• #Gaza, les hantises du #génocide

    S’il faut être prudent sur la #qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui : « assistons-nous à un nouveau génocide ? »

    Le 16 novembre 2023, 33 experts onusiens ont signé une déclaration appelant à une réaction internationale urgente et évoquant que « les graves violations commises par Israël contre les Palestiniens au lendemain du 7 octobre, notamment à Gaza, laissent présager un génocide en devenir ». Cette position de l’#ONU sur la question d’un génocide n’est pas inédite.

    Le 2 novembre, le rapporteur spécial sur les territoires palestiniens occupés alertait déjà sur le risque de génocide. Si le mot n’est plus tabou pour qualifier ce que subit la population de Gaza, sa #définition_juridique internationale (fixée par la #Convention_sur_le_génocide et par le #Statut_de_Rome sur la CPI) commande une certaine prudence. Malgré cela, la question d’un génocide à Gaza se pose avec gravité et acuité eu égard aux circonstances de l’offensive militaire israélienne à Gaza.

    La notion de génocide est une #catégorie_juridique complexe qui a évolué au fil du temps pour devenir l’un des #crimes les plus graves de nos ordres juridiques. Il est imprescriptible et plusieurs États se reconnaissent une compétence universelle pour instruire et juger de tels agissements.

    Ce concept a, évidemment, des origines historiques importantes. En combinant les mots grec « genos » (peuple) et latin « cide » (tuer), le juriste polonais #Raphael_Lemkin en 1944 a voulu décrire et caractériser les atrocités commises pendant la Seconde guerre mondiale, en particulier l’Holocauste, qui a vu l’extermination systématique de millions de Juifs par le régime nazi. #Lemkin a plaidé pour la reconnaissance légale de ces crimes et a joué un rôle clé dans l’élaboration de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par les Nations Unies en 1948.

    Cette Convention, communément appelée la « Convention sur le génocide », est l’instrument juridique principal qui définit le génocide dans le #droit ^_international en définissant en son article 2 le génocide comme : « Tout acte commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel. ».

    De cette définition ressortent plusieurs éléments clefs : la question des actes commis, du groupe spécifiquement visé et celui de l’#intention_génocidaire. Au regard des destructions, des bombardements nourris et aveugles notamment sur des camps de réfugiés, sur des écoles gérées par l’ONU servant d’abris aux civils, sur les routes censées être sûres pour permettre aux populations civiles de fuir, mais aussi de ce ratio calculé par des observateurs selon lesquels pour un membre du Hamas tué il y aurait 10 civils massacrés, il apparaît que les premiers critères de la définition sont potentiellement remplis.

    Reste la question décisive de l’intention génocidaire. Celle-ci suppose l’identification de textes, d’ordres, d’actes et de pratiques… En l’état, une série de déclarations d’officiels israéliens interpellent tant elles traduisent une déshumanisation des Palestiniens. Le 19 novembre, point d’orgue d’une fuite en avant en termes de déclarations, l’ancien général et dirigeant du Conseil de Sécurité National israélien, #Giora_Eiland, a publié une tribune dans laquelle il appelle à massacrer davantage les civils à Gaza pour faciliter la victoire d’Israël.

    Avant cela et suite à l’attaque du 7 octobre, le ministre israélien de la Défense, #Yoav_Galant, avait déclaré : « Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé […] Nous combattons des #animaux_humains et nous agissons en conséquence ».

    Dans une logique similaire, le Premier ministre #Benjamin_Netanyahu a opposé « le peuple des lumières » à celui « des ténèbres », une dichotomie bien connue dans la rhétorique génocidaire. Récemment, le ministre israélien du patrimoine a déclaré : « Le nord de Gaza est plus beau que jamais. Nous bombardons et aplatissons tout (....) au lendemain de la guerre, nous devrions donner des terres de Gaza aux soldats et aux expulsés de Gush Katif ».

    Enfin, en direct à la radio, le même #Amichay_Eliyahu a déclaré qu’il n’était pas entièrement satisfait de l’ampleur des représailles israéliennes et que le largage d’une bombe nucléaire « sur toute la #bande_de_Gaza, la raser et tuer tout le monde » était « une option ». Depuis, il a été suspendu, mais sans être démis de ses fonctions …

    Au-delà de ces déclarations politiques, il faut apprécier la nature des actes commis. Si un « plan » génocidaire en tant que tel n’est pas exigé pour qualifier de génocidaire, une certaine #organisation et ‎une #préparation demeurent nécessaires. Une politique de #colonisation par exemple, le harcèlement criminel quotidien, la #détention_arbitraire de Palestiniens, y compris mineurs, peuvent laisser entendre la mise en place de ce mécanisme.

    La Cour pénale internationale a d’ailleurs déjà ouvert des enquêtes sur ces faits-là avec des investigations qui ne progressent cependant pas notamment car Israël conteste à la Cour – dont il n’est pas membre – toute compétence. Actuellement, les pénuries impactant notamment des hôpitaux, le refus ou la limitation de l’accès de l’aide humanitaire et évidemment les #bombardements_indiscriminés, sont autant d’éléments susceptibles de matérialiser une intention génocidaire.

    Un positionnement politique pour une caractérisation juridique

    Le silence de nombreux pays est assourdissant face à la situation à Gaza. Il suffit de lire le communiqué du Quai d’Orsay sur le bombardement du camp de réfugiés Jabaliya : « La France est profondément inquiète du très lourd bilan pour les populations civiles palestiniennes des frappes israéliennes contre le camp de Jabaliya et exprime sa compassion à l’égard des victimes ».

    Aucune condamnation et, évidemment, aucune mention de la notion de génocide ni même de #crimes_de_guerre ou de #crime_contre_l’Humanité. Cela s’explique en partie par le fait que la reconnaissance du génocide a d’importantes implications juridiques. Les États signataires de la Convention sur le génocide sont tenus de prévenir et de réprimer le génocide sur leur territoire, ainsi que de coopérer entre Etats ainsi qu’avec la Cour pénale internationale pour poursuivre et punir les auteurs présumés de génocide.

    Ainsi, si un État reconnaît la volonté génocidaire d’Israël, il serait de son devoir d’intervenir pour empêcher le massacre. À défaut d’appel à un #cessez-le-feu, le rappel au respect du droit international et l’exigence de « pauses humanitaires » voire un cessez-le-feu par les Etats-Unis ou la France peuvent aussi s’interpréter comme une prévention contre une éventuelle accusation de complicité…

    S’il faut être prudent sur la qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui, « assistons-nous à un nouveau génocide ? » et si la réponse est « peut-être », alors il est du devoir des États signataires de la Convention de prévention des génocides de tout faire pour empêcher que le pire advienne.

    https://blogs.mediapart.fr/collectif-chronik/blog/221123/gaza-les-hantises-du-genocide
    #mots #vocabulaire #terminologie #Israël #7_octobre_2023

  • Israel-Hamas truce : All that you need to know | Israel-Palestine conflict News | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/2023/11/22/israel-hamas-truce-all-you-need-to-know

    What have Israel and Hamas agreed to?

    Both sides have agreed to a four-day pause in fighting.
    In exchange, Hamas has agreed to release 50 civilian women and children out of the 237 captives abducted since October 7.
    As part of the deal, Israel has agreed to release 150 Palestinian women and children from its prisons.
    Qatar has said that the deal would allow an increase in the flow of humanitarian aid into Gaza.
    Israel said it was willing to extend the pause beyond the four-day period, adding a day for every 10 additional hostages released by Hamas.
    It is unclear whether Israel will release additional Palestinian prisoners if the truce is extended. (...)

    #7oct23 #Trêve

  • Conflit israélo-palestinien : une #chape_de_plomb s’est abattue sur l’université française

    Depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le milieu de la #recherche, en particulier les spécialistes du Proche-Orient, dénonce un climat de « #chasse_aux_sorcières » entretenu par le gouvernement pour toute parole jugée propalestinienne.

    « #Climat_de_peur », « chasse aux sorcières », « délation » : depuis les attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre dernier, et le déclenchement de l’offensive israélienne sur #Gaza, le malaise est palpable dans une partie de la #communauté_scientifique française, percutée par le conflit israélo-palestinien.

    Un #débat_scientifique serein, à distance des agendas politiques et de la position du gouvernement, est-il encore possible ? Certains chercheurs et chercheuses interrogés ces derniers jours en doutent fortement.

    Dans une tribune publiée sur Mediapart (https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/151123/defendre-les-libertes-dexpression-sur-la-palestine-un-enjeu-academiq), 1 400 universitaires, pour beaucoup « spécialistes des sociétés du Moyen-Orient et des mondes arabes », ont interpellé leurs tutelles et collègues « face aux faits graves de #censure et de #répression […] dans l’#espace_public français depuis les événements dramatiques du 7 octobre ».

    Ils et elles assurent subir au sein de leurs universités « des #intimidations, qui se manifestent par l’annulation d’événements scientifiques, ainsi que des entraves à l’expression d’une pensée académique libre ».

    Deux jours après l’attaque du Hamas, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, #Sylvie_Retailleau, avait adressé un courrier de mise en garde aux présidents d’université et directeurs d’instituts de recherche.

    Elle y expliquait que, dans un contexte où la France avait « exprimé sa très ferme condamnation ainsi que sa pleine solidarité envers Israël et les Israéliens » après les attaques terroristes du 7 octobre, son ministère avait constaté « de la part d’associations, de collectifs, parfois d’acteurs de nos établissements, des actions et des propos d’une particulière indécence ».

    La ministre leur demandait de « prendre toutes les mesures nécessaires afin de veiller au respect de la loi et des principes républicains » et appelait également à signaler aux procureurs « l’#apologie_du_terrorisme, l’#incitation_à_la_haine, à la violence et à la discrimination ».

    Un message relayé en cascade aux différents niveaux hiérarchiques du CNRS, jusqu’aux unités de recherche, qui ont reçu un courrier le 12 octobre leur indiquant que l’« expression politique, la proclamation d’opinion » ne devaient pas « troubler les conditions normales de travail au sein d’un laboratoire ».

    Censure et #autocensure

    Le ton a été jugé menaçant par nombre de chercheurs et chercheuses puisque étaient évoquées, une fois de plus, la possibilité de « #poursuites_disciplinaires » et la demande faite aux agents de « signaler » tout écart.

    Autant de missives que des universitaires ont interprétées comme un appel à la délation et qu’ils jugent aujourd’hui responsables du « #climat_maccarthyste » qui règne depuis plusieurs semaines sur les campus et dans les laboratoires, où censure et autocensure sont de mise.

    Au point que bon nombre se retiennent de partager leurs analyses et d’exprimer publiquement leur point de vue sur la situation au Proche-Orient. Symbole de la chape de plomb qui pèse sur le monde académique, la plupart de celles et ceux qui ont accepté de répondre à nos questions ont requis l’anonymat.

    « Cela fait plus de vingt ans que j’interviens dans le #débat_public sur le sujet et c’est la première fois que je me suis autocensurée par peur d’accusations éventuelles », nous confie notamment une chercheuse familière des colonnes des grands journaux nationaux. Une autre décrit « des échanges hyper violents » dans les boucles de mails entre collègues universitaires, empêchant tout débat apaisé et serein. « Même dans les laboratoires et collectifs de travail, tout le monde évite d’évoquer le sujet », ajoute-t-elle.

    « Toute prise de parole qui ne commencerait pas par une dénonciation du caractère terroriste du Hamas et la condamnation de leurs actes est suspecte », ajoute une chercheuse signataire de la tribune des 1 400.

    Au yeux de certains, la qualité des débats universitaires se serait tellement dégradée que la production de connaissance et la capacité de la recherche à éclairer la situation au Proche-Orient s’en trouvent aujourd’hui menacées.

    « La plupart des médias et des responsables politiques sont pris dans un #hyperprésentisme qui fait commencer l’histoire le 7 octobre 2023 et dans une #émotion qui ne considère légitime que la dénonciation, regrette Didier Fassin, anthropologue, professeur au Collège de France, qui n’accepte de s’exprimer sur le sujet que par écrit. Dans ces conditions, toute perspective réellement historique, d’une part, et tout effort pour faire comprendre, d’autre part, se heurtent à la #suspicion. »

    En s’autocensurant, et en refusant de s’exprimer dans les médias, les spécialistes reconnus du Proche-Orient savent pourtant qu’ils laissent le champ libre à ceux qui ne craignent pas les approximations ou les jugements à l’emporte-pièce.

    « C’est très compliqué, les chercheurs établis sont paralysés et s’interdisent de répondre à la presse par crainte d’être renvoyés à des prises de position politiques. Du coup, on laisse les autres parler, ceux qui ne sont pas spécialistes, rapporte un chercheur lui aussi spécialiste du Proche-Orient, qui compte parmi les initiateurs de la pétition. Quant aux jeunes doctorants, au statut précaire, ils s’empêchent complètement d’évoquer le sujet, même en cours. »

    Stéphanie Latte Abdallah, historienne spécialiste de la Palestine, directrice de recherche au CNRS, a été sollicitée par de nombreux médias ces dernières semaines. Au lendemain des attaques du Hamas, elle fait face sur certains plateaux télé à une ambiance électrique, peu propice à la nuance, comme sur Public Sénat, où elle se trouve sous un feu de questions indignées des journalistes, ne comprenant pas qu’elle fasse une distinction entre l’organisation de Daech et celle du Hamas…

    Mises en cause sur les #réseaux_sociaux

    À l’occasion d’un des passages télé de Stéphanie Latte Abdallah, la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, membre du CNRS comme elle, l’a désignée sur le réseau X, où elle est très active, comme membre d’une école de pensée « antisioniste sous couvert de recherche scientifique », allant jusqu’à dénoncer sa « fausse neutralité, vraie détestation d’Israël et des juifs ».

    S’est ensuivi un déluge de propos haineux à connotation souvent raciste, « des commentaires parfois centrés sur mon nom et les projections biographiques qu’ils pouvaient faire à partir de celui-ci », détaille Stéphanie Latte Abdallah, qui considère avoir été « insultée et mise en danger ».

    « Je travaille au Proche-Orient. Cette accusation qui ne se base sur aucun propos particulier, et pour cause (!), est choquante venant d’une collègue qui n’a de plus aucune expertise sur la question israélo-palestinienne et aucune idée de la situation sur le terrain, comme beaucoup de commentateurs, d’ailleurs », précise-t-elle.

    Selon nos informations, un courrier de rappel à l’ordre a été envoyé par la direction du CNRS à Florence Bergeaud-Blackler, coutumière de ce type d’accusations à l’égard de ses collègues via les réseaux sociaux. La direction du CNRS n’a pas souhaité confirmer.

    Commission disciplinaire

    À l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), après la diffusion le 8 octobre d’un communiqué de la section syndicale Solidaires étudiant·e·s qui se prononçait pour un « soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien dans toutes ses modalités et formes de lutte, y compris la lutte armée », la direction a effectué un signalement à la plateforme Pharos, qui traite les contenus illicites en ligne.

    Selon nos informations, une chercheuse du CNRS qui a relayé ce communiqué sur une liste de discussion interne, en y apportant dans un premier temps son soutien, est aujourd’hui sous le coup d’une procédure disciplinaire. Le fait qu’elle ait condamné les massacres de civils dans deux messages suivants et pris ses distances avec le communiqué de Solidaires étudiant·e·s n’y a rien fait. Une « commission paritaire » – disciplinaire en réalité – sur son cas est d’ores et déjà programmée.

    « Il s’agit d’une liste intitulée “opinions” où l’on débat habituellement de beaucoup de sujets politiques de façon très libre », nous précise un chercheur qui déplore le climat de suspicion généralisée qui s’est installé depuis quelques semaines.

    D’autres rappellent l’importance de la chronologie puisque, le 8 octobre, l’ampleur des crimes contre les civils perpétrés par le Hamas n’était pas connue. Elle le sera dès le lendemain, à mesure que l’armée israélienne reprend le contrôle des localités attaquées.

    Autre cas emblématique du climat inhabituellement agité qui secoue le monde universitaire ces derniers jours, celui d’un enseignant-chercheur spécialiste du Moyen-Orient dénoncé par une collègue pour une publication postée sur sa page Facebook privée. Au matin du 7 octobre, Nourdine* (prénom d’emprunt) poste sur son compte une photo de parapentes de loisir multicolores, assortie de trois drapeaux palestiniens et trois émoticônes de poing levé. Il modifie aussi sa photo de couverture avec une illustration de Handala, personnage fictif et icône de la résistance palestinienne, pilotant un parapente.

    À mesure que la presse internationale se fait l’écho des massacres de civils israéliens auxquels ont servi des ULM, que les combattants du Hamas ont utilisés pour franchir la barrière qui encercle la bande de Gaza et la sépare d’Israël, le chercheur prend conscience que son post Facebook risque de passer pour une célébration sordide des crimes du Hamas. Il le supprime moins de vingt-quatre heures après sa publication. « Au moment où je fais ce post, on n’avait pas encore la connaissance de l’étendue des horreurs commises par le Hamas, se défend-il. Si c’était à refaire, évidemment que je n’aurais pas publié ça, j’ai été pétri de culpabilité. »

    Trop tard pour les regrets. Quatre jours après la suppression de la publication, la direction du CNRS, dont il est membre, est destinataire d’un mail de dénonciation. Rédigé par l’une de ses consœurs, le courrier relate le contenu du post Facebook, joint deux captures d’écran du compte privé de Nourdine et dénonce un « soutien enthousiaste à un massacre de masse de civils ».

    Elle conclut son mail en réclamant « une réaction qui soit à la mesure de ces actes et des conséquences qu’ils emportent », évoquant des faits pouvant relever de « l’apologie du terrorisme » et susceptibles d’entacher la réputation du CNRS.

    On est habitués à passer sur le gril de l’islamo-gauchisme et aux attaques extérieures, mais pas aux dénonciations des collègues.

    Nourdine, chercheur

    Lucide sur la gravité des accusations portées à son égard, Nourdine se dit « démoli ». Son état de santé préoccupe la médecine du travail, qui le met en arrêt et lui prescrit des anxiolytiques. Finalement, la direction de l’université où il enseigne décide de ne prendre aucune sanction contre lui.

    Également directeur adjoint d’un groupe de recherche rattaché au CNRS, il est néanmoins pressé par sa hiérarchie de se mettre en retrait de ses fonctions, ce qu’il accepte. Certaines sources universitaires affirment que le CNRS avait lui-même été mis sous pression par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour sanctionner Nourdine.

    Le chercheur regrette des « pratiques vichyssoises » et inédites dans le monde universitaire, habitué aux discussions ouvertes même lorsque les débats sont vifs et les désaccords profonds. « Des collègues interloqués par mon post m’ont écrit pour me demander des explications. On en a discuté et je me suis expliqué. Mais la collègue qui a rédigé la lettre de délation n’a prévenu personne, n’a pas cherché d’explications auprès de moi. Ce qui lui importait, c’était que je sois sanctionné », tranche Nourdine. « On est habitués à passer sur le gril de l’#islamo-gauchisme et aux #attaques extérieures, mais pas aux dénonciations des collègues », finit-il par lâcher, amer.

    –-

    Sciences Po en butte aux tensions

    Ce mardi 21 novembre, une manifestation des étudiants de Sciences Po en soutien à la cause palestinienne a été organisée rue Saint-Guillaume. Il s’agissait aussi de dénoncer la « censure » que subiraient les étudiants ayant trop bruyamment soutenu la cause palestinienne.

    Comme l’a raconté L’Obs, Sciences Po est confronté à de fortes tensions entre étudiants depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Le campus de Menton, spécialisé sur le Proche-Orient, est particulièrement en ébullition.

    Une boucle WhatsApp des « Students for Justice in Palestine », créée par un petit groupe d’étudiants, est notamment en cause. L’offensive du Hamas y a notamment été qualifiée de « résistance justifiée » et certains messages ont été dénoncés comme ayant des relents antisémites. Selon l’hebdomadaire, plusieurs étudiants juifs ont ainsi dit leur malaise à venir sur le campus ces derniers jours, tant le climat y était tendu. La direction a donc convoqué un certain nombre d’étudiants pour les rappeler à l’ordre.

    Lors d’un blocus sur le site de Menton, 66 étudiants ont été verbalisés pour participation à une manifestation interdite.

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    En dehors des cas particuliers précités, nombre d’universitaires interrogés estiment que le climat actuel démontre que le #monde_académique n’a pas su résister aux coups de boutoir politiques.

    « Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit », retrace Didier Fassin. « On l’avait vu, sous la présidence actuelle, avec les accusations d’islamo-gauchisme contre les chercheuses et chercheurs travaillant sur les discriminations raciales ou religieuses. On l’avait vu, sous les deux présidences précédentes, avec l’idée qu’expliquer c’est déjà vouloir excuser », rappelle-t-il en référence aux propos de Manuel Valls, premier ministre durant le quinquennat Hollande, qui déclarait au sujet de l’analyse sociale et culturelle de la violence terroriste : « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. »

    « Il n’en reste pas moins que pour un certain nombre d’entre nous, nous continuons à essayer de nous exprimer, à la fois parce que nous croyons que la démocratie de la pensée doit être défendue et surtout parce que la situation est aujourd’hui trop grave dans les territoires palestiniens pour que le silence nous semble tolérable », affirme Didier Fassin.

    Contactée, la direction du #CNRS nous a répondu qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer sur les cas particuliers. « Il n’y a pas à notre connaissance de climat de délation ou des faits graves de censure. Le CNRS reste très attaché à la liberté académique des scientifiques qu’il défend depuis toujours », nous a-t-elle assuré.

    Une répression qui touche aussi les syndicats

    À la fac, les syndicats sont aussi l’objet du soupçon, au point parfois d’écoper de sanctions. Le 20 octobre, la section CGT de l’université Savoie-Mont-Blanc (USMB) apprend sa suspension à titre conservatoire de la liste de diffusion mail des personnels, par décision du président de l’établissement, Philippe Galez. En cause : l’envoi d’un message relayant un appel à manifester devant la préfecture de Savoie afin de réclamer un cessez-le-feu au Proche-Orient et dénonçant notamment « la dérive ultra-sécuritaire de droite et d’extrême droite en Israël et la politique de nettoyage ethnique menée contre les Palestiniens ».

    La présidence de l’université, justifiant sa décision, estime que le contenu de ce message « dépasse largement le cadre de l’exercice syndical » et brandit un « risque de trouble au bon fonctionnement de l’établissement ». La manifestation concernée avait par ailleurs été interdite par la préfecture, qui invoquait notamment dans son arrêté la présence dans un rassemblement précédent « de nombreux membres issus de la communauté musulmane et d’individus liés à l’extrême gauche et ultragauche ».

    La section CGT de l’USMB n’a pas tardé à répliquer par l’envoi à la ministre Sylvie Retailleau d’un courrier, depuis resté lettre morte, dénonçant « une atteinte aux libertés syndicales ». La lettre invite par ailleurs le président de l’établissement à se plier aux consignes du ministère et à effectuer un signalement au procureur, s’il estimait que « [le] syndicat aurait “troublé le bon fonctionnement de l’établissement” ». Si ce n’est pas le cas, « la répression syndicale qui s’abat sur la CGT doit cesser immédiatement », tranche le courrier.

    « Cette suspension vient frontalement heurter la #liberté_universitaire, s’indigne Guillaume Defrance, secrétaire de la section CGT de l’USMB. C’est la fin d’un fonctionnement, si on ne peut plus discuter de manière apaisée. »

    Le syndicat dénonce également l’attitude de Philippe Galez, qui « veut désormais réguler l’information syndicale à l’USMB à l’aune de son jugement ». Peu de temps après l’annonce de la suspension de la CGT, Philippe Galez a soumis à l’ensemble des organisations syndicales un nouveau règlement relatif à l’utilisation des listes de diffusion mail. Le texte limite l’expression syndicale à la diffusion « d’informations d’origine syndicale ou à des fins de communication électorale ». Contacté par nos soins, le président de l’USMB nous a indiqué réserver dans un premier temps ses « réponses et explications aux organisations syndicales et aux personnels de [son] établissement ».

    Interrogé par Mediapart, le cabinet de Sylvie Retailleau répond que le ministère reste « attaché à la #liberté_d’expression et notamment aux libertés académiques : on ne juge pas des opinions. Il y a simplement des propos qui sont contraires à la loi ».

    Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche fait état de « quelques dizaines de cas remontés au ministère ». Il reconnaît que des événements ont pu être annulés pour ne pas créer de #trouble_à_l’ordre_public dans le climat actuel. « Ils pourront avoir lieu plus tard, quand le climat sera plus serein », assure l’entourage de la ministre.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/211123/conflit-israelo-palestinien-une-chape-de-plomb-s-est-abattue-sur-l-univers
    #université #Israël #Palestine #France #7_octobre_2023 #délation #ESR

  • La fureur moralisatrice de la gauche israélienne
    Par Ilan Pappe | 16 novembre 2023 – The Palestine Chronicle – Traduction : Chronique de Palestine – Chris et Dine

    https://www.chroniquepalestine.com/la-fureur-moralisatrice-de-la-gauche-israelienne

    (...) La gauche sioniste en Israël est dans les limbes.

    D’une part, elle est ostracisée par la société juive qui, au mieux la considère naïve et, au pire, l’accuse de trahison. Ceci en réaction à leur soutien à la solution à deux États et à l’appel à mettre fin à l’occupation. Bien sûr, cette aliénation est encore plus aiguë depuis les événements du 7 octobre.

    D’autre part, elle n’est pas considérée, à juste titre, comme une véritable alliée de la lutte de libération palestinienne.

    Le plus grand espoir de la gauche israélienne était que la gauche mondiale, comme elle l’appelle, partage le même vocabulaire et la même attitude à l’égard de l’opération du 7 octobre menée par le Hamas ; à savoir qu’elle soutienne Israël inconditionnellement.

    La gauche israélienne a été scandalisée par le fait que, aux yeux de la gauche mondiale, l’opération du Hamas n’exonérait pas Israël de ses politiques criminelles passées ni ne donnait le feu vert à Israël pour sa politique génocidaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

    À sa grande surprise, la gauche mondiale dans son ensemble s’est ralliée aux appels à « arrêter la guerre » et à « libérer la Palestine », plutôt que de se faire l’écho de la réponse rabâchée par les gouvernements : « Nous soutenons le droit d’Israël à se défendre ».
    Israël et le colonialisme

    Ce qui est le plus éclairant – dans le dialogue entre sionistes libéraux dans les pages de Haaretz – est leur attaque féroce contre quiconque associe le colonialisme à Israël.

    Pour une raison qui leur appartient, ils ont choisi comme principale coupable Judith Butler (ndt : philosophe universitaire, qui appelle au cessez-le-feu et s’oppose, avec d’autres intellectuels juifs américains aux actes commis par Israël avec le soutien étasunien), frustrant ainsi beaucoup d’entre nous, qui avons consacré notre carrière, probablement depuis les années soixante, à présenter le sionisme comme un colonialisme de peuplement. (...)

    #7oct23

    • En fait, aujourd’hui, la présentation du sionisme et d’Israël comme un projet de colonisation de peuplement fait consensus parmi les principaux chercheurs sur le Moyen-Orient, et elle n’est contestée comme paradigme exact que par le courant universitaire israélien dominant.

      Aux yeux des sionistes libéraux, la gauche mondiale est coupable de deux « péchés » : d’une part, elle associe l’état israélien à une colonisation de peuplement et, d’autre part, elle fournit un contexte à l’attaque du Hamas du 7 octobre.
      Pas de juste milieu

      Cette autosatisfaction et cette fureur ne sont pas propres à la gauche sioniste. Vous l’entendrez de la part d’acteurs à Hollywood, de journalistes et d’universitaires traditionnels du Nord, qui doivent soudain prendre position : sont-ils avec le mouvement palestinien de libération ou contre lui ?

      Il n’y a plus de juste milieu. Il est impossible de soutenir l’occupant libéral, le nettoyage ethnique progressiste et le génocide de gauche.

  • Israel-Hamas war live: Gaza’s Indonesian Hospital surrounded by tanks By Virginia Pietromarchi, Usaid Siddiqui and Edna Mohamed
    | 20 Nov 202320 | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/11/20/israel-hamas-war-live-gaza-hospital-official-rejects-israel-tunnel-claim


    09:00 GMT

    Updates from Gaza

    Hisham Zaqout, our colleague at Al Jazeera Arabic, has shared these updates from Gaza:

    Israeli air strikes targeted a house in Rafah, where many were killed and injured.
    The Indonesian Hospital is under an Israeli army siege. Some of the medical staff who evacuated al-Shifa Hospital moved to the Indonesian Hospital.
    Israeli tanks and vehicles moved from Beit Hanoon to the Indonesian Hospital and are targeting it with artillery shells and shooting anybody that moves around the area.
    Heavy rain and winds are making it harder for the people to live in tents after Israeli air strikes destroyed their houses.

    #7oct23

  • Israel-Hamas war live: ‘At least 50’ dead in Israeli strike on Gaza school | Israel-Palestine conflict News | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/11/18/israel-hamas-war-live-conditions-worsen-as-another-baby-dies-at-al-shifa

    21:20 GMT

    Video shows Israeli strike hitting hospital in northern Gaza

    Video footage shows the aftermath of an attack on Kamal Adwan Hospital in the northern Gaza Strip that hit the intensive care room in the children’s department.

    Israeli forces fired “a missile or artillery shell into an intensive care room in the hospital’s children’s department, and this is the fragment of the missile”, Dr Ahmed al-Kahlot , director of Kamal Adwan Hospital, told Al Jazeera while holding up a piece of metal.

    “Israeli criminality has exceeded the limit,” said al-Kahlot.

    A clip also showed the shell penetrating the ceiling of the hospital room. It is unclear how many casualties were inflicted.

    #7oct23

  • Ali Abunimah sur X :

    Israel’s Haaretz reports that an Israeli official investigation has determined that an @IDF helicopter killed Israeli civilians at the Nova rave on 7 October. Text in screenshot translated via Google. Original Hebrew here: https://t.co/L0Kx2j9UPM https://t.co/TN6wu5qY4n

    https://twitter.com/AliAbunimah/status/1725958732113162579

  • Robert Mackey sur X : https://twitter.com/RobertMackey/status/1725623673401536750

    This Israeli spokesman’s statement —that some of the bodies of those killed on Oct 7 were Hamas fighters initially mistaken for Israelis because they were so badly burned— points to the need for transparent, reliable reporting on how the massacre unfolded, from start to finish

    In the absence of a fact-base, independent investigation, wild speculation and false claims spread widely. So a photo of charred remains released by Israel is treated by Israel’s supporters as proof that Israeli babies were burned in ovens by Hamas; while this acknowledgment that Hamas attackers were burned —and a report that 13 Israeli hostages were killed alongside their 40 Hamas captors by Israeli shelling— triggers claims by Israel’s critics that a far larger number of the Israeli dead might have been killed by Israel’s military on Oct 7.

    Similarly in the @mehdirhasan
    interview this is taken from, the spokesman, Mark Regev, criticizes the Gaza health ministry for including Hamas fighters in their overall death toll, then cites a figure of 1200 Israelis killed on Oct 7, which includes about 300 Israeli soldiers.

  • Un article assez extraordinaire

    Amid war and urgent need to ID bodies, evidence of Hamas’s October 7 rapes slips away | The Times of Israel
    https://www.timesofisrael.com/amid-war-and-urgent-need-to-id-bodies-evidence-of-hamass-october-7-ra

    in the wake of the unprecedentedly large mass-casualty event, physical evidence of sexual assault was not collected from corpses by Israel’s overtaxed morgue facilities amid their ongoing scramble to identify the people killed, many of whose bodies were mutilated and burned. More than a month after Hamas rampaged through border communities near the Gaza Strip and a massive outdoor music festival, Israel is still identifying the dead through disaster victim identification protocols.

    The decision — made under war footing and a pressing need to identify the dead — to not use time-consuming crime scene investigation protocols to document rape cases has, however, fueled international skepticism over Hamas’s sexual abuse of victims while it held control over parts of southern Israel on October 7.

    Le reste est à l’avenant

  • LA CPI PEUT-ELLE JUGER ISRAËL ? UNE ARMÉE D’AVOCATS PORTE PLAINTE POUR « GÉNOCIDE »
    Le Media | 17 nov. 2023
    https://www.youtube.com/watch?v=XRwwWkCrr3g

    Gilles Devers est avocat au barreau de Lyon. Il est à l’initiative d’une plainte collective contre Israël pour génocide et crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale. Cette institution judiciaire internationale, créée en 2002, juge les auteurs des crimes internationaux les plus graves. Cette plainte réunit plus 500 avocats français et internationaux. Elle a été déposée le jeudi 9 novembre dernier au siège de la CPI, à Haye aux Pays-Bas. Si Israël semble jouir d’une certaine impunité et échapper à la justice internationale, elle a bien ratifié la CPI et les auteurs des crimes de guerre pourraient être traduits devant les juges. Mais quant est-til du crime de génocide ? Les conditions sont-elles réunies ? Quelle est la différence avec le crime de nettoyage ethnique ? Quelles sont les prochaines étapes de cette procédure qui promet d’être longue ? La plainte a-t-elle des chances de prospérer ? Gilles Devers nous répond, sans ambage, dans cet entretien exclusif.

    #7oct23

  • Israel-Hamas war live: Raid on hospital in occupied West Bank ends | Israel-Palestine conflict News
    17 nov 23 | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/11/17/israel-hamas-war-live-thousands-in-danger-of-death-amid-hospital-siege

    14:11 GMT

    EU foreign policy chief: Israel must respect international law
    Josep Borrell has called for an immediate ceasefire in Gaza. Here are a few of his comments:

    The war against Hamas in Gaza is the result of a general political failure of the international community.
    The European Union calls for an immediate humanitarian truce and more opportunities for aid to reach civilians in Gaza.
    There are thousands of civilian casualties in Gaza, and Israel must respect international humanitarian law.
    There is increasing settler violence and we stressed the Israeli side to control the violence in the West Bank.
    This war showed the European Union that we cannot leave the Palestinian issue without a solution.

    #7oct23

  • Israel-Hamas war live: Raid on hospital in occupied West Bank ends | Israel
    17 nov 23 | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/11/17/israel-hamas-war-live-thousands-in-danger-of-death-amid-hospital-siege

    12:40 GMT vend 17 23

    Les affirmations d’Israël concernant la fourniture de couveuses sont « fausses », déclare le directeur d’al-Shifa

    Le directeur de l’hôpital al-Shifa explique à Al Jazeera que les nouveau-nés ont besoin d’une attention immédiate, mais qu’il n’y a plus de fournitures médicales.

    « Parfois, nous sommes obligés de laisser les patients mourir parce que nous sommes impuissants, nous ne pouvons pas pratiquer d’opérations chirurgicales sur eux, le moins que nous puissions faire est de leur donner des analgésiques pour qu’ils puissent mourir en paix », a déclaré Muhammed Abu Salmiya.

    Il a ajouté que de nombreux nouveau-nés prématurés étaient morts parce que les couveuses manquaient d’oxygène. L’armée israélienne a déclaré en début de semaine qu’elle fournirait des couveuses à l’hôpital al-Shifa, mais Abu Salmiya affirme qu’il s’agit d’un mensonge.

    « Les forces d’occupation israéliennes prétendent avoir fourni des couveuses à l’hôpital, mais ce n’est pas vrai, c’est faux. De plus, nous n’avons pas besoin de couveuses ; nous en avons déjà à l’hôpital, mais nous manquons de carburant pour produire de l’électricité [pour les couveuses] », s’est-il écrié.

    12:55 GMT

    Al-Shifa Hospital is a ‘big prison’, says director

    As Israel continues its raid of al-Shifa Hospital, the director of al-Shifa says the medical compound has become a “big prison” and a “mass grave” for all those inside.

    Muhammed Abu Salmiya tells Al Jazeera that there are 7,000 people in the hospital and staff are still working to help patients but they “lost all those who were in the intensive care unit”.

    “We are left with nothing, no power, no food, no water. with every passing minute, we are losing a life. Overnight we lost 22 persons, [and] for the past three days the hospital has been kept under siege,” Salmiya said.

    He added that they have appealed to leave the hospital but are being denied by Israeli forces.

    “It’s a war crime. A full-fledged war crime,” he said.

    #7oct23

  • Guerre à Gaza : en proie à la peur et au déni, la société israélienne glisse vers le fascisme
    Par Meron Rapoport à TEL AVIV, Israël |Mardi 14 novembre 2023 | Middle East Eye édition française

    Des étudiants, universitaires, médecins palestiniens ainsi que des Israéliens dissidents de confession juive figurent au nombre de ceux qui sont pris dans la vague de répression qui s’abat en Israël

    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/guerre-palestine-gaza-israel-societe-fascisme-peur-deni

    Il y a des fois où je me demande sérieusement dans quel pays je vis. Et, plus important encore, je me demande quel genre de pays il pourrait devenir au lendemain de cette terrible guerre.

    En début de semaine dernière, je me suis connecté à une réunion zoom du Haut Comité de suivi des citoyens palestiniens d’Israël, une organisation qui compte parmi ses membres des politiciens, des universitaires et des activistes.

    S’agissait-il d’un acte de trahison ? Cela se pourrait.

    Le jeudi suivant, Mohammed Baraka, président du comité et ancien dirigeant du parti de gauche Hadash, membre de la Knesset pendant seize ans, a été arrêté.

    Tout comme deux autres grandes personnalités politiques : Sami Abu Shehadeh, dirigeant du parti Balad et ancien député, et Haneen Zoabi, autre ex-députée de cette formation.

    Leur crime : appeler à une petite manifestation à Nazareth contre la guerre à Gaza.

    Désormais, regarder la chaîne du Hamas sur Telegram constitue certainement une infraction pénale, pour laquelle vous encourrez un an de prison.

    Une purge est en cours contre les étudiants et professeurs palestiniens dans les établissements d’enseignement supérieur en Israël. (...)

    #7oct23

    • Oui, « la société israélienne glisse vers le fascisme ».
      Alors je ne connais pas bien l’échelle du fascisme. Mais j’aurais dit qu’ils sont en plein dedans depuis déjà une paire d’années. C’est juste 50 nuances de fascisme, là.
      Une société colonialiste, ca donne pas trop à rêver. Ségrégationniste et ultra-religieuse, pas tellement plus.
      Alors je ne pense pas qu’il y a de doute sur le fascisme de la société israélienne aujourd’hui... et glissé dedans ? Je dirais plutôt qu’ils sont tombés dedans quand ils étaient petits.

  • Le Conseil de sécurité adopte une résolution appelant à des pauses humanitaires urgentes et prolongées à Gaza
    15 novembre 2023 | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2023/11/1140677

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi une résolution appelant à des pauses humanitaires urgentes et prolongées à Gaza et à la libération immédiate des otages, plus de cinq semaines après les attaques meurtrières de militants du Hamas en Israël, suivies de bombardements et d’opérations terrestres de l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne.

    Ce texte présenté par Malte a reçu 12 votes pour, zéro vote contre, et 3 abstentions (Etats-Unis, Royaume-Uni et Russie).

    Avant ce vote, les membres du Conseil ont voté sur un amendement proposé par la Russie. Le résultat a été de 5 voix pour, une contre et neuf abstentions. Les États-Unis ont voté contre. L’amendement n’a pas été adopté car il n’a pas recueilli les voix requises.
    Cinquième tentative

    Il s’agit de la cinquième tentative d’adopter une résolution sur la crise à Gaza. Le Conseil avait rejeté quatre projets de résolution précédents en raison de divergences sur des dispositions telles que les références à un cessez-le-feu alors que la campagne terrestre d’Israël s’est intensifiée avec la perte de plus de 11.000 vies palestiniennes jusqu’à présent, selon le ministère de la Santé de Gaza, et les condamnations spécifiques des attaques du Hamas.

    La résolution adoptée mercredi appelle notamment à la libération immédiate de tous les otages détenus par le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, ainsi qu’à des pauses humanitaires urgentes et prolongées et à des couloirs à travers l’enclave assiégée pour permettre l’accès des travailleurs humanitaires.

    Le texte exige également que toutes les parties respectent le droit international, notamment en matière de protection des civils.

    Pour être adoptée, une résolution nécessite neuf voix pour et aucun veto – un privilège réservé à ses membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

    Un veto américain fin octobre a incité l’Assemblée générale des Nations Unies à convoquer sa dixième session extraordinaire d’urgence sur la crise, qui a adopté le 27 octobre une résolution appelant à une trêve humanitaire et à la protection des civils.


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    Israel-Hamas war live : Israel raids Gaza’s al-Shifa Hospital | Israel-Palestine conflict News | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/11/15/israel-hamas-war-live-israel-says-it-plans-to-raid-al-shifa-ministry
    15 novembre é023
    22:15 GMT

    Palestinian UN envoy lays out Security Council resolution’s shortcomings

    Riyad Mansour says the resolution passed by the UNSC a short while ago – which Israel already rejected – failed to mention key issues.

    He told the council that the measure did not condemn:

    Israel’s killings of more than 11,000 Palestinians, including some 5,000 Palestinian children
    “indiscriminate attacks by Israel”.
    “the assault on hospitals and schools” in the Gaza Strip.
    the killing by Israel of UN staff, journalists, humanitarian personnel, doctors and rescue team members.
    the arbitrary imprisonment of thousands of Palestinians – men, women and children – “nor call for their immediate and unconditional release”.

    Mansour also accused the international community of displaying “selective outrage” – and directly asked Security Council members what they intended to do to get Israel to abide by the resolution they just passed.

    “What are you going to do?” he said. “You just adopted a resolution, they told you, ‘We are not going to implement it.’”

    #7oct

  • Charlies Ingalls Le Vrai 🤠🐑🐄🐔🐎🤓
    @CharliesIngalls | 12:47 AM · 14 nov. 2023

    🏥🇵🇸 Interview bouleversante du Docteur Hammam Alloh, avant qu’il ne soit tué par l’armée israélienne « Si je pars, qui traitera mes patients ? Nous ne sommes pas des animaux. Nous avons le droit de recevoir des soins de santé appropriés. Vous croyez que je suis allé à l’école de médecine pendant 14 ans pour ne penser qu’à ma vie et pas à mes patients. »

    Jusqu’au bout, il a voulu rester pour ses patients. Le Dr. Hammam Alloh était spécialisé en néphrologie à l’hôpital #AlShifaHospital de Gaza.

    Plus de 200 personnels médicaux sont morts depuis le 7 octobre à Gaza.
    #GazaGenocide

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1724212333847748608/pu/vid/avc1/1280x720/P6yVeALAEBvNZfH_.mp4?tag=12


    #7oct23

  • Gaza — Where Is the Law? – Aurdip
    https://aurdip.org/gaza-where-is-the-law

    For decades, justice has been absent from the conflict. Will that change now?

    Posted on novembre 13, 2023 | Reed Brody | The Nation

    As Israel mounted its air campaign in Gaza last month, bombs destroyed the home of my dear friend Raji Sourani, director of the Palestinian Center for Human Rights . Three days earlier, Sourani had told Democracy Now!, “I am here like an olive tree. We will never leave our homeland.” But when the bombs rained down, he wondered if he had made a mistake by refusing to leave. He hadn’t wanted “be part of new Nakba,” as he wrote to his friends after surviving.

    What makes the attack on Sourani’s home particularly disturbing among all the wanton killings of the past month is that Raji, winner of the Robert F. Kennedy Human Rights Award, has for 40 years symbolized the attempt to use the law to redress Israeli crimes against Palestinian civilians, including war crimes, collective punishments, illegal settlements, and apartheid.

    I remember sitting next to Sourani in The Hague in December 2020 when he looked the International Criminal Court prosecutor Fatou Bensouda in the eye and pleaded with her to tell Palestinians that they could trust in the ICC to heed their plight, that the court could assure them international law still had meaning for them and violence was not the only weapon they had at their disposal.

    The fact is, however, that every attempt to use the ICC and other institutions to hold Israeli officials legally accountable has been sidelined or delegitimized as “lawfare.” Complaints filed in Europe against Israeli leaders on the basis of “universal jurisdiction”—the so-called “Pinochet principle” of pursuing justice in courts abroad—were not only thrown out; in some instances, the laws in question were curtailed so that such cases could not be brought again in the future.(...)

    #7oct23

  • L’émission n’est plus disponible sur France5,
    https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/c-ce-soir-saison-3/4509424-israel-palestine-l-embrasement-inedit.html
    Elle date de fin janvier ou début février 2023, elle s’intitulait pourtant : « Israël-Palestine : l’embrasement inédit ? »
    Un extrait circule ce matin sur les réseaux, celui où s’exprime Alain DIECKHOFF sur la politisation du messianisme :
    https://video.twimg.com/amplify_video/1723098049327632384/vid/avc1/576x316/5lBhjZvQCqJquKoa.mp4?tag=14


    #7oct23

  • Les Palestiniens d’Israël sous la menace : « Nétanyahou nous a aussi déclaré la guerre »
    Célia Mebroukine | 13 novembre 2023 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131123/les-palestiniens-d-israel-sous-la-menace-netanyahou-nous-aussi-declare-la-

    (...) Pour les Palestinien·nes d’Israël, parler est devenu dangereux. Aux journalistes évidemment, mais aussi sur les réseaux sociaux. Dix jours après le début de la guerre, la police israélienne annonçait déjà une centaine d’arrestations sur la seule agglomération de Jérusalem pour « incitation et soutien au terrorisme » dans des posts sur les réseaux sociaux.

    À Haïfa, au début de la guerre, Bayan Khateeb, une étudiante palestinienne de l’université Technion, a été suspendue pour avoir publié une photo de shakshuka, un plat méditerranéen traditionnel, accompagnée d’un drapeau palestinien et d’une phrase : « Nous mangerons bientôt la shakshuka de la victoire ! » La jeune femme a passé une nuit en détention avant d’être libérée grâce à un recours de son avocat. Elle attend toujours la décision disciplinaire de son université.

    Quelques jours après la guerre, le Haut Conseil à l’éducation, présidé par le ministre de l’éducation Yoav Kisch, a annoncé sanctionner les universités qui ne prendraient pas les mesures nécessaires contre les étudiant·es publiant du contenu considéré comme suspect. Une décision contestée par le syndicat des présidents d’université, s’inquiétant de la création d’une atmosphère de délation et de tensions entre les étudiant·es, et finalement suspendue face à la contestation.
    (...)
    Depuis le 7 octobre, la Knesset, le Parlement israélien, a voté dans le cadre de sa loi contre le terrorisme un nombre important d’amendements restreignant drastiquement la possibilité, notamment pour les Palestinien·nes d’Israël, de faire entendre une voix dissonante vis-à-vis de la stratégie militaire de l’État hébreu à Gaza. Dernier amendement en date : un article criminalisant la simple « consommation de contenus » considérés comme « terroristes ». Un crime désormais passible d’un an de prison.

    Pour l’ONG de défense des droits des minorités arabes d’Israël Adalah, cet article est « une des mesures législatives les plus intrusives jamais votées par la Knesset, qui envahit le domaine des opinions et des croyances et qui renforce la surveillance par l’État des activités sur les réseaux sociaux ».

    Adalah s’inquiète plus largement d’une « répression grave » de la liberté d’expression des Palestinien·nes d’Israël depuis le début de la guerre. Le résultat, selon l’ONG, d’un « effort coordonné entre le gouvernement, les institutions et les groupes d’extrême droite israéliens » visant celles et ceux « qui expriment leur soutien ou leur solidarité au peuple de Gaza ». (...)

    #7oct23

  • Guerre Israël-Palestine : Gaza à travers le regard d’un photographe tué dans une frappe aérienne
    Par Aina J Khan | Dimanche 12 novembre 2023 - 09:15 | Last update : 11 hours 52 mins ago
    | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/guerre-israel-palestine-gaza-travers-regard-photographe-tue-majd-aran

    Les mains ridées d’une vieille Palestinienne qui passe au crible des olives vertes ; un jeune homme qui fait un saut périlleux sur une plage de Gaza ; la silhouette floue d’un paon qui court ; les éclatants couchers de soleil et les arcs-en-ciel qui descendent sur le camp de réfugiés de Nuseirat.

    Voilà les images du quotidien de Gaza que le photographe palestinien Majd Arandas désirait offrir aux yeux du monde.

    Mais le 1er novembre, des photographes de tout le Moyen-Orient ont pris le deuil en apprenant que le jeune homme de 29 ans avait été tué par une frappe aérienne israélienne. (...)


    #7oct23

  • Israel-Hamas war live: Israeli tanks surround Gaza’s al-Shifa Hospital | 12 nov 23 | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/11/12/israel-gaza-war-live-israeli-army-surrounding-al-quds-hospital


    16:30 GMT

    . Breaking
    At least 15 people killed in air strike on Jabalia refugee camp

    Al Jazeera’s Tareq Abu Azzoum, reporting from Khan Younis in southern Gaza, describes a new attack on the Jabalia refugee camp with at least 15 killed and many others wounded.

    The injured are being taken to Nasser Hospital.

    “This refugee camp has been bombarded in the past half hour in Israeli air strikes. One building housing a family was levelled completely to the ground. Fifteen Palestinians have been reported killed,” he said.

    The Jabalia camp, in a densely populated part of Gaza City, was hit by a missile earlier this month and then again a day later.

    The Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights wrote that the “disproportionate attacks could amount to war crimes”.

    #7oct23

  • #Lettre_ouverte des étudiant·es juif·ves de #Brown_University

    Depuis le 7 octobre 2023, les étudiant·es de Brown University, juif·ves et non-juif·ves, sont mobilisé·es contre la guerre. Brown University, une des universités d’élite (Ivy League), localisée à Providence (Rhode Island) est le théâtre d’importants débats. Mercredi 8 novembre, 20 étudiant·es ont été arrêté·es par la police après l’occupation de Brown University Hall ; iels exigeaient que l’université se sépare des investissements réalisés dans des firmes d’armement. La veille, les étudiant·es juif·ves de Brown University avaient publié une Lettre ouverte qu’iels ont autorisé Paul Werner à traduire pour Academia.

    –-

    Lettre ouverte des étudiant·es juif·ves de Brown University

    « La solidarité est la dimension politique de l’amour ». — Melanie Kaye/Kantrowitz, militante féministe juive

    Voilà un mois que les attentats du 7 octobre ont envahi la réflexion et le discours politique à l’échelle du monde, sans même parler de notre quotidien de jeunes Juif·ves. Les institutions sionistes prétendent représenter tous·tes les Juif·ves, et, invoquant nos personnes telles un bouclier rhétorique, entendent justifier les actions inadmissibles de l’État d’Israël. En notre qualité de Juif·ves, nous ressentons une douleur toute particulière à devoir justifier en permanence notre prise de position contre les génocides. Nous venons de faire entendre clairement notre voix : nous sommes solidaires des Étudiants de Brown pour la justice en Palestine [Brown Students for Justice in Palestine] ainsi que du Comité de solidarité avec la Palestine [Palestine Solidarity Caucus] et de leur engagement pour la libération des peuples palestiniens. Nous sommes profondément conscient·es que les revendications des Juif·ves sont inévitablement liées aux luttes mondiales pour la liberté. Nous sommes un groupe d’étudiant·ves juif·ves rassemblé·es par une vision partagée de la justice, de l’anti-occupation, de la libération et de la communauté. Nous vous demandons de nous écouter :

    1. Que signifie pour nous l’expression « du fleuve à la mer » ?

    Le slogan From the river to the sea Palestine will be free [« Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre »1 n’est pas un appel à l’expulsion forcée des Juif·ves de Palestine ni, comme on l’a souvent interprété à tort, un appel à « jeter les Juif·ves à la mer ». Il s’agit plutôt d’un appel à la levée de l’oppression de tous·tes les Palestinien·nes — à Gaza, en Cisjordanie et dans l’enceinte de la Ligne verte. La libération de l’ensemble de la Palestine exige un changement révolutionnaire : non pas d’éradiquer les Juif·ves de la région, mais de démanteler de fond en comble le régime d’apartheid qui s’y est implanté. L’hypothèse selon laquelle cette phrase est intrinsèquement génocidaire associe à tort la libération à l’anéantissement de tous·tes les citoyen·nes de l’État oppresseur tout en faisant fi de l’intention libératrice. Dans cette confusion manifeste, on discerne un préjugé raciste selon laquelle les Palestinien·nes sont des « animaux » sans pitié, ainsi qu’un silence volontaire sur les intentions violentes d’un gouvernement néo-fasciste — caractérisation partagée pourtant par les auteur·ices du journal de référence d’Israël2. Non seulement c’est un mensonge flagrant, mais c’est aussi une obscénité que de qualifier de génocide un appel à la libération et à la justice, alors qu’Israël se livre à un génocide à Gaza, financé par des milliards de dollars en provenance des contribuables nord-américain·es. Si le fait d’en appeler à un avenir dans lequel les Palestinien·nes peuvent vivre dans leur patrie sans entraves constitue une menace existentielle pour l’idéologie sioniste, c’est cette idéologie-là qu’il faut remettre en question, non l’appel à la libération.
    2. Est-ce que nous prétendons que l’antisémitisme n’existe pas ?

    Bien sûr que non. Chacun des signataires de ce texte a perdu des ancêtres à la suite de violences antijuives soutenues par des autorités étatiques. Tous et toutes, nous avons grandi en étant exposé·es aux répercussions intergénérationnelles de ces horreurs. La réalité de l’antisémitisme n’est pas discutable.

    Cependant nous refusons d’accepter qu’un État ethnique juif soit une issue à notre combat. En instrumentalisant la Shoah et nos souffrances collectives pour justifier l’épuration ethnique des Palestinien·nes, le dispositif militaire israélien fait injure à la mémoire de nos ancêtres. Nous ne permettrons pas que l’histoire se répète ; « plus jamais ça ! » exige la sauvegarde de tous·tes — Juif·ves et non-Juif·ves – contre le génocide3.

    Si nous ne sommes pas en mesure d’admettre et de dénoncer le massacre aveugle de milliers de Palestinien·nes et le déplacement forcé de plus d’un million et demi d’entre elleux par Israël, nous avons échoué à tirer les leçons de notre histoire.

    Nous souhaitons clarifier une distinction que de nombreux sionistes tentent d’occulter. D’abord, il y a l’entité spirituelle que représente le mot Israël — le nom acquis par le Patriarche Jacob, le nom du peuple juif, le terme qui figure dans nombre de nos prières. Puis, il y a l’État d’Israël, fondé en 1948. La désignation même de l’État comme Israël sert à confondre le sionisme politique avec le judaïsme et la judéité, amalgame dangereux qui occulte la longue histoire de l’opposition des Juif·ves à l’idéologie de l’État-nation sioniste. Notre opposition à l’État est indissociable de notre attachement à l’entité spirituelle abstraite.
    3. Nous sentons-nous vulnérables sur le campus au sein de l’activisme pro-palestinien ?

    Nous ne nous sentons pas menacé·es par celleux qui défendent la cause palestinienne dans le quartier universitaire de College Hill4. Au contraire, nous sommes tenu·es de nous engager aux côtés des Étudiant·es de Brown pour la justice en Palestine et du Comité de solidarité avec la Palestine. Leurs intentions sont claires : exiger le cessez-le-feu, le désinvestissement et la protection des étudiant·es.

    Exiger que l’Université prenne position pour un cessez-le-feu ne met pas en péril les étudiant·es juif·ves. De même pour la demande de cesser d’investir dans des industries d’armement telles que Textron et Raytheon, ou de protéger les étudiant·es palestinien·nes et leurs soutiens. De fait, et d’après notre propre expérience, ce sont les association Brown-SJP et PSC qui plaident le plus résolument en faveur de la sécurité et de la protection des étudiant·es, du personnel et du corps enseignant juif qui s’expriment contre les actions perpétrées par l’État israélien. Notre sécurité relative sur ce campus nous permet de rédiger cette déclaration en accord avec Brown-SJP et PSC et de rendre nos noms publics. Et si nous en venions jamais à ressentir un relâchement de cette protection, c’est auprès de cette communauté et de cette diaspora que nous trouverions notre réconfort et notre soutien, non pas auprès d’une quelconque organisation sioniste.

    4. Comment répondre à la lettre de l’Anti-Defamation League (ADL) et du Brandeis Center aux présidents des collèges et universités ?

    Le 25 octobre, l’Anti-Defamation League5 a adressé à des centaines d’établissements pédagogiques une lettre dans laquelle on affirme, sans raison ni preuve, que les sections de Students for Justice in Palestine [SJP] seraient en train d’ « apporter un soutien matériel au Hamas ». En tant que soutiens et membres du SJP-Brown University, dont les fonctions sont indépendantes du cadre national, nous sommes à même d’affirmer en toute confiance que cette association n’apporte aucun soutien au Hamas. En demandant aux universités de « mener une enquête immédiate au sein des sections du SJP de leur campus », l’ADL cherche à cibler, surveiller et supprimer de manière injuste les organisations de défense palestinienne au seul motif qu’elles s’opposent à l’oppression des Palestinien·nes. Cette lettre de l’ADL compte parmi les nombreuses mesures mccarthystes visant à faire taire les voix pro-palestiniennes au nom de la protection des Juif·ves. Brandeis6 a depuis lors interdit sa section de SJP, révoquant le financement et les autorisations de l’association. Nous demandons instamment à notre institution et à notre communauté de ne pas céder à ce discours et de soutenir nos efforts visant à la protection des personnes les plus vulnérables sur ce campus : les étudiant·nes palestinien·nes et leurs soutiens.
    5. Est-ce que nous condamnons le Hamas ?

    Lorsqu’ on nous pose cette question nous percevons toute une série de questions implicites supplémentaires, dont :

    « Vous admettez que l’attaque du Hamas du 7 octobre était un acte d’une violence épouvantable ? »

    Nous répondons « oui », sans équivoque.

    « Voyez-vous et ressentez-vous la souffrance que les familles israéliennes peuvent éprouver à la suite de cette violence ? »

    Oui à cela encore, également sans équivoque. Nous souffrons aussi ; certaines de nos familles ont été directement touchées.

    « Condamnez-vous l’antisémitisme expressément inscrit dans la charte du Hamas de 1988 ? »

    Oui.

    Et nous ne pouvons dissocier cette violence du contexte politique dans lequel elle est survenue : une histoire de plusieurs décennies de violence expansionniste soutenue par l’État. Les horreurs commises après le 7 octobre sont la prolongation de 75 ans d’apartheid et d’occupation. Au cours du mois dernier, le gouvernement israélien a infligé une dévastation systématique aux Palestinien·nes sur l’ensemble du territoire de Gaza, coupant l’électricité, rendant impossible l’aide aux hôpitaux et coupant toute ligne de communication avec le monde extérieur ; détruisant des maisons, des quartiers, des générations entières et des camps de réfugié·es. Il ne s’agit pas simplement d’une réponse aux attaques du Hamas, mais d’une escalade volontaire des 16 dernières années, au cours desquelles Gaza est devenue une prison à ciel ouvert où l’État israélien a réglementé l’importation, l’exportation et la gestion des ressources vitales à destination et en provenance de la zone de manière abusive.

    N’oublions pas non plus : le Hamas n’est pas Gaza ; le Hamas n’est pas la Palestine. La violence du Hamas ne peut pas servir à légitimer le génocide du peuple palestinien. Rien ne le peut.

    6. Sommes-nous en deuil ?

    Nous sommes en deuil pour nos ami·es et nos familles juives et israéliennes, et pour nos ami·es et notre communauté palestinienne. Tandis que notre communauté juive pleure ses proches disparu·es, nous reconnaissons que les membres de notre communauté palestinienne ont également le droit de se recueillir pour leurs propres souffrances. Nous sommes fermement convaincu·es que la reconnaissance de la douleur coexistante de plusieurs communautés ne devrait jamais être taboue. C’est pourquoi nous en appelons à nos communautés juives pour qu’elles ne se contentent pas de prendre le deuil, mais qu’elles agissent pour protéger les civils de Gaza bombardé·es jour après jour dans leurs foyers.

    Notre deuil est infini et nous invite à empêcher d’autres pertes. Notre deuil est notre maître — il nous enseigne que nous sommes tous·tes relié·es comme êtres humains. La manière dont nous donnons un sens au deuil se manifeste dans l’action, en répondant aux appels juifs de tikkun olam [restauration d’un monde en ruines], et de tzedek [justice]. Nous ne pourrons jamais permettre que notre deuil nous laisse passif·ves tandis que l’armée israélienne déshumanise les Palestinien·nes en utilisant des termes comme « animaux humains », en massacrant plus de 10 000 habitant·es de la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Nous sommes en deuil pour toutes les vies sacrifiées tout en nous engageant sans équivoque pour les droits et la liberté des Palestinien·nes. Les deux peuvent être vraies7

    7. Pourquoi soutenons-nous Brown-SJP ?

    Nous soutenons Brown-SJP parce que Brown-SJP défend la libération et la survie de tous·tes, comme l’entend la tradition juive. Avec Brown-SJP, nous plaidons pour un cessez-le-feu immédiat, le désinvestissement et la sécurité des étudiant·es. Nous nous insurgeons contre la complicité de notre université dans la fabrication et la vente d’armes de guerre. La sécurité des Juif·ves et des Israélien·nes n’est pas incompatible avec la libération des Palestinien·nes ; les deux, en fait, sont inextricablement liées. Pour notre propre sécurité, pour celle de nos familles, et pour celle de nos cousin·nes palestinien·nes, nous défendons les deux. Nous nous prononçons sans ambiguïté pour la libération.

    Conclusion

    Nous n’hésiterons pas à dénoncer l’injustice dans le monde ; nous ne permettrons pas que notre identité juive soit récupérée. Notre appartenance au judaïsme nous contraint à nous opposer à l’État d’Israël. Notre Torah nous l’ordonne :

    « Tu n’opprimeras pas l’étranger. Vous-mêmes, vous savez ce qu’éprouve l’étranger car vous avez été étrangers en Égypte. » [Exode 23:9]

    Et nous devons en prendre compte. Les Palestinien·nes sont nos cousin·es, nos pair·es à Brown, des habitant·es, des humains dont la vie importe. Tu n’opprimeras pas l’étranger.

    Nous écrivons ces mots depuis la diaspora, et c’est à partir de cette position que nous espérons améliorer le monde. Nous qui sommes aux prises avec des millénaires de lutte et de survie du peuple juif, nous n’abandonnerons pas nos cousin·es et nos pairs palestinien·nes, nous ne les laisserons pas seul·es. Ce génocide ne peut plus durer.

    Pas en notre nom. En notre nom ou sans lui : jamais !

    Ingrid Ansel-Mullen, Promotion ’24, Rafi Ash ’26, Maggie Bauer ’24, Samantha Bloom ’25, Noa Brown ’26, Maize Cline ’26, Lily Cork ’25, Julia Dubnoff ’27, Jesse Edelstein ’24, Ifadayo Engel-Halfkenny ’27, Ruth Engelman ’25, Aaron Epstein ’25, Zoe Federman ’23.5, Edie Fine ’25, Lily Gardner ’26, Eli Gordon ’25, Eli Grossman ’24, monique jonath ’24, Simone Klein ’25, Lucy Lebowitz ’24, Mica Maltzman ’25, Anila Marks ’26, Oscar McNally ’25, Callie Rabinovitz ’24, Maya Renaud-Levine ’26, Ariela Rosenzweig ’24, Hannah Saiger ’25, Joe Saperstein ’24, Lola Simon ’24, Karma Selsey ’24, Isaac Slevin ’25, Sam Stewart ’24, Emilia Peters ’24, Neshima Vitale-Penniman ’25, Yoni Weil ’24 et Tema Zeldes-Roth ’24.5

    –-

    Chers ami·es,

    Je viens de finir la traduction de votre communiqué. J’en ai les larmes aux yeux. Il y a peut-être 60 ans, j’étais plus jeune que certains d’entre vous, avec un ami je suis allé faire la distribution des tracts contre la guerre au Viêt-Nam. C’était tout au début, personne n’avait l’air intéressé. Et puis un homme âgé portant une kippah est sorti d’une synagogue pour me demander ce que je faisais. Je lui expliqué que c’était pour la paix. Alors il a étendu la main pour me bénir, c’était la première fois que j’entendais de l’hébreu.

    Je suis descendant d’une longue lignée d’apikorsim ((Incroyants dans la communauté juive. Au sens littéral, partisan d’Épicure. Le mot remonte peut-être à la période alexandrine, il a été remis en vogue à la Renaissance.)). Pourtant, s’il m’arrivait jamais de vous transmettre quoi que ces soit, cela viendrait de ce vieil homme.

    Avec amour,

    Paul Werner

    https://academia.hypotheses.org/53546
    #7_octobre_2023 #à_lire #Gaza #résistance #Brown_University

  • From Paris to Karachi, protesters rally in support of Palestine | Israel-Palestine conflict News
    11 Nov 2023 | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/gallery/2023/11/11/photos-from-paris-to-karachi-protesters-rally-in-support-of-palestine

    Demonstrators wave Palestinian flags as they protest against Israel’s bombardment of Gaza, in Pamplona, northern Spain [Alvaro Barrientos/AP Photo]

    Across the world, demonstrators call for an immediate ceasefire and urgent humanitarian action in Gaza.

    Demonstrators the world over have rallied in solidarity with Palestinians in Gaza, condemning the high rate of civilian casualties in Israeli attacks and calling for an immediate ceasefire.

    Major cities, including New York, London, Paris, Baghdad, Karachi, Berlin and Edinburgh, witnessed large marches on Saturday. (...)

    #7oct23

  • Israël révise le nombre de morts de l’assaut du 7 octobre, le ramenant de 1 400 à 1 200
    Par Jacob Magid - 10 novembre 2023 - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/liveblog_entry/israel-revise-le-nombre-de-morts-de-lassaut-du-7-octobre-le-ramena

    Israël a revu à la baisse le bilan des attaques du groupe terroriste palestinien du Hamas du mois dernier, le ramenant à environ 1 200 morts, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lior Haiat.

    Ce chiffre révisé, en baisse par rapport à un précédent bilan de 1 400, est « dû au fait qu’il y avait beaucoup de cadavres qui n’ont pas été identifiés et nous pensons maintenant qu’ils appartiennent à des terroristes (…) et non à des victimes israéliennes », a déclaré Haiat.

    « Le nombre officiel de victimes du massacre du 7 octobre est d’environ 1 200 », souligne-t-il.

    #7oct23

  • Mariam Abu Daqqa
    Elsa Marcel. @Elsa_Marcel
    6:47 PM · 10 nov. 2023
    https://twitter.com/Elsa_Marcel/status/1723034635913797743

    Profondément choquée de cette journée passée au CRA pour tenter de soutenir, avec mes consœurs Marie David et @gonidec_julie
    , la militante palestinienne et féministe Mariam Abu Daqqa . Elle est en zone dattente, ils l’expulsent à l’instant en direction du Caire, sous escorte ...

    C’est la fin de semaines d’un acharnement inouïe contre une militante dont le moral et l’engagement pour son peuple terriffient l’Etat français qui redoute par dessus tout l’émergence d’un grand mouvement anti colonial et anti impérialiste ...

    Entre une interpellation digne d’un enlèvement, une audition en pleine nuit, des conditions de détention abominables, sans médicaments et dans les locaux insalubres d’un CRA, le traitement réservé à Mariam Abu Daqqa est d’une indignité indescriptible ...

    Mais il confirme aussi, une fois de plus, la nécessité de bâtir une immense solidarité avec le peuple palestinien 🇯🇴

    #7oct23 #Mariam_Abu_Daqqa