provinceorstate:languedoc-roussillon

  • Égalité des droits entre les travailleur.euses !

    Le 16 mai prochain, des travailleuses et travailleurs de l’agriculture, (salarié.es détaché.es), pour la plupart Marocain.es et espagnol.es embauché.es sous contrat #intérimaire par une agence d’interim espagnole, se présenteront au tribunal des #prud’hommes d’Arles.

    Depuis plus de deux ans, elles et ils dénoncent, le #travail_dissimulé, le non- paiement des heures supplémentaires, le non-respect des contrats de travail, le non-respect des règles de sécurité aux travail...(la liste est longue !).

    Les syndicats de l’union régionale du Languedoc-Roussillon de la Confédération Nationale du Travail (CNT), tiennent à travers ce communiqué :

    – À saluer la détermination de nos camarades ouvrières et ouvriers agricoles en lutte pour réclamer leurs droits élémentaires ;

    – À dénoncer une fois de plus, l’exploitation organisée par ces négriers. Le patronat n’a pas de frontière dès qu’il s’agit de s’assoir sur le code du travail et les acquis sociaux de la classe ouvrière ;
    http://www.cnt-f.org/16-mai-mobilisation-des-travailleur-euses-agricoles-a-arles.html
    #CNT

  • Ouf, de retour à la maison avec les enfants. Un de ces merdier, en ville !

    Alors je lis qu’il y avait 8000 manifestants en France, mais 4500 rien qu’à #Montpellier. Toujours aussi délirant, le compteur des flics.

    En début d’après-midi avec les enfants, on était sur l’esplanade à l’aire de jeux. On voit arriver les camionnettes de CRS, qui se garent là le long de l’esplanade. Mais alors, vraiment beaucoup de camionnettes. Comme il s’est mis à faire 26° (sérieusement) et qu’on était en plein soleil, j’ai pris les enfants pour aller m’acheter une casquette à Polygone, le grand centre commercial du centre ville. On longe donc les CRS dans leurs camions, et je remarque qu’en tête du cortège à l’arrêt, il y en a un qui se pavane, juste à l’entrée de la place de la Comédie, genre à 50 mètres de l’office de tourisme, lourdement armé d’un fusil mitrailleur (j’y connais rien : mais le genre Famas, quoi, pas un LDB). Mon mecton l’a repéré, et commente « Ah ben celui-là il est armé jusqu’aux pieds ! ». Sympa l’ambiance. Le type prévoit de tirer dans la foule sur la comédie ? Il protège quelle institution républicaine, à cet endroit ? L’aire de jeu des enfants ?

    Bref, on va acheter ma casquette (qui est très belle, des fois que tu te demandes, elle va me faire la saison), et on ressort avec dans l’idée d’aller chercher une glace chez Cabiron grand-rue Jean-Moulin. Et donc on repasse par la place de la Comédie.

    Là, il y a une ligne de CRS alignés, postés devant l’office de tourisme, et en face la Comédie est absolument pleine de monde. Les GJ évidemment, mais tout autant les promeneurs d’un samedi après-midi où il fait un grand soleil. Avec les enfants, on passe rapidement les CRS, on croise la première ligne des manifestants qui progressent vers les flics, et quand on arrive à peu près au centre de la place (qui est immense), on entend des détonations. À ce moment, franchement, on est au milieu d’une foule carrément tranquille, des milliers de gens venus défiler avec leurs pancartes, beaucoup de gens d’un certain âge, enfin bref, ambiance de manif sympa. Et là, ils gazent. Ils ne gazent pas les premiers rangs des manifestants, près des flics : ils balancent une volée de grenades lacrymogènes en plein milieu de la place de la Comédie. Je peux pas me tromper : je vois atterrir les grenades juste à notre droite, avec les enfants.

    Les gens, à cet endroit, furieux. Il est 15h20, par là, l’ambiance était calme, et ils gazent une foule immense en plein sur la Comédie.

    Bref, j’évacue mes gamins, on arrive à aller suffisamment vite pour ne pas respirer les gaz, alors on va se faire notre glace rue Jean Moulin, un peu plus loin (fraise, chocolat, et rouergate). Là on discute avec les commercants, dont on peut s’attendre à ce qu’ils soient plutôt du côté de l’« ordre ». Hé ben pas franchement : certes ils n’aiment pas « les casseurs qui se cachent parmi les manifestants », mais les gaz balancés à tout bout de champ en pleine ville toutes les semaines, clairement ils apprécient moyennement la gestion policière du truc. La phrase la plus entendu aujourd’hui : « mais c’est n’importe quoi ! ». À côté, une femme GJ me raconte qu’elle a dû aider son ami en fauteuil roulant à évacuer la Comédie quand ils ont gazé, et qu’elle regrettait de pas avoir pu aider toutes ces familles avec des enfants qui se sont retrouvés piégés par les jets de grenades en plein milieu de la place.

    En tout cas, avec nos glaces on essaie de remonter, mais non, rue de la Loge évidemment c’est les gens qui refluent de la Comédie, accueillis par les CRS. Alors on part dans l’autre sens, et je décide d’aller attendre le bus à la Babotte, parce que l’après-midi en ville avec les enfants, clairement c’est mort.

    Donc on attend notre bus, et là je vois arriver la marée des manifestants, rapidement, depuis la gare, suivis par des CRS. Je prends les gamins et je les entraîne sous la tour de la Babotte, me disant que si ça se met à courir, dans ce coin généralement y’a moins de monde. Sauf que le fond de la cours de la Babotte est verrouillée, et quand on essaie de revenir vers l’autre sortie, il y a des manifestants qui courent partout et un épais nuage de lacrymogène qui s’abat, à nouveau, juste devant nous (je te rappelle qu’avec mes enfants, on n’est pas en train de manifester, hein, juste on essaie de rentrer chez nous). J’aperçois les gens du club d’échecs de la Babotte qui regardent depuis leur perron, à l’étage, je prends les gamins, on monte les escaliers en vitesse et on se réfugie au milieu du tournoi d’échecs régional… Pendant que ça castagne en bas.

    Bref on est restés là une grosse heure avec les enfants, en jouant aux échecs, mecton a mangé une crêpe, les filles ont eu des sucettes et des têtes brûlées… je peux donc te conseiller le club d’échecs de Montpellier : c’est très sympa comme ambiance :-))

    Ensuite on a voulu rentrer : l’arrêt de tram/bus abîmé (bon, du verre cassé, hein, c’est pas la guerre civile non plus), le bus il passe plus là, il faut aller le chercher derrière le Peyrou. En chemin on re-longe la collection de camionnettes de CRS, au Peyrou on longe des gilets jaunes, on traverse le Peyrou, pas de bus avant 35 minutes, du coup on est rentrés à pied.

  • Toulouse-Blagnac: le scandale Macron - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/240119/toulouse-blagnac-le-scandale-macron

    Décidée en 2014 par Emmanuel Macron, du temps où il était ministre de l’économie, la privatisation de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (SATB) n’aura été qu’une suite interminable de scandales. Et le dernier en date risque d’avoir un retentissement encore plus important que ceux qui l’ont précédé : les actionnaires chinois qui ont racheté à l’État 49,9 % du capital de la société ont en effet décidé de revendre leur part, et de faire au passage une belle galipette financière. Le bilan de l’opération de privatisation est accablant pour le chef de l’État, l’histoire s’apparentant à une opération de prédation sur un bien public.

    • Le journal La Dépêche a révélé, mardi 22 janvier, le projet des actionnaires chinois de la société Casil de rétrocéder pour 500 millions d’euros les 49,9 % des parts de la société de gestion qu’ils avaient acquis en avril 2015, lors de la privatisation voulue par Emmanuel Macron.

      L’actionnaire chinois a mandaté la banque Lazard, dirigée par Matthieu Pigasse (par ailleurs coactionnaire du journal Le Monde), pour chercher un acquéreur au prix de 500 millions d’euros. Ici réside le premier scandale : l’#aéroport de #Toulouse-Blagnac – qui est un bien public, jouant un rôle économique majeur pour la région et ayant des enjeux environnementaux importants pour la ville et le département – va être l’objet d’une galipette financière insensée puisque, en moins de quatre ans, l’acquéreur qui avait déboursé 308 millions d’euros, espère engranger une plus-value de 192 millions d’euros.

      Ce premier scandale a deux facettes : d’abord cela suggère, si l’opération se fait à ce prix, que l’Agence des participations de l’État (APE), dirigée par Martin Vial, le conjoint de la ministre des armées Florence Parly, a bradé un patrimoine public, permettant à l’acquéreur de faire une plus-value peu après sur le dos des citoyens. Cela suggère ensuite – mais nous y reviendrons plus loin – que l’État s’autorise à vendre des biens publics sans se soucier que les acquéreurs puissent faire ensuite ce que bon leur semble de ce bien.

      Le scandale prend d’autant plus de relief qu’il intervient comme l’acte final d’une opération de prédation que l’on a vue venir depuis longtemps.

      Que l’on se souvienne des débuts de l’histoire. À la fin de l’année 2014, Emmanuel Macron décide que l’État cédera à la société Casil, contrôlée par des investisseurs chinois emmenés par Mike Poon, 49,9 % de la SATB. Et à l’époque, il fustige ceux qui dénoncent cette #privatisation (dont Mediapart !), en faisant valoir que cela… n’en est pas une ! En clair, l’opinion est invitée à comprendre qu’avec leurs 49,9 %, les investisseurs chinois seront des actionnaires importants mais minoritaires ; et que la société restera contrôlée en majorité par des actionnaires publics français, soit 25 % pour la chambre de commerce et d’industrie (CCI), 5 % pour la Région Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, 5 % pour le département de la Haute-Garonne, et 5 % pour Toulouse Métropole ; le solde, soit 10,1 %, étant détenu par l’État français.

      Cette promesse-là, Emmanuel Macron la répète en boucle. Ainsi lors d’un entretien avec La Dépêche, le 4 décembre 2014 : « Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une privatisation mais bien d’une ouverture de capital dans laquelle les collectivités locales et l’État restent majoritaires avec 50,01 % du capital. On ne vend pas l’aéroport, on ne vend pas les pistes ni les bâtiments qui restent propriété de l’État. […] Nous avons cédé cette participation pour un montant de 308 millions d’euros », dit le ministre de l’économie. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron hausse même le ton : « Celles et ceux que j’ai pu entendre, qui s’indignent de cette cession minoritaire de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse, ont pour profession d’une part d’invectiver le gouvernement et d’autre part d’inquiéter les Français », déclare-t-il, en marge du congrès de l’Union nationale des professions libérales.

      Mais peu après, Mediapart apporte la preuve qu’Emmanuel Macron ment. Notre enquête a révélé qu’un pacte secret d’actionnaires avait été conclu et qu’il liait l’État non pas aux collectivités publiques régionales et locales, mais aux investisseurs chinois. Nous avons publié les principaux extraits de ce pacte d’actionnaires que l’État avait conclu secrètement avec la société Casil (lire Privatisation de l’aéroport de Toulouse : Emmanuel Macron a menti et Aéroport de Toulouse : les preuves du mensonge), et qui fait apparaître des dispositions stupéfiantes.

      Ainsi, il est prévu que la SATB sera supervisée par un conseil de surveillance de quinze membres, dont deux désignés par l’État et six désignés par l’investisseur chinois, selon la disposition « 2.1.2 » du pacte. Autrement dit, ces huit membres du conseil de surveillance, liés par le pacte, garantissent aux investisseurs chinois minoritaires de faire strictement ce qu’ils veulent et d’être majoritaires au conseil de surveillance.

      Le point « 2.1.3 » du pacte consolide cette garantie offerte aux investisseurs chinois, puisqu’il y est précisé que « l’État s’engage à voter en faveur des candidats à la fonction de membres du conseil de surveillance présentés par l’Acquéreur, de telle sorte que l’Acquéreur dispose de six (6) représentants au Conseil de surveillance ».

      Mais il y a plus grave. Au point « 2.2.2 », l’État donne la garantie quasi formelle à l’investisseur chinois, aussi minoritaire qu’il soit, qu’il pourra décider strictement de ce qu’il veut et que la puissance publique française ne se mettra jamais en travers de ses visées ou de ses projets : « L’État s’engage d’ores et déjà à ne pas faire obstacle à l’adoption des décisions prises en conformité avec le projet industriel tel que développé par l’Acquéreur dans son Offre et notamment les investissements et budgets conformes avec les lignes directrices de cette Offre. » Bref, les investisseurs chinois avaient carte blanche pour faire ce qu’ils voulaient.

      Depuis cette révélation par Mediapart, le ministère des finances a continué de garder le secret sur ce pacte et ne l’a jamais rendu public dans sa version intégrale.

      À ce premier scandale est ensuite venu s’en greffer d’autres. On a ainsi appris que le principal dirigeant du consortium chinois contrôlant la société Casil, Mike Poon, était impliqué en Chine dans un retentissant scandale de corruption et qu’il était en fuite (lire L’aéroport de Toulouse barbote toujours dans un climat de scandale).

      Un an et demi plus tard, le #mensonge d’Emmanuel Macron prend un caractère public. À l’occasion du vote que l’État émet lors d’une assemblée générale des actionnaires d’ATB, il affiche qu’il a bel et bien pactisé avec l’actionnaire chinois, même quand celui-ci a voulu siphonner les réserves de l’entreprise pour se servir un dividende exceptionnel (lire ici).

      Cette histoire de dividende donne lieu, au printemps 2016, à de longues semaines de conciliabules discrets qui inquiètent ceux des élus locaux attachés à la défense de l’intérêt général. À l’époque, les investisseurs chinois font savoir qu’ils entendent décider du versement d’un dividende aux actionnaires de la société. Au début, ils placent la barre très haut : selon nos informations, aux alentours de 50 millions d’euros.

      La somme indigne de nombreux responsables des collectivités qui figurent parmi les actionnaires historiques. Il faut en effet savoir que la société de gestion est profitable depuis longtemps, à hauteur environ de 5 millions d’euros par an, et qu’elle a eu la prudence de distribuer chaque fois seulement la moitié de ces gains à ces actionnaires, mettant en réserve l’autre moitié, pour faire face aux investissements futurs. Au fil des ans, cette autre moitié a donc fini par constituer un fonds de réserve de plus de 67 millions d’euros à la fin de l’exercice de 2015.

      En exigeant le versement d’un dividende de 50 millions d’euros, les investisseurs chinois ont donc suscité beaucoup d’émoi parmi les collectivités locales concernées. Car cela veut clairement dire que Casil ne tient pas sa parole : après avoir annoncé, lorsqu’elle était candidate pour la privatisation, qu’elle serait non pas un investisseur financier soucieux de profitabilité de court terme mais un investisseur responsable préoccupé des logiques de long terme, la société des investisseurs chinois montre qu’elle veut tout bonnement se « payer sur la bête » et siphonner les réserves de l’entreprise (lire ici).

      L’affaire s’est donc envenimée, et Casil est finalement obligée de transiger, ramenant la ponction sur les réserves à un peu moins de 20 millions d’euros. Ce qui constitue, envers et contre tout, le second scandale dont Emmanuel Macron porte l’entière responsabilité : les caisses d’une entreprise publique ont été partiellement vidées par un investisseur se comportant comme un fonds rapace, sitôt la privatisation effectuée.

      Et chaque année, par la suite, les acquéreurs chinois ont répété l’opération, continuant à piocher dans les réserves de l’entreprise, au risque de mettre en danger les investissements nécessaires à l’avenir : 7,7 millions de dividendes pour l’exercice clos en 2016, après 19,9 millions d’euros pour 2015 et seulement 2,4 millions pour 2014.

      Ces scandales, contre lesquels s’est constamment dressé un « Collectif contre la privatisation », ont fini par avoir un large écho. Et les faits révélés par Mediapart ont, par la suite, été confirmés par de nombreux rapports publics.

      Il y a d’abord eu un rapport sur « Le processus de privatisation des aéroports de Toulouse, Lyon et Nice », publié en octobre 2018 par la Cour des comptes. Stigmatisant « l’échec de la privatisation », les magistrats financiers n’ont pas de mots assez durs contre l’opération de privatisation, faisant en conclusion ces constats : « Le processus choisi a révélé de graves insuffisances : les critères de recevabilité des candidats étaient peu exigeants et limités à leur capacité financière, l’APE ayant choisi de ne pas exiger d’expérience en matière de gestion aéroportuaire ; elle a, par ailleurs, insuffisamment associé, et de manière trop tardive, les autres administrations de l’État, notamment la DGAC. De fait, l’acquéreur retenu a suscité des inquiétudes, en raison de son absence d’expérience en matière de gestion aéroportuaire, de son manque de transparence financière et de ses liens avec la puissance publique chinoise. »

      Un autre rapport public, réalisé par l’Assemblée nationale avec la député (PS) Valérie Rabault pour rapporteure, aboutit à des conclusions tout aussi sévères : « Ainsi, le montant de dividende par action au titre de l’exercice 2015 (versé en 2016) a été multiplié par 8 par rapport à celui versé au titre de l’exercice 2014 (payé en 2015), sans qu’évidemment les résultats financiers de la société ne suivent une telle évolution. Pour l’exercice 2016, le niveau de dividende par action est 3 fois celui de 2014. Au titre de l’exercice 2017, le montant de dividendes voté lors de l’Assemblée générale serait de 13,8 millions d’euros, ce qui représente un dividende de 93 euros par action, selon le calcul de la rapporteure spéciale. Ce montant est ainsi quasiment 6 fois celui de 2014, cette évolution étant sans commune mesure avec l’évolution des résultats. »

      Et ce rapport se concluait par ce constat, en forme de réquisitoire contre la privatisation Macron : « Au final, la rapporteure spéciale observe que les versements de dividendes semblent occuper une place centrale dans la stratégie de la société ATB, au détriment d’une vraie politique de développement de l’aéroport de Toulouse Blagnac. »

      Le fait que, après tant de péripéties, cette privatisation se conclue par une énième galipette financière et la cession par Casil de ses parts est évidemment logique mais choquant. Car dans cette affaire, de bout en bout, c’est la spéculation qui aura été le fil conducteur du récit : le ministre de l’économie s’est comporté comme un banquier d’affaires ; et un bien public a été vendu à l’encan, au profit d’investisseurs cherchant constamment des gains rapides.

      Car il y a dans cette affaire au moins une certitude : ce gâchis n’est pas le produit d’une cascade de malchances ou de maladresses. C’est la conséquences évidente d’une politique délibérée, transformant l’APE en une sorte de banque d’affaires, assez semblable aux banques d’affaires privées, suivant une seule logique, celle des forces de l’argent.

      De cela, il y a de nombreux indices. D’abord, toutes les privatisations des aéroports menées par Emmanuel Macron ont conduit à des dérives de ce type. Dans le cas de la privatisation de l’aéroport de Nice, Martine Orange a ainsi révélé cette histoire ahurissante : ancien directeur adjoint de cabinet de Christine Lagarde puis conseiller économique de Nicolas Sarkozy, Emmanuel Moulin, qui est à l’origine issu de la direction du Trésor, choisit le grand large du privé après la présidentielle de 2012. Et il rejoint la banque d’affaires italienne Mediobanca, comme secrétaire général. À partir de son arrivée, la banque d’affaires voit toutes les portes de l’État s’ouvrir. En 2017, Mediobanca se classe au troisième rang des banques conseils de l’État, juste derrière Rothschild, comme l’a révélé un autre rapport de la Cour des comptes.

      Or qui l’APE prend-elle comme banque conseil pour la privatisation de l’aéroport de Nice, qui intervient après celle de Toulouse ? La même banque Mediobanca. Plus grave : le rapport de la Cour des comptes évoqué plus haut révélera que cette banque est en outre actionnaire minoritaire du consortium qui remporte… la privatisation de l’aéroport. En somme, la banque qui conseille l’État est du côté du vendeur, mais elle fait aussi partie… des acheteurs ! Un #conflit_d’intérêts qui n’empêchera pas Emmanuel Moulin de revenir à Bercy : directeur de cabinet du ministre des finances Bruno Le Maire, il pilotera les futures privatisations, dont celle d’Aéroports de Paris (ADP). L’affairisme autour de l’aéroport de Toulouse est en somme le prélude de celui autour de l’aéroport de Nice ; et cela pour une bonne raison : la start-up nation d’Emmanuel Macron est passée par là, instaurant une confusion généralisée entre l’intérêt général et les appétits privés. Et ce qui est vrai des concessions aéroportuaires l’est tout autant, sinon plus, des concessions autoroutières.

      Une sorte de triste jurisprudence toulousaine s’est donc instaurée. Et c’est aussi pour cela qu’il importe maintenant de savoir si les investisseurs chinois pourront faire la dernière galipette financière à laquelle ils songent, ou si l’intérêt général finira par reprendre le dessus. Car même si la privatisation est bien consommée, il n’y a aucune fatalité à ce que les spéculateurs aient le dernier mot.

      Beaucoup de citoyens qui vivent à Toulouse ou dans sa région l’ont compris : cette privatisation est hautement impopulaire. Le combat du Collectif contre la privatisation, regroupant de nombreuses associations démocratiques et syndicats (voir ci-contre sa première réaction), risque donc de peser fortement dans une région où les gilets jaunes ont aussi des troupes nombreuses.

      Mais dans la nouvelle bataille autour de Toulouse-Blagnac qui va s’ouvrir, les opposants à la privatisation ont aussi de lourds arguments de droit à faire valoir. On oublie trop souvent – et les responsables politiques les premiers, surtout quand ils sont au pouvoir – qu’il existe tout un arsenal juridique très sophistiqué permettant « la résiliation unilatérale par l’administration des marchés publics ou des contrats de concession » – cette formulation est même le titre d’une note de la direction des affaires juridiques de Bercy.

      En certains cas, la résiliation peut ouvrir droit à une indemnisation, mais en d’autres cas non. « L’autorité concédante pourra procéder à la résiliation du contrat en cas de faute du concessionnaire alors même que cette possibilité n’aurait pas été envisagée dans le contrat », dit cette note, qui cite à l’appui une décision du Conseil d’État (7 décembre 2012, commune de Castres n° 351752) qui a fait jurisprudence : « En l’absence même de stipulations du contrat lui donnant cette possibilité, le concédant dispose de la faculté de résilier unilatéralement le contrat pour faute et sans indemnité. »

      Dans le cas présent, n’est-ce pas la solution qui devrait s’imposer à l’État, pour mettre fin aux spéculations de ce fonds rapace ? Dans un pays respectueux des règles de l’État de droit et attaché à la défense de l’intérêt général, c’est assurément cette voie-là qui serait explorée…

    • La #cour_administrative annule la privatisation de l’aéroport de Toulouse

      La cour administrative d’appel a annulé mardi 16 avril la vente de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, estimant que le cahier des charges n’avait pas été respecté. L’État va devoir racheter les parts vendues au repreneur chinois Casil. Cette privatisation voulue par Emmanuel Macron en 2014 tourne au fiasco.

      https://www.mediapart.fr/journal/economie/160419/la-cour-administrative-annule-la-privatisation-de-l-aeroport-de-toulouse
      #justice

  • Les damnés de la boue. (Le Monde, 12 avril 2006)

    pendant qu’on compte les morts autour de Carcassonne, petite mise en perspective :
    Noyer les gueux et accuser le ciel !

    A Cuxac-d’Aude, des retraités modestes avaient cru trouver le paradis... en zone inondable. Depuis 1999, les sinistres se succèdent, le dernier en janvier. En attendant un plan d’aménagement

    Ils avaient trouvé la maison de leurs rêves. A moins de 20 kilomètres de la Méditerranée, un petit pavillon de plain-pied, gorgé de soleil, au milieu des vignes, bercé l’été par le chant des grillons. Non loin de là, l’Aude inscrivait dans la plaine ses méandres paresseux, proposant une agréable promenade ombragée aux jours chauds.
    Que rêver de mieux pour sa retraite ? Après avoir travaillé vingt ans en Haute-Savoie, Michel et Viviane Théolleyre, 64 et 63 ans, imaginaient vivre des jours heureux à Cuxac-d’Aude, dans ce quartier pavillonnaire joliment baptisé « Les Garrigots ». Le prix du bien ? Environ 100 000 euros. C’était donné pour la région. Il n’était qu’un codicille au contrat de vente, découvert chez le notaire. La maison était en zone inondable. « Mais c’est rare », avait assuré le conseiller, en prenant son assistante à témoin. Les Théolleyre ont signé.

    C’était en mai 1999. Six mois plus tard, le 13 novembre, vers 8 heures du matin, 2 mètres d’eau pénétraient dans la maison, faisant exploser les baies vitrées. Le couple n’a dû sa survie qu’à un escabeau, oublié la veille à l’intérieur, qui lui a permis de se hisser sur le toit, via la trappe des toilettes. Ils ont été repêchés en début d’après-midi par un bateau. Aux Garrigots, ce jour-là, quatre personnes sont mortes noyées. Une autre a été emportée. Cinq décès sur les 35 victimes des inondations qui avaient touché quatre départements du Sud-Ouest : Cuxac a payé un lourd tribut à l’Aude, qui, en quelques heures, avait multiplié par huit son débit.
    Depuis le drame, l’eau est revenue, encore et encore. Qu’il pleuve fort deux jours de suite, que le vent de mer freine l’évacuation, le fleuve déborde ses digues. En novembre 2005 puis en janvier 2006, la boue s’est ainsi invitée par deux fois chez les Théolleyre. Le canapé finit de sécher, posé sur des parpaings. Les meubles en bois gardent incrustée la marque de la dernière crue. « A chaque averse, je ne dors plus », assure Viviane. « C’est un stress quotidien. Je regarde sans cesse la météo », assure Michel. Les deux n’ont qu’une seule envie : partir. « Mais notre bien est invendable et toutes nos économies sont dedans. »
    Leurs anciens voisins se sont tirés du piège. Deux mois avant les dernières inondations, ils ont cédé leur habitation à des retraités venus du Nord. Les crues ? Une fois tous les cinquante ans, leur avait-on certifié, à eux aussi. De l’autre côté, des Parisiens sont venus récemment s’installer. Plus loin, ce sont des Anglais ou des Hollandais qui avaient cru gagner leur place au soleil. Les nouveaux habitants ont vite découvert l’envers du paradis et ne rêvent plus que de refiler le mistigri.

    C’est comme ça depuis les années 1960. A l’époque, deux années de gelées avaient compromis les vendanges. Pour aider les viticulteurs, on avait viabilisé à la hâte les terres peu fertiles des Garrigues. « On ne pouvait ignorer lorsque les constructions ont été autorisées qu’elles étaient situées en zone inondable », affirme un rapport d’ingénieurs commandé après la catastrophe de 1999. Georges Bonavida, 70 ans, ne croit pas non plus à la fatalité. Sa famille, des maraîchers, est venue s’installer ici au XIXe siècle. Le grand-père avait édifié sa maison sur la seule butte du pays. Lui a vu les pavillons sortir un à un de terre autour de son îlot : « A certains endroits, il est criminel d’avoir laissé construire. Si les anciens revenaient, ils n’auraient pas de manche assez solide pour taper sur les gens qui ont laissé faire ça. »
    Le vieux bourg, qui date du Moyen Age, s’était tassé sur une des rares éminences. Mais la récente poussée démographique qu’a connue le Languedoc-Roussillon a drainé une population nouvelle. Cuxac est passé de 2 490 habitants en 1975 à 4 272 en 1999. Cet afflux a fait exploser la frontière inscrite dans la mémoire collective. « L’homme oublie vite », regrette Georges Bonavida. Aux Garrigots, le lotissement n’a cessé de s’étendre dans les années 1970 et 1980, jusqu’à compter aujourd’hui 350 boîtes aux lettres. Plus loin, à l’Estagnol, un autre secteur pavillonnaire est sorti du néant. Les propriétaires ? Essentiellement des gens modestes, qui avaient trouvé là des prix pour leur bourse.

    Ouvrier dans une usine chimique à Marseille, André Zanone est arrivé en 1978. A l’heure de la retraite, il a acheté son bout de terrain à un paysan et obtenu sans peine un permis de construire. En novembre 1999, André, 88 ans, et son fils Alain, 53 ans, ont été hélitreuillés après avoir passé six heures sur leur toit. Ils ont tout perdu, jusqu’à la moindre photo. Les deux hommes ont aménagé un escalier de secours vers le toit. Des bougies sont à portée de main. Ils ont chacun une valise prête et des vivres de réserve. En cas d’intempéries, ils se réfugient chez des voisins qui ont un étage.
    Pas question pour eux de déménager. André n’a que sa retraite. Alain est RMIste. « Ailleurs, on ne pourrait prétendre qu’à un petit appartement. Alors autant rester ici », explique ce dernier. Ecoeuré, l’homme raconte les spéculations auxquelles il a assisté. Telle maison bradée 35 000 euros en 1999 et revendue 150 000 trois ans plus tard. Comme nombre d’habitants, Alain se sent délaissé. « Les Pays-Bas savent se protéger des tempêtes de la mer du Nord. On sait renforcer les berges du Rhône. Peut-être qu’il nous faudrait une centrale nucléaire à côté : ça pousserait à faire des protections qui tiennent », ironise-t-il. Dans les basses plaines de l’Aude, les premiers aménagements hydrauliques datent du XIIIe siècle. Dès cette époque, la petite Cuxac a été sacrifiée pour protéger la grande Narbonne. Le lit de l’Aude fut ainsi déplacé et éloigné de la ville. « Les conneries ne datent pas d’aujourd’hui », constate Jacques Lombard, qui fut maire (PS) de Cuxac de 1988 à 2002.
    Mais, aujourd’hui, digues, canaux, chenaux, étangs, zones naturelles d’expansion des crues, fossés, toutes les parades contre les humeurs du fleuve se désagrègent. Les lits se comblent, faute de dragage. Le calibrage de l’Aude, qui était de 750 m3 par seconde, n’est plus que de 500 m3. Les digues en terre cèdent sur des dizaines de mètres à chaque poussée des eaux. Chacun se renvoie la responsabilité de l’entretien.

    Les infrastructures modernes, routes ou voie de chemin de fer, ont créé des obstacles supplémentaires à l’écoulement des eaux ... « L’imperméabilisation des sols par le béton ou le macadam n’a fait qu’aggraver le phénomène, constate Louis Molveau, actuel maire (sans étiquette) de Cuxac. Les crues sont plus dévastatrices. »
    A chaque grand débordement, des travaux ambitieux sont envisagés au plus fort de l’émotion. Puis, à froid, on évalue leur coût... et on décide de « reconstruire de manière identique », comme l’indique le rapport de 2003. Les communes s’emploient à corseter les eaux lors du passage sur leur territoire. « Le principe, c’est d’envoyer la flotte chez le voisin, résume Louis Molveau. Il faut que chacun accepte de faire des concessions. »
    Des pourparlers sont engagés au sein du syndicat mixte du delta de l’Aude. Entre partisans d’un endiguement massif et tenants d’une méthode moins coercitive, les échanges sont vifs. Ils durent depuis... 1945. « Ces gens-là discutent les pieds au sec », s’emporte Alain Zanone. En attendant une décision, Cuxac mise sur l’alerte. En cas de montée des eaux, la police municipale sillonne le village. Des messages sont envoyés, via une centrale téléphonique, aux habitants. Des haut-parleurs ont été installés dans les rues. Des abris surélevés ont même été créés pour les voitures et éventuellement les hommes.

    Le préfet de l’Aude a imposé à la municipalité un plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) que celle-ci rechignait à mettre en place. Ce document d’urbanisme interdit les constructions en zone inondable. Du coup, 70 % à 80 % des sols de la commune se retrouvent neutralisés. « Le développement de Cuxac est pratiquement bloqué », regrette Louis Molveau.
    Malgré les risques, les demandes de permis de construire continuent pourtant d’affluer en mairie, à raison d’une trentaine par an. En cas de refus, les services municipaux essuient la colère d’administrés à la mémoire courte. « Je me souviens avoir reçu une demande de permis aux Garrigots le jour même du premier anniversaire de l’inondation de 1999 », se rappelle Jacques Lombard, l’ancien édile. Dans le lotissement submersible, deux maisons, certes à étage, sont actuellement en cours d’achèvement.
    Après la crue de janvier, un énième rapport a été commandé, qui doit être remis en avril. En déplacement sur place, Nelly Ollin, ministre de l’environnement, a promis qu’un plan d’aménagement serait finalisé avant la fin du mois d’avril. Echaudés par les promesses antérieures, habitants et élus demandent à voir. Le préfet a envisagé en février une quarantaine d’expropriations aux Garrigots. Louis Molveau a aussitôt vu débouler dans son bureau des administrés inquiets.

    A Cuxac-d’Aude, la prévention des inondations fait néanmoins son chemin. Il n’en est pas forcément de même ailleurs. Dans une commune voisine, un nouveau lotissement, à peine fini, a déjà trouvé son surnom : « la Baignoire ».
    Benoît Hopquin

  • #Accaparement_de_terres : le groupe #Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales
    –-> un article qui date de 2014, et qui peut intéresser notamment @odilon, mais aussi d’actualité vue la plainte de Balloré contre le journal pour diffamation. Et c’est le journal qui a gagné en Cour de cassation : https://www.bastamag.net/Bollore-perd-definitivement-son-premier-proces-en-diffamation-intente-a

    Des paysans et villageois du Sierra-Leone, de #Côte_d’Ivoire, du #Cameroun et du #Cambodge sont venus spécialement jusqu’à Paris. Pour la première fois, le groupe Bolloré et sa filiale luxembourgeoise #Socfin, qui gère des #plantations industrielles de #palmiers_à_huile et d’#hévéas (pour le #caoutchouc) en Afrique et en Asie, ont accepté de participer à des négociations avec les communautés locales fédérées en « alliance des riverains des plantations Bolloré-Socfin ». Sous la houlette d’une association grenobloise, Réseaux pour l’action collective transnationale (ReAct), une réunion s’est déroulée le 24 octobre, à Paris, avec des représentants du groupe Bolloré et des communautés touchées par ces plantations.

    Ces derniers dénoncent les conséquences de l’acquisition controversée des terres agricoles, en Afrique et en Asie. Ils pointent notamment du doigt des acquisitions foncières de la #Socfin qu’ils considèrent comme « un accaparement aveugle des terres ne laissant aux riverains aucun espace vital », en particulier pour leurs cultures vivrières. Ils dénoncent également la faiblesse des compensations accordées aux communautés et le mauvais traitement qui serait réservé aux populations. Les représentants africains et cambodgiens sont venus demander au groupe Bolloré et à la Socfin de garantir leur #espace_vital en rétrocédant les terres dans le voisinage immédiat des villages, et de stopper les expansions foncières qui auraient été lancées sans l’accord des communautés.

    https://www.bastamag.net/Accaparement-de-terres-le-groupe-Bollore-accepte-de-negocier-avec-les
    #terres #Sierra_Leone #huile_de_palme

    • Bolloré, #Crédit_agricole, #Louis_Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres
      –-> encore un article de 2012

      Alors que 868 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, selon l’Onu, l’accaparement de terres agricoles par des multinationales de l’#agrobusiness ou des fonds spéculatifs se poursuit. L’équivalent de trois fois l’Allemagne a ainsi été extorqué aux paysans africains, sud-américains ou asiatiques. Les plantations destinées à l’industrie remplacent l’agriculture locale. Plusieurs grandes entreprises françaises participent à cet accaparement, avec la bénédiction des institutions financières. Enquête.

      Au Brésil, le groupe français Louis Dreyfus, spécialisé dans le négoce des matières premières, a pris possession de près de 400 000 hectares de terres : l’équivalent de la moitié de l’Alsace, la région qui a vu naître l’empire Dreyfus, avec le commerce du blé au 19ème siècle. Ces terres sont destinées aux cultures de canne à sucre et de soja. Outre le Brésil, le discret empire commercial s’est accaparé, via ses filiales Calyx Agro ou LDC Bioenergia [1], des terres en Uruguay, en Argentine ou au Paraguay. Si Robert Louis Dreyfus, décédé en 2009, n’avait gagné quasiment aucun titre avec l’Olympique de Marseille, club dont il était propriétaire, il a fait de son groupe le champion français toute catégorie dans l’accaparement des terres.

      Le Groupe Louis-Dreyfus – 56 milliards d’euros de chiffre d’affaires [2] – achète, achemine et revend tout ce que la terre peut produire : blé, soja, café, sucre, huiles, jus d’orange, riz ou coton, dont il est le « leader » mondial via sa branche de négoce, Louis-Dreyfus Commodities. Son jus d’orange provient d’une propriété de 30 000 ha au Brésil. L’équivalent de 550 exploitations agricoles françaises de taille moyenne ! Il a ouvert en 2007 la plus grande usine au monde de biodiesel à base de soja, à Claypool, au Etats-Unis (Indiana). Il possède des forêts utilisées « pour la production d’énergie issue de la biomasse, l’énergie solaire, la géothermie et l’éolien ». Sans oublier le commerce des métaux, le gaz naturel, les produits pétroliers, le charbon et la finance.

      Course effrénée à l’accaparement de terres

      En ces périodes de tensions alimentaires et de dérèglements climatiques, c’est bien l’agriculture qui semble être l’investissement le plus prometteur. « En 5 ans, nous sommes passés de 800 millions à 6,3 milliards de dollars d’actifs industriels liés à l’agriculture », se réjouissait le directeur du conglomérat, Serge Schoen [3]. Le groupe Louis Dreyfus illustre la course effrénée à l’accaparement de terres agricoles dans laquelle se sont lancées de puissantes multinationales. Sa holding figure parmi les cinq premiers gros traders de matières premières alimentaires, avec Archer Daniels Midland (États-Unis), Bunge (basé aux Bermudes), Cargill (États-Unis) et le suisse Glencore. Ces cinq multinationales, à l’acronyme ABCD, font la pluie et le beau temps sur les cours mondiaux des céréales [4].

      L’exemple de Louis Dreyfus n’est pas isolé. États, entreprises publiques ou privées, fonds souverains ou d’investissements privés multiplient les acquisitions – ou les locations – de terres dans les pays du Sud ou en Europe de l’Est. Objectif : se lancer dans le commerce des agrocarburants, exploiter les ressources du sous-sol, assurer les approvisionnements alimentaires pour les États, voire bénéficier des mécanismes de financements mis en œuvre avec les marchés carbone. Ou simplement spéculer sur l’augmentation du prix du foncier. Souvent les agricultures paysannes locales sont remplacées par des cultures industrielles intensives. Avec, à la clé, expropriation des paysans, destruction de la biodiversité, pollution par les produits chimiques agricoles, développement des cultures OGM... Sans que les créations d’emplois ne soient au rendez-vous.

      Trois fois la surface agricole de la France

      Le phénomène d’accaparement est difficile à quantifier. De nombreuses transactions se déroulent dans le plus grand secret. Difficile également de connaître l’origine des capitaux. Une équipe de la Banque mondiale a tenté de mesurer le phénomène. En vain ! « Devant les difficultés opposées au recueil des informations nécessaires (par les États comme les acteurs privés), et malgré plus d’un an de travail, ces chercheurs ont dû pour l’évaluer globalement s’en remettre aux articles de presse », explique Mathieu Perdriault de l’association Agter.

      Selon la base de données Matrice foncière, l’accaparement de terres représenterait 83 millions d’hectares dans les pays en développement. L’équivalent de près de trois fois la surface agricole française (1,7% de la surface agricole mondiale) ! Selon l’ONG Oxfam, qui vient de publier un rapport à ce sujet, « une superficie équivalant à celle de Paris est vendue à des investisseurs étrangers toutes les 10 heures », dans les pays pauvres [5].

      L’Afrique, cible d’un néocolonialisme agricole ?

      L’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Est et la République démocratique du Congo, est la région la plus convoitée, avec 56,2 millions d’hectares. Viennent ensuite l’Asie (17,7 millions d’ha), puis l’Amérique latine (7 millions d’ha). Pourquoi certains pays se laissent-il ainsi « accaparer » ? Sous prétexte d’attirer investissements et entreprises, les réglementations fiscales, sociales et environnementales des pays les plus pauvres sont souvent plus propices. Les investisseurs se tournent également vers des pays qui leur assurent la sécurité de leurs placements. Souvent imposées par les institutions financières internationales, des clauses garantissent à l’investisseur une compensation de la part de l’État « hôte » en cas d’expropriation. Des clauses qui peuvent s’appliquer même en cas de grèves ou de manifestations.

      Les acteurs de l’accaparement des terres, privés comme publics, sont persuadés – ou feignent de l’être – que seul l’agrobusiness pourra nourrir le monde en 2050. Leurs investissements visent donc à « valoriser » des zones qui ne seraient pas encore exploitées. Mais la réalité est tout autre, comme le montre une étude de la Matrice Foncière : 45% des terres faisant l’objet d’une transaction sont des terres déjà cultivées. Et un tiers des acquisitions sont des zones boisées, très rentables lorsqu’on y organise des coupes de bois à grande échelle. Des terres sont déclarées inexploitées ou abandonnées sur la foi d’imageries satellites qui ne prennent pas en compte les usages locaux des terres.

      40% des forêts du Liberia sont ainsi gérés par des permis à usage privés [6] (lire aussi notre reportage au Liberia). Ces permis, qui permettent de contourner les lois du pays, concernent désormais 20 000 km2. Un quart de la surface du pays ! Selon Oxfam, 60% des transactions ont eu lieu dans des régions « gravement touchées par le problème de la faim » et « plus des deux tiers étaient destinées à des cultures pouvant servir à la production d’agrocarburants comme le soja, la canne à sucre, l’huile de palme ou le jatropha ». Toujours ça que les populations locales n’auront pas...

      Quand AXA et la Société générale se font propriétaires terriens

      « La participation, largement médiatisée, des États au mouvement d’acquisition massive de terre ne doit pas masquer le fait que ce sont surtout les opérateurs privés, à la poursuite d’objectifs purement économiques et financiers, qui forment le gros bataillon des investisseurs », souligne Laurent Delcourt, chercheur au Cetri. Les entreprises publiques, liées à un État, auraient acheté 11,5 millions d’hectares. Presque trois fois moins que les investisseurs étrangers privés, propriétaires de 30,3 millions d’hectares. Soit la surface de l’Italie ! Si les entreprises états-uniennes sont en pointe, les Européens figurent également en bonne place.

      Banques et assurances françaises se sont jointes à cette course à la propriété terrienne mondiale. L’assureur AXA a investi 1,2 milliard de dollars dans la société minière britannique Vedanta Resources PLC, dont les filiales ont été accusées d’accaparement des terres [7]. AXA a également investi au moins 44,6 millions de dollars dans le fond d’investissement Landkom (enregistré dans l’île de Man, un paradis fiscal), qui loue des terres agricoles en Ukraine. Quant au Crédit Agricole, il a créé – avec la Société générale – le fonds « Amundi Funds Global Agriculture ». Ses 122 millions de dollars d’actifs sont investis dans des sociétés telles que Archer Daniels Midland ou Bunge, impliquées comme le groupe Louis Dreyfus dans l’acquisition de terres à grande échelle. Les deux banques ont également lancé le « Baring Global Agriculture Fund » (133,3 millions d’euros d’actifs) qui cible les sociétés agro-industrielles. Les deux établissement incitent activement à l’acquisition de terres, comme opportunité d’investissement. Une démarche socialement responsable ?

      Vincent Bolloré, gentleman farmer

      Après le groupe Louis Dreyfus, le deuxième plus gros investisseur français dans les terres agricoles se nomme Vincent Bolloré. Son groupe, via l’entreprise Socfin et ses filiales Socfinaf et Socfinasia, est présent dans 92 pays dont 43 en Afrique. Il y contrôle des plantations, ainsi que des secteurs stratégiques : logistique, infrastructures de transport, et pas moins de 13 ports, dont celui d’Abidjan. L’empire Bolloré s’est développée de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies « en achetant des anciennes entreprises coloniales, et [en] profitant de la vague de privatisations issue des "ajustements structurels" imposés par le Fonds monétaire international », constate le Think tank états-unien Oakland Institute.

      Selon le site du groupe, 150 000 hectares plantations d’huile de palme et d’hévéas, pour le caoutchouc, ont été acquis en Afrique et en Asie. L’équivalent de 2700 exploitations agricoles françaises ! Selon l’association Survie, ces chiffres seraient en deçà de la réalité. Le groupe assure ainsi posséder 9 000 ha de palmiers à huile et d’hévéas au Cameroun, là où l’association Survie en comptabilise 33 500.

      Expropriations et intimidations des populations

      Quelles sont les conséquences pour les populations locales ? Au Sierra Leone,
      Bolloré a obtenu un bail de 50 ans sur 20 000 hectares de palmier à huile et 10 000 hectares d’hévéas. « Bien que directement affectés, les habitants de la zone concernée semblent n’avoir été ni informés ni consultés correctement avant le lancement du projet : l’étude d’impact social et environnemental n’a été rendue publique que deux mois après la signature du contrat », raconte Yanis Thomas de l’association Survie. En 2011, les villageois tentent de bloquer les travaux sur la plantation. Quinze personnes « ont été inculpées de tapage, conspiration, menaces et libérées sous caution après une âpre bataille judiciaire. » Bolloré menace de poursuivre en justice pour diffamation The Oakland Institute, qui a publié un rapport en 2012 sur le sujet pour alerter l’opinion publique internationale.

      Au Libéria, le groupe Bolloré possède la plus grande plantation d’hévéas du pays, via une filiale, la Liberia Agricultural Company (LAC). En mai 2006, la mission des Nations Unies au Libéria (Minul) publiait un rapport décrivant les conditions catastrophiques des droits humains sur la plantation : travail d’enfants de moins de 14 ans, utilisation de produits cancérigènes, interdiction des syndicats, licenciements arbitraires, maintien de l’ordre par des milices privées, expulsion de 75 villages…. La LAC a qualifié les conclusions de la Minul « de fabrications pures et simples » et « d’exagérations excessives ». Ambiance... Plusieurs années après le rapport des Nations Unies, aucune mesure n’a été prise par l’entreprise ou le gouvernement pour répondre aux accusations.

      Une coopératives agricole qui méprise ses salariés

      Autre continent, mêmes critiques. Au Cambodge, la Socfinasia, société de droit luxembourgeois détenue notamment par le groupe Bolloré a conclu en 2007 un joint-venture qui gère deux concessions de plus de 7 000 hectares dans la région de Mondulkiri. La Fédération internationale des Droits de l’homme (FIDH) a publié en 2010 un rapport dénonçant les pratiques de la société Socfin-KCD. « Le gouvernement a adopté un décret spécial permettant l’établissement d’une concession dans une zone anciennement protégée, accuse la FIDH. Cette situation, en plus d’autres violations documentées du droit national et des contrats d’investissement, met en cause la légalité des concessions et témoigne de l’absence de transparence entourant le processus d’approbation de celles-ci. » Suite à la publication de ce rapport, la Socfin a menacé l’ONG de poursuites pour calomnie et diffamation.

      Du côté des industries du sucre, la situation n’est pas meilleure. Depuis 2007, le géant français du sucre et d’éthanol, la coopérative agricole Tereos, contrôle une société mozambicaine [8]. Tereos exploite la sucrerie de Sena et possède un bail de 50 ans (renouvelable) sur 98 000 hectares au Mozambique. Le contrat passé avec le gouvernement prévoit une réduction de 80% de l’impôt sur le revenu et l’exemption de toute taxe sur la distribution des dividendes. Résultat : Tereos International réalise un profit net de 194 millions d’euros en 2010, dont 27,5 millions d’euros ont été rapatriés en France sous forme de dividendes. « De quoi mettre du beurre dans les épinards des 12 000 coopérateurs français de Tereos », ironise le journaliste Fabrice Nicolino. Soit un dividende de 2 600 euros par agriculteur français membre de la coopérative. Pendant ce temps, au Mozambique, grèves et manifestations se sont succédé dans la sucrerie de Sena : bas salaires (48,4 euros/mois), absence d’équipements de protection pour les saisonniers, nappe phréatique polluée aux pesticides... Ce doit être l’esprit coopératif [9].

      Fermes et fazendas, nouvelles cibles de la spéculation

      Connues ou non, on ne compte plus les entreprises et les fonds d’investissement français qui misent sur les terres agricoles. Bonduelle, leader des légumes en conserve et congelés, possède deux fermes de 3 000 hectares en Russie où il cultive haricots, maïs et pois. La célèbre marque cherche à acquérir une nouvelle exploitation de 6 000 ha dans le pays. Fondée en 2007 par Jean-Claude Sabin, ancien président de la pieuvre Sofiproteol (aujourd’hui dirigée par Xavier Beulin président de la FNSEA), Agro-énergie Développement (AgroEd) investit dans la production d’agrocarburants et d’aliments dans les pays en développement. La société appartient à 51% au groupe d’investissement LMBO, dont l’ancien ministre de la Défense, Charles Millon, fut l’un des directeurs. Les acquisitions de terres agricoles d’AgroEd en Afrique de l’Ouest sont principalement destinées à la culture du jatropha, transformé ensuite en agrocarburants ou en huiles pour produits industriels. Mais impossible d’obtenir plus de précisions. Les sites internet de LMBO et AgroED sont plus que discrets sur le sujet. Selon une note de l’OCDE, AgroEd aurait signé un accord avec le gouvernement burkinabé concernant 200 000 hectares de Jatropha, en 2007, et négocient avec les gouvernements du Bénin, de Guinée et du Mali.

      « Compte tenu de l’endettement massif des États et des politiques monétaires très accommodantes, dans une optique de protection contre l’inflation, nous recommandons à nos clients d’investir dans des actifs réels et notamment dans les terres agricoles de pays sûrs, disposant de bonnes infrastructures, comme l’Argentine », confie au Figaro Franck Noël-Vandenberghe, le fondateur de Massena Partners. Ce gestionnaire de fortune français a crée le fond luxembourgeois Terra Magna Capital, qui a investi en 2011 dans quinze fermes en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. Superficie totale : 70 500 hectares, trois fois le Val-de-Marne ! [10]

      Le maïs aussi rentable que l’or

      Conséquence de ce vaste accaparement : le remplacement de l’agriculture vivrière par la culture d’agrocarburants, et la spéculation financière sur les terres agricoles. Le maïs a offert, à égalité avec l’or, le meilleur rendement des actifs financiers sur ces cinq dernières années, pointe une étude de la Deutsche Bank. En juin et juillet 2012, les prix des céréales se sont envolés : +50 % pour le blé, +45% pour le maïs, +30 % pour le soja, qui a augmenté de 60 % depuis fin 2011 ! Les prix alimentaires devraient « rester élevés et volatils sur le long terme », prévoit la Banque mondiale. Pendant ce temps, plus d’un milliard d’individus souffrent de la faim. Non pas à cause d’une pénurie d’aliments mais faute d’argent pour les acheter.

      Qu’importe ! Au nom du développement, l’accaparement des terres continuent à être encouragé – et financé ! – par les institutions internationales. Suite aux famines et aux émeutes de la faim en 2008, la Banque mondiale a créé un « Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale » (GFRP). Avec plus de 9 milliards de dollars en 2012, son fonds de « soutien » au secteur agricole a plus que doublé en quatre ans. Via sa Société financière internationale (SFI), l’argent est distribué aux acteurs privés dans le cadre de programme aux noms prometteurs : « Access to land » (accès à la terre) ou « Land market for investment » (marché foncier pour l’investissement).

      Des placements financiers garantis par la Banque mondiale

      Les deux organismes de la Banque mondiale, SFI et FIAS (Service Conseil pour l’Investissement Étranger) facilitent également les acquisitions en contribuant aux grandes réformes législatives permettant aux investisseurs privés de s’installer au Sierra Leone, au Rwanda, au Liberia ou au Burkina Faso… Quels que soient les continents, « la Banque mondiale garantit nos actifs par rapport au risque politique », explique ainsi l’homme d’affaire états-unien Neil Crowder à la BBC en mars 2012, qui rachète des petites fermes en Bulgarie pour constituer une grosse exploitation. « Notre assurance contre les risques politiques nous protège contre les troubles civils ou une impossibilité d’utiliser nos actifs pour une quelconque raison ou en cas d’expropriation. »

      Participation au capital des fonds qui accaparent des terres, conseils et assistances techniques aux multinationales pour améliorer le climat d’investissement des marchés étrangers, négociations d’accords bilatéraux qui créent un environnement favorable aux transactions foncières : la Banque mondiale et d’autres institutions publiques – y compris l’Agence française du développement – favorisent de fait « la concentration du pouvoir des grandes firmes au sein du système agroalimentaire, (...) la marchandisation de la terre et du travail et la suppression des interventions publiques telles que le contrôle des prix ou les subventions aux petits exploitants », analyse Elisa Da Via, sociologue du développement [11].

      Oxfam réclame de la Banque mondiale « un gel pour six mois de ses investissements dans des terres agricoles » des pays en développement, le temps d’adopter « des mesures d’encadrement plus rigoureuses pour prévenir l’accaparement des terres ». Que pense en France le ministère de l’Agriculture de ces pratiques ? Il a présenté en septembre un plan d’action face à la hausse du prix des céréales. Ses axes prioritaires : l’arrêt provisoire du développement des agrocarburants et la mobilisation du G20 pour « assurer une bonne coordination des politiques des grands acteurs des marchés agricoles » Des annonces bien vagues face à l’ampleur des enjeux : qui sont ces « grands acteurs des marchés agricoles » ? S’agit-il d’aider les populations rurales des pays pauvres à produire leurs propres moyens de subsistance ou de favoriser les investissements de l’agrobusiness et des fonds spéculatifs sous couvert de politique de développement et de lutte contre la malnutrition ? Les dirigeants français préfèrent regarder ailleurs, et stigmatiser l’immigration.

      Nadia Djabali, avec Agnès Rousseaux et Ivan du Roy

      Photos : © Eric Garault
      P.-S.

      – L’ONG Grain a publié en mars 2012 un tableau des investisseurs

      – La rapport d’Oxfam, « Notre terre, notre vie » - Halte à la ruée mondiale sur les terres, octobre 2012

      – Le rapport des Amis de la Terre Europe (en anglais), janvier 2012 : How European banks, pension funds and insurance companies are increasing global hunger and poverty by speculating on food prices and financing land grabs in poorer countries.

      – Un observatoire de l’accaparement des terres

      – A lire : Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.
      Notes

      [1] « En octobre 2009, LDC Bioenergia de Louis Dreyfus Commodities a fusionné avec Santelisa Vale, un important producteur de canne à sucre brésilien, pour former LDC-SEV, dont Louis Dreyfus détient 60% », indique l’ONG Grain.

      [2] Le groupe Louis Dreyfus ne publie pas de résultats détaillés. Il aurait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 56 milliards d’euros, selon L’Agefi, pour un bénéfice net de 590 millions d’euros. La fortune de Margarita Louis Dreyfus, présidente de la holding, et de ses trois enfants, a été évaluée par le journal Challenges à 6,6 milliards d’euros.

      [3] Dans Le Nouvel Observateur.

      [4] L’ONG Oxfam a publié en août 2012 un rapport (en anglais) décrivant le rôle des ABCD.

      [5] Selon Oxfam, au cours des dix dernières années, une surface équivalente à huit fois la superficie du Royaume-Uni a été vendue à l’échelle mondiale. Ces terres pourraient permettre de subvenir aux besoins alimentaires d’un milliard de personnes.

      [6] D’après les ONG Global Witness, Save My Future Foundation (SAMFU) et Sustainable Development Institute (SDI).

      [7] Source : Rapport des Amis de la Terre Europe.

      [8] Sena Holdings Ltd, via sa filiale brésilienne Açúcar Guaraní.

      [9] Une autre coopérative agricole, Vivescia (Ex-Champagne Céréales), spécialisée dans les céréales, investit en Ukraine aux côtés Charles Beigbeder, fondateur de Poweo (via un fonds commun, AgroGeneration). Ils y disposent de 50 000 hectares de terres agricoles en location.

      [10] La liste des entreprises françaises dans l’accaparement des terres n’est pas exhaustive : Sucres & Denrée (Sucden) dans les régions russes de Krasnodar, Campos Orientales en Argentine et en Uruguay, Sosucam au Cameroun, la Compagnie Fruitière qui cultive bananes et ananas au Ghana…

      [11] Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.


      https://www.bastamag.net/Bollore-Credit-agricole-Louis
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    • Crime environnemental : sur la piste de l’huile de palme

      L’huile de palme est massivement importée en Europe. Elle sert à la composition d’aliments comme aux agrocarburants. Avec le soutien de la région Languedoc-Roussillon, une nouvelle raffinerie devrait voir le jour à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude. À l’autre bout de la filière, en Afrique de l’Ouest, l’accaparement de terres par des multinationales, avec l’expropriation des populations, bat son plein. Basta ! a remonté la piste du business de l’huile de palme jusqu’au #Liberia. Enquête.

      Quel est le point commun entre un résident de Port-la-Nouvelle, petite ville méditerranéenne à proximité de Narbonne (Aude), et un villageois du comté de Grand Cape Mount, au Liberia ? Réponse : une matière première très controversée, l’huile de palme, et une multinationale malaisienne, #Sime_Darby. D’un côté, des habitants de Port-la-Nouvelle voient d’un mauvais œil la création d’« une usine clés en main de fabrication d’huile de palme » par Sime Darby, en partie financée par le conseil régional du Languedoc-Roussillon. À 6 000 km de là, les paysans libériens s’inquiètent d’une immense opération d’accaparement des terres orchestrée par le conglomérat malaisien, en vue d’exploiter l’huile de palme et de l’exporter vers l’Europe, jusqu’à Port-la-Nouvelle en l’occurrence. Un accaparement de terres qui pourrait déboucher sur des déplacements forcés de population et mettre en danger leur agriculture de subsistance.

      Le petit port de l’Aude devrait donc accueillir une raffinerie d’huile de palme. Deux compagnies, la néerlandaise #Vopak et le malaisien #Unimills – filiale du groupe Sime Darby – sont sur les rangs, prêtes à investir 120 millions d’euros, venant s’ajouter aux 170 millions d’euros du conseil régional. La Région promet la création de 200 emplois, quand Sime Darby en annonce 50 pour cette usine qui prévoit d’importer 2 millions de tonnes d’huile de palme par an [1].

      Du Languedoc-Roussillon au Liberia

      Une perspective loin de réjouir plusieurs habitants réunis au sein du collectif No Palme [2]. Ces riverains d’une zone Seveso ont toujours en tête l’importante explosion de juillet 2010 dans la zone portuaire, après qu’un camion transportant du GPL se soit renversé. « La population n’a jamais été consultée ni informée de ce projet de raffinerie, relève Pascal Pavie, de la fédération Nature et Progrès. Ces installations présentent pourtant un risque industriel surajouté. » Le mélange du nitrate d’ammonium – 1 500 tonnes acheminées chaque mois à Port-la-Nouvelle – avec de l’huile végétale constituerait un explosif cocktail. Avec les allers et venues de 350 camions supplémentaires par jour. Cerise sur le gâteau, l’extension du port empièterait sur une zone côtière riche en biodiversité. « Notre collectif s’est immédiatement intéressé au versant international et européen de ce projet », explique Pascal.

      L’opérateur du projet, Sime Darby, est un immense conglomérat malaisien, se présentant comme « le plus grand producteur mondial d’huile de palme ». Présent dans 21 pays, il compte plus de 740 000 hectares de plantations, dont plus d’un tiers au Liberia. Et c’est là que remonte la piste de l’huile que l’usine devra raffiner.

      De Monrovia, la capitale, elle mène à Medina, une ville de Grand Cape Mount. D’immenses panneaux de Sime Darby promettent « un avenir durable ». Scrupuleusement gardés par des forces de sécurité privées recrutées par la compagnie, quelques bâtiments en béton émergent au milieu des pépinières d’huile de palme. C’est là que les futurs employés pourront venir vivre avec leurs familles. 57 « villages de travail » seront construits d’ici à 2025, promet la firme. Mais quid des habitants qui ne travailleront pas dans les plantations ? L’ombre d’un déplacement forcé de populations plane. « Quand Sime Darby a commencé à s’installer, ils ont dit qu’ils nous fourniraient des centres médicaux, des écoles, du logement… Mais nous n’avons rien vu, se désole Radisson, un jeune habitant de Medina qui a travaillé pour l’entreprise. Comment pourraient-ils nous déplacer alors qu’aucune infrastructure n’est prévue pour nous accueillir ? »

      Agriculture familiale menacée

      Le village de Kon Town est désormais entouré par les plantations. Seuls 150 mètres séparent les maisons des pépinières d’huile de palme. « Le gouvernement a accordé des zones de concession à la compagnie sans se rendre sur le terrain pour faire la démarcation », déplore Jonathan Yiah, des Amis de la Terre Liberia. Un accaparement qui priverait les habitants des terres cultivables nécessaires à leur subsistance. Les taux d’indemnisation pour la perte de terres et de cultures sont également sous-évalués. « Comment vais-je payer les frais scolaires de mes enfants maintenant ? », s’insurge une habitante qui ne reçoit qu’un seul sac de riz pour une terre qui, auparavant, donnait du manioc, de l’ananas et du gombo à foison.

      La compagnie Sime Darby se défend de vouloir déplacer les communautés. Pourtant, un extrait de l’étude d’impact environnemental, financée par la compagnie elle-même, mentionne clairement la possibilité de réinstallation de communautés, si ces dernières « entravent le développement de la plantation » [3]. Du côté des autorités, on dément. Cecil T.O. Brandy, de la Commission foncière du Liberia, assure que le gouvernement fait tout pour « minimiser et décourager tout déplacement. Si la compagnie peut réhabiliter ou restaurer certaines zones, ce sera préférable ». Faux, rétorque les Amis de la Terre Liberia. « En laissant une ville au milieu d’une zone de plantations, et seulement 150 mètres autour pour cultiver, plutôt que de leur dire de quitter cette terre, on sait que les habitants finiront par le faire volontairement », dénonce James Otto, de l’ONG. Pour les 10 000 hectares déjà défrichés, l’association estime que 15 000 personnes sont d’ores et déjà affectées.

      Des emplois pas vraiment durables

      L’emploi créé sera-t-il en mesure de compenser le désastre environnemental généré par l’expansion des monocultures ? C’est ce qu’espère une partie de la population du comté de Grand Cape Mount, fortement touchée par le chômage. Sime Darby déclare avoir déjà embauché plus de 2 600 travailleurs permanents, auxquels s’ajouteraient 500 travailleurs journaliers. Quand l’ensemble des plantations seront opérationnelles, « Sime Darby aura créé au moins 35 000 emplois », promet la firme. Augustine, un jeune de Kon Town, y travaille depuis deux ans. D’abord sous-traitant, il a fini par être embauché par la compagnie et a vu son salaire grimper de 3 à 5 dollars US pour huit heures de travail par jour. Tout le monde ne semble pas avoir cette « chance » : 90 % du personnel de l’entreprise disposent de contrats à durée déterminée – trois mois en général – et sous-payés ! Les chiffres varient selon les témoignages, de 50 cents à 3 dollars US par jour, en fonction de la récolte réalisée. « Dans quelle mesure ces emplois sont-ils durables ?, interroge Jonathan, des Amis de la Terre Liberia. Une fois que les arbres seront plantés et qu’ils commenceront à pousser, combien d’emplois l’entreprise pourra-t-elle maintenir ? »

      L’opacité entourant le contrat liant le gouvernement à Sime Darby renforce les tensions [4]. Malgré l’adoption d’une loi sur les droits des communautés, les communautés locales n’ont pas été informées, encore moins consultées. « Sime Darby s’est entretenu uniquement avec les chefs des communautés, raconte Jonathan Yiah. Or, la communauté est une unité diversifiée qui rassemble aussi des femmes, des jeunes, qui ont été écartés du processus de consultation. »

      Contrat totalement opaque

      Même de nombreux représentants d’agences gouvernementales ou de ministères ignorent tout du contenu du contrat, certains nous demandant même de leur procurer une copie. C’est ainsi que notre interlocuteur au ministère des Affaires intérieures a découvert qu’une partie du contrat portait sur le marché des crédits carbone. Des subventions qui iront directement dans la poche de la multinationale, comme le mentionne cet extrait en page 52 du contrat : « Le gouvernement inconditionnellement et irrévocablement (...) renonce, en faveur de l’investisseur, à tout droit ou revendication sur les droits du carbone. »

      « C’est à se demander si les investisseurs son vraiment intéressés par l’huile de palme ou par les crédits carbone », ironise Alfred Brownell, de l’ONG Green Advocates. « Nous disons aux communautés que ce n’est pas seulement leurs terres qui leur sont enlevées, ce sont aussi les bénéfices qui en sont issus », explique Jonathan Yiah.

      La forêt primaire remplacée par l’huile de palme ?

      Les convoitises de la multinationale s’étendent bien au-delà. Le militant écologiste organise depuis des mois des réunions publiques avec les habitants du comté de Gbarpolu, plus au nord. Cette région abrite une grande partie de la forêt primaire de Haute-Guinée. Sime Darby y a obtenu une concession de 159 827 hectares… Du contrat, les habitants ne savaient rien, jusqu’à ce que les Amis de la Terre Liberia viennent le leur présenter. La question de la propriété foncière revient sans cesse. « Comment le gouvernement peut-il céder nos terres à une compagnie alors même que nous détenons des titres de propriété ? », interrogent-ils. La crainte relative à la perte de leurs forêts, de leurs terres agricoles, d’un sol riche en or et en diamants s’installe.

      Lors d’une réunion, au moment où James énonce la durée du contrat, 63 ans – reconductible 30 ans ! –, c’est la colère qui prend le pas. « Que deviendront mes enfants au terme de ces 63 années de contrat avec Sime Darby ? », se désespère Kollie, qui a toujours vécu de l’agriculture, comme 70 % de la population active du pays. Parmi les personnes présentes, certaines, au contraire, voient dans la venue de Sime Darby la promesse d’investissements dans des hôpitaux, des écoles, des routes, mais aussi dans de nouveaux systèmes d’assainissement en eau potable. Et, déjà, la peur de nouveaux conflits germent. « Nous ne voulons de personne ici qui ramène du conflit parmi nous », lance Frederick. Les plaies des deux guerres civiles successives (1989-1996, puis 2001-2003) sont encore ouvertes. Près d’un million de personnes, soit un Libérien sur trois, avaient alors fui vers les pays voisins.

      Mea culpa gouvernemental

      « En signant une série de contrats à long terme accordant des centaines de milliers d’hectares à des conglomérats étrangers, le gouvernement voulait relancer l’économie et l’emploi, analyse James, des Amis de la Terre Liberia. Mais il n’a pas vu toutes les implications ». D’après un rapport de janvier 2012 réalisé par le Centre international de résolution des conflits, près de 40 % de la population libérienne vivraient à l’intérieur de concessions privées ! Aux côtés de Sime Darby, deux autres compagnies, la britannique Equatorial Palm Oil et l’indonésienne Golden Veroleum, ont acquis respectivement 169 000 et 240 000 hectares pour planter de l’huile de palme.

      Dans le comté de Grand Cape Mount, en décembre 2011, des habitants se sont saisis des clés des bulldozers de Sime Darby afin d’empêcher la poursuite de l’expansion des plantations et d’exiger des négociations. Une équipe interministérielle a depuis été mise en place, où siègent des citoyens du comté. « Oui, il y a eu des erreurs dans l’accord », reconnait-on à la Commission foncière. « Nous essayons de trouver des solutions pour que chacun en sorte gagnant », renchérit-on au ministère des Affaires intérieures. Difficile à croire pour les habitants du comté, qui n’ont rien vu, jusque-là, des grandes promesses philanthropes de Sime Darby.

      De l’huile de palme dans les agrocarburants

      Et si le changement venait des pays où l’on consomme de l’huile de palme ? Retour dans l’Aude, au pied du massif des Corbières. En décembre 2011, Sime Darby a annoncé geler pour un an son projet d’implantation de raffinerie à Port-la-Nouvelle. Les prévisions de commandes d’huile de palme sont en baisse, alors que le coût de l’usine grimpe. L’huile de palme commence à souffrir de sa mauvaise réputation, alimentaire et environnementale. De nombreuses marques l’ont retirée de la composition de leurs produits. L’huile de palme contribuerait à la malbouffe. Une fois solidifiée par injection d’hydrogène, elle regorge d’acides gras qui s’attaquent aux artères : un cauchemar pour les nutritionnistes. Dans les enseignes bios, elle commence également à être pointée du doigt comme l’une des causes de la déforestation, en Indonésie, en Afrique ou en Amérique latine. Pourtant, bien que la grande distribution réduise son besoin en huile de palme, cette dernière demeure aujourd’hui, et de loin, la première huile végétale importée en Europe. Merci les agrocarburants…

      « La consommation moyenne d’un Européen est d’environ 12 litres/an d’huile de palme, ce qui représente un accaparement d’environ 25 m2 de plantation de palmiers à huile dans un autre pays », souligne Sylvain Angerand, des Amis de la Terre France. « Relocaliser l’économie, développer les transports en commun, lutter contre l’étalement urbain seraient autant de mesures structurelles permettant de réduire notre consommation de carburant », propose l’écologiste. Réduire nos besoins ici, en Europe, pourrait diminuer partiellement l’accaparement des terres dans le Sud. À Port-la-Nouvelle, le collectif No Palme planche déjà sur des plans de développement alternatif pour le port. Avec en tête, les témoignages de leurs compères libériens.

      https://www.bastamag.net/Crime-environnemental-sur-la-piste

    • Je découvre ce livre en lisant la #BD :
      Mémoires de viet kieu : Les linh tho, immigrés de force

      Mars 2004, Camargue. Alors qu’il couvre le conflit provoqué par la fermeture annoncée de l’usine Lustucru d’Arles, Pierre Daum, journaliste, découvre que cette usine ne fabrique pas seulement des pâtes : elle conditionne également le riz cultivé par des producteurs locaux. Il décide alors de se renseigner sur les conséquences de cette fermeture pour ces petits producteurs.

      A l’occasion de ses recherches, il visite un Musée du riz où certaines photos l’interpellent : des Vietnamiens seraient venus planter du riz en Camargue pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Pourquoi ce fait est-il si peu connu ?

      Il entame alors une enquête minutieuse pour retrouver des témoins de cette époque, susceptibles de lui en dire davantage. Il découvre que 20.000 travailleurs indochinois ont été forcés dans les années 1940 à venir travailler en métropole pour “participer à l’effort de guerre”…

      Une enquête prenante entre deux continents, qui s’attache à un pan volontairement oublié de l’Histoire. Un Hors Série émouvant et sensible des Mémoires de Viet-Kieu.


      http://www.la-boite-a-bulles.com/book/287
      #bande_dessinée #poudrerie_d'oissel #WWII #efforts_de_guerre #prison_des_baumettes #sorgues #camps_d'internement #seconde_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #riz #riziculture #Camargue
      #ressources_pédagogiques (notamment pour l’histoire de l’immigration en France)
      #ONS #ouvriers_non_spécialisés

    • Le site sur les immigrés de force :
      http://www.immigresdeforce.com

      Une page sur l’#exposition qui a eu lieu en 2011 à #Agde :
      http://www.immigresdeforce.com/l-exposition

      Des #fiches_pédagogiques :
      http://www.immigresdeforce.com/l-exposition/t-l-chargement/malette-p-dagogique
      ... dont une #fiche_pédagogique sur la vie dans les #camps :
      http://www.immigresdeforce.com/sites/immigresdeforce.com/files/Exposition/Documents/fiche_pedagogique_ndeg3_la_vie_dans_les_camps.pdf

      #ressources_pédagogiques

      Le #livre :
      Immigrés de force

      Après soixante-dix années de silence, voici enfin mise en lumière une page enfouie de l’histoire coloniale française : le recours, pour travailler dans l’Hexagone, à une main-d’oeuvre immigrée de force. Déjà, en 2006, le film Indigènes, de Rachid Bouchareb, avait révélé un aspect peu connu de l’utilisation des peuples colonisés lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, à cette époque, la France n’avait pas seulement besoin de soldats, mais aussi d’ouvriers, afin de remplacer les Français mobilisés.
      Pour les travaux les plus pénibles, comme ceux du maniement des poudres dans les usines d’armement, la France fit venir en 1939 vingt mille Indochinois de sa lointaine colonie d’Extrême-Orient. Recrutés pour la plupart de force, débarqués à la prison des Baumettes à Marseille, ces hommes furent répartis à travers la France dans les entreprises relevant de la Défense nationale. Bloqués en Métropole pendant toute la durée de l’occupation allemande, logés dans des camps à la discipline très sévère, ils furent loués, pendant plusieurs années, par l’Etat français à des sociétés publiques ou privées – on leur doit le riz de Camargue –, sans qu’aucun réel salaire ne leur soit versé.
      Ce scandale se prolongea bien après la Libération. Renvoyés vers le Viêtnam au compte-gouttes à partir de 1946, ce n’est qu’en 1952 que les derniers de ces hommes purent enfin revoir leur patrie. Un millier fit le choix de rester en France.
      Après trois ans de recherches en archives et d’enquête, menée dans les banlieues de Paris et de Marseille, et jusqu’à Hanoi et aux villages les plus reculés du Viêtnam, #Pierre_Daum a réussi à retrouver vingt-cinq des derniers acteurs encore vivants de cet épisode si peu “positif” de l’histoire coloniale française. C’est leurs récits qu’il nous restitue dans ce livre.
      Journaliste au Monde puis à Libération, dont il a été le correspondant pour le Languedoc-Roussillon, Pierre Daum collabore actuellement comme grand reporter au Monde diplomatique et à quelques autres journaux.


      https://www.actes-sud.fr/catalogue/archives-du-colonialisme/immigres-de-force

      cc @franz42

    • Et trois #film #documentaire qui ont été produit suite à la sortie du livre :
      Công Binh, la longue nuit indochinoise

      En 1939, peu avant la Seconde Guerre mondiale, 20 000 jeunes Indochinois sont arrachés brutalement à leur pays et à leurs familles et embauchés de force dans les usines d’armement en France, afin de compenser le départ d’ouvriers au front. Ces ouvriers-forçats (appelés « Công Binh » ou « Linh Tho » au Viêt Nam) n’étaient désignés que par un matricule et recevaient des traitements dérisoires. Au moment de la défaite, ils furent considérés, à tort, comme des militaires, mis au ban de la société, asservis à l’occupant allemand et aux patrons collaborateurs. Ils furent aussi les pionniers de la culture du riz en Camargue. Le film se sert de témoignages d’une vingtaine de survivants ayant vécu cette expérience. Cinq d’entre eux sont décédés lors du tournage. Le film prend également appui sur l’ouvrage du journaliste Pierre Daum, Immigrés de force, publié chez Actes Sud1.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4ng_Binh,_la_longue_nuit_indochinoise

      Riz amer - Des Indochinois à l’origine du riz en Camargue

      Qui connaît la véritable origine du riz en Camargue ? Après soixante-dix ans de silence, voici enfin révélée, une page enfouie de l’histoire coloniale française : le recours, pour travailler dans les rizières, à une main-d’œuvre immigrée de force. Riz amer est l’histoire des milliers d’indochinois qui ont « fait » le riz de Camargue.


      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/42926_1
      Apparemment disponible sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=EXzT1HW-zOc

      Une histoire oubliée

      De 1945 à 1950, plus d’un millier d’ouvriers vietnamiens ont été envoyés par le gouvernement français pour répondre à la demande de main d’oeuvre des multiples entreprises de Lorraine. Avec le statut particulier d’"indigène", c’est-à-dire encadré par l’État, comme dans les colonies. Le film d’Ysé Tran part à la recherche de l’histoire singulière de ces hommes, arrachés à leurs villages pour les besoins de la guerre. 20 000 « travailleurs indochinois » ont débarqué à Marseille en 1939-1940 afin d’être utilisés dans les usines d’armement. Parqués dans des camps dans le Sud de la France après la capitulation de 1940, ils travaillent sans salaire, dans tous les secteurs de l’économie. À travers des témoignages de travailleurs indochinois centenaires ou presque, de leurs épouses et surtout de leurs enfants, et grâce à la découverte d’un fonds d’archives inédites, le film d’Ysé Tran dévoile enfin cette page longtemps ignorée de l’histoire ouvrière en Lorraine.

      http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/50197_1

    • Le dernier travailleur indochinois

      Ils ont relancé la production de riz en Camargue, fabriqué des cartouches ou travaillé dans les usines. C’est l’histoire oubliée de 20 000 Vietnamiens immigrés de force en 1939 par l’empire colonial français pour contribuer à l’effort de guerre. Un épisode révélé par le journaliste Pierre Daum et mis en image par le dessinateur Clément Baloup pour le grand public. Avec les deux auteurs, nous sommes partis sur les traces de ces travailleurs indochinois jusqu’à Marseille et nous avons retrouvé Thân. Centenaire, il vit toujours dans la ville où il a été débarqué en 1939, après des semaines dans la cale d’un bateau en provenance de Saïgon.


      http://www.rfi.fr/emission/20180113-le-dernier-travailleur-indochinois-than-van-tran
      reportage réalisé par @daphne

    • Liêm-Khê LUGUERN

      À l’époque de l’Indochine française, l’émigration des Vietnamiens vers la métropole est un phénomène minoritaire ; il concerne surtout des intellectuels et des étudiants venus parfaire leur formation en métropole. Les deux guerres mondiales troublent ce mouvement avec le recrutement de tirailleurs et de travailleurs indochinois en 1914, puis en 1939, permettant une incursion en métropole de dizaines de milliers de paysans indochinois. Reproduisant le précédent de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle 90 000 travailleurs et tirailleurs avaient été déplacés en métropole pour pallier la pénurie de maind’oeuvre, le plan Mandel, du nom du ministre des Colonies, prévoit en 1939 l’appoint de 300 000 travailleurs coloniaux à l’effort de guerre de la France. En avril 1940, 7 000 tirailleurs indochinois sur un total de 41 000 tirailleurs coloniaux sont présents sous les drapeaux en France. En juin de la même année, près de 20 000 « travailleurs indochinois » envoyés en métropole sont affectés comme ouvriers non spécialisés (ONS) dans les industries participant à la Défense nationale. La défaite de juin 1940 met fin à la réquisition et au déplacement de la main-d’oeuvre coloniale qu’il faut alors rapatrier. En 1941, le quart des « travailleurs indochinois » reprend le chemin de l’Indochine, mais la majorité reste bloquée en France par suite de l’arrêt des liaisons maritimes. À la Libération, la désorganisation de l’après-guerre et l’envoi de troupes françaises dans le cadre de la reconquête de l’Indochine retardent encore leur rapatriement, qui ne commence finalement qu’en 1946 pour s’achever en 1952. Plus d’un millier d’entre eux cependant choisirent de s’installer définitivement en France

      http://iris.ehess.fr/index.php?525
      #thèse

    • Les travailleurs indochinois en France pendant la Seconde Guerre mondiale

      En 1939, reproduisant le précédent de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle 90 000 travailleurs et tirailleurs indochinois avaient été déplacés en métropole, le « #Plan_Mandel », du nom du ministre des Colonies, prévoit l’appoint de 300 000 travailleurs coloniaux, dont 100 000 Indochinois, à l’effort de guerre. En juin 1940, 27 000 Indochinois sont arrivés en France : 7 000 tirailleurs et 20 000 travailleurs. Après la défaite, 5 000 d’entre eux sont rapatriés mais les autres restent bloqués en métropole. A la Libération, la désorganisation de l’après-guerre et les événements qui affectent l’Indochine française, retardent encore le rapatriement de ces travailleurs requis : il ne prendra fin qu’en 1952. Pendant plus de dix ans, ces migrants ont formé une micro-société qui prolonge la société coloniale au sein même de l’espace métropolitain. Au processus d’adaptation au travail industriel, de confrontation au modernisme, s’ajoutent pour ces hommes une expérience inédite : celle d’un face-à-face direct avec la puissance coloniale en proie à la défaite, de la découverte, au-delà de la France coloniale, d’une société complexe, traversée d’antagonismes et de contradictions.

      http://www.histoire-immigration.fr/dossiers-thematiques/les-etrangers-dans-les-guerres-en-france/les-travailleurs-indochinois-en-france

    • Ni civil ni militaire : le travailleur indochinois inconnu de la Seconde Guerre mondiale

      En 1939,20 000 travailleurs indochinois requis furent acheminés vers la métropole. Dépendants du ministère du Travail, ils furent affectés comme ouvriers non spécialisés (ONS) dans les usines (en particulier les poudreries, l’aviation, les usines de munitions comme cela avait déjà été le cas en 1914) travaillant pour la Défense nationale. Bloqués en France à la suite de la défaite de juin 1940, ils n’ont pas pu, non plus, regagner la colonie à la Libération en raison de la guerre d’Indochine. Ce n’est que dix ans après leur réquisition (entre 1948 et 1952) que la majorité d’entre eux a été rapatriée, tandis qu’un millier choisit de s’installer définitivement en France. Ces derniers ont pu en 1973 faire valoir leurs années de réquisition dans le calcul de leur droit à la retraite. A la fin des années 1980, un comité de soutien aux anciens travailleurs et tirailleurs vietnamiens en France voit le jour avec le soutien de personnalités dont Madeleine Rebérioux. Appuyés par ce comité, les anciens requis rapatriés se sont mobilisés pour obtenir les mêmes droits que leurs camarades installés en France. En vain jusqu’à tout récemment.

      https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2007-2-page-185.htm

    • Les travailleurs indochinois en France de 1939 à 1948

      A l’époque de l’Indochine française, l’émigration des Vietnamiens vers la métropole est un phénomène minoritaire ; il concerne surtout des intellectuels et des étudiants venus parfaire leur formation. Cela ne doit pas cependant porter à négliger les mouvements migratoires temporaires qui correspondent aux recrutements de tirailleurs et de travailleurs indochinois en 1914, puis en 1939.

      Reproduisant le précédent de la première guerre mondiale, au cours de laquelle 90.000 travailleurs et tirailleurs indochinois avaient été déplacés en métropole pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre (1) ; le plan Mandel, du nom du ministre des Colonies, prévoyait en 1939 l’appoint de 300.000 travailleurs coloniaux à l’effort de guerre de la France (2) En avril 1940, 7.000 tirailleurs indochinois sur un total de 41.000 tirailleurs coloniaux étaient présents sous les drapeaux en France. En juin de la même année, près de 20.000 travailleurs indochinois envoyés en métropole furent affectés comme ouvriers non spécialisés (O.N.S.) dans les industries participant à la Défense nationale (3) . La défaite de juin 1940 mit fin brutalement au déplacement de main-d’oeuvre coloniale qu’il fallut alors rapatrier. En 1941, 5.000 travailleurs indochinois retournèrent au pays mais les 15.000 restant furent bloquésen France par suite de l’arrêt des liaisons maritimes. La désorganisation de l’après-guerre, les événements qui affectèrent l’Indochine française à la Libération, retardèrent encore le rapatriement de ces travailleurs requis. Celui-là ne prit fin qu’en 1952. [5]

      Jeunes pour la plupart (ils avaient entre 20 et 30 ans) ces requis ont formé une micro-société transplantée brutalement pour une dizaine d’années hors de son univers traditionnel. Il va sans dire qu’une telle expérience ne pouvait être vécue comme une simple parenthèse et qu’elle a forcément transformé ces hommes. Au processus d’adaptation au travail industriel, de confrontation au modernisme et au phénomène d’acculturation, s’ajouta une expérience inédite, celle de la confrontation avec une puissance coloniale sur son propre sol, une puissance en proie à la défaite, aux prises avec ses contradictions, ce qui bouleversera le mythe de la mère patrie toute puissante, homogène et invincible.

      http://barthes.ens.fr/clio/revues/AHI/articles/volumes/tran.html

    • Indochine de Provence. Le Silence de la rizière

      S’il est un récit oublié, c’est bien le témoignage encombrant mais bouleversant des 20 000 travailleurs indochinois en France entre 1939 et 1952. Longtemps, l’histoire a fait silence sur le visage de ces hommes – contraints de travailler au service de la France de Vichy après la signature de l’armistice –, qui rentrèrent chez eux après des années d’exil forcé, sans la moindre indemnisation.
      Cet album-recueil, ouvert sur le récit de ces itinéraires d’exil et sur une parole qui commence à peine à circuler, établit un rapport sensible à l’histoire. Il interroge la mémoire, l’histoire, l’identité d’un département (le Vaucluse), façonné par les flux migratoires. Il pose les enjeux d’une éthique fondée sur la pensée critique revendiquée comme seule légitime pour traiter des mémoires douloureuses et oubliées du XXe siècle.

      https://www.actes-sud.fr/catalogue/etudes-historiques/indochine-de-provence
      #livre

  • 29-3/4 | 2015 #Visualisation des #réseaux, de l’#information et de l’#espace

    http://journals.openedition.org/netcom/2084

    Coleta Vaisman
    La visualisation, un langage sans parole [Texte intégral]
    Avant-propos
    Nicolas Douay, Aurélien Reys et Sabrina Robin
    L’usage de Twitter par les maires d’Île-de-France [Texte intégral]
    Use of Twitter by mayors of Île-de-France
    Diego Landivar, Alexandre Monnin et Emilie Ramillien
    Cartographier l’ontologie d’un territoire sur le web [Texte intégral]
    Le cas de la Bolivie
    Adilson Luiz Pinto, Alexandre Semeler-Ribas, Audilio Gonzales-Aguilar et Carole Clauzel
    Visualization and co-occurrence of journals in the area of information science in vis-a-vis the Qualis/Capes system in Brazil [Texte intégral]
    Visualisation et concomitance des revues dans le domaine des sciences de l’information face au Qualis/Capes système du Brésil
    Vianney Gerils
    L’outil numérique au service de l’intelligence collective des territoires [Texte intégral]
    L’accessibilité du département du Val de Marne comme stratégie de développement (94)
    The digital tool in the service of the collective intelligence of territories : the accessibility of the Val de Marne (France) as a development strategy
    Audilio Gonzales-Aguilar et Coleta Vaisman
    Le plan du métro comme métaphore spatiale et cognitive dans la visualisation [Texte intégral]
    The metro map as spatial and cognitive metaphor in the visualization
    Notes de recherche

    Laurent Beauguitte, Timothée Giraud et Marianne Guerois
    Un outil pour la sélection et la visualisation de flux : le package flows [Texte intégral]
    María-Jesús Colmenero-Ruiz
    Visualizing archives : Spanish archives map [Texte intégral]

    Varia

    Edward M. Roche, Michael J. Blaine et Henry Bakis
    Introductory note on Emergent Unconscious Knowledge Networks (Asygnodic Networks) [Texte intégral]
    Note introductive sur les réseaux de Savoir Inconscient Emergent (« Asygnosis Networks »)
    Edward M. Roche et Michael J. Blaine
    Asygnosis and asygnotic networks [Texte intégral]
    A theory of emergent unconscious knowledge

    Compte-rendu

    Gabriel Dupuy
    « Aménagement numérique en Languedoc-Roussillon. Compte-rendu de la thèse d’Alexandre Schon » [Texte intégral]

  • Les prud’homies de pêche de Méditerranée | L’Encre de Mer
    http://www.l-encre-de-mer.fr/2013-10-04-les-prudhomies-de-peche-de-mediterranee

    D’origine médiévale, les prud’homies de patrons pêcheurs ont été le relais obligé et reconnu par l’État pour une gestion décentralisée de la pêche méditerranéenne jusque vers 1960, période où les pouvoirs publics ont voulu industrialiser ce secteur. Désavouées par leur autorité de tutelle, les prud’homies ont alors été supplantées dans leur rôle de représentation professionnelle sans pour autant être supprimées. La politique nationale productiviste a été renforcée lors de la mise en place de la Politique Commune des Pêches (politique européenne) à la fin des années 80. Dans le même temps, alors que la pression sur le littoral s’accentuait avec la création de zones spécialisées pour des fonctions industrielles (complexe pétrochimique de Fos-Berre…), touristiques (création des sites balnéaires du Languedoc-Roussillon…) ou résidentielles (développement économique de la Côte d’azur…), le poids croissant des lobbies environnementalistes a conduit à des mesures généralistes inappropriées pour une petite pêche polyvalente. Depuis une quinzaine d’années, la contribution de cette pêche artisanale au développement régional, et notamment à la spécialisation touristique et résidentielle du littoral, semble mieux entendu, et les Prud’hommes sont souvent sollicités et soutenus par les collectivités locales et les acteurs de terrain, à propos de la gestion maritime ou littorale.

    Ainsi, l’histoire récente des prud’homies ne peut s’analyser qu’au travers des modes successifs de gestion des pêches mis en œuvre par les pouvoirs publics. Jouant un rôle central dans le cadre d’une gestion décentralisée, elles entrent en résistance avec la mise en place d’une gestion productiviste. En participant positivement à la spécialisation régionale, elles concrétisent une nouvelle façon de gérer le secteur au sein d’une Europe des Régions qui, bien que souhaitable, n’est pas encore effective.

    #Communs #Prud'homies

  • Lot-et-Garonne : l’appel désespéré du département à Emmanuel Macron - France 3 Nouvelle-Aquitaine
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/lot-et-garonne/agen/lot-garonne-appel-desespere-du-departement-emmanuel-mac


    En résumé, 15 départements annoncent qu’ils vont suspendre le paiement du #RSA

    « La campagne présidentielle a mis en exergue les profondes inégalités qui fracturent notre pays, entre [...] les territoires qui bénéficient pleinement de l’économie mondialisée et ceux, ruraux, engagés dans des trajectoires d’appauvrissement en proie à un sentiment d’abandon et de déclassement », écrit le sénateur.

  • Les raisons du soutien de Dupont-Aignan à Marine Le Pen
    http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/04/29/35003-20170429ARTFIG00093-les-raisons-du-soutien-de-dupont-aignan-a-marine-

    La deuxième logique de cet accord est la recherche d’un intérêt politique pour le président de Debout La France. Ayant mis sur la table le poste de premier ministre, que Marine Le Pen a accepté de lui confier, il joue son avenir politique, en visant un poste très important, tout en prenant le risque d’entrer dans la sphère encore diabolisée du Front national. Tout ce qui reste d’un Front républicain, même fissuré, va désormais se tourner également contre lui. Les adversaires du FN le désigneront probablement comme un allié du diable. La question est de savoir si, pour Dupont-Aignan, cette alliance est un aller sans retour ou pas. En cas d’échec de Marine Le Pen, personne ne sait si son mouvement pourra résister aux conséquences de cette alliance.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • La Dépêche, les Baylet, la #démocratie : qui veut de la soupe ? - IAATA
    https://iaata.info/La-Depeche-les-Baylet-la-democratie-qui-veut-de-la-soupe-1641.html

    La Dépêche et le Conseil Général du Tarn-et-Garonne sont ainsi dirigés par un demi-siècle d’#oligarchie. Et la transmission se poursuit. Après être passé chez les croque-morts de Natixis et le pharmaceutique Fabre actionnaire du groupe, Jean-Nicolas Baylet a été nommé par papa directeur général adjoint de La Dépêche, soit numéro trois à 29 ans. Son frère, Jean-Benoît a été désigné par papa directeur délégué du groupe. Leur sœur Victoria a été placée par papa au poste de secrétaire générale de la fondation La Dépêche, dirigée par sa maman. Si les petits derniers accèdent au Conseil Général, à la tête du parti radical de gauche (PRG) ou de la mairie de Valence d’Agen, peut-être pourra-t-on commencer à s’interroger sur la pertinence d’organiser des élections dans le département.

    Tout cela n’est que la face immergée d’un système familial basé sur le #clientélisme, qui a toujours usé du pouvoir lié à un journal hégémonique dans le Tarn-et-Garonne, à Toulouse et désormais dans toute la région. La dépêche est un instrument #politique au service des Baylet et des Radicaux pour faire mousser leur action, combattre leurs adversaires et comme moyen de pression sur les pouvoirs locaux ou... nationaux. En effet, le PRG est désormais le seul allié du gouvernement Hollande, qui doit apprécier le #monopole médiatique construit par Baylet dans le Sud-Ouest, et acquis à sa cause.

    L’empire médiatique

    Toute la presse du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées leur appartient. Ou quasiment. Déjà propriétaires d’un groupe tentaculaire, les Baylet viennent de se payer le groupe Midi libre, ennemi de toujours. Certains départements comme l’Aveyron et l’Aude n’ont plus le choix qu’entre des titres de #presse sous leur contrôle. Le #pluralisme versant Radical est une serpillière sur laquelle on s’essuie les pieds avec allégresse. Jean-Michel le clame haut et fort : « C’est une très grande fierté pour moi, c’est même le combat de ma vie. Ça fait longtemps que je sais que l’avenir de La Dépêche et de Midi Libre sont liés ». Fier d’avoir éliminé toute la #concurrence, d’avoir supprimé toute illusion de pluralisme. Terminé les lignes éditoriales différentes, si légères soient-elles. Toute la presse régionale est désormais à leur service.

  • Décembre 2014 : Débat en séance publique sur la prolongation de l’opération Chammal en Irak - Audition du Général de division (r) Vincent Desportes, professeur associé à Sciences Po Paris

    http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20141215/etr.html#toc7

    Un mot sur Daech, d’abord.

    Ne doutons pas de la réalité de la menace directe pour nos intérêts vitaux, dont notre territoire et notre population. Daech est le premier mouvement terroriste à contrôler un aussi vaste territoire (35% du territoire irakien, 20% du territoire syrien). Ce qui représente 200 000 km² (soit l’équivalent de l’Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA et Rhône-Alpes réunis) et une population de l’ordre de 10 millions de personnes. Ce territoire est imparfaitement mais réellement « administré » par un « ordre islamique », fait de barbarie et de rackets. Daech dispose d’un véritable « trésor de guerre » (2 milliards de dollars selon la CIA), de revenus massifs et autonomes, sans comparaison avec ceux dont disposait Al-Qaïda. Daech dispose d’équipements militaires nombreux, rustiques mais aussi lourds et sophistiqués. Plus que d’une mouvance terroriste, nous sommes confrontés à une véritable armée encadrée par des militaires professionnels.

    Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les Etats-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs - dont certains s’affichent en amis de l’Occident - d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les Etats-Unis. Ce mouvement, à la très forte capacité d’attraction et de diffusion de violence, est en expansion. Il est puissant, même s’il est marqué de profondes vulnérabilités. Il est puissant mais il sera détruit. C’est sûr. Il n’a pas d’autre vocation que de disparaître.

    (Signalé et discuté à l’époque sur Seenthis - suivre le petit triangle.)

  • A quoi servent les agents de finances publiques ? A quoi sert l’impôt ?
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article699

    Tricher, pour ne pas payer des impôts ou le moins possible est d’une actualité brulante. Le scandale des Panama Papers vient de rappeler l’ampleur de la fraude et donc du manque à gagner pour l’économie du pays. Ces révélations ont aussi montré que ceux qui ont recours aux paradis fiscaux sont riches, puissants... Ce sont les mêmes qui exigent toujours plus de salariés. Le tract se Solidaires Finances Languedoc Roussillon Midi Pyrénées est d’une grande utilité pour comprendre à quoi sert l’impôt et (...)

    #Fondation_Copernic_31

    http://universitepopulairetoulouse.fr/IMG/pdf/tract_public_camp_ir_2016_vdef.pdf

  • Le mystère des festivals enfin résolu ? - Localtis.info - Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250270643442&cid=1250270640756

    Alors que vient de débuter le Printemps de Bourges - qui ouvre la saison des grands festivals de printemps et d’été -, le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz), l’Irma (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles) et la Sacem ont présenté, le 14 avril, le Barofest 2016, autrement dit la troisième édition du baromètre des festivals de musiques actuelles en France.

    Un an après « la crise », les festivals ne se portent pas si mal

    Cette publication revêt un aspect particulier, puisqu’elle intervient un an après la polémique sur la disparition de lieux de spectacles et de festivals, le plus souvent faute de financement, et parfois faute de programmation adéquate et/ou de spectateurs (voir nos articles ci-contre). Le cri d’alarme en la matière avait été lancé par un site contributif dédié - « Cartocrise, culture française tu te meurs » -, mais qui ne semble plus être mis à jour depuis l’été dernier.
    La situation était alors jugée suffisamment grave pour que Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, missionne Pierre Cohen, l’ancien maire de Toulouse, en vue d’établir un diagnostic précis et d’identifier « la réalité des problèmes » de certains festivals et les solutions que l’Etat pourrait y apporter. Depuis lors, on n’a plus guère entendu parler de cette mission...
    Pour sa part, le Barofest 2016 donne une vision résolument optimiste des festivals. Le baromètre recense en effet pas moins de 1.887 festivals de musiques actuelles en 2016, répartis dans 1.225 communes. Ce chiffre correspond à un solde net (créations - disparitions) de 132 créations (+7,5%) depuis la précédente édition du baromètre, qui remonte à 2013.
    Le Barofest 2016 précise néanmoins que « les créations restent toujours supérieures aux disparitions, mais le rythme des disparitions s’est accentué en 2014 et 2015. Le secteur résiste dans un contexte de compression des budgets publics ». En 2013, on comptait ainsi 132 créations pour 35 disparitions. En 2015, ces chiffres sont respectivement de 109 et 92.

    Un fort tropisme du littoral lié à la saisonnalité des festivals
    Très riche, l’étude fournit aussi de nombreuses informations sur la typologie et la géographie des festivals. En termes de genres, les musiques amplifiées ou électroniques (32% du total) dominent, devant le jazz, blues et musiques improvisées (24%), les festivals mêlant au moins deux genres différents de musiques actuelles (22%), les musiques traditionnelles et du monde (15%) et la chanson (7%).
    En termes géographique, l’étude - qui s’est adaptée aux nouvelles régions - montre que le nombre le plus élevé de festivals (plus de 200) s’observe en Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. En revanche, si on raisonne en nombre de festivals par habitants, la Bretagne et la Corse arrivent en tête.
    On observe au passage un fort tropisme du Sud et du littoral, qui s’explique par la saisonnalité des festivals et l’impact des vacances : 541 festivals ont lieu au printemps et 884 en été, contre 258 en automne et 204 en hiver. Par ailleurs, 54% des festivals durent entre un et trois jours, mais 26% s’étalent sur plus d’une semaine.

    Les tiers des festivals gratuits est organisé par les collectivités
    En termes économiques, près de la moitié (49%) des festivals sont entièrement payants, tandis que 20% sont entièrement gratuits et 27% mixtes selon les spectacles. Les festivals payants ont généré l’an dernier 155 millions d’euros de recettes de billetterie, soit 30% de la billetterie du spectacle vivant dans les musiques actuelles.
    Enfin, en termes juridiques, 70% des festivals sont organisés par des associations, 16% par des structures publiques (le plus souvent des collectivités) et 6% par des sociétés commerciales (souvent les festivals les plus importants). A noter : la proportion de festivals organisés par des personnes publiques monte à 33% si on ne prend en compte que les festivals entièrement gratuits.

  • Etats généraux du rail : c’est mal parti !
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article674

    Nous avons demandé à Jean-Paul Damaggio une première impression sur les États généraux. Nous y reviendrons. Jean-Paul Damaggio est animateur du collectif Alternative à la LGV C’était une promesse de campagne : l’organisation par le Conseil régional LRMP des Etats Généraux du Rail. Aujourd’hui, avec un peu de retard, c’est parti : voir ICI. Et disons le tout de suite, c’est mal parti. Lisez plutôt : "La Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, autorité organisatrice des transports régionaux et (...)

    Ecologie & Politique

    #Ecologie_&_Politique
    « http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/25/2311786-carole-delga-a-lance-les-etats-generaux-du-rail.html »
    « http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/25/2311644-les-grands-enjeux-dans-la-region.html »

  • Pôle emploi va tester une plateforme web pour les #chômeurs en « activité réduite » - L’Express L’Entreprise
    http://lentreprise.lexpress.fr/actualites/1/actualites/pole-emploi-va-tester-une-plateforme-web-pour-les-chomeurs-en-a

    #Pôle emploi va expérimenter à partir de juin une plateforme en ligne pour aider les demandeurs d’emploi en « #activité_réduite_subie » à travailler davantage, selon un document dont l’AFP a obtenu copie mercredi. L’expérimentation, prévue de juin 2016 à la fin janvier 2017, concernera, sur la base du volontariat, les « demandeurs d’emploi travaillant moins de 78 heures par mois et recherchant un emploi à temps plein », selon la présentation transmise aux syndicats de l’opérateur. "Environ 21.000 demandeurs d’emploi (seront) potentiellement concernés" dans « 31 agences » (3 à 4 agents volontaires par agence) de « six régions » tests : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Auvergne-Rhône-Alpes, Martinique. 
    Une « offre de service adaptée » leur sera proposée via une plateforme baptisée « pole-talents.fr », pour « simplifier leur accès à un ou des compléments d’activité » et « augmenter (leur) nombre d’heures de travail ». Le site donnera accès à un moteur de recherche d’emploi, à un « réseau collaboratif » pour faciliter la mise en relation de demandeurs aux profils similaires, à un « annuaire de services spécialisés » pour les demandeurs d’emploi en activité réduite, et à un « simulateur » permettant d’estimer l’impact de la reprise d’activité sur son indemnisation. [ça alors ! ndc]

    Toute entrée dans le dispositif sera précédée par un « diagnostic » réalisé par un conseiller pour « vérifier » l’autonomie des demandeurs d’emploi « dans l’usage des services numériques ». Le cas échéant, les « demandeurs d’emploi non autonomes » bénéficieront d’une formation « en agence » à l’utilisation de la plateforme. Un rapport d’évaluation de l’expérimentation est prévu pour « fin avril 2017 ». 

    Fin février, 1,87 million d’inscrits à Pôle emploi exerçaient une activité réduite, soit un tiers des 5,46 millions de demandeurs d’emploi de métropole. Parmi eux, 706.400 avaient travaillé moins de 78 heures au cours du mois, dont 62% de femmes .

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #indemnisation

  • Si vous êtes militant anti-nucléaire adhérent ou pas au Réseau Sortir du Nucléaire ce mail vous rappelle l’existence d’un Congrès qui se déroulera à Angers les 12,13 et 14 février.

    Ce Congrès a pour ambition de réunir toutes les composantes du mouvement antinucléaire français afin de repenser ensemble le fonctionnement structurel et stratégique du Réseau Sortir du Nucléaire.

    Ce Congrès a pour objectif de s’interroger, de réfléchir, de débattre et de décider d’un nouveau fonctionnement du Réseau, en particulier pour lui donner une assise plus horizontale, au plus près des groupes de terrain qui le composent.

    Il est donc ouvert à tous les groupes antinucléaires, qu’ils soient adhérents au Réseau Sortir du Nucléaire ou pas.

    Tous les détails sont là :

    http://www.sortirdunucleaire.org/congres

    On ne peut que se réjouir de cette perspective.
    Mais, problèmes :
    – la gouvernance du Réseau est en crise depuis l’Assemblée générale de février 2010, suite au “débarquement” de l’ensemble des administrateurs, puis au licenciement du porte parole historique Stéphane LHOMME.
    – une équipe de 17 salariés a pris en quelque sorte le pouvoir, renforcé par des statuts et un Règlement intérieur taillés sur mesure.
    – une trop grande partie des ressources de SDN sont utilisées pour payer salaires, charges et frais annexes, au détriment du financement de la lutte.

    Résultat : une large majorité de groupes ont quitté cette fédération et souhaitent aujourd’hui construire une autre structure. Plusieurs projets existent dont SDN 2016.

    Et, exemple de la main mise des salariés sur le Réseau, notre impossibilité de communiquer et de diffuser les différents projets aux groupes, aux militants, aux sympathisants, aux donateurs... les salariés étant les seuls à disposer des fichiers !
    --
    Le nouveau Réseau SVN
    SORTONS VITE DU NUCLEAIRE
    Fédération nationale des groupes anti-nucléaires

    LE PROJET

    1 - Principe directeur
    – Le Réseau SVN doit tout mettre en œuvre pour être le plus efficace possible pour lutter contre le nucléaire et donc en sortir le plus vite possible ()
    – avoir une excellente visibilité nationale et locale pour être la référence en matière de lutte contre le nucléaire.
    – donner la parole, l’initiative, l’organisation de la communication et de l’action, aux groupes qui "militent" durement sur le terrain.
    – donner une vraie représentativité aux groupes militants à travers un fonctionnement démocratique de proximité - avec le souci de donner également une représentativité aux militants individuels et aux donateurs.
    – laisser la possibilité aux groupes de collecter le nerf de la guerre
    – proposer une représentation "directe" par la désignation ou l’élection de véritables délégués des bassins nucléaires (les bassins naturels autour des INB), des bassins d’idées et des bassins de compétences, que nous appelerons bassins thématiques. Cette notion de bassin date d’avril 2010. Voir explications au chapitre suivant.
    – ne pas utiliser un système de décision-votation rigide, contraignant et budgétivore, qui implique une présence physique, en un lieu unique et distant. Donc préférer tous les systèmes de communication et d’aides à la décision via internet.
    – mettre en place une équipe légère (5 salariés maximum), et éventuellement résidants dans les bassins géographiques.
    – faire appel à la sous-traitance pour tout ce qui concerne la logistique (ce qui apporte économie et souplesse.

    2 - Les bassins nucléaires et les bassins thématiques
    Tous ceux qui ont travaillé à la refondation, à la régionalisation et à une nouvelle architecture connaissent bien la définition des bassins.
    La notion de bassins est simple. C’est la zone qui entoure une INB. Si on y ajoute tous les sites concernés par la présence de radioactivité, ces bassins sont hélas nombreux en France. Chacun des grands bassins nucléaires est peuplé de groupes qui fonctionnent, qui communiquent, qui agissent. Là où il n’y a pas encore de groupes, SVN initiera la constitution de groupes et leur apportera son soutien.
    On a tous entendu parlé de : Brennilis, La Hague, Flamanville, Penly, Le Blayais, Tricastin, Le Bugey, Soulaines, la Champagne-Lorraine avec le projet de la poubelle FA-VL, BURE avec la folie de la poubelle HA et MA-VL... Pour les anciens, il est même facile de mettre les noms de plusieurs associations, de leurs leaders et porte-parole, sur ces sites tristement célèbres.
    Il existe aussi des bassins d’idées, par exemple : les antinucléaires militaires, les associations type Enfants de Tchernobyl, ou les associations qui s’intéressent à Fukushima, celles qui sont concernées par les victimes des essais nucléaires, ceux qui s’occupent des aliments irradiés, etc… Il existe également les bassins de compétences : ceux qui s’intéressent à la fusion, aux réacteurs du futur, aux pathologies radio-induites, au cumul des faibles doses, etc...
    D’où cette liste, qui n’est qu’une base :
    Les bassins géographiques
    – Bretagne
    – Normandie
    – Nord
    – Est des poubelles nucléaires
    – Est des centrales nucléaires
    – Paris et Ile-de-France
    – Aquitaine
    – Midi-Pyrénées
    – Languedoc-Roussillon
    – Provence - Côte d’Azur
    – Rhône-Alpes
    Les bassins thématiques
    – Tchernobyl
    – Fukushima
    – la fermeture des réacteurs
    – la gestion des déchets
    – les mines d’uranium
    – EPR
    – ITER
    – ASTRID
    – la radioprotection (santé et environnement)
    – les faibles doses
    – le nucléaire militaire
    – le nucléaire médical
    – l’aide aux victimes du nucléaire
    – les alternatives énergétiques
    – les relations avec : gouvernement, parlement, ASN, IRSN ANCCLI…
    – l’entité groupes sympathisants
    – l’entité militants indépendants et donateurs
    Le principe est de désigner ou d’élire un délégué (et un suppléant) dans chacun de ces bassins. Si le bassin est "riche" en associations, pourquoi pas deux ou trois délégués en fonction de divergences géographiques ou historiques - Remarque : le nombre de députés ou de conseillers régionaux dans un département est bien fonction du nombre d’habitants - Le délégué élu par ses militants ou ses adhérents, et donc un des leurs, pas un parachuté. Il est mobilisé, expérimenté et reconnu. Chacun sait, là où ça chauffe, là on ne veut pas d’implantation nucléaire, combien les militants sont attachés à leurs terres, leurs terroirs, leurs racines, leur qualité de vie. Il est important de respecter cette géographie.
    Les délégués élus dans les bassins sont géographiquement très proches de leur base. Au moindre problème, ils peuvent chacun consulter leurs militants. L’information circule bien, souvent et vite.
    Reste à finaliser un découpage et une représentation avec les entités existantes. Au vu du nombre de bassins, on peut imaginer une trentaine de délégués qui éliront parmi eux les 5 administrateurs (et leur suppléant), une sorte d’exécutif, qui appliqueront les décisions prises par l’ensemble des délégués, en prise directe avec les groupes. C’est donc une élection "indirecte", comme pour les sénateurs.
    Mais on peut envisager aussi un mode d’élection de ces 5 administrateurs directement par les membres des groupes, comme pour les députés. C’est simplement plus compliqué à organiser, et ce sera plus difficile de faire connaître un responsable de groupe de Lille à un membre d’un groupe de Marseille...
    Dans quelques régions, des coordinations existent déjà. Leur expérience facilite leur intérêt pour ce projet, pour l’adapter à leur réalité, pour le finaliser et bien sûr pour encourager les autres régions à bouger. L’attentisme dans cette auto-construction n’apportant rien, et le temps presse.
    Rien de vraiment nouveau dans ce type d’organisation, ce modèle existe déjà au niveau de syndicats et de partis politiques. Et il n’y a pas lieu de parler ici de structure pyramidale tellement décriée, puisqu’il n’y a que deux niveaux :
    groupes d’un bassin -> représentant des groupes

    3 - Les groupes militants et les militants indépendants
    La notion de groupe militant doit être précisée. Ne sont reconnus et ne peuvent être représentés dans le réseau SVN que les groupes structurés qui militent, ceux qui sont actifs, qui communiquent, qui agissent. Les entités écologiques, politiques, artistiques, commerciales, etc… qui se déclarent anti-nucléaires par simple conviction seront considérées comme des sympathisants. Ils auront d’ailleurs la possibilité de communiquer entre eux et leurs délégués pourront communiquer, échanger avec les groupes de leurs régions pour exprimer leurs idées. Ils auront un délégué.
    Les militants indépendants, non rattachés à un groupe, et les donateurs constitueront chacun une entité. Les militants isolés et les donateurs qui le souhaitent pourront avoir ainsi leur représentant, et pourront communiquer, échanger, participer à la vie du réseau SVN (consultation, votes électroniques, doodle…), et participer à des actions régionales et nationales.

    4 - Les salariés
    A l’évidence le nombre des salaires doit être réduit au minimum : au départ, le nombre de 5 permanents semble suffisant pour assurer les fonctions de :
    – secrétariat,
    – comptabilité,
    – porte-parolat & relations avec le pouvoir et les autres ONG,
    – communication écrite,
    – communication numérique (internet et vidéo).
    Et une équipe reserrée, comme celle-là n’a pas besoin d’encadrement, ni de directeur, ni de directeur financier, ni de DRH…
    Ces salariés pourraient œuvrer directement dans les bassins, voire y résider, au lieu d’être regroupés dans un même lieu. Les salariés qui assurent communication et porte-parolat devraient être basés en Ile-de-France pour pouvoir être au plus près des grands media, notamment les chaînes de télé nationales et les correspondants des média étrangers.
    Un maximum de taches peuvent être externalisées, professionnalisées et confiées à des prestataires de services voire à des bénévoles :
    – piges Presse,
    – PAO : conception de documents, dossiers, tracts...- graphisme et internet, (ce qui permettrait d’avoir un site de qualité fait par des professionnels) - Et il est beaucoup moins onéreux de sous-traiter l’architecture et la "tenue" d’un site par un prestataire professionnelle, que de payer des permanents.
    – lobbying,
    – Production régulière de vidéo, notamment une Emission mensuelle en direct sur internet, ou à l’occasion d’événements.
    – organisation d’événements, manifestations…
    – gestion des stocks des imprimés, matériel divers... et des expéditions.
    Il n’y a pas de problèmes de confidentialité. Les plus grandes entreprises commerciales externalisent quantités de services, y compris l’informatique, et sont encore sur le marché...

    5 - Financement : dons et cotisations
    Certains vont jusqu’à imaginer qu’ils pourraient être versés à des entités délocalisées. Voire même que les dons aillent directement à une association locale, qui assurerait la collecte. Le collecteur serait donc défini selon le code postal du financeur.
    De plus l’effet régionalisation pourrait avoir un effet bénéfique :
    – il renforcerait la crédibilité du groupe local et régional
    – il pourrait amplifier la générosité du donateur. En effet les donateurs de la région de Dieppe, par exemple, pourraient être satisfaits de savoir que leur dons servent directement à la lutte contre PENLY 3 ! Bien évidemment une répartition permettrait d’alimenter les autres bassins plus pauvres, ainsi que les bassins thématiques…
    Par ailleurs les demandes de dons pourraient être ciblées. On constate que pour une cause qu’il a à coeur, un donateur se montre plus généreux. On pourrait demander au donateur s’il souhaite que son argent serve à la lutte cotre ITER, l’EPR, la poubelle nucléaire de Bure, ou si il préfère aider Les Enfants de Tchernobyl, ou l’avocat qui travaille sur ICEDA… Chacun sait que lorsqu’on explique à un donateur potentiel, à quoi sert un litre de pectine, combien il faut de litres de pectine par jour, et combien coûte un litre de pectine, les dons suivent...

    6 - Fonctionnement
    Les délégués des différents bassins échangent par un réseau intranet dédié. Ils participent à des réunions téléphone et des réunions physiques quand c’est nécessaire. Ils sont bénévoles, mais il est possible d’étudier la prise en charge de tout ou partie des frais. On peut même envisager une rémunération variable pour les délégués. Voire la présence d’un salarié (pas forcément à plein temps) dans chaque bassin.
    Comme expliqué au point 2 : une trentaine de délégués éliront parmi eux les 5 administrateurs, une sorte d’exécutif, qui appliqueront les décisions prises par l’ensemble des délégués, en prise directe avec les groupes.
    Les 5 administrateurs qui ne sont que des exécutifs, élisent un président qui transmet les décisions à l’équipe des salariés. Ceci afin d’éviter que trop de personnes soient sur le dos des salariés. Le président est l’interface avec les salariés. Il peut donner l’impulsion, recevoir les doléances des uns et des autres. Il est aussi conciliateur. C’est lui qui organise la tenue d’une réunion physique des délégués, des administrateurs. Son rôle est d’appliquer les décisions prises par les délégués.

    7 - L’Assemblée générale
    Elle n’a plus raison d’être. Elle est purement festive. Il n’y a plus de CA à élire. Les délégués sont nommés par les militants de base. Il y a toujours un délégué dans chaque bassin puisqu’il est désigné ou élu par les représentants des groupes. Si un bassin venait à disparaitre il y aurait un délégué de moins dans le collège. C’est bien une représentativité "régionalisée", "décentralisée"...
    Cette Assemblée générale (nouvelle formule) est l’occasion de débattre de sujets, d’organiser des réunions thématiques, d’inviter des intervenants extérieurs, de fixer des objectifs, des orientations, de définir les feuilles de route, voire de lancer des motions, et de "faire la fête" : un peu de festif dans le militantisme ne nuit pas…

    8 - SNV est en auto-construction
    Ce document donne les bases de l’auto-construction d’un projet que chaque groupe peut s’approprier. Il suffit que chacune des entités formule des critiques, des ajouts, des améliorations… Ce projet n’est la propriété de personne. Il ne demande qu’à vivre.
    La première version a été rédigée début avril 2010.

    9 - Les bases de la STRATEGIE de SVN aujourd’hui

    Il faut beaucoup d’humilité quand on parle de stratégie. Elle aussi, est en auto-détermination. Elle est vivante et issue d’une créativité permanente. Elle sera ce que les militants et les groupes adhérents décideront. Sûr, elle sera plurielle. On peut déjà en donner les contours assortis de quelques remarques :

    9-1 - Le nouveau Réseau SVN : SORTONS VITE DU NUCLEAIRE se doit d’être :
    – un contre-pouvoir reconnu vis à vis de l’Etat et du lobby nucléaire,
    – un outil efficace dans le combat contre le nucléaire, aux côtés des autres organisations,
    – un mouvement mobilisateur pour les groupes et les militants isolés.

    9-2 – Ce n’est pas un Réseau quel qu’il soit qui nous fera sortir du nucléaire. Cette industrie est aux mains d’un puissant lobby international, l’AIEA, dont l’Etat français est un des membres les plus actifs. Seuls le peuple des citoyens en a le pouvoir - à moins que la survenue d’un accident n’accélère les choses ! Et encore, en voyant l’exemple du Japon, certains en doutent...

    9-3 – Pour sortir du nucléaire, il faut que les citoyens soient pleinement informés et donc bien conscients : - des risques et des dangers en cas d’accident majeur, notamment les rejets sur de longues distances.
    – de l’impact sur la santé des humains et sur l’environnement, causé par les rejets permanents des sites nucléaires en exploitation, - du fait que la sureté n’existe pas dans le nucléaire.

    9-4 – C’est donc une affaire de communication – d’autant plus difficile qu’il faut en outre contrer la communication mensongère du lobby pro-nucléaire, et que nous n’avons pas les mêmes moyens financiers... Mais on ne peut pas réussir durablement uniquement avec des actions de communication, il faut un travail de fond. Il faut produire des dossiers et les diffuser. D’où les Cellules de réflexion spécialisées :
    #1 - Cellule Stratégie
    #2 - Cellule Communication
    #3 - Cellule Créativité
    #4 - Cellule Action (locale dans les bassins nucléaires, les bassins thématiques - nationale - internationale)
    #5 - Cellule Relations extérieures ( politiques, syndicats, ONG, Parlement, Ministères, CLI-ANCCLI–ASN-IRSN-HCTISN-GT...)
    #6 - Cellule Scientifique (dont le médical)
    #7 - Cellule Lobbying
    #8 - Cellule Aide aux victimes du nucléaire (essais des bombes atmosphériques - Tchernobyl - Fukushima...)
    #9 - Cellule A définir ( dite par affinité - des militants ou des responsables qui travaillent ensemble depuis un certain temps - par exemple la cellule CIgéOut.com)
    Ces cellules ont un rôle essentiel : analyse en profondeur de tous les sujets, notamment en fonction de l’actualité. Il en découlera une aide précieuse, des conseils, un éclairage et une expertise sur les orientations stratégiques directement auprès des groupes, des bassins, des régions et des administrateurs.

    9-5 – Toute communication, toute action sont intrinsèquement intéressantes. Il faut donc laisser à chaque militant et à chacun des groupes le soin d’agir le plus efficacement possible selon son bassin nucléaire ou son bassin thématique, selon son talent, selon son niveau de mobilisation, selon ses ressources... SVN doit être un Réseau, où les points de vue différents peuvent s’exprimer, où les divergences politiques peuvent être débattues, où les modes de communication et d’action peuvent être analysés avant d’être mis en œuvre.

    9-6 – SVN doit exploiter au maximum l’actualité pour profiter des relais médiatiques locaux et nationaux (exemples : Fessenheim, Bure, FA-VL à Soulaines, Bastille de Grenoble, Vaujours, la tournée Naoto, anniversaire Fukushima, les élections municipales, le changement de ministre de l’écologie, le tremblement de terre de Barcelonnette...).

    9-7 – Parmi les groupes, il y a ceux : - qui ne font rien, - qui distribuent des tracts aux citoyens à la moindre occasion, - qui organisent des rassemblements, des réunions, des manifs, des actions ronds-points... - qui sont heureux de participer à une chaîne humaine, - qui bloquent des transports de déchets ou de combustible, - qui déboulonnent des pylônes, - qui voudraient aller plus loin... Et là, il y a beaucoup à réfléchir avant de faire ! Le Réseau SVN définira clairement sa position concernant les actions non violentes mais illégales qui seraient organisées spontanément par des groupes membres ou sympathisants se réclamant du Réseau SVN. (SVN ne se positionne pas comme un Réseau "activiste" et sera très vigilent sur les notions d’organisation et de soutien à certaines initiatives locales "spontanées", leur promotion, leur publicité, leur organisation, etc.)
    – qui rêvent d’une grande action nationale annuelle festive, éventuellemnt en unité avec les anti-nucléaires des autres grandes organisation nationales comme Greenpeace. Et ils ont raison. Rien n’empêche d’ailleurs que ce soit le 1° mai : journée de revendications, de souvenir, de fête.... Les grandes organisations syndicales nationales contactées n’y voient d’ailleurs pas d’inconvénient. Et le 1° mai est proche du 26 avril.
    Enfin SVN pourrait organiser une méga action nationale chaque année.
    Exemple : CHOOZ devant ! Du 16 au 21 septembre 2014. Puisque le gouvernement organise un PPI (Plan particulier d’intervention), pourquoi ne pas soutenir l’opération au lieu de la critiquer. Pourquoi ne pas se mettre à la disposition de l’Etat pour agir et communiquer dans les écoles, les hopitaux, les hypermarchés, etc...

    9-8 – Il y a ceux qui veulent une sortie immédiate, d’autre en 5 ans, d’autres en...

    9-9 – Bref, il y a une véritable biodiversité chez les militants anti-nucléaires. Et c’est tant mieux ! SVN fera tout pour rassembler des groupes qui peuvent apparaître hétérogènes par leur taille, leur structure, leurs modes de lutte, leurs propres objectifs. La priorité est de fédérer toutes les bonnes volontés, d’organiser des groupes de réflexion et d’action, qui, par affinité, vont pouvoir travailler ensemble.
    La simple idée d’agir ensemble permettra d’unir, de stimuler, de motiver et d’inciter d’autres militants et groupes à rejoindre SVN ! Mais cet agir ensemble ne doit pas forcément être une règle absolue. On peut imaginer aussi des actions locales ou nationales différentes, complémentaires, synchronisées ou pas. C’est aux groupes de définir les règles eux-mêmes, en fonction de leurs capacités, de leurs désirs pour être le plus pertinent et le plus efficace par rapport à l’actualité et à la réalité de leur terrain de lutte.
    En conséquence, les différents bassins géographiques et thématiques n’auront pas la même forme, la même dimension, ni la même vision partagée. Et cela n’a pas d’importance.
    Les groupes ne sont pas non plus uniformes quant à leurs objectifs (lutte contre une installation, lutte contre une idée).
    Les groupes doivent être considérés comme des viviers où on doit aller puiser la matière première de ce qui pourra être transformé en force de frappe.
    Ce n’est pas en rassemblant 14 personnes dont un accordéoniste devant les grilles de l’ANDRA à Bure, ou devant les grilles de la Préfecture de l’Aube (c’est du vécu) qu’on empêche un projet. Mais...
    Ce n’est pas en distribuant une vingtaine de lettres façon corbeau dans un village qu’on.... Mais...
    Ce n’est pas en distribuant des photocopies dans la boîte aux lettres de 11 conseillers municipaux qu’on... Mais ...
    Ce n’est pas en fleurissant les tombes de 4 cimetières de villages ciblés par l’ANDRA avec des Prières d’intercession qu’on... Mais...
    Ce n’est pas en franchissant les grilles d’une centrale nucléaire qu’on.... Mais..
    On peut même promouvoir les promenades de bisounours, surtout si on les réserve à des mamans militantes, qui, avec petits et landaus, iraient dans les maternités proches des INB, à la rencontre des procréatrices pour leur expliquer les risques des rejets des radionucléides sur les foetus et les bébés, avec remise d’un petit livret pédagogique...

    9-10 – SVN n’aura pas le monopole de la lutte anti-nucléaire. Elle entend seulement rassembler tous les militants et toutes les organisations qui souhaitent Sortir Vite du Nucléaire.

    9-11 – Pour finaliser SVN, il n’existe pas de scénario tout ficelé prêt à l’emploi. Il existe aujourd’hui des bases solides. Il reste à finaliser ce réseau ensemble à partir de l’expérience et des idées de chacun. La priorité étant de rassembler et non de diviser. Sachant que les individualités fortes qui ont besoin de mettre en avant leur message devraient pouvoir s’épanouir au sein des cellules de réflexion.

    10 – Les "bénéfices" pour les groupes adhérents : retour sur investissement
    Les groupes pourront aussi bénéficier de :

    10-1 - La formation des militants et le partage des compétences et des connaissances.
    La montée en puissance de la compétence des groupes est essentielle. Les animateurs de l’ANCCLI le répètent régulièrement à propos de leurs membres. Le nucléaire est un sujet complexe. Un vaste programme de formation en région sur des week-end ou des Universités d’été doit être mis en place, à la demande, sur des thèmes comme : risques nucléaires, santé, environnement, faibles doses, alternatives énergétiques, droit, juridique, informatique, internet, techniques de communication, édition, graphisme, réalisation d’un bulletin local, tract, affiche, dossier, communiqué, vidéo, animation de réunion, action non-violente...
    A l’occasion de manifestations ou de réunions locales, des stages et ateliers thématiques, des conférences peuvent animés par des personnes ressources, des experts indépendants…

    10-2 - Un site internet SVN - avec un portail qui pourrait héberger les sites des groupes. Ce qui augmenterait la visibilité, la qualité de la forme et du contenu, la notoriété, et bien sûr diminuerait les coûts.

    10-3 - Le développement des outils informatiques. Dont une utilisation optimale d’internet, des réseaux, notamment de Facebook et de Twitter. Et pourquoi pas une application Smartphone de la localisation des groupes militants, des sites nucléaires...

    10-4 - La mutualisation de la création des documents et des outils nécessaires aux groupes : tracts, affiches, dossiers, communiqués, badges, auto-collants, banderoles, matériel divers… Ce qui améliorerait la qualité, la lisibilité, la visibilité, l’image et donc l’impact des supports nécessaires dans les bassins. En respectant les délais, on peut même envisager un matériel régionalisable grâce à la possibilité du repiquage. De plus la centralisation de l’impression pourrait réduire les coûts.
    Par ailleurs l’analyse sérieuse de l’impact des communications et des actions donnera des orientations stratégiques et permettra la promotion de ce qui marche bien.

    () SORTONS VITE DU NUCLEAIRE est la traduction communicante de : "Arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire". Expression qui explicite bien l’objectif, mais qui ne peut pas être un slogan puisqu’il génère, en général, un rejet immédiat du citoyen non averti. (la différence entre la promesse du message et l’expression du slogan)
    Bien évidemment :
    Le nucléaire est éthiquement, techniquement, moralement et socialement inacceptable. Il faut l’arrêter au plus vite. Et ce serait mieux maintenant, avant la catastrophe. Voir les explications à propos de cets interventions sur Europe 1, le 13 février 2014, et sur France Inter, le 24 avril 2014.
    Cet arrêt du nucléaire passe par :
    – l’arrêt des importations de combustible,
    – l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium,
    – l’arrêt du retraitement,
    – l’arrêt de tous les réacteurs,
    – l’arrêt de la construction de nouveaux réacteurs,
    – l’arrêt de la recherche sur les réacteurs du futur, (ITER, ASTRID, etc.)
    – la mise en place d’une recherche internationale sur la gestion des déchets nucléaires,
    – la mise en place d’une politique sérieuse d’économie de l’énergie électrique, le développement maximum et rapide des sources d’énergie renouvelables actuelles et futures.

    D’où les axes suivants :
    – supprimer le gaspillage de l’énergie et promouvoir la sobriété énergétique,
    – développer toutes les énergies renouvelables disponibles, voire favoriser la recherche sur de nouvelles énergies,
    – utiliser de façon transitoire les centrales thermiques existantes,
    – interdire l’utilisation de l’électricité pour le chauffage domestique et industriel,
    – reconvertir les emplois de la production nucléaire dans la transition énergétique, l’arrêt des installations nucléaires et leur surveillance,
    – décentraliser les moyens de production voire les libérer,
    – mettre en place une politique sociale de l’énergie,
    – dénoncer le mensonge : non, le nucléaire n’est pas la solution à la lutte contre l’effet de serre,
    – arrêter immédiatement l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le domaine militaire tant pour la propulsion que dans l’armement.

    --
    http://www.villesurterre.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=494
    --
    #nucleaire #sortirdunucleaire

  • En Languedoc, le FN mise sur l’abstention à gauche
    https://www.mediapart.fr/journal/france/131215/en-languedoc-le-fn-mise-sur-labstention-gauche

    Comme dans la quasi-totalité des régions en triangulaire, le #PS a accepté une fusion sans ambition programmatique avec les écologistes et le #Front_de_gauche. Si les socialistes sont confiants, l’hypothèse de mauvais reports de voix qui profiteraient au FN inquiète.

    #France #Carole_Delga #EELV #élections_régionales_2015 #GAUCHE_S_ #Gérard_Onesta #Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées #Louis_Aliot

  • En Languedoc, la triangulaire infernale
    https://www.mediapart.fr/journal/france/131215/en-languedoc-la-triangulaire-infernale

    Comme dans la quasi-totalité des régions en triangulaire, le #PS a accepté une fusion sans ambition programmatique avec les écologistes et le #Front_de_gauche. Si les socialistes sont confiants, l’hypothèse de mauvais reports de voix qui profiteraient au FN inquiète.

    #France #Carole_Delga #EELV #élections_régionales_2015 #GAUCHE_S_ #Gérard_Onesta #Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées #Louis_Aliot

  • Candidate de gauche aux régionales et patronne du #Medef, c’est possible
    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2015/12/11/candidate-de-gauche-aux-regionales-et-patronne-du-medef-c-est-possible_48298

    Marie-Thérèse Mercier, représentante du patronat à Montpellier, figure sur la liste d’union de la gauche en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Un paradoxe qu’elle justifie par la crédibilité du projet de la #socialiste Carole Delga.

  • Régionales 2015 : pourquoi la stratégie de faire monter le FN est payante pour la gauche
    http://www.disons.fr/2015/12/07/regionales-2015-pourquoi-la-strategie-de-faire-monter-le-fn-est-payante-pour-

    Il ne faut pas se fier aux regards attristés et aux mots terribles. En réalité la gauche savoure le résultat de sa politique : si tu ne peux gagner, assure-toi que ton adversaire soit dans la mouise.

    Alors oui, la montée du FN va priver LR et Sarkozy d’une « victoire » qui aurait été évidente dans le contexte d’il y a quelques années. Mais elle peut même faire plus : faire conserver quelques régions à la gauche.

    En effet avec un bon report de voix et une triangulaire, le FN qui siphonne les voix de l’opposition, va sûrement permettre à une ou deux régions de « rester » à gauche. (au hasard, Languedoc Roussillon)

    Ce sera peut être le cas pour l’Ile de France. Région clé et phare.

    Cela vaut bien quelques sacrifice de sièges dans des zones paumées, déjà perdues pour la sociale démocratie non ?

  • Toulouse : Rassemblement contre le meeting de campagne du FN
    http://lahorde.samizdat.net/2015/11/20/toulouse-rassemblement-contre-le-meeting-de-campagne-du-fn

    Lu sur le site de l’UAT : Les 6 et 13 décembre prochain auront lieu les élections régionales pour la nouvelle région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Louis Aliot, candidat du Front National, vient réaliser son meeting de campagne samedi 21 novembre 2015. Louis Aliot est l’un des cadres du Front National. Viscéralement raciste et colonialiste, ce fils de [&hellip