• Des chauve-souris et des hommes : politiques épidémiques et coronavirus
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    DES CHAUVE-SOURIS ET DES HOMMES : POLITIQUES ÉPIDÉMIQUES ET CORONAVIRUS
    Passionnant entretien avec l’anthropologue Frédéric Keck

    paru dans lundimatin#234, le 21 mars 2020

    Les mesures de quarantaine, de confinement, et de surveillance arrivent toujours trop tard. Elles ne font qu’amoindrir des effets déjà actifs et envahissants, mais n’agissent en rien sur les causes du problème. Le Covid-19 est, rappelons-le, une zoonose : une maladie qui s’est transmise des animaux aux humains. C’est précisément dans nos rapports aux animaux qu’il faut chercher la raison de nombreuses crises sanitaires récentes : ESB, SRAS, grippes « aviaire » et « porcine ». Nous avons donc interrogé Frédéric Keck, un anthropologue qui travaille sur les normes de « biosécurité » appliquées aux humains et aux animaux, et sur les formes de prévision qu’elles produisent à l’égard des catastrophes sanitaires et écologiques.
    [...]
    Quelles sont les « leçons » des épidémies précédentes qui pourraient nous être utiles pour la pandémie de coronavirus ?
    La Chine a fait du SRAS un épisode fondateur comme l’est pour nous la Révolution Française ou l’Affaire Dreyfus : ce sont des histoires de héros qui se sacrifient, de ministres corrompus qui démissionnent, de scientifiques qui font triompher la vérité. Nous n’avons pas compris cet épisode en France parce que nous n’en avons perçu que les échos assourdis à travers la crise de la canicule et du chikungunya. Nous allons nous-mêmes devoir inventer des récits pour donner sens à l’épreuve sanitaire, économique et militaire qui vient. Mais nous avons aussi des ressources qui sont moins disponibles dans l’espace chinois, notamment le fait que les lanceurs d’alerte soient protégés. Peut-être que le « sacrifice » de Li Wenliang, ce jeune opthalmologiste qui est mort du Covid-19 en février après avoir donné l’alerte en décembre et soigné des patients en janvier, sera un tournant dans la défense des lanceurs d’alerte en Chine. Peut-être que cette pandémie sera l’occasion d’échanger nos récits fondateurs pour construire ensemble une politique écologique adaptée aux nouvelles maladies, par exemple en croisant notre tradition libérale destructrice de l’environnement et une tradition chinoise plus attentive aux cycles de la nature.
    [...]
    Quel rôle jouent ceux que vous appelez les sentinelles et les lanceurs d’alerte dans la circulation de l’information sur le virus ?
    Les sentinelles perçoivent les pathogènes dès leur transmission aux frontières entre les espèces : ce sont à la fois des animaux placés sur des lieux intenses d’émergence virale (hotspots), comme des volailles non vaccinées dans un élevage, et des territoires équipés pour percevoir ces signaux (comme Hong Kong, Taïwan ou Singapour dans le cas de la grippe aviaire, ou Wuhan pour les coronavirus). Les lanceurs d’alerte portent leurs signaux dans l’espace public pour prendre les mesures sanitaires adaptées, : Li Wenliang a joué ce rôle pour le Covid-19, mais le géographe militant Mike Davis a joué un rôle similaire aux États-Unis pour la grippe aviaire. Ce sont deux types d’acteurs très différents mais qui doivent travailler ensemble. La Chine a développé ses sentinelles mais peu ses lanceurs d’alerte. Nous avons fait le choix inverse.

    Dans leurs manières de réagir face à la progression du virus, les gouvernements semblent pris entre deux impératifs difficilement conciliables, l’impératif du maintien de l’économie et l’impératif sanitaire, ce qui suscite différents types de réaction, même s’ils semblent converger actuellement dans le modèle chinois. Comment expliquez-vous le décalage temporel entre la France et la Chine, par exemple ?
    La Chine semble en effet avoir inventé un modèle qui rend compatible la protection de l’économie et la mobilisation sanitaire, parce qu’elle a les moyens d’intervenir rapidement et massivement en cas de nouveau foyer épidémique. Notre tradition libérale va à l’encontre de ce genre de gouvernance sanitaire, parce que nous privilégions la liberté de circuler et les bienfaits politiques qui en découlent. Nous allons devoir trouver dans notre propre tradition libérale les moyens de justifier les mobilisations sanitaires qui s’imposeront face aux nouvelles épidémies causées par les transformations écologiques.

    Y aurait-il une forme de réponse au coronavirus qui serait à la fois protectrice, mais qui ne signifie pas un surcroît de surveillance et de contrôle des populations ?
    C’est tout l’enjeu des semaines qui viennent : un effort de mobilisation collective qui ne repose pas sur une surveillance militaire et un contrôle de l’État mais sur une vigilance sanitaire et un partage d’informations dans la population.

    En janvier, le coronavirus était une petite « grippe », et la France attribuait à l’incurie des dirigeants chinois la propagation de l’épidémie sur leur territoire. Aujourd’hui, la Chine apparaît comme un modèle de gestion de crise sanitaire, les pays européens sont dépassés par les progrès de la pandémie, et les « experts » médicaux ou scientifiques en France tiennent un discours beaucoup plus alarmiste. Que dire de ce revirement complet dans le discours scientifique et politicien ?
    Cela dit beaucoup à la fois sur la difficulté de la France à tenir une place centrale sur un échiquier géopolitique bouleversé par l’entrée de la Chine il y a une quarantaine d’années, et sur la difficulté à gouverner un État lorsque les transformations écologiques produisent des pathogènes aussi imprévisibles que le SARS-Cov2.

    Le président de la République vient d’annoncer des mesures d’une radicalité sans précédent pour contenir l’épidémie en France. Quels vont être les enjeux des prochaines semaines, mois, années ? Quelle est la nouveauté de cette pandémie selon vous ?
    Toute la question est de savoir si le confinement, qui est une mesure inédite en France alors que les Chinois s’y préparent depuis 2003, est compatible avec notre tradition libérale. Nous avons beaucoup critiqué les excès du libéralisme, dont cette crise est un des effets, mais nous allons voir dans les semaines qui viennent à quel degré minimal de liberté nous tenons. Les animaux domestiques ont très peu de liberté : nous les avons confinés et parfois abattus pour nous protéger d’eux et nous en nourrir depuis une trentaine d’années. Le coronavirus de chauve-souris nous pose la question : quel degré minimal de liberté fait que vous êtes différents des autres animaux ?

    #France #Chine #coronavirus

  • DES CHAUVE-SOURIS ET DES HOMMES : POLITIQUES ÉPIDÉMIQUES ET CORONAVIRUS

    Entretien avec l’anthropologue Frédéric Keck

    paru dans lundimatin#234, le 19 mars 2020

    "Les mesures de quarantaine, de confinement, et de surveillance
    arrivent toujours trop tard. Elles ne font qu’amoindrir des effets
    déjà actifs et envahissants, mais n’agissent en rien sur les causes du
    problème. Le Covid-19 est, rappelons-le, une zoonose : une maladie qui s’est transmise des animaux aux humains. C’est précisément dans nos rapports aux animaux qu’il faut chercher la raison de nombreuses crises sanitaires récentes : ESB, SRAS, grippes « aviaire » et « porcine ». Nous avons donc interrogé Frédéric Keck, un anthropologue qui travaille sur les normes de « biosécurité » appliquées aux humains et aux animaux, et sur les formes de prévision qu’elles produisent à l’égard des catastrophes sanitaires et écologiques.

    – Vous vous êtes illustré par vos recherches en anthropologie et en
    ethnologie sur les maladies zoonotiques (d’origine animale) et les
    pandémies. Comment avez-vous vécu personnellement la pandémie de coronavirus, depuis janvier jusqu’aux mesures de confinement annoncées ces derniers jours ?

    – Le 1er janvier, alors que nous fêtions la nouvelle année, un
    collègue britannique qui travaille avec moi sur l’anthropologie des
    épidémies m’a envoyé un SMS : « Tu as vu ces cas à Wuhan ? Cela
    pourrait être le début de la pandémie. » Je n’ai pas pu le croire,
    parce que je reçois ce genre de message à chaque fois qu’il y a un
    virus émergent (le H1N1 de grippe porcine en 2009, finalement beaucoup moins létal que prévu même s’il était très contagieux, le MERS-CoV en 2012, qui est resté limité à la péninsule arabique, où il se transmet par les dromadaires, et à la Corée du Sud). Mais cette fois, le scénario pandémique qui avait encadré la diffusion du SRAS en Asie et à Toronto en 2003 se réalise. J’ai pensé à l’analyse de la déclaration de guerre de 1914 par Henri Bergson : j’ai lu tant de récits sur ce scénario depuis quinze ans que lorsqu’il s’est réalisé, j’ai eu le sentiment que la pandémie était toujours déjà là, comme une présence familière. C’est en ce sens que le virtuel devient actuel.

    (…)

    – La pandémie de coronavirus vous semble-t-elle différente par rapport aux autres pandémies que vous avez étudiées ?

    – La contagiosité de ce nouveau coronavirus est étonnante et reste
    mystérieuse, alors que sa létalité est basse et que son ADN est stable
    (les coronavirus, à la différence des virus de grippe, mutent peu
    parce qu’ils sont beaucoup plus gros). Que ce virus puisse se diffuser
    de façon asymptomatique pendant si longtemps (peut-être des semaines), c’est très différent du SRAS, qui causait des symptômes respiratoires au bout de 48 heures. En ce sens, c’est le candidat parfait pour déclencher le scénario pandémique.

    – Selon les premières hypothèses, le Covid-19 aurait été transmis aux humains via un pangolin ou une chauve-souris. Quelles sont les
    caractéristiques des maladies d’origine animale, et comment se
    transmettent-elles ? Qu’est-ce qui explique qu’elles puissent prendre
    un caractère épidémique ou pandémique ?

    – Les maladies d’origine animale (ou zoonoses) mutent parmi les
    animaux avant de se transmettre aux humains en déclenchant des
    pathologies fortes parce que nous n’avons pas d’immunité contre elles.

    C’est ce qui explique la mobilisation des autorités sanitaires
    internationales contre ces maladies depuis une trentaine d’années
    (notamment depuis la fin de la guerre froide, qui a vu se croiser
    l’écologie des maladies infectieuses émergentes avec la peur du
    bioterrorisme). Les oiseaux sont le réservoir de virus de grippe parce
    qu’ils diffusent des virus par leurs déplacements (notamment les
    canards qui sont asymptomatiques pour la grippe et « larguent » des
    virus en vol). Les chauve-souris sont un réservoir de nombreux virus
    (rage, Hendra, Nipa, SRAS-Cov, MERS-Cov, SRAS-Cov2) parce qu’elles vivent dans des colonies où coexistent de nombreuses espèces, et parce qu’elles ont développé un système immunitaire très performant pour le vol tout en restant « proches » de nous en tant que mammifères – la déforestation les conduisant à venir près des villes.

    – Vous dites, dans votre ouvrage à paraître aux éditions Zones
    Sensibles, Les sentinelles des pandémies, que la pandémie actuelle de coronavirus (Covid-19) nous reconduit au seuil de la domestication, là où les relations entre humains et animaux non humains peuvent être rejouées. Que voulez-vous dire ? Est-ce que la pandémie que nous vivons est liée à la forme moderne des rapports entre humains et animaux non humains ?

    – Cette pandémie a commencé par un cluster de cas de pneumonie
    atypique sur un marché aux animaux à Wuhan en décembre 2019. Le
    nouveau coronavirus qui se répand chez les humains à travers le monde est très proche d’un virus de chauve-souris qui a été séquencé à Wuhan en 2018. On ne sait pas exactement ce qui se vendait sur ce marché, mais il est probable que des marchands de pangolins aient transmis ce virus venu des chauve-souris – même si le contact n’est pas encore prouvé comme il le fut pour les civettes transmettant le SRAS dans larégion de Canton en 2003. La santé mondiale dépend donc de quelques gestes apparemment archaïques dans un marché du centre de la Chine. Il reste à comprendre ce qui se passe dans ces marchés aux animaux, car on y mélange des animaux sauvages et des animaux domestiques, des produits de chasse et des produits d’élevage : il y a des pangolins élevés pour leurs vertus dans la médecine chinoise traditionnelle, mais ils sont vendus en contrebande car ils disparaissent à l’état sauvage.

    Cela rejoint les grands récits comme celui de Jared Diamond
    expliquant les nouvelles maladies infectieuses par une transformation majeure des relations entre humains et animaux depuis la révolution néolithique, après laquelle les espèces domestiquées par les humains leur ont transmis des maladies du fait de leur plus grande proximité.

    On estime que la révolution de l’élevage industriel (livestock
    revolution) qui a eu lieu dans les années 1960 a eu un effet
    comparable de production de nouvelles maladies.

    (…)

    – En quel sens dites-vous, de manière un peu contre-intuitive pour les écologistes, que l’épidémie de coronavirus (Covid-19) est une question écologique ?

    – L’écologie des maladies infectieuses a été inventée dans les années
    1970 par des biologistes comme l’Australien d’origine britannique
    Frank Macfarlane Burnet et l’Américain d’origine française René Dubos. Elle alerte sur l’émergence de nouvelles maladies infectieuses du fait des transformations que l’espèce humaine impose à son environnement : élevage industriel, déforestation, appauvrissement des sols – on ne parlait pas encore du réchauffement climatique, qui cause les pandémies de Zika ou de dengue en conduisant les populations de moustiques à se déplacer hors de leurs habitats. J’ai étudié la façon dont ces alertes ont été transcrites en scénarios catastrophe par les virologistes et les épidémiologistes à l’occasion de quelques crises en Chine.

    Il reste à comprendre en quoi la pandémie actuelle non
    seulement oblige l’humanité à changer son mode de vie en ralentissant la circulation des personnes et des marchandises, mais surtout accélère les scénarios catastrophe qui ont été construits à partir d’autres phénomènes écologiques en faisant peur aux gouvernements. On peut dire que les nouvelles épidémies forcent à poser collectivement les questions écologiques qui pouvaient sembler réservées à une minorité.

    – Est-ce que les techniques contemporaines de préparation aux
    catastrophes sont similaires dans le cas d’une épidémie et dans le
    domaine du réchauffement climatique, de l’extinction des espèces, etc.
     ?

    – La temporalité n’est pas la même : l’épidémie oblige à agir sur un
    temps très court, car elle se développe sur une année avec de vraies
    possibilités d’intervention. L’extinction d’espèces et le
    réchauffement climatique se déroulent sur des temporalités beaucoup plus longues, mais offrent également prise à une intervention. Mon hypothèse est que le « poulet grippé » ou la « chauve-souris porteuse de coronavirus » sont de bons opérateurs (je reprends cette notion à Claude Lévi-Strauss dans La pensée sauvage) pour penser les questions écologiques sur plusieurs échelles temporelles. Les techniques de préparation aux catastrophes ne sont pas similaires dans ces différentes temporalités, mais ces opérateurs permettent de les comparer dans des contextes locaux où ces temporalités transforment les relations entre humains et non-humains (pour reprendre des termes de Philippe Descola).

    – Quelles sont les « leçons » des épidémies précédentes qui pourraient nous être utiles pour la pandémie de coronavirus ?

    – La Chine a fait du SRAS un épisode fondateur comme l’est pour nous la Révolution Française ou l’Affaire Dreyfus : ce sont des histoires de héros qui se sacrifient, de ministres corrompus qui démissionnent, de scientifiques qui font triompher la vérité. Nous n’avons pas compris cet épisode en France parce que nous n’en avons perçu que les échos assourdis à travers la crise de la canicule et du chikungunya.

    Nous allons nous-mêmes devoir inventer des récits pour donner sens à l’épreuve sanitaire, économique et militaire qui vient. Mais nous
    avons aussi des ressources qui sont moins disponibles dans l’espace
    chinois, notamment le fait que les lanceurs d’alerte soient protégés.
    Peut-être que le « sacrifice » de Li Wenliang, ce jeune
    opthalmologiste qui est mort du Covid-19 en février après avoir donné l’alerte en décembre et soigné des patients en janvier, sera un
    tournant dans la défense des lanceurs d’alerte en Chine. Peut-être que cette pandémie sera l’occasion d’échanger nos récits fondateurs pour construire ensemble une politique écologique adaptée aux nouvelles maladies, par exemple en croisant notre tradition libérale
    destructrice de l’environnement et une tradition chinoise plus
    attentive aux cycles de la nature.

    – Pourquoi selon vous l’OMS a-t-elle rechigné si longtemps à parler de pandémie pour le coronavirus alors qu’elle avait accepté de le faire plus tôt pour le SRAS ?

    – En 2003, l’OMS a saisi l’occasion du SRAS pour s’imposer à l’échelle internationale alors que l’ONU avait été humiliée par l’intervention unilatérale des Etats-Unis en Irak. Elle l’a fait en profitant d’une période de transition politique au cours de laquelle le gouvernement chinois ne pouvait pas collaborer avec elle, ce qui a été perçu par lui comme une humiliation prolongeant deux siècles au cours desquels l’Occident a donné des leçons sanitaires à la Chine.
    D’où la volte-face de la Chine en avril 2003 lorsqu’elle prend les mesures qui s’imposent pour contrôler l’épidémie. En 2006, les autorités de Pékin soutiennent fortement la candidature de Margaret Chan à la tête de l’OMS, qui a géré les crises de grippe aviaire et de SRAS au Département de la Santé de Hong Kong, pour marquer leur volonté de suivre le Règlement Sanitaire International définissant les normes pour les pandémies.

    Et elles ont contrôlé également l’élection de son successeur parce qu’elles ont de forts intérêts économiques en Ethiopie. On peut donc dire, sans verser dans la théorie du complot, que la Chine a compris qu’il fallait avoir l’OMS avec elle plutôt que contre elle si elle veut s’imposer comme un leader mondial.

    C’est pourquoi l’OMS est plutôt conciliante avec la Chine depuis le début de cette épidémie, et le rapport qu’elle a publié le 28 février donne littéralement la Chine en modèle des mesures qu’il faut appliquer à cette pandémie.

    – Depuis début 2020, il ne se passe pas une heure sans que de
    nouvelles informations paraissent au sujet de l’épidémie. Covid-19
    est-elle la première épidémie vécue en temps réel ?

    – Le SRAS était la première épidémie vécue en temps réel par les
    scientifiques. Il y avait un véritable effort de partage
    d’informations coordonné par l’OMS grâce aux premiers développements d’Internet. Aujourd’hui la révolution du numérique permet à chacun de suivre l’épidémie en temps réel. Internet est à la fois un remède et un poison pour la diffusion de la pandémie : nous allons travailler en ligne pour rendre acceptable le confinement, mais la diffusion de fake news produit des comportements inadaptés à la gestion de la pandémie.

    – En parallèle de l’épidémie virale, il y a une « épidémie », virale
    elle aussi, d’informations et d’affects relatifs au virus. La viralité
    de l’information est devenue avec internet et les réseaux sociaux un
    véritable trait social de notre époque, depuis que les nouvelles
    technologies de communication permettent à l’information de circuler très rapidement et de se démultiplier. Y a-t-il un rapport entre ces deux formes de « viralité » ?

    – Un virus est un morceau d’information génétique qui cherche à se
    répliquer, ou, comme le dit l’immunologiste Peter Medawar, « une
    mauvaise nouvelle dans une capside ». La plupart du temps, les virus
    se répliquent dans nos cellules de façon asymptomatique. Mais parfois les virus font dérailler la machine à réplication en causant des
    paniques immunitaires ou un effondrement du système. Ce qui se passe au niveau moléculaire a des échos au niveau macro-politique.

    – Quel rôle jouent ceux que vous appelez les sentinelles et les
    lanceurs d’alerte dans la circulation de l’information sur le virus ?

    – Les sentinelles perçoivent les pathogènes dès leur transmission aux
    frontières entre les espèces : ce sont à la fois des animaux placés
    sur des lieux intenses d’émergence virale (hotspots), comme des
    volailles non vaccinées dans un élevage, et des territoires équipés
    pour percevoir ces signaux (comme Hong Kong, Taiwan ou Singapour dans le cas de la grippe aviaire, ou Wuhan pour les coronavirus). Les
    lanceurs d’alerte portent leurs signaux dans l’espace public pour
    prendre les mesures sanitaires adaptées, : Li Wenliang a joué ce rôle
    pour le Covid-19, mais le géographe militant Mike Davis a joué un rôle similaire aux Etats-Unis pour la grippe aviaire. Ce sont deux types d’acteurs très différents mais qui doivent travailler ensemble. La Chine a développé ses sentinelles mais peu ses lanceurs d’alerte. Nous avons fait le choix inverse.

    – Dans leurs manières de réagir face à la progression du virus, les
    gouvernements semblent pris entre deux impératifs difficilement
    conciliables, l’impératif du maintien de l’économie et l’impératif
    sanitaire, ce qui suscite différents types de réaction, même s’ils
    semblent converger actuellement dans le modèle chinois. Comment
    expliquez-vous le décalage temporel entre la France et la Chine, par
    exemple ?

    – La Chine semble en effet avoir inventé un modèle qui rend compatible la protection de l’économie et la mobilisation sanitaire, parce qu’elle a les moyens d’intervenir rapidement et massivement en cas de nouveau foyer épidémique. Notre tradition libérale va à l’encontre de ce genre de gouvernance sanitaire, parce que nous privilégions la liberté de circuler et les bienfaits politiques qui en découlent. Nous allons devoir trouver dans notre propre tradition libérale les moyens de justifier les mobilisations sanitaires qui s’imposeront face aux nouvelles épidémies causées par les transformations écologiques.

    – Y aurait-il une forme de réponse au coronavirus qui serait à la fois
    protectrice, mais qui ne signifie pas un surcroît de surveillance et
    de contrôle des populations ?

    – C’est tout l’enjeu des semaines qui viennent : un effort de
    mobilisation collective qui ne repose pas sur une surveillance et un
    contrôle de l’Etat mais sur une vigilance sanitaire et un partage
    d’informations dans la population.

    – En janvier, le coronavirus était une petite « grippe », et la France
    attribuait à l’incurie des dirigeants chinois la propagation de
    l’épidémie sur leur territoire. Aujourd’hui, la Chine apparaît comme
    un modèle de gestion de crise sanitaire, les pays européens sont
    dépassés par les progrès de la pandémie, et les « experts » médicaux
    ou scientifiques en France tiennent un discours beaucoup plus
    alarmiste. Que dire de ce revirement complet dans le discours
    scientifique et politicien ?

    – Cela dit beaucoup à la fois sur la difficulté de la France à tenir
    une place centrale sur un échiquier géopolitique bouleversé par
    l’entrée de la Chine il y a une quarantaine d’années, et sur la
    difficulté à gouverner un Etat lorsque les transformations écologiques
    produisent des pathogènes aussi imprévisibles que le SARS-Cov2.

    – Le président de la République vient d’annoncer des mesures d’une
    radicalité sans précédent pour contenir l’épidémie en France. Quels
    vont être les enjeux des prochaines semaines, mois, années ? Quelle
    est la nouveauté de cette pandémie selon vous ?

    – Toute la question est de savoir si le confinement, qui est une
    mesure inédite en France alors que les Chinois s’y préparent depuis
    2003, est compatible avec notre tradition libérale. Nous avons
    beaucoup critiqué les excès du libéralisme, dont cette crise est un
    des effets, mais nous allons voir dans les semaines qui viennent à
    quel degré minimal de liberté nous tenons. Les animaux domestiques ont très peu de liberté : nous les avons confinés et parfois abattus pour nous protéger d’eux et nous en nourrir depuis une trentaine d’années.

    Le coronavirus de chauve-souris nous pose la question : quel degré
    minimal de liberté fait que vous êtes différents des autres animaux ?

    https://lundi.am/Des-chauve-souris-et-des-hommes-politiques-epidemiques-et-coronavirus

  • [Chroniques Mutantes ] Chroniques Mutantes #234
    http://www.radiopanik.org/emissions/chroniques-mutantes-/chroniques-mutantes-234

    Billet d’humeur de King Baxter

    Sex Education saison 2 by Poussin

    Revue de presse

    Lecture de l’appel de la coordination de l’action « Toutes aux frontières » : https://cric-grenoble.info/infos-globales/article/action-feministe-contre-les-frontieres-europeennes-rejoignez-nous-14

    Playlist : Casey/Marié aux tours, Heliogabale/Hunting, Malaria/Zarah, Fée C/Espoir Fée Vivre, Aïsha Devi/O.M.A, Mansfield Tya/Au loin

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/chroniques-mutantes-/chroniques-mutantes-234_07987__1.mp3

  • Le gouvernement russe a annoncé son intention de bloquer tout #Wikipédia en #Russie, sur un prétexte de drogue.

    Aujourd’hui, cela ne semble pas vraiment fait. Si on demande aux (environ) 400 sondes RIPE Atlas qui opèrent en Russie, la grande majorité semble pouvoir résoudre le nom ru.wikipedia.org :

    % python resolve-name.py -c RU ru.wikipedia.org
    Measurement #2347461 for ru.wikipedia.org/A uses 439 probes
    [91.198.174.192] : 405 occurrences
    [10.10.128.2] : 1 occurrences
    [208.80.154.224] : 6 occurrences
    [94.231.114.190] : 1 occurrences
    [212.67.0.36] : 1 occurrences
    Test done at 2015-08-25T08:22:07Z

    Les quelques sondes qui voient une autre adresse que la bonne (91.198.174.192) voient des adresses IP localisées en Russie (détournement #DNS).

    Il ne semble pas non plus y avoir de blocage IP : les sondes peuvent se connecter et récupèrent apparemment un certificat correct (je n’ai pas validé les certificats obtenus, juste regardé les champs) :

    % python cert-name.py -c RU -r 500 91.198.174.192
    427 probes reported
    [FAILED TO GET A CERT: timeout reading hello] : 2 occurrences
    [FAILED TO GET A CERT: connect: timeout] : 3 occurrences
    [<X509Name object '/C=US/ST=California/L=San Francisco/O=Wikimedia Foundation, Inc./CN=*.wikipedia.org'>] : 422 occurrences
    Test done at 2015-08-25T08:43:39Z

    Sinon, quelques liens intéressants, surtout dus à https://twitter.com/MaliciaRogue qu’on remercie bien fort :

    La décision de justice en Russie https://upload.wikimedia.org/wikimedia/ru/5/51/2-290-2015.pdf

    Le communiqué de l’agence TASS (oui, comme du temps de la guerre froide) http://tass.ru/en/russia/816153

    L’article de Meduza qui a été le premier à l’annoncer https://meduza.io/en/news/2015/08/24/russia-bans-wikipedia

    L’annonce du gouvernement russe http://rkn.gov.ru/news/rsoc/news34253.htm

    Une synthèse des Izvestia http://izvestia.ru/news/590259

    Une synthèse en anglais http://www.rt.com/politics/313243-russia-watchdog-decides-to-block

    Et, en français : http://www.numerama.com/magazine/33991-la-russie-ordonne-aux-fai-de-bloquer-la-version-russe-de-wikipedia.h

  • Transparence financière : toujours plus d’attentes que d’avancées...
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/transparence-financiere-toujours-4699

    Les enjeux sur la réglementation de la transparence se sont cristallisés autour de plusieurs textes ces derniers mois, pour aller plus loin que les normes comptables internationales. En France, des députés ont notamment obtenu que la loi dite « de régulation et de séparation des activités bancaires », adoptée en juillet 2013, impose aux banques de publier le nom des entités, la nature de leurs activités, leurs chiffre d’affaires ou encore leur résultat net, leurs impôts et les subventions reçues pays (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Paradis_Fiscaux_et_Judiciaires, #Salves

  • Quand la diplomatie russe invoque le précédent comorien
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/quand-la-diplomatie-russe-invoque-4700

    Nécessité de protéger les nationaux, intérêts stratégiques et militaires, manipulation du droit à l’autodétermination, la propagande de domination ne varie guère d’un coin de l’échiquier à l’autre. À la faveur d’un référendum local organisé à la va-­vite et en réaction au renversement de son vassal ukrainien, Vladimir Poutine vient de réintégrer la Crimée à la #Russie. Pour Sergueï Lavrov, son ministre des affaires étrangères, « ce cas ne peut pas être examiné isolément, sans regarder les précédents historiques. (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Comores, #Salves, #Mayotte, #Organisation_des_Nations_Unies, Russie

  • Les beaux principes et les vilains reculs de #Pascal_Canfin
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/les-beaux-principes-et-les-vilains-4680

    La première « loi sur le développement », grande fierté de Pascal Canfin, est en pleine navette parlementaire. Les avancées obtenues en Commission par des députés sur la transparence financière et la responsabilité des entreprises ont été majoritairement battues en brèche par le ministre lors du vote à l’Assemblée. Les débats qui débuteront mi-avril au Sénat auront donc un enjeu de taille : faire de cette loi autre chose qu’un catalogue de bonnes intentions. e mois d’avril sera déterminant pour la prochaine (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Paradis_Fiscaux_et_Judiciaires, #Salves, #Aide_Publique_au_Développement, #AFD, Pascal (...)

  • La fantaisie des Dieux - #Rwanda 1994
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/la-fantaisie-des-dieux-rwanda-1994-4707

    De Patrick de Saint-Exupéry et Hyppolyte (Les Arènes) Patrick de Saint­Exupéry, qui est notamment l’auteur de L’Inavouable (Les Arènes, 2004 ; réédition 2009), était en 1994 journaliste au Figaro, pour lequel il a « couvert » le génocide des Tutsi. Vingt ans après, le coup de crayon d’Hyppolite lui permet de faire partager, avec sensibilité et pédagogie, cette plongée au coeur de l’horreur. Ils nous entrainent ainsi dans les collines de Bisesero, où « des instituteurs tuaient leurs élèves, des policiers (...)

    #234_-_avril_2014

    / Rwanda, #À_lire,_à_voir

  • Péâneries
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/nouvel-article-4708

    Pierre Péan vient de faire reparaître en collection de poche Noires fureurs, blancs menteurs, son livre paru en 2005... sans en changer une virgule. Nulle préface ou postface pour informer le lecteur des développements survenus depuis cette date, développements qui invalident la thèse centrale de l’ouvrage : la responsabilité supposée du FPR de Paul Kagame dans l’attentat du 6 avril 1994, et donc dans le génocide des Tutsi. Car pour celui qui bénéficiait encore il y a peu d’une réputation bien (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Rwanda, #Pierre_Péan, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • Politiques, militaires et mercenaires français au #Rwanda - Chronique d’une désinformation
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/politiques-militaires-et-4706

    De Jean-François Dupaquier (Karthala) Journaliste spécialiste du Burundi et du Rwanda, Jean­-François Dupaquier propose un point de vue original sur l’implication française au Rwanda car il prend en compte le jeu des acteurs rwandais. Son précédent ouvrage, L’agenda du #Génocide, avait déjà poussé cette porte en donnant la parole à l’ex­ espion rwandais Richard Mugenzi, devenu célèbre pour avoir transcrit les fausses interceptions des messages du FPR se réjouissant de la mort de Habyarimana. Ces messages (...)

    #234_-_avril_2014

    / Rwanda, Génocide, #À_lire,_à_voir

  • Quand la BNP se prêtait à des achats d’armes pour achever les Tutsi
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/quand-la-bnp-se-pretait-a-des-4701

    En plein embargo sur les armes pour le Rwanda, pendant le génocide, les achats ont continué via de grandes banques, en particulier françaises. Le 18 mai 1994, le Conseil de sécurité adopta un embargo sur les livraisons d’armes à destination du Rwanda en vertu du chapitre VII de la charte des Nations Unies. La France vota pour alors que le général Quesnot, chef d’état­-major particulier du Président de la République, y était opposé. Il faisait observer début mai à François Mitterrand que « les forces (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Salves, #Organisation_des_Nations_Unies, #Ventes_d'armes, #BNP_Paribas, (...)

  • La France au Rwanda : entre secret et intoxication
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/la-france-au-rwanda-entre-secret-4702

    Nous avons rencontré les journalistes Benoît Collombat et David Servenay, qui publient « Au nom de la France » - Guerres secrètes au Rwanda (La Découverte). Ce livre reprend pour le plus grand nombre « ce qu’il faut savoir » sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi, en s’appuyant sur la masse d’ouvrages et de rapports qui ont été écrits depuis 20 ans, tout en amenant des éléments inédits sur certaines zones d’ombre. Billets d’Afrique : Quelles sont, d’après vous, les grandes lignes du rôle de la (...)

    #234_-_avril_2014

    / Médias / Communication, #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Salves, #Justice, #Paul_Barril, Une, Fabien (...)

    #Médias_/_Communication #Fabien_Singaye

  • Faites vos jeux...
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/faites-vos-jeux-4677

    Michel Tomi, empereur des jeux en Afrique, vient de faire son retour dans l’actualité médiatique et judiciaire. Et il est bien accompagné... Celui que Le Monde désigne, dans une enquête parue le 28 mars, comme le probable « parrain des parrains » français, a fait fortune en Afrique en y introduisant le PMU, avant de se construire un véritable empire financier. Entre temps, on avait notamment entendu parler de lui dans l’affaire du casino d’Annemasse. Ce très proche de Charles Pasqua avait été (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Mali, #Mafiafrique, #Justice, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Michel_Tomi

  • Non ingérence à géométrie variable
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/non-ingerence-a-geometrie-variable-4678

    Interrogée sur la volonté du président Blaise Compaoré de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir, la ministre française de la francophonie se fait conciliante : « Il n’est pas le seul dans ce cas et je ne vais pas faire d’ingérence. Chacun fera ce qu’il voudra, la France n’a pas d’ordres à donner » (JeuneAfrique.com, 7 mars). Un souci de la discrétion qui l’honore... La même déclarait pourtant après l’élection du nouveau président malgache, Hery Rajaonarimampianina, que le putschiste Andry (...)

    #234_-_avril_2014

    / Blaise Compaoré, #Madagascar, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

    #Blaise_Compaoré

  • #Niger : #Aide_Publique_au_Développement de Veolia
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/niger-aide-publique-au-4679

    Le 18 février, l’Agence française de développement (AFD) a annoncé une subvention de 10 millions d’euros au Niger, dont « 7 millions d’euros [qui] aideront à réduire partiellement les arriérés de l’Etat dans les secteurs de l’eau, de l’électricité et de la santé ». Ce n’est d’ailleurs pas une nouveauté car cette « aide au paiement de factures » est un des principaux axes des 70 millions versés depuis 2011 au Niger. Une annonce qui crée du remous dans la société civile nigérienne, où l’on relève que depuis 2001, (...)

    #234_-_avril_2014

    / Niger, Aide Publique au Développement, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #AFD, (...)

    #Véolia_

  • L’Angolagate enterrée
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/l-angolagate-enterree-4675

    En novembre dernier, alors qu’il passe en Suisse pour régler la vente d’une usine de phosphates au Kazakhstan, l’homme d’affaires (et diplomate angolais) #Arcadi_Gaydamak est incarcéré dans le cadre d’une plainte déposée par Luis Fernandez, qui n’aurait pas reçu sa paie pour son activité d’entraîneur dans un club de foot qui lui appartient. Comme il est sous mandat d’arrêt international suite à sa condamnation en France en 2011 pour fraude fiscale et blanchiment, la justice française lance une procédure pour (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Angolagate, Arcadi Gaydamak, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • Accaparement de terres au #Sénégal... et siphonnage de fonds ?
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/accaparement-de-terres-au-senegal-4676

    Le Collectif pour la défense de la réserve de Ndiael continue à se battre contre l’accaparement de plus de 20 000 ha de terres dont sont victimes 37 villages de la région sénégalaise du même nom. Des représentants du collectif étaient présents en Europe en février et mars pour dénoncer ce projet de l’entreprise sénégalo­-italienne Senhuile. C’est plus de 9 000 personnes, majoritairement paysans et éleveurs, qui voient menacés leurs moyens de subsistances et qui risquent de devoir quitter leur village ! (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Paradis_Fiscaux_et_Judiciaires, Sénégal, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, Accaparement des (...)

    #Accaparement_des_terres

  • Génocide des Tutsi - Vingt ans après : arracher le masque
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/genocide-des-tutsi-vingt-ans-apres-4667

    La justice de notre pays vient de rendre un verdict historique en condamnant pour la première fois un acteur du génocide des Tutsi. Ce verdict réduit en cendres la thèse du « génocide spontané », suggérée par les défenseurs de la politique menée par l’Etat français au Rwanda. Une politique secrète au terme de laquelle un petit cercle de responsables politiques et militaires se sont rendus coupables de complicité de génocide. Le 14 mars 2014 s’est produit en France un événement aux conséquences (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Salves

  • Manipulations françaises autour d’un attentat
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/manipulations-francaises-autour-d-4665

    L’attentat du 6 avril 1994 a été le signal du déclenchement du #Génocide des Tutsi. Vingt ans après, ses auteurs sont toujours inconnus, mais les soupçons s’orientent aujourd’hui clairement en direction des militaires extrémistes hutu. Pourtant, depuis 1994, les autorités françaises ont longtemps fait preuve d’une volonté opiniâtre d’accuser à tout prix le Front Patriotique Rwandais (FPR) et Paul Kagame. Quel sens revêt cette insistance ? Le 6 avril 1994, peu avant 20 h 30, l’avion du président Juvénal (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Rwanda, #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, Génocide, #Salves, (...)

  • Le cadavre dans le placard
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/le-cadavre-dans-le-placard-4663

    Faut-il rappeler à ceux qui nous gouvernent et qui ne cessent d’invoquer « nos valeurs » à tout propos, jusqu’à en faire la plus creuse des rhétoriques, qu’il y a vingt ans la République française et son armée ont trempé l’honneur de la France dans le sang du génocide des Tutsi au Rwanda, impunément. Pour calmer les protestations qui s’élevaient le gouvernement ordonna en 1998 une mission d’information parlementaire, laquelle réunit des faits et des témoignages dont la gravité exigeait qu’on ouvrît une (...)

    #234_-_avril_2014

    / #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Édito

  • Propagande pour petits et grands sur France Info
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/234-avril-2014/article/propagande-pour-petits-et-grands-4664

    Après l’annonce du verdict du procès de Pascal Simbikangwa, France Info a diffusé une chronique intitulée « France Info Juniors » où le chef adjoint du service Monde de la rédaction, Yves Izard, répondait aux questions de jeunes sur le génocide des Tutsi. Ce qui aurait pu être un bon exercice pédagogique s’est révélé être en fait un morceau de propagande douteuse pour dédouaner la France ou, au mieux, de confusion pure. La chronique commence pourtant sur une définition sans ambiguïté du terme de génocide : (...)

    #234_-_avril_2014

    / Médias / Communication, #Complicité_de_la_France_dans_le_génocide_des_Tutsi_au_Rwanda, #Salves, (...)

    #Médias_/_Communication

  • #seenthis : je viens de modifier (radicalement) le code de détection des hastags, noms et URL. Ça permet de taguer dans des langues supplémentaires : #शम्मी_कपूर, et ça pourrait bien être plus rapide lors de l’édition des messages (ou pas...).

    En revanche, risque de bugs. (En tout cas, j’ai constaté que le Javascript et le PHP ne détectaient plus la même chose, ce qui me casse carrément les pieds.)

    • Je devine que tu passes par des expressions rationnelles pour détecter les hashtags. L’un des problèmes souvent rencontré est que la plupart des implémentations d’expressions rationnelles sont prévues pour fonctionner en 8 bits uniquement, et non en UTF-8 dont on a habituellement besoin pour faire des caractères non ASCII.

      D’après les commentaires que l’on peut lire dans le documentation, le PCRE implémenté dans le PHP a besoin d’être spécialement compilé pour permettre au modificateur « u » (minuscule) de fonctionner correctement en UTF-8 :

      http://php.net/manual/fr/reference.pcre.pattern.modifiers.php

      Pour autant, comment se comporte JavaScript à ce niveau ? Quelles différences d’implémentation selon les navigateurs ?

      Peut-être est-il prudent de faire passer les hashtags en ASCII en transformant les caractères éligibles en entités HTML équivalentes ? Ainsi, à la place de lire « #शम्मी_कपूर », il faudrait plutôt écrire « #&#2358 ;&#2350;&#2381;&#2350;&#2368;_&#2325;&#2346;&#2370;&#2352; » dans le code source HTML et adapter les expressions rationnelles en conséquence (ce qui est un boulot non trivial) ?

      (J’en profite pour noter que les entités inscrites ci-dessus sont incorrectement détectées comme tags... Pas de solution simple quand on essaye de faire son propre dialecte de messages...)