city:beyrouth

  • Cinq réflexions en marge de la tragédie de Nice | Jacques Tarnero
    http://www.huffingtonpost.fr/jacques-tarnero/lutte-contre-le-terrorisme_b_11134068.html

    Il y a de l’obscénité dans les commentaires politiciens proférés dès l’attentat commis le 14 juillet. Cet examen douloureux met en cause des certitudes idéologiques, des bonnes consciences à peu de frais, des aveuglements. Distinguer les faux amis des vrais ennemis est une urgence absolue. Cet examen est d’ordre géopolitique, idéologique et langagier.

    1 - L’après guerre d’Algérie a figé le regard idéologique sur le monde arabe et l’espace musulman. Lu dans les catégories de la « juste cause » parce que colonisée, l’imaginaire arabe a entretenu ce statut pour expliquer son histoire actuelle comme une revanche contre « l’humiliation arabe » subie pendant les années de colonisation. L’argument d’un racisme structurel dont seraient victimes les descendants des populations issues des ex colonies présentes dans le pays ex colonisateur constitue la matrice idéologique de ceux qui se proclament Indigènes de la République. Nourris d’un ressentiment haineux contre la France ceux-ci développent leur schizophrénie identitaire autour de modèles inspirés par Lewis Farakhan. La récente « marche pour la dignité » n’a fait que confirmer leur racisme anti « blanc », désormais totalement assumé.

    2 - Symétriquement, la classe politique, à gauche en particulier, n’a pas voulu voir cette évolution, tant sa posture « anti-raciste » contre l’extrême droite lui servait de vertébration majeure. Friande de commémorations symboliques la voilà friande de repentirs sans exiger de l’autre part qu’elle reconnaisse aussi ses fautes et ses crimes commis au nom de sa libération. Il ne peut y avoir de bonne santé mémorielle que si les efforts de vérité sont partagés, réciproques et simultanés. Cinquante ans après les indépendances, la colonisation reste l’explication magique de tous les maux dont souffriraient les ex colonisés. La loi Taubira considérant l’esclavage comme une pratique exclusivement européenne, a conforté cette mise en accusation.

    Ces attitudes conditionnent cette culture du ressentiment entretenu contre la France. Elles sont à la source comportementale de ces « territoires perdus de la République » dont la schizophrénie est la règle première pour tous ces jeunes incapables de s’intégrer dans le pays où ils sont nés.
    . . .
    3 - Il n’y a pas que la gauche : toute la classe politique française porte cette responsabilité et on doit à Sarkozy l’adoubement par la République du parti des Frères musulmans, l’UOIF, qui vient régulièrement au Bourget, avec les frères Ramadan comme invités vedettes, proclamer sa haine des Juifs et d’Israël. En matière d’aveuglement à l’égard du terrorisme arabe ou de l’islamisme tueur quand celui-ci frappe Israël, la droite n’a vraiment pas de leçons à donner. La France n’est pas bien payée en retour pour sa « politique arabe » chère à tous les Quai d’Orsay. Faut-il rappeler les critiques acerbes du Président Chirac contre Lionel Jospin quand celui ci se fit caillasser à Ramallah pour avoir osé qualifier de « terroriste » le Hezbollah... Faut il rappeler l’hommage rendu en grandes pompes à un Arafat, ou bien la présence de Chirac aux funérailles de Hafez el Assad pourtant complice de l’assassinat en 1981, de l’ambassadeur de France, Louis Delamarre, au Liban et de cinquante huit soldats français à Beyrouth en 1983... Nos amis du Qatar, ceux d’Arabie saoudite ont paraît il, une responsabilité dans la fabrication idéologique des jihadistes. Les amis de nos ennemis peuvent-ils rester nos amis ?

    • Le point 1 dit à peu près n’importe quoi. En 1962, personne ne parlait d’humiliation arabe, en revanche tout le monde savait (ou faisait semblant de ne pas savoir) que la nationalité française des résidants des départements algériens étaient démembrée : certains étaient citoyens (les non-musulmans), d’autres non (les « Français musulmans »).

      Quand les uns et les autres ont été rapatriés en France métropolitaine l’intégration (au moins administrative) des uns s’est faite sans trop de problèmes, celle des autres (les musulmans) beaucoup plus difficilement. Ils étaient Français, mais pas citoyens de l’autre côte de la Méditerranée, les administrations françaises ont eu beaucoup de mal à les considérer comme des Français de plein droit de ce côté-ci. Et, malheureusement pour elles, la loi française ne permettait pas de continuer à les traiter en (non-)citoyens de seconde zone.

      Il est facile de reconstruire ex post une humiliation fantasmée, il est beaucoup plus difficile de restituer la somme des mauvais traitements administratifs qui a été administrée aux ex-"Français musulmans". Parmi les rares traces, je vous recommande de lire la partie décrivant les sources statistiques (pp. 7 et suivantes) dans ce document de travail de l’Insee de 2014
      Repenser l’intégration socioéconomique des pieds-noirs en France à l’aide des données de l’Échantillon Démographique Permanent de l’Insee par Marie-Paule Couto
      http://www.crest.fr/images/doctravail/DocTravail2014/2014-49.pdf

  • Damas condamne les frappes aériennes françaises dans la province d’Alep | Algérie 1
    http://www.algerie1.com/flash-dactu/damas-condamne-les-frappes-aeriennes-francaises-dans-la-province-dalep

    Le ministère syrien des Affaires étrangères a appelé mardi l’ONU à condamner les raids aériens français, qui ont pris pour cible un village du nord de la Syrie et tué 120 civils, a rapporté l’agence de presse officielle syrienne SANA.

    Le ministère a indiqué que les avions de combats français, qui font partie de la coalition anti-terroriste dirigée par les Etats-Unis, ont bombardé mardi matin le village de Tukhan al-Kubra, au nord de la ville de Manbej, dans la province d’Alep, commettant un « massacre sanglant » contre les civils.

    Des familles entières ont perdu la vie dans les bombardements « intenses » des forces aériennes françaises, a précisé le ministère dans un communiqué adressé à l’ONU et à des organisations affiliées.

    « L’agression française a tué 120 civils, dont la plupart étaient des enfants, des femmes et des personnes âgées », précise le communiqué, qui ajoute que le sort de dizaines d’autres civils restait inconnu. Mardi, des informations sur des frappes aériennes à Manbej avaient d’abord été publiées par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

    Une information sur la #syrie qui trouve très très peu d’échos dans la presse française. Le gouvernement syrien prétend saisir le Conseil de sécurité (http://www.raialyoum.com/?p=480925).

    • Pour ceux qui veulent lire :

      L’échec du putsch en Turquie ravit le Qatar... et désole le régime syrien

      LE MONDE | 19.07.2016 à 18h32 • Mis à jour le 19.07.2016 à 18h36 | Par Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant)
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      Des partisans de Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, le 18 juillet 2016.

      Il y a ceux qui ont manifesté leur soulagement très bruyamment, ceux qui se sont félicités avec quelque retard et plus de modération, et ceux qui se sont tus mais n’en pensaient pas moins. Les réactions des dirigeants du Moyen-Orient à l’échec du coup d’Etat en Turquie, dans la nuit du 15 au 16 juillet, sont révélatrices des lignes de fracture qui parcourent la région et de la polarisation suscitée par la politique et la personnalité du président Recep Tayyip Erdogan.

      L’Etat qui a le plus applaudi à l’écrasement des putschistes est le Qatar. Son émir, Tamim Ben Hamad Al-Thani, a appelé le chef d’Etat turc dès samedi matin, pour lui témoigner son soutien. La presse officielle qatarie a couvert l’événement de façon enthousiaste, en mettant l’accent sur la mobilisation des habitants d’Istanbul, qui ont contribué à barrer la route des militaires factieux.

      « La démocratie survit », clamait le Qatar Tribune, un quotidien anglophone, dans son édition de dimanche. Dans leur ensemble, les éditoriaux saluaient la maturité politique de la population turque, sans un mot ou presque pour la dérive autoritaire du « sultan » Erdogan.

      Lire aussi : Bruxelles joue les équilibristes face à la Turquie après le putsch

      Ce traitement témoigne des nombreuses affinités entre les deux pays, comme le soutien à l’islam politique et à la rébellion syrienne. Dans le régime islamo-conservateur d’Ankara, le Qatar a trouvé une sorte de grand frère diplomatique. Lorsqu’il a dû congédier, sous la pression de ses voisins du Golfe, les Frères musulmans égyptiens qu’il hébergeait sur son territoire, ceux-ci ont naturellement trouvé refuge en Turquie.

      Le renversement de M. Erdogan aurait été une catastrophe pour Doha, qui est relativement isolé sur la scène régionale depuis que le président égyptien Mohamed Morsi, issu de la confrérie, a été évincé du pouvoir par le général Abdel Fattah Al-Sissi, en 2013. Ankara a d’ailleurs prévu d’ouvrir une base militaire dans l’émirat, qui s’ajoutera à celle dont disposent déjà les Etats-Unis.

      Les autres monarchies de la péninsule arabique se sont également réjouies de la défaite des factieux turcs, mais avec moins d’effusion et d’empressement. L’Arabie saoudite a approuvé le « retour à la normale en Turquie sous la conduite du président et de son gouvernement élu », tandis que les Emirats arabes unis (EAU) ont exprimé leur attachement « à une Turquie stable et sûre ». A la demande d’Ankara, l’attaché militaire de l’ambassade de Turquie au Koweït, visiblement soupçonné d’avoir trempé dans le putsch, a été arrêté à Dammam, en Arabie Saoudite, alors qu’il s’apprêtait à s’envoler vers l’Allemagne.
      « Malheureux » échec

      La couverture des médias audiovisuels saoudiens et émiratis a cependant été un peu hésitante dans les premières heures du coup d’Etat. La chaîne Al-Arabiya, propriété de Riyad, et son homologue Sky News Arabia, financée par Abou Dhabi, ont participé à la propagation de la fausse rumeur alléguant que M. Erdogan aurait demandé l’asile en Allemagne. Selon le commentateur libanais As’ad Abou Khalil, auteur du blog Angry Arab, un présentateur d’Al-Arabiya a même déclaré à l’antenne que le coup d’Etat avait « malheureusement » échoué.

      Lire la tribune du journaliste Ali Bayramoglu : La confrérie Gülen est responsable des troubles qui secouent la Turquie

      S’ils apprécient l’engagement anti-Assad d’Ankara, ainsi que le rôle de contrepoids à l’Iran que la Turquie joue à l’échelle régionale, les Saoudiens voient d’un mauvais œil son tropisme islamiste. Cette méfiance est encore plus prononcée à Abou Dhabi qui considère les Frères musulmans comme un mouvement terroriste et n’a jamais vraiment pardonné au Qatar de s’en être fait le sponsor durant les printemps arabes.

      A l’opposé de ces témoignages de soutien, plus ou moins affirmés, à M. Erdogan, deux Etats se sont distingués par leur assourdissant silence : la Syrie bien sûr, mais aussi l’Egypte. Ni l’une ni l’autre n’ont réagi à la mutinerie, qu’elles auraient évidemment voulu voir réussir. La première reproche à M. Erdogan, son ennemi public numéro un sur la scène internationale, de soutenir les groupes armés rebelles, qu’elle qualifie de « terroristes » ; la seconde ne tolère pas le soutien du président turc aux Frères musulmans et son insistance à qualifier le renversement de M. Morsi de « coup d’Etat ».

      Au Conseil de sécurité des Nations unies, l’Egypte s’est d’ailleurs opposée samedi à une déclaration appelant toutes les parties à « respecter le gouvernement démocratiquement élu de Turquie ». Selon des diplomates s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, l’Egypte, qui occupe l’un des sièges tournants du Conseil, a estimé que cet organe n’était pas à même de déterminer si le gouvernement turc avait été élu démocratiquement.
      « Dans le pire des scénarios,
      si Erdogan restait au pouvoir... »

      A Damas, dans la nuit de vendredi à samedi, peu après que les putschistes eurent annoncé prématurément leur victoire, des centaines de partisans du président Assad sont descendus dans les rues, drapeaux syriens en main, pour célébrer ce qu’ils croyaient être la chute de leur bête noire. Au Caire, c’est la presse semi-gouvernementale qui a trahi l’état d’esprit du pouvoir. Trois quotidiens, dont le vénérable Al-Ahram, visiblement plus pressés d’en finir avec Erdogan que de respecter les fondamentaux du journalisme, ont proclamé dans leur édition de samedi le succès du coup d’Etat.

      Même précipitation éloquente à la télévision. « Ce qui se déroule en Turquie n’est pas un coup d’Etat, pas du tout, clamait Ahmed Moussa, présentateur de l’un des talk-shows les plus regardés d’Egypte. C’est une révolution de l’intérieur de l’armée. Et à chaque fois que l’armée turque lance une révolution, elle gagne. » Pendant ce temps, sur la chaîne syrienne Sama, une présentatrice demandait à un analyste politique : « Dans le pire des scénarios, si Erdogan restait au pouvoir, que se passerait-il ? » Le dimanche, confronté au fiasco des putschistes, le quotidien syrien Al-Thawra trouvait la parade, en affirmant que le coup d’Etat est une machination destinée à salir la réputation de l’armée…

      En Israël, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a offert un soutien mesuré au mot près à M. Erdogan. Dans un communiqué laconique, publié quinze heures après le début des événements, alors que l’échec du coup d’Etat était patent, le ministère des affaires étrangères a déclaré qu’Israël « respecte le processus démocratique en Turquie et est impatient de poursuivre le processus de réconciliation » avec Ankara. Longtemps à couteaux tirés, du fait du drame du Mavi Marmara – un navire turc, en route vers Gaza, dont l’arraisonnement par des commandos israéliens a fait neuf morts en 2010 –, les deux pays ont signé fin juin un accord visant à normaliser leurs relations. Selon M. Nétanyahou, le coup d’Etat manqué ne devrait pas affecter ce rapprochement.

    • On a tout et son contraire sur le sujet. Les réactions américaines montrent que les occidentaux auraient été ravis de se débarrasser de ce gvt, du fait en particulier que les turques se rapprochent de la sphère russe. Le blocage de la base aérienne de l’OTAN en est un des éléments matériels.

  • Le Hezbollah, une force contre-révolutionnaire
    http://www.contretemps.eu/interventions/hezbollah-force-contre-r%C3%A9volutionnaire
    http://www.contretemps.eu/sites/default/files/images/liban-manifs.large.jpeg

    Le Hezbollah a été et reste l’objet de débats vigoureux parmi les chercheurs et entre les différents courants de « gauche » au Moyen Orient et à travers le monde. Certains considèrent encore et toujours le mouvement fondamentaliste islamique libanais comme « anti-impérialiste », estimant qu’il représente une variante arabe de la « théologie de la libération » (qui s’est développée en Amérique latine), en visant une plus grande justice sociale et une réaffirmation de l’identité nationale libanaise face à « l’invasion des valeurs étrangères ».

    Cette vision, soutenue principalement au Moyen Orient par les mouvements de la gauche traditionnelle issues du stalinisme, et certains issus de courants maoistes ou du nationalisme arabe, a été de plus en plus remis en question au fil des années, et surtout après le début des soulèvements populaires dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN). Cet article de Joseph Daher vise à montrer que le Hezbollah est devenu une force contre-révolutionnaire en raison de son opposition à tout changement radical et progressiste au Liban mais aussi au-delà, en particulier en Syrie, en participant à la répression du mouvement populaire syrien aux côtés du régime d’Assad.

    #Hezbollah #moyen-orient #Liban #contre-révolution #Syrie #Assad

    • Je ne trouve pas ça très bon (mais je suppose que ce n’est pas très surprenant)…

      (1) L’auteur (Joseph Daher) tient un blog sur la Syrie :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com
      que je n’ai jamais trouvé bien intéressant. Notamment depuis un article de légitimation de l’« opposition armée » en Syrie que j’avais trouvé particulièrement naïf à l’époque (septembre 2012) :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2012/09/19/nature-role-et-place-de-la-resistance-armee-en-syrie
      Pour rappel, deux mois plus tôt, on avait déjà des choses très claires telles que ceci :
      https://seenthis.net/sites/141310

      Mais l’idée principale ici est que l’auteur se positionne comme un révolutionnaire syrien et part donc de la dénonciation du rôle du Hezbollah dans la répression en Syrie. Le fait qu’il extrapole cette position à une analyse politique du rôle du Hezbollah au Liban le fait, à mon avis, largement passer à côté du sujet. Le titre condense cette difficulté : considérant que le Hezbollah est une force « contre-révolutionnaire » en Syrie de par son rôle en faveur du régime dans la crise syrienne, l’auteur extrapole à « force contre-révolutionnaire » tout court, c’est-à-dire politiquement, socialement et économiquement au Liban. C’est une généralisation qui existe à gauche depuis l’implication du Hezbollah en Syrie (par exemple Fawwaz Traboulsi), et pourquoi pas, mais ça me semble important de le préciser ici, parce que ça amène une certaine forme de « démonstration ».

      (2) Je l’ai déjà écrit dans un article de 2006 :
      http://tokborni.blogspot.fr/2006/12/des-ides-trop-simples-pour-les.html
      Personnellement je n’ai jamais rencontré de gauchiste libanais (mais je ne connais pas tous les gauchistes libanais…) qui soutienne que le Hezbollah serait réellement un force progressiste. Même le PCL (qui, je suppose, rentre dans la catégorie de ce que l’introduction de l’article qualifie d’« issue du stalinisme »), cité en 2006, abordait explicitement la question et son rapport critique. Et je pense que depuis 2006, sa position est encore plus « distanciée » quand à ses espoirs que le Hezbollah soit une force de progrès social. (Mais il ne faut pas non plus nier certains aspects caractéristiques de développement social et de sérieux dans la reconstruction, ni les réduire à de pures considérations sectaires.)

      L’introduction de l’article prétend d’ailleurs qu’il y aurait des mouvements de gauche qui admireraient dans le Hezbollah « une réaffirmation de l’identité nationale libanaise face à “l’invasion des valeurs étrangères”. » Je serais vraiment curieux de savoir qui sont ces mouvements progressistes au Liban qui attendraient réellement que le Hezbollah (islamiste et réactionnaire) s’occupe de la question des « valeurs » dans la société…

      (3) Il y a une malhonnêteté logique dans l’article : il est reproché au Hezbollah de ne pas être ce qu’il n’est pas (un parti socialement progressiste), en occultant ce qu’il est avant tout (la principale composante de la Résistance libanaise à Israël). Si on prend les soutiens de gauche au Hezbollah, l’adhésion vient très clairement de son rôle de résistance ; pas de son côté force de progrès social (ce qui relèverait d’une naïveté sidérante).

      (4) Le premier développement (Le Hezbollah, une base sociale en mutation) n’est pas intéressant, mais surtout très tordu du point de vue logique. En gros, prétendre que le Hezbollah s’embourgeoise parce qu’il est remporte des élections professionnelles chez les pharmaciens. Mais si l’on accepte que le motif de soutien au Hezbollah est d’être la Résistance, et non son (très hypothétique) positionnement anti-capitaliste, ça n’a rien de surprenant. Ce n’est pas un parti de lutte des classes (c’est un parti islamiste, come on…), c’est un parti dont l’identité et la communication sont toutes entières basées sur la résistance, notion qui traverse toutes les classes sociales.

      Cette dénonciation de l’embourgeoisement serait plus pertinente s’il parvenait à expliquer que la popularité du Hezbollah est en baisse dans les classes populaires (ce qui constitue plutôt le fond de commerce d’un Lokman Slim), mais évidemment ce n’est pas le cas.

      Sauf à tordre carrément les citations pour faire leur faire dire n’importe quoi :

      Ces caractéristiques de l’évolution de la représentation politique et de la base sociale du Hezbollah indiquent que même si l’organisation continue d’attirer le soutien de personnes issues de toutes les couches de la société, ses priorités sont de plus en plus orientés vers les plus hautes strates de celle-ci. Le député Ali Fayyad a reconnu cette tendance en 2010, quand il a fait remarquer que « le Hezbollah n’est plus un petit parti, c’est une société entière. Il est le parti des pauvres, oui, mais en même temps il y a beaucoup d’hommes d’affaires en son sein, nous avons beaucoup de gens riches, certains issus de l’élite »

      Je ne vois pas en quoi la déclaration « reconnaît » le changement de « priorités vers les plus hautes strates ».

      (5) Autre difficultés de cette partie :

      1. occulter le fait que la lutte contre le Hezbollah se fait, de manière tout à fait ouverte, avec la volonté de punir économiquement les populations suspectées de le soutenir (et ceci de manière tout à fait confessionnelle : les chiites et les chrétiens) ; parler de l’embourgeoisement des soutiens au parti dans ces conditions relève à mon avis de la rigolade…

      2. ne pas évoquer les sanctions économiques contre les soutiens au Hezbollah, la traque internationale contre ses financements, et les règles draconiennes imposées aux banques libanaises ; ce qui pose deux difficultés logiques : (a) mettre au même niveau l’embourgeoisement du 14 Mars et du Hezbollah, dans ces conditions, relève à nouveau de la rigolade ; prétendre que la « fraction chiite de la bourgeoise » soutiendrait désormais le parti parce qu’elle y trouverait un intérêt financier direct est du plus haut comique ; (b) évoquer les « affaire des corruption » quand, de fait, toute forme de financement de la Résistance libanaise est considérée comme criminelle, bon…

      (6) La partie « L’État confessionel et bourgeois » est un peu plus pertinent, mais pas transcendant non plus. Le Hezbollah est fondamentalement un parti islamiste chiite, je ne vois pas qui – surtout à gauche – irait croire qu’il ne serait pas confessionnel.

      Une fois qu’on a écrit ceci :

      À la lumière de ces développements, il est évident que le Hezbollah ne constitue pas et d’aucune manière, cela depuis un certain temps désormais, un défi pour le système confessionel et bourgeois libanais. »

      je ne vois pas ce qu’il y aurait à ajouter (en dehors du fait que la tournure « à la lumière de ces développements » est d’une remarquable naïveté : parce qu’« avant », ce n’était pas déjà clairement le cas (en réalité, beaucoup pensent, ou espèrent, qu’avec Nasrallah et certaines déclarations suite à la guerre de 2006, toute une partie de la rhétorique du Hezbollah a progressé dans le sens de l’acceptation des orientations politiques de ses alliés).

      Je ne sais pas ce qu’un lecteur pourra comprendre de la citation de Mehdi Amel sur les « couches non hégémoniques » cherchant à occuper des « positions hégémoniques ». Le lecteur pourra avantageusement se référer à la source de cette citation :
      http://revueperiode.net/de-lantifascisme-au-socialisme-strategie-revolutionnaire-dans-la-guerr
      Ce que je suppose (parce que vraiment j’ai rarement vu une utilisation aussi obscure d’une citation totalement jargoneuse), c’est que le Hezbollah reste un parti visant à « rééquilibrer » le confessionnalisme libanais, et non à le supprimer. Si c’est ça, je suis d’accord, mais il me semble assez évident qu’un parti confessionnel est, dans la lutte contre le confessionnalisme politique, bien plus du côté du problème que du côté de la solution.

      Cependant, en reprochant au Hezbollah de ne pas avoir soutenu certains mouvements (« You Stink » en 2015, les mouvements syndicaux précédemment, les difficultés de Charbel Nahas au gouvernement, etc.), je pense qu’il entre à nouveau dans des difficultés. Certes je ne doutes pas que le Hezbollah soit une force socialement et économiquement peu progressiste, mais on ne doit pas non plus occulter que :

      1. le Hezbollah étant « en politique » avec pour souci premier d’être une force politique qui « protège les armes de la Résistance », il devrait être assez évident qu’il aura énormément de mal à soutenir des mouvements qui ne mettent pas clairement en avant leur soutien ouvert à la Résistance (et sinon, oui, par ailleurs je pense qu’il a parfois une tendance paranoïaque dans son approche des mouvements qu’il ne contrôle pas directement) ;

      2. le Hezbollah étant un parti religieux, conservateur, et pas tellement progressiste sur la plupart des questions de gauche (et c’est évident dès ses origines), non seulement il me semble très naïf de lui reprocher ce qu’il n’est pas, mais surtout je trouve très dangereux d’exiger de lui, notamment pour les mouvements de gauche, qu’il s’implique plus en politique et qu’il se mêle de valeurs et d’économie. Les gens de gauche que je fréquente au Liban, pour la plupart, se réjouissent de l’existence d’une telle Résistance, mais pour le reste préfèrent que le Hezbollah ne se mêle pas trop de politique, en dehors de soutenir ses alliés qui protègent le rôle de la Résistance.

      (7) Toute la partie « Idéologie » me semble peu intéressante, en ce qu’elle prétend expliquer des évidences absolues pour les mouvements de gauche libanaise.

      Ainsi :

      La lutte contre la détérioration des conditions d’existence du peuple libanais a toujours été subordonnée à la reconnaissance de la légitimité de la structure armée du Hezbollah, et c’est la raison pour laquelle le Hezbollah a appelé Saad Hariri – à plusieurs reprises – à rechercher des collaborations conjointes et une participation à un gouvernement fondé sur les accords que le parti avait conclus avec son père, Rafiq Hariri. Cela était compris de la manière suivante : le Hezbollah s’occupe de la « résistance » à Israël et Hariri prend en charge les politiques économiques et sociales du pays, chacun n’interférant pas dans les affaires de l’autre27.

      mais à nouveau, le fait que le Hezbollah est une Résistance armée et que sa participation politique au Liban devrait uniquement se préoccuper de protéger l’existence de cette résistance (dans un pays où des milliards de dollars sont injectés pour détruire militaire, économique et politiquement, cette résistance), ne devrait pas chagriner des gens de gauche (qui, eux, devraient se charger du progrès social). Vouloir à tout prix que des islamistes notoirement conservateurs soient le fer de la lance du progrès social au Liban me semble une idée totalement farfelue.

      (8) La partie du texte sur le rapport du Hezbollah aux processus révolutionnaires n’est pas transcendant, surtout qu’il s’agit d’arriver à ceci :

      La prétention du Hezbollah à exprimer sa solidarité avec les opprimés du monde entier est en grande partie basée sur les intérêts politiques propres du Hezbollah, qui sont eux-mêmes étroitement liés à ceux de l’Iran et du régime d’Assad en Syrie. Voilà pourquoi la confrontation militaire entre le Hezbollah et Israël, qui a été au cœur de son identité, a été subordonné aux intérêts politiques du parti et de ses alliés régionaux. L’armement du Hezbollah a été de plus en plus orienté vers des objectifs autres que la lutte militaire contre Israël, selon les contextes et les périodes, y compris des attaques militaires contre d’autres partis politiques à l’intérieur du Liban ou la prévention de tout acteur de résistance autre que le Hezbollah au Sud-Liban.

      La défense de l’ « axe de la résistance » et de l’appareil armé du parti a été utilisée par le Hezbollah comme un outil de propagande pour justifier la politique et les actions du parti, le dernier exemple étant son intervention militaire en Syrie sous le prétexte de défendre la « résistance » contre le « projet américano-israélien-Takfiri ».

      Tout cela est, dans la littérature pro-rebelles en Syrie, d’une banalité absolue. (Le phrase « des attaques militaires contre d’autres partis politiques à l’intérieur du Liban ou la prévention de tout acteur de résistance autre que le Hezbollah au Sud-Liban » est tellement orientée et fausse que c’en est un peu effrayant.)

      Ramené au Liban (sujet central de l’article), un aspect de cette rhétorique revient à reprocher au Hezbollah ne pas être en guerre ouverte contre Israël depuis 2006. Une position que je trouve bien dangereuse…

      (9) Grosso modo, le Hezbollah n’est pas « anti-impérialiste » et pas tellement la « résistance », tout ça c’est un alibi. C’est juste qu’Israël, les États-Unis, les pays européens quand ils s’alignent sur la droite israélienne, les pétromonarchies du Golfe… dépensent des milliards de dollars, de manière continue, pour tenter de le faire disparaître. (L’occulation des impératifs stratégiques et géopolitiques dans la région est une constante de ce genre de littérature.)

      (10) Une importante occultation dans ce texte (là encore très classique), est de reprocher les slogans et les comportements sectaires du Hezbollah, sans évoquer une situation géopolitique dans laquelle l’excitation sectaire anti-chiite est une des armes centrales et permanentes déchaînées par les médias du Golfe, les prédicateurs salafistes, le 14 Mars libanais, les propagandistes de la rébellitude syrienne, etc.

      Alors certes le sectarisme c’est mal, mais ne pas replacer l’évolution du discours du Hezbollah, depuis 2011, dans un environnement d’agitation sectaire généralisée, et qu’il perçoit comme spécifiquement dirigée contre la Résistance, c’est passer à côté d’une partie du problème.

      Autre aspect : n’extraire que les détails sectaires, et détournés de leur sens (par exemple l’explication, par Nasrallah, de l’intervention pour protéger le sanctuaire de Zaynab, en occultant le fait qu’il l’avait justifiée pour éviter une réaction sectaire incontrôlable des chiites), en occultant les efforts permanents de Nasrallah, dans ses discours, pour éviter les dérives sectaires dans sa propre base.

      (Et pour mémoire, l’auteur de l’article, plusieurs semaines après la bataille d’Alep en 2012, fantasmait encore sur la nature résolument révolutionnaire et démocratique des groupes armés en Syrie. Ce qui fait qu’on est là encore dans une logique très classique, à la Burgat/Caillet.)

      (11) Du charme des considérations théoriques : la Palestine aux calendes grecques :

      La libération de la Palestine et de ses classes populaires est liée de manière étoite à la libération et à l’émancipation des classes populaires dans la région, contre leurs classes dirigeantes et les divers forces impérialistes et sous-impérialistes agissant dans le cadre régional.

      L’auteur est d’ailleurs assez friand du verbiage ultra-daté sur le thème de « la route de Jérusalem passe par… ». En 2014 :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/11/21/voix-de-yarmouk-syrie-et-palestine-une-lutte-commune-

      La libération de Jérusalem commence par la libération de Damas, je le dis en tant que Palestinien qui a grandi en Syrie et à moitié syrien par ma mère.

      ou, encore mieux, en 2013 :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/11/22/le-peuple-syrien-ne-se-soumettra-pas-ni-face-au-regim

      Cela n’empêche pas de soutenir la résistance du peuple palestinien, mais son destin est lié à ceux des peuples la région. La route de la libération de Jérusalem passe par Damas, Beyrouth, Amman, le Caire, Tunis…

      (12) Et pour finir : y a qu’à, faut qu’on… (ou : je viens de me merder ma belle révolution en Syrie, je vais t’expliquer comment la réussir au Liban).

      En termes plus positifs, il faut chercher à construire un grand mouvement liant les questions démocratiques et sociales, s’opposant à toutes les forces impérialistes et sous-impérialistes, tout en favorisant des politiques progressises, une transformation sociale par en bas par la construction de mouvements dans lesquels les individus sont les véritables acteurs de leur émancipation.

  • La confrontation est désormais ouverte entre Riyad et Téhéran - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/996405/la-confrontation-est-desormais-ouverte-entre-riyad-et-teheran.html

    Riyad a ainsi franchi un nouveau pas dans sa confrontation avec l’Iran, en soutenant publiquement un groupe iranien armé, les « Moudjahidine du peuple » et en appelant clairement à la chute du régime de Téhéran. Autrement dit, l’affrontement ne se fait plus par alliés interposés et sur des scènes extérieures, il se veut désormais direct et frontal. Même lors de la guerre irako-iranienne, qui a commencé en 1980 et a duré jusqu’en 1988, la confrontation n’était pas directe entre Téhéran et Riyad.

    Aujourd’hui, la guerre est ouverte et Riyad veut se doter de bras armés ou en tout cas d’instruments de lutte dans toutes les scènes ouvertes, y compris à l’intérieur même de l’Iran.
    Dans cette atmosphère de plus en plus tendue, aucune détente n’est envisagée, en tout cas pour l’instant. On voit mal, dans ce contexte, comment un déblocage politique pourrait se produire au Liban, sachant qu’en dépit des appels aux Libanais à s’entendre, nul n’ignore que le vrai problème est entre Téhéran et Riyad. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si au moment où le ministre français des Affaires étrangères était à Beyrouth, le numéro 2 du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, déclarait que le blocage présidentiel vient de l’Arabie saoudite alors que dans le cadre de sa rencontre avec Jean-Marc Ayrault, le chef du courant du Futur accusait l’Iran d’entraver l’élection d’un président. Les déclarations se multiplient, les échéances se suivent et la situation politique continue de faire du surplace...

  • Maintien de l’ordre public et community policing à Beyrouth Le cas du commissariat de Ras Beirut | Sciences Po CERI
    http://www.sciencespo.fr/ceri/fr/content/maintien-de-l-ordre-public-et-community-policing-beyrouth-le-cas-du-commi

    Aux marges de la vaste littérature consacrée à la police dans les démocraties occidentales, les pays arabes font figures de parent pauvre de la sociologie policière. L’étude ethnographique du commissariat de Ras Beirut, premier poste au Liban réformé conformément au modèle du community policing, permet de commencer à combler cette lacune. Les travaux qui portent sur l’importation de ce modèle dans les pays en développement soulignent le plus souvent les difficultés de mise en œuvre ainsi que les effets pervers qui en découlent, liés aux spécificités locales de chaque pays. Caractérisé par son confessionnalisme politique, le Liban constitue un champ d’exploration privilégié pour questionner ces hypothèses. Si la fragmentation de l’Etat libanais fragilise les interactions entre force publique et forces privées, l’échec de l’expérience de Ras Beirut s’explique davantage par un faisceau de facteurs, à la fois externes et internes, qui obéissent à des logiques indépendantes des clivages politiques et confessionnels  : ce sont bien le fonctionnement interne du commissariat et le poids des réseaux de clientèles qui ont considérablement réduit ses chances de réussite.

  • Oman : Des travailleuses domestiques victimes de la traite humaine et piégées. Une réforme systémique et de nouvelles lois sont nécessaires pour protéger les migrantes

    (Beyrouth) – À Oman, de nombreuses travailleuses domestiques migrantes sont piégées dans des conditions abusives, selon un rapport de Human Rights Watch publié aujourd’hui. Les autorités omanaises doivent immédiatement prendre des mesures pour réformer le système d’immigration restrictive qui lie les migrantes aux employeurs, leur permettre de bénéficier des protections déjà garanties par le droit du travail aux personnes employées dans d’autres secteurs, et enquêter sur tous les signalements de traite, de travail forcé et d’esclavage.

    https://www.hrw.org/fr/news/2016/07/13/oman-des-travailleuses-domestiques-victimes-de-la-traite-humaine-et-piegees
    #femmes #traite #trafic_d'êtres_humains #Oman #pays_du_golfe #travail #exploitation #néo-esclavagisme #travail_domestique

  • #Beyrouth : Le mohafez demande « l’arrêt de tous les travaux » sur les terrains controversés - S. B. - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/993605/le-mohafez-demande-larret-de-tous-les-travaux-sur-les-terrains-contro

    Suite à la polémique qui a éclaté la semaine dernière autour de la démolition d’un escalier et de petits kiosques sur des terrains accolés à la plage de Ramlet el-Baïda (l’escalier avait été construit par la municipalité pour un accès des baigneurs à la plage), le mohafez de Beyrouth Ziad Chbib a notifié hier les différentes autorités compétentes de « l’arrêt de tous les travaux » sur les différents terrains accolés à la plage.

    Pour rappel, la polémique n’a pas seulement été suscitée par la démolition en elle-même, mais aussi par la partie qui l’a exigée : les terrains en question, bien que sablonneux, ont des « propriétaires », des héritiers de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, qui, selon les informations disponibles, ont voulu dégager le terrain en prévision d’une vente. Selon certaines informations récentes, notamment relayées par la chaîne OTV, la vente de ces terrains à un homme d’affaires de la famille Ghaddar aurait bel et bien eu lieu. Or, selon la société civile qui a engagé depuis longtemps une lutte contre la privatisation de ce site, ces terrains ne sont pas supposés être privés, étant donné leur nature qui en fait nécessairement un bien-fonds public.

    #littoral

  • Gaz offshore : de vieilles données peuvent-elles permettre de débloquer le dossier au Liban ? - Cyrille NÊME et Karen OBEID - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/992710/gaz-offshore-de-vieilles-donnees-peuvent-elles-permettre-de-debloquer

    ce rapport, qui confirmerait la présence de réserves importantes d’hydrocarbures dans une zone particulièrement stratégique, objet d’un litige frontalier entre le Liban et Israël. Un litige qui dure depuis la décision prise par Tel-Aviv en 2011 d’officialiser sa ZEE en empiétant d’environ 850 km2 sur celle – totalisant 22 730 km2 – déclarée un an plus tôt par Beyrouth à l’Onu.
    Pour les autorités libanaises, ces conclusions constitueraient l’un des chaînons manquants aux nombreuses estimations du potentiel en hydrocarbures dont elles disposaient jusque-là. Or paradoxalement, ces conclusions reposent sur des données remontant à plus d’une décennie !

    #pétrole #gaz

    • Ouais ! #yapuka régler le litige frontalier…

      Quant à la médiation américaine entre les deux pays, elle ne paraît pas appelée à connaître des résultats immédiats. « Lors de sa visite au Liban (le 26 mai), le secrétaire d’État adjoint américain à l’Énergie, Amos Hochstein, nous a annoncé qu’il négociera à nouveau avec les Israéliens avant de revenir vers nous pour résoudre ce conflit », indique simplement M. Hamdan. Pour rappel, le Liban avait déjà refusé il y a trois ans une première proposition consistant à ne lui accorder que 55 % de la zone contestée.

  • Au consulat de France à Beyrouth, les Syriens peinent à obtenir des visas
    https://www.mediapart.fr/journal/international/180616/au-consulat-de-france-beyrouth-les-syriens-peinent-obtenir-des-visas

    Les voies légales existent pour faire venir en Europe les #réfugiés syriens sans qu’ils ne risquent de mourir en mer. Encore faut-il pouvoir y accéder. Exemple au consulat de Beyrouth, au #Liban, où les visas, notamment humanitaires, sont délivrés au compte-gouttes.

    #International #asile #Syrie #Visa

  • La Blom Bank visée par un attentat à Beyrouth - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/990789/puissante-explosion-pres-du-siege-de-la-blom-blank-a-beyrouth.html

    Le fait qu’une banque soit visée intervient dans un contexte particulier. Depuis l’adoption du Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015 (Hifpa 2015), voté fin décembre par le Congrès américain, les banques libanaises sont sous pression. L’application des sanctions américaines contre le parti chiite et ses soutiens financiers implique en effet la fermeture de comptes liés au Hezbollah.

    Mercredi dernier, le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, a confirmé lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CNBC qu’ « environ cent comptes bancaires liés au Hezbollah selon l’OFAC (le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain) » avaient été clôturés ou « gelés », tout en précisant que « de par la loi (...), les banques ont l’obligation de fermer (ces) comptes immédiatement sans besoin d’autres formalités ».

    Il y a deux jours, un membre du bloc du Hezbollah avait indiqué au quotidien panarabe Acharq Al-Awsat que la Blom Bank avait fermé les comptes de députés, de ministres et de personnalités liées au Hezbollah.

    Tiens, justement, on en parlait il n’y a pas si longtemps. Quelle coïncidence ! http://seenthis.net/messages/498954

    #liban #banques

  • La pensée dans le monde arabe
    http://www.franceculture.fr/emissions/cultures-d-islam/cultures-d-islam-dimanche-12-juin-2016

    Intellectuel engagé, humaniste, Georges Corm est l’auteur de plusieurs ouvrages. C’est son expérience et sa connaissance des arcanes de la pensée arabe qui seront mises en exergue lors de l’entretien. Spécialiste du Moyen-Orient et de la Méditerranée, Georges Corm est actuellement professeur à l’Institut des Sciences politiques de l’Université Saint Joseph de Beyrouth.

    Des fois que @nidal serait resté dormir...

    • Décès de Muhammad Ali, champion de boxe, de la cause palestinienne et des droits civiques
      dimanche 5 juin 2016 - Ma’an News
      http://www.info-palestine.eu/spip.php?article16066

      (...) Né sous le nom de Cassius Clay de parents de la classe moyenne à Louisville dans le Kentucky, Ali a renoncé à ce qu’il appelait son « nom d’esclave », et s’est fait appeler Muhammad Ali peu après la conversion à l’Islam en 1963.

      Alors âgé de 22 ans, le boxeur, qui comptait déjà une médaille d’or aux jeux olympiques, est vite devenu tout aussi célèbre pour ses commentaires radicaux sur les questions sociales et politiques, que pour s’être proclamé « le plus grand de tous les temps » sur le ring.

      Au plus fort de la guerre du Vietnam en 1967, Ali a été appelé dans l’armée des États-Unis, un service qu’il considérait comme moralement indéfendable, et il a immédiatement refusé.

      Dans une interview désormais célèbre au sujet de son refus de servir dans la guerre, Ali a cité des raisons religieuses, en disant : « Ma conscience m’interdit d’aller tuer mon frère, ou certaines personnes à la peau plus sombre, des pauvres, des gens affamés dans la boue, pour la puissante Amérique. »

      Immédiatement après avoir affiché son intention de refuser [son enrôlement], il a été dépouillé de son titre de champion de boxe, reconnu coupable d’insoumission et condamné à cinq ans de prison.

      Bien qu’il ait été libéré en appel, Ali est resté interdit de reprendre la compétition ou de quitter le pays. En conséquence, il se tourna vers son autre talent : prendre la parole en public.

      Intervenant sur les campus universitaires, Ali s’engageait dans des débats difficiles, utilisant toutes les occasions pour souligner l’hypocrisie de la pratique de l’Amérique de refuser des droits aux Noirs à l’intérieur du pays, tout en leur ordonnant de participer aux guerres menées à l’étranger.

      Il a encore gagné en célébrité en faisant connaître son mécontentement avec la politique intérieure et étrangère américaine, en réponse à un étudiant blanc d’un collège qui contestait sa décision de refuser l’enrôlement et en disant : « Mon ennemi est le peuple blanc, pas le Vietcong ou le peuple chinois ou japonais. Vous vous opposez à moi quand je veux la liberté. Vous vous opposez à moi quand je veux la justice. Vous vous opposez à moi quand je veux l’égalité. Vous ne levez même pas le petit doigt pour moi en Amérique pour mes croyances religieuses, et vous voudriez que j’aille quelque part et combattre, alors que vous ne bougerez pas quand il s’agit de défendre mes droits ici même. »

      En plus d’être un symbole pour les nationalistes noirs et les militants anti-guerre, Ali est rapidement devenu un symbole de la solidarité avec la Palestine.(...)

  • La manne municipale suscite les convoitises... - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/987779/la-manne-municipale-suscite-les-convoitises.html

    ce soudain intérêt des différentes parties politiques pour les municipalités a une autre dimension : les municipalités sont en effet appelées à recevoir des fonds et à jouer un rôle important dans la gestion du pays. De fait, selon une source diplomatique européenne à Beyrouth, la communauté internationale souhaiterait donner des fonds aux municipalités pour qu’elles soient en mesure d’accueillir les déplacés syriens et de les intégrer dans les villages et les localités en leur assurant les prestations élémentaires et éventuellement du travail. Considérant que les institutions de l’État sont affaiblies en l’absence d’un président de la République, et en présence d’un gouvernement qui fonctionne au ralenti et d’un Parlement presque inactif, la communauté internationale préférerait donc que les fonds consacrés « à aider le Liban qui accueille les déplacés syriens » aillent directement aux municipalités où le travail accompli peut être mesuré et apprécié. Pour les parties politiques qui souffrent d’un manque de liquidités et qui pâtissent de l’épuisement des sources de financement occultes, les municipalités constituent donc une manne inespérée et particulièrement convoitée, d’autant que leurs pouvoirs sont en train d’augmenter. On leur demande en effet désormais de gérer la crise des déchets, le développement décentralisé et la situation des déplacés syriens. Sans qu’une décision effective soit prise sur l’adoption d’un système de décentralisation administrative poussée, le pouvoir et le rôle des municipalités sont donc en train d’augmenter de facto. Ce qui, il y a quelques années encore était perçu comme une fonction mineure et provinciale est désormais considéré comme une position de pouvoir et d’influence qui suscite les convoitises.

    D’où l’intérêt porté par la classe politique aux élections municipales, les conseils municipaux étant devenus non seulement un moyen pour mieux contrôler la base populaire mais aussi des caisses résonnant de pièces sonnantes et trébuchantes.

    #Liban #décentralisation

  • Bint Jbeil est restée, malgré tout, un peu communiste... - Patricia KHODER - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/987379/bint-jbeil-est-restee-malgre-tout-un-peu-communiste.html
    La mobilisation électorale en actes...

    « Les dernières élections législatives, nous les avons menées avec un budget de 800 dollars. Là, on n’a pas le sous. Mais nous profitons de la machine électorale du Hezbollah qui a mis à la disposition des personnes habitant la banlieue sud des bus pour venir voter. J’ai douze oncles, tantes, cousins et cousines. Ils ont emprunté gratuitement ces bus mais ils voteront pour la liste communiste », renchérit un jeune homme qui a requis l’anonymat.
    Wajdan poursuit : « Sur notre liste de six, nous avons une femme. J’ai moi-même ajouté sur mon bulletin de vote deux autres femmes indépendantes qui se présentent aux élections. Je pense que ce sont les dernières municipales où le Hezbollah l’emportera. La société (la communauté chiite) est en train de bouger. »

    Il convient de signaler que les six candidats de la liste communiste ne travaillent pas ou ne disposent pas de commerce à Bint Jbeil. Ils habitent Beyrouth. Selon diverses sources, l’un des moyens de pression du Hezbollah au Liban-Sud contre ses opposants qui habitent la région est de les marginaliser à l’intérieur des villages, par exemple en cessant d’acheter des produits chez eux si ces opposants ont des fonds de commerce.
    « C’est l’intérêt qui mène le monde. C’est comme cela que le Hezbollah a gagné du terrain à Bint Jbeil, qui était l’un des fiefs du communisme au Liban-Sud », note de son côté Fayçal Ayoub, l’un des candidats de la liste communiste. Lui-même possède un café à l’avenue Béchara el-Khoury à Beyrouth, baptisé depuis longtemps « le Café de la laïcité ». « À Bint Jbeil, nous avons besoin de projets de développement. Tout est à faire. Personne n’a mis en place, après le 25 mai 2000 (date officielle du retrait israélien du Liban-Sud) des plans pour aider la population afin qu’elle devienne financièrement indépendante des jougs des partis politiques », poursuit-il.

    #Liban

  • Hausse du nombre de pélerins polonais au Liban ??? Vraiment...?
    L’aéroport de Beyrouth renforce sa position de hub aérien - Philippe HAGE BOUTROS - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/986867/laeroport-de-beyrouth-renforce-sa-position-de-hub-aerien.html

    Un constat qui ne décourage pas pour autant le ministre du Tourisme, qui évoque de son côté le cas de Lot Polish Airlines, qui assure depuis le 31 mars 5 trajets directs par semaine – au lieu de 2 – entre Varsovie et Beyrouth. « Une décision liée à la hausse du nombre de pèlerins polonais désirant visiter des sites religieux au Liban », expose Sayid Kambargi, le directeur du bureau de représentation de la société au Liban. « C’est la preuve que le pays a les moyens de rebondir, malgré les différents handicaps qui l’ont plombé pendant de longs mois, à l’image de la crise des déchets », considère M. Pharaon.

  • Ghada el-Yafi, candidate à Beyrouth. « Les forces du mal unies contre le citoyen »
    http://magazine.com.lb/index.php/fr/component/k2/item/15948-ghada-el-yafi-candidate-%C3%A0-beyrouth-les-forces-du-mal-unies-c

    S’ils avaient participé plus massivement, ils auraient pu changer la donne. Vous n’avez pas réussi à les en convaincre ?

    Ils ont eu peur de voter contre la liste du pouvoir. Ils ont craint pour leur petite vie, pour leurs intérêts. La structure électorale est si organisée, si bien tenue par les autorités que les politiciens savent au millimètre près qui a voté pour qui, où, comment... Une machine infernale qui tient entre ses griffes la voix des citoyens et l’enferme dans une spirale de doute et de peur. Notre campagne a quand même eu des répercussions fantastiques qui apparaîtront avec le temps. Nous avons réussi à redonner espoir aux gens et à les bousculer pour qu’ils réalisent qu’ils ont des droits et qu’ils doivent tout faire pour les récupérer. Il est temps de couper le cordon ombilical qui relie le citoyen à son zaïm. A Saghbine, nous avons réussi à percer puisqu’une des candidates qui s’est présentée au nom de notre mouvement a remporté les élections.

    Si vous devez qualifier les élections de Beyrouth en quelques mots, que diriez-vous ?

    Les forces du mal se sont réunies contre le citoyen pour rester coûte que coûte au pouvoir et ne rien perdre de leurs prérogatives. Nous devons aussi parler de toutes les fraudes qu’il y a eu et qui sont innombrables. Les autorités étatiques se sont alliées de façon ouverte avec la liste du pouvoir, n’hésitant pas à jouer avec les noms, les chiffres, empêchant les délégués de rester dans les salles de vote, inventant des prétextes pour détourner leur attention…

    Pourquoi ne vous êtes-vous pas alliés à Beirut Madinati pour mieux affronter ce que vous appelez la liste du pouvoir ?

    Ce sont eux qui ont refusé de s’allier à nous. Ils ont certains intérêts avec le pouvoir, ils n’ont donc pas voulu le contrer de façon frontale comme nous avions décidé de le faire.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas :
    http://seenthis.net/messages/490220

  • #Liban : la crise des #Déchets, fruit d’un système corrompu
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160516/liban-la-crise-des-dechets-fruit-dun-systeme-corrompu

    Depuis juillet 2015, des odeurs pestilentielles dégagées par les #ordures entassées dans les rues de #Beyrouth envahissent régulièrement les foyers. En cause : la fermeture de la décharge de Naamé, et l’impossibilité du gouvernement à trouver une solution durable de gestion des ordures. Cette crise n’est pourtant pas récente et illustre l’impossible notion de service public.

    #International #Corruption #crise_des_ordures #Proche-Orient #Rafic_Hariri #Sukleen

  • La crise libanaise des #Déchets, fruit d’un système politico-économique corrompu
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160516/la-crise-libanaise-des-dechets-fruit-dun-systeme-politico-economique-corro

    Depuis juillet 2015, des odeurs pestilentielles dégagées par les #ordures entassées dans les rues de #Beyrouth envahissent régulièrement les foyers. En cause : la fermeture de la décharge de Naamé, et l’impossibilité du gouvernement à trouver une solution durable de gestion des ordures. Cette crise n’est pourtant pas récente et illustre l’impossible notion de service public.

    #International #Corruption #crise_des_ordures #Liban #Proche-Orient #Rafic_Hariri #Sukleen

  • Intéressant échange sur les origines du succès (relatif) de Beirut Madinati aux élections municipales.
    Antoine Atallah - Ok I had a tendency to be slightly melodramatic...
    https://www.facebook.com/Antoine.Atallah88/posts/10100250025080802?pnref=story
    Jad Tabet écrit ceci :

    Beirut Madinati plonge ses racines dans plusieurs années de luttes urbaines pour que Beyrouth reste vivable et pour améliorer la qualité de vie de ses habitants.
    Pour ceux de ma génération qui, depuis plus de 20 ans ont mené tant de combats et connu tant de défaites, ce qui s’est passé ces dernières semaines paraît presque magique.
    En 1992-94, nous avons perdu la bataille pour la reconstruction du centre ville. En 1996-97, celle pour un plan de préservation du littoral libanais et pour empêcher l’ouverture de la voie rapide qui coupe la vieille ville de Saida de son port. En 1996 encore, nous avons perdu la bataille pour la préservation du patrimoine de Wadi abou Jmil. En 1997-98, l’établissement d’un inventaire des bâtiments patrimoniaux des quartiers pericentraux de Beyrouth n’a pas permis d’empêcher leur destruction malgré les nombreuses marches, sit in et veillées aux chandelles. En 2001 nous avons également perdu la bataille pour l’établissement d’un plan de protection patrimoniale et paysagère des villages du Sud libéré. En 2002, les projets de loi sur le patrimoine élaborés avec Ghassan Salame quand il était ministre de la culture se sont perdus dans les méandres de la chambre des députés.
    Je m’arrête là, tu connais la suite.
    Je pense aujourd’hui à ceux qui ne sont plus là, à Assem Salam qui a été à la tête de tous nos combats, a Samir Kassir, lâchement assassine pour nous empêcher de rêver, à nos amis disparus, mais aussi à ceux qui ont baissé les bras après tant de défaites, aux déçus qui se sont réfugiés dans le cynisme et l’indifference.

    Quant à Mona Harb, elle écrit ceci :

    C’est très important ce que tu nous rappelles ici. L’histoire longue des luttes urbaines de Beyrouth... les défaites sont aussi des apprentissages. Nous sommes là aujourd’hui suite à l’accumulation de ces luttes, suite aux livres et textes où vous les documentez, voud nous avez beaucoup appris, et nous avons transmis, et je pense que, vingt-cinq plus tard, nous sommes à un moment où se cristallise et se rassemble une action collective qui était dispersée en campagnes (celles qu’Antoine cite), menées par de jeunes activistes qui se caractérisent par leur créativité —des campagnes distinctes mais ralliées dans leurs valeurs, approches et objectifs.
    La création de programmes universitaires en urbanisme a beaucoup contribué à la formation de ces jeunes activistes qui vous ont lu, ainsi que la littérature urbaine néo-marxiste.
    Je pense que nous voyons enfin l’émergence d’une nouvelle génération de décideurs urbains, qui j’espère vont envahir les municipalités, et ensuite les institutions publiques, pour tenter de replacer l’intérêt public comme objectif principal des politiques urbaines.
    Merci Antoine pour nous avoir ouvert la voie de cette très belle discussion.

    et la réponse d’Antoine Attallah

    J’aime beaucoup le terme de cristallisation. Toutes les campagnes que nous avons combattues avaient en effet les mêmes principes : le droit a la ville... La défense des espaces publics, des pratiques sociales, des liens sociaux... Une vision de la ville comme paysage et tissu urbain complexe... La nécessité des services publics y compris pour les transports... La mixité sociale, fonctionnelle... etc. etc. etc.

    Il était temps que toutes ces campagnes se rejoignent. Je ne sais pas encore exactement ce que planifie Beirut Madinati, mais je suppose que le groupe a l’intention de devenir une plateforme pour que ces idées soient défendues d’une manière encore plus efficace, forte et visible que quand nous le faisions chacun de notre coté au grès des multiples campagnes....

    Si cela se fait et que Beirut Madinati devient une véritable « municipalité de l’ombre », alors je pense qu’il y’a une chance que rien ne soit plus comme avant et que ce soit le début d’un changement durable. Un changement dans la manière dont la municipalité actuelle opérera lors de son mandat, avec beaucoup plus de précaution, sous le regard constant des inquisiteurs que nous serons... Jusqu’à une alternance éventuelle !

    Il était temps qu’on voit un peu de lumière au bout de ce très long tunnel !

    Et encore une réponse de J Tabet

    Merci pour ton intervention qui permet d’éclairer de nombreux points.
    Effectivement, l’accumulation des luttes urbaines, (quoique menées en ordre dispersé depuis une vingtaine d’années), le développement des recherches et des programmes universitaires (qui ont libéré les questions urbaines du carcan techniciste où elles étaient jusqu’alors cantonnées en tant que branche mineure de l’architecture et de l’ingénierie des transports) mais aussi la transmission générationelle qui a bien fonctionné, tout cela a permis de constituer un vivier de professionnels et de militants qui ont joué un rôle essentiel dans l’émergence de BM.
    Cela n’explique pourtant pas les 30 000 voix qui se sont portées sur une liste constituée de personnes jusqu’alors inconnues du public. On peut évidemment expliquer cela comme un vote protestataire contre la corruption de la classe politique et l’incurie de l’ancienne municipalité. Mais je ne crois pas que ça soit suffisant . Après tout le vote protestataire aurait pu (surtout à Achrafieh) se porter prioritairement sur la liste de Charbel Nahas, (plus connu et qui bénéficiait d’une couverture médiatique depuis plusieurs années) plutôt que de privilégier un groupe d’hurlubelus , totalement inconnus sur la scène politique. Puisque cela n’a pas été le cas, il faut donc convenir que, parallèlement au vote protestataire, il y a eu un vote d’adhésion, sinon à l’ensemble du programme, du moins aux valeurs portées par BM. Il est d’ailleurs révélateur que la liste des Beiruties a finalement sorti un programme qui reprend de nombreux points développés par BM.
    Comment expliquer ce véritable retournement d’une opinion publique jusqu’alors otage des appartenances politiques traditionnelles ? Je ne tiens pas à ressortir mes références d’ancien marxiste, mais je crois que les concepts gramciens de « guerre de positions » et « d’hégémonie culturelle » sont bien adaptés pour décrire ce qui se passe. L’accumulation des expériences de lutte et l’élargissement du champ théorique relatif aux questions urbaines ont constitué les éléments stratégiques d’une « guerre de positions » qui a réussi à la longue à ébranler l’hégémonie culturelle des classes dominantes.
    Cette guerre de positions il faudra bien évidemment la poursuivre, l’élargir, l’approfondir dans les années à venir, tout en conservant cette part d’impertinence et d’improvisation créative et ludique qui a permis à BM de secouer la morosité et le défaitisme ambiants.

    #Beyrouth #municipales #élections

  • Pour la première fois, le Hezbollah s’implique directement dans les municipales... - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/985976/pour-la-premiere-fois-le-hezbollah-simplique-directement-dans-les-mun

    Pour la première fois depuis 1994, lorsqu’il a décidé de s’impliquer dans la vie politique libanaise, suscitant d’ailleurs une scission de la part de l’ancien secrétaire général, le cheikh Sobhi Toufayli, qui estimait à l’époque que ce parti devait rester en dehors de la vie politique libanaise, le Hezbollah a donc décidé de mener ouvertement la bataille des municipales au Liban-Sud, dans la Békaa et dans la banlieue sud de Beyrouth. Le pari n’est pas évident, sachant que si la grande majorité des chiites appuient la résistance du Hezbollah, son implication dans la vie quotidienne pourrait ne pas être bien accueillie. Les résultats des élections municipales à Baalbeck-Hermel montrent toutefois que les listes du tandem Hezbollah-Amal ont été victorieuses dans des pourcentages différents. À Baalbeck, par exemple, la liste conjointe a obtenu 54 % des suffrages exprimés et, à Brital, elle a obtenu un pourcentage plus élevé, sachant que le cheikh Sobhi Toufayli avait trois candidats dans la course. En gros, les résultats sont donc satisfaisants et pour sa première implication dans la vie quotidienne de ses partisans, le Hezbollah peut estimer qu’il a remporté une première victoire.

    Dans le Mont-Liban, pour éviter les problèmes, il a choisi de former des listes conjointes avec Amal et le CPL, pour le Sud, il s’apprête à nouer l’éventail le plus large d’alliances avec toutefois les partis qui partagent ses options stratégiques. Il n’est pas question pour lui de s’enliser dans des puzzles politiques complexes et parfois incohérents, sa ligne directrice étant de renforcer sa présence dans les régions dont la majorité de la population est chiite, sans pour autant prendre le risque d’une confusion qui remettrait en cause ses grandes options dans la résistance contre Israël et la guerre contre les jihadistes. Conscient qu’il fait désormais face à une tentative d’encerclement et d’étouffement sans précédent, le Hezbollah a choisi de riposter en resserrant les rangs internes. Dans ce sens, l’assassinat de Moustapha Badreddine contribue à susciter chez la communauté chiite un élan de sympathie envers le parti. Mais la confrontation qu’il mène est longue...

  • On peut désormais parler de « preuves » s’agissant de la corruption de Chakib Khelil. Après l’article d’Algérie patriotique, donnant des informations détaillées sur les comptes bancaires des membres de la familles Khelil, c’est Maghreb Emergent qui contribue pour sa part :

    http://www.maghrebemergent.info/actualite/maghrebine/58969-comment-l-ex-drs-compte-renvoyer-chakib-khelil-a-son-statut-

    (...)
    Maghreb Emergent a pu consulter une partie des documents qui ont fondé l’enquête publiée ce mardi 11 mai par le site Algérie Patriotique édité par l’un des fils du général à la retraite Khaled Nezzar. Si les informations se recoupent, les sources ne se sont forcément les mêmes. Elles sont proches de l’appareil judiciaire dans le cas de Maghreb Emergent. Leurs informations sont étayées par des vérifications effectuées depuis un mois aux Etats Unis et en France. Elles ne sont pas démenties par d’autres sources informées des contenus de l’enquête du DRS qui a abouti à la chute de Chakib Khelil au printemps 2011. Najat Khelil née Arafat détenait un sous-compte sur le principal compte d’affaires de la filière du scandale Saipem. Il s’agit d’un compte de la Bank Audi Saradar à Beyrouth sur lequel Pearl Partners de Farid Bedjaoui a redistribué 34,3 millions de dollars de commissions Saipem. Titulaire principal de ce compte : Omar Habour, l’ami de 50 ans de Chakib Khelil, son hologramme bancaire et gestionnaire de patrimoine. Le nom de Najat Khelil née Arafat qui figure comme détenant ce sous compte au Liban apparait dans le rapport d’une commission rogatoire internationale en 2011. Cette information est l’une des plus précises qui a fondé l’inculpation de Chakib Khelil par le tribunal de Sidi M’hamed et l’émission d’un mandat d’arrêt international contre lui son épouse et ses deux fils le 12 août 2013 par le procureur général près du tribunal d’Alger, Belkacem Zeghmati. Elle apportait la preuve tangible dans le scandale de Saipem que c’est les Khelil qui se tenaient au bout de la chaine de flux de paiement transitant par Farid Bedjaoui, puis principalement par Omar Habour.

    Un système de camouflage éventé

    L’épouse de Chakib Khelil a donc eu accès à un compte bancaire disposant d’une provision de 34,3 millions de dollars provenant quasi directement des activités de Saipem en Algérie entre fin 2007 et fin 2010. Cela ne diminue en rien de l’importance des informations révélées par Algérie Patriotique, même si elles impliquent des montants inférieures. Une source algérienne résidente aux Etats-Unis nous a expliqué que connaissant le système fiscal local et la surveillance des flux suspects, les Khelil ont choisi de ne pas rapatrier beaucoup de cash vers les Etats Unis. Les opérations enregistrées sur le compte Sun Trust Bank de Mme Najat Khelil font état d’une entrée de 1 421 000 dollars provenant, comme rapporté par Algérie Patriotique, d’un compte détenu par Omar Habour. Le couple Khelil a cumulé entre 2004 et 2011 un avoir de 1,4 million de dollars sur un autre compte détenu en commun. C’est le système de camouflage des flux qui a nécessité une multiplication des intermédiaires, des sociétés-écrans (révélées dans le Panama Papers) et les comptes bancaires. L’ancien ministre de l’énergie en détenait trois aux Etats Unis en dehors de cinq comptes en Suisse. Un avocat a engagé une bataille judiciaire en janvier 2014 pour empêcher la levée du secret bancaire sur les comptes de Chakib Khelil en Suisse, une bataille qui a tourné contre le prévenu en février 2015 mais qui a été abandonnée par le ministère public algérien. Alger ne veut plus savoir de combien ont été provisionnés les comptes suisses de Chakib Khelil. La compagnie Pearl Partners de Farid Bedjaoui a signé un contrat avec Saipem le 27 octobre 2007 au terme duquel la filiale du pétrolier italien ENI lui reverserait 3% du chiffre d’affaires réalisé en contrats en Algérie au delà de cette date. Saipem a engrangé près de 6,9 milliards de dollars en trois ans et Pearl Partners a reçu 197 milliards de dollars sur ses comptes à Hong Kong et Singapour.

    Une stratégie attentiste qui a semé le doute

    La parution de l’enquête de Algérie Patriotique apparaît comme le coup d’envoi d’une contre attaque des secteurs de l’armée, l’ancien DRS en particulier qui a subi le retour et la tentative de réhabilitation de Chakib Khelil comme une humiliation. Les anciens du DRS, leur chef historique en premier, avaient été pris de vitesse par les évènements de ces dernières semaines. Le scénario d’un Chakib Khelil faisant le tour des zaouias dans le pays et campant le personnage de la victime persécutée sur les plateaux de télévision était un scénario politiquement impensable encore au début de cette année. La réaction a beaucoup tardé. Le général à la retraite Toufik, patron du service de renseignement algérien durant 25 ans, est connu pour sa prudence opérationnelle. L’enquête qui a confondu Chakib Khelil est en grande partie celle de ses éléments. Sa réhabilitation en cours les a fait basculer subitement dans le rôle des bourreaux. Le général Toufik a pris le pari de laisser le clan Bouteflika rattraper le délire de Chakib Khelil et l’inviter à jouir discrètement de l’impunité dont il bénéficie pour l’heure. Cette démarche attentiste tablait secrètement aussi sur l’auto-affaissement de l’opération « revamping » Khelil sous le poids des faux pas qu’il accumule dans sa frénésie d’apparitions publiques. Mais cette posture du « laisser dire » a atteint ses limites lorsqu’il s’est confirmé que le clan Bouteflika a perdu sa boussole politique avec l’aggravation de l’incapacité du président et que personne, surtout pas Said Bouteflika, ne ramènerait Khelil à la raison. Des secteurs de l’ancien réseau clientéliste du DRS ont été saisis par le doute sur la capacité des militaires déchu du Bouteflikisme à rester des acteurs qui comptent dans la vie publique. Ce doute s’est accompagné d’un autre sur la culpabilité réelle de Khelil dans l’opinion publique matraquée par le forcing de Ennahar TV pour le « laver plus blanc que blanc ». Des pressions se sont, en conséquences, faites plus inquiètes ces derniers jours pour que les informations précises sur, notamment, l’enrichissement personnel de Chakib Khelil et de sa famille durant l’exercice de ses fonctions ministérielles, trouvent un accès vers les Algériens. Maghreb Emergent a bénéficié de la fuite sur le compte secondaire de Mme Najat Khelil au Liban et de son importance décisive (34, 3 millions de dollars) il y a près d’un mois. Le journal a choisi de prendre le temps de la vérifier. Mais aussi de comprendre qu’elle était la stratégie des acteurs de ce film surréaliste.
    (...)

    #Algérie #corruption #ChakibKhelil #DRS

  • Une femme, Yousra Sidani, obtient le score le plus élevé à Beyrouth - Anne-Marie El-HAGE - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/985389/une-femme-yousra-sidani-obtient-le-score-le-plus-eleve-a-beyrouth.htm

    C’est une haririenne, une femme, Yousra Mounir Sidani, qui a obtenu le score le plus haut, avec 47 465 voix, soit 1 591 voix de plus que M. Itani. Cette mère de famille active, de confession sunnite, diplômée en gestion de l’AUB, avec une spécialisation en finance, impôts et comptabilité, est enseignante à l’Université Rafic Hariri. Épouse du Dr Issam Balaa, elle est membre du syndicat des experts-comptables. « Sa force, c’est dans son appartenance au courant du Futur qu’elle la puise », souligne un membre de la liste qui a requis l’anonymat. « Je voudrais contribuer à faire de Beyrouth une ville qui rivalise avec toutes les autres, afin d’y ramener mes enfants », avait-elle publié sur Facebook, dans une courte vidéo, lors de la campagne électorale.