#96_euros_par_mois

  • 69% des bénéficiaires de l’aide alimentaire en France sont des femmes
    http://www.lefigaro.fr/social/2019/03/13/20011-20190313ARTFIG00239-69-des-beneficiaires-de-l-aide-alimentaire-en-fra

    Selon les Banques alimentaires, 2 millions de personnes bénéficient de l’aide alimentaire en France. 71% des foyers bénéficiaires de l’aide alimentaire vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent de ressources mensuelles estimées à 821 euros.

    Dans l’Hexagone, 8,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et ce sont près de 4,7 millions de citoyens qui ont eu recours en 2018 aux aides alimentaires distribuées par Les Restos du cœur, la Croix-Rouge ou bien l’une des 5400 associations et CCAS qui s’approvisionnent auprès des Banques Alimentaires. A l’occasion de leur 35 ans, les banques alimentaires, premier réseau au niveau national, ont dévoilé mercredi une étude sur les profils de leurs bénéficiaires.

    En 2018, plus de 226 millions de repas ont été servis à 2 millions de personnes, par les associations partenaires des banques alimentaires. Les grandes surfaces représentent près de la moitié des sources d’approvisionnement. Selon l’étude des banques alimentaires réalisée par l’institut CSA, 71% des foyers bénéficiaires de l’aide alimentaire vivent sous le seuil de pauvreté, et disposent de ressources mensuelles estimées à 821 euros. Ces foyers fragiles estiment réaliser une économie de 96 euros par mois grâce à l’aide alimentaire. La majorité des bénéficiaires expliquent que leur situation financière s’est dégradée progressivement, souvent à la suite d’une perte d’emploi ou d’une séparation. Majoritairement, ils vivent grâce à un minima social, tel que le RSA, et aux allocations familiales. Mais cette population précarisée n’est néanmoins pas marginalisée en matière de logement, puisque 84% des bénéficiaires sont locataires d’un logement stable .
    Les femmes restent les principales bénéficiaires de l’aide alimentaire

    L’âge moyen des bénéficiaires est de 47 ans, et la majorité sont des personnes isolées. Dans le détail, 5 % ont moins de 25 ans, 55 % entre 26 et 50 ans et 40 % ont plus de 50 ans. Les femmes demeurent les plus touchées par la précarité alimentaire et représentent ainsi 69% des bénéficiaires. Autres figures de la pauvreté en France, les familles monoparentales, à 85% menées par des femmes, représentent un tiers des bénéficiaires. La précarité n’épargne également pas les personnes âgées, notamment chez les femmes en milieu rural qui perçoivent de petites retraites. En 2018, la catégorie des retraités gagne trois points par rapport à la précédente enquête.

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    Pour 53 % des bénéficiaires, l’aide alimentaire représente une aide dont ils ne pourraient se passer. « Même en France, où on ne meurt pas de faim, conclut Jacques Bailet, le président des Banques alimentaires, l’aide alimentaire est essentielle car elle permet aux foyers modestes d’équilibrer un peu leur budget. C’est autant d’argent qu’ils peuvent consacrer au logement ou à des dépenses pour les enfants. »
    83% des bénéficiaires sont sans emploi

    Pour la première fois depuis quatre ans, la part des bénéficiaires ayant un emploi a diminué et celle des inactifs a pour sa part progressé. Il y a deux ans, le phénomène des travailleurs pauvres sollicitant une aide alimentaire concernait 23% des bénéficiares, contre 14% en 2018 selon l’étude. L’étude souligne ainsi que 83 % des bénéficiaires sont sans emploi, un tiers sont au chômage, 15 % sont retraités, 13 % sont en situation de handicap ou malades, et 6 % sont sans papiers ou bien demandeurs d’asile.

    Par ailleurs, le recours à l’aide des banques alimentaires est de plus en plus fréquent, et la période s’étend sur la longueur avec 52% des bénéficiaires qui viennent depuis plus d’un an. Jacques Bailet, président de la Fédération française des banques alimentaires, « plus de la moitié des bénéficiaires interrogés (52 %) témoignent d’un recours durable à l’aide alimentaire, d’un an et plus, ce qui n’est pas bon signe ». Pour plus de la moitié d’entre eux, ce recours est également hebdomadaire.