person:yann

  • Un débat entre Étienne Chouard et moi pour « Le Média » ? – Blog YY
    http://blogyy.net/2019/05/23/un-debat-entre-etienne-chouard-et-moi-pour-le-media

    Incroyable :
    – alors que mon seul tort est de ne pas encore avoir répondu à son texto reçu hier après-midi ;
    – alors que j’ai pris soin de lui adresser en privé ma critique de son choix d’inviter Chouard 48 heures plus tôt (personne d’autre que lui ne l’a lue) ;
    – alors que je fus l’un de ses soutiens à l’époque de l’affaire Clearstream il y a quelques années ;
    – alors que je ne me suis jamais permis de l’insulter,
    je découvre ce matin un torrent d’insultes de Denis Robert à mon encontre et à l’encontre de Jean-Jacques Rue sur le profil Facebook de ce dernier.

    Denis Robert prend le soin de me taguer pour attirer mon attention et écrit :
    « J’ai fait ce que toi et tes copains confortablement installés dans leur posture d’antifas besogneux n’ont jamais fait et devraient faire s’ils avaient des neurones et des couilles (je pense là à ton pote Yannis Youlountas) : allez voir la bête immonde, parlez-lui, vérifiez avant d’hurler. J’ai proposé à Yannis de se confronter à Chouard publiquement et n’ai eu aucune réponse. Vous pouvez avoir des qualités d’un côté (gros travail de Yannis sur la Grèce, de toi à St-Ouen). Pour le reste vous êtes des parleurs, des blablateurs de réseaux In fine, des sans coquilles. »

    De nouvelles insultes virilistes et anti-antifa provenant du fondateur d’Égalité & Réconciliation ? Non, elles proviennent du nouveau directeur du Média.

    Je préfère ne pas épiloguer ni répondre à ces insultes. Je me doute que Jean-Jacques a sans doute été rude dans sa déception, lui qui avait beaucoup soutenu Denis Robert il y a quelques années, mais pourquoi ce dernier m’a t-il insulté, moi aussi, ainsi que les antifas en général ?

    • Je confirme, Denis est surprenant (par la déception qu’il inspire), dans sa façon de gérer le Média.
      J’étais surpris récemment comme d’un coup, il s’investissait (enfin) dans un média plein d’espoir.
      Mais j’étais aussi déçu de voir Aude Lancelin partir.
      Et là, on découvre que Denis est comme tous les autres parigots du monde des médias, plein de certitudes stratosphériques.

    • Quand j’ai lu sa justification pour la préface de #Crépuscule de #Juan_Branco, ça m’a énormément déçue (et passé dans le même temps l’envie d’aller lire le bouquin) : j’ai l’impression devoir une bande de mâles s’adouber avec des prétextes complètement fallacieux, c’est hyper gênant.

      Pourtant je l’ai vraiment aimé, ce Denis Robert, et soutenu, très fort, dans ses combats précédents... Ce n’est pas le seul que je vois basculer comme ça et faire FI de certaines bases. Pour autant, j’en ai vu un revenir lentement à la « raison » récemment (dans le sens indépendance d’esprit, retrait d’une visée de parti, et lucidité sur l’absurdité d’aménager encore et toujours le système actuel), alors je me dis que c’est peut-être juste une phase transitoire.

    • Je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain car je pense qu’il peut faire un truc vraiment pas mal au Média (journalistiquement parlant) par contre ça se sent vraiment qu’il a un égo complètement surdimensionné (ce qui peut tout de même être utile quand on sort des trucs comme Clearstream soit dit en passant), suffit de voir sa première émission avec pourtant une dizaine d’intervenants sur le plateau : la vignette sur youtube c’est sa tronche en gros plan. Il a beau jeu de dire qu’Aude Lancelin voulait tout régenter mais j’ai bien l’impression qu’il va vers le même fonctionnement...

    • https://seenthis.net/messages/783205

      Actuellement placée en arrêt maladie, Aude Lancelin attendait une rupture conventionnelle pour son contrat de directrice de la rédaction, ce qui lui avait été proposé. Mais, selon nos informations, son avocat Jérémie Assous a finalement été informé, vendredi 24 mai, que la nouvelle direction préférait un licenciement à toute solution amiable. En clair, c’est un licenciement pour faute lourde qui serait envisagé à l’encontre d’Aude Lancelin, c’est-à-dire sans préavis ni indemnité. D’autres licenciements imminents ont également été annoncés à une équipe déjà traumatisée.

      L’ancienne directrice adjointe de L’Obs, précédemment licenciée du magazine pour des raisons politiques.

      J’apprends qu’Aude Lancelin était directrice adjointe de L’Obs. Soit, ces médias ne sortiraient pas du périphérique parisien ne me chagrinerais pas plus que ça. Il y a tellement mieux à lire ailleurs.

    • Ce qu’on a tous défendu chez Denis Robert, c’est son enquête. Le gars, on a tous été en empathie avec lui, parce qu’objectivement, ce qu’il a du endurer était inadmissible. Après, on ne peut pas dire qu’on le connait. Enfin moi, je ne le connais pas plus que ce que je lis de lui. Et là, je lis du caca.

    • On avait discuté du Média la semaine de son lancement. Je vois que j’écrivais ceci :
      Dites les copains, quelqu’un regarde le 20h de Le Média ? Perso, non, j’ai essayé, je les trouve…
      https://seenthis.net/messages/663751

      – Problématique un peu tout de même la place des « vedettes » de la gauche. Sans doutes sympathiques, mais pfff. J’ai déjà dit que quand j’étais gamin, les « références intellectuelles » de la gauche populaire, c’étaient des chanteurs de variété… ça ne nous a pas aidés tout de même. Du coup, le risque du recyclage de vieilles vedettes « de gauche », il me semble réel.

    • Glières : "Résister, c’est d’abord avoir un esprit critique"
      Krystel Bablée, Le Dauphiné, le 20 mai 2019
      https://www.apesac.org/presse/dans-la-presse-en-2019/832-glieres-resister-c-est-d-abord-avoir-un-esprit-critique.html

      #Dareen_Tatour, poétesse arabe et israélienne a raconté, la voix coupée par les sanglots, ses années d’enfermement. Son crime ? Avoir écrit un #poème. Sa résistance ? « En écrire des dizaines d’autres et trois livres ».

      Résister aujourd’hui, pour quelle finalité ? La question a été posée aux “Citoyens résistants” rassemblés, dimanche 19 mai, sur le plateau des #Glières.

      « J’ai décidé de résister. De supporter l’intimidation, de tenir bon. Pour défendre la liberté d’expression. » La tête couverte d’un seul foulard, Dareen Tatour résistait, dimanche 19 mai sur le plateau des Glières, d’abord au froid, et aux larmes qui entrecoupaient son récit. La poétesse arabe et israélienne emprisonnée pendant trois ans pour ses écrits, avait répondu à l’invitation de Citoyens Résistants d’hier et d’aujourd’hui qui organisait, comme chaque année depuis 2007, son rassemblement des Glières. Avec Marine Martin, (lanceuse d’alerte sur le scandale de la Dépakine), Gaspard Glanz, journaliste indépendant ou encore Jean-Baptiste Rivoire, ex-rédacteur en chef adjoint du magazine “Spécial investigation”, ils livraient leurs “paroles de résistants”.

      « On se lève, on se bat, on résiste » affirme Gaël Quirante, secrétaire départemental de Sud-Poste, licencié par La Poste. « C’est une véritable révolution des idées, des actes. Ce mouvement m’a redonné espoir » livre Patrice Philippe, membre du collectif “Mutilés pour l’exemple”.

      Face à eux, assis sur des bancs, des chaises pliantes, ou dans l’herbe, des “citoyens résistants”, une grande famille où se mêlent enfants, jeunes et grands-parents. Qui, pour certains, se retrouvent depuis les premières éditions.

      « Venir ici, ça recharge les accus et regonfle le moral »

      Que recouvre pour eux le verbe “résister”, pourquoi et à quoi résister ? Telles sont les questions que je leur ai soumises, et auxquelles ils ont volontiers répondu.

      « On ne résiste pas assez, justement » glisse Camille, venue avec son compagnon et son petit garçon, pour la 4e fois au Rassemblement des Glières. « J’admire ceux qui ont le courage d’être débout et de résister ; en étant là aujourd’hui, à les écouter c’est ma manière de leur apporter mon soutien. » Sa résistance, Camille la trouve dans les échanges avec ses amis. « On parle de la société que l’on aimerait avoir, où l’entraide serait au cœur. Résister, c’est trouver la force de dire : “Non”. »

      Jérôme, lui est pragmatique. « Résister, c’est d’abord avoir un esprit critique, ne pas tout prendre pour argent comptant. Puis, dans un second temps, partager les choses à une dimension humaine et collective pour dessiner le modèle social de demain. »

      « Résister, c’est remettre l’humain au centre », réfléchit Myriam, « et pour ça, il va falloir apprendre à désobéir pour respecter le vivant. » La trentenaire est dans une démarche positive, « Je ne résiste pas contre quelque chose mais pour un monde plus juste, plus humain. » Et de faire un parallèle avec les combattants des Glières, « ils se sont d’abord battus pour la liberté, que contre les envahisseurs. »

      « Résister, c’est apporter des solutions autour de l’entraide et du bon sens ; sortir de sa zone de confort » renchérit son compagnon, Yannick.

      Troisième fois que Rémi, 30 ans, « sensible à l’énergie de ces lieux » vient se ressourcer au Rassemblement des Glières. Sa résistance, il l’a construite au fur et à mesure, en se détournant des chemins professionnels tous tracés. Et en accordant son style de vie à ce qui devrait, selon lui, être la priorité n°1, l’écologie. « De l’écologie, tout découle, les luttes sociales, les réseaux d’influence… »

      « Venir ici où il y a une fraternité, un discours vrai, ça recharge les accus et regonfle le moral » assure Pascale, la mère de Rémi.

      « Il faut résister contre l’ultralibéralisme, au risque de convoquer le fascisme » s’interpose Nadine. « On a affaire à un rouleau compresseur qui exploite autant l’humain que la nature. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que l’on est face à un risque réel de destruction des espèces vivantes. C’est un devoir envers les anciens résistants qui nous ont montré la voie. À nous de nous montrer digne. »

  • Emma, du blog à la BD
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/emma-du-blog-a-la-bd



    C’est en ce moment, Emma y parle #femmes #féminisme #capitalocène #gilets_jaunes et appelle à un grand soulèvement populaire

    La bloggeuse et autrice de bandes dessinées #Emma connue pour « La #Charge_mentale », s’intéresse aujourd’hui à l’écologie en publiant : « Un autre regard sur le climat » (Massot Editions, mai 2019)

    • Pourquoi faut-il que les bandes dessinées qui ont quelque chose à nous dire soient si régulièrement minables, hideuses, à peine à moitié faites, ringardissimes ?
      Pitié, les allégories façon caricatures du XIXe avec un étiquetage de chaque terme !
      Pitié, les dessins inutiles de personnages qui causent frontalement par impuissance à mettre en scène quoique ce soit !
      Pitié, l’enchainement des cases sans aucune forme de pensée en bande dessinée !
      Pitié le dessin inconsistant jusqu’à l’écoeurement sous le prétexte qu’on l’aura tellement subordonné à l’idée qu’il véhicule qu’on n’aura développé pour lui aucune espèce de pensée !
      Faut arrêter de faire de la bande dessinée si on aime pas ça, si on la méprise et qu’on la prend pour un simple moyen de faire passer plus doucement un discours. Faites des récits, des essais, les gens. Foutez la paix aux bandes.

      je renote ici un truc dit sur Seenthis il y a quelques mois :

      Que quelques humiliés de classe culturelle s’imaginent, et avancent, qu’on sauve la bande dessinée du regard condescendant porté sur elle par la pédagogie, par les grands sujets historiques ou sociaux, ceci ne fait qu’exposer la parfaite nullité de leur regard sur notre discipline et sa puissance propre : il y a mille fois plus à apprendre dans deux pages de Bertoyas, de Bicéphale ou de Musturi, PAR la bande elle-même comme pratique du monde sur lui, que dans l’intégralité des pensums thésards qui rougissent de fierté d’aborder des grandes questions .
      Moyens archaïques de narration, placés, toujours, dix crans au-dessous de tout plan de recherche, ils en sont le reflet timoré, désuet et lourd à l’encre, ce qui est tout-à fait, hélas logique, puisque les bandes sont invitées à l’illustrer et non à en être le cadre expérimental ou déictique.
      Ce rapport instrumentalisant aux bandes est hanté par l’objet , le faisant déborder toute la sphère discursive. Faye et bien d’autres ont pu dire dans les années 70 qu’un tel rapport à la forme atteignait vite cette aporie : il n’y aurait de roman plus moderne que de science-fiction... Mais c’est qu’on pouvait être soucieux de ce qu’une forme prise pouvait faire et changer du monde, probablement parce qu’on n’y méprisait pas le fait même d’écrire .
      Il faudrait être fou, pense-t-on à juste titre, pour consacrer sa vie à une pratique dont on a honte. Et pourtant, nos publieurs de bande dessinée la méprisent plus encore que ceux auxquels leur mode de réévaluation est censé répondre. S’il s’appliquait au cinéma, ce principe éditorial reviendrait à sanctifier le journal de vingt heures en exigeant de Kerrigan, de Maddin ou d’Ishii un bon sujet ancré . Mais c’est exactement sur des valeurs inverses que s’est bâtie l’histoire du cinéma, et c’est devant Fellini ou Tarkovski que les documentaristes ont eu tant de peine à exister ; c’est seulement parce qu’ils accordent un supplément de puissance à leur discipline que Epstein, Franju, Le Tacon, Massart, Ruiz, Pelechian, ou Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel apparaissent là où les autres documentaristes sont minorés.
      S’imaginer qu’on sauve (comme si elles devaient l’être) les bandes par l’Histoire, le social, la pédagogie, « les grands sujets », c’est croire que ce qui sauve la peinture du XXe siècle c’est le réalisme socialiste ou que le meilleur de la littérature du XXe, c’est Maurice Druon.

      Emma, dans le genre, c’est trop beau pour être vrai.

    • Si je te comprends @l_l_de_mars, c’est qu’une question de terminologie, le mot bd serait utilisé à mauvais escient. Peut-être. Je ne connais pas Emma ni son travail, je l’entendais à la radio (alors que j’étais en train de peindre ou de cartographier, c’est selon que l’on soit cartographe ou peintre) et je trouvais plutôt bien ce qu’elle disait. Et elle le disait plutôt bien. Maintenant je ne sais pas dans quel contexte elle travaille, je ne peux pas parler pour elle, mais si cette façon de faire une narration est celle où elle est le plus à l’aise et qu’elle respecte une certaine déontologie, pourquoi pas, on n’est pas obligé·e de lire, on peut passer à côté simplement et vaquer à ses occupations. Ce n’est pas plus facile d’écrire un essai que de faire une bande dessinée. Ou cet autre mode d’expression qui n’a pas de nom. Ou alors ça veut dire quoi, qu’il faut se taire au prétexte qu’on n’est pas expert·e dans tel ou tel medium ?

    • @l_l_de_mars je serais en partie d’accord si on parle de gens qui voudraient « sauver la BD » en lui faisant dire des choses « intelligentes ». Sauf que tu prêtes des intentions à des gens qui n’ont rien à voir avec ce qu’elles affirment = méthode de l’homme de paille. Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Non, écrire un essai, ce n’est pas pareil que de résumer des propos en dessin. C’est juste une visualisation parmi d’autres, comme on ferait des schémas, des graphes, etc. Le fait est que ça a permit de faire comprendre des choses à des milliers de gens qui n’auraient JAMAIS lu un essai sur le même sujet. Alors oui, c’est pas aussi complet/complexe qu’un essai, qu’une thèse, ou qu’un article de magazine de dizaines de page : c’est de la vulgarisation : tenter de résumer des idées sans trop les travestir, par un moyen accessible au plus de monde (texte court, dessin, schémas, vidéos youtube, que sais-je…). Et là chacun choisi son moyen préféré : on en a rien à foutre.

    • @odilon
      Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Ah bin alors tout va bien.
      Elle a pas d’intention, c’est pas grave. la bédé c’est comme des schémas. Bin oui, je suis con. Un power point, quoi. Mais plus cool. Plus de gauche. Et quand ça bouge, c’est des films, hop ! Le montage ? la direction d’acteurs ? On s’en branle ! Ce qui compte, c’est le message ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre du reste, c’est de la vulgarisation ! C’est LE BIEN, lldemars, tu comprends pas ? Les romans, qu’est ce qu’on en à foutre si on sait écrire une phrase qui tient debout, composer une structure ? On s’en branle, c’est pour raconter. Raconter des trucs, quoi. Faites chier les artistes, on s’en fout de l’importance que vous accordez à vos foutaises d’artistes. Nous on aime bien qu’on nous raconte des trucs, et les schémas des bédées, l’action des films ou les personnages des romans, c’est juste pour faire passer.
      Un détail, quand même, parce qu’il faut arrêter de prendre le dessin pour rien : quand tu fous un pavé de texte au-dessus de la tête d’une figure, tu ne « résumes pas des idées » (et pourquoi il faudrait les résumer ? Mystère), tu te contentes de les décorer avec un truc inutile. Que le dessin soit là ou pas, c’est kif kif, parce qu’à lui, tu ne fais rien dire. Tu pourrais le remplacer par un poil scotché sur la page, une virgule de merde ou le portrait de Trump, l’idée qu’il y a dans la bulle ne serait ni plus ni moins « résumée », ni plus ni moins dites. Tu pourrais arracher le dessin, le texte n’y gagnerait ni n’y perdrait rien. Il ne sert à rien. Sauf à enjoliver un peu pour attirer l’oeil. C’est pathétique. C’est la vision la plus conne et la plus réductrice du dessin qu’on puisse imaginer.
      Alors autant dire que oui, quand le dessin est aussi consternant, exsangue, maigrichon, sans vie, sans invention, sans la moindre trace de vitalité, de présence, on se demande bien pourquoi on devrait être clément une fois de plus pour cette façon de faire les choses, qui est la règle dans la bd politique.
      il se trouve que la bande dessinée s’invente entre les cases, ce n’est pas une stupide suite de dessins bavardisés, c’est une discipline riche, passionnante, belle, qui mérite mieux que cet usage de grossier personnage. Mais qui s’en fout ? C’est que de la bédé on va pas se casser le cul à essayer de savoir ce qu’on peut faire avec. On, va juste faire comme d’habitude, on va causer, on rajoute juste quelques guirlandes pour attirer le couillon (sinon il lit pas, le couillon, c’est bien connu, et la bédé, c’est pas vraiment de la lecture, c’est pour ça), et on appellera ça bd. Pourquoi s’emmerder avec des exigences quand tout le monde s’en fout absolument ?
      Voilà. On en est là.
      Y’a pas de raisons de s’emmerder avec des enjeux, les formes, c’est juste pour décorer.

      Franchement, j’aurais bien poursuivi cette conversation, mais à quoi bon ? Merde.
      Vous aimez les trucs ni faits ni à faire dès l’instant où ils soutiennent des idées qui vous conviennent ? Grand bien vous fasse. Un tel monde est un monde de pure communication, et c’est le dernier endroit au monde où j’ai envie de perdre mon temps.

    • @philippe_de_jonckheere assigné ? où j’ai dit ça ? où aurais-je dit que c’était « soit ça soit ça » et rien d’autre ? Non mais faut arrêter d’imaginer des trucs tout blanc et tout noir…

      @l_l_de_mars mais tout médium est un support, qui n’est pas forcément investi par de l’artistique. Bien sûr que oui « un texte » peut servir/devenir de l’art OU PAS. Et donc c’est totalement pareil pour n’importe quel médium : « une vidéo » peut devenir de l’art, suivant comment c’est monté, comment les gens jouent dedans, OU PAS. Et pareil pour « un dessin », « une chanson »…

      En gros ce que tu dis, c’est que tout texte, dessin, film, chant, etc, devrait être pensé par un⋅e artiste/en tant qu’artiste, sinon ça n’a aucun intérêt. Bah il semblerait que non, on peut prendre un support, juste pour échanger de manière non artistique avec les autres : si si ça existe !

      Si toi ta seule manière d’échanger avec les autres c’est par l’art, parce que t’es un artiste complet à 100%, super, vraiment. Mais c’est pas la vocation de tout le monde, et possible que ça te rende triste ou t’agace, mais c’est bien comme ça : l’art n’est pas la seule manière d’échanger entre êtres humains, c’est une parmi d’autres. Et les différents supports d’échange n’appartiennent pas aux artistes, l’écriture n’appartient pas aux écrivain⋅es, la vidéo n’appartient pas aux cinéastes, le chant n’appartient pas aux musicien⋅nes, etc. Et une personne qui pense en tant qu’artiste n’a pas les mêmes besoins ni priorité qu’une personne qui pense en tant qu’éducation populaire par exemple (et ça peut être dans la même personne) (et désolé de la lourdeur mais je suis obligé de préciser : attention je ne pense pas que les livres d’Emma soit de l’éducation populaire hein, c’était juste un exemple, ils s’inscrivent plutôt dans une démarche de Sachant par le haut qui vulgarise des idées aux gens, ce qui n’a rien à voir avec l’éduc pop)

      Et sinon, aussi, faut arrêter les grandiloquences manichéennes, où c’est là encore « soit ça soit ça ». :D
      Que je sache, ce n’est pas parce qu’on affirme que tout médium peut être utilisé par tout le monde, que ça peut être utilisé aussi pour autre chose que de l’art, qu’on pense que l’art est caduque et qu’alors ça ne doit être utilisé QUE pour de la « communication ». Il n’y a absolument rien qui empêche que tout soit possible. Juste ça dépend des gens, on n’échange pas tous de la même manière.

      (Et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : bien sûr que la forme fait partie du contenu, et qu’il y a de quoi critiquer le fait de vouloir faire passer un message progressiste sous une forme réactionnaire, ou propagandiste. Mais il y a aussi différentes facilités de lecture des différents médiums : là aussi tu mets dans la bouche des autres des choses pas dites, car ce n’est pas une histoire d’être « couillon », lire un texte, une image, une peinture : ça s’apprend, ce n’est pas inné, donc même sans être couillon on peut ne pas savoir lire des choses.)

      Bon mais je crois que par écrit comme ça, c’est assez probable que ça ne fera que quiproquo sur quiproquo et ça exacerbe souvent les clivages. (Le médium influe sur le contenu, donc.) À l’oral en vrai, je suis sûr qu’on serait un peu plus d’accord, même si pas sur tout. :p

    • hé bé, si je m’attendais à ce que ça vous fasse causer à ce point. C’est souvent surprenant, Seenthis. Bref, d’une certaine façon, ça me fait plaisir.

      @odilon désolé, j’écris tard et je fais un autre texte en même temps (c’est le bouclage du Pré Carré 13) en pleine nuit. Je veux pas t’attribuer ceci ou cela, j’ai cliqué sur le bidulon automatique et zouiche.

      @rastapopoulos qu’elle fasse ou pas une oeuvre d’art, je m’en fous. Qu’elle fasse au moins une bande dessinée, et on en reparle. Distinguer fond et forme est d’une parfaite inutilité pour penser quoi que ce soit, en plus d’être épistémiquement faux et aberrant pour un travail plastique, aussi chargé soit-il scripturairement. Je vais pas ici réécrire ce que je fais ailleurs au long (feuilleton théorique de Pré Carré 5 à 14 « Dessiner », articles dans du9 ou essais chez Adverse poru ceux qui voudraient en savoir plus long), mais franchement, faudra un jour arrêter avec ces foutaises. Une image n’est pas un pot de confiture avec du sens dedans. pour ceux que ça intéresse, un essai là :https://www.du9.org/dossier/a-propos-de-lart-invisible-de-scott-mccloud

      @aude_v le boulot intelligent et le soin en bandes (pas de mot spécifique qui me vienne) de Guillaume n’est pas la règle, hélas, mais c’est finalement bien plus fréquent qu’on ne l’imagine.
      Que ce rapport au travail en bandes déserte la bd politique ne dit qu’une chose : trop de gens portent crédit entre une séparation fond et forme ; qu’ils reconduisent en faisant de la merde dont la fameuse forme n’a plus aucune raison d’être sinon de signifier cette séparation même. Cette séparation EST politique. Elle rêve d’efficacité, d’univocité, de monosémie. Et elle fait de l’image son point d’impensé.
      Mes propres camarades, trop souvent, on partagé cette vision stérile du monde des productions, qui touchait tout : des maisons érigés selon de belles règles éthiques et historiques laides comme des foutus chalet suisses. Des affiches que rien n’aurait distingué d’affiche skinhead si on avait pas écrit en gros dessus le propos. Des textes prépompidoliens stylistiquement quand ils étaient écrits en solo (la faute à une fixette sur René Char et ce genre de mausolées, sans doute) ou complètement vidés de toute existence quand le collectif avait limé toute aspérité et ambiguité possible (sans gommer celle-de fond : pourquoi rendre illisible un travail destiné à emporter vivement l’adhésion ?)
      tout ça est en train de changer depuis quelques années, et je m’en réjouis pas seulement artistiquement, mais également en termes de cohérence politique : on ne renverse pas le vieux monde avec les images de ce vieux monde.

      Je l’allume, Emma, parce que ce travail est un usage sans considération d’une approche singulière du monde qui en reconduit la grossièreté en tant qu’usage : on continue de mépriser les bandes à ce titre comme en tant d’autre, et son travail est une des clés de ce mépris. il est plein de ce mépris de fond. La bd, c’est bon pour faire passer ses idées, la bd, ça n’a pas d’idée propre.
      Mais je le répète, la bd, ça pense, ça produit du sens, ert ça n’est pas qu’une suite de dessins qui causent, ce sont des articulations, des mouvements de fonds, des agencements à la fois linéaires et tabulaires, des intrications scripturaires et plastiques indénouables, des solutions intellectuelles, poétiques, formelles, narratives, impossibles à produire par d’autres moyens.

      Quand à la grille d’analyse de Madmeg, pas de surprise. Son monde est sans aspérité, et ses yeux se ferment quand, pour le même genre de raisons ou conséquentes de cette approche fonctionnaliste j’allume Squarzoni, Davodeau, Vandermeulen et, chaque jour, des dizaines d’autres trous-du-cul de tous genres possibles sur papier ou en conférence. Autant dire que l’argument est au mieux comique.
      Oui, le féminisme aurait besoin d’autre chose que de Stromquist dont le seul mérite graphique est, au moins, de nous épargner l’académie mollasse et effectivement nunuche qui rend indistinct visuellement des dizaines de blog bd.

    • Un autre dessinateur qui dessine à la truelle, je trouve Yann Lindingre


      Lindingre sur francecul aussi tiens :
      https://www.franceculture.fr/personne-yan-lindingre
      http://www.fluideglacial.com/leblog/#
      Yann Lindingre était rédac chef de Fluide Glacial, ah ben oui là tout de suite ça vous enlumine un C.V
      https://www.lesrequinsmarteaux.com/auteur/lindingre
      je me souviens de Lindingre dans le talk-show des informés de France-info je sais pas ce qu’il aller foutre dans cette émission de merde.
      #dessin_cracra

    • @vanderling même combat avec ce genre de cochonneries (je précise que je ne me suis pas appuyé toute l’oeuvre de Lindingre. Rien n’exclut qu’il ait fait d’autres trucs, dans d’autres dimensions, que ce que j’ai pu voir en bandes ou en dessin de presse). Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier. Le dernier avatar que j’aie vu passer et très probablement le dessinateur le plus miteux est Marsault. Ce qu’ils « disent » est hors de mon propos (ce serait encore un autre problème, au cas par cas) .
      J’ai déjà, sur seenthis, écrit un truc sur la caricature, je ne sais plus où. (je vais vous retrouver ça) Quand il avait été publié dans CQFD (pour lequel ça avait été écrit au départ), ce texte m’avait valu quelques courriers de mes collaborateurs verts. Le journal dans lequel je bosse depuis plus de quinze ans n’est pas le dernier à avoir (et à) véhiculer ce genre de merdes. La nouvelle équipe tend à changer ça. Je sais pas encore si ça va dans une direction complètement féconde (la poésardie légère et le lyrisme appuyé ne font pas non plus exception au désastre ; c’est le pôle Pierrot Lunaire, pas plus aimable que l’autre. J’ai pas envie de choisir entre Bigard et le mime Marceau)

    • @vanderling si, dans le cadre dont je parle, tu ne peux pas les rassembler, c’est bien la démonstration que le cadre dont je parle est un point aveugle de l’analyse du dessin de presse et de la bande dessinée.
      Je ne sais pas ce qu’est un puriste. Je suppose que ça ne dépend que de qui le montre du doigt. En gros, ça parle de tes exigences, pas des miennes.

    • @aude_v Hm. Oui, et aussi pas oui, et aussi oui. Sa modestie ne fait qu’effleurer le problème car le dessin n’est « moche » que relativement au confort fonctionnaliste dans lequel il s’installe (ce que serait, absolument, un dessin moche est une notion folle, déshistoricisée, placé selon une hiérarchie qui m’échappe, qui n’ a pas de raison d’être retenue).

      (Mais tout le monde dessine et à vrai dire les non-dessinateurs ne sont que des gens qui ont arrêté, à 12 ans ou plus tard.) Et ça tombe plus vite sur les femmes

      je dirais : ça tombe plus vite sur les femmes comme tout le reste (comme le tout d’une société où tenir tête est un attribut masculinisé. Bref, je vais rien t’apprendre là-dessus ni à qui que ce soit ici)
      Si le dessin est abandonné, c’est à l’âge où, après t’y avoir invité copieusement dans la première enfance, il t’es dit qu’il est temps de passer à des séries de signes plus sérieux. Maintenant, on va écrire. fini de dessiner, on est grand. Rabattre le dessin comme activité dans le champ des signes n’a aucune espèce d’évidence ontologique, mais marque le début des malentendus historiques (métaphysiques, sociaux, artistiques, etc.) Et évidemment, ça signifie également que le régime de l’age adulte passe par la congédiation de certains principes de plaisir : l’implicite, c’est que le sens se gagne comme un renoncement au plaisir. Je fais court, sans doute trop, mais on peut voir ici naître une longue chaîne de malentendus qui ne sont pas pour rien dans le traitement de la bande dessinée comme activité (de signifiance) et comme discipline (comme cadre d’advention).

      même quand elles se présentent aussi modestement qu’Emma :
      Dessinatrice de trucs moches mais qui veulent dire des choses. Féministe inclusive, antiraciste, anticapitaliste.

      le problème qui se pose dans ce regard sur son propre travail est multiple, du point de vue du plaisir (pas d’ivresse ni d’abandon à dessiner) et des conséquences visiblement de cette formalité abrégée, comme de celui du sens (un dessin duquel on n’attend rien qu’il puisse produire en lui-même).

      J’ajoute que je n’ai pas lu Branco. Que si je le faisais, je serais aussi attentif à sa façon d’écrire (c’est à dire, ici, si je te suis bien, de s’écrire) que je le suis de n’importe quel livre. Je cause préférentiellement su Seenthis de Bd notamment parce que j’estime que dans ce domaine il y a un travail de réflexion à faire dans lequel je me sens plus de compétences que dans d’autres.

    • Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier

      dixit...@l_l_de_mars Berth avec un H que j’adore ? ah ben non y’a aussi Bert tout court :
      https://www.du9.org/chronique/journal-de-jo-manix-mars-1994

    • Je ne retrouve pas de version complète du dossier en ligne, juste une version archivée mais très incomplète :
      http://bat8.inria.fr/~lang/ecrits/libe/www.liberation.fr/multi/trombinet/index.html

      Seule la partie « Les activistes » affiche encore la liste des heureux sélectionnés (hommes, blancs, pas trop de femmes s’il vous plaît) :
      http://bat8.inria.fr/~lang/ecrits/libe/www.liberation.fr/multi/trombinet/pop_acti.html

      Le seul élément qui permet de se faire une idée des autres heureux élus, c’est un récapitulatif dans la version 2002, évoquant ce que sont devenus ceux de 2001. Où l’on se souviendra qu’à cette époque, pour les médias, le Web commençait à sérieusement se limiter aux formidables entreprenautes de la nouvelle économie.

      Ils étaient dans le trombi. net en 2001...
      https://www.liberation.fr/cahier-special/2002/03/22/ils-etaient-dans-le-trombi-net-en-2001_397933

      ... ils sont en place

      Thierry Ehrmann, président du groupe Serveur, poursuit l’aventure d’Artprice. Anne-Sophie Pastel, PDG d’Aufeminin, le premier portail féminin français. Laurent Alexandre, président de Medcost, a réorienté sa société vers l’ingénierie informatique. Patrick Chêne, président du portail Sporever qui s’est spécialisé dans la fourniture de contenus sportifs à des sites et chaînes de télévision. Isabelle Bordry, toujours à la tête de Yahoo France. Patrice Legrand, PDG de Boursorama, toujours bénéficiaire. Gauthier Picquart, directeur général de Rueducommerce, proche de l’équilibre. Roland Coutas, toujours chez Travelprice où il a fait venir Marc Rochet, ex-président d’AOM-Air Liberté, qui est appelé à devenir président du directoire. Jacques Rosselin, à la tête de Canalweb, devenu prestataire de solutions pour la diffusion de programmes audiovisuels sur le Net, en redressement judiciaire.

      ... ils ont revendu leur société

      Jean-Pierre Arbon travaille dans la maison d’édition en ligne 00h00.com revendue à Gemstar TV Guide, le leader des technologies de livre électronique Ebook. Pierre-François Grimaldi a revendu le site d’enchères en ligne iBazar à Ebay. Christophe Agnus a revendu le mensuel Transfert au groupe l’Ile des Médias mais reste directeur de la rédaction. Laurent Edel a revendu sa participation dans l’incubateur Republic Alley. Il a fondé un cabinet de conseil aux contours encore flous mais au nom optimiste : Good Futur...

      ... ils ont bougé

      Marie-Christine Levet a quitté la direction générale de Lycos France pour prendre la tête de Club-Internet. Jean Ferré n’est plus président de l’association des start-up parisiennes Silicon Sentier, aujourd’hui disparue, et a aussi quitté la direction de l’éditeur de logiciels Arisem, revendu. Anne Sinclair, « virée » (selon-elle) de la vice-présidence de e-TF1, travaille pour Netgem (décodeurs pour la télé interactive) en tant que conseillère du Président.

  • L’enquête sur le scandale de l’IGS au point mort
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/09/l-enquete-sur-le-scandale-de-l-igs-au-point-mort_5459905_3224.html

    L’avocat des cinq fonctionnaires injustement mis en cause dans une affaire de faux à l’IGS, révélée par « Le Monde » en 2012, a déposé une nouvelle demande de dépaysement.

    Le scandale était policier, le fiasco devient judiciaire. L’affaire de l’IGS (l’inspection générale des services), révélée par Le Monde en 2012, avait secoué à l’époque la Préfecture de police de Paris. Elle avait même conduit à la dissolution de cette unité, la police des polices de la capitale, accusée d’avoir falsifié les conclusions d’une investigation à des fins politiques. Mais, sept ans après, l’enquête qui avait été ouverte sur ces manipulations policières est totalement encalminée, après être passée entre les mains de plusieurs juges d’instruction, qui ont tous eu pour point commun leur inaction dans ce dossier sensible.

    L’avocat des cinq fonctionnaires de police qui avaient été injustement mis en cause avant d’être blanchis, Me David Lepidi, a déposé mardi 7 mai une nouvelle demande de dépaysement de l’affaire au nom des parties civiles. Dans un courrier que Le Monde a pu consulter, l’une des victimes des manœuvres de l’IGS, le préfet Yannick Blanc, résume le sentiment des parties civiles face aux « palinodies » des magistrats instructeurs : « Comptent-ils sur l’usure du temps pour se débarrasser d’une affaire qu’ils auraient enterrée depuis longtemps sans les décisions particulièrement explicites de la chambre de l’instruction ? » Contacté, le parquet de Paris n’a pas souhaité réagir.

    Dossier bâti sur du sable

    Pour comprendre l’agacement des parties civiles, il faut remonter aux origines de ce « chantier », la phraséologie policière pour les affaires truquées. En 2007, l’IGS, qui s’occupe de contrôler les fonctionnaires de la Préfecture de police de Paris, monte un dossier sur le service des affaires réservées, soupçonné d’avoir organisé un trafic de titres de séjour. Le patron du service, Yannick Blanc, alors au grade de directeur de la police générale, trois de ses collaborateurs, Dominique Nicot, Bruno Triquenaux, Zohra Medjkoune, et un policier chargé de la sécurité de l’ancien ministre de l’intérieur socialiste Daniel Vaillant, Christian Massard, sont tous mis en cause et suspendus.

    Il faudra quatre longues années pour qu’ils soient totalement innocentés et réintégrés à la police nationale. Non seulement le dossier contre eux était bâti sur du sable – des procès-verbaux truqués, des déclarations déformées, des écoutes téléphoniques incomplètement retranscrites… – mais il apparaît également qu’il aurait été monté de toutes pièces pour des raisons politiques : les affinités de Yannick Blanc avec la gauche ne sont alors pas dans l’air du temps.

    Les fonctionnaires injustement mis en cause ripostent en déposant de nombreuses plaintes entre 2007 et 2012, qui donneront lieu à l’ouverture de neuf instructions confiées à cinq juges différents. Les faits visés sont éloquents : faux en écriture publique, violation du secret de l’instruction et recel, dénonciation calomnieuse, violence volontaire lors d’une garde à vue… Mais les nombreuses demandes d’acte de leur avocat sont systématiquement rejetées et les ordonnances de non-lieu se succèdent au cours de l’année 2012. Alors que, sur le plan politique, l’affaire a déjà provoqué l’éviction du patron de l’IGS, la fermeture du service et sa dissolution dans l’inspection générale de la police nationale, mettant fin à la spécificité de la police des polices parisienne, elle ne progresse plus sur le plan judiciaire.
    Un constat partagé par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris : celle-ci rend en 2013 un arrêt sans équivoque qui infirme toutes les ordonnances de non-lieu, déclare recevable les quatorze demandes d’acte des parties civiles et désigne un seul magistrat pour instruire, enfin, cette affaire. Un véritable camouflet pour l’institution.

    Un seul témoin entendu

    Les choses ne vont pourtant pas s’améliorer dans les années qui suivent. La juge d’instruction à qui a été confié le dossier part quelques mois plus tard à la retraite sans avoir fait avancer l’enquête. La magistrate suivante ne montrera pas plus de pugnacité. Lorsqu’elle change d’affectation un an plus tard, aucun acte supplémentaire n’a été réalisé.
    Après des allers-retours, le dossier est finalement confié en 2017 à trois juges d’instruction, dont Carine Rosso, récemment sous le feu des projecteurs pour avoir hérité de l’affaire Benalla. A ce jour, soit six ans après l’arrêt de la chambre de l’instruction, un seul témoin a été entendu.

    Une audition qui n’est pas de nature à rassurer les parties civiles, qui y voient « une manifeste absence d’impartialité ». Dans son courrier, Yannick Blanc s’étonne que la juge Rosso se soit abstenue de poser « les questions essentielles » à la personne entendue, Christophe Bay. Ce témoin aurait pu éclairer l’enquête sur l’un des points les plus surprenants. A l’époque secrétaire général de la préfecture du Rhône, il avait envoyé l’un de ses subordonnés à Paris pour être l’« expert » attitré de l’IGS sur le prétendu trafic de titres de séjour. Mais l’homme missionné, outre le fait qu’il ne travaillait plus sur cette thématique depuis plusieurs années, avait été défrayé de ses frais de bouche et d’hôtel directement sur le compte personnel du directeur adjoint de l’IGS.

    Inertie de la justice

    Autre élément qui nourrit la méfiance des parties civiles depuis le début de leurs démarches en 2009. Les premières investigations sur les pratiques douteuses de l’IGS avaient été menées… par l’IGS. Me David Lepidi estime que :
    « En confiant l’enquête sur l’IGS à l’IGS, et non à la gendarmerie, le parquet de Paris et le juge de l’époque n’ont donné aucune chance aux parties civiles et a délibérément étouffé le dossier. Je rappelle qu’une magistrate de Paris est mise en cause dans ce dossier et que le seul moyen d’enquêter de manière totalement impartiale est de dépayser cette affaire, conformément au vœu de la cour d’appel de Paris formulé en 2013. »

    La juge d’instruction Michèle Ganascia, qui avait conduit l’enquête originelle truquée par l’IGS, est directement visée par les parties civiles. Christian Massard, l’un des mis en cause de l’époque, a porté plainte pour violation du secret de l’instruction. La magistrate avait été entendue en 2014 par le Conseil supérieur de la magistrature sur la façon dont elle avait mené les investigations. L’avocat de M. Massard demande depuis des années qu’elle soit auditionnée dans un cadre judiciaire, une requête appuyée par la chambre de l’instruction en 2013. Mais qui n’a toujours pas abouti.

    L’inertie de la justice aura-t-elle raison des parties civiles ? L’Etat avait déjà été condamné en 2017 à verser des indemnités pour l’absence de diligence dans l’enquête initiale. Dans son courrier, le préfet Yannick Blanc ne cache pas sa lassitude et demande à son avocat, si le dépaysement est refusé, de solliciter un non-lieu général : « Ainsi le déni de justice sera-t-il explicite et public. » Les cinq fonctionnaires injustement mis en cause ont payé au prix fort cette manipulation. Outre les longues suspensions et l’opprobre publique, certains y ont laissé la santé. L’un d’entre eux a réchappé à un premier cancer, dont il estime que « l’affaire de l’IGS est à l’origine », mais un deuxième vient de se déclarer. Une autre doit subir une greffe prochainement. Pour l’une des victimes, la justice arrivera de toute façon trop tard : elle est décédée d’un cancer en 2013.

  • Pour éviter l’effondrement du vivant, il faut changer l’agriculture et l’alimentation
    https://reporterre.net/Pour-eviter-l-effondrement-du-vivant-il-faut-changer-l-agriculture-et-l

    Fumée verte à l’Unesco : après une semaine de laborieuses négociations, les représentants des 130 États membres de l’IPBES — acronyme désignant la « plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques » — ont accouché d’un « résumé des décideurs » samedi 4 mai peu après 14 h. Quarante pages qui condensent les 1.800 feuilles du rapport scientifique de l’IPBES sur l’état de la biodiversité dans le monde. Quarante pages qui « doivent inciter chacun à agir, et en premier lieu les dirigeants », dit à Reporterre Hélène Soubelet, de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, et membre de la délégation française. Car rapport et résumé ne laissent pas place au doute : « Nous assistons à un effondrement général de la biodiversité, qui n’est plus discutable », nous dit Yann Laurans, directeur des programmes biodiversité de l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales), qui a suivi les débats comme observateur. Autrement dit : sans changement de cap radical et rapide, nous allons dans le mur.

    Les scientifiques estiment ainsi que plus d’une espèce vivante sur huit — soit un million — pourraient disparaître de la surface du globe dans les prochaines décennies. Si l’on ne s’intéresse qu’aux animaux et aux plantes suivies par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui exclut notamment les insectes, la proportion d’espèces menacées d’extinction atteint un quart. « C’est énorme, et cela va très vite, il est possible que les jeunes générations voient la disparition de certains milieux comme les récifs coralliens, dit Yann Laurans. Autrefois, quand on traversait la France en voiture, il fallait à s’arrêter pour nettoyer son pare-brise afin d’en retirer les insectes… Aujourd’hui, c’est fini, mais ce n’est pas une bonne nouvelle. »

    #biodiversité #IPBES

  • Le constat du dangereux déclin de la nature avec l’accélération « sans précédent » du taux d’extinction des espèces - Magazine GoodPlanet Info
    https://www.goodplanet.info/actualite/2019/05/06/le-constat-du-dangereux-declin-de-la-nature-avec-lacceleration-sans-pre

    Nous republions ici dans son intégralité le communiqué des scientifiques de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Ce communiqué accompagne la publication d’un rapport de référence sur l’état des lieux de la biodiversité. Il dresse un constat inquiétant de l’érosion du vivant et de la biodiversité. Le rapport de l’IPBES sur le déclin de la nature et du vivant est le résultat d’années de travaux entrepris par la communauté scientifique internationale. Ses principales conclusions se résument ainsi :
    – Le dangereux déclin de la nature que traduit un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère
    – La réponse mondiale actuelle est insuffisante
    – Des « changements transformateurs » sont nécessaires pour restaurer et protéger la nature
    – Les intérêts particuliers doivent être dépassés pour le bien de tous
    – C’est l’évaluation la plus exhaustive de ce type, elle comptabilise 1.000.000 espèces menacées d’extinction

    « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », alerte le nouveau et historique rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dont le résumé a été approuvé lors de la 7ème session plénière de l’IPBES, qui s’est réunie la semaine dernière (du 29 Avril au 4 mai) à Paris.

    « Les preuves accablantes contenues dans l’évaluation globale publiée par l’IPBES et obtenues à partir d’un large éventail de domaines de connaissance, présentent un panorama inquiétant », a déclaré le président de l’IPBES, Sir Robert Watson. « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».

    (et qu’on n’arrête de parler de la nature comme une prestataire de "services", c’est agaçant !)

    https://www.ipbes.net

  • Les parents de Yann viennent de retrouver, dans ses papiers, ce qui semble être le tout premier mail que je lui avais expédié, fin 1997 :

    – Je ne sais pas de quel article il s’agit… Est-ce qu’il s’agit de l’article qui a ensuite été publié dans Libération ?
    – Il signait « Pierre Lazuli » à l’époque ? Quelqu’un se souvient de cette adresse email ?
    (De mon côté je n’ai plus tous ces vieux mails.)

  • "Vous devriez arrêter de manifester monsieur, ça ne vous réussit pas"
    https://www.rue89strasbourg.com/vous-devriez-arreter-de-manifester-monsieur-ca-ne-vous-reussit-pas-

    Lundi 29 avril, cinq personnes ont été jugées après avoir été interpellées en marge de l’acte 24 des Gilets jaunes. Récit d’audiences absurdes, marquées par les premières applications de la loi anti-casseurs et des accusations souvent floues.

    Une mère célibataire à la barre

    À la barre, Clara a la gorge nouée. Cette mère célibataire, avec deux enfants à charge, ne parvient pas à s’exprimer pour se défendre. Elle est accusée de « participation à un attroupement après sommations », « violence avec lancée de projectile contre un agent dépositaire de l’autorité publique sans Interruption temporaire du travail (ITT) » et « outrage à agent dépositaire de l’autorité publique ».

    Cette bénévole dans une association d’aide aux SDF s’effondre lorsqu’elle entend le président du tribunal énoncer son délibéré : 2 mois d’emprisonnement sans mandat de dépôt. « Vous serez convoquée par un juge d’application des peines pour procéder à un aménagement (Travail d’intérêt général ou bracelet électronique, ndlr). », rassure le président du tribunal.

    Opinel et feu de détresse

    Le plus penaud des accusés, c’est le boulanger. Rémi n’a même pas manifesté. Il a été arrêté avant même de rejoindre le cortège. Le trentenaire célibataire a eu le malheur de laisser son Opinel dans son sac. Il a donc été placé en garde à vue pendant 48 heures pour « participation à une manifestation en étant porteur d’une arme ». La possession d’un feu de détresse l’accable selon la procureure, qui demande trois mois d’emprisonnement.

    Dans ses écrits, Me Mohamed Aachour dénonçait une « fouille non légale ». « La loi (anti-casseurs, ndlr) autorise la fouille dans un périmètre délimité et ses abords immédiats. Moi je ne sais pas ce que sont les abords immédiats. Vous pourriez faire jurisprudence en définissant cette notion floue. » Le président du tribunal écarte ces propos et suit la demande du substitut du procureur : Rémi est condamné à trois mois d’emprisonnement ferme.

    « Ils font ça pour dissuader de manifester »

    Sandra, 51, attend depuis des heures dans le palais de justice. « Moi je viens pour Yannick », explique-t-elle, inquiète. Cette figure locale des Gilets jaunes a déjà été condamnée à onze reprises au cours des dernières années. Interpellé le 20 novembre, il a écopé de quatre mois de prison pour avoir bloqué une autoroute. Le substitut du procureur décrit « un meneur ou un organisateur avec un risque de renouvellement (des délits, ndlr) fort ». Il demande un mandat de dépôt pour une détention provisoire dans l’attente de son procès, repoussé au 29 mai.

    Autre absurdité issue de la loi anti-casseur : il est reproché à Yannick Krommenacker d’avoir dissimulé son visage pendant la manifestation. « Je suis asthmatique, je me suis protégé, mon dossier médical le prouvera », assure-t-il. Cet adepte des Live Facebook ne souhaite pas se cacher. Lors de l’acte 24, Rue89 Strasbourg l’a croisé à de nombreuses reprises en train de filmer et de diffuser sur les réseaux sociaux. Il porte même son nom et prénom sur son pull.

    « Vous devriez arrêter »

    Yannick Krommenacker sort finalement libre de la salle d’audience 101 du TGI. Mais il est placé sous contrôle judiciaire, interdit de territoire sur toute l’Eurométropole et obligé de pointer deux fois par semaine au commissariat de Haguenau. « Vous devriez arrêter de manifester, monsieur. Ça ne vous réussit pas. », conclut le président du tribunal. Le militant exprime son incompréhension :

  • #connections Alternatives
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/connections-alternatives

    Ce matin, Imal débarque dans les studios de votre radio préférée !

    Yannick et Raphaêl nous présente l’actualité de ce lieu mélant technologie, #art et politique avec notamment « Ways of Connecting » jusqu’au 10 mai (Mercredi - Dimanche, 12:30 - 17:30).

    Welcome all at this « center for #digital culture and technology » (30 Quai des Charbonnages, 1080 Bruxelles).

    Bonnes écoutes et partage à chacun.e

    #art,connections,digital
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/connections-alternatives_06599__1.mp3

  • Entre douleur et délire, les cathos se sentent aimés - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/04/19/entre-douleur-et-delire-les-cathos-se-sentent-aimes_1722477

    Si les croyants ont vu dans l’incendie de Notre-Dame un signe funeste, ils ont aussi été rassurés par la réaction de la population et des politiques de tous bords.

    Entre douleur et délire, les cathos se sentent aimés

    Plusieurs jours après l’incendie ravageur, l’émotion étreint encore. « Nous avons vécu un traumatisme », n’hésite pas à dire Priscilla. Lundi soir, tandis que les premières flammes dévoraient les combles et la toiture de la cathédrale, la quinquagénaire sortait à peine de son bureau de la maison diocésaine, rue du Cloître-Notre-Dame, tout près de l’édifice. Trois heures durant, elle n’a pu détacher ses yeux du brasier, envoyant à intervalles réguliers des photos et des nouvelles à la directrice de la communication du diocèse, Karine Dalle, et à l’archevêque de Paris, Michel Aupetit(lire ci-contre).

    Chaque catholique, cette nuit-là, a eu peur. « Je me suis couché lorsqu’on a appris à la télévision que la cathédrale était sauvée », raconte l’avocat Jean-Pierre Mignard. « Nous avons tous ressenti une émotion difficilement contrôlable », appuie de son côté l’éditeur Marc Leboucher. Il y a ceux qui se sont mis à prier. Parfois même sur les ponts de la Seine, gardant à portée de regard, dans la nuit, les deux tours encore debout, indifférents aux caméras du monde entier qui retransmettaient en direct les dernières nouvelles de la catastrophe.

    Alors, ce soir du 15 avril, devant le brasier, un immense fatalisme a d’abord prédominé chez les catholiques. De quoi l’effondrement de la flèche construite au XIXe siècle par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc était-il le signe ? « Nous avons eu le sentiment que tout pouvait s’écrouler. La cathédrale brûlait, rien ne nous était épargné », raconte Erwan Le Morhedec, alias « Koz », un catholique très influent sur les réseaux sociaux.
    « Dramatisation »

    Etait-ce le signe avant-coureur de la fin de l’Eglise catholique en France ? L’incendie, comme l’aboutissement de mois horribles ? Confronté à la crise des abus sexuels, le catholicisme français n’en finit pas de trembler sur ses bases, secoué par les procès, la condamnation du cardinal Philippe Barbarin, les révélations sur les viols commis à l’encontre de religieuses ou encore le dévoilement de l’homosexualité des prélats du Vatican. Pour beaucoup, la date de l’incendie a aussi un sens. « Lundi, c’était le début de la semaine sainte, contribuant à la dramatisation de l’événement », remarque Marc Leboucher. A l’extrême, certains ont même évoqué un temps de persécution, se référant à la vague de profanations d’églises qui a eu lieu ces derniers mois, voire, dans une vision très apocalyptique, à une gigantesque bataille entre le bien et le mal. « J’ai quand même l’impression que ces lectures-là sont marginales », tempère Marc Leboucher.

    Mais l’affliction née de la catastrophe s’est aussi doublée d’une certaine consolation. Notre-Dame, ce n’est pas seulement un lieu de culte catholique. Loin de là, comme l’a montré l’émotion qui a saisi l’opinion face au brasier. La preuve vivante et spontanée que par son histoire, la cathédrale de Paris incarne une sorte d’« église de la nation ». « L’affection portée à Notre-Dame est multiple. Chacune s’alimente à différentes sources et chacune est légitime », reconnaît Jean-Pierre Mignard. Même le très laïc Jean-Luc Mélenchon a communié : « L’incendie de Notre-Dame poignarde l’esprit de tous », tweetait-il.

    Lundi soir, contenant ses larmes, le recteur de la cathédrale, Patrick Chauvet, est apparu aux côtés de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qu’il appelait par son prénom. Dans ses heures sombres, la République se tenait aux côtés de l’Eglise. La détresse des catholiques, c’était celle de la France tout entière. Erwan Le Morhedec : « Je me suis dit alors que l’Eglise catholique n’était pas, cette fois-ci, associée à quelque chose de négatif. Quelque chose demeurait qui pouvait nous rassembler, le catholicisme n’était pas encore arrivé à un point de rejet total. »
    « Frustrés »

    De fait, a posteriori, l’incendie du 15 avril apparaît comme un moment où le catholicisme, vilipendé et marginalisé, a réintégré le récit national. En cinquante ans, l’Eglise catholique a vécu une révolution silencieuse. Les temps de la chrétienté étant désormais révolus, elle est entrée dans une culture de la minorité. « Ce qu’on a vu, ces derniers jours, c’est que le catholicisme demeure encore un registre d’expression du sentiment national », estime le sociologue Yann Raison du Cleuziou. « Pour les catholiques, cela a été un soulagement, poursuit la sociologue des religions Céline Béraud. Ces milieux sont souvent frustrés du manque de reconnaissance de ce qu’ils apportent à la société. »

    Politiquement, le moment est quand même périlleux. A l’instar d’un Philippe de Villiers qui dit dans l’hebdomadaire conservateur Famille chrétienne que l’incendie est « un signe que la France peut mourir », les milieux identitaires catholiques ont la tentation de ressusciter la rhétorique polémique et exclusiviste des racines chrétiennes. Sans trouver encore réellement d’écho. L’obsession identitaire se focalise sur la question d’une reconstruction à l’identique de la cathédrale, défendue toutes griffes dehors par les très catholiques Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes. « Une droite catholique essaie de prendre le train en marche, remarque Yann Raison du Cleuziou. La réaffirmation des racines chrétiennes est une manière pour elle de contrer la marginalisation sociale du catholicisme. »

    Prudemment, soucieuse de ne pas se faire récupérer, la hiérarchie épiscopale se tient à l’écart de ces débats. Pour elle (et la majorité de ses ouailles), loin des instrumentalisations politiques, le véritable enjeu qui se joue ces temps-ci est que le catholicisme demeure vivant. Le vrai drame serait qu’il ne soit plus qu’un patrimoine culturel. Avec le risque d’être réduit en cendres en quelques heures…

    #catholicisme

  • Philippe Van Parijs : « Un revenu inconditionnel est avant tout un instrument d’émancipation » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/04/18/philippe-van-parijs-un-revenu-inconditionnel-est-avant-tout-un-instrument

    L’idée n’est pas neuve, elle date du XVIIIe siècle. Mais dans des sociétés de plus en plus frappées par le chômage ou le sous-emploi permanent, l’idée d’un revenu d’existence versé à tous, sans conditions ni contreparties refait surface depuis quelques années. En France, c’est l’élection présidentielle de 2017 qui a provoqué l’idée dans le débat public. Sous le nom de « revenu universel », le candidat du PS Benoît Hamon en avait fait la proposition centrale de son programme. Partout dans le monde, il n’est plus possible d’ignorer cette idée. Pour ses promoteurs, un revenu de base inconditionnel serait bien plus qu’une simple assistance sociale. Elle reviendrait à accorder à tous une part de la richesse nationale créée par la collectivité. En librairie depuis le 18 avril, Le Revenu de base inconditionnel : une propo­sition radicale (1) a été rédigé par Philippe Van Parijs et Yannick Vanderborght, deux spécialistes internationalement reconnus. Entretien avec le premier, professeur de philosophie aux universités de Louvain et Leuven.

    Comment parler de revenu de base inconditionnel  ?

    Le mieux, c’est de partir de la définition adoptée il y a plus de trente ans par le Bien, le réseau mondial du revenu de base  : un revenu payé à chaque membre d’une société à titre strictement individuel, sans contrôle de ressources – donc aux riches comme aux pauvres – et sans exigence de disposition à travailler. Ce sont ces trois inconditionnalités qui distinguent ce revenu de base des revenus minimums garantis existants, qui relèvent de l’assistance sociale. En France, c’est le RSA, en Italie, c’est le « revenu de citoyenneté » récemment introduit. Ces allocations sont conditionnelles en trois sens : réservées aux ménages pauvres, d’un montant variant en fonction de la situation familiale, et exigeant de ceux qui en sont capables d’être disponibles sur le marché du travail. Rien de tout ça dans le revenu de base.

    #revenu_de_base #livre

  • #Didier_Porte n’aime pas les melons
    https://la-bas.org/5466

    Cette semaine, ami abonné, je défonce quelques enfonceurs de portes ouvertes qui s’adonnent à cette pratique, non pas en raison de leur indigence intellectuelle (quoique), mais tout simplement pour cause de boulard caractérisé. Que ce soient les curés de l’église de la Madeleine, qui se croient capables de transformer, par l’opération du Saint-Esprit, des adorateurs de Johnny Hallyday en apôtres de ce vieux hippie de Jésus-Christ ; Gad Elmaleh, qui s’imagine faire oublier qu’il a été gaulé en flagrant délit de plagiat, en faisant montre de toujours plus de morgue, d’arrogance et de mépris, mais aussi Yann Moix, qui est convaincu d’avoir réinventé l’éducation populaire à lui tout seul, pour avoir cité Péguy deux fois et Levinas trois, lorsqu’il chroniquait chez Ruquier ; tous ont en commun d’avoir une (...)

    #Vidéo #Médias #Musique

  • rêveries en mode extraits de romans
    http://www.radiopanik.org/emissions/reveries-nocturnes/reveries-en-mode-extraits-de-romans

    Ce soir rêveries nocturnes vous proposes une plonger dans la vie de deux jeunes adolescents réfugiés chez leur grand-mère pendant la Seconde Guerre mondiale avec des extraits du #livre le grand cahier d’Agota Kristof. le premier d’une trilogie qu’on vous conseille ( le grand cahier suivit de La preuve et le troisième mensonge.

    Et une évasion dans des souvenirs a horville, une ville côtière française, d’un jeune étudiant qui va découvrire un adolescent pas comme les autres avec le livre un garçon singulier de Philippe Grimbert. Une première extraite avec la

    Tout cela avec des pauses musicales Yannick et Aline pour les (...)

    #le_grand_chaier #lectire ;rêveries_nocturnes #un_garcon_singulier #livre,le_grand_chaier,lectire ;rêveries_nocturnes,un_garcon_singulier
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/reveries-nocturnes/reveries-en-mode-extraits-de-romans_06235__1.mp3

  • [Ré-édition]
    Pour une géographie du pouvoir de Claude Raffestin
    Anne-Laure Amilhat Szary et Yann Calbérac (éd.)

    "Rééditer Pour une géographie du pouvoir près de quarante ans après sa publication initiale en 1980 constitue une forme de manifeste, tant la réception de ce livre a été contrastée : décrié par ses pairs au moment de sa sortie, reconnu aujourd’hui par Claude Raffestin lui-même comme « hétérodoxe », il s’agit d’un ouvrage qui continue de marquer durablement ses lecteurs. S’il reste d’une actualité si vive aujourd’hui, c’est parce qu’il aurait pu s’intituler Pour une géographie du territoire, notion centrale dans la géographie contemporaine. Il définit en effet la territorialité comme..."

    Lire la suite :
    Open access : https://books.openedition.org/enseditions/7627

    ht : @yann_c

    #geographie #pouvoir #politique #territoire #concepts #Raffestin

  • Pétition de personnalités britanniques (Vivienne Westwood, Peter Gabriel, Mike Leigh, Julie Christie, Maxine Peake, Wolf Alice, Roger Waters, Caryl Churchill, Al Kennedy) contre la tenue de l’Eurovision en israel et sa diffusion par la BBC.

    (un article en parlait déjà là: https://seenthis.net/messages/756450 )

    The BBC should press for Eurovision to be moved from Israel
    The Guardian, le 29 janvier 2019
    https://www.theguardian.com/tv-and-radio/2019/jan/29/the-bbc-should-press-for-eurovision-to-be-moved-from-israel

    Traduction en français:

    La BBC devrait faire pression pour que l’Eurovision n’ait pas lieu en Israël
    The Guardian, le 29 janvier 2019
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2019/01/31/la-bbc-devrait-faire-pression-pour-que-leurovision-nait-pas-lie

    Peter Ahrends, architect
    Amir Amirani, filmmaker
    Jonathan Arndell, architect, artist
    Roy Battersby, director
    Bloody Knees, band
    brave timbers, band
    Jen Brister, comedian
    Carmen Callil, publisher, writer
    Taghrid Choucair-Vizoso, performer
    Julie Christie, actor
    Ian Christie, film historian, broadcaster
    Chipo Chung, actor
    Caryl Churchill, playwright
    Michael Darlow, tv writer and director
    Paula Darwish, musician
    April De Angelis, playwright
    Tam Dean Burn, actor
    Drones Club, band
    Nancy Elan, violin
    Gareth Evans, producer, curator
    Peter Gabriel, musician, founder WOMAD festival
    Lots Holloway, singer, songwriter
    Rachel Holmes, writer
    Brigid Keenan, author
    Patrick Keiller, artist, filmmaker
    Reem Kelani, musician, broadcaster
    AL Kennedy, writer
    Desmond Lambert, musician
    Mike Leigh, writer, director
    Ken Loach, director
    Sabrina Mahfouz, writer
    Miriam Margolyes, actor
    Yann Martel, writer
    Declan McKenna, singer, songwriter
    JD Meatyard, musician
    Pauline Melville, writer
    Giuliano Modarelli, musician, composer
    Object Blue, DJ
    Maxine Peake, actor
    Jocelyn Pook, composer
    TJ Rehmi, composer, producer
    Reverend & the Makers, band
    Leon Rosselson, songwriter
    Rrose, DJ
    Alexei Sayle, comedian, author
    David Scott, music producer
    Nick Seymour, musician
    Sarah Streatfeild, violin
    Roger Waters, musician
    Vivienne Westwood, fashion designer
    Wolf Alice, band

    #Palestine #Eurovision #BDS #Boycott #BBC #Grande-Bretagne

  • Choquée par la "lettre" de Luc Le Vaillant parue le 28 dans Libé, j’ai lu avec intéret cet article de Romain Pigenel : Pourquoi il faut défendre « l’anonymat » sur Internet
    https://medium.com/@romain_pigenel/pourquoi-il-faut-d%C3%A9fendre-lanonymat-sur-internet-3d79de93b1d0

    L’article commence par une liste des diverses énormités qui sont proférées sur le sujet ces derniers temps, le papier de Luc Le Vaillant étant une sorte de sur-glaçage écœurant sur un gâteau déjà recouvert de cerises confites.

    « Pour une hygiène démocratique du statut de l’information […] je crois qu’on doit aller vers une levée progressive de toute forme d’#anonymat » (le président de la République, Emmanuel Macron). « Dans une société démocratique où on peut dire ce qu’on veut, il me parait bon de lever l’anonymat sur #Internet […] j’en ai assez de gens qui sont derrière les pseudos, et qui insultent à longueur de temps, qui mettent de l’huile sur le feu à longueur de temps » (le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger). « Quand vous avez un compte sur Twitter, sur Facebook, pourquoi vous ne l’assumez pas ? » (Yannick Jadot, avant de se rétracter). « Il suffit de créer des réseaux sociaux payant 1€/mois avec une charte éthique et un nom par profil. Sans pub. Sans utilisation des infos… et sortir des réseaux anonymes. » (Mathieu Kassovitz). « Je propose un projet de loi d’initiative citoyenne : que tous les comptes des réseaux sociaux soient nominatifs. Que tout puisse être dit mais que chacun assume ses paroles » (le dessinateur du Monde, Xavier Gorce). « Tout changerait si l’anonymat était interdit sur internet. Et si les Gilets Jaunes radicaux -les seuls qui restent aujourd’hui dans la rue- disaient chacun d’où ils viennent. » (Dominique de Montvalon, ancien rédacteur en chef du Parisien et du JDD) …

    Pour celleux qui ne l’ont pas lue, la lettre de Le Vaillant est par là : Pour qu’Internet tombe le masque : https://www.liberation.fr/chroniques/2019/01/28/pour-qu-internet-tombe-le-masque_1705956 avec un passage particulièrement odieux d’amalgames haineux :

    Et c’est pourquoi, cher anonyme, je veux la peau de ta pleutrerie et de ta défausse. Je n’aime pas la cagoule que tu mets à ta hargne tweeteuse, la burqa qui voile ton but ultime, ni ta blanche face à moustache d’Anonymous qui se la raconte coursé par Big Brother.

    Mais pour en revenir à l’article de Luc Le Vaillant, bien plus intéressant, il démonte pas mal d’idées reçues sur le pseudonymat, et vaut le détour à ce titre

    La pratique de Facebook, réseau où dominent les comptes identifiés, démontre chaque jour combien les sujets polémiques suffisent à faire sortir tout un chacun de ses gonds, même sans la protection d’un pseudonyme : c’est l’écrit qui désinhibe, au moins autant que « l’anonymat ». En outre, et par-delà l’intuition qu’on peut avoir de la question, les données fiables manquent ; une étude de l’université de Zurich, datée de 2016, remet même clairement en cause le lien entre anonymat et agressivité en ligne.

    (lien direct vers l’étude en question : https://qz.com/741933/internet-trolls-are-even-more-hostile-when-theyre-using-their-real-names-a-study

    Il permet non seulement de bien comprendre qu’il y a une confusion générale avec le #pseudonymat, mais aussi de très bien comprendre le danger que représenterai le traçage d’identité par toutes les plateformes comme le fait #Facebook

    ce serait un magnifique cadeau pour les partis ou leaders autoritaires/extrémistes, pour qui l’on préparerait tranquillement un filet garni permettant, dans l’hypothèse d’une accession au pouvoir, de tout savoir de l’activité en ligne (1H30 par jour, en moyenne, pour chaque Français) de tout individu. Même de ceux qui n’enfreignent ni les lois, ni les mœurs. Au contraire, on peut compter sur les internautes qui ont de « bonnes » mauvaises raisons de chercher l’anonymat — criminels en tête — pour trouver et maîtriser les contre-mesures nécessaires à ce type de surveillance généralisée. Un comble.

    J’aurai cependant aimé qu’il développe plus la nécessité de protéger l’anonymat, en faisant référence aux lanceurs d’alertes ou aux opposant-e-s politiques, particulièrement quand des condamnations pleuvent actuellement sur des #giletsjaunes n’ayant pas tenu leur langue sur facebook... et que l’office central de la lutte contre la criminalité informatique
    montre des signes de plus en plus dangereux de censure : https://seenthis.net/messages/755412 et https://seenthis.net/messages/756074

    • Tres bon article aussi de Olivier Ertzscheid qui se base, avec un opportunisme assumé, sur la médiatisation du harcèlement contre Bilal Hassani (source de sa chanson pour l’Eurovision) et démontre de manière implacable la responsabilité des plateformes marchandes (plateformes auxquelles il doit sin succès, les haters participant à la notoriété pour les algorithmes...)
      https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/01/cher-bilal-hassani.html

    • Je rajoute un extrait du billet d’affordance :

      La question, la seule, à poser en toute priorité aux plateformes lorsque vous les rencontrerez, car vous verrez Bilal, elles voudront bientôt j’en suis convaincu vous rencontrer, la seule question à leur poser est celle-ci :

      Etes-vous prêt à réellement lutter contre les discours de haine, contre l’homophobie, en ajoutant dans vos CGU que chaque insulte raciste ou homophobe occasionnera la fermeture définitive du compte qui les a proférées ? Etes-vous prêt à perdre ces « clients » là qui ne sont pas, pour vous, anonymes, et qui ne l’ont jamais été ?

      Posez leur cette question là Bilal. Et dites-leur aussi ceci :

      Si vous étiez les gérants d’un magasin et que certains de vos clients revenaient tous les jours et traitaient de « sale PD » ou de « sale fiotte » d’autres de vos clients, quelle serait votre réaction ? Les accepteriez-vous dans votre magasin ? Ce que vous tolérez est ce que vous êtes vraiment. Dites-leur simplement cela Bilal. « Ce que vous tolérez est ce que vous êtes vraiment ».

      Et si ni Jack Dorsey, ni Mark Zuckerberg, ni Larry Page, ni Serguei Brin ni aucun autre ne regarde le concours de l’Eurovision ni ne vous invite pour parler avec vous de ce que vous traversez, alors j’espère qu’un(e) de nos représentant(e)s politiques, un jour prochain, leur posera très exactement cette simple et seule question là. Etes-vous prêts à perdre ces clients-là ou ne sont-ils pour vous que des clients comme les autres ?

      Ce que nous tolérons est ce que vous nous sommes vraiment. Bon courage pour l’Eurovision cher Bilal.

  • Etienne Chouard : la grande confusion (vidéo)

    http://lahorde.samizdat.net/2018/12/27/etienne-chouard-la-grande-confusion-video

    https://www.youtube.com/watch?v=TeKJfN3F7vs

    Et on en remet une couche ! Vue sur blogyy, le site de notre camarade Yannis Youlountas.
    http://blogyy.net/2018/12/22/etienne-chouard-la-grande-confusion-video

    Faut-il s’étonner du retour en grâce d’Étienne Chouard ?

    LA GRANDE CONFUSION

    Sous une apparence anodine voire sympathique, #Étienne_Chouard incarne parfaitement la confusion d’une époque troublée, hésitante et contradictoire.

    Une époque tiraillée entre la révolte lucide (qui mène à l’émancipation sociale) et la colère aveugle (qui mène au fascisme).

    Une époque de clair-obscur dans laquelle le ras-le-bol généralisé devant l’arrogance du pouvoir ouvre une brèche furtive, une fenêtre dans l’Histoire, un moment où tout est possible, ou presque.

    Alors qu’Étienne #Chouard prétend fournir un outil pour favoriser l’émancipation sociale, il participe simultanément, depuis des années, à un phénomène antagoniste qui conduit à la pire des aliénations : un glissement sémantique et stratégique qui profite à #Marine_Le_Pen et à ses complices.

    L’ #extrême-droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, en France, depuis la deuxième guerre mondiale. Il ne lui reste plus qu’une seule chose à faire pour rafler la mise et rendre la société encore plus autoritaire et mortifère : déverrouiller les derniers réflexes de méfiance.

    Depuis longtemps, Étienne Chouard y contribue (plusieurs exemples dans la vidéo). Il brouille les marqueurs politiques. Il qualifie d’extrême-droite le pouvoir capitaliste tout en prétendant que le principal parti d’ #extrême-droite s’est déplacé à gauche. Il nie la dangerosité de nos pires ennemis politiques. Il répand la confusion.

    #RIC #Gilets_jaunes

  • ateliers claus 2018
    http://www.radiopanik.org/emissions/schattenjacht/ateliers-claus-2018

    21 live excerpts of concerts that took place at les ateliers claus in 2018

    2018_02_09 Andy Moor & Yannis Kyriakides @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_02_09 David Neaud @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_02_24 - Sciarrino Caprice no 1 & 2 - Aisha Orazbayeva @ les Ateliers Claus

    2018_03_15 Sourdure @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_03_30 SET 01 _Han Bennink Trio @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_04_26 Will Guthrie @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_04_28 Qonicho B @ Les Ateliers Claus ( excerpt )

    2018_04_28 Sister Iodine @ Les Ateliers Claus ( excerpt )

    2018_05_08 Xylouris White @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_05_17 Bitchin Bajas @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_08_15 Ignatz @ Les Ateliers Claus (excerpt)

    2018_09_12 Marissa Anderson @ Les Ateliers Claus (excerpt) (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/schattenjacht/ateliers-claus-2018_05947__1.mp3

  • Chroniques de la couleur

    Une grosse recension de textes (et autres médias) sur les Gilets Jaunes.

    Les liens cliquables sont par là :
    http://inter-zones.org/chroniques-de-la-couleur

    –—

    Sophie Wahnich : Les gilets jaunes et 1789 : Résurgences révolutionnaires, 18 Décembre 2018

    Achille Mbembe : Pourquoi il n’y aura pas de gilets jaunes en Afrique, 18 décembre 2018

    Michalis Lianos : Une politique expérientielle – Les gilets jaunes en tant que peuple, 17 décembre 2018

    Fanny Gallot : Les femmes dans le mouvement des gilets jaunes : révolte de classe, transgression de genre, 17 décembre 2018

    Stéphane Zagdanski : Réflexions sur la question jaune, 17 décembre 2018

    Yves Pagès : Bloqueurs de tous les ronds-points, rions jaune… et ne cédons rien, 17 décembre 2018

    Alessandro Stella : Gilets jaunes et Ciompi à l’assaut des beaux quartiers, 16 décembre 2018

    Juan Chingo : Gilets jaunes : Le retour du spectre de la révolution, 16 décembre 2018

    Pierre-Yves Bulteau : À Saint-Nazaire : Je ne suis pas en lutte, je suis une lutte, 15 décembre 2018

    Florence Aubenas : Gilets jaunes : La révolte des ronds-points, 15 décembre 2018

    Sarah Kilani et Thomas Moreau : Gilets jaunes : Pour la gauche, l’antifascisme ne doit pas être une option, 15 décembre 2018

    Anonyme : Danse imbécile ! Danse ! Notes sur le mouvement en cours, 14 décembre 2018

    Jean-Baptiste Vidalou : L’écologie du mensonge à terre, 14 décembre 2018

    Toni Negri : Chroniques françaises, 14 Décembre 2018

    David Graeber : Les gilets jaunes font partie d’un mouvement révolutionnaire plus large, 14 décembre 2018

    Jérôme Ferrari : On fera de vous une classe bien sage, 13 décembre 2018

    Etienne Balibar : Gilets jaunes : Le sens du face à face, 13 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Pour une nouvelle nuit du 4 août (ou plus), 13 décembre 2018

    Andreas Malm : Ce que le mouvement des gilets jaunes nous dit du combat pour la justice climatique, 13 décembre 2018

    Collectif : Communiqué de la coordination de Saint-Lazare, 12 décembre 2018

    Michèle Riot-Sarcey : Les gilets jaunes ou l’enjeu démocratique, 12 décembre 2018

    Mathieu Rigouste : Violences policières : Il y a derrière chaque blessure une industrie qui tire des profits, 12 décembre 2018

    Leslie Kaplan : Un monde soudain devenu injustifiable aux yeux de tous, 12 décembre 2018

    Pierre Dardot et Christian Laval : Avec les gilets jaunes : Contre la représentation, pour la démocratie, 12 décembre 2018

    Jacques Rancière : Quelle égalité de la parole en démocratie ? 12 décembre 2018

    Collectif : Gilets jaunes : Une enquête pionnière sur la révolte des revenus modestes, 11 décembre 2018

    Cédric Durand et Razmig Keucheyan : Avec les gilets jaunes, pour une nouvelle hégémonie, 11 décembre 2018

    Cédric Durand : Le fond de l’air est jaune, 11 décembre 2018

    Joshua Clover : Les émeutes des ronds-points, 11 décembre 2018

    Joao Gabriell : À propos du discours de Macron du 10 décembre, 11 décembre 2018

    Femmes en lutte 93 : Acte V Gilets jaunes : La place des femmes et LGBT est dans la lutte, 10 décembre 2018

    Michelle Zancarini-Fournel : Le mouvement des gilets jaunes favorise la cohésion intergénérationnelle des milieux populaires, 10 décembre 2018

    Syllepse : Gilets jaunes : Des clefs pour comprendre, 10 décembre 2018

    Annie Ernaux : Il n’y a pas de nouveau monde, ça n’existe pas, 9 décembre 2018

    Alain Bertho : Il ne s’agit pas d’un simple mouvement social, 8 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Lettre à celles et ceux qui ne sont rien, depuis le Chiapas rebelle, 8 décembre 2018

    Raoul Vaneigem : Les raisons de la colère, 8 décembre 2018

    Laurent Mucchielli : Deux ou trois choses dont je suis presque certain à propos des gilets jaunes, 8 décembre 2018

    Les Gilets Jaunes de St Nazaire et leur Maison du Peuple, 7 décembre 2018

    Appel des gilets jaunes de Commercy à la formation d’assemblées populaires, 7 décembre 2018

    Lundimatin : Ici La Réunion ! 7 décembre 2018

    Pierre Bance : L’heure de la commune des communes a sonné ! En soutien à l’appel de Commercy, 7 décembre 2018

    Alèssi Dell’Umbria : Marseille, Debout, Soulève-toi ! 7 décembre 2018

    Eric Hazan : Paris n’est pas un acteur, mais un champ de bataille, 7 décembre 2018

    Rafik Chekkat : À Mantes-la-Jolie, domination policière et humiliation de la jeunesse, 7 décembre 2018

    Etienne Penissat et Thomas Amossé : Gilets jaunes : des automobilistes aux travailleurs subalternes, 6 décembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Une situation excellente ? 6 Décembre 2018

    Alain Bertho : Gilets jaunes : Crépuscule du parlementarisme, 6 décembre 2018

    Frédéric Gros : On voudrait une colère, mais polie, bien élevée, 6 décembre 2018

    Danielle Tartakowsky : Les gilets jaunes n’ont rien de commun avec Mai 68, 6 décembre 2018

    Ballast : Gilets jaunes : Carnet d’un soulèvement, 5 décembre 2018

    Frédéric Lordon : Fin de monde ?5 décembre 2018

    Eric Toussaint : Gilets jaunes : Apprendre de l’histoire et agir dans le présent - Des propositions à ceux et celles qui luttent, 5 décembre 2018

    Grozeille, Que leur nom soit Légion : À propos des gilets jaunes, 5 décembre 2018

    Samuel Hayat : Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir, 5 décembre 2018

    Sophie Wahnich : La structure des mobilisations actuelles correspond à celle des sans-culottes, 4 décembre 2018

    Stefano Palombarini : Les gilets jaunes constituent une coalition sociale assez inédite, 4 Décembre 2018

    Édouard Louis : Chaque personne qui insultait un gilet jaune insultait mon père, 4 décembre 2018

    Chantal Mouffe : Gilets jaunes : Une réaction à l’explosion des inégalités entre les super riches et les classes moyennes, 3 décembre 2018

    Yves Pagès : La façade du triomphalisme macronien ravalée à l’aérosol par quelques bons-à-rien, 3 décembre 2018

    Yannis Youlountas : Cours, gilet jaune, le vieux monde est derrière toi ! 3 décembre 2018

    Les Lettres jaunes, Bulletin de lecture quotidien des Gilets Jaunes, pour aller plus loin ! 3 décembre 2018

    Alain Bihr : Les gilets jaunes : pourquoi et comment en être ? 2 décembre 2018

    Gérard Noiriel : Pour Macron, les classes populaires n’existent pas, 2 décembre 2018

    Temps critiques : Sur le mouvement des Gilets jaunes, 1 décembre 2018

    Zadibao : Climat jaune et changement de gilet, 30 novembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Sur une ligne de crête : Notes sur le mouvement des gilets jaunes, 30 novembre 2018

    Lundimatin : Le mouvement des Gilets Jaunes à la Réunion, 29 novembre 2018

    Sophie Wahnich : Postérité et civisme révolutionnaire, 28 novembre 2018

    Le comité Adama rejoint les gilets jaunes : Ce n’est pas une alliance au prix d’un renoncement politique, 27 novembre 2018

    Comité Adama : Si nous voulons changer notre destin, nous devons lutter dans la rue, 26 novembre 26

    Bruno Amable : Vers un bloc antibourgeois ? 26 novembre 2018

    Benoît Coquard : Qui sont et que veulent les gilets jaunes ? 23 novembre 2018

    Félix Boggio Éwanjé-Épée : Le gilet jaune comme signifiant flottant, 22 novembre 2018

    Anshel K. et Amos L. : Les amours jaunes, 21 novembre 2018

    Les Chroniques de La Meute, 18 novembre 2018

    Aurélien Barrau : À propos de la manif du 17 novembre, 15 novembre 2018

  • Pourquoi est-ce plus difficile de devenir un classique quand on est une femme ?
    https://www.franceculture.fr/litterature/pourquoi-est-ce-plus-difficile-devenir-un-classique-quand-est-une-femm

    Légitimation, émergence, consécration, perpétuation : ce sont les quatre étapes que le sociologue Alain Viala identifiait dans le processus de classicisation d’une œuvre. Les deux dernières étapes sont encore difficiles d’accès aujourd’hui pour les femmes.
    Simone De Beauvoir à son bureau, en 1953
    Simone De Beauvoir à son bureau, en 1953• Crédits : Keystone-France / Gamma-Keystone - Getty

    Proust, Molière, Racine, Flaubert, Lafontaine, Zola, Gide, Cocteau, Rimbaud, Baudelaire, etc. Si les noms d’hommes ne manquent pas au patrimoine littéraire, en revanche, combien de femmes parvenez-vous à dénombrer dans la catégorie des auteures dites “classiques” ? Les écrivaines, pourtant, ne manquent pas en littérature. Si les femmes accèdent à la publication, beaucoup plus rares, en revanche, sont celles qui accèdent à la consécration. Et le cru 2017 des prix littéraires en apporte une nouvelle fois la preuve : Kazuo Ishiguro (Nobel de littérature), Eric Vuillard (Goncourt), Olivier Guez (Renaudot), Philippe Jaenada (Femina), Yannick Haenel (Medicis). Seule femme à l’heure actuelle : Alice Zeniter (Goncourt des lycéens).

    Alain Viala, historien et sociologue de la littérature, dans un article intitulé Qu’est-ce qu’un classique ?, répondait ceci :

    Un classique est un auteur toujours déjà lu, une œuvre précédée d’un commentaire qui en oriente la lecture. Un classique est un écrit dont, qu’on le lise ou non, on a forcément entendu parler.

    Dans ce même article, Viala expliquait que le processus de classicisation des œuvres littéraires comportait quatre étapes majeures :

    La légitimation : c’est l’accès à une première reconnaissance, par les pairs, après la publication.
    L’émergence : c’est le moment où un·e auteur·e se détache par le regard de la presse sur son œuvre
    La consécration : c’est le temps des prix littéraires prestigieux, du Nobel de littérature au Goncourt et au Femina.
    La perpétuation : c’est l’inscription dans le temps et la durée. Dictionnaires, manuels scolaires, œuvres sélectionnées pour les programmes de baccalauréat ou encore d’agrégation : ce sont là autant de manière de patrimonialiser un œuvre et de la faire accéder au rang de classique.

    Du rôle de l’éditeur dès la publication à la perpétuation de l’œuvre, en passant par les instances de prescription qui élargissent la réception des œuvres, la route est longue et souvent sinueuse pour les écrivaines.
    Légitimation et émergence : la reconnaissance par les pairs

    Tout commence par l’accès des auteurs à la publication. L’exemple du roman montre que les hommes et les femmes y parviennent de manière à peu près égale : c’est ce que révélait l’étude Entrer en littérature, conduite en 2012 par les sociologues Bertrand Legendre et Corinne Abensour. Pour Cécile Rabot, maîtresse de Conférences en sociologie à l’Université Ouest Paris-Nanterre, l’enjeu est celui de la visibilité :

    Bertrand Legendre et Corinne Abensour se sont aperçus qu’il y avait à peu près autant d’hommes que de femmes dans ces primo-romanciers. Mais après, c’est l’accès à la visibilité qui reste inégal, ainsi que l’accès à la consécration. C’est d’autant plus marqué que l’on est dans un contexte où l’accès à la visibilité est difficile parce qu’il y a une production éditoriale de plus en plus abondante, qui implique une accélération de la rotation éditoriale en librairie, ce qui veut dire les critiques ont de plus en plus d’ouvrages à regarder.

    Si l’accès à la consécration et à la perpétuation reste complexe pour les femmes, pour la sociologue, tout se joue en amont :

    “L’accès à la consécration, c’est ce sur quoi se focalise le regard, mais ça se joue avant. Ça se joue avant, dans l’étape d’émergence, voire de légitimation.”

    La sociologue invite alors à s’interroger en amont sur les outils permettant de combattre les dominations de genre, en s’interrogeant par exemple, pour les prix littéraires, sur la composition des jurys et encore sur le processus de sélection des œuvres afin d’assurer la représentativité des femmes.
    Consécration : la difficile visibilité des femmes

    Si les femmes en littérature ne manquent pas, plus rares sont celles qui sont consacrées, et accèdent à la reconnaissance des grands prix littéraires. Depuis 1903, le prix Nobel de littérature a été accordé à quatorze femmes, soit 16% des Nobel littéraires. Parmi les lauréates, Selma Lagerlöf (1909), Toni Morrisson (2004), Alice Munroe (2013) et Svetlana Aleksievitch (2015).

    Lorsque le prix Goncourt est créé en 1904, Karl-Joris Huyssmans avait une position radicale et s’exclamait "Pas de jupons chez nous !" Ce refus précipita la création du Prix Femina en 1904. En 1910, Judith Gautier, fille de Théophile Gautier, est la première femme à entrer à l’académie Goncourt... mais plutôt au titre d’un hommage à son père ! Il faudra ensuite attendre 1944 pour qu’une femme soit primée : Elsa Triolet, pour son recueil de nouvelles Le premier accroc coûte 200 francs. Depuis 1903, onze femmes ont reçu le prix Goncourt, soit environ 10% des lauréats.

    En 2016, les décodeurs du Monde s’étaient intéressés, en statistiques, à la faible consécration des femmes, et aux jurys encore très masculins. Parmi les prix qui récompensent le plus de femmes, le prix Femina (37%) puis le Goncourt des lycéens (35%).

    En 1980, Marguerite Yourcenar devient la première femme à entrer à l’Académie Française. Elles sont à ce jour huit à avoir pris place dans l’hémicycle du Quai de Conti. Parmi elles : Jacqueline de Romilly (1988) ou encore Simone Veil (2008).
    Patrimonialisation : où sont les femmes ?

    Plus le spectre s’élargit, plus les femmes disparaissent. Dans cette dernière étape de patrimonialisation relative à l’inscription dans la durée et s’adressant au grand public, la question de la visibilité se pose de manière accrue. Prenons l’exemple de la prestigieuse collection de la Pléiade, référence en matière de classiques. Le 28 avril 2014, voici ce que la collection publiait sur son site au sujet de la parité dans le catalogue :

    En ce printemps 2014, les femmes sont à l’honneur à la « Pléiade », avec la parution des deux nouveaux tomes des Œuvres complètes de Marguerite Duras et la « nouvelle entrée » de Mme de Lafayette dans la collection. Nous sommes loin de la parité, il est vrai ; mais force est de constater que l’histoire littéraire elle-même s’écrit au masculin jusqu’au milieu du XXe siècle ; et il n’est pas à la portée de la collection, si bienveillante soit-elle, de la corriger.

    Du côté des programmes scolaires également, la marche est encore longue. En 2016, un collectif d’enseignant·e·s s’indignaient, par l’intermédiaire d’une pétition, qu’aucune œuvre écrite par une femme, n’ait encore été inscrite au programme de l’épreuve de littérature pour le baccalauréat littéraire. Il aura fallu donc fallu attendre la rentrée 2017-2018 pour que les bacheliers planchent sur la nouvelle de Madame de Lafayette, La princesse de Montpensier. Mais le constat vaut aussi du côté de l’agrégation de lettres : une pétition lancée en avril 2017 a ainsi réclamé que davantage d’œuvres écrites par des femmes soient intégrées aux programmes pour des agrégatifs.

  • Condamnation de Yannis Youlountas et Jean Jacques Rue face à Defend Europe
    https://nantes.indymedia.org/articles/43372

    Nous apportons tout notre soutien à Yannis Youlountas et Jean-Jacques Rue qui viennent d’être condamnés lors d’un procès en appel face à Defend Europe, nous publions le communiqué de Yannis :

    #Répression #/ #antifascisme #immigration #sans-papieres #frontieres #méditerranée #Répression,/,antifascisme,immigration,sans-papieres,frontieres

  • Lentillères : subversion maraîchère

    A Dijon, 6 hectares promis à l’urbanisation sont occupés depuis 2010. Potager collectif, jardins partagés : le quartier revit. Un reportage publié par Libération en 2014

    Sont-ils frères et sœurs des zadistes de Notre-Dame-des-Landes ? Ou enfants du Candide de Voltaire, qui appelait à « cultiver notre jardin » ? Leur zone à défendre (ZAD) à eux se trouve à Dijon. C’est une ancienne friche à proximité de l’entrée sud de la ville, en contrebas de la voie ferrée. Un triangle de six hectares, promis à l’urbanisation, qu’ils occupent en la cultivant depuis quatre ans. Une subversion maraîchère que la municipalité a tenté en vain de décourager. La ville de Dijon entend en effet construire ici l’un des 14 écoquartiers de son plan local d’urbanisme. Sur 21 hectares qui englobent aussi l’ancien quartier des abattoirs, sont prévus 1 500 logements, 15 000 à 20 000 m2 de bureaux, surfaces commerciales et espaces verts. Une « cité-jardin » brocardée par les squatteurs-jardiniers qui raillent une « dimension environnementale limitée aux normes BBC (bâtiments basse consommation en énergie) ». Contre « le bétonnage écologique », ils défendent ces terres rescapées de l’ancienne ceinture maraîchère de la ville et forgent un modèle d’agriculture bio et vivrière.

    La campagne à la ville

    De l’extérieur, on ne voit pas grand-chose, juste un grand tag « Non à l’écoquartier ». Quand on franchit le portail, on découvre la campagne à la ville. Un paysage hybride et apaisant, une zone plus bucolique qu’horticole parsemée de haies, d’arbres et de chemins sinueux… A l’occasion de l’anniversaire des quatre ans d’occupation, des « squatteurs jardiniers » nous guident dans le « quartier libre des Lentillères ». Il y a d’abord un potager collectif, le Pot’col, un hectare de terre où « on travaille et récolte ensemble », et sans pesticides, explique Thomas, 25 ans, ingénieur en environnement. Fraises, patates, choux, radis, épinards… « Pour notre consommation et pour des soupes ou salades parties grâce auxquelles on collecte un peu d’argent ». A son arrivée à Dijon, en 2011, Thomas avait envie de « faire un jardin ». Il s’est adressé aux jardins familiaux. Mais l’ambiance l’a déçu. Au potager des Lentillères, il a plongé ses mains dans la terre, en a retiré bien plus qu’il n’en attendait : « Ici, on démultiplie nos capacités et nos compétences. »

    Le Pot’col a été « la première surface occupée, la seule jusqu’en 2012 », poursuit Benjamin. Chaussé de bottes de caoutchouc, il se définit comme « un urbain, titulaire d’un bac agricole », qui a trouvé aux Lentillères une opportunité rare d’« accéder à la terre » et de se former au maraîchage. Derrière la haie, des parcelles, des potagers partagés entrecoupés d’arbres, de quelques hamacs, de collecteurs d’eaux pluviales… Comme le « jardin des Marocains », ainsi nommé parce que cultivé par les ouvriers immigrés du foyer voisin. « En 2012, on a commencé à appeler les gens à venir défricher leur parcelle »,dit Thomas, et le mouvement a pris une ampleur inattendue. « On vient autant pour le lien social que pour la production, remarque Yannick Sencébé, sociologue du monde rural à l’Inra de Dijon, qui a fait du potager des Lentillères son terrain d’études (1), à partir, précise-t-elle, « d’une posture de participation observante ». « Chacun choisit sa parcelle et se l’approprie. Beaucoup laissent un barbecue, d’autres une caravane… »

    Vient ensuite « l’espace des maraîchers », grande parcelle horticole, dont la production permet d’alimenter un marché à prix libres, chaque jeudi soir, où se pressent de plus en plus de Dijonnais. Antoine, l’un des maraîchers, vit sur place et partage son temps de travail entre les Lentillères et d’autres terres à 30 kilomètres de là. « Monomaniaque du jardin », il a « découvert ici l’autogestion, le collectif », une expérience qu’il espère valoriser au sein d’une ferme collective.

    Dans la grange aménagée en bar et salle de concerts, un diaporama retrace l’histoire de la friche. Au départ, en 2009, il y a Urgence Bio21, un collectif d’associations dont Attac, la Confédération paysanne, Slow Food et les Amap locales. « Sept cents familles étaient sur liste d’attente pour intégrer une Amap et bénéficier chaque semaine d’un panier de légumes bio, relate Yannick Sencébé. Il n’y avait pas assez d’offre. » Le collectif discute avec la ville pour promouvoir une agriculture bio et locale. Selon Benjamin, les associations « se font balader par la mairie qui propose des terres pourries » alors que celles de la ceinture maraîchère sont d’une « qualité agronomique exceptionnelle ».

    Pourtant, au fil des projets d’urbanisation qui se sont succédé sans se concrétiser depuis quinze ans - une gare TGV, une clinique - et depuis 2008, l’écoquartier, les maraîchers sont partis, les propriétaires ont vendu à bon prix les terres que la mairie a préemptées. Une seule famille de maraîchers vit encore là, le reste n’est que ronces, buissons et ordures. Les jeunes militants du collectif - « la génération des zadistes, précise Yannick Sencébé, celle qui passe plus volontiers à l’action que nous, les altermondialistes »- découvrent la friche, nouent des liens avec la famille et avec les habitants du squat voisin, installé depuis 1998 dans les bâtiments des anciens abattoirs. Le 28 mars 2010, du centre-ville jusqu’aux Lentillères, 200 manifestants marchent avec bêches, brouettes et chariots pleins de semis pour « libérer les dernières terres agricoles intra-muros ». « On a fait l’expérience de la force du collectif », se souvient Yannick Sencébé. Les ronces sont arrachées, la terre nettoyée, les salades plantées. « Au début personne ne savait jardiner, admet Thomas, mais les maraîchers nous ont aidés. »

    La renaissance des terres suscite sympathie et soutien. Une fois par an, un paysan vient livrer 12 tonnes de fumier, même s’il lui faut faire une heure de tracteur. Il y a aussi ce gérant de café qui ouvre ses cuisines pour que les potagistes puissent préparer les plats pour les fêtes, ces voisins contents de voir revivre le quartier, ou ces chômeurs pour lesquels le marché à prix libres est une aubaine. Et des sympathisants de France, de l’étranger ou croisés sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes…

    Au fil des mois, l’éventail des motivations s’est étoffé : à la volonté de préserver des terres en ville, de promouvoir une agriculture bio de proximité, s’est greffée l’aspiration de jeunes « paysans sans terre » qui rêvent de « faire sauter le verrou de l’accès au foncier » ; certains potagistes rejettent le salariat et aspirent à une forme de vie collective ; d’autres entendent remettre entre les mains de « ceux qui désirent un bout de jardin les terres sous l’emprise des promoteurs urbains ». S’y ajoute la critique d’une « urbanisation synonyme d’atomisation des vies avec une logique d’habitat individuel et peu de mixité sociale ». « Le but affiché des écoquartiers est d’atteindre les 300 000 habitants, une taille considérée comme critique pour Dijon qui se veut aussi capitale écologique », souligne Yannick Sencébé. La sociologue discerne (1) chez les jeunes potagistes une sensibilité commune : « C’est une génération marquée par les enjeux écologiques et recherchant à travers le rapport à la terre la mise en pratique d’un mode de vie alternatif. »

    Avec l’ex-maire socialiste de Dijon (2001-2014), François Rebsamen - ministre du Travail depuis avril -, le dialogue n’a jamais pu se nouer. En témoigne sur la friche un tas de décombres, vestiges d’une grande maison bourgeoise, rachetée par la mairie mais devenue le QG du potager des Lentillères. En 2010, raconte Thomas, « la mairie a envoyé des bulldozers qui ont rasé la villa ». En 2011, les potagistes demandent un entretien au maire mais leur lettre ouverte, cosignée par une vingtaine d’associations, reste sans réponse. « La deuxième attaque, relate Benjamin, s’est produite en 2012. Une tractopelle a déboulé et retourné une partie de la friche, creusant de gros trous. » Paradoxalement, le saccage cristallise la lutte et la résistance. En 2013, les potagistes profitent de l’enquête publique sur le projet d’écoquartier pour s’exprimer mais, malgré une majorité d’avis négatifs, le commissaire enquêteur conclut à l’intérêt du projet. « Le jardinage, c’est la base, mais là-dessus se greffent plein de projets, observe Yannick Sencébé. On a cultivé un esprit festif avec un programme d’animations culturelles, retapé la grange où l’on organise des concerts chaque semaine. » Entre aubépines et sureaux, sont apparus des tables, des ruches, ou encore le « snack friche », un ancien appentis aménagé pour se mettre au chaud, faire la cuisine… Le quartier des Lentillères fourmille de vie et d’idées.

    L’écoquartier en question

    Au printemps, les potagistes ont profité de la campagne municipale, ils se sont invités à chacune des réunions publiques du maire candidat Rebsamen pour se faire entendre. Avec des discussions houleuses, des squatteurs refoulés, mais aussi une petite avancée. Dans une interview diffusée à la veille du deuxième tour, Rebsamen a reconnu qu’il y avait aux Lentillères de « bonnes terres ». « On va les protéger », a-t-il garanti. La mairie avait jusque-là toujours dit que ces terres étaient polluées et impropres à la culture. Mais le maire a précisé qu’il refusait « l’occupation sauvage », souhaitant que « des associations agréées » gèrent ces espaces.

    Fin avril, au téléphone, Pierre Pribetich, l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme, manie le chaud et le froid. Il se dit « respectueux de la démarche » des potagistes, mais dénonce une « occupation illégale ». Il est « ouvert au dialogue », « partisan du compromis » à condition que « chacun fasse évoluer sa position ». Il explique les contraintes auxquelles la ville doit faire face : « D’un côté, une demande récurrente de logements à Dijon (il en faudrait 600 à 700 nouveaux par an pour éviter que la ville périclite). De l’autre, l’obligation qui nous est faite de limiter l’étalement urbain. » Il vante la conception de l’écoquartier qui prévoyait « dès le début, des espaces de culture dédiés, 10 000 m2 de jardins potagers et 1500 m2 de vergers pédagogiques ». Selon lui, la seule divergence porte sur la localisation de ces espaces mais il ajoute qu’aux Lentillères, il n’y a pas de « professionnels ».

    Cela fait sourire les potagistes, fiers de leurs légumes. Ils ne revendiquent que 6 hectares sur les 21 alloués à l’écoquartier. Avec humour, ils ont baptisé le journal des Lentillères le Génie du lieu, en référence à Nicolas Michelin : « Le génie du lieu, disait l’urbaniste dans une interview, c’est l’impression, l’air, l’atmosphère… […] Nous devons nous imprégner de ce qui existe, de l’histoire, des hommes avant de construire. […] Je ne comprends pas ceux qui inventent des systèmes complexes sans tenir compte de l’existant. »

    (1) « Empaysannement de luttes urbaines : Quand la défense de la terre nourricière s’invite au cœur des villes », de Y. Sencébé, in « Pour » n°220, 2013.

    Eliane Patriarca

    #autonomie #communs #ZAD #territoires #grands_projets_inutiles #Lentillères

  • Plus de 140 artistes (dont une vingtaine de français) de 18 pays, dont des participants à l’Eurovision signent une lettre appelant au boycott de l’Eurovision 2019 si elle a lieu en israel:

    Eurovision, ne blanchissez pas l’occupation militaire et les violations des droits humains par Israël
    The Guardian, le 7 septembre 2018
    https://www.bdsfrance.org/plus-de-140-artistes-signent-une-lettre-appelant-au-boycott-de-leurovisio

    Boycott Eurovision Song Contest hosted by Israel
    The Guardian, le 7 septembre 2018
    https://www.theguardian.com/tv-and-radio/2018/sep/07/boycott-eurovision-song-contest-hosted-by-israel

    L-FRESH The LION, musician, Eurovision 2018 national judge (Australia)
    Helen Razer, broadcaster, writer (Australia)
    Candy Bowers, actor, writer, theatre director (Australia)
    Blak Douglas, artist (Australia)
    Nick Seymour, musician, producer (Australia)
    DAAN, musician, songwriter (Belgium)
    Daan Hugaert, actor (Belgium)
    Alain Platel, choreographer, theatre director (Belgium)
    Marijke Pinoy, actor (Belgium)
    Code Rouge, band (Belgium)
    DJ Murdock, DJ (Belgium)
    Helmut Lotti, singer (Belgium)
    Raymond Van het Groenewoud, musician (Belgium)
    Stef Kamil Carlens, musician, composer (Belgium)
    Charles Ducal, poet, writer (Belgium)
    Fikry El Azzouzi, novelist, playwright (Belgium)
    Erik Vlaminck, novelist, playwright (Belgium)
    Rachida Lamrabet, writer (Belgium)
    Slongs Dievanongs, musician (Belgium)
    Chokri Ben Chikha, actor, theatre director (Belgium)
    Yann Martel, novelist (Canada)
    Karina Willumsen, musician, composer (Denmark)
    Kirsten Thorup, novelist, poet (Denmark)
    Arne Würgler, musician (Denmark)
    Jesper Christensen, actor (Denmark)
    Tove Bornhoeft, actor, theatre director (Denmark)
    Anne Marie Helger, actor (Denmark)
    Tina Enghoff, visual artist (Denmark)
    Nassim Al Dogom, musician (Denmark)
    Patchanka, band (Denmark)
    Raske Penge, songwriter, singer (Denmark)
    Oktoberkoret, choir (Denmark)
    Nils Vest, film director (Denmark)
    Britta Lillesoe, actor (Denmark)
    Kaija Kärkinen, singer, Eurovision 1991 finalist (Finland)
    Kyösti Laihi, musician, Eurovision 1988 finalist (Finland)
    Kimmo Pohjonen, musician (Finland)
    Paleface, musician (Finland)
    Manuela Bosco, actor, novelist, artist (Finland)
    Noora Dadu, actor (Finland)
    Pirjo Honkasalo, film-maker (Finland)
    Ria Kataja, actor (Finland)
    Tommi Korpela, actor (Finland)
    Krista Kosonen, actor (Finland)
    Elsa Saisio, actor (Finland)
    Martti Suosalo, actor, singer (Finland)
    Virpi Suutari, film director (Finland)
    Aki Kaurismäki, film director, screenwriter (Finland)
    Pekka Strang, actor, artistic director (Finland)
    HK, singer (France)
    Dominique Grange, singer (France)
    Imhotep, DJ, producer (France)
    Francesca Solleville, singer (France)
    Elli Medeiros, singer, actor (France)
    Mouss & Hakim, band (France)
    Alain Guiraudie, film director, screenwriter (France)
    Tardi, comics artist (France)
    Gérard Mordillat, novelist, filmmaker (France)
    Eyal Sivan, film-maker (France)
    Rémo Gary, singer (France)
    Dominique Delahaye, novelist, musician (France)
    Philippe Delaigue, author, theatre director (France)
    Michel Kemper, online newspaper editor-in-chief (France)
    Michèle Bernard, singer-songwriter (France)
    Gérard Morel, theatre actor, director, singer (France)
    Daði Freyr, musician, Eurovision 2017 national selection finalist (Iceland)
    Hildur Kristín Stefánsdóttir, musician, Eurovision 2017 national selection finalist (Iceland)
    Mike Murphy, broadcaster, eight-time Eurovision commentator (Ireland)
    Mary Black, singer (Ireland)
    Christy Moore, singer, musician (Ireland)
    Charlie McGettigan, musician, songwriter, Eurovision 1994 winner (Ireland)
    Mary Coughlan, singer (Ireland)
    Luka Bloom, singer (Ireland)
    Robert Ballagh, artist, Riverdance set designer (Ireland)
    Aviad Albert, musician (Israel)
    Michal Sapir, musician, writer (Israel)
    Ohal Grietzer, musician (Israel)
    Yonatan Shapira, musician (Israel)
    Danielle Ravitzki, musician, visual artist (Israel)
    David Opp, artist (Israel)
    Assalti Frontali, band (Italy)
    Radiodervish, band (Italy)
    Moni Ovadia, actor, singer, playwright (Italy)
    Vauro, journalist, cartoonist (Italy)
    Pinko Tomažič Partisan Choir, choir (Italy)
    Jorit, street artist (Italy)
    Marthe Valle, singer (Norway)
    Mari Boine, musician, composer (Norway)
    Aslak Heika Hætta Bjørn, singer (Norway)
    Nils Petter Molvær, musician, composer (Norway)
    Moddi, singer (Norway)
    Jørn Simen Øverli, singer (Norway)
    Nosizwe, musician, actor (Norway)
    Bugge Wesseltoft, musician, composer (Norway)
    Lars Klevstrand, musician, composer, actor (Norway)
    Trond Ingebretsen, musician (Norway)
    José Mário Branco, musician, composer (Portugal)
    Francisco Fanhais, singer (Portugal)
    Tiago Rodrigues, artistic director, Portuguese national theatre (Portugal)
    Patrícia Portela, playwright, author (Portugal)
    Chullage, musician (Portugal)
    António Pedro Vasconcelos, film director (Portugal)
    José Luis Peixoto, novelist (Portugal)
    N’toko, musician (Slovenia)
    ŽPZ Kombinat, choir (Slovenia)
    Lluís Llach, composer, singer-songwriter (Spanish state)
    Marinah, singer (Spanish state)
    Riot Propaganda, band (Spanish state)
    Fermin Muguruza, musician (Spanish state)
    Kase.O, musician (Spanish state)
    Soweto, band (Spanish state)
    Itaca Band, band (Spanish state)
    Tremenda Jauría, band (Spanish state)
    Teresa Aranguren, journalist (Spanish state)
    Julio Perez del Campo, film director (Spanish state)
    Nicky Triphook, singer (Spanish state)
    Pau Alabajos, singer-songwriter (Spanish state)
    Mafalda, band (Spanish state)
    Zoo, band (Spanish state)
    Smoking Souls, band (Spanish state)
    Olof Dreijer, DJ, producer (Sweden)
    Karin Dreijer, singer, producer (Sweden)
    Dror Feiler, musician, composer (Sweden)
    Michel Bühler, singer, playwright, novelist (Switzerland)
    Wolf Alice, band (UK)
    Carmen Callil, publisher, writer (UK)
    Julie Christie, actor (UK)
    Caryl Churchill, playwright (UK)
    Brian Eno, composer, producer (UK)
    AL Kennedy, writer (UK)
    Peter Kosminsky, writer, film director (UK)
    Paul Laverty, scriptwriter (UK)
    Mike Leigh, writer, film and theatre director (UK)
    Ken Loach, film director (UK)
    Alexei Sayle, writer, comedian (UK)
    Roger Waters, musician (UK)
    Penny Woolcock, film-maker, opera director (UK)
    Leon Rosselson, songwriter (UK)
    Sabrina Mahfouz, writer, poet (UK)
    Eve Ensler, playwright (US)
    Alia Shawkat, actor (US)

    #Palestine #BDS #Boycott_culturel #Eurovision

  • Facebook Aims To Make MRI Scans 10x Faster With NYU
    https://www.forbes.com/sites/samshead/2018/08/20/facebook-aims-to-make-mri-scans-10x-faster-with-nyu/#2b6219047a04

    Si même l’Université de New York a besoin de Facebook pour faire des recherches... mais tout est clean hein, peut être même open source.

    Zitnick added that partnering with NYU could help the social media giant get the technology into practice if it proves to be successful. “If we do show success, we have an avenue to get this out into clinical practice, test it out, put it in front of real radiologists, and make sure that what we’re doing is actually going to be impactful,” he said.

    But when asked if Facebook plans to release and build medical products in the future, Zitnick didn’t give much away. Instead, he said that “FAIR’s mission is to push the science of AI forward,” before going on to say that FAIR is looking for problems where AI can have a positive impact on the world.

    Facebook and NYU have a long-standing relationship, with several people working for both organizations including Yann LeCun, who was the director of FAIR before he became Facebook’s chief AI scientist. “This all got started with a connection by someone working both for NYU and in collaboration with FAIR. They suggested it’d be good for us to start talking, which we did,” said Sodickson.

    Facebook and NYU plan to open source their work so that other researchers can build on their developments. As the project unfolds, Facebook said it will publish AI models, baselines, and evaluation metrics associated with the research, while NYU will open source the image dataset.

    Facebook isn’t the only tech company exploring how AI can be used to assist radiologists. For example, DeepMind, an AI lab owned by Google, has developed deep learning software that can detect over 50 eye diseases from scans.

    DeepMind has a number of other healthcare projects but Facebook (who was reportedly interested in buying DeepMind at one stage) claims this project is the first of its kind, as it aims to change the way medical images are created in the first place, as opposed to using existing medical images to see what can be achieved.

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