city:saint-cyr

  • À Lunel (à l’est de #Montpellier), cette statue d’un héroïque bidasse français dont on ne saura pas sur qui il tire, ni pourquoi :

    Comme toujours en France, on a des statue remontant aux (glorieuses) heures du colonialisme, mais il y a des chances pour que tu n’en aies jamais entendu parler : Charles Ménard
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_M%C3%A9nard

    Fils d’un pharmacien de Lunel, il est le frère de Joseph Ménard, il entre à l’Ecole de Saint-Cyr, le 29 octobre 1880, nommé sous-lieutenant d’infanterie de marine le 1er octobre 1882. L’année suivante, il est envoyé avec Louis-Gustave Binger au Soudan avec la mission topographique de Parfait-Louis Monteil, puis muté à Madagascar. Une nouvelle mission lui est confiée en septembre 1890 par Eugène Étienne, sous-secrétaire d’Etat aux Colonies. Il devait faire le voyage de Louis-Gustave Binger en sens inverse, en partant de Grand-Bassam en novembre 1890 pour rejoindre le Niger. Il arrive à Kong en mars 1891, y reste deux mois, puis traverse le fleuve Bandama et se dirigea vers le village de Séguéla. Il est tué au combat le 4 février 1892, avec la plupart des membres de sa mission, au cours d’une opération dans le Soudan occidental contre le village de Séguéla, situé dans l’actuelle Côte d’Ivoire, tenu par les rebelles du chef dioula Samory, alors en lutte contre la conquête coloniale française.

    Et donc surtout, jamais à l’école de la République : Samory Touré
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Samory_Touré

    Samory Touré fut sans doute l’adversaire le plus redoutable que les Français eurent à affronter en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi il apparaît, dans l’historiographie nationaliste post-coloniale, en figure de héros de la résistance africaine à l’expansion coloniale.

    Même ces fiches Kikipédia sont extrêmement édulcorées, utilisant systématiquement le bidasse-talk avec ses euphémismes et ses approximations (pas de morts, pas de massacres…). Ménard est mort « au cours d’une opération contre [un] village », Samory Touré a été capturé dans « une campagne française de représailles »…

  • Des « stéréotypes » et un « cercle vicieux » : le casse-tête de la mixité des métiers
    https://www.europe1.fr/societe/des-stereotypes-et-un-cercle-vicieux-le-casse-tete-de-la-mixite-des-metiers-

    En 2018, seuls 17% des métiers étaient considérés comme mixtes par le Centre d’Information et Documentation Jeunesse (CIDJ). Un enjeu pourtant capital pour l’égalité des sexes au travail.

    Des femmes surreprésentées dans les métiers peu qualifiés, et largement minoritaires dans l’informatique ou la recherche ? Intuitif, le lieu commun est loin d’appartenir au passé selon les derniers chiffres du Centre d’Information et Documentation Jeunesse (CIDJ). Les exemples ne manquent pas : dans le domaine du numérique, les femmes représentent ainsi moins d’un quart des employés (15%). L’écart est encore plus marqué dans l’industrie automobile, où les jeunes apprenties ne représentent que 7% des effectifs. Mais lorsque l’on prend en compte l’ensemble des professions, le diagnostic se confirme dans des proportions méconnues : selon le CIDJ, dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports, la part de métiers mixtes en France s’élève à seulement… 17% en 2019. Le constat, accablant, sera l’un des thèmes abordés au forum ELLE active dont Europe 1 est partenaire, vendredi et samedi à Paris. L’occasion de revenir sur ses origines et ses répercussions.
    Qu’est-ce qu’un métier mixte ?

    Une profession est dite « mixte » lorsque les femmes et les hommes représentent entre 40% et 60% de ses effectifs. Les écarts sont particulièrement importants dans des secteurs industriels comme l’agroalimentaire ou la plasturgie, où les femmes ne représentent qu’environ un tiers des effectifs. En 2016, seules 11,6% des employés du BTP étaient des femmes.

    « Un garçon peut être infirmier, mais pas moi ». Au global, la proportion est en légère hausse : en 2014, seuls 12% des métiers étaient mixtes selon la ministre de l’Éducation de l’époque, Najat Vallaud-Belkacem - le gouvernement s’était donné l’objectif de relever cette proportion à 30% en 2025. « Au travail, c’est le talent qui compte », proclamait alors une campagne nationale de communication mettant en scène un homme auxiliaire de puériculture, une femme boucher, ou une autre mécanicienne. Plusieurs plans gouvernementaux ont depuis été lancés pour tenter de résorber d’importants écarts dans des secteurs précis, comme celui des transports - les chauffeurs routiers ne comptaient que 3% de femmes en 2014 - et des armées - 15,5% de femmes.

    Pour quels résultats ? Une vision incontestablement moins stéréotypée selon Valérie Deflandre, conseillère d’orientation au CIDJ. « Quand nous recevons de jeunes gens, ils n’ont pas de mal avec la mixité des métiers : à les entendre, tout le monde peut tout exercer aujourd’hui », explique-t-elle à Europe 1. Et de nuancer immédiatement : « C’est quand on se met à parler d’eux personnellement, de leurs choix, de la manière dont ils se projettent, que l’approche devient différente. Un garçon peut être infirmier, oui, mais pas moi. »

    Au contact des lycéens, la spécialiste estime récolter les fruits d’une socialisation « genrée dès la naissance » : « on n’interprète pas les pleurs d’une fille ou d’un garçon de la même manière. On n’attend pas d’un garçon qu’il ait la même façon de parler, on ne lui propose pas les mêmes jouets dans les magasins. Un enfant, dès trois ans, a su repérer ce que faisaient les filles, et ce que faisaient les garçons. Tout part de là. »

    « Une fois sur le terrain, comment je vais être acceptée ? ». Les conseillers d’orientation constatent à ce titre des approches différentes selon les sexes. « Si on présente un métier à majorité féminine à un garçon, son premier réflexe va souvent être de dire : ’dans mon lycée, il y a cette filière, mais il n’y a que des filles’ », souligne Valérie Deflandre. « Les filles ont, elles, plus d’affranchissement pour aller vers une filière scientifique si elles ont de bonnes notes en maths et en physique. Mais elle raisonnent déjà en termes d’insertion professionnelle. Elles demandent : ’une fois que je serai sur le terrain, comment je vais être acceptée au sein d’équipes très masculines ?’ ». Si elles représentent 47% des bachelières en série S, les filles ne sont ainsi que 27% au sein des promotions d’écoles d’ingénieurs.

    Au moment de ces choix, la crainte du harcèlement à l’université ou au travail peut-elle déjà peser ? Alors que le mouvement #MeToo a libéré la parole des femmes dans plusieurs entreprises, de grandes écoles, comme la prestigieuse prépa du lycée militaire de Saint-Cyr, ont récemment été éclaboussées par des scandales sexistes. « Je n’ai pas souvenir d’inquiétudes précises » de jeunes femmes choisissant leur orientation, répond Valérie Deflandre, reconnaissant volontiers l’existence d’un « cercle vicieux » : moins rapidement la mixité progresse, plus il est difficile d’éradiquer certains comportements sexistes. En 2018, à l’occasion de la présentation d’une étude du Syndicat national du jeu vidéo à l’Assemblée nationale, une conceptrice de ce milieu traditionnellement masculin abondait : « il faut faire en sorte qu’elles (les femmes, ndlr) y restent (dans le secteur, ndlr), en instaurant un climat ’safe’ dans les entreprises, pour éviter de reproduire l’ambiance ’vestiaires’ qui y règne. »

    La moitié des médecins, mais seulement un tiers des chirurgiens. Sur le front de l’emploi, ces stéréotypes « coupent » en outre les jeunes, femmes comme hommes, de métiers porteurs. Dans l’informatique et le numérique, premier secteur recruteur de cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), moins de 30% des postes sont aujourd’hui occupés par des femmes. A l’inverse, le secteur des services à la personne, première famille créatrice d’emplois selon le rapport des métiers en 2022, ne salarie qu’environ 10% d’hommes. Dans les cursus universitaires où la proportion tend à s’équilibrer, les choix restent finalement genrés : près de la moitié des médecins sont des femmes, mais cette proportion tombe à un tiers chez les chirurgiens. La spécialité la plus féminisée reste de loin la pédiatrie, avec près de 70% de femmes.

    « Les clichés sont tellement ancrés que la tâche est parfois complexe », reconnaît Valérie Deflandre, qui souligne que les différentes campagnes d’information misant sur l’identification vont « dans le bon sens » : « les jeunes filles qui viennent avec une demande sur un métier plutôt masculin ont souvent eu un exemple autour d’elles : une cousine, une professionnelle, un forum, etc ». Au quotidien, la conseillère d’orientation travaille à recentrer les jeunes sur leurs aspirations profondes : « on apprend à se connaître, à dire ce qu’on aime, comment on fonctionne. Et puis, petit à petit, on parvient parfois à leur faire se dire : ’ce n’est pas un métier auquel j’aurais pensé, mais il m’irait bien.’ » Des victoires au cas par cas, mais insuffisantes au global. « Ce ne sont pas les professeurs, au moment des conseils de classe, qui vont déconstruire des années d’éducation », pointe la spécialiste. « On doit mettre en situation les enfants dès la maternelle, avec les bons outils. C’est tout un travail préventif qu’il faut accélérer. »

  • Lycée Saint-Cyr, un an après : « Finalement, rien de rien n’a changé » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/27/lycee-saint-cyr-un-an-apres-finalement-rien-de-rien-n-a-change_1717821

    Mardi 29 janvier 2019, 22 heures environ. Un étudiant de première année de la prépa scientifique du lycée militaire de Saint-Cyr écrit devant le bâtiment 40 de l’établissement les lettres « SLG » sur la neige qui est tombée sur les Yvelines ce jour-là. « SLG », c’est l’acronyme de « sopo les grosses », expression issue de ce jargon particulier à l’école et qui signifie « les filles sont chiantes ». Autour du « G » - lettre qui désigne les filles « juste bonnes à être engrossées » - quatre flèches sont tournées vers l’intérieur : le symbole ultime de dénigrement selon les codes saint-cyriens (si les flèches partent vers l’extérieur, c’est un signe de glorification). Le « SLG » de ce jour-là est la partie émergée d’un iceberg : depuis quelques semaines, l’étudiant et ses amis s’échangent des photos de ces mêmes trois lettres, inscrites dans un jardin ou à la montagne. Graver le slogan misogyne est devenu leur défi entre potes, leur signe de ralliement. Contre leurs camarades féminines, une fois de plus.

    Le 23 mars 2018, Libération révélait le système de harcèlement moral orchestré en toute impunité par une poignée d’étudiants ultraconservateurs pour gâcher la vie des autres, principalement les filles, au sein des classes préparatoires du lycée militaire de Saint-Cyr (245 élèves, dont 58 filles). Plus d’une quinzaine de témoins avaient raconté le calvaire imposé par cette minorité puissante de garçons appelés « tradis » pour détruire psychologiquement les jeunes femmes et les voir ainsi abandonner le concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtquidan. Notre enquête avait conduit la ministre des Armées, Florence Parly, à ordonner la sanction de vingt élèves (sept jeunes hommes avaient été exclus définitivement de l’établissement, treize autres de manière temporaire) et le départ de la direction de l’établissement (le colonel Assonion a été remplacé par le colonel Eon Duval). Un plan « d’excellence comportementale » dans les lycées de la défense avait également vu le jour.

    Où en est-on un an après ? L’épisode « SLG » de janvier est considéré en interne comme le symbole d’une continuité inacceptable avec les années passées. Selon nos informations, l’auteur des faits a été puni le 8 février de sept jours d’exclusion avec sursis, après la découverte du sigle par des étudiantes et le rapport qui s’en est suivi auprès de l’autorité militaire. « Après les révélations de l’an dernier, notre ministre avait exigé que les officiers soient intraitables sur les affaires de misogynie. Foutaises, ils n’ont même pas fait rater un jour de cours à l’élève puni… » se désole un témoin auprès deLibération. La légèreté de la sanction passe d’autant plus mal que le jeune homme aurait avoué faire partie du clan des tradis. « C’est une blague ! » commente Bastien Lachaud, député (LFI) de Seine-Saint-Denis, membre de la commission de la défense et coauteur du rapport parlementaire présenté mercredi sur la discrimination dans les armées. « On ne peut pas affirmer la tolérance zéro et sanctionner comme ça un tel acte. C’est honteux, l’élève aurait dû être viré », poursuit-il. Du côté du ministère, on rétorque que « le sursis a été assorti car il s’agissait d’un élève qui n’avait pas été sanctionné et dont le comportement à l’égard de ses camarades féminines était jusque-là exemplaire. Sept jours d’exclusion, c’est une sanction lourde. Notre rôle est aussi d’éduquer les jeunes confiés à notre responsabilité ».

    Urine

    Les personnes rencontrées par Libération sont amères. Elles racontent qu’à rebours des annonces, l’ambiance au sein du lycée n’a pas évolué. Bien sûr, certains étudiants passent entre les gouttes et vivent une année de prépa normale - en tout cas sans heurts. Mais pour les élèves prises pour cible, le travail de sape psychologique et autres humiliations perdurent. Jusqu’à briser, dans certains cas, la volonté d’intégrer l’armée de terre. Selon plusieurs témoins, « l’indifférence courtoise » qui consiste à ne jamais adresser la parole aux filles est toujours pratiquée par certains élèves tradis. Dans les couloirs de l’établissement, les étudiantes sont toujours interpellées par des interjections argotiques type « cuissssss » - dès qu’une fille est en couple et donc soupçonnée d’avoir des relations - ou « bzittttt » pour signifier qu’elles ne sont que des moins que rien. Début 2019, les cuvettes de toilettes et les poubelles des sanitaires des filles ont été souillées d’urine. L’affaire n’a pas eu de suite. « Malheureusement, et malgré les efforts de l’encadrement, il n’est pas possible d’en identifier les auteurs, d’autant que garçons et filles partagent le même internat », justifie le ministère auprès de Libération. Au sein du lycée, on doute de la persévérance du corps militaire pour trouver les responsables : « Les filles attendaient une sanction exemplaire, il n’y a rien eu de tout ça. »

    Marque visible de l’emprise toxique de quelques-uns sur l’ensemble des élèves : les inscriptions « TRADI » fleurissent dans les classes, gravées en capitales sur les tables de cette école deux fois centenaire. En toute impunité. En interne, on observe, fataliste : « Tout est décomplexé : la misogynie et, de manière plus générale, l’intolérance à tout ce qui n’est pas dans le milieu tradi. »

    Ce clan de jeunes hommes continue donc à imposer sa vision du monde en général et de l’armée en particulier. Nostalgiques de la France des colonies, ils adorent Jeanne d’Arc et les maréchaux de Napoléon, s’affichent proches du mouvement catholique lefebvriste, manifestent ouvertement leur position contre l’avortement. D’année en année, sur les photos qu’ils aiment à partager entre eux sur les réseaux sociaux, ils arborent parfois des bretelles aux couleurs du drapeau confédéré - symbole mondial du suprémacisme blanc - ou le drapeau des Croisades en arrière-plan. Lors du « bal des cadets » organisé le 23 mars dernier, ils se sont présentés « youlés » comme jamais : la coiffure de la « youle », qui consiste à ne garder qu’une longue mèche sur le haut du crâne, est arborée uniquement par le clan des tradis. « Tout le monde l’a vécu comme une provocation ultime mais la direction n’a pas dit un mot sur cet épisode, raconte un témoin. Le règlement intérieur n’autorise que les coiffures équilibrées et sans fantaisies. Ne pas interdire la youle alors qu’elle est l’emblème des tradis, c’est de la pure hypocrisie. »
    Mainmise

    S’il est très difficile de recueillir des témoignages d’élèves ciblées, une autre source résume : « Finalement, rien de rien n’a changé. » A une nouveauté près : la chape de plomb posée par les autorités du lycée pour « que rien ne sorte », selon les mots d’un haut gradé. La menace est claire. Si quelqu’un parle « à l’extérieur », explique l’une de nos sources, si un nouvel article de ces « gauchistes de Libé » venait à paraître, la conséquence serait « la fermeture » du lycée. « On pourrait presque parler d’un lavage de cerveaux, déplore une ancienne élève. Les jeunes filles sont un peu tétanisées. Je dirais même que certaines ont fait le choix de la loyauté envers les autorités car elles ont intériorisé leurs discours alarmistes. »

    Illustration parfaite de cette ère post-crise : l’accueil fait aux deux députés de la mission d’information parlementaire. A Saint-Cyr-l’Ecole, ils n’ont pu rencontrer que les professeurs de sciences et non ceux de lettres et d’économie, comme ils l’avaient pourtant demandé. Bastien Lachaud : « On nous a dit qu’ils étaient indisponibles. » Ce qui est faux : les professeurs des autres sections n’ont même pas été prévenus de la visite des élus. La mainmise s’est poursuivie jusqu’aux tables rondes, où le commandement a décidé de rester au moment des discussions avec les élèves. Contrairement aux autres établissements visités.
    Guillaume Lecaplain , Anaïs Moran dessins Sandrine Martin

    #sexisme #misogynie #discrimination #fraternité #travail #femmes #domination_masculine #sexisme_d'état #armée #culture_du_viol

    • les cuvettes de toilettes et les poubelles des sanitaires des
      filles ont été souillées d’urine. L’affaire n’a pas eu de suite.
      « Malheureusement, et malgré les efforts de l’encadrement, il n’est pas possible d’en identifier les auteurs

      Les tests ADN sont sans doutes inaccessibles à l’encadrement de l’armée !

  • À la découverte des bases militaires soviétiques abandonnées - Russia Beyond FR
    https://fr.rbth.com/lifestyle/82236-bases-militaires-sovietiques-etranger


    

    « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Ces mots du poète français Paul Valéry sont utilisés dans une critique d’un livre du photographe européen Eric Lusito, dont les images d’installations militaires abandonnées par les Soviétiques sont censées illustrer le caractère fini de la vie.

    #soviétisme #ex-urss #ex-union_soviétique

  • Comment la fistule anale de Louis XIV a permis la création de l’hymne britannique « God Save the Queen » ?
    https://www.franceinter.fr/histoire/comment-la-fistule-anale-de-louis-xiv-a-permis-la-creation-de-l-hymne-br

    Quel rapport peut-il bien exister entre l’affection dont souffrait le roi soleil et l’hymne de la perfide Albion ? Le professeur Jean-Noël Fabiani raconte cette histoire étonnante à Daniel Fievet dans la « Tête au carré ».

    • Au passage, Ô Monts Indépendants, un temps hymne national suisse,…

      https://www.youtube.com/watch?v=Lm-fPf8MqLM

      Cantique suisse — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Cantique_suisse

      Le chant patriotique Ô Monts indépendants (en allemand Rufst du mein Vaterland ; en italien Ci chiami o patria et en romanche E clomas, tger paeis), composé en 1811 par Johann Rudolf Wyss (1743-1818), a été le premier hymne patriotique et le plus utilisé jusqu’en 1961.
      […]
      Le fait que l’hymne suisse Ô Monts indépendants ait la même mélodie que l’hymne britannique God Save the Queen créa des situations embarrassantes lorsque les hymnes nationaux britannique et suisse étaient joués en même temps. Le cantique suisse purement helvétique remplaça alors provisoirement, en 1961, l’hymne Ô Monts indépendants.

      Après une période d’essai de trois ans avec un statut provisoire prolongé en 1965, le cantique suisse obtient le rang d’hymne national pour une période illimitée.

    • Donc, géniale intuition de Johnny Rotten, des Sex Pistols qui nous assène le 27 mai 1977 une version trash de l’hymne au trou de balle (et à sa fistule) du Roi-Soleil, œuvre éhontément plagiée par un maître de musique à la solde de la monarchie britannique, puis un siècle plus tard par un pasteur écrivaillon helvétique professant vaguement la philosophie.

      https://www.youtube.com/watch?v=yqrAPOZxgzU

      God save the queen
      The fascist regime
      They made you a moron
      Potential H-bomb

      God save the queen
      She ain’t no human being
      There is no future
      In England’s dreaming

      Don’t be told what you want
      Don’t be told what you need
      There’s no future, no future,
      No future for you

      God save the queen
      We mean it man
      We love our queen
      God saves

      God save the queen
      ’Cause tourists are money
      And our figurehead
      Is not what she seems

      Oh God save history
      God save your mad parade
      Oh Lord God have mercy
      All crimes are paid

      When there’s no future
      How can there be sin
      We’re the flowers in the dustbin
      We’re the poison in your human machine
      We’re the future, your future

      God save the queen
      We mean it man
      We love our queen
      God saves

      God save the queen
      We mean it man
      And there is no future
      In England’s dreaming

      No future, no future,
      No future for you
      No future, no future,
      No future for me

      No future, no future,
      No future for you
      No future, no future
      For you

      (Sinon, j’ai bien ri avec ça, merci @simplicissimus pour ce début d’année, euh ... chirurgicale ?)

      Pour soutenir son époux, Madame de Maintenon demande à Lully de composer un hymne. Le texte est écrit par Madame de Brinon, supérieure de la Maison royale de Saint-Louis créée par la marquise. Pendant l’opération, les Demoiselles de Saint-Cyr chantent cette composition.

    • Cher @simplicissimus, ce qui est intéressant dans l’hymne suisse, c’est qu’il a écrit, évidemment, dans les 4 langues nationales, mais les 4 versions ne sont pas du tout les mêmes. Il ne s’agit pas de traductions, mais de textes différents !
      Drôle, non ?

  • Nom de promotion du 1er bataillon de St-Cyr : Général Loustaunau-Lacau 17 Novembre 2018 - defense.gouv.fr
    l’antisémitisme se porte bien à st cyr , un peu comme #petain
    https://www.defense.gouv.fr/english/node_64/actu-terre/nom-de-promotion-du-1er-bataillon-de-st-cyr

    Le 22 juillet 2017 et, comme il est d’usage dans les écoles de formation des cadres de l’armée de Terre, la promotion 2016-2019 de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr a reçu le nom d’un parrain de promotion, en l’occurrence celui de « général Loustaunau-Lacau ».

    Saint-cyrien, héros des deux guerres mondiales, Résistant, fondateur du réseau « Alliance », déporté à Mauthausen et député à l’Assemblée nationale dans les années 50, Georges Loustaunau-Lacau est une figure militaire dont les faits d’armes – croix de guerre 14-18 avec 5 citations et croix de guerre 1939-1945 avec palme – avaient alors justifié le choix des différentes autorités.

    Les éléments récemment portés à la connaissance du chef d’état-major de l’armée de Terre, postérieurement à la décision d’attribution du nom, ont mis en lumière l’activité politique de Georges Loustaunau-Lacau dans les années 30, pendant lesquelles il a notamment animé en 1938 une maison d’édition nationaliste, La Spirale, après avoir été mis à pied de l’armée pour des activités anti-communistes. La Spirale a publié deux revues très critiques dans lesquelles ont paru de nombreux articles anti-communistes, antiallemands et antisémites. Il a lui-même écrit au moins un article en 1938 dans lequel il met en doute la loyauté des Français Juifs.

    Il est également l’auteur d’un courrier adressé à l’ambassade d’Allemagne en août 1940 et dans lequel, avec des propos antisémites, il propose ses services aux Allemands. L’appréciation du contexte et de la portée de cet écrit reste à mener, Loustaunau-Lacau ayant fondé le réseau de résistance Alliance trois mois plus tard.

    Georges Loustaunau-Lacau a par ailleurs été suspecté d’avoir formé avec son réseau anticommuniste la partie militaire de la mouvance d’extrême droite de la Cagoule, suspicions qui ont donné lieu à un procès à la Libération au terme duquel il a été reconnu innocent et réhabilité. Il a été nommé général la veille de son décès en 1955.

    Au bilan, ces récentes révélations ont mis en lumière une personnalité contestable, qui, en dépit d’un passé de militaire et de résistant courageux présente plusieurs actes répréhensibles qui ont conduit le chef d’état-major de l’armée de Terre à considérer qu’il n’était pas acceptable qu’une promotion d’officiers-élèves puisse prendre le parcours du général Loustaunau-Lacau comme une référence.

    Ainsi, en étroite coordination avec la ministre des armées et le chef d’état-major des armées, il a été décidé de ne plus utiliser ce nom de promotion.

    Pour ce faire, un processus a été engagé par l’armée de Terre pour que le nom de cette promotion évolue vers une référence historique incontestable. Cette mesure permettra de nourrir utilement la formation des élèves de cette promotion, dès leur retour de stage à l’étranger. Ceux-ci ne doivent pas être pris en otage de débats historiques qui ne sont pas de leur ressort. Il s’agit donc de concevoir et de mettre en œuvre, avec ces mêmes élèves, un parcours de « mémoire et de vérité » pour les aider à construire le cadre éthique qui devra guider leur vie personnelle et les conditions d’exercice de leur futur métier d’officier.

    Enfin, et pour s’assurer que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir, le processus de désignation des noms de promotion sera entièrement revu ; il sera opérationnel dès 2019.

    Le chef d’état-major de l’armée de Terre est pleinement conscient de la gravité de ce sujet. Il était essentiel d’agir pour le bien des élèves en formation et pour celui de l’institution militaire dans son ensemble. Le processus mené le sera de manière sereine, précise et ordonnée : nous le devons à la jeunesse que nous formons.

    #armée #france #antisémitisme #anticommunisme #collaboration #saint_cyr #ecole

  • « Et si les gilets jaunes étaient des écologistes qui s’ignorent ? »
    https://www.nouvelobs.com/societe/20181116.OBS5549/et-si-les-gilets-jaunes-etaient-des-ecologistes-qui-s-ignorent.html

    Cessons donc d’opposer la colère des gilets jaunes et la bataille contre le réchauffement climatique ! Telle est la proposition de Jean-Baptiste Comby, sociologue à l’université Paris 2, auteur de « la Question climatique. Genèse et dépolitisation d’un problème public » (Raisons d’Agir, 2015). Celui-ci nous invite à voir, dans la mobilisation de samedi, un appel à appréhender les défis climatiques et énergétiques en tenant compte des réalités des fractions fragilisées de la population.
    Transports en commun hors des villes, fret, rythmes des déplacements… « Il est donc urgent de revenir à une écologie proprement politique et ce faisant de mettre en œuvre les mesures structurelles seules à même de nous rendre durablement, massivement et équitablement moins dépendants de l’automobile », estime le chercheur. Tribune.

    #écologie_politique (vs écologie punitive) #inégalités #écotaxes

  • Après l’enquête de « Libé » sur le harcèlement sexiste dans l’établissement militaire, le chef de corps est sur le départ. Il laisse derrière lui une stèle vue comme une provocation.

    Au lycée de Saint-Cyr, le colonel part, les « tradis » restent

    C’est, en quelque sorte, un cadeau d’adieu. Depuis le début de semaine, une stèle flambant neuve a fait son apparition dans la cour Rivoli du lycée militaire de Saint-Cyr (Yvelines). Entre quatre flèches qui partent vers l’extérieur, trois slogans sont gravés en lettres d’or : « chic à Cyr », « chic aux anciens », « chic aux tradis ». Dans le langage propre aux lycées militaires, les flèches, c’est pour rendre gloire. « Chic », c’est à peu près le même sens. Au sein de l’établissement, l’objet a fait bondir.

    Voir aussi notre long format Harcèlement au lycée militaire de Saint-Cyr : après l’enquête, témoignages et réactions

    Car même si ces slogans ne sont pas nouveaux (ils étaient déjà écrits dans la même cour dans les années 60), même si le ministère des Armées explique à Libération que le « chic aux tradis » est à prendre dans le sens de la glorification de traditions vieilles de deux cents ans, difficile pour certains élèves et professeurs de ne pas voir dans cette stèle une provocation plus que malvenue. Car « chic aux tradis », c’est aussi une référence pour le moins transparente au mouvement des « tradis », ces garçons des classes prépa qui font vivre un enfer aux élèves filles. Libération avait révélé le 23 mars le harcèlement sexiste quasi quotidien qu’elles subissent, à tel point que la plupart d’entre elles abandonnent leur cursus avant terme.
    « Ancien tradi »

    La stèle a été inaugurée tout à fait officiellement alors que le colonel qui dirige le lycée militaire depuis septembre 2015, Thierry Assonion, est sur le départ. Au début du printemps encore – avant l’enquête de Libé – il était donné pour rester l’an prochain. Officiellement, le colonel obéit simplement au « plan annuel de mutation ». Son dernier acte au lycée aura été en tout cas d’installer cette stèle.

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    Provocation ou pas, le lycée doit désormais regarder du côté de la rentrée : qui pour remplacer le colonel Assonion ? A Saint-Cyr, les bruits de couloir ont d’abord évoqué la possibilité d’une colonelle, ce qui aurait été un signal fort dans un établissement et une institution où peu de place est laissée aux femmes. La rumeur s’est finalement cristallisée sur le nom d’un homme, Tanguy Eon Duval. Un nom qui en effraie plus d’un : « Ce colonel est un ancien tradi, ce serait désastreux de le mettre à la tête du lycée », se désole une source interne. « Symboliquement, c’est grotesque, il n’y a pas pire comme signal, s’énerve un témoin. Si cette hypothèse se concrétise, c’est plus que de la provocation à notre égard. C’est de l’insolence. Qui va me faire croire qu’un ancien tradi fera tout son possible pour bannir les pratiques de ses "frères" ? » Pour le moment, aucun nom n’a été officialisé. Contacté par Libération, le service d’information de l’armée de terre a seulement indiqué ne pas avoir encore choisi « le nom du futur chef de corps ». Mais qu’il y aurait bien « une personne désignée pour la rentrée prochaine ».
    Exclusions

    Concernant les sanctions au sein du lycée, les exclusions sont en revanche bien actées. Pour rappel, à la suite des révélations de Libération, la ministre des Armées, Florence Parly, avait déclaré le 4 avril devant l’Assemblée nationale, vouloir « exclure de Saint-Cyr-l’Ecole les élèves impliqués dans les faits » de harcèlement moral et sexiste et « interdire le redoublement des élèves perturbateurs dans les classes préparatoires ». Le conseil de classe des hypokhâgneux (première année de classe prépa littéraire), qui a eu lieu mardi, a refusé à cinq élèves « tradis » leur poursuite d’étude au sein de l’établissement pour « des raisons de comportement ». Six de leurs camarades, issus de la même promotion, ont quant à eux écopé d’une semaine d’exclusion « avec sursis pour l’année scolaire 2018-2019 » : au moindre écart l’an prochain, c’est la porte (de manière définitive).

    Du côté des deuxième année aussi, les sanctions sont tombées. Mais rien qui ne puisse obérer une future carrière d’officier. Neuf élèves sont passés devant le conseil de discipline. Certains étaient assistés d’un avocat. Le chef du clan des « tradis » et son numéro 2 ont été définitivement bannis du lycée par la hiérarchie militaire à la demande du corps professoral. Les sept autres élèves qui avaient participé à un sketch violemment misogyne réalisé au lycée à l’automne 2017, ont été exclus quinze jours durant les semaines de révisions. Rien de plus. Et au final, l’ensemble de ces neuf « tradis » de deuxième année ont tout de même été autorisés à passer le concours pour intégrer l’école spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtquidan. Sept d’entre eux sont d’ailleurs admissibles et préparent les épreuves orales pour une potentielle intégration à la rentrée.
    Guillaume Lecaplain , Anaïs Moran

    C’est beau l’armée et la France, plus tu harcèle, humilie et discrimine les femmes et plus tu sera récompensé, reconnu, couvert de gloire et de médailles.
    #fraternité #sexisme_d'état #masculinisme #misogyne #sexisme #discrimination

  • #Lycée_militaire de #Saint-Cyr : une machine à broyer les femmes - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/22/lycee-saint-cyr-une-machine-a-broyer-les-femmes_1638211

    « Libération » a enquêté sur le #sexisme érigé en système au sein des #classes_préparatoires militaires par un puissant groupe d’élèves : les « tradis ». Entre humiliations et #harcèlement_moral, tout est fait pour saper les ambitions des étudiantes.

    #armée #misogynie

    • C’est une lettre, rédigée avec rage et remplie de rancœur, qui a sonné l’heure de la rébellion au lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines). Celle de Mathilde (1), 20 ans, élève de deuxième année de classe préparatoire dans l’établissement, envoyée au président Macron, le samedi 2 décembre 2017. Avec ces mots, reflets d’une plaie à vif : « J’avais jusqu’à présent le projet d’intégrer l’Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr. […] J’ai honte d’avoir voulu aller dans une armée qui n’est pas prête à recevoir des femmes. J’ai appris que porter un vagin ruine une carrière, une vocation, une vie. » Mathilde rêvait d’être officière de l’armée de terre. Ces deux années de prépa au lycée de Saint-Cyr, réputées être le meilleur tremplin pour atteindre cet objectif, ont fracassé son rêve.

      Harcèlement moral, intimidations, insultes, humiliations, marginalisation, coups bas : depuis son arrivée, en septembre 2016, Mathilde se sent « persécutée » par un groupe de garçons « prêts à tout » pour la voir abandonner le concours d’entrée à l’ESM (lire encadré).
      « Réactionnaire »

      Ils se nomment communément les « tradis » et ont réussi leur pari : la jeune femme souhaite retourner dans le civil à la fin de l’année, écœurée par le monde militaire et sa misogynie corrosive. Ce n’est malheureusement pas la seule. Dans la « corniche » de Saint-Cyr (l’ensemble des classes préparatoires du lycée), ce sexisme psychologiquement virulent, orchestré par une minorité puissante (environ 60 élèves sur 230), est subi de manière quotidienne par une large majorité d’étudiantes. « Sans que le commandement ne bouge d’un orteil », s’insurge Mathilde.

      La lettre adressée à Emmanuel Macron était porteuse d’espoir, d’un balbutiement de révolte. Elle a fait pschitt. Quelques tables rondes ont été organisées au lycée… Mais aucune mesure n’a été annoncée après. Alors, face à cette « passivité », Mathilde a choisi de contacter Libération pour alerter sur ce « vase clos réactionnaire et paternaliste ». Au fil des jours, une quinzaine d’autres personnes ont, elles aussi, spontanément souhaité libérer la parole. Leurs témoignages couvrent une période allant de 2013 à aujourd’hui. Filles (très majoritairement) et garçons, ex-étudiants, élèves actuels anciens membres de l’encadrement : tous décrivent à Libé le sexisme systémique des classes préparatoires au lycée militaire de Saint-Cyr. Ou comment sévit depuis des générations le clan des tradis pour évincer leurs camarades féminines et broyer leurs ambitions. En quasi toute impunité.
      « Youle »

      Mercredi 29 novembre 2017, trois jours avant l’envoi de la lettre. Comme tous les ans à cette même date, c’est jour de fête au lycée militaire de Saint-Cyr : l’établissement hanté par le souvenir napoléonien célèbre la fameuse bataille d’Austerlitz en organisant la soirée du « 2S » lors de laquelle les élèves proposent des « sketchs ». Ce soir-là, une dizaine d’élèves (que des garçons) arrivent torse nu pour danser sur scène. Sur la peau, ils ont peint le symbole µ. Prononcé « mu », c’est un nom de code signifiant « misogyne », nous explique Agathe, une ancienne élève d’hypokhâgne du lycée. « Il est tagué dans la cour, il est gravé sur les tables de classe. Bref, il est partout », assure-t-elle. Quelques minutes de show plus tard, une jeune fille, volontaire, entre en scène afin de se faire « faussement » scalper par les jeunes hommes. Qui la mènent ensuite à leur chef en criant : « Youlez les… » avant d’entendre une partie du public masculin répondre d’une seule voix : « …grosses ! »

      « Youlez les grosses » signifie « scalpez les filles ». Car dans le langage interne que les tradis se transmettent d’année en année, les « grosses », ce sont les jeunes femmes. Parce qu’elles « sont juste bonnes à être engrossées », explique à Libération Marie, qui a fait une première année de prépa à Saint-Cyr-l’Ecole avant de changer d’orientation. La « youle » ? « C’est le nom de la coiffure que les tradis arborent pour se différencier du reste des élèves », renchérit Marie. Très court sur les côtés, longue mèche sur le haut du crâne. Mathilde se souvient de cette soirée : « Les filles de l’assemblée sont restées abasourdies. On ne savait pas trop si cela signifiait que nous n’étions pas les bienvenues ou si c’était carrément une menace de mort. Dans tous les cas, c’était de la misogynie clairement exposée. »

      Quelques filles sont bien allées voir la direction du lycée pour protester contre ce sketch douteux. Selon elles, il avait été validé en amont par la direction du lycée qui ne pouvait plus changer son fusil d’épaule. Aurore, 20 ans, étudiante à bout de nerfs, se souvient : « Le commandement nous a répondu qu’il ne fallait pas que nous prenions la mouche pour une simple blague potache. » Du côté du ministère, on affirme à Libération que les sketchs seront interdits lors de la prochaine soirée « 2S ». « Je n’y crois pas. C’est toujours la même hypocrisie. Ici, on laisse les filles se faire opprimer et on ne sanctionne jamais les bourreaux », dénonce Aurore.

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      « Contre-nature »

      Les « bourreaux », ce sont eux : les Mohicans, la Mafia, l’Inquisition, la Ferme et les Gaulois. Des « familles » de garçons ultraconservateurs perpétuées chaque année par un système de parrainage, qui n’acceptent toujours pas la présence de jeunes filles dans la corniche. Elles sont pourtant officiellement admises depuis 1986, même si les premières étudiantes sont arrivées au début des années 2000. Ce groupe masculiniste, à la fois occulte et hyperstructuré, est officiellement interdit par l’autorité militaire. Et pour cause. Dans les couloirs de leurs dortoirs, ils brandissent fièrement le drapeau des confédérés américains, devenu dans le monde entier un signe de ralliement raciste, ou s’habillent avec des bretelles à ses couleurs. Selon des sources internes, des croix gammées auraient été retrouvées dessinées à la craie sur certaines chaises, avec l’inscription Deutschland über alles (un extrait de l’hymne allemand utilisé par les nazis). Le 20 novembre dernier, jour de la mort de Franco, des témoins rapportent les avoir entendus louer les « valeurs » du dictateur espagnol. Sur Facebook, les tradis « likent » des groupes qui militent contre l’avortement. Ces jeunes adultes, de 17 à 21 ans, sont nostalgiques « de la religion d’Etat, des colonies… » observe un de leurs anciens professeurs : « Et ils pensent qu’accorder des congés paternité, c’est contre-nature. » Tous les mercredis, ils vont à la messe au lycée et tous les dimanches à Versailles, ville voisine à environ 5 kilomètres de Saint-Cyr-l’Ecole, dans une église où elle est dite en latin. En 2013, une majorité de tradis ont rejoint la Manif pour tous et des autocollants du mouvement fleurissaient dans l’établissement. L’année dernière, ils se sont procuré un drapeau gay pour le brûler au lycée. Une information recoupée par plusieurs témoins. D’ailleurs, un des sketchs organisé lors du « 2S » de 2016 montrait un homme symboliquement envoyé au bûcher (avec des fumigènes). Il portait des bretelles arc-en-ciel.

      Chaque année, les hostilités débutent fin septembre, quand les tradis font le tour des dortoirs pour recruter parmi les nouveaux. « Si tu ne rejoins pas leurs rangs, tu seras considéré comme un "souz" [un sous-homme, ndlr], déplore Pierre, élève de classe prépa. Les tradis sont dans cette logique de "si tu n’es pas avec nous tu es contre nous". Les non-suiveurs sont marginalisés durant le reste de l’année. Mais je ne peux pas vraiment me plaindre quand je vois ce que les tradis réservent aux étudiantes. » Car leur cible, ce sont les filles. Pour s’excuser de vouloir leur mettre des bâtons dans les roues, ils plaident parfois la concurrence logique d’une prépa exigeante comme celle de Saint-Cyr. Les filles leur prendraient des places, qui sont chères. « Mais si ce n’était que ça, ils n’auraient pas de raison de s’entraider entre eux, contrebalance un observateur de l’intérieur. En réalité, selon eux, les filles ne devraient tout simplement pas être là. Les femmes sont des êtres merveilleux, doux et gentils, mais mieux à la maison à faire des enfants. » « Ils n’ont aucune vision complexe du monde, assène un de leurs anciens professeurs. La sensualité, la sexualité, ils ne connaissent pas. Pour certains, une fille c’est une sœur ou une maman. » En clair, elles n’ont rien à faire là.

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      « A mort les grosses »

      Les nombreux témoignages recueillis par Libé parlent de « haine palpable » et de « guerre froide ». Coups de pied dans les portes la nuit pour empêcher les filles de dormir, défécation devant leur chambre, refus de manger à la même table qu’elles à la cantine, menaces de « scalp » (toujours lui), pancartes « à mort les grosses » affichées dans l’internat, chansons composées des termes « salopes » et autres « cuissssss » marmonnées au passage d’une élève en couple (et donc soupçonnée d’avoir des relations sexuelles), remise du « concombre d’or » devant toute la promotion à la jeune fille qui a « le plus cuissé durant l’année »… Sans oublier l’ignorance ritualisée ou « l’indifférence courtoise » comme la surnomment les tradis eux-mêmes : cet usage qui consiste à ne jamais adresser la parole aux filles. Jamais, au point de ne pas transmettre les consignes du commandement ou à les prévenir des contrôles scolaires. Et donc à les pénaliser dans leurs études.

      « On retrouve les filles en pleurs dans les couloirs, prêtes à tout arrêter du jour au lendemain, rapporte une source interne. Entre le stress des concours, l’intensité des semaines de cours et ce sexisme en situation de force, beaucoup d’étudiantes n’arrivent plus à contrôler leur sentiment de détresse. » Aurore n’a pas peur de parler de harcèlement sexiste : « Je me sens humiliée dans mon identité de femme et bafouée dans mon droit d’être ici. Ça m’a rendue malade. J’ai longtemps eu des nausées, des maux de ventre, un corps épuisé. J’en ai parlé à un médecin qui m’a confirmé que tout n’était que psychologique. »

      « Leur but, c’est qu’on décroche en fin de première année », synthétise Rebecca qui est sortie de la prépa en juin 2016 sans concourir pour l’ESM. L’ancienne apprentie officière a tenu trois ans, avec une année de « khûbe » (redoublement), mais en « craquant » à chaque vacance. Aujourd’hui, la jeune femme se dit « dégoûtée » du métier qui la faisait rêver plus jeune. Même constat pour Noémie, ancienne élève de la prépa Saint-Cyr aujourd’hui en réorientation. Elle ambitionnait de devenir pilote de l’armée de l’air, mais elle a entre-temps « totalement perdu confiance en elle ». Déléguée élue lors de son unique année de classe prépa, la jeune fille a été toute l’année « boycottée » au profit de son vice-délégué et membre de la famille tradi. « On me disait toujours "va travailler, va te reposer, ton vice-délégué va s’en charger". Il n’y avait que six tradis sur une classe de 30 élèves mais j’ai fini par être transparente aux yeux de tout le monde. Certains ont commencé à me traiter de salope et à dire que je n’étais bonne à rien. Je pleurais trop régulièrement, je voulais tout le temps rentrer chez moi. Les tradis ont réussi à me faire penser que je n’étais pas assez douée pour devenir officière. Je suis partie. »

      Coralie a tenu trois années de prépa jusqu’à son intégration à l’ESM de Saint-Cyr. Après quelques mois à l’ESM, elle a choisi d’abandonner. Désenchantée. « Je m’étais interdit de craquer en prépa car je pensais qu’à l’Ecole spéciale, les garçons tradis disparaîtraient dans la masse. J’ai cru pouvoir me débarrasser d’eux, je me suis trompée. » C’est une réalité que la jeune femme n’avait pas assez appréhendée : les garçons du groupe des tradis du lycée, fondé sur l’entraide scolaire et la démotivation des concurrents, sont des « bêtes à concours » qu’on retrouve en nombre sur les bancs de l’ESM. « En arrivant à Coëtquidan (Morbihan), j’ai retrouvé les pires, lâche Coralie. On m’a de nouveau traitée comme une sous-merde. Ce sentiment de ne jamais être à sa place est épuisant. J’ai fini par craquer. Je n’ai pas eu la force que je voulais. »

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      Fermer les yeux

      Le phénomène n’est ni nouveau, ni inconnu pour le ministère des Armées. Depuis la rentrée 2014, un « référent mixité » est en poste dans chaque lycée militaire et une inspection générale a lieu chaque année pour faire le tour de l’ambiance qui y règne. En 2015, la section « sciences économiques » de la prépa Saint-Cyr a été purement et simplement supprimée aux motifs de « comportements discriminatoires à l’égard des élèves féminines » et de « conduites vexatoires et blessantes » de la part des tradis. « Une mesure forte », appuie le chef du service d’information de l’armée de terre, le colonel Benoît Brulon, vers qui nous a orientés la direction de l’établissement. Elle aurait permis de « largement améliorer le climat ces quatre dernières années », continue-t-il. D’ailleurs, le rapport Galtier, rendu au ministère des Armées début 2018 à la suite de l’inspection du lycée, établit les mêmes conclusions, selon le général Pierre Liot de Nortbecourt, adjoint au directeur des ressources humaines de l’armée de terre en charge des lycées militaires et des écoles de formation initiales. « Reste une problématique dans une section », reconnaît-il. Les lettres, dans laquelle les tradis sont aujourd’hui les plus actifs. « De la méchanceté, des bêtises, un effet de groupe », brosse le général. Il s’agit de jeunes garçons qui sont déjà dans le collimateur des autorités du lycée. »

      Des témoins dénoncent pourtant un « double discours » entretenu par le commandement à la tête du lycée de Saint-Cyr. C’est vrai, à chaque début de rentrée scolaire, les petits nouveaux sont avertis par le chef de corps et les capitaines de la présence nuisible des familles tradis. « Ils font semblant de prendre les choses en main mais ce n’est que de la forme. Au vu de leur passivité tout le reste de l’année, on se demande s’ils ne cautionnent pas au fond la mentalité des tradis », explique l’une de nos sources. Selon elle, des dizaines de rapports d’élèves ont été transmis à la direction l’an passé, sans qu’aucune sanction ne soit prise. En interne, une majorité de témoins s’entendent pour dire que le véritable blocage se situe au niveau des plus hauts gradés.

      Au fond, le phénomène est simple : les prépas sont noyautées par le groupe des garçons ultras, beaucoup de filles et quelques garçons abandonnent. Les tradis, eux, parviennent à intégrer l’école puis à devenir officiers. Et se retrouvent ainsi dans la potentialité d’encadrer les formations des plus jeunes. Et sont portés, même inconsciemment, à fermer les yeux sur certaines pratiques qui leur rappellent leurs jeunes années. « Que des élèves fascistes me mènent la vie dure, je peux m’en remettre, soupire Marie, une ancienne élève de prépa littéraire. Que mes futurs chefs de régiment fassent la sourde oreille, c’est inadmissible. Le manque d’engagement des cadres encourage les éléments perturbateurs. » Et décourage les autres. Dans sa lettre, Mathilde lâche une terrible formule : « Ainsi, les fraternités se forment, c’est juste qu’il n’y a pas de sœurs. »

      #fraternité #masculinité #virilité #fascisme

    • http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/17/je-n-ai-jamais-rencontre-une-soldate-heureuse_1181997_3224.html

      Hypokâgne, khâgne, Sciences Po... et l’armée. Engagée à 22 ans, reçue à Saint-Cyr, Marine Baron a démissionné deux ans plus tard, révoltée par le machisme ordinaire des militaires. Elle relate son expérience dans « Lieutenante »

      Vous vous êtes engagée dans l’armée à 22 ans, vous l’avez quittée à 24 et vous avez écrit un témoignage dans lequel vous dites, dès le début : « Je ne suis pas faite pour l’armée. » Auriez-vous fait tout un livre pour ce simple constat ?

      Certainement pas. J’ai le sentiment que ce que j’ai vécu et ce que je peux en dire dépasse mon cas personnel. Il m’a été naturel d’écrire. Mon rôle dans l’armée était déjà d’écrire, j’étais officier de communication, je devais donner une bonne image de l’institution. En parallèle, il y avait ce que je vivais, et ce qu’il m’a été donné de voir chez certaines femmes militaires - il y en avait peu dans mon unité. Je me suis dit que si je ne disais pas ce que j’avais vu et expérimenté, personne ne le dirait à ma place.

      A quel moment de votre vie avez-vous eu ce désir de devenir militaire ?

      Dès l’adolescence. Je n’ai jamais rêvé d’un autre métier. Mais je ne le formulais pas vraiment, je restais assez fidèle à mon milieu bourgeois, intellectuel. J’ai fait les études qu’on attendait de moi, hypokhâgne, khâgne et Sciences Po. Je me suis mariée à 18 ans et j’ai divorcé à 21 ans. J’avais quitté ma famille pour me marier, puis mon autre famille en divorçant. Je n’avais plus d’attaches ou de comptes à rendre, je pouvais donc consentir à mon désir.

      Mais pourquoi ce désir d’armée et pourquoi la marine ?

      Sur la marine, on a beaucoup plaisanté, comme si je voulais me conformer à mon prénom, Marine... Mais la marine m’a toujours fascinée... Des voyages au long cours, une certaine idée de la liberté. Le désir d’armée ? Peut-être parce que je n’ai pas eu de vrai modèle d’autorité. Ma mère, qui m’a élevée, était... je dirais, un peu bobo soixante-huitarde, même si c’est réducteur. Mes parents étaient divorcés, et mon père n’a pas été très présent dans mon éducation. Venant d’une famille éclatée, je voulais retrouver quelque chose d’uni. C’était certainement aussi un geste de révolte contre ma mère, antimilitariste. Et un désir d’idéal - servir une cause.

      Vous citez une phrase, une sorte de maxime de l’armée : « Il n’y a pas de sexes dans l’armée, il n’y a que des militaires. » Est-ce la réalité ?

      Il y a un seul sexe, le masculin. On le sait d’emblée quand on est une femme : on entre dans l’armée avec le fantasme de s’abstraire du féminin. On a le désir de se fondre dans cette collectivité unisexe. On essaie de faire oublier qu’on est une femme, mais on est toujours rappelée à l’ordre, ramenée et réduite à son sexe. Jamais je ne me suis autant sentie désignée comme femme. Si je faisais une bourde, c’était parce que j’étais une femme. Si on faisait un exercice difficile et que je serrais les dents pour ne rien dire alors que les hommes, eux, se plaignaient, c’est tout de même moi que l’instructeur réprimandait.

      A suivre votre parcours, à lire les portraits de femmes que vous faites, on a le sentiment qu’aucune femme ne peut être heureuse dans l’armée. Pourtant les femmes continuent de s’engager et toutes ne partent pas au bout de deux ans...

      Il y en a aussi qui partent bien avant. Mais je suis persuadée que dans certaines unités où il y a suffisamment de femmes, leur condition est meilleure. Dans la marine, il y a entre 12 % et 15 % de femmes mais dans mon unité, c’était 2 %, voire 1 %. Je pense que certaines femmes militaires ne se sont pas reconnues dans mon discours. Mais je n’ai eu aucune réaction de leur part. En revanche, j’ai reçu des témoignages de femmes qui, contrairement à moi, sont restées dans l’armée et qui m’ont remerciée d’avoir brisé le silence, d’avoir raconté mon expérience dans laquelle elles se sont retrouvées.

      Un de vos supérieurs vous a dit : « Ici, les femmes ont la condition qu’elles méritent. » Avez-vous quelque chose à lui répondre ?

      Je connais ce discours. Si on morfle, c’est qu’on l’a cherché. En fait, on est venue dans l’armée seulement pour se trouver un homme. C’est stupide. Dans mon unité, certains étaient furieux de voir arriver une femme. D’autres étaient contents, mais pour de mauvaises raisons, parce qu’ils ne voient les femmes que comme des objets de désir.

      Vous citez des propos qui semblent d’un autre âge, le moindre étant de désigner toujours une femme comme « la miss ». Mais n’est-ce pas le fait d’une minorité ?

      Chacun a plus ou moins un discours sexiste. Même si seule une grosse minorité est ouvertement misogyne, c’est en fait toléré par tous, ou presque tous. Et c’est cela qui est grave : la plupart laissent faire, comme ils le font avec les propos racistes.

      Les misogynes et les racistes, ce sont les mêmes ?
      Ce serait trop simple. J’ai vu des misogynes carabinés se révolter contre des propos racistes. Et inversement, des racistes ont parfois pris ma défense. On ne peut pas s’en tenir aux idées reçues.

      Vous n’avez pas donné les véritables identités des officiers de votre unité. Mais ils ne pouvaient pas ne pas se reconnaître. Ont-ils réagi ?

      Pas officiellement. Et une fois encore, je n’ai eu que les réactions positives. Ceux qui ont détesté mon propos ne se sont pas manifestés.

      Curieusement, c’est quand vous entrez à Saint-Cyr Coëtquidan, qui apparaît comme la voie royale, que vous craquez.

      Saint-Cyr, c’était la concrétisation de mon intégration dans l’armée. Dans la marine, j’étais « volontaire officier aspirant ». C’était une situation précaire. J’ai passé le concours de Saint-Cyr dans l’enthousiasme, pour faire carrière. J’y tenais. Ma passion pour l’armée était réelle. Je voulais qu’on m’y accepte. Je ne voulais pas admettre que j’étais usée par les deux années que je venais de vivre. Je suis arrivée à Saint-Cyr, persuadée que j’allais signer pour quinze ans minimum. J’avais quelques semaines pour me dédire. J’ai soudain réalisé que je ne tiendrais pas, et je suis partie.

      Vous n’avez pas tenu, mais y a-t-il vraiment un problème de fond, qui toucherait toutes les femmes ?

      Je le crois. Certes, j’étais dans une unité très masculine. Et j’ai sûrement fait des erreurs. Mais pour les quatre femmes qui ont été dans cette unité, ça s’est mal passé. Il est impossible qu’elles aient toutes été anormalement faibles et fragiles.

      Il y a des difficultés pour les femmes dans toutes les entreprises.

      Certainement, mais, dans l’armée, il n’y a aucune acceptation de la mixité. Dès que les hommes ont peur, ils sont traités de gonzesses.

      Cela existe dans le civil aussi.

      Peut-être. Mais, dans l’armée, tant qu’il y aura, accolée au féminin, une image de faiblesse qui est l’antimodèle absolu de la ligne de conduite militaire, la situation des femmes ne sera pas bonne.

      Il y a pourtant des soldates heureuses.

      Je n’en ai pas rencontré. Maintenant que je parle avec d’anciennes militaires, je vois que certaines ont su trouver leur espace. Mais quand j’y étais, je n’ai pas rencontré une seule femme qui me dise « c’est super, l’armée ».

      Avez-vous des regrets ?

      Passé le soulagement, oui, car j’ai toujours un attachement à cette idée de servir la France, et surtout de défendre la démocratie. Je suis attachée à mon pays. D’ailleurs, combien y a-t-il de pays où j’aurais pu écrire un livre critique sur l’armée sans être inquiétée ? Et puis, bien sûr, il y a des choses qui me manquent dans la vie civile. Des rapports humains très forts, où, même dans les affrontements, on se sent vivre.

      A-t-on essayé de vous retenir ?

      Une copine de chambrée m’a dit : « Ne pars pas, tu vas à nouveau dépendre d’un homme ! » Comme si, dans l’armée, on dépendait d’autre chose que des hommes...

    • http://www.liberation.fr/france/2018/03/22/j-etais-un-bourreau-la-confession-d-un-tradi-repenti_1638206

      Oui, je traitais les féminines de « grosses », je pratiquais l’indifférence courtoise [ne plus parler aux filles, ndlr] et j’ai beaucoup ri lors du sketch de la jeune femme scalpée.

      #courtoisie #galanterie #sens_commun #manif_pour_tous #religion #catholicisme #homophobie #racisme #grossophobie

      L’État français donne des armes à ces gens là alors que ca devrait être les derniers de la terre à pouvoir y toucher.

    • C’est pas seulement les valeurs militaire, ce sont les valeurs catholiques. Un papa dans une maman pour tous, les femmes à la maison sans droit sur rien et surtout pas leur corps, soumission à la hiérarchie, croyance aveugle, goût pour la génuflexion, sado-masochisme... Rien de plus logique qu’on trouve autant de catholiques dans cette école d’artisans bouchers et surtout chez les plus agressifs contre les femmes.

    • Dit donc les éditions triomphe ca fait pas révé. Quel dessins monstrueusement moche !

      Un autre article sur l’e-monde sous #paywall
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/03/23/harcelement-moral-de-jeunes-filles-au-lycee-militaire-de-saint-cyr-l-enquete

      La jeune femme explique avoir été persécutée pendant deux ans par un petit groupe de garçons, résolus à lui faire abandonner ses études.

      On parle quant même d’un « petit » groupe d’une 60 ène d’élèves sur 230 (26% des élèves, plus d’1 sur 4 ! ) avec la hiérarchie qui les soutiens jusqu’au plus haut niveau.

      Extrêmement influents au sein de l’établissement, ces jeunes hommes gravitent dans la sphère catholique traditionaliste – ils assistent à la messe en latin le mercredi et le dimanche –, se disent souvent proches des milieux d’extrême droite et affichent ouvertement des positions contre les homosexuels et l’avortement.

      Les témoignages recueillis décrivent des jeunes hommes « prêts à tout » pour éliminer toute forme de concurrence pour l’entrée à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr – le Graal pour ces étudiants. Si bien qu’il n’est pas rare de voir arriver « les pires » à Coëtquidan (Morbihan), et par conséquent de les retrouver parmi les officiers de l’armée.

      La direction de l’établissement qui, dans un premier temps, évoquait de simples « blagues potaches », remue depuis ciel et terre pour étouffer l’écho médiatique qu’a reçu l’affaire révélée par Libération. « Ici, on laisse les filles se faire opprimer et on ne sanctionne jamais les bourreaux », déplore une ancienne élève du lycée militaire.

      L’armée veux faire croire que ces élèves misogynes, homophobe et racistes passent leur vie à Saint Cyr et ne vont pas pourrir la vie des femmes, des homos et des personnes racisées partout ou ils se rendent. Si 1/4 des militaires sont des misogynes, homophobes et racistes actifs, les 3/4 restants ça les dérangeait pas tant qu’on en parlait pas dans les journaux.

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      Le problème a été « résorbé »

      Ahah

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      Dans le commentaires de l’article, qui sont rigolos pour une fois, les fachos sont aux abois. Je découvre que les élèves de l’école Saint Cyr ont de drôles d’occupations au puy-du-fou pour faire la promo de Villier.

      https://www.youtube.com/watch?v=mBtNbd4KbAs

      https://www.youtube.com/watch?v=cGmxwGyRfNI


      Là on peu voire qu’il y en a plus que 60 « tradi » et que les femmes il n’y en a pas (même si il peut y avoir des femmes « tradi » là on en voie pas).

      –---
      Quand la troupe tolère les femmes elles sont mise à l’arrière.
      https://www.youtube.com/watch?v=BYjW4bHMsbM


      https://www.youtube.com/watch?v=DYWPO6P_G5k

      Dans ces deux videos je remarque que les élèves noirs sont mis plutot dans les premiers rangs (sauf une ou deux exception). Ca veux pas dire qu’il y a pas de racisme, mais je pense que ca reflète la volonté de l’armée de recruté des hommes racisés (mise en avant) et surtout pas des femmes, racisées ou pas.

    • Ben, si, les Éditions du Triomphe, ça fait rêver ! Du moins certains : le Triomphe est le nom de la cérémonie de fin de première année à Saint-Cyr Coëtquidan. Les élèves y passent de rien à tout (ou presque, il reste encore quelques années d’étude…) en passant d’élèves-officiers à aspirants. La cérémonie est nocturne et son moment culminant est lorsque toute la promo est rassemblée et que « l’officiant » donne les ordres :
      – À genoux, les hommes !
      – Debout, les officiers !

      Pour l’ordre dans le défilé, je crois me souvenir de ma jeunesse, que la disposition dans le peloton est régie par taille décroissante. Ceci dit, l’autre école militaire (qui a le privilège d’ouvrir le défilé du 14 juillet) fait de façon constante le choix de mettre des filles au premier rang.

      https://www.youtube.com/watch?v=ByJ4e94yW20

      Palaiseau : ces élèves de Polytechnique vont ouvrir le défilé sur les Champs-Elysées - Le Parisien
      http://www.leparisien.fr/palaiseau-91120/palaiseau-ces-eleves-de-polytechnique-vont-ouvrir-le-defile-sur-les-champ

      Cette année, l’ordre de marche sera différent des précédents. Traditionnellement, les femmes sont devant, puis l’ordre va des plus grands au plus petits par taille, « pour effrayer l’adversaire », ajoute Joséphine. La délégation d’élèves est dirigée par un chasseur alpin et « tout est donc inversé, ce sera par ordre décroissant que nous défilerons, reprend l’étudiante. Peut-être parce qu’en montagne les plus petits ouvrent la voie ».

      Chacun a les traditions qu’il choisit.

      Ceci dit, à l’X les filles ont dû se battre puisqu’au début elles n’avaient pas accès aux vrais symboles polytechniciens :
      • elles portaient un tricorne et non le bicorne de leurs camarades garçons,
      • elles n’avaient pas droit au port de l’épée.
      Comme on peut le vérifier aisément sur cette photo d’Anne Chopinet, major de la première promo qui acceptait des filles (tricorne et absence d’épée - et donc du ceinturon)

    • A la suite de l’enquête de Libération qui a révélé le système bien rodé d’exclusion des filles au sein des classes préparatoires du lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines), le conseil disciplinaire de l’établissement a voté ce jeudi l’exclusion définitive de deux étudiants impliqués dans des faits de harcèlement sexiste. Il s’agit des deux « chefs » du clan des « tradis », ce groupe minoritaire d’étudiants qui noyaute les classes prépas du lycée pour en exclure les élèves filles au prétexte qu’elles n’auraient pas leur place dans l’armée.

      Selon une source interne, une petite dizaine d’autres élèves « tradis » pourraient eux aussi passer devant le conseil de discipline dans les semaines à venir. Le 4 avril dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, s’était engagée devant l’Assemblée nationale à exclure de Saint-Cyr-l’Ecole « les élèves impliqués dans ces faits ».

      Cette première exclusion est surtout symbolique : ces jeunes hommes de deuxième année de prépa sont autorisés à passer les concours (qui débutent la semaine prochaine) et ne manqueront finalement que les sessions de révisions du mois de mai pour préparer les oraux (les cours sont d’ores et déjà terminés).

      http://www.liberation.fr/direct/element/harcelement-au-lycee-militaire-de-saint-cyr-deux-eleves-tradis-definitive

      Je rappel ce que cette brève désigne par « minorité » : un groupe d’une 60 ène d’élèves sur 230 (26% des élèves, plus d’1 sur 4 ! ) avec la hiérarchie qui les soutiens jusqu’au plus haut niveau.
      2 exclusions symboliques des meneurs, 10 élèves en conseil de dicipline ce qui ne changera rien à l’ordinaire de ce que s’infligent ces machos dans leur club fasciste, et pas de conséquences dans la hiérarchie de l’école qui est pourtant clairement impliquée dans tous les témoignages. L’armée valide le comportement des tradis en faisant quelques gesticulations vaguement symboliques pour la presse.

  • Allemagne : le soldat et faux réfugié qui embarasse l’armée et la ministre de la Défense - France 24
    http://www.france24.com/fr/20170503-allemagne-franco-soldat-refugie-syrien-attentat-armee-nazi-minist

    Le cas Franco A. ébranle depuis plusieurs jours l’armée allemande et déstabilise Ursula Von der Leyen, ministre de la Défense, souvent présentée comme une possible nouvelle Angela Merkel. L’affaire, étrange de bout en bout, a réveillé en #Allemagne le vieux démon du #racisme chez les #militaires, sur fond de crise des #réfugiés.

    Soupçonné de préparer un attentat, le soldat Franco A. est arrêté le 27 avril. Le parquet évoque alors la xénophobie du suspect, sans préciser quels étaient ses plans. Très vite, l’affaire prend un premier tournant étonnant lorsque les médias revèlent que le militaire se faisait passer depuis deux ans… pour un réfugié syrien, probablement pour faire porter le chapeau de son futur attentat aux #migrants.

    Un deuxième soldat allemand arrêté sur un projet d’attentat
    http://www.europe1.fr/international/un-deuxieme-soldat-allemand-arrete-sur-un-projet-dattentat-3324938

    La justice allemande a annoncé mardi l’arrestation d’un troisième suspect dans l’enquête sur des projets d’attentat liés à l’#extrême_droite qui a déjà conduit à l’interpellation d’un lieutenant de l’armée allemande. Il s’agit d’un autre militaire de la Bundeswehr, Maximilian T., 27 ans, a précisé le procureur fédéral de Karlsruhe.

    #complot

    • Un général de l’académie militaire de Saint-Cyr avait alerté les autorités allemandes, dès janvier 2014, sur l’idéologie raciste et les tendances complotistes de Franco A, revèle l’hebdomadaire Spiegel, le 30 avril. Le soldat allemand, en formation dans la prestigieuse institution, avait rendu un mémoire de 140 pages dans lequel il dénonçait le risque de « génocide » de la civilisation occidentale. Franco A. affirmait au fil des pages que les populations locales dans de nombreuses villes européennes avaient été « déplacées » au profit de réfugiés musulmans.

      « S’il avait été en formation pour intégrer l’armée française, il aurait été renvoyé sur-le-champ », a même précisé le militaire français à ses interlocuteurs allemands. Rien de tel ne s’est produit de l’autre côté du Rhin. Franco A. a simplement été convoqué à un entretien de recadrage et a pu continuer sa carrière sans encombre.

      Cet officier n’était il pas attaché à la caserne d’Illkirch , brigade franco allemande ?

      https://www.rtbf.be/info/monde/detail_l-officier-preparait-un-attentat-en-se-faisant-passer-pour-un-refugie-on

      La ministre conservatrice Ursula von der Leyen, proche de la chancelière Angela Merkel, se rendra à la place mercredi sur la base franco-allemande d’Illkirch, près de Strasbourg (est de la France) où ce militaire de 28 ans était stationné.

      rance 24 ne reprend pas les information de l’AFP
      Curieux n’est il pas ?

  • Le militaire allemand d’extrême droite qui préparait un attentat était passé par Saint-Cyr
    https://www.bastamag.net/Le-militaire-allemand-d-extreme-droite-qui-preparait-un-attentat-etait-pas

    Un militaire de l’armée allemande a été arrêté, le 26 avril, aux côtés d’un possible complice. Tous deux sont suspectés de préparer un attentat en Allemagne. En 2016, le soldat s’était enregistré sous une fausse identité, en tant que réfugié syrien demandant l’asile, auprès des autorités. Son objectif était de conduire les forces de l’ordre sur de fausses pistes après avoir perpétré son attaque. L’enquête a révélé que le soldat nourrissait des conviction d’extrême droite depuis plusieurs années. Stationné en (...)

    En bref

    / #Droites_extrêmes, Que faire face au terrorisme ?

    #Que_faire_face_au_terrorisme_ ?_

  • Rennes. Le faux cachalot fait 30 tonnes [Vidéo]
    http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-ce-nest-pas-une-baleine-mais-un-cachalot-de-30-tonnes-video-4339

    Situation totalement surréaliste ce matin aux abords de la Vilaine. Quai Saint-Cyr, un énorme cachalot s’est échoué au bord de l’eau. Un périmètre de sécurité a été dressé autour de l’animal. Et une foule de curieux s’est amassée autour du faux cachalot. Un embouteillage a même été provoqué par ce phénomène provoquant une intervention de la police. 

    Bart de l’International Whale Association explique : « Vers 6h ce matin, trois cachalots se sont retrouvés coincés dans l’estuaire de la Vilaine. L’un d’entre eux, un mâle de 15,50 m et de 34 tonnes a avancé trop loin. Avec l’absence de profondeur, il s’est épuisé et a fini par mourir. » En cause selon Bart : « Un exercice militaire : des sonars ont été utilisés faisant perdre tous ses repères à l’animal. »

    Pendant la journée, les scientifiques vont continuer leurs observations de la bête. Ils expliquent : « Nous allons couper dans son ventre pour éviter les risques d’explosion. Des gaz se forment à cause de la putréfaction. »

  • Les Pieds sur terre : Rébellion - #podcast et réécoute sur France Culture
    http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/rebellion

    > A 17 ans, Victoire est repérée par un agent de mannequins. Du jour au lendemain, sa vie bascule pour le meilleur et surtout pour le pire. A 22 ans, Marine, décide de s’engager dans l’armée. Après deux années passées dans une unité de formation des forces spéciales, puis à Saint-Cyr, elle finit par démissionner.

    Une émission sur la misogynie du milieu militaire puis sur le surréalisme du milieu de la haute couture.(Permalink)

    #feminisme

  • Un menteur élu à la tête de Les Républicains en Indre-et-Loire
    http://larotative.info/un-menteur-elu-a-la-tete-de-les-1385.html

    Sans surprise, les militant-es Les Républicains ont élu Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours, a la tête de la fédération d’Indre-et-Loire de leur parti. Il succède à Philippe Briand, omnipotent député-maire de Saint-Cyr-sur-Loire, qui a décidé de ne pas se représenter à ce mandat après sa double mise en (...) — Brèves, Vie politique locale

  • Philippe Briand de nouveau mis en examen dans l’affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy
    http://larotative.info/philippe-briand-de-nouveau-mis-en-1365.html

    Philippe Briand, président (Les Républicains) de la communauté d’agglomération de Tours, maire de Saint-Cyr-sur-Loire, député de la cinquième circonscription d’Indre-et-Loire, questeur de l’Assemblée Nationale et patron de Citya Immobilier (on passe sur ses mandats annexes) était le trésorier de la (...) — Brèves, Vie politique locale

  • Projet de fermeture du collège Bergson à Saint-Cyr : réaction de SUD Éducation
    http://larotative.info/projet-de-fermeture-du-college-1250.html

    Dans sa lettre hebdomadaire, le syndicat SUD Éducation 37 s’inquiète des conséquences de la fermeture annoncée du collège Bergson de Saint-Cyr-sur-Loire. Qui fusionnerait avec le collège de La Béchellerie. - Infos locales / Une, Education - Savoirs, (...) — Infos locales, Une, Education - Savoirs, Saint-Cyr-sur-Loire

  • Des robots tueurs, des armes autonomes sans foi ni loi

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/09/24/robots-tueurs-sans-foi-ni-loi_4770350_3224.html

    On l’appelle SGR-A1. De jour comme de nuit, sur un rayon de 4 kilomètres, ce robot militaire décèle, grâce à son logiciel de «  tracking  », les mouvements d’un intrus. Mis en marche à distance, cet automate pour poste-frontière tire de lui-même, de façon indépendante, sur toute personne ou véhicule qui s’approche. Conçu par Samsung, il est équipé d’une mitrailleuse, d’un lance-grenades, de capteurs de chaleur, de caméras de détection infrarouge et d’une intelligence électronique. En septembre 2014, la Corée du Sud a installé plusieurs de ces engins le long de la zone démilitarisée qui la sépare de la Corée du Nord, afin d’éviter d’envoyer des soldats dans des endroits isolés.

    C’est peu dire qu’une telle arme, «  intelligente   » et autonome, inquiète. Depuis 2012, elle est ­régulièrement dénoncée par une coalition de 51 organisations non gouvernementales (ONG) coordonnée par Human Rights Watch, dans le ­cadre de la campagne internationale «  Stop Killer Robots   » («  Arrêtez les robots tueurs   »). Le mouvement de protestation a été relancé à grand bruit, le 28 juillet, grâce à une lettre ouverte signée par près de 3  000 personnalités, dont des chercheurs en robotique, des scientifiques comme le physicien Stephen Hawking et des figures de l’industrie high-tech, comme Elon Musk, PDG de Tesla Motors, ou Steve Wozniak, cofondateur d’Apple. Pour eux, un tel robot militaire, et tous ceux qui risquent de suivre du fait des avancées rapides de l’intelligence artificielle, soulève de graves questions éthiques et juridiques qui remettent en cause le droit de la guerre.

    Droit moral

    (…) Or, lerobot sentinelle SGR-A1 est incapable de faire ces choix : il tire automatiquement sur tout ce qui bouge. Ce faisant, il risque à tout ​moment de violer deux principes du droit international humanitaire
    (DIH) qui régit les conflits armés depuis les conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels : d’une part, la règle cardinale de la « distinction » entre les civils et les militaires ; ensuite, la nécessité d’éviter des violences « disproportionnées » par rapport aux menaces, et donc de procéder à une évaluation.

    L’autre problème soulevé par l’usage des robots tueurs est celui de la responsabilité pénale. Si l’un d’entre eux commettait un dommage collatéral ou abattait des civils, contre qui les victimes et leurs familles pourraient-elles se retourner ? ​Human Rights Watch pointe le « vide juridique » qui entoure ces armes nouvelles. Rien n’est prévu dans le droit international humanitaire.

    Pour discuter des dangers de ces systèmes d’armes létaux autonomes (SALA, la traduction française de lethal autonomous weapons systems), une réunion multilatérale mobilisant des représentants de 87 pays, ainsi que des délégués de la coalition d’ONG Stop Killer Robots, s’est tenue en mai 2014 aux Nations unies, à Genève, dans le cadre de la convention sur les armes classiques. Les ONG espèrent arriver à un accord pour l’interdiction de telles armes, comme cela fut le cas, en 2008, pour les armes à sous-munitions. Car, à écouter les spécialistes de la robotique qui les dénoncent, les SALA ont de quoi faire peur.

    « Létalité comparable à celle des armes nucléaires »

    Le 27 mai, dans la revue Nature, une tribune de l’Américain Stuart Russell, spécialiste de l’intelligence artificielle (IA), professeur d’informatique à l’université de Californie, prévenait que ces armes allaient être améliorées et développées « dans les années à venir » – c’est-à-dire très vite. Contacté par Le Monde, ce chercheur décrit l’extrême sophistication atteinte par « la combinaison des composants robotiques et de l’IA ». Equipé d’outils de navigation, de logiciels de « prise de ​- décision tactique » et de « planification à long terme », mais également doté d’un programme d’apprentissage, un véhicule inhabité trouve aujourd’hui seul son chemin dans un ​environnement difficile. Une fois militarisé, il pourra mener « des missions urbaines de recherche et d’élimination de cibles ». Stuart Russell ​assure qu’aux Etats-Unis, deux programmes de la Defense Advanced Research Projects Agency (Darpa), qui dépend du ministère de la défense, portent sur des hélicoptères miniatures capables de s’orienter seuls dans des immeubles où toute information est brouillée. Selon lui, l’armement de ces robots, qui pourraient diminuer jusqu’à n’être pas plus gros que des insectes – ce qui rappelle les agents arachnoïdes du film ​Minority Report (2002), de Steven Spielberg –, est déjà expérimenté en secret.

    Dans un rapport présenté à l’ONU en avril, M. Russell soutient qu’il faut s’attendre à voir apparaître d’ici vingt ans des essaims de giravions miniatures, équipés de cerveaux décisionnels et dotés de munitions capables de perforer les yeux ou de projeter des ondes ​hypersoniques mortelles. Ces armes pourraient posséder, dit-il, « une létalité comparable à celle des armes nucléaires » face à laquelle les humains « seront sans défense ». Dans leur lettre ouverte de juillet, les scientifiques avancent que le saut technologique, mais aussi éthique, franchi par l’usage présent et futur de SALA peut être comparé à l’invention de la « poudre à canon » et à celle des « armes nucléaires », et parlent d’une grave « perte d’humanité ». Ils soulignent que de telles armes, « intelligentes » mais sans aucune disposition morale, « sont idéales pour des tâches telles qu’assassiner, déstabiliser les nations, soumettre les populations et tuer un groupe ethnique particulier ». Ils ​- redoutent que « des dictateurs » les utilisent comme forces de l’ordre, ou que des « seigneurs de guerre » s’en servent pour « perpétrer un nettoyage ethnique ».

    Marché noir

    Ils expliquent enfin que ces robots ne sont pas coûteux à fabriquer, ne nécessitent aucune matière première rare, et qu’ils risquent ​d’apparaître rapidement « sur le marché noir ». Passant « aux mains de terroristes », ils deviendraient les « kalachnikovs de demain ». Autant de fortes raisons pour demander un moratoire international sur leur construction, en vue d’établir, comme le dit l’Américain Peter Asaro, philosophe s’intéressant à l’éthique des machines, « une norme interdisant toute délégation de tuer à une machine » et conservant « le choix de cibler et de tirer sous contrôle humain ».

    La campagne « Stop Killer Robots » est très critiquée, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, par de nombreux spécialistes militaires, des ingénieurs de l’armement et des théoriciens de l’éthique des armes. En février 2013, le juriste américain Michael Schmitt, professeur de droit international à l’US Naval War College, a tenu à répondre sur le fond à Human Rights Watch dans le National Security Journal, de la faculté de droit de Harvard. Il estime que les opposants aux SALA jouent sur les mots en s’en prenant à l’« autonomie » des machines, alors que de nombreuses armes opération​nelles utilisent déjà des technologies intelli​gentes : certains missiles sol-air, surnommés « Fire-and-Forget
     » (« tire et oublie »), vont chercher seuls un objectif désigné, conduits par des outils de détection. Le canon antimissiles-antinavires Phalanx tire directement sur ses cibles grâce à un calculateur de position. Quant au système antiroquettes automatisé d’Israël, Iron Dome, utilisé en juillet 2014 durant l’opération Bordure protectrice, il est équipé d’un ordinateur de gestion de bataille.

    Si ces armes, explique Michael Schmitt, peuvent tirer de façon « automatique » sur une ​cible, elles n’en sont pas pour autant « auto​nomes ». L’homme « reste toujours dans la boucle de commandement », même s’il est très éloigné du terrain, et peut toujours décider d’arrêter à distance la mitrailleuse automatique, de reprogrammer le missile en vol ou le drone – autrement dit, il conserve l’acte moral de suspendre la décision de tuer. A ce jour, souligne Michael Schmitt, il n’existe pas encore de robots totalement indépendants. Il préfère s’en tenir à la définition avancée par le Defense Science Board américain (une instance de ​conseil du ministère de la défense), qui considère « les armes autonomes comme faisant partie d’un système homme-machine ».

    Nécessité stratégique

    En France, la spécialiste de l’éthique des machines Catherine Tessier, maître de conférences à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales, avance dans l’ouvrage collectif Drones et « killer robots ». Faut-il les interdire ? (Presses universitaires de Rennes, 268 pages, 18 euros) que les anti-SALAconfondent les « automatismes embarqués », comme le pilotage et le guidage, avec l’autonomie. Pour elle, il ne faut pas oublier ce pour quoi a été « programmé » le robot, comment l’homme « partage les décisions » de la machine, interprète les évaluations de ses logiciels et peut l’arrêter. De son côté, la capitaine Océane Zubeldia, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire, rappelle que la robotisation, qui s’est ​accélérée avec l’essor extraordinaire des technologies de l’information et de la communication et des réseaux satellitaires, répond à une nécessité stratégique pour les armées.

    Depuis la première guerre du Golfe, en 1991, la guerre moderne est devenue, nous dit-elle, une « guerre cybernétique », une « guerre de l’information » utilisant des « systèmes d’armes intégrés » et des « véhicules inhabités » comme les drones. A cet aspect stratégique s’ajoute un ​objectif humanitaire et éthique : il faut « diminuer les risques de perdre les équipages » et « les éloigner de la zone des conflits ». « Le prix de la vie humaine, souligne-t-elle, n’a cessé de prendre de l’importance, et si la prise de risques reste une valeur essentielle du militaire, le “gaspillage” des vies n’est plus toléré, ni par la société ni par les autorités. »

    Epargner les soldats

    Une grande partie des arguments éthiques en faveur de la robotisation des armes découle de cet impératif humain : elle permet d’épargner les soldats – enfin, les soldats amis. Il est vrai qu’un robot ne peut être tué, blessé ou pris en otage. Il ne souffre pas des intempéries, ignore la fatigue et la peur, effectue sans état d’âme des missions-suicides. Il peut être envoyé dans des zones contaminées, minées, ou dans des sanctuaires ennemis et terroristes. Ce robot-soldat n’est pas affecté par la ​colère, la vengeance. Il ne viole pas, ne torture pas. Souvent, son tir est plus précis que celui d’un soldat. Océane Zubeldia pense qu’il peut jouer un rôle dissuasif, à la manière d’un ​- golem contemporain.

    Sur la question de la responsabilité en cas de crime de guerre, Didier Danet, du Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ministère de la défense), observe qu’un robot ne saurait être considéré comme une « personne morale » au sens de l’article 1134 du code civil : un sujet doué de volonté, se donnant à lui-même ses propres objectifs, compatibles avec le respect des lois existantes. Selon lui, aucun robot militaire ne répond à ces critères – et aucun sans doute n’y répondra jamais. La machine, nous dit-il, se contente d’une « autonomie fonctionnelle » limitée : son activité, l’« autorisation » de son action dépendent des opérateurs humains. Elle reste un objet de droit, non un sujet. D’ailleurs, écrit-il dans l’introduction de Drones et « killer robots », en termes juridiques le soldat reste responsable de l’usage qu’il fait de son arme. Si un robot commet un dommage collatéral, le commandement devra en répondre : c’est sur lui que le droit international humanitaire continue de s’exercer.

    Voilà pourquoi, analyse Didier Danet, il vaudrait mieux que l’ONU n’interdise pas les ​armes létales autonomes. Cela risquerait de compliquer encore le droit de la guerre, mais aussi de paralyser la recherche en robotique permettant d’éloigner les soldats des zones de conflit.

    Luttes éthiques

    De toute façon, l’histoire des armements et de leurs usages montre que les luttes éthiques pour interdire des armes jugées irrecevables aboutissent rarement, mais aussi que le jugement porté sur elles évolue. Alain Crémieux, ancien ingénieur général de l’armement, auteur de L’Ethique des armes (Aegeus, 2006), rappelle qu’en 1139 déjà, lors du IIe concile de Latran, l’usage de l’arbalète avait été interdit entre chrétiens. Il paraissait « moralement inacceptable » que les « piétons » des armées, des gens du peuple, puissent abattre des chevaliers à distance. Pourtant, l’arbalète a été conservée. Elle a été remplacée, au début du XVIe siècle, par l’arquebuse, elle aussi rejetée par les moralistes pour sa létalité, puis par le mousquet, l’ancêtre du fusil à silex, lui-même adopté en France sous le règne de Louis XIV. Or, fait remarquer Crémieux, depuis, rares sont ceux qui remettent en cause les armes à feu légères : « Elles ont même été tellement identifiées à la guerre nationale et à la guerre populaire qu’il paraît inutile de chercher à les décrier. Le pouvoir et la liberté elle-même ne peuvent-ils pas être “au bout du fusil” ? »

    L’historien François Cochet, spécialiste de la mémoire des guerres, met en lumière la contradiction permanente entre le « sentiment d’horreur » que soulèvent certaines armes et le « cynisme » politique et militaire qui l’accompagne. Il donne un exemple fameux : en 1899, la conférence de la paix de La Haye, à laquelle participent 26 gouvernements, décide d’interdire « de lancer des projectiles et des explosifs du haut des ballons ou par d’autres modes analogues ». Une mort venue d’en haut, hors de portée, parfois hors de vue, semblait alors insupportable. « Ces exigences, constate François ​Cochet, n’ont pas arrêté les bombardements ​aériens pour autant ! Les Etats ont signé les protocoles, sans toujours les ratifier, en se préparant cyniquement à l’étape suivante, l’aviation militaire, que les Européens ont testée dans leurs colonies. » L’historien relève un autre exemple de cynisme : « Après 14-18, l’Allemagne a demandé l’interdiction des gaz asphyxiants, qu’elle avait beaucoup utilisés dans les tranchées, parce qu’elle savait que les autres pays en disposaient. »

    L’interdiction, un combat perdu ?

    Alors, interdire une arme effroyable, un combat perdu d’avance ? Les ONG et les scientifiques qui s’opposent aux robots tueurs refusent de céder au cynisme du laisser-faire. Ils rappellent que plusieurs batailles éthiques récentes ont mené à l’interdiction par l’ONU et par le droit international humanitaire des ​armes chimiques (1993), des armes à laser aveuglantes (1995) et des mines antipersonnel (1997). Bonnie Docherty, membre d’Human ​Rights Watch et enseignante à la Harvard Law School, a publié le 4 septembre un mémoire où elle répond aux arguments de ceux qui justifient les SALA en affirmant que les militaires resteront responsables – et devront rendre des comptes en cas de crime de guerre. Elle montre que, au contraire, ils pourront toujours se retrancher derrière une faute du robot, arguant que les communications avec lui ont été rompues, qu’il a agi trop vite, que les spécialistes étaient absents ou qu’un logiciel a dysfonctionné. Les victimes, elles, auront le plus grand mal à ​demander réparation, car la responsabilité personnelle, base du droit, se trouvera diluée dans des dispositifs techniques.

    Faudra-t-il alors, demande la juriste, se ​retourner contre les fabricants des armes ? La Direction générale de l’armement ? Ou contre les politiques qui ont validé l’usage des SALA ? Pour Human Rights Watch, de telles démarches juridiques rencontreront des obstacles ​insurmontables : elles n’aboutiront pas. Cette impunité leur semble très grave. Elle rendra très difficile de « dissuader » les militaires et les forces de l’ordre d’utiliser des robots létaux. Nous entrerions alors dans une époque plus inhumaine.

  • Et nunc erudimini

    « En route, mauvaise troupe ! » (1913)

    http://www.librairie-quilombo.org/En-route-mauvaise-troupe

    Un groupe de lycéens nantais publie en 1913 la revue « En route, mauvaise troupe ». Il y proclame son indépendance d’esprit, sa liberté dans la critique et sa haine des bourgeois, des conventions et de l’armée. Les élèves de Saint-Cyr s’indignent. La presse s’empare de l’affaire.

    #Poésie #Groupe_de_Nantes

  • Tours : Quand le candidat FN de Saint-Cyr-sur-Loire déclarait sa flamme au maréchal Pétain
    http://lahorde.samizdat.net/2015/03/26/tours-candidat-fn-marechal-petain-pierre-louis-meriguet

    Petite photo de famille : Philippe Vardon et #Pierre-Louis_Mériguet Le site d’informations la Rotative revient dans un article sur Pierre-Louis Mériguet aujourd’hui au #Front_National, mais au au passé militant bien loin des canons que Marine Le Pen souhaiterait afficher dans les rangs de son parti. Quand le candidat FN de Saint-Cyr-sur-Loire déclarait sa [&hellip

    #Extrême_droite_institutionnelle #Extrême_droite_radicale #Insurrection #rassemblement_bleu_marine #Vox_Populi

  • « La France est le dernier pays communiste avec la Corée du Nord »
    http://www.bastamag.net/La-France-est-le-dernier-pays

    Cofondateur du groupe Teleperformance, leader mondial des centres d’appels, Jacques Berrebi a reçu Arte Radio dans ses bureaux à Uccle, quartier huppé de Bruxelles. Entre la photo de son ami Ben Ali et celle de sa femme Dominique, il explique son amour de la Belgique, de l’Europe et de ses exemptions d’impôts. Non loin de là, Pierre Cornette de Saint-Cyr, commissaire priseur et président du Palais de Tokyo, a ouvert une salle de vente d’art contemporain. Les SDF européens, « sans domicile fiscal » ou (...)

    #Décrypter

    / #Paradis_fiscaux, #Finance, #Europe, Que faire face à la crise financière ?

    #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ?

  • « Aujourd’hui, une grande partie des chefs militaires français appartient à la mouvance catho intégriste », affirme l’ancien adjoint de Puga, qui estime qu’il a eu à pâtir de cette tendance, lui qui était athée et divorcé. « Comme l’institution militaire a beaucoup perdu de son prestige depuis la Seconde Guerre mondiale, le recrutement à Saint-Cyr est devenu extrêmement restreint et se fait de manière disproportionnée au sein de familles très traditionalistes. Or ces gens sont sectaires et carriéristes. Ils s’appuient entre eux. »

    Un officier de réserve, expert des questions de défense, relativise ce point de vue, en même temps qu’il en confirme un des aspects : « Le profil catho-intégriste est très minoritaire, pas plus de 10 %, et il n’est pas très bien vu dans l’armée, contrairement à ce que l’on pense, car ce sont des types qui emmerdent tout le monde et donnent une mauvaise image de l’institution. Mais il est vrai qu’ils sont surreprésentés au sommet car ils connaissent les ficelles, notamment parce qu’ils sont issus de familles militaires. »

    Tous ceux qui l’ont côtoyé en conviennent : Benoît Puga est un homme de réseaux. « Un bon officier fait toujours monter avec lui les soldats qui ont servi à ses côtés, c’est une tradition militaire », convient l’expert des questions de défense. « Mais le problème de Puga est qu’il a un fonctionnement clanique : il promeut ses fidèles, quelles que soient leurs compétences, et écarte ceux qui ne sont pas d’accord avec lui ou se mettent en travers de son chemin. » Parmi les premiers : le général Bruno Dary, l’actuel chef d’état-major de l’armée de terre Bertrand Ract-Madoux, ou les « frères Beth » (Emmanuel, ancien général parachutiste devenu ambassadeur au Burkina Faso, et Frédéric, général aussi, ex-patron des opérations spéciales et aujourd’hui numéro deux de la DGSE).

  • Les exilés fiscaux votent pour l’Europe
    http://www.arteradio.com/son/616430/plus_belge_la_vie

    Cofondateur du groupe Teleperformance, leader mondial des centres d’appels, Jacques Berrebi, 72 ans, nous reçoit dans ses bureaux à Uccle, quartier huppé de Bruxelles. Entre la photo de son ami Ben Ali et celle de sa femme Dominique, il nous explique son amour de la Belgique et de l’Europe. Tant que la concurrence fiscale perdure, bien sûr. Non loin de là, Pierre Cornette de Saint-Cyr, commissaire priseur et président du Palais de Tokyo, a ouvert une salle de vente d’art contemporain. Les SDF européens - « sans domicile fiscal » ou « sans difficulté financière » - s’y retrouvent pour le brunch. Entre des oeuvres de Tàpies et des superpositions de bocaux, Pierre Cornette de Saint-Cyr partage avec ses amis exilés les douceurs de la Belgique : pas d’ISF et pas de taxation des plus-values mobilières. (...)