées à la frontière avec le #Bade-Wurtemberg. « Les passages entre la Suisse et l’Allemagne n’ont jamais été aussi élevés depuis 2016 », s’est plaint le Ministère de la justice de la région frontalière dans un communiqué officiel.

      « Nos villes et nos communes ont atteint leurs capacités d’accueil. Ça ne peut plus continuer ! […] Il nous faut une protection plus efficace à la frontière entre l’Allemagne et la Suisse », a insisté avant l’été Thomas Strobel, le ministre conservateur (CDU) de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg. Pour le chef du groupe parlementaire des libéraux (FDP), Hans-Ulrich Rülke, il n’est « pas normal qu’un État non-membre de l’UE comme la Suisse introduise des réfugiés en Allemagne par le Bade- Wurtemberg ».

      Menace de l’opposition

      Lors du débat de politique générale à l’assemblée fédérale (Bundestag), mercredi 6 septembre, Friedrich Merz, le leader de l’opposition conservatrice (CDU), a attaqué lui aussi la Suisse en l’accusant de ne pas respecter le « règlement de Dublin » qui l’oblige à traiter les demandes d’asile chez elle ou à renvoyer des réfugiés dans le premier pays d’enregistrement (la plupart des demandes sont faites en Autriche).

      « Vu le nombre de passages illégaux, nous sommes prêts à rétablir des contrôles aux frontières. » (Friedrich Merz, leader de l’opposition conservatrice (CDU))

      « Notre volonté n’est pas de réinstaller des barrières douanières aux frontières polonaises, tchèques et suisses. Mais vu le nombre de passages illégaux, nous sommes prêts à rétablir des contrôles », at- il menacé dans l’hémicycle sous les huées de la gauche gouvernementale.

      Une déclaration qui met le président du Conseil national dans l’embarras. Martin Candinas rencontre ce vendredi à 9 heures la vice-présidente du Bundestag, Yvonne Magwas (CDU), pour un entretien bilatéral. « La Suisse respecte le règlement de Dublin », nous a-t-il assuré jeudi, ne voulant pas davantage commenter cette crise. Il ne compte pas aborder le sujet avec les officiels allemands, sauf si ces derniers souhaitent lui en parler. Du côté allemand, on reste également discret sur la teneur de l’entretien.

      Le président du Conseil national Martin Candinas, qui doit rencontrer vendredi la vice-présidente du Bundestag, assure que « la Suisse respecte le règlement de Dublin ».

      La tension est sensible aux frontières polonaises et tchèques. La Saxe a décidé d’envoyer sa propre police pour épauler les agents fédéraux chargés de contrôler seulement les passages frontaliers officiels. Le ministre de l’Intérieur de Saxe, Armin Schuster, a estimé qu’il n’avait pas d’autre choix que d’employer cette méthode. Dès la première semaine, ses agents ont arrêté 307 clandestins et 7 passeurs sur un total de 514 personnes contrôlées… « Vous le voyez, le principe des accords de Dublin ne fonctionne pas », regrette-t-il. Friedrich Merz abonde : « Cela me fait mal au coeur de voir que nous ne sommes même pas en mesure de protéger nos propres frontières, d’autant plus que celles de l’Europe ne sont toujours pas sécurisées. »

      Épargner les frontaliers

      Mais la ministre fédérale de l’Intérieur, la social-démocrate Nacy Faeser, refuse catégoriquement la mise en place de contrôles permanents, surtout vers la Suisse. Les experts les considèrent comme inefficaces. La Bavière a mis en place 5 points de contrôle à la frontière autrichienne en 2015. « Ces contrôles n’ont aucun sens », estime Andreas Roßkopf du syndicat de la police (GdP).

      « Ils bouleversent surtout le quotidien des frontaliers. Le personnel soignant, les artisans et de nombreux pendulaires des deux pays sont concernés. Ils affectent durablement notre économie », ajoute la ministre. Elle a en revanche ordonné le renforcement des contrôles aléatoires aux frontières.

      https://www.tdg.ch/tensions-avec-lallemagne-la-suisse-accusee-de-laisser-passer-les-migrants-428988

    • A #Buchs, « porte d’entrée orientale du pays », la banalité de l’immigration

      Sorti ce lundi, le baromètre des préoccupations Ipsos réalisé par « Le Temps » place l’immigration en quatrième position. A Buchs, où plus de 26 000 personnes « illégales » ont été contrôlées l’an dernier, le phénomène fait désormais partie du paysage.

      La scène est devenue parfaitement ordinaire : il est un peu moins de 10h à la #gare de Buchs (SG) ce mardi 23 août et une cinquantaine d’hommes en training sont alignés contre un mur par les gardes-frontières suisses. Les voyageurs – des Afghans fuyant les talibans, des Nord-Africains en quête d’une vie meilleure et d’autres compagnons d’infortune internationaux – affluent tous du même endroit : #Vienne, d’où les trains de nuit rallient régulièrement Zurich (notre reportage sur la question : https://www.letemps.ch/suisse/rails-entre-vienne-zurich-migrants-route-balkans).

      L’année dernière, pas moins de 26 000 « entrées illégales » ont été enregistrées par l’Office fédéral de la douane à la frontière orientale suisse. Ce qui représente deux fois la population de Buchs, 13 000 habitants. Dans la petite localité saint-galloise, cet afflux ininterrompu laisse cependant froid. Les nouveaux arrivants ne sont pas là pour rester, alors à quoi bon s’en soucier ? Et qu’importent les Accords de Schengen-Dublin.

      « Les journaux n’en parlent plus »

      L’immigration. Politiquement, la thématique est omniprésente. Toutefois, rares sont les lieux en Suisse où le phénomène est aussi visible qu’à Buchs. « Porte d’entrée orientale » du pays comme il est souvent qualifié, le gros bourg est connu pour son joli château surplombant un petit lac, sa vieille ville bucolique. Mais surtout pour sa gare où, ce mardi, à quelques centaines de mètres d’écart, deux réalités s’affrontent. Sur le quai 5, des migrants dépenaillés cheminent en file indienne, entourés par des douaniers et des policiers… alors qu’à deux pas du quai 1, des ouvriers s’affairent pour préparer la 39e édition de la Buchserfest. Agendée trois jours plus tard, la manifestation annonce « concerts, spectacles de danse et restauration variée pour petits et grands ». Et c’est surtout cette perspective qui anime les bistrots de la rue centrale.

      « C’est une gare de transit, dit avec fatalité Barbara Gähwiler-Bader, présidente du PS de la commune, attablée au Café Wanger. Pour être franche, à moins de prendre le train, rien ne laisse penser que des milliers de personnes mettent un premier pied en Suisse ici chaque année. La politique locale ne s’intéresse pas au sujet, les journaux du coin n’en parlent plus, ni vraiment les habitants. C’est parfois à se demander si le phénomène est encore là. Ici tout va bien, et tant que c’est le cas, rien ne bouge. Réfléchir à la situation de ces gens, c’est réfléchir à ses propres privilèges. Et tout le monde n’a pas envie de faire l’effort. » Dans la station frontière, seul un panneau en persan indiquant les toilettes signale la spécificité des lieux. Le centre d’asile le plus proche est à plus de 30 kilomètres.

      « Rien n’est vraiment entrepris dans la commune, admet la socialiste, mais que faire ? C’est une situation tragique mais ils ne font qu’entrer et sortir. Très peu souhaitent s’attarder en Suisse. Les autorités les chargent dans le train suivant et ils partent pour la France, l’Allemagne, le Royaume- Uni. Voilà. » Si les arrivants dénués de papiers sont censés être identifiés, enregistrés et contrôlés, la police saint-galloise reconnaît laisser passer nombre d’entre eux sans intervenir. La plupart des vagabonds (contrôlés ou non) poursuivent ensuite leur chemin – avec ou sans billet – vers Zurich, puis Bâle, avant de sortir des frontières de la Suisse. Et de la liste des problèmes du pays.

      « On se sent en danger à la gare »

      Une attitude laxiste, selon Sascha Schmid, représentant local de l’UDC, membre du législatif cantonal et candidat au Conseil national aux élections fédérales 2023. « Il y a des lois en Suisse et elles doivent être respectées, tonne le vingtenaire, banquier au Liechtenstein. Ces gens ne restent peut-être pas à Buchs mais qui sait s’ils sortent vraiment du pays ? Il n’y a aucune garantie. Et qui nous dit que l’Allemagne ou la France ne durciront pas un jour les contrôles à leurs frontières ? Nous nous retrouverions dans une situation intenable. » Le politicien dénonce particulièrement le laisser-faire autrichien… tout en reconnaissant que Berne agit grosso modo comme Vienne, une étape plus loin.

      « Le problème est global, poursuit-il. Mais il existe des solutions. L’UDC aimerait une mise en oeuvre stricte des Accords de Schengen-Dublin (le renvoi des étrangers dans leur premier pays d’enregistrement). Toutefois, comme ces accords sont cliniquement morts, j’estime qu’il faut faire preuve de courage et considérer d’autres options. De très nombreux Autrichiens viennent travailler chaque jour dans la région. Il doit être possible de mettre la pression sur leur gouvernement pour qu’il respecte les accords internationaux. Il n’est pas acceptable d’enrichir les frontaliers sans contrepartie. » Si la plupart des migrants ne s’attardent pas à Buchs, Sascha Schmid considère tout de même qu’ils font « grimper l’insécurité à la gare et que la criminalité augmente en ville, tout comme les cambriolages et les vols ».

      « Ici la vie continue »

      Un diagnostic que Rolf Pfeiffer, président indépendant de la ville de Buchs depuis mars, réfute en bloc. « Les arrivants ne sont mêlés à aucun souci local, dit-il. Tout est calme. Tout se passe bien.

      C’est un non-sujet. Buchs surgit régulièrement dans les médias parce que nous sommes situés à la frontière, mais la ville est concentrée sur d’autres problèmes. » Jouxtant le Liechtenstein – dont la place financière attire de nombreux habitants optant pour une résidence en Suisse voisine – mais également proche de Saint-Gall, Coire (GR), Zurich (ZH), Feldkirch (AU) et Bregenz (AU), la petite cité grandit vite et il s’agit d’adapter ses infrastructures, précise-t-il. Un défi bien plus pressant que ce qui se trame au bord des rails.

      « Si le besoin surgit, complète le Saint-Gallois, nous nous mettons à disposition des membres de la protection civile pour monter quelques tentes destinées à accueillir les migrants qui en ont besoin. Généralement pendant une nuit tout au plus. Les coûts engendrés nous sont ensuite remboursés par la Confédération. Comprenez-moi bien, d’un point de vue humanitaire, la condition des arrivants est certainement triste. Ils sont là, nous les voyons. Nous n’ignorons pas la chose. Mais ici la vie continue. Nous ne pouvons pas influencer la situation, qui doit être réglée entre Etats. » Le jour de notre visite, la Confédération annonçait justement une nouvelle contribution de 300 millions d’euros sur sept ans destinée à « l’amélioration de la protection des frontières extérieures de l’espace Schengen ». Une décision qui fait suite au plébiscite (71,6% de oui) des Suisses à une participation élargie de Berne aux activités de Frontex en 2022. Et aux difficultés de la Suisse à gérer cette problématique.

      Car même si beaucoup de migrants poursuivent leur chemin, pas moins de 14 000 demandes d’asile ont été enregistrées par le Secrétariat d’Etat aux migrations en juillet 2023 et, au vu des pronostics – le nombre total pourrait monter à plus de 30 000 d’ici à la fin de l’année –, les centres d’accueil fédéraux craignent d’atteindre leurs limites. Vendredi dernier, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider annonçait avoir arraché 1800 places supplémentaires aux cantons sur un objectif de 3000 – sans pour autant rassurer sur le long terme. Au centre de l’Europe, la Suisse mise cependant sur une autre solution : déléguer. « Une protection efficace des frontières extérieures de l’espace Schengen contribue à la sécurité et à la gestion migratoire de la Suisse, affirmait mercredi dernier le Conseil fédéral. Mieux les contrôles aux frontières extérieures fonctionneront, moins il y aura besoin de contrôles aux frontières nationales suisses. » Et, à l’instar de Buchs, moins il faudra se préoccuper de la chose.

      https://www.letemps.ch/suisse/suisse-alemanique/a-buchs-la-banalite-de-la-migration

      #statistiques #chiffres #2023