• Conclusions du #Conseil_européen du #28_juin_2018 sur les migrations

    La prophétie s’auto-réalise. A force de parler de crise des migrations et réfugiés, les gouvernants européens et la technocratie de l’Union ont bien produit une crise de l’Europe (voir L’espace Schengen : crise et méta-crise et Quelle crise des réfugiés ?) à l’égard des migrants dont il est reconnu pourtant dès le § 1 des conclusions que l’arrivée a baissé de 95 % par rapport à 2015.

    Le mot d’ordre des conclusions – qui parlent abusivement d’une « #politique_migratoire_européenne » alors que tout repose sur une série d’actions volontaires des Etats qui, précisément, ne veulent pas se charger de la question, préférant l’approfondir – est clair. Il s’agit de poursuivre et renforcer la #fermeture_des_frontières en limitant les entrées et en favorisant les #retours. Pour cela, l’« approche globale » annoncée est en réalité un patchwork de petites solutions pour la plupart déjà existantes ou sinon irréalisables.

    Ainsi en appelle-t-on comme par rituel magique à l’application de solutions et instruments qui existent déjà et ne fonctionnent pas (comme les accords de réadmission ou la déclaration UE-Turquie) ou à la réalisation de projets que les Etats n’ont jamais vraiment voulus (#solidarité avec les Etats européens d’entrée) ou très mal conçus (partenariats avec les Etats d’origine ou de transit des migrants ; destruction du modèle économique des #passeurs, distinction des « migrants » et des « réfugiés », rôle de #Frontex). Et que dire du « #partenariat_avec_l’Afrique » pendant que l’Europe négocie de nouveaux accords commerciaux avec les Etats africains dont la logique est orthogonale à toute idée de partenariat et de coopération et ne peut qu’alimenter les migrations dites économiques ? En attendant les « réformes » prévues dont tout le monde sait l’échec programmé, il convient donc de verser de l’argent à divers budgets non coordonnés.

    Parmi les nouvelles solutions irréalisables, on songe bien sûr à l’appel très médiatisé pour des centres établis volontairement par les Etats membres alors que tout le monde sait pertinemment qu’aucun ne veut instituer de tels centres sur son territoire ainsi qu’aux « #plateformes_régionales_de_débarquement » qui, outre qu’elles seraient illégales, sont d’ores et déjà rejetées par les voisins de l’Europe.

    On ne peut être qu’être marqué, non pas étonné, par la généralité et donc la vacuité du contenu de l’accord. Rien de précis n’est annoncé au profit d’une accumulation de slogans répétés à l’envi depuis des années, tels des mantras dont on devine qu’ils s’adressent à certains électorats internes et ont pour objet d’entretenir une peur obsessionnelle qui constitue la seule crise empiriquement observable (car on a peine à imputer à l’immigration actuelle une quelconque trace d’invasion, d’insécurisation, de destruction de l’économie ou de fin de civilisation).

    L’Europe s’abîme à tel point qu’il faut d’urgence décentrer le regard sur les questions migratoires et, tout en continuant à s’intéresser aux politiques d’immigration, se concentrer sur les politiques d’émigration des Etats d’origine dont la vacuité n’a rien à envier aux premières et surtout aux causes profondes des migrations et à une appréciation plus fine de leur caractère positif ou négatif tant pour les Etats d’origine, de transit et de destination que pour les individus.

    https://migrationsansfrontieres.com/2018/07/01/conclusions-du-conseil-europeen-du-28-juin-2018-sur-les-mig
    #migrations #politique_migratoire #migrations #asile #réfugiés #UE #EU #renvois #expulsions #tri #catégorisation #externalisation #business_as_usual

    Commentaire de @jean, que je remercie.

    Plus sur les #disembarkation_platforms :
    https://seenthis.net/messages/703288

  • #ico Report Week #28
    https://hackernoon.com/ico-report-week-28-301c6177870c?source=rss----3a8144eabfe3---4

    May 16 — May 22Hope everything is great, guys. #aworker team had a crazy week with four #blockchain conferences and hackathons, AMA session, and more exciting events. Find out more about all of them in the report.Key events of the week:AMA session with Aworker foundersAworker CEO at the Human Capital ConventionAworker team at the World Blockchain and Cryptocurrency SummitPublications on the HackerNoonPublication on the Decentralize TodayJoseph Lowe is the newest member of the Advisory BoardPublication in QukuaiwangVideo reviewPublication in new listingsAMA session with Aworker foundersLast Thursday we had AMA session on Facebook LIVE with myself and Aworker HR partner and co-founder Michael Barkov. We discussed recent Aworker news and answered the most popular questions from Telegram members.All (...)

    #recruiting #ethereum

  • Est-ce que Cro-Magnon 1 avait une neurofibromatose de type 1 ?
    31 mars 2018

    Did Cro-Magnon 1 have neurofibromatosis type 1 ?

    Le squelette de Cro-Magnon 1 correspond à un homo homo sapiens de 28 000 avant notre ère découvert en 1868 dans un abri sous-terrain des Eyzies en France. Depuis sa découverte, différents diagnostics ont été proposés concernant une lésion ostéolytique polycyclique sur l’os frontal droit, mesurant 37 mm x 27 mm (appendice) : altération post-mortem due au sol, rachitisme, actinomycose, et histiocytose à cellules de Langerhans.

    Récemment, [les auteurs ont] fait un CT scan, suivi d’un CT scan sur la lésion. Les résultats ont montré l’aspect osseux exact de la zone pathologique et des limites périphériques (figure A) : une résorption limitée de l’os cortical externe, d’aspect granuleux, sans sclérose périphérique dans la table interne, ce qui exclut une transformation maligne. Cet aspect concorde avec la morphologie radiologique d’un schwannome sous-cutané avec érosion osseuse progressive dans le contexte de la neurofibromatose de type 1, confirmée par la littérature biomédicale, et de la comparaison directe avec des collections de référence paléopathologiques (par exemple, le crâne 101 de la collection Tessier, à Amiens, France).

    (...)

    Selon ce diagnostic rétrospectif, une nouvelle reconstruction faciale de cet individu peut être proposée, avec l’aspect macroscopique de la maladie (figure B). Une analyse plus poussée du reste du squelette pourrait être intéressante pour rechercher d’autres lésions osseuses présentant des caractéristiques de faible taux de croissance.

    En clair pour les non spécialistes... et pour ce que j’ai compris de cette partie de l’article... regardez la photographie ci-dessous.

    http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(18)30495-1/abstract

    #Préhistoire #cro-magnon #28000BP #Philippe_Charlier #Université_de_Versailles_Saint_Quentin_en_Yvelines #Nadia_Benmoussa #Philippe_Froesch #Isabelle_Huynh-Charlier #Antoine_Balzeau #Musée_de_l'_Homme_Paris

  • Minuit : la reine Ranavalona III pleure dans son palais Rova (1) - 7 Lames la Mer
    http://7lameslamer.net/article230.html

    Dans la nuit du 27 au #28février 1897, à minuit, l’administrateur des #colonies mandaté par le général #Galliéni, se présente au #palais #Rova de la #reine #Ranavalona III à #Antananarivo. La reine pleure... À une heure et demie du matin, il lui donne le bras jusqu’au perron et l’aide à monter dans la chaise à porteur. La reine, sa famille, sa suite, les porteurs et l’escorte forment alors un convoi de plus de sept cents personnes. C’est le début d’un long #voyage vers l’ exil .

    #Madagascar #Laréunion #colonialisme #27février #Tananarive #OcéanIndien #Ranavalona3

  • #Guerre_aux_pauvres sur Arte à 20h30
    Hier, 09/11/2017, à une heure de grande écoute, 28 minutes consacre une émission entière pour traiter les pauvres d’assistés et plaindre les riches qui sont mal aimés. Une des protagonistes jamais interrompue, affirme même que les pauvres sous conditions de ressources coutent 97 milliards d’aide social.

    (voir à 34mn)

    Luchini (FL)
    – Pas un média, pas un plateau télé ou on ne vend pas le pauvre comme un éblouissement … à part TF1 …
    – Est-ce qu’il faudrait encore plus payé pour que les gens ne soient plus pauvres ?
    Agnès Verdier-Molinié (AVM)
    – Mais c’est ça le sujet ! ce qui n’est pas dit c’est que la France est dans les pays les plus géééénéreux au moooonde
    – FL : Et ça c’est vrai ?
    – mais les plus généreuuux au mooonde.
    – FL : Et c’est vrai ou pas ?
    – AVM : Mais oui, on a ,on a (là Luchini ouvre la bouche estomaqué) plus de 97 milliards de dépenses de protection sociale, d’aide sociale, qui sont versés sur critères de reeessources.
    Elisabeth Quin, présentatrice qui intervient à peine
    – Et pourtant 9 millions de français sont sous le seuil de pauvreté
    – Arrêtons de culpabiliser les français, ça coute très cher cette protection sociale

    #pauvrophobie qu’explique Nadia sous le regard goguenard des invités qui est la seule à être outrée et se moquer du terme cancer de l’assistanat qui semble commun à ce « débat ».
    Luchini (invité spécial) est quant à lui absolument infect, mais tout à fait dans la peau de ses #acteurs_français qui squattent l’espace cinématographique/politique (maintenant que les deux ne valent plus rien) de leur morbidité et en font renoncer plus d’un·e à aller au cinéma.

    Fabrice Luchini est rejoint pour ce débat par Agnès Verdier-Molinié, économiste et directrice du think tank libéral iFRAP, Éric Heyer, économiste à l’OFCE, et l’essayiste Pascal Bruckner.

    https://www.arte.tv/fr/videos/075223-054-A/28-minutes

    #consternation #arte #lamentable #goebels #mais_pourquoi_je_tombe_que_sur_des_merdes #nombril_des_riches #morale_de_droite

    • https://data.oecd.org/fr/socialexp/depenses-sociales.htm

      Les dépenses sociales couvrent les prestations en espèces, les biens et services fournis directement et les allègements fiscaux à visées sociales. Les prestations peuvent être ciblées sur les ménages à #faibles_revenu, les #personnes_âgées, les #handicapés, les personnes #malades, les #chômeurs ou les #jeunes. Un programme social se caractérise par une redistribution des ressources entre les ménages ou une participation obligatoire. Les #prestations_sociales sont qualifiées de publiques lorsque les administrations publiques (administrations centrale et locales, administrations d’États fédérés et de sécurité sociale) contrôlent les flux financiers correspondants. Toutes les prestations sociales non fournies par les administrations publiques sont considérées comme privées. Les transferts privés entre ménages ne sont pas considérés comme sociaux et ne sont pas inclus ici. Les dépenses sociales nettes totales englobent les dépenses publiques et privées, et prennent en compte les effets de la fiscalité directe et indirecte et des allègements fiscaux à visées sociales. Cet indicateur est mesuré en pourcentage du PIB ou en Dollars US par habitant.

      2017 Dépenses sociales de la France : 11,5 milliards d’euros

    • @touti , tu leur en fait de la publicité !
      J’ai regardé une partie du machin, c’est vrai, ils sont dans la fosse, au plus bas, sans@touti , tu leur en fait de la publicité !
      J’au regardé une partie du machin, c’est vrai, ils sont dans la fosse, au plus bas, sans scepticisme.

      Des parisiens #hors_sol , qui ne peuvent faire que semblant d’être avec les moyens fournis par l’argent public, ici arte, la chaine germano francophone.

      Fabrice Luchini rappelle la collaboration d’alain finkielkraut (l’éructeur) à ce qu’il qualifie de spectacle.
      Des répugnants en marche vers l’insignifiance.

      Pour rappel, finkielkrau bave le Samedi matin sur rance culture avec l’argent des contribuables, on n’est pas obligé d’écouter non plus.

      Ce ne sont pas les seuls, je cite :
      Les capitales sont bien en rupture avec le reste de leur territoire national. Un article de Juin 2016
      « Indépendance » de Paris et Londres : réponse d’un géographe à Sadiq Khan et Anne Hidalgo
      http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/06/29/31002-20160629ARTFIG00322-independance-de-paris-et-londres-reponse-d-un-geo

      Anne Hidalgo, directrice du Travail et de primes de conseillère de cabinet. 116 000 euros pour un soit disant travail à a Mairie.
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/11/08/25001-20171108ARTFIG00117-selon-le-canard-hidalgo-a-beneficie-d-une-double-

      Attention, la #morale_de_droite c’est pour ceux qui n’ont pas de rolex.

    • @bce_106_6 tu m’accuses de leur faire de la pub alors que je dénonce ces pourritures ?
      en ce moment je lis le petit pamphlet génial de @aude_v #egologie je me moque aussi de ces ’militants’ qui ne veulent parler que des trucs cools qui ne perturbent pas le monde …
      Il faut faire honte à ces « répugnants en marche vers l’insignifiance » ! et je le fais pour les jeunes qui étaient avec moi hier et qui ne décryptaient pas de suite l’aspect dégueulasse du discours.
      Et je ne fais pas de confusion à la tous pourris, je montre clairement ceux qui profitent de leur position de dominants pour la renforcer. Ces sortes d’émission sont clairement là pour justifier la guerre sociale menée contre les pauvres, ce n’est pas un jeu, les conséquences de ces campagnes de propagande sont gravissimes.

    • Bonsoir @Touti !
      Du calme, du calme, je suis entièrement d’accord avec toi sur leur suffisance astronomique.

      Ton billet m’a fait prendre comprendre que Fabrice Lucchini était bon pour la poubelle, il est vrai que je ne suivais pas trop ce qu’il faisait.
      Il radotent comme d’habitude sur les Privilèges des prolos, afin de cacher les leurs.
      De moins en moins de gens y croient, la propagande, ça a des limites.
      En faisant mes courses, j’entends des propos dignes d’anarchistes entre clients ou caissières, dans les beaux quartiers des hauts de france.

      Ces « répugnants en marche vers l’insignifiance » , ne veulent qu’une seule chose, qu’on leur fasse de la réclame, c’est leur gagne pain à ces #baltringues.

      Une seule chose les terrifie , qu’on les montre dans leur réalité (L’inspirateur de Lucchini, chroniqueur sur rance Culture).
      https://www.youtube.com/watch?v=4lydlc16K0o

      Leur classe sociale semble avoir gagné, mais leur société est en train de s’effondrer, ça les rend obscènes, haineux, ils sont sans limites.

      Je suis souvent étonné de la violence des réactions sur seenthis, entre membres qui partagent 99 % de leurs idées.

    • Oui @touti, c’est à vomir.
      Ce petit entre soi, ultra libéral, décomplexé, la présentatrice (Elisabeth Quin) toujours aussi servile.
      Luchini pitoyable, caricature de lui même, beaucoup d’effet mais pas d’intelligence.
      Et l’autre propagandiste, Verdier Molinié, abonnée aux plateaux télé et à Radio Courtoisie, qui vient répandre son venin libéral.

      Il n’y a que Nadia Daam dans cette émission qui a tous les jours du recul et une vraie liberté de ton.

      Et encore, ça c’est sur Arte.
      Sur les autres chaines, y compris du service public, c’est pire (je pense aux émissions de Ruquier par exemple).

      #société_du_spectacle #guignols

  • Langue créole : Célimène devant
    http://7lameslamer.net/langue-creole-celimene-devant-1941.html

    #28octobre : #journéeInternationaledelalangueetdelaculturecréoles. Initiée par le mouvman « #Bannzilkréyol », elle existe depuis 1983. « 7 Lames la Mer » retrace quelques étapes qui ont jalonné, à #LaRéunion, l’histoire de la longue marche de la #languecréole. Vagissements et tâtonnements des premières expériences. Et déjà se pose la question de la #graphie...

    #OceanIndien #creole

  • P.R.O.U.G. #28
    http://www.radiopanik.org/emissions/p-r-o-u-g-/p-r-o-u-g-28

    À l’occasion de la programation transversale panikéene traitant de l’Alimentation, le 28ème #Psychedelic_Radioshow_Obviously_UnderGround sera consacré à la question suivante : que manque-t-on en #Festival trance ?

    Au delà des préjugés consistant à penser que les tranceux mangent des trips et des graines, nous allons nous interroger et analyser les comportement alimentaires lors de ces festivals, qui peuvent pour certain durer + d’une semaine...

    Pour compléter notre analyse, nous aurons le plaisir d’avoir le #Flying_Teashop au téléphone, car non... on ne boit pas que de l’alcool en festival (...)

    #P.R.O.U.G. #alimentation2017 #P.R.O.U.G.,Psychedelic_Radioshow_Obviously_UnderGround,Flying_Teashop,Festival,alimentation2017
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/p-r-o-u-g-/p-r-o-u-g-28_03673__1.mp3

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20130306_noble_o_malley.mp3

    J – 178 : Voilà un concert, la seconde partie tout du moins, dont je me faisais toute une joie et dont je suis sorti au bout d’une vingtaine de minutes de la seconde partie, m’infligeant toute la première partie que je n’aurais pas normalement supportée plus de dix minutes, dans l’attente de la seconde.

    Expédions gentiment la chronique du premier concert, Heather Leigh, brailleuse et joueuse de still guitar , sorte de guitare électrique à plat sans fret et dont les hauteurs de notes sont obtenues à l’aide d’un goulot de bouteille — je crois que l’on appelle cela un bottleneck —, confiez un tel instrument à un guitariste chevronné, comme Steve Howe, il en sortira effectivement quelque chose — encore que —, laissez un tel instrument dans les mains manifestement inexpertes de Heather Leigh et vous comprendrez instantanément que n’est pas musicien expérimental qui veut, et dans son cas, n’est pas chanteuse qui braille et n’est pas non plus poète qui écrit des lignes.

    Quand je pense que je reproche parfois à Fred Frith d’être peu soigneux dans ses transitions quand il est accompagné, solo au contraire, il est fort méticuleux de la chose, conscient que ce sont sur de telles articulations que sont construites les architectures de ses morceaux, dans le cas de Heather Leigh qui n’a apparemment aucune intelligence musicale, on peut même se demander si elle ne n’est pas un moment arrêtée pour réaccorder son instrument, encore que la justesse ne paraissait de toute façon pas une préoccupation.

    Et donc au bout de dix minutes de ce traitement, je voyais bien que cela irait nulle part très vite, c’en était pathétique, je concevais même de la gêne collective à être devant un tel naufrage, d’ailleurs on peut dire que les applaudissements du public des Instants chavirés furent des plus timides. Il n’empêche, hier soir il faisait froid dehors, j’ai préféré attendre la fin de cette première partie dedans, je me demande ce matin si je n’aurais pas dû fuir pour de bon.

    La seconde partie était celle qui m’avait motivé à venir aux Instants au-delà de la fatigue de fin de journée, Stephen O’Maley, solo, guitare électrique reliée à un mur d’enceintes, un peu à la façon des concerts de stades du Greatful Dead dans les années septante, sauf que les Instants c’est un mouchoir de poche, pas un stade. D’ailleurs, comme souvent, en pareil cas, on distribue des bouchons d’oreille, ce qui est extrêmement paradoxal — et qui habituellement m’amuse — pour une salle de concert, censée donner à entendre, écouter, mais aux Instants , parfois, on occulte.

    Je crois que j’entretiens une relation secrète de sado masochisme, à mon corps défendant si j’ose dire, avec Stephen O’Maley dont c’était pour moi le troisième concert aux Instants.

    Le premier concert j’y étais allé parce qu’il était accompagné à la batterie de Steve Nobles, je me suis dit que cela valait la peine d’essayer, j’aime bien le jeu décousu de Steve Nobles : première agression, assez radicale, je ne pense pas avoir été confronté à un tel niveau sonore que ce premier concert, mais en dépit de l’agression de laquelle j’ai fini par m’absenter au bout d’une demi-heure, dans cette masse, j’ai perçu une construction, une progression, c’était bâti, certes c’était agressif — voire dangereux, à l’époque, je ne connaissais pas encore ce concept de concert avec du persil dans les oreilles, naïf que j’étais — mais comme me le révéla mon enregistrement du concert, musicalement c’était nettement plus construit que ne le laissait supposer l’agression de premier plan. Je suis donc allé à un second concert de Stephen O’Maley, cette fois-ci, solo, jouant, encore que jouer, je n’en suis pas certain, de la guitare à trois amplificateurs en série, histoire de décoller le papier peint, et la peinture en dessous, des Instants , et sur ce second concert, en dépit des bouchons d’oreille, j’ai eu des doutes. Je n’entendais qu’un rugissement électrique, sans cesse renouvelé à espaces plus ou moins réguliers d’un nouvel accord lâché sur la gratte et de nouveau modelé, et encore, l’était-il vraiment ?, il semblait que la part aléatoire d’électricité dans cette œuvre avait en fait le dernier mot — entendons-nous bien, je ne suis pas l’ennemi de l’aléatoire, surtout pas en musique, mais je ne déteste pas que cette dernière soit un peu canalisée —, au-delà de toute maîtrise d’ailleurs de l’instrumentiste qui ne se donnait qu’une seule possibilité, relancer un nouvel accord, et il choisissait que ce soit chaque fois le même —je m’en veux d’avoir, à un moment de ce concert, pensé, par analogie, à mon ami Stéphane Rives, à cette manière extraordinaire qui est la sienne de jouer son solo de saxophone soprano, coinçant une note et la tenant en la modulant de façon parfois imperceptible, mais une écoute attentive décèle dans cette tenue la moindre aspérité sonore pour découvrir que ce sont toutes ces choses minuscules qui font le jeu de Stéphane, rien d’aussi intelligent chez Stephen O’Maley, hélas. Je ne dis pas que les modulations étaient inintéressantes, en revanche je me posais la question de l’absence d’une construction, d’une narration ou de je ne sais quel dessein un peu supérieur au service duquel le musicien aurait acheminé et agencé ses modulations terriblement électriques, mais force était de constater que pas du tout, cela restait une modulation, quelques variantes et le retour de l’accord sempiternel toutes les vingt secondes dont je doutais d’ailleurs qu’elles correspondaient, les vingt secondes, à quel que décompte de mesures ou de fractions de mesures que ce soit, est-ce qu’on n’était pas en train, des fois, de nous prendre pour des cons ou tout bonnement des sourds, ce que de toute manière nous ne tarderions pas à devenir en écoutant pareil tonnerre, de là à dire qu’il s’agissait d’une musique publicitaire en diable, nous habituant par la force au produit dont nous ne pourrions plus nous passer par la suite, sourds, seule la musique de Stephen O’Maley nous serait audible.

    Je me suis alors posé la question de la musique versus la performance, le socio-poème. Se pouvait-il que ce que je pensais, peut-être à tort, être un concert, un événement musical, soit, en fait, une performance ? Une performance dans laquelle seraient expérimentées la résistance des uns et l’adhésion des autres, puisque manifestement tout autour de moi aux Instants , il y avait autant de monde que pour les grands soirs, on ne jouait pas à guichets fermés, mais il paraissait improbable de faire tenir davantage de monde dans la fosse et ses à-côtés, une performance destinée à créer une manière d’inconfort chez le spectateur, ne serait-ce que pour cette seule notion d’inconfort justement, je n’en demandais pas plus d’ailleurs, je n’allais pas non plus, grand amateur que je suis des œuvres de Chris Burden, attendre, voire exiger, que la performance de Stephen O’Maley étende des tentacules de sens au-delà-même de ce qu’elle était, une manière d’agression.

    C’est donc pour cette hésitation que je suis retourné voir un nouveau concert, une nouvelle performance de Stephen O’Maley, hier soir donc. Décidé d’en découdre, une mauvaise fois pour toutes, avec les tenants et les aboutissants de la chose performée. Pour être tout à fait honnête les niaiseries de Heather Leigh en première partie ne m’ont sans doute pas aidé, plutôt insupporté en fait, mais je faisais confiance à mon jugement pour ne pas faire déteindre la faiblesse de la première partie sur la seconde.

    Le dispositif du concert d’hier soir était le même que le concert performance précédent, une muraille de trois amplis, l’agression dès le premier accord, le volume poussé au maximum de ce que sans doute les fondations des Instants sont à même de supporter sans s’écrouler sur nous, et, hélas, la même construction poussive, un accord, toujours le même, lâché à intervalles plus ou moins réguliers et entre les deux de l’électricité, une vibration mauvaise de l’air entre nous et la nécessité impérieuse de se protéger les oreilles avec des bouchons, en modulant soi-même, de temps en temps, le niveau d’enfoncement desdits bouchons pour tenter, de temps en temps, de percevoir un peu des aigus de cette affaire, mais à vrai dire, tout est agression, les aigus, les mediums, les basses tout, c’est brutal et en fait, à moins d’un désir masochiste, c’est surtout très con.

    Et donc pendant une vingtaine de minutes, assis dans un coin, les deux mains posées sur les bouchons d’oreille pour avoir la ressource éventuelle de me crever les tympans avec les bouchons pour justement les protéger, je me suis appliqué à trouver je ne sais quel élément qui tienne cet ensemble, une progression, un semblant de construction, un début de narration, n’importe quoi, même de pas très important, mais non, il n’y avait rien à faire. Ayant acquis que décidément non, Stephen O’Maley n’était pas le génie qu’il semblait vouloir incarner et auquel les uns et les autres, avant le concert avaient semblé adressé la parole avec une telle révérence, mais bien plutôt un faiseur, un crosseur, un petit joueur en somme, ayant désormais donc acquis cette conviction, j’étais captivé par le spectacle des quelques personnes qui m’entouraient et qui toutes semblaient dodeliner dans cette électricité ultra saturée comme dans un bain de jouvence, et comme chaque fois, en pareil cas, je me suis prononcé pour moi-même cette phrase, évidemment audible de personne, même pas de moi-même, dans un tel vacarme : le roi est nu.

    J’ai enfoncé mes bouchons d’oreilles jusqu’à la garde, j’ai ramassé mon appareil-photo et mon manteau et je suis sorti, retrouvant dans la rue, une demi-douzaine de personnes dont certaines avaient vomi, et toutes préféraient, de loin, le froid humide de l’automne et le spectacle pas très folichon de la rue Richard Lenoir à Montreuil, plutôt que le massacre en règle de leurs sens.

    Je suis rentré chez moi, je disposais désormais d’une dispense en bonne et due forme, je n’étais plus tenu, par rien, à assister à un concert de Stephen O’Maley. J’étais rassuré sur ce dernier point, je n’étais pas en train de passer à côté du dernier grand génie des Instants .

    Exercice #28 de Henry Carroll : Faites-nous voyager avec une photographie

    Série, Trajets (http://www.desordre.net/photographie/numerique/trajets/index.htm ), photographie numérique

    #qui_ca

    • Ce concert avec Noble j’y avais laissé un bout de mon oreille droite. J’étais sorti de là en titubant. Depuis j’ai acheté des bouchons d’oreille efficaces que j’oublie à chaque fois.

      Celui avec Heather Leigh j’aurais aimé pouvoir y être, en fait surtout avec Brotzmann, j’aime bien son I abused animal. Là aussi ça fait un peu amateur et maladroit, mais il y a un charme là-dedans qu’elle arrive à créer en équilibre instable.

      O’Malley, je me dis, en toute mauvaise foi, il a atteint une sorte de respectabilité qui pourrait jouer plus que la musique qu’il sort de sa guitare.

    • @lyco Normalement, si tu oublies tes bouchons, tu peux en avoir à l’entrée gratuitement, je ne serais pas étonné que ce soit une obligation légale.

      Ayant à ce point détesté le premier soir de Heather Leigh, je ne suis pas allé au second soir avc Brotzmann, mais j’ai dans l’idée que même avec un pareil musicien, elle doit être capable de tout gâcher.

      Elle a effectivement joué son I abused an animal, on ne peut pas dire que j’ai kiffé. J’ai même trouvé cela pathétique.

      Quant à O’Malley, oui, il y a une affaire de respectabilité indue, en fait c’est un branleur et le public refuse de voir que le roi est nu. Et je réalise rétrospectivement que jouant avec Steve Noble, la musique repose entièrement sur le jeu de Noble, c’est lui qui constuit et O’Malley qui fait la déco et le papier peint.

  • J – 179 : Les frères Dardenne sont des pervers.

    Cela fait des années qu’ils suivent obstinément des jeunes femmes, plutôt jolies d’ailleurs, caméra à l’épaule, jeunes femmes, personnages féminins, qui sont de tous les plans de Rosetta (Emilie Duquesnes), le Silence de Lorna (Arta Dobroshi), le Gamin au vélo (Cécile de France), Deux jours et une nuit (Marion Cotillard) et enfin la Fille inconnue (Adèle Haenel), on verra pour les suivants, — profitant, sournoisement, du petit verre sympathique post rencontre au Kosmos suite à la projection de la Fille inconnue , j’ai abusé de la situation pour leur glisser le nom de deux actrices que j’aime bien, Amira Casar et Vimala Pons, des fois que cela leur donne des idées, n’empêche Amira Casar faisant l’accent liégeois dans un film des frères Dardenne, cela aurait de la gueule, pour Vimala Pons ma fascination est toute récente, alors je ne sais pas encore, je visualise pas encore très bien, encore que pour Vimala Pons, je pense qu’elle ferait un très bon duo avec Jérémie Régnier, une autre constante des Dardenne Bros , des personnages masculins troubles, interprétés invariablement par Olivier Gourmet (qui pourrait cumuler dans le même film, son talent n’a pas de limite, d’être à la fois l’amant attentionné d’Amira Casar et le père abusif de Vimala Pons), Jérémie Régnier ou encore Fabrizio Rongione (qui lui ferait un duo impeccable avec Amira Casar) qui poursuivent, de surcroît, de leurs assiduités des personnages féminins qui ont déjà fort à faire pour se soustraire de la poursuite opiniâtre de la caméra. En revanche, passé les hauts de cœur que nécessairement provoque une telle perversion harcelante de ces jeunes comédiennes, on est obligé de se rendre compte, cette fois encore, qu’on peut raconter bien des récits, et une grande variété de ces récits, avec cette forme un peu particulière de cinéma harcelant de ses jeunes comédiennes. J’ai l’air de dire cela en rigolant — un peu quand même — mais chères Amira et Vimala, lorsque que vous allez bientôt recevoir, suite à mon insistance l’autre soir au Kosmos , les propositions de rôles des Dardenne, faudra être en forme, vous serez de tous les plans et tout le film reposera sur vos épaules — et d’ailleurs ils sont où les autres cinéastes contemporains qui misent pareillement tout sur leurs personnages féminins ?

    Et c’est quand même extraordinaire ce qu’ils arrivent à dire avec cette seule forme, ce qu’ils arrivent à dire du contrat social contemporain, de sa déliquescence, de la justice et de l’injustice, de la culpabilité et de la part de soi qui construit cette culpabilité, de la détermination de chacun, de son libre arbitre et des choix que l’on fait, de ce que c’est le vivre-ensemble et ce que cela suppose de renoncements, d’efforts mais aussi de pertes et de ce qu’on y gagne aussi, au-delà de la nécessité, de la différence aussi, c’est un vrai cours de philosophie en fait, sans avoir d’ailleurs à beaucoup apprendre la leçon, la leçon est tellement magistrale qu’elle agit quasiment à nos dépens, ce serait dangereux si cette leçon n’était pas profondément humaine et humaniste.

    Il y a décidément dans l’écriture des frères Dardenne une dramatique admirable dont la toile de fond, en plus de cette forme un peu particulière dans son point de vue harcelant du personnage principal, est constante, les faubourgs de Liège, dont, quand les frères Dardenne auront achevé leur carrière, le plus tard possible, leurs spectateurs disposerons d’une radiographie parfaite de cet environnement, les usines, ses marges, la pègre locale, les tribunaux, le salon de coiffure, l’orphelinat, la grande distribution et les grands ensembles qui accueillent les employés, le cabinet du médecin, le commissariat de police, et au-delà de cet environnement, les personnes qui le peuplent, tous irréductibles, aucun que l’on pourrait mettre de côté impunément, même pas une réfugiée condamnée à la prostitution, et dont personne ne connait l’identité, tous comptent, et d’une force, cette force qui est propre aux frères Dardenne qui ne néglige personne, chaque personnage fouillé, parfaitement justifié. Etonnant de voir à quel point une somme, un corpus, de fictions, finit par constituer une œuvre quasi documentaire, historique presque, ce qui n’est pas rien pour une œuvre de fiction.

    Exercice #28 de Henry Carroll : Ajoutez une photographie à la série les Américains de Robert Frank (sic)

    Ce n’est pas tellement le choix d’une telle image qui serait difficile à faire, j’ai, en effet, le sentiment que presque toutes les photographies que j’ai prises aux Etats-Unis répondent à cet exercice, j’imagine que la vraie difficulté ce serait de trouver à quel endroit de la séquence des Américains on peut intercaler de telles images.

    #qui_ca

  • Première fois que je retourne à la piscine depuis des lustres, non pas des lustres, mais des mois, oui. La piscine ne me punit pas trop sévèrement de cette désertion, je parviens à faire mon aquatique kilomètre, un peu sans force à la fin, mais jusqu’au bout malgré tout.

    Du coup, les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs de piscine, l’idée de reprendre toutes les mentions de ces choses auxquelles je pense en faisant mes longueurs de piscine, ce qui finissait par devenir une catégorie en soi dans la rubrique Contre . http://www.desordre.net/bloc/contre/index.htm

    #40.

    Ma mauvaise humeur ne doit pas être si soluble que cela dans l’eau, ce qui est heureux, sinon tous les autres nageurs de la piscine finiraient par brasser de l’encre de Chine.

    #47.

    M’élançant seul, premier arrivé, dans le grand bassin olympique de la piscine de Montreuil, je ne peux m’empêcher d’être pris d’un frisson grandiloquent, toute cette eau pour moi seul, et ce faisant je me livre à un rapide calcul 50 x 20 x 3 = 3000 mètres cubes d’eau, soit trois millions de litres d’eau tout de même. C’est souvent que je fais du calcul en nageant, ainsi le nombre de carreaux au fond de la piscine doit équivaloir au nombre de pixels du premier envoi d’images auquel j’ai assisté en 1987. Si je savais remettre la main sur ce fichier, on pourrait proposer à la piscine de Montreuil, lors de leur prochaine vidange des trois millions de litres d’eau, de repeindre chaque carreau tel un pixel. La mairie de Montreuil pourrait organiser un concours, envoyez votre image de 10 kilo-octets pour le fond de la piscine Colette Besson. Pour ma part je leur enverrais bien une photo aérienne du bassin en question, mais c’est moi bien sûr. D’ailleurs la saison prochaine, après la vidange annuelle, chacun pourra constater que j’ai gagné le concours. Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs de piscine.

    Vers la fin de mon kilomètre, l’affluence est nettement plus forte et certains dépassements occasionnent bien des tourbillons et alors, je me dis que nous sommes peut-être une petite cinquantaine de nageurs à faire des longueurs, cela fait quand même quelques remous, il devrait y avoir un moyen de récupérer un peu de cette énergie non ? Une mini centrale hydro-motrice. Sans compter l’inénarrable barbotage des mamies dans le petit bain au son d’un disco d’un autre âge. Est-ce que les remous des mamies ne pourraient pas alimenter une petite batterie laquelle prendrait en charge la dépense électrique de la sono et du disco ? Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine.

    N’empêche dans ce groupe de femmes, majoritairement, âgées je croise le regard d’une amie de longue date, nous nous sommes rencontrés aux Arts Déco, je sais son combat récent et je la trouve bien courageuse dans sa régularité, le soir j’ironise, son sens de l’humour est intact, en lui envoyant un mail pour lui dire que depuis le temps que je rêvais de la voir en maillot de bain. N’empêche, c’est vrai, j’ai un peu de mal à me dire qu’il s’agit de la même personne que j’ai connue tellement jeune et qui désormais barbote avec les mamies du mardi midi, je crois qu’il n’y a pas de mot pour décrire mon vertige tandis que je sors de la piscine de Montreuil, entré dans l’eau en conquérant d’un bassin olympique, et sortant écrasé par la perspective fuyante du temps : je suis donc rentré aux Arts Déco il y a vingt sept ans. Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine.

    #59.

    Pensée profonde du jour : après une matinée à faire de la feuille de calcul, le spectacle, en nageant, du carrelage de la piscine n’est pas la meilleure récréation qui soit.

    Corollaire à cette pensée, est-ce qu’avec un bon vidéo projecteur, on ne pourrait pas nous passer des films (muets, forcément muets) au fond de la piscine.

    Lot de consolation : le soleil en entrant par les larges baies vitrées crée de très beaux dessins lumineux difractés par l’agitation de la surface de l’eau, je les mémorise et l’après-midi, de retour au travail, je m’évertue de les superposer mentalement à mes feuilles de calcul.

    #201.

    Chaque année, prendre la résolution de tout écrire dans son agenda, les kilomètres parcourus à la piscine, les livres lus, les films et les spectacles vus, les concerts et les disques écoutés et les expositions visitées. Et à la fin de l’année faire le bilan comptable de cette activité contre. Oui, se dit-il, et il le note dans son agenda, dans la colonne des choses à faire.

    #203.

    Les choses auxquelles on pense à la piscine.

    Je fais vingt longueurs de cinquante mètres, mille mètres, un kilomètre. C’est une progression lente, il y a peu je faisais encore du deux à l’heure. Je suis tout juste descendu en dessous de la barre des vingt cinq minutes pour ce kilomètre. Progression lente, coûteuse aussi et il est à peine exagéré de dire que chaque mètre compte, que chaque mètre coûte. Et je compte. Et cela me coûte. Ce n’est pas seulement à chaque virage que je compte. Je compte les demies longueurs, parfois même les quarts de longueurs. Le fond de la piscine est carrelé, je suis souvent tenté d’en compter les carreaux qui défilent lentement sous moi. Ou je les identifie à des pixels. D’ailleurs en comptant longueurs et mètres je me donne des repères en pixels, 400 mètres c’est une image de 400 pixels de large, 700, 725 ce sont les pixels de large pour de nombreuses images du Désordre, 600, 800 aussi et 1000 la nouvelle largeur des images de la Vie, 1000 c’est l’objectif, si lentement atteint à l’image de ces barres de téléchargement qui progressent avec lenteur, kilo-octet à kilo-octet. Et c’est à une barre de téléchargement que je pense quand je nage et que je compte les longueurs que je fais.

    Les choses auxquelles on pense en nageant. Vraiment.

    #223.

    En faisant ses longueurs à la piscine, depuis quelques temps, cela ne lui suffisait plus de boucler la distance impartie, il se battait désormais aussi contre la pendule, l’objectif avait d’abord été de boucler le kilomètre en moins d’une demi-heure, ce samedi après-midi, il tentait de descendre en dessous de 24 minutes, ce qu’il ne parvint pas à faire en dépit d’efforts coûteux qui le laissèrent absolument haletant, peut-être pas au point de se sentir mal, mais asphyxié épuisé cela oui. Tandis qu’il tirait sur ses bras dans les deux dernières longueurs, se faisant violence, il pensa, c’est bien lui, qu’à défaut d’écrire comme Robert Musil, il allait bientôt mourir comme ce dernier d’une crise cardiaque, dans la salle de gymnastique (fin assez décevante et médiocre tout de même pour un auteur comme Musil, mais passons). Et il nageait, la dernière longueur en sprint, pensant à toutes ces figures admirées qu’il pourrait imiter à bon compte, à défaut d’en imiter, même imaprfaitement, le talent, les rides sur le front, comme celles de Samuel Beckett, la carrure de René Char, les angoisses et les crises de désespoir chaque matin comme Pablo Picasso, les bourrades dans les côtes comme Georges Perec, on laisserait de côté, assez vivement, la robe de chambre de Louis-Ferdinand Céline et les collections de papillons de Pierre Bergougnioux, se tenir au garde à vous au téléphone, comme Marcel Proust, régresser au point d’en devenir terriblement réactionnaire comme Keith Jarrett. Et mal vieillir, de façon tellement sénile et stérile, comme Woody Allen. Aller un peu trop loin dans la mise en scène de soi-même comme Edouard Levé. Tout un programme. Les choses auxquelles on pense, bien immodestement, en faisant ses longueurs à la piscine.

    Dans la même journée, tu fais un kilomètre à la piscine, tu vas écouter le concert d’Ervan Parker, et tu finis d’écrire ton article contre les photographies d’Issouf Sanogo. Dans la même journée.

    #236.

    Chaque année ta banque t’envoie deux agendas, deux exemplaires du même agenda, cadeaux commerciaux de pas grand chose. Cette année tu as pris le parti de toute noter dans cet agenda, les lectures, les films, les disques, les concerts, les spectacles, les kilomètres parcourus à la piscine, tout.

    Que tu aies besoin de tenir une comptabilité de tout ceci me dépasse un peu, qu’elle soit rigoureuse, après tout, pourquoi pas ?, mais qu’est-ce qui t’empêche d’utiliser le deuxième agenda, le deuxième exemplaire, pour y noter n’importe quoi, ce qui me passe par la tête ?, oui, pourquoi pas, que le deuxième exemplaire de l’agenda soit l’occasion de tous les débordements possibles de la fiction, tu peux t’y prêter des lectures que tu n’as pas eues, pas encore, des concerts auxquels tu as peu de chance de te rendre, trop chers ou trop loin, des spectacles auxquels tu ne peux que rêver de te rendre et des films que tu as manqués au moment de leur sortie en salle, mens, invente, fais ce que tu veux.

    Et n’oublie pas, de temps en temps, de partir de chez toi en prenant le mauvais agenda, et alors, oblige-toi à vivre ce qui est noté dans l’agenda de la fiction.

    #286.

    Régulièrement quand tu passes par la Croix de Chavaux, par exemple pour aller à la piscine, tu regardes le haut immeuble où tu sais que ton ancienne analyste continue de recevoir ses patients. Tu regardes les fenêtres du dernier étage en repensant à toutes ces photographies que tu as prises de cette fenêtre, de l’agitation de la place, dont tu fais finalement partie, d’en bas, regardant vers les hautes fenêtres.

    Et puis une fois tous les ans, tous les deux ans, tu ressens dans l’étau toujours plus serré de tes propres doutes, le besoin de reprendre rendez-vous auprès de ton analyste. Tu vas la voir pour faire fonctionner devant ses yeux les rouages que tu as découverts dans son cabinet, tu veux t’assurer que tes compréhensions contemporaines sont compatibles avec tes fonctionnements anciens.

    A la fin de cette séance, tu remontes au dernier étage de cet immeuble de sept étages et tu photographies la place de la Croix de Chavaux. Tu détailles du regard les mouvements des véhicules et des passant, le clignotement des éclairages publicitaires, les nuages qui passent, depuis ce point de vue de créateur presque.

    Parfois tu te demandes si d’avoir accès à cet escalier, de temps en temps, pour y monter au dernier étage, ne serait pas suffisant. Tu te sentirais un peu cerné par tes doutes. Tu monterais en haut de la place, photographierait l’agitation et la circulation autour de cette place, et tu te sentirais à nouveau en phase, tu pourrais reprendre ta place dans le manège.

    Et pareillement quand tu reprends contact avec ton ancienne analyste tu retrouves, avec le même plaisir, le catalogue de je ne sais plus quelle rétrospective de Jean-Michel Basquiat. Dont tu dois être, à en juger par le manque d’usure du livre, le seul lecteur. Un lecteur très épisodique.

    #307.

    Et tout d’un coup, le corps plongé dans l’eau de la piscine, c’est comme si je replongeais dans la musique de Stephen O’Malley, plus sûrement les acouphènes d’hier soir se réveillent dès que l’eau vient faire pression sur mes tympans. Dommage c’était une bonne idée, un peu de musique pendant que je nage, tellement mécaniquement, aux confins de l’ennui.

    #308.

    De retour de la piscine, je croise mon amie Daphna, et je peine à croire que cinq minutes plus tard je serais de nouveau prisonnier de l’open space. Daphna que je connais depuis 1986. Tous les deux étudiants aux Arts Décos. Je ne sais pas très bien ce que penserait le jeune homme que j’étais alors de cette situation.

    En tout cas je sais ce que l’homme d’aujourd’hui pense du jeune homme d’alors. Et le simple fait de croiser Daphna me le rappelle instantanément. Ce jeune homme n’était pas brillant. Pas tous les jours.

    Ou dit différemment, de quoi ai-je le plus honte, aux yeux du jeune homme d’alors d’être devenu un employé de banque, un Bartleby, ou à mes yeux d’aujourd’hui, du jeune homme suffisant que j’étais alors ?

    #309.

    Le virage s’est fait l’été dernier. Pendant tout le mois de juillet je suis allé à la piscine tous les jours en sortant du travail et tous les jours j’ai nagé un petit kilomètre. Et pour tout dire, j’avais le sentiment que cet exercice et cette astreinte quotidiens produisaient un affinement du corps, et même réveillaient des muscles ayant insuffisamment travaillé ces dernières années. Je me surprenais à retrouver une force dans les bras que je n’avais plus depuis tellement longtemps. Un peu plus et je contemplais dans le miroir les vaisseaux saillants de mes avant-bras et je me prenais sans doute à rêver qu’encore quelques dizaines de kilomètres et j’aurais de nouveau un corps de jeune homme.

    Et puis, naturellement, ce qui devait arriver arriva, un jour, fin juillet, je me suis fait un claquage. Finie la phase 2 de l’opération Corps de rêve.

    Et pourtant j’ai besoin d’aller à la piscine faire des longueurs, j’en ai besoin pour rester maître de mes difficultés respiratoires. Et c’est déjà nettement moins glorieux. Quand je sors de l’eau, on ne dirait pas Sean Connery dans James Bond contre le Docteur No ou Daniel Craig dans le même appareil, dans Casino Royal, non c’est plutôt au personnage secondaire de l’Autofictif d’Eric Chevillard qui est l’occasion d’haikus mordants que je pense, le Gros Célibataire.

    Le Gros Célibataire sort de l’eau
    à bout de souffle
    avec une échelle.

    Sur l’arrête du nez, la marque rouge des caoutchoucs de mon respirateur.

    Donc ne plus s’illusionner sur l’opération Corps de rêve, et comprendre que la phase 2 a effectivement commencé, c’est la phase dans laquelle il faut faire de l’exercice pour retarder l’arrivée de la grande faucheuse et d’ailleurs il faut que j’arrête de m’illusionner, les baigneuses quand elles me regardent admiratives, ce n’est pas pour la largeur de mes épaules qu’elles ont ont des regards aimables, mais, au contraire elles sont pleines de commisération pour un ce qu’elles prennent, à juste titre, pour un vieil homme (encore) bien conservé.

    Ainsi va la vie à bord du Redoutable.

    #329.

    Chaque fois que je reprends latéralement ma respiration en nageant, je déchiffre, je ne peux m’en empêcher, tout ce qui est écrit sur les murs, les défense de, les ville de Montreuil, les numéros de couloir, tout ce qui est écrit, je finis par le lire, comme d’ailleurs je peux le faire de tout ce qui est écrit sur une boîte de céréales au petit déjeuner, sans doute pour rompre avec l’ennui des longueurs de piscine.

    Ils attendent quoi exactement à la piscine de Montreuil pour couvrir les murs de Haïkus ?

    #332.

    Ca y est, ils m’ont enfin entendu à la piscine de Montreuil, ils ont tendu un immense écran de toile. En revanche je doute beaucoup que ce sera pour projeter des haïkus ou encore Film de Samuel Beckett, en tout état de cause, la prochaine fois que j’irai à la piscine le projecteur sera en état de marche et on devrait, en toute logique, m’entendre pester sur le fait que le programme projeté n’est pas à mon goût.

    Comment est-ce que je peux encore tomber dans de tels panneaux.

    #345.

    Tandis que les portes de la piscine ouvrent pour son public du midi, salariés qui vont faire quelques longueurs sur le temps de pause du midi et mamies du disco aquatique, reflue une petite foule de jeunes adultes handicapés, tous ou presque un immense sourire aux lèvres, on sent que cela leur fait plaisir la piscine, l’un d’eux s’égare dans les douches sa démarche chaloupée et mal habile parfaitement en rythme de la musak diffusée par la radio de la piscine.

    #347.

    A la piscine tu es dépassé dans ta ligne par un groupe de torpilles humaines, tu en prendrais presque ombrage d’être pareillement doublé, es-tu si lent ?, puis tu remarques l’étonnant équipement de ces nageurs plus rapides, des palmes et des prothèses aux mains pour augmenter la force de brassage sans doute. Et dire que tu pensais que le seul équipement nécessaire à la nage était un maillot de bain (facultatif dans les rivières des Cévennes quand on est entre soi et quel plaisir).

    Tu repenses, à ces types qui descendaient les pentes du Puy de Sancy sur leur vélo tout terrain, leur équipement était celui que tu aurais prêté à des motards tout terrain, certains d’entre eux portaient au dessus de leur casques de petites caméras et filmaient leur descente depuis ce point de vue privilégié. Nul doute que les vidéos réalisées étaient le soir-même sur les plates-formes de partage de vidéos.

    Et tu avais ri à cette idée que ces petites vidéos étaient littéralement des surmoi.

    #357.

    A la piscine, ma volonté commande à mes bras de tirer plus fort dans l’eau, pour éprouver mes poumons, lesquels tentent de se faire entendre auprès de ma volonté qui s’émousse un peu, mais tient bon, tant que le kilomètre ne sera as parcouru pas de répit pour les bras et les épaules qui à leur tout mettent les poumons à l’épreuve.

    Tenir, disais-je.

    #432.

    Je ne sais ce à quoi pensent les autres nageurs dans la piscine de Montreuil, mais s’ils sont tous occupés, comme je le suis en faisant mes longueurs, à des projets chimériques que les miens en ce moment, j’ose espérer que les Maître-nageurs sauveteurs de notre piscine ont reçu une formation spéciale pour traiter non seulement les noyés mais aussi les aliénés.

    #452.

    Je commence mes longueurs à la piscine dans l’agréable sensation de glisser sur une eau limpide et déserte, un kilomètre plus loin, je rampe dans une mer de mercure, trouble et surpeuplée.

    #453.

    C’est fréquent que nageant dans la piscine je trouve en pensée la solution pour tel projet laissé en plan la veille au soir dans le garage. Il arrive aussi, et je ne peux m’empêcher d’éprouver un léger sentiment d’injustice, que je trouve la solution d’un problème resté en plan au travail, c’est comme si j’avais gâché la récréation.

    Mais le choix de la dérive de mes pensées en nageant m’appartient aussi peu que celui des images de mes rêves.

    Et d’ailleurs est-ce que si nous avions le choix du programme de nos rêves, est-ce que ce seraient encore des rêves ?

    Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine, en repoussant de toutes ses forces les choses auxquelles on ne veut pas penser. Comme par exemple de repenser au rêve de cette nuit.

    #456.

    Le rêve d’une installation du futur, les pensées des nageurs d’un bassin olympique sont projetées au fond de la piscine par je ne sais quel procédé et dessinent une toile immense d’images se chevauchant avec de très beaux effets d’opacités diverses, et nager serait alors aussi beau que de se tenir fermement au bastingage de l’installation de Georges Didi-Huberman, au Fresnoy à Toucoing, ce qui tend à penser qu’on n’est sans doute pas obligé d’attendre l’avènement de la technologie qui permettrait la mise en images des pensées des nageurs, et sans attendre cette dimension interactive, d’ores et déjà, transformer les fonds des piscines en écrans géants. Je serai le premier à m’abonner à un tel service.

    Pareillement, je rêve de nager dans une piscine labyrinthique.

    Et pour les lecteurs des Idées noires de Franquin, on pourrait de temps en temps corser un peu l’affaire en introduisant un requin dans le labyrinthe. Surtout ne pas péter.

    Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine. Et dans la dernière longueur de me dire, je devrais créer une manière de tag pour ces choses auxquelles je pense en faisant mes longueurs à la piscine.

    #12.

    La surprise en plongeant dans la piscine, l’eau est chaude, collante, et tous les jeux d’ombres et de lumières flous qui étaient ceux de la rivière ont été remplacés par le quadrillage net des carreaux au fond de la piscine, netteté due aux lunettes dites de piscine. Et les retirer serait s’exposer à la morsure du chlore. Tandis que dans la Cèze ce sont les yeux nus que je me jette à l’eau, souvent accompagné par des myriades de vairons.

    Mais soyons juste, dans la piscine municipale je ne redoute pas la potentielle présence de couleuvres au fond de l’eau.

    #20.

    Naïvement j’ai cru ce matin, avant de partir à la piscine, que de comptabiliser les kilomètres parcourus à la piscine depuis de début de l’année allait me rendre les choses plus faciles, ainsi j’ai parcouru 32 kilomètres à la nage depuis le premier octobre 2013, soit un peu en deça de la distance qui sépare Paris de Pontoise. Bref, je ne suis rendu qu’à Saint-Ouen l’Aumône, encore un kilmomètre et j’arrive à Maubuisson, encore un autre et je suis chez B. et encore un autre et je franchis l’Oise (à la nage sans doute) et je pourrais prendre mon café dans la si bonne brûlerie sur le haut de Pontoise.

    Est-ce la perspective de nager sur un plan d’eau aussi incliné que la montée depuis les rives de l’Oise vers l’église Saint-Maclou de Pontoise ou tout simplement parce que j’avais sans doute imaginé que je devais déjà être rendu du côté de Senlis et que d’ici à la fin de l’année nul doute je parviendrais, à la nage donc, jusqu’à Bapaume, et que la comptabilité dans mon agenda de toutes les mentions de kilomètres aquatiques a révélé un chiffre très en dessous de ce que j’espérais, il n’empêche, je finis le kilomètre d’aujourd’hui, épuisé et découragé.

    En nage serais-je tenté de dire.

    #31.

    Retour des vacanciers. Cette fois-ci à la piscine, tu reconnais les corps halés dans l’eau et anticipe leur vigueur éphémère, ceux-là vont entamer leurs longueurs au quart de tour, mais vont vite s’essouffler, en novembre ils auront oublié du tout au tout le chemin de la piscine. En attendant éviter leurs mouvements vifs dans les lignes comme les croiseurs font des torpilles fourbes des sous-marins.

    Nageant tu repenses à certaines scènes de Das Boot de Wolfgang Petersen. Et dans tes rêves d’installations à la piscine de Montreuil, tu penses à ce que cela serait de nager dans une piscine aussi vaste, dans l’obscurité, poursuivi par le bruit d’un sonar.

    Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine.

    #32.

    Tu voudrais, comme cela, toute l’après-midi peut-être pas, mais davantage que ce que tu ne fais, cela sûrement, pouvoir continuer d’ouvrir une nouvelle fenêtre de mail pour t’envoyer un nouveau paragraphe de Contre. Mais cela ne fonctionne pas comme cela, ce serait trop facile. Te levant de ton petit banc abrité des regards à quelques encablures seulement de ton travail, ou, tout aussi bien, en revenant de faire ton kilomètre à la piscine, tu peux en écrire deux ou trois, parfois quatre, cinq c’est arrivé une fois, le petit banc et la piscine te donnent cet élan, mais davantage, non, ce n’est vraiment pas possible. Non que tu n’aies pas déjà essayé, ne serait-ce que par désoeuvrement, ou, plus sûrement pour distraire ton ennui, mais la source, c’est dire si elle est modeste, est vite tarie.

    Et tu sais, depuis toujours, qu’il ne faut jamais trop tirer sur les sources modestes. Sans courir le risque de les assécher définitivement.

    Va donc prendre un café dans un gobelet de plastique brun ou croque dans une pomme mais ne commets pas l’imprudence de trop essayer.

    Contre c’est ne pas trop tirer d’eau chaque jour.

    #89.

    Pour la première fois depuis tellement longtemps, le rêve d’une apnée qui n’est pas angoissante, pas synonyme d’asphyxie ; mais bien au contraire plaisante, ivresse même, je viens de plonger à la piscine et je remonte très lentement à la surface, en fait j’ai atteint une telle profondeur que c’est une vraie nage que de revenir à la surface, une nage verticale, je trouve que le cyclone de bulles que j’ai créé dans mon plongeon est admirable au regard, je mets très longtemps à remonter à la surface, mais je prends mon temps, je fais durer le plaisir. Je fais durer l’apnée. C’est une apnée de rêve à la façon de celles interminables de Johny Wesmüller dans le Tarzan de Van Dyke.

    Et si c’était dans ce rêve qu’était contenu l’espoir de ma guérison ?

    En rêve, on peut faire tellement de choses, y compris de guérir d’un mal incurable (mais pas dangereux).

    #120.

    Faisant tes longueurs à la piscine le midi sur ton temps de déjeuner, tu réalises une fois de plus à quel point tu tiens un compte serré des longueurs déjà parcourues et de celles qui restent à faire et tu voudrais que cela aille plus vite, être bientôt sorti de l’eau, arrêter d’étouffer volontairement pendant trois passages de bras, que cesse la douleur légère mais continue dans les bras, les avant-bras surtout, et les épaules, et pour te représenter tout cela, tu ne cesses de calculer le ratio des longueurs faites versus les longueurs restant à faire en des pourcentages, tout en te faisant la réflexion que la représentation graphique de tout ceci dans ton esprit est celle d’une barre de défilement sur un ordinateur, représentation que tu généralises à d’autres moments de l’existence, comme la progression des jours de la semaine.

    Tu remarques que ta progression, comme cela l’est sur un ordinateur vieillissant, voire en fin de parcours, est de plus en plus laborieuse au fur et à mesure que la barre de défilement fonce.

    Et, faisant tes longueurs à la piscine le midi sur ton temps de déjeuner, tu fais l’application de cette longueur, de cette difficulté accrue et du pourcentage accompli contre le pourcentage restant à réaliser, l’application de tout ceci donc, à ton existence toute entière.

    Et d’après toi, tu en es où sur ta barre de défilement ?

    #133.

    A la piscine, en pleine forme, tu nages vite et longtemps, plus vite et plus longtemps que d’habitude et tu remarques alors que la lutte que tu mènes contre toi-même n’a plus son siège dans ton souffle mais dans les bras. Ce que tu regrettes, si tu vas à la piscine pour faire des longueurs, ce n’est pas pour accentuer le côté armoire à glace, pitié !, c’est bien davantage pour travailler ton souffle, augmenter cette capacité pulmonaire qui te fait défaut, surtout la nuit, mais voilà, tu le réalises en nageant, cela fait deux ans que tu fais des longueurs à la piscine, tu t’es endurci dans cet exercice, tu as plus de souffle et aussi plus de force dans les bras, et donc, réalisation amère, si tu veux travailler son souffle, il va falloir désormais faire davantage de longueurs, tirer davantage sur les bras, au point de te faire manquer de souffle.

    Les choses auxquelles on pense quand on fait des longueurs !

    Et sans doute aussi, nageant aujourd’hui avec de pareilles pensées en tête, as-tu le sentiment de nager avec la mort aux trousses, tu nages d’autant plus vite aujourd’hui.

    Exercice #7 de Henry Carroll : comment vous sentez-vous, exprimez-le avec la lumière

    Souvenir d’une grippe carabinée, avec de remarquables pics de fièvre.

    #qui_ca

  • Opposition éliminée en Russie : Poutine président à vie ?
    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/opposition-eliminee-en-russie-poutine-president-a-vie-600476.html

    Pas de surprise aux élections législatives russes ce weekend : le parti du président Vladimir Poutine réalise plus de 54% des suffrages. Avec un système électoral pour moitié à la proportionnelle et pour moitié majoritaire, l’homme au pouvoir depuis 16 ans (directement ou indirectement) accentue sa mainmise sur la Douma de manière jamais vue. Pourtant moins de 50% des Russes se sont rendus aux urnes, un chiffre en baisse de 20%. La Russie vit-elle une apathie politique ? L’opposition est-elle encore possible face à Vladimir Poutine ?

    Et lien vers le débat du #28_minutes d’#Arte
    https://www.youtube.com/watch?v=Qj9SOTvGQp0

  • Nuit Debout : Communiqué & appel de la commission Lutte Debout

    Nuit debout et collectifs en lutte : le 28 avril / 59 mars sur la Place de la République

    https://paris-luttes.info/nuit-debout-communique-appel-de-la-5501

    (...)

    Un texte, suivant les grandes lignes de la proposition de François Ruffin, a été rapidement adopté par la commission Convergences des luttes, et approuvé en AG. Mais le consensus ne l’a pas emporté, notamment sur la question des modalités de l’invitation qui serait faite aux organisations syndicales de rejoindre la place après la manif du 1er mai. D’autres commissions ont donc pris le temps d’élaborer une démarche de concertation avec les personnes présentes sur la place : travailleur-e-s syndiqué-e-s ou non, partisan-e-s, militant-e-s, libertaires, simples passant-e-s, membres des commissions, etc. La première idée faisant consensus a été d’avancer la date de convergence au 28 avril/59 mars, premier jour annoncé par diverses organisations pour imaginer une grève reconductible. À partir de là, la commission Grève générale a organisé quatre jours de débats (du 21 au 24 avril) pour confronter les points de vue, souvent opposés. Les problématiques principales concernaient :

    • La peur de voir le mouvement Nuit Debout récupéré par des leaders syndicaux
    • L’inquiétude de voir les processus de démocratie directe établis sur la place depuis le 31 mars remis en cause
    • L’envie de laisser la place libre de toute étiquette politique établie
    • L’envie de faire perdurer les égalités de distribution de parole et, par conséquent, les appréhensions à voir se tenir ici un meeting comme en il s’en déroule partout ailleurs

    Les points de consensus concernaient :
    1. l’envie partagée de faire converger les luttes, pour faire tomber les barrières entre les diverses composantes du mouvement social, en donnant rendez-vous sur la place de la République après les grandes manifestations prévues,
    2. de donner la parole à toutes et à tous selon les principes construits collectivement sur la place de la République (horizontalité, égalité de parole, non-représentativité, etc.),
    3. de placer la soirée sur le thème de la grève générale et reconductible, ainsi que des solidarités qui pouvaient participer à ce désir.

    (...)

    Voici donc ce qui est prévu pour la soirée du 59 mars (28 avril) :

    • Un premier temps de l’Assemblée Générale sera consacré à la prise de parole de collectifs en lutte (travailleurs syndiqué-e-s ou non, et aussi chômeurs, précaires, étudiants, sans-papiers et autres collectifs mobilisés contre la loi travail et son monde) : ce serait l’occasion pour eux d’exposer leurs luttes, leurs aspirations, leurs espérances concernant la suite du mouvement social. Une manière de faire le point sur les différentes composantes du mouvement en cours. Le temps de parole est fixé à 5 minutes par intervention. Nuit Debout invite également les représentants syndicaux nationaux à venir s’exprimer dans ce cadre et à clore ce premier temps de l’AG.
    • Ces interventions seront suivies de discussions avec l’Assemblée : l’opportunité de poser des questions, de réagir directement aux prises de parole précédentes.
    • Enfin, une prise de parole libre sur le thème de la loi El Khomri et de la grève générale.

    (...)

    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-vignettes/L614xH435/13076695_1741085372781824_5467385949295680290_n-8c2fe-1e550.jpg?14617

  • The No Interface metaphysical question
    http://www.zeroseconde.com/2015/07/the-no-interface-metaphysical-question

    English version of my #M2 podcast, episode #28 Without interface, what would distinguish Nature from Technology? As we’ve been told to be ready for a future with lots of datas, smarts objects and wareable computers, we can assume as a fact that interfaces are here to stay. If we agree that an interface is the exchange gate […]

  • Premier calendrier
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/88280702988/when-i-was-a-student-at-cambridge-i-remember-an

    Quand j’étais étudiante à Cambridge je me souviens de ma professeur d’anthropologie nous montrant une photo d’un os avec 28 incisions marquées dessus. “Ceci est souvent considéré comme étant la première tentative d’un homme à faire un calendrier” expliqua-t-elle. Elle s’arrêta de parler tandis que nous notions consciencieusement sa phrase. “Ma question est - pourquoi un homme aurait-il besoin de noter 28 jours ? Je vous suggérerais que c’est la première tentative d’une femme à faire un calendrier.”
    Ce moment a changé ma vie. À ce moment j’ai commencé à remettre en question tout ce que j’avais appris sur notre passé. À quelle fréquence avais-je fermé les yeux sur les contributions féminines ?

    #andocentrisme #feminisme #anthropologie

    • Sandi Toksvig : Amazing women inventors
      http://www.theguardian.com/world/2004/jan/23/gender.uk

      Some of the stories may never be told. Many people think that Sybilla Masters may have been the first American woman inventor. In 1712 she is said to have invented a new corn mill, but she couldn’t patent it because women were not allowed to register. Three years later a patent was filed in her husband’s name.

      Ingenious Women by #Deborah_Jaffé is published by Sutton Publishing

      http://www.deborahjaffe.net/igwom.html

      Et l’ethno-mathématicienne citée serait peut-être #Claudia_Zaslavsky


      http://fr.wikipedia.org/wiki/Os_d%27Ishango

    • C’est bizarre l’os change de nom, de date et de provenance selon ma sources mais pourtant on dirait bien le même. Merci pour les précisions @touti et je suis contente de savoir que je vais voire cet os la semaine prochaine car je vais à Bruxelles voire le Muséum des sciences naturelles de Belgique. #trop_cool

    • Daté de 25000 ans, l’os d’Ishango qui se trouve actuellement au muséum des sciences naturelles à Bruxelles, fut assimilé à un jeu arithmétique qui était établi comme suit :

      Sur la première colonne on trouvait un système de numération de base 10, les encoches y sont groupées comme :

      (20+1, 20-1, 10+1, 10-1,)

      Sur la deuxième apparaissait l’écriture dans l’ordre des nombres premiers compris entre 10 et 20. (11, 13, 17,19,).

      Et enfin sur la troisième on pouvait y voir les méthodes de multiplications par 2 utilisées aussi par les noirs égyptiens. (3x2=6 et 4x2=8).

      On retrouve dans l’utilisation de l’os d’Ishango une connaissance de deux théorèmes arithmétiques qui sont :

      – 1) Pour tout entier naturel n, 2[n+1]= 2n+2 soit en partant de 3 on obtient : 3, 6, 8.

      –2) Pour tout entier naturel n, 3n = 2n + n soit en partant de 3 on obtient : 3, 6, 9.

      Observer que la somme des colonnes (a) et (b) est égale à 60.

      Pour plus de détails sur le déchiffrement de l’os d’Ishango nous vous conseillons vivement : Ankh n° 12/13 la « revue d’égyptologie et des civilisations Africaines »

      Représentation schématique de l’os d’Ishango

      En conclusion, l’os d’Ishango marque dans l’histoire de l’Afrique noire une étape essentielle dans le long processus de la création de la pensée mathématique, avec pour aboutissement, les civilisations soudanaise puis égyptienne.

      http://www.shenoc.com/l%27os%20d%27ishango.htm

      Sur la fiche vikipédia 8-15ans il y a la mention des théories de Claudia Zaslavsky sur un calendrier menstruel :
      https://fr.vikidia.org/wiki/Os_d%27Ishango

      je met ici un texte pas encor lu qui cherche à dénoncé une surinterpretation en paléo-mathématique :
      http://irem.univ-reunion.fr/IMG/pdf/Keller_prehistoire_geometrie.pdf

      –---

      Voici l’os de Lebombo, plus ancien qui lui serait un baton de comptage qui n’aurais pas d’aryhmétique. Il comporte 28 coches et serait un calendrier lunaire possiblement utilisé par les femmes pour leur cycle menstruel.


      A mon avis ce que dit Claudia Zaslavsky est plus cohérent vis à vis de l’Os de Lebombo qui a 28 coches. C’est pas cohérent par contre avec l’Os d’Ishango qui a des bases : 2[n+1]= 2n+2 et 3n = 2n + n, ce qui est cool et peut très bien avoir été calculé par une femme, mais n’a pas de rapport avec le cycle menstruel/lunaire.

      –---
      Autre chose sur les règles, je sais plus dans quelle lecture sur les menstruations j’ai vu ca, c’etait dans le genre « quelques mythes sur les règles ». Le cycle menstruel ne serait en fait pas réellement de 28 jours. Ca dépendrait des femmes, de leur age, de leur état de santé, de fatigue... La moyenne serais plutot de 30-31 jours et qu’aucune femme ne suis toute sa vie un rythme « parfait » de 28 jours. Du coup cette info met un peu à mal la théorie de Claudia Zaslavsky car si les femmes n’ont pas leurs règles tous les 28 jours, pourquoi les femmes préhistoriques auraient elles besoin d’un calendrier sur 28 jours. Cet os aurais tout autant pu appartenir à une chasseuse qui aurais abattu 28 babouins et en aurais tenu la comptabilité.

      Dans un autre sens ca pourrait etre une preuve que la normalisation de la féminité selon le cycle lunaire serais vieille d’au moins l’Os de Lebombo mais bon c’est beaucoup de spéculations sur quelques encoches.

      –---

    • Les marques incontestablement intentionnelles elles aussi sont le prétexte de fantastique en général, et de fantastique mathématicien en particulier. En voici quelques exemples.

      Le plus caricatural est celui de l’os d’Ishango (Zaïre), daté d’environ –18000, découvert par l’archéologue belge Jean de Heinzelin, et publié par lui en 1962 dans le
      Scientific American.
      Il s’agit (figure 2) d’un manche d’outil en os, strié, et que De Heinzelin analyse ainsi :
      « Considérons la première colonne, par exemple : 11, 13, 17 et 19 sont tous des nombres premiers...en ordre croissant et ils sont les seuls nombres premiers entre dix et vingt.
      Prenons maintenant la troisième colonne : 11, 21, 19 et 9 représentent respectivement 10+1, 20+1, 20-1, 10-1...[ces dispositions] pourraient représenter une sorte de jeu de nature arithmétique inventé par une peuplade possédant un système numéral basé sur dix ainsi qu’une connaissance...des nombres premiers ».

      Figure 2 : vue étalée de l’os d’Ishango (République démocratique du Congo). Environ –18000.
      Pourquoi pas en effet ? Et que répondre à ce genre de « fantaisies » ?
      On peut répondre d’abord qu’elles sont indécidables, et surtout, comme nous le verrons plus loin, qu’aucun document ethnographique ne corrobore la thèse d’encoches de « jeux arithmétiques » (bien peu
      ludiques au demeurant).
      Alexander Marshack, peu convaincu par l’analyse de de Heinzelin qu’il relate, propose une autre piste : l’os d’Ishango, ainsi que toute une série d’objets préhistoriques, seraient à analyser comme des calendriers lunaires. Nous ne rentrerons pas ici dans le détail de la critique des constructions ingénieuses de Marshack. Seulement, le groupage des encoches
      paraît très forcé, voire trafiqué ; et surtout certains de ces « calendriers » sont un tel embrouillamini de lignes ou de points allant dans tous les sens que l’on voit mal quelle pouvait être leur utilité. Mais supposons même que l’os d’Ishango, orné de stries visibles bien alignées, 60 au total sur deux rangées et 48 sur une troisième, représentent respectivement
      deux lunaisons et un peu plus d’une lunaison et demie : à quoi pouvait donc servir un tel marquage ? Le calendrier se fait à partir du moment où l’on s’est rendu compte de la périodicité de certains phénomènes, ici les lunaisons, et il doit par conséquent pouvoir être
      relu.

      Réalisée par D. Huylebrouck ; voir www.contrepoints.com.kadath.

      Ifrah se livre lui aussi à ce genre d’affabulations, voir [Ifrah, 1994 #28 p.159]
      signifie que si telle ou telle activité doit prendre place à tel moment du cycle lunaire, il faut pouvoir, par une indication bien nette, repérer ce moment sur l’os — sans le microscope de Marshack ! —. Or ce qui pourrait passer pour de telles indications est la plupart du temps absent des documents présentés par l’auteur, et en tout cas absent de notre os. Admettons même que le groupement réel, visible à l’œil, des 11 premières stries, représente les 11 premiers jours du mois à l’issue desquels doit avoir lieu une action donnée : il faut dans ce cas pouvoir suivre ces jours, comme on arrache les feuilles de certains calendriers ; or il est impossible de ficher quoi que ce soit dans les encoches de l’os d’Ishango, elles ne sont pas assez profondes, ni même d’y enrouler une sorte de ficelle qui sauterait une strie chaque jour, parce que les différents rangs d’encoches ne sont pas assez larges et se chevauchent. Des auteurs ont d’ailleurs récemment, et à notre avis définitivement, réfuté la théorie de Marshack en se plaçant sur son propre terrain, celui de l’interprétation des vues des stries au microscope.
      L’analyse montre que sur des galets aziliens, que Marshack interprète comme des calendriers, les stries ont été faites rapidement et avec le même outil, dans le but précisément de rayer, sans chercher à individualiser les encoches, ce qui exclut les marques de chasse ou les calendriers.

      http://irem.univ-reunion.fr/IMG/pdf/Keller_prehistoire_geometrie.pdf

      Bon si les coches de l’Os d’Ishango ne sont visibles qu’au microscope ca rend l’idée d’un calendrier assez fumeuse.
      Pour le fait que cet os serait un calendrier menstruel son irrégularité (60-48-60) colle avec le fait que les femmes n’ont pas leurs règles exactement tous les 28 jours, mais pourquoi ne pas regarder la lune plutot qu’un os avec des microrayures visibles au microscope...

      L’ethnographie ne confirme aucune des hypothèses plus ou moins ingénieuses que nous avons exposées. Les bâtons ou os à encoches sont communs chez les primitifs, et ils servent à tout sauf à des jeux
      arithmétiques : bâtons-messages indiquant au destinataire le nombre de « sommeils » ou de « lunes » devant s’écouler avant un événement donné, ou le nombre de personnes attendues à un rassemblement donné — avec des signes différents suivant qu’il s’agit de femmes, de jeunes gens ou de vieillards —...ou même de motifs musicaux. On a aussi bien sûr des « calendriers »
      pouvant représenter plusieurs années, mais construits de la façon suivante :
      « Chaque encoche non peinte signale une année, tandis que des ponctuations ou autres encoches, peintes celles-ci, représentent des événements importants qui ont marqué chaque année tels qu’un raid, une pluie de météores, un tremblement de terre, une inondation ou une tempête de neige
      . »

      Un tel document — qu’il serait d’ailleurs plus approprié de nommer annales, en tant qu’aide mémoire utile à celui qui doit raconter l’histoire — est, comme on le voit, un document lisible, ce qui n’est pas le cas de la plupart des soi-disant calendriers lunaires préhistoriques de Marshack. On pourrait multiplier les exemples à l’infini, en utilisant par exemple le travail de
      « bénédictin » de G.Mallery.

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes le #28_mai #2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-28-mai-2014-2

    Attention, du vendredi 20 au dimanche 22 juin 2014, le trafic est interrompu entre Saint Brieuc et Brest. Rassurez-vous, des cars sont à votre disposition pour voyager entre ces deux gares...Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes le 28 mai 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #Elipsos #greve #Intercités #lunea #retards #Teoz #TGV #trains #travaux

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes le #28_mars #2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-28-mars-2014

    Attention, en raison de #travaux, des modifications de parcours sont à prévoir pour les #Intercités 4052 et 4053, du 4 au 30 avril sur la ligne Paris-Austerlitz > Irun et Hendaye > Paris-Austerlitz.Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes le 28 mars 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #Elipsos #greve #lunea #retards #Teoz #TGV #trains

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes le 28 février #2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-28-fevrier-2014

    En raison d’une grève en Bourgogne, en Franche-Comté et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur le trafic #TGV sera perturbé ce vendredi 28 février. Prévoir des suppressions et des modifications de parcours...Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes le 28 février 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #28_fevrier #Elipsos #greve #Intercités #lunea #retards #Teoz #trains #travaux

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes le 27 février #2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-27-fevrier-2014

    Prévision : Grève en Bourgogne, Franche-Comté et PACA ce vendredi. Le trafic #TGV sera perturbé ce vendredi 28 février en raison d’une grève en Bourgogne, en Franche-Comté et en Provence-Alpes...Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes le 27 février 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #28_fevrier #Elipsos #greve #Intercités #lunea #retards #Teoz #trains #travaux

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes le #28_janvier #2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-28-janvier-2014

    Prévision : D’importants #travaux sur un passage à niveau à hauteur de Malansac (Morbihan) vont perturber le trafic des #TGV en provenance ou à destination de Quimper, les 31 janvier, ...Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes le 28 janvier 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #Elipsos #greve #Intercités #lunea #retards #Teoz #trains

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes les 28-29 décembre 2013
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-les-28-29-decembre-2

    Des parcours de #TGV modifiés en région PACA jusqu’au 31 mars 2014. Des parcours de #trains modifiés ou supprimés en région PACA, jusqu’au 31 mars 2014, en raison de #travaux importants.Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes les 28-29 décembre 2013 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #28_dec #Elipsos #greve #Intercités #lunea #retards #Teoz

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes le #28_novembre #2013
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-28-novembre-2013

    Prévision : Les circulations des #trains seront modifiées, du vendredi 29 novembre (à partir de 8h) au lundi 2 décembre (jusqu’à 6h20), en raison de #travaux entre Bayonne et Hendaye...Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes le 28 novembre 2013 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #Elipsos #greve #Intercités #lunea #retards #Teoz #TGV