• India and Pakistan use national biometric systems to secure cash relief distribution | Biometric Update
    https://www.biometricupdate.com/202004/india-and-pakistan-use-national-biometric-systems-to-secure-cash-re

    The Indian government’s Pradhan Mantri Garib Kalyan Yojana (PMGKY) welfare program has released more than INRs 280 billion (roughly US$3.66 billion) in COVID-19 financial relief to 300 million people with biometrics and digital payment mechanisms like the Aadhaar enabled payment system (AePS), according to The Hindu Business Line. The payment delivery was enabled by a new “digital pipeline” linking Jan Dhan accounts to holders’ mobile numbers and Aaadhaar credentials, the Finance Ministry (...)

    #payement #biométrie #NADRA #surveillance #smartphone #Aadhaar

  • A Scramble for Virus Apps That Do No Harm - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/04/29/business/coronavirus-cellphone-apps-contact-tracing.html?campaign_id=158&emc=edit_ot

    Faced with a growing coronavirus threat, the governor of North Dakota last month posed a question to a friend from his private-sector days. The friend, a software engineer, had once created a location-tracking app for football fans at North Dakota State University who liked to meet up when traveling to big games. “Can you track people for Covid ?” asked the governor, Douglas Burgum. Within days, the engineer, Tim Brookins, had reworked the football app to do just that, he recalled in an (...)

    #consentement #GPS #surveillance #santé #COVID-19 #BigData #géolocalisation #smartphone #iPhone #Bluetooth #Android #contactTracing #algorithme #Google #Apple (...)

    ##santé ##AarogyaSetu_

  • Washington Post-University of Maryland poll finds a problem for Apple-Google coronavirus app - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/technology/2020/04/29/most-americans-are-not-willing-or-able-use-an-app-tracking-coronavir

    Nearly 3 in 5 Americans say they are either unable or unwilling to use the infection-alert system under development by Google and Apple, suggesting that it will be difficult to persuade enough people to use the app to make it effective against the coronavirus pandemic, a Washington Post-University of Maryland poll finds. The two tech giants are working with public health authorities and university researchers to produce a set of tools that apps could use to notify users who come in close (...)

    #Apple #Google #algorithme #contactTracing #Bluetooth #smartphone #TraceTogether #géolocalisation #technologisme #BigData #COVID-19 #surveillance #AarogyaSetu_ (...)

    ##COVIDSafe_

  • Regulating the internet giants - The world’s most valuable resource is no longer oil, but data | Leaders | The Economist
    https://www.economist.com/leaders/2017/05/06/the-worlds-most-valuable-resource-is-no-longer-oil-but-data

    The data economy demands a new approach to antitrust rules A NEW commodity spawns a lucrative, fast-growing industry, prompting antitrust regulators to step in to restrain those who control its flow. A century ago, the resource in question was oil. Now similar concerns are being raised by the giants that deal in data, the oil of the digital era. These titans—Alphabet (Google’s parent company), Amazon, Apple, Facebook and Microsoft—look unstoppable. They are the five most valuable listed firms (...)

    #Alphabet #publicité #marketing #consommation #BigData #prédiction #métadonnées #géolocalisation #smartphone #Aadhaar #algorithme #WhatsApp #Facebook #Amazon #GE_Capital #Tesla #Nokia_Siemens #Microsoft #Google (...)

    ##publicité ##Apple

  • Les personnes en situation de handicap suspectées à leur tour d’être des « fraudeurs »
    https://www.bastamag.net/Fraude-fraudeurs-handicap-AAH-Cour-des-comptes-revenu-social-universel

    La Cour des comptes s’attaque dans un rapport à l’allocation adulte handicapé. Elle réclame une « détection des demandes frauduleuses » et accuse même les médecins de produire des « certificats de complaisance ». Après les chômeurs, après les allocataires du RSA, les personnes en situation de handicap sont-elles la nouvelle catégorie de pauvres que le gouvernement va soumettre à des contrôles « renforcés » ? C’est ce que donne à penser un rapport de la Cour des comptes publié le 25 novembre. Celui-ci se (...) En bref

    / #Luttes_sociales, Quel avenir pour nos #Protections_sociales ?, #Inégalités, Protections sociales

    #Quel_avenir_pour_nos_protections_sociales_ ?

    • Au Royaume-Uni aussi, il y a une dizaine d’années, le gouvernement avait mis en œuvre des sanctions contre les personnes handicapées et en longue maladie, considérant que beaucoup n’étaient pas vraiment en incapacité de travailler. Puis ces sanctions avaient été étendues à l’ensemble des demandeurs d’emplois et des travailleurs pauvres qui perçoivent une allocation. Puis, toutes les allocations sociales (handicap, RSA, aide au logement…) ont été fusionnées dans un système dit de « crédit universel ». Macron a le même projet avec son « revenu social universel ». Une fois toutes les allocations fusionnées, tous les allocataires seront-ils de même soupçonnés de frauder ?

      C’est une très classique migration de population allocataire d’un droit au chômage de plus en plus restreint vers les prestations destinées aux handicapées qui est ainsi anticipée. Y compris en exploitant/renversant des exigences d’intégration sociale par l’emploi.
      Ce phénomène, massif et transitoire (on se charge d’y mettre bon ordre a postériori, ici c’est anticipé), a été observé aux Pays-Bas (avec 10 ans de reconnaissance de nombreux "handicapés sociaux pour lesquels on constatait le manque de revenu issu de l’emploi comme du droit au chômage) puis au R.U. où les prestations handicapées ont été utilisées comme refuge, dernier support social, lorsque le #droit_au_chômage a été raboté, avant de se voir elles aussi contingentées. Comme dans le cas des migrants sans papiers, y a pas de surnuméraires, juste une gestion de la population qui la stratifie et la balkanise.

      NB : divers articles connexes sont indiqués en pied de page de l’article cité de bastamag cité ici.
      #employabilité #AAH #MDPH #Caf

    • Ce matin je me rends compte que j’ai fini par oublier la phrase du psy qui m’a filé l’AAH et choisi de ne pas m’aiguiller vers des dispositifs d’insertion par l’emploi, décidant que ma vie serait une vie à part, aussi éclatante ou misérable que je le mériterais. Et plus de seize ans après, je suis en train de choisir de ne pas faire ma demande de renouvellement, genre ça passe ou je casse.

  • Annecy : une allocataire en fin de droits se présente à la CAF munie d’une hache - France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-savoie/annecy/annecy-allocataire-fin-droits-se-presente-caf-munie-hac

    Une femme de 54 ans, en fin de droits de son allocation adulte handicapé, s’est présentée à l’accueil de la Caf d’Annecy, brandissant une hache pour demander le versement de sa pension.

    Grosse frayeur à la Caf d’Annecy jeudi 31 octobre. En milieu de journée, une allocataire dont les droits venaient d’être arrêtés s’est présentée à l’accueil munie d’une hache pour « s’expliquer avec l’administration », rapporte la police. La quinquagénaire, qui ne touchait plus son allocation adulte handicapé (AAH), comptait convaincre les employés de lui verser à nouveau sa pension.

    « Les agents de la Caf ont réagi avec beaucoup de sang-froid », salue une source policière. Les salariés de l’accueil ont rapidement évacué l’ensemble des allocataires présents ainsi que les employés, évitant tout incident. Les services de police et les pompiers sont rapidement intervenus pour prendre la situation en main. « La mise en cause s’est rendue sans opposer de résistance », poursuit cette même source.

    L’ancienne allocataire de 54 ans a été interpellée et entendue en garde à vue où elle s’est dit « au bout du rouleau » en raison de sa situation financière. L’accueil de la Caf a été fermé pour la journée et un numéro d’assistance psychologique mis en place pour les employés présents au moment de l’incident, indique l’administration dans un communiqué. La direction a déposé plainte contre la quinquagénaire.

    Finalement, sa pension lui sera reversée. L’allocataire devra toutefois répondre de son geste devant la justice, elle est convoquée le 11 mai devant la chambre correctionnelle du tribunal d’Annecy.

    #CAF #AAH #plusjamaissanshache

  • ’We are hurtling towards a surveillance state’ : the rise of facial recognition technology
    https://www.theguardian.com/technology/2019/oct/05/facial-recognition-technology-hurtling-towards-surveillance-state

    It can pick out shoplifters, international criminals and lost children in seconds. But as the cameras proliferate, who’s watching the watchers ? Gordon’s wine bar is reached through a discreet side-door, a few paces from the slipstream of London theatregoers and suited professionals powering towards their evening train. A steep staircase plunges visitors into a dimly lit cavern, lined with dusty champagne bottles and faded newspaper clippings, which appears to have had only minor (...)

    #Samsung #Faception #algorithme #Aadhaar #CCTV #NeoFace #smartphone #biométrie #criminalité #vidéo-surveillance #facial #reconnaissance #discrimination #surveillance #Islam #BigBrotherWatch #Liberty (...)

    ##criminalité ##Facewatch
    https://i.guim.co.uk/img/media/427eba032c802d24a098f373e025f305a7faf711/0_2163_7677_4606/master/7677.jpg

  • https://twitter.com/s_cluzel/status/1184407458074247169

    L’amélioration du pouvoir d’achat des personnes #handicapées était une promesse de campagne du President. Promesse tenue avec la 2ème revalorisation de l’#AAH qui passera ainsi à 900 €/mois au 1er novembre. + 11% du pouvoir d’achat en 2 ans.

    Je poste pour les commentaires : l’AAH n’est pas un revenu individualisé, pas possible donc de se mettre en couple sans la perdre et devenir « à charge du conjoint ». Pour les #femmes handicapées comme pour les autres... pour les femmes handicapées plus que les autres, car elles sont d’autant plus touchées par les violences masculines, #individualisation du #revenu et #autonomie ! Personne n’est une moitié.

  • Les conclusions de la mission commune d’information sur le #sauvetage_en_mer et la #sécurité_maritime - Sénat
    http://www.senat.fr/presse/cp20191023.html

    Créée le 19 juin 2019, la mission commune d’information du Sénat sur le sauvetage en mer et la sécurité maritime a adopté son rapport le 22 octobre.

    Elle formule trente propositions [1] concrètes avec comme objectif principal de replacer les bénévoles au cœur de la décision afin d’assurer l’avenir du système français de sauvetage en mer.

    Sur la question du financement du sauvetage en mer, elle souhaite la mise en place d’une programmation physique et financière à long terme, concertée avec l’État et les collectivités locales et régulièrement révisée, pour faire face au nécessaire renouvellement de la flotte.

    Elle demande que soit mis fin à l’obligation pour les bénévoles des stations locales de payer 25 % du prix de leurs canots (particulièrement les canots tous temps) ainsi que les dépenses de gros entretien. L’État doit assumer cette charge d’investissement, au titre de la mission de service public confiée à la Société nationale de sauvetage en mer (#SNSM).

    La mission relève deux urgences en matière de gouvernance : remettre de la démocratie dans le fonctionnement de la SNSM dont le siège national ne fait pas de place aux bénévoles et décentraliser la prise de décision en matière de gestion courante, notamment des équipements. Pour cela, elle recommande que la SNSM se transforme en une fédération d’associations départementales, à l’exemple de la #Protection_civile.

    Enfin, elle considère que tout doit être fait pour inviter l’ensemble des Français au soutien des Sauveteurs en mer. Pour cela, il serait contreproductif de créer de nouvelles taxes. Elle se prononce pour des actions de solidarité et de sensibilisation : renforcement des obligations d’assurance des bateaux et engins nautiques, contribution volontaire à l’achat de ces équipements par les particuliers, réaffectation de taxes existantes.

    [1] http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/redaction_multimedia/2019/2019-Documents_pdf/20191023_MCI_Sauvetage_mer_Liste_propositions.pdf

    #bénévolat #secourisme #AASC

  • Minima sociaux. La CAF lèse des bénéficiaires du RSA | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/minima-sociaux-la-caf-lese-des-beneficiaires-du-rsa-678557

    Père divorcé, Frédéric a ses enfants en garde alternée. Pourtant, les allocations familiales ne lui versent qu’un revenu de solidarité active de célibataire. Un cas non isolé.

    Frédéric va enfin être fixé. C’est aujourd’hui, après la réunion d’une commission administrative, que le président du conseil départemental du Cher décidera si les deux enfants de ce cinquantenaire seront pris en compte dans le calcul de son RSA. Pour l’instant, leur présence chez lui, une semaine sur deux, dans le cadre d’une garde partagée, n’est pas reconnue. Calculé comme s’il était célibataire, son RSA s’élève à 559,74 euros par mois. Pourtant, son statut de père est pris en compte lorsqu’il s’agit du partage de l’allocation familiale avec son ex-femme. 66,11 euros, lesquels sont considérés comme un revenu et, à ce titre, comble de l’ironie, déduits de son RSA de célibataire… « Cette situation est complètement aberrante », s’étrangle Florie Gaeta, administratrice CGT de la Caisse d’allocations familiales (CAF) du Cher.

    Avec la CAF, tout n’avait pourtant pas si mal commencé. Quand Frédéric, ex-père au foyer, fait au printemps dernier sa demande de RSA, ses deux garçons sont pris en compte comme étant à sa charge. Il reçoit un premier versement qui s’élève à 1 007,53 euros. Mais, dès le mois suivant, le montant de son allocation est divisé par deux.

    Commence alors pour lui une bataille afin de comprendre le sens de cette baisse. Selon la CAF, l’affaire est simple. En juillet, en remplissant un formulaire avec son ancienne compagne, Frédéric a renoncé aux prestations non divisibles octroyées par la CAF – toutes sauf les allocations familiales. En le faisant, estime l’organisme, il a accepté de ne plus rien recevoir au titre de parent d’enfants à charge, y compris le complément de son RSA. « C’est parce que vous avez souhaité que l’autre parent puisse bénéficier des autres prestations en faveur des enfants que vous ne pouvez prétendre à l’étude d’autres droits en faveur des enfants (c’est la raison pour laquelle votre revenu de solidarité active est calculé sur la base d’une seule personne) », lui ­explique la directrice de la CAF dans un courrier, le 16 septembre.

    « Tous les gens que j’ai consultés partagent mon point de vue »
    Frédéric conteste cette vision des choses. Sur le site officiel de l’administration service-public.fr, il est bien précisé dans un encadré que « selon le juge administratif, l’enfant en garde alternée est à la charge des deux parents. En conséquence, s’ils peuvent prétendre au RSA, chaque parent peut percevoir la moitié de la majoration pour enfant à charge ». Lecture confirmée par le Conseil d’État, la plus haute juridiction en matière administrative, dans un jugement rendu le 21 juillet 2017. De plus, ajoute Frédéric, la majoration au titre d’enfants à charge est financée par le conseil départemental, et ne peut donc être traitée comme une prestation de la CAF. Une analyse confirmée par la responsable technique du RSA au département. Sans effet. « Tous les gens que j’ai consultés partagent mon point de vue », assure Frédéric, ulcéré.

    #CAF #RSA #jurisprudence (pas appliquée) #gardes_alternées #AAH #parents_célibataires

  • Walid Raad se voit refuser un prix artistique pour avoir refusé de condamner le mouvement BDS
    3 octobre | e-flux conversations |Traduction CG pour l’AURDIP
    https://www.aurdip.org/walid-raad-se-voit-refuser-un-prix.html

    Le quotidien allemand Der Tagesspiegel a rapporté que l’artiste libano-américain Walid Raad s’est vu refuser un prix (qu’il allait recevoir), parce qu’il n’a pas accepté de condamner le mouvement de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) qui cherche à faire pression sur le gouvernement israélien pour changer sa politique vis-à-vis des Palestiniens. La ville allemande de Aachen (Aix-la-Chapelle) avait choisi Raad comme récipiendaire d’un prix pour The Atlas Group, son projet de quinze ans qui raconte l’histoire de la guerre civile et du soulèvement social au Liban. Mais le maire d’Aix-la-Chapelle, Marcel Philipp, a publié une déclaration disant que « après enquête, nous devons supposer que le récipiendaire choisi pour le prix soutient le mouvement de BDS ». Quand Raad a refusé de prendre des distances par rapport à BDS, le prix lui a été retiré.

    #BDS

  • Facial recognition : As airports in India start using the technology, how will it be regulated ?
    https://scroll.in/article/929851/facial-recognition-as-airports-in-india-start-using-the-technology-how-will-i

    While Indians have the right to privacy, there is still no law to protect their data from misuse. Since July 1, passengers at Hyderabad airport have had the option of using their face as their “boarding card” as facial recognition technology trials were launched. But the roll-out of this new technology, which promises “hassle-free and paperless” journeys, has raised questions about whether the data it collects will be given to private companies and what it means for passengers’ privacy. (...)

    #algorithme #Aadhaar #CCTV #Identité #biométrie #facial #vidéo-surveillance #surveillance (...)

    ##Identité ##voyageurs

  • [Vidéo] Retour sur le Forum de la Gouvernance Internet France 2019 avec @nicochagny de @isoc_france et @pierrebonis https://www.afnic.fr/fr/ressources/blog/video-retour-sur-le-forum-de-la-gouvernance-internet-fgi-france-2019.html #FGIFrance2019 #Afnic #AAN

    [Video] Back to the Internet Governance Forum France 2019 with @nicochagny from @isoc_france and @pierrebonis https://www.afnic.fr/en/resources/blog/video-conclusions-of-internet-governance-forum-igf-france-2019.html #FGIFrance2019 #Afnic #AAN #IGF #IGFBerlin #Governance

  • La France expulse vers l’Érythrée

    Le 6 juin 2019, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé une personne érythréenne vers Asmara depuis le centre de rétention administrative (#CRA) de #Toulouse. Il s’agit de la première expulsion par la France vers l’Érythrée, pays où règne l’une des dictatures les plus violentes du monde.

    https://www.lacimade.org/presse/la-france-expulse-vers-lerythree
    #Erythrée #France #expulsions #renvois #réfugiés_érythréens

    A la lecture du rapport parlementaire dévoilé la semaine dernière par @le_Parisien @nicojacquard on apprend page 92 que @Place_Beauvau a demandé 7 LPC au consulat de l’#Érythrée pour expulser 7 de leurs ressorissant·e·s (et 6 pour la Syrie) !


    https://twitter.com/lacimade/status/1138730170288943104
    #Erythrée #it_has_begun

    ping @karine4

    • France : une femme expulsée en Érythrée, un des pays les plus répressifs au monde

      C’est une première depuis au moins 20 ans. D’ordinaire, les Érythréens qui ont pu prouver leur nationalité auprès des autorités françaises obtiennent une protection. L’Érythrée est considérée comme l’un des pays les plus répressifs au monde.

      Cette ressortissante érythréenne a été arrêtée le 8 mai à la frontière espagnole, à bord d’un autobus, avec un titre de séjour « contrefait » et un passeport, selon la préfecture des Pyrénées-Orientales. On ignore encore les détails du périple qui l’a conduit en France.

      Placée en centre de rétention, elle a multiplié les recours judiciaires et déposé en urgence une demande d’asile, mais en vain. Tout a été rejeté. Elle a fait appel du rejet de l’asile, mais, avant l’examen de son recours, a été reconduite de force dans son pays natal le 6 juin. En dépit des mises en garde sur le régime totalitaire qui règne à Asmara. Et alors que la France n’a plus renvoyé d’Érythréens depuis plus de 20 ans.

      Alors que s’est-il passé ? Au ministère de l’Intérieur, on renvoie vers la Préfecture. Et à la Préfecture, on fait valoir l’épuisement de tous ses recours juridiques pour motiver l’expulsion.

      Du côté de l’OFPRA, on assure pourtant que la doctrine française n’a pas changé : la preuve de la nationalité suffit à octroyer une protection aux Érythréens. Mais selon nos informations, la dame aurait mal parlé l’anglais et ses premières déclarations auraient laissé croire qu’elle ne craignait rien en cas de renvoi dans son pays natal.

      http://www.rfi.fr/afrique/20190612-france-une-femme-expulsee-erythree-pays-plus-repressifs-monde?ref=tw_i

    • Une femme déboutée du droit d’asile expulsée vers l’Erythrée

      La Cimade dénonce cette expulsion, « une première » souligne l’association de défense des migrants, vers un pays où le régime commet des « violations massives des droits de l’homme » selon l’ONU.

      Le 6 juin, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé du territoire français une femme étrangère, dont la demande d’asile avait été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Arrêtée dans un bus en provenance de l’Espagne en mai, elle avait été placée en rétention à Toulouse et, comme le recours déposé devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) n’est pas suspensif, finalement expulsée. L’histoire serait assez banale si la destination vers laquelle cette femme a été envoyée n’était pas Asmara, capitale de l’Erythrée.

      Ce pays ultrafermé est dirigé par le même homme, Isaias Afwerki, depuis 1991. L’année dernière, la rapporteure spéciale de l’ONU sur place s’inquiétait de la persistance de « violations massives des droits de l’homme » par le régime. « Il faut faire le service militaire dans notre pays. Si cela durait deux ou trois ans, je serais d’accord, mais c’est un service qui ne finit jamais. Ou plutôt, ça finit quand tu meurs. Mes frères et mon père, qui a 70 ans, sont toujours soldats », témoignait auprès de Libération en décembre 2017 un jeune homme qui avait fui l’Erythrée. Le Quai d’Orsay déconseille d’ailleurs vivement aux Français de s’y rendre, les prévenant que l’ambassade y dispose de « moyens limités pour venir en aide aux Français en cas de crise ».
      « Risques importants »

      C’est ce qui inquiète la Cimade : « La personne qui a été expulsée court des risques importants en Erythrée, dit David Rohi, responsable rétention de l’organisation de défense des migrants. On ne sait pas si cette expulsion, c’est un dérapage ou si elle marque une volonté de reprise des expulsions [vers ce pays]. »

      La préfecture des Pyrénées-Orientales, elle, ne voit pas le problème : « La personne a fait valoir tous les modes de recours, et il y a quand même eu cinq décisions de justice, dont l’Ofpra qui est indépendante, le juge des libertés qui l’a maintenue en rétention… Ce n’est pas seulement une décision en sa défaveur, c’est cinq. Donc le préfet, qui n’est pas seul dans sa prise de décision, l’a exécutée comme il pourrait le faire sur d’autres dossiers de ce type », explique-t-on.
      « Justice déshumanisée »

      David Rohi balaye l’argument : « La préfecture se borne à dire qu’elle a respecté la loi et la procédure, mais un préfet est aussi lié par les risques d’exposition à des traitements inhumains et dégradants, ce n’est pas pour rien que la France, d’habitude, n’expulse pas vers l’Erythrée ! »

      Surtout, il pointe les conditions dans lesquelles cette femme a constitué son dossier de demande d’asile : « Le préfet a décidé de la maintenir en rétention quand elle a déposé sa demande d’asile, ce qu’il n’était pas obligé de faire. Or une demande d’asile en rétention n’a rien à voir avec une demande normale. Il faut rédiger son dossier en français par exemple. Elle a été entendue par l’Ofpra par visioconférence, le traducteur n’était pas dans la même pièce qu’elle, cela limite la qualité de l’examen. »

      La vidéo-audience est d’ailleurs dénoncée par les avocats des barreaux de Lyon, Nancy et Paris après qu’il a été décidé de l’expérimenter pour les audiences à la Cour nationale du droit d’asile, cette fois. « Nous ne pouvons pas admettre ce type de justice déshumanisée, dans un domaine où l’intime conviction du juge va décider de la vie d’une personne et de sa famille », expliquait Serge Deygas, bâtonnier élu du barreau de Lyon, alors que les avocats se mobilisaient contre au début de l’année.

      https://www.liberation.fr/france/2019/06/13/une-femme-deboutee-du-droit-d-asile-expulsee-vers-l-erythree_1733475

    • Sur les traces d’#Aatifa, expulsée par la France vers l’Erythrée, « la Corée du Nord de l’Afrique »

      Une Erythréenne a été expulsée par la France le 6 juin, malgré les dangers encourus dans son pays. Elle n’est pas la première. Trois l’auraient précédée en 2017. « L’Obs » a mené l’enquête.
      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ».

      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ». Comment la France, pays des droits de l’homme, a-t-elle pu décider pareille expulsion alors même que les pays européens s’y refusent traditionnellement ? Que s’est-il passé ? Erreur administrative, zèle d’une préfecture qui n’aurait pas mesuré les conséquences de sa décision ? Selon nos informations, ce cas est rarissime : c’est l’une des premières fois qu’un ressortissant d’Erythrée est expulsé par la France. MEHDI BENYEZZAR / L’OBS Avant Aatifa, trois autres migrants l’avaient déjà été en 2017, selon le ministère de l’Intérieur. Les autorités françaises peinent à dissimuler leur gêne. A Beauvau, on dit avoir « découvert l’info [sur Aatifa] dans la presse » : « On ne supervise pas toutes les expulsions. On ne peut pas. » Du côté de la préfecture des Pyrénées-Orientales, on s’en tient au minimum syndical. Aatifa a été expulsée « en application des décisions de justice prononcées à son encontre ». Depuis que les migrants arrivent plus nombreux par la frontière espagnole plutôt qu’italienne, « les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Pyrénées-Orientales font du zèle, sous la pression de Castaner », souffle un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Nul ne sait ce qu’est devenue aujourd’hui l’ancienne travailleuse domestique. « Elle a très peur d’être enfermée » Toulouse-Paris. Paris-Istanbul. Et enfin Istanbul-Asmara, la capitale de l’Erythrée. Plusieurs sources concordantes indiquent que des policiers français ont accompagné Aatifa tout au long de son voyage retour. Ces derniers l’auraient directement « remise » aux autorités érythréennes, une fois arrivés à bon port. « C’est ce que prévoit la procédure », indique un fonctionnaire de la police aux frontières. Une procédure qui ne prévoit toutefois pas de s’assurer de sa sécurité sur place. « A peine arrivés, ils ont pris le vol retour », raconte « Léo », de la Cimade, une association de soutien aux migrants. L’un des membres de la famille d’Aatifa, réfugié en Europe, assure qu’elle est toujours en vie : il l’a eue au téléphone à la mi-juin. Si elle n’a pas été enfermée à son arrivée, « elle a très peur de l’être ». En 2018, plus de 80 % des demandeurs d’asile érythréens ont pourtant été reconnus réfugiés par l’Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra). Il leur suffit, en général, de prouver leur nationalité pour être protégés par l’Etat français. Aatifa, détentrice d’un passeport en cours de validité, était dans ce cas. Mais l’Ofpra lui a tout de même refusé le statut de réfugiée. Dans sa décision, l’office explique que « ses déclarations ne permettent pas [...] de conclure au bien-fondé de ses craintes [...] de persécution en cas de retour ». La députée LREM Valérie Thomas, présidente du groupe d’amitié France-Erythrée à l’Assemblée nationale, réagit : « Cette décision [d’expulsion] m’a surprise. On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe en Erythrée. Et lorsque l’on ne sait pas, il ne faut pas expulser. » D’autant que l’ONU s’est déjà alarmée de la situation sur place à plusieurs reprises. Dans un rapport de mai 2019, elle a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’homme : arrestations arbitraires, détentions illimitées, enfermement systématique des migrants érythréens qui ont tenté de fuir sans visa... Le pays est toujours tenu d’une main de fer par le dictateur Issayas Afeworki, héros de l’indépendance, devenu pourfendeur des libertés publiques depuis un coup d’Etat en septembre 2001. Alors que le monde pleurait les morts des Twin Towers, Afeworki a muselé la presse et enfermé les opposants politiques. Plus rien ne filtre de cet Etat fermé à double tour. « Pour les autorités locales, la migration de nombreux Erythréens est un complot de l’étranger », indique une source diplomatique. Un pays caserne Qui est Aatifa ? Quelle est son histoire ? Nous avons pu reconstituer une partie de son parcours. De son départ d’Asmara à son retour forcé. Aatifa est née en Erythrée au début des années 1980. Elle est tigréenne, l’ethnie majoritaire du pays, et de confession orthodoxe. Après avoir grandi dans une zone rurale, elle gagne, encore adolescente, la capitale, Asmara. Au terme de sa onzième année de scolarité, comme des milliers d’écoliers, elle rejoint le camp militaire de Sawa. Depuis une vingtaine d’années, l’ancienne base du parti nationaliste érythréen, située à la frontière avec le Soudan, est le symbole de l’embrigadement de la jeunesse. Dans des baraquements posés au milieu d’un désert de roches ocre, les jeunes cadets apprennent, parfois par la force, l’amour du drapeau et le maniement des armes. LIRE AUSSI > Pourquoi les Erythréens émigrent Dans ce pays caserne, la conscription peut durer toute une vie. Pour Aatifa, elle s’achève au bout d’un an. La jeune femme dit avoir été réformée pour raisons médicales. De retour à Asmara, elle vit de petits boulots. Vendeuse à la sauvette, elle est envoyée à plusieurs reprises en prison. C’est en tout cas ce qu’elle a soutenu devant les officiers de l’Ofpra, qui ont jugé cet élément trop peu étayé pour être crédible. « Comme elle n’avait pas achevé son service militaire, la police était aussi sur son dos », complète son avocate. LIRE AUSSI > Le parcours du combattant du demandeur d’asile en France C’est en 2009 qu’Aatifa aurait quitté l’Erythrée, selon des documents que nous avons pu consulter. Sa destination ? Le Koweït, où elle est embauchée comme employée de maison. « C’est très courant pour les femmes de mon pays d’aller travailler dans le Golfe, explique la journaliste érythréenne établie en Suède Meron Estefanos, l’une des porte-voix de la communauté. Il y a des agences de recrutement de domestiques en Erythrée qui démarchent les jeunes filles dans la rue pour les envoyer là-bas. » Le voyage coûte entre 15 000 et 30 000 nafkas (900 et 1 800 euros), à verser à ces officines. Salaire mensuel promis ? 180 euros. « Situation de quasi-esclavage » De son passage au Koweït, Aatifa n’a que peu parlé à l’officier de l’Ofpra avec lequel elle s’est entretenue par visioconférence, après son arrestation en France. Depuis 2018 et la loi asile et immigration, ce dispositif permet de traiter plus rapidement - et avec moins de moyens - les demandes d’asile formulées par les étrangers placés en centre de rétention. Il est fréquemment décrié tant par les associations de soutien aux réfugiés que par les syndicats de l’Ofpra. Une intervenante en centre de rétention explique : « Il faut s’imaginer qu’on est face à une caméra dans une petite pièce. Avec un policier à ses côtés. Ce n’est pas idéal. Peut-être qu’avec le stress elle n’a d’ailleurs pas tout compris », explique une intervenante en centre de rétention. Gérard Sadik, coordinateur asile pour la Cimade, rebondit : « Je pense qu’elle aurait eu l’asile si elle était passée en procédure normale. » Alexandre GELEBART/REA Manifestation de soutien aux sans papiers lors de la journee contre l’enfermement dans les centres de retentions et l’alllongement de la duree de la retention.

      Manifestants devant le centre de retention administrative de Toulouse Blagnac Cornebarrieu. « Devant moi non plus, elle ne s’est pas étendue sur cet épisode », complète son conseil. Tout juste a-t-elle précisé, du bout des lèvres, qu’elle avait travaillé pour trois familles. Que les conditions étaient rudes. « Ces femmes vivent dans une situation de quasi-esclavage », insiste la journaliste Meron Estefanos. Mais les derniers employeurs d’Aatifa l’ont quand même aidée à s’enfuir vers la Turquie. Elle rejoindra ensuite la Grèce, puis les rivages de l’Espagne. Son périple dure encore plusieurs mois, jusqu’à son interpellation à la frontière franco-espagnole, le 8 mai dernier, par la police française. Elle est en possession de deux passeports. L’un vrai, érythréen. L’autre faux, portugais, qu’elle aurait acheté à un passeur en Grèce. Elle disait vouloir rejoindre l’Allemagne. LIRE AUSSI > Soigner les traumas des réfugiés : « J’ai reçu des patients ne sachant plus parler » Aussitôt arrivée au centre de rétention, elle formule une demande d’asile. Car le préfet vient de prononcer une obligation de quitter le territoire français à son encontre. « Elle était en état de stress énorme », se souvient l’un des intervenants associatifs. Lors de son audition, les policiers ont noté qu’elle affirmait ne pas craindre pour sa vie en cas de retour en Erythrée. « Elle s’est effondrée devant moi quand je lui ai lu la retranscription. Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais dit ça », explique Me Lévy. Cette réponse supposée ainsi que le manque de documents étayant son parcours ont certainement joué en sa défaveur lors de l’examen de sa situation. Mais son avocate ne désarme pas. Elle entend saisir la Cour nationale du Droit d’Asile pour faire reconnaître sa cliente comme réfugiée statutaire. Si elle obtient gain de cause, Aatifa aura théoriquement le droit de revenir en France. Encore faudra-t-il la retrouver.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20190703.OBS15411/sur-les-traces-d-aatifa-expulsee-par-la-france-vers-l-erythree-la-coree-d

  • Les médias confrontés à la saturation des abonnements en ligne

    A partir d’un sondage mené auprès de 75 000 personnes dans 38 pays, les chercheurs rattachés à l’université britannique d’Oxford pointent que les abonnements numériques ne progressent pas. « La plupart des gens ne sont pas prêts à payer pour de l’information en ligne aujourd’hui, et d’après les tendances actuelles ils ne le feront probablement pas à l’avenir », jugent les auteurs.

    Depuis six ans, la part des lecteurs disposés à payer pour s’informer sur Internet se maintient généralement à 11 %. Au point que plusieurs observateurs redoutent que le secteur ait heurté un plafond. Cette inquiétude est d’autant plus légitime que « peu de gens sont actuellement prêts à s’abonner à plus d’un média en ligne », souligne l’étude. C’est alors la « logique du gagnant rafle tout » qui prime : cet unique abonnement se porte sur les titres dominants, au détriment des journaux locaux ou spécialisés.

    https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/06/11/les-medias-confrontes-a-la-saturation-des-abonnements-en-ligne_5474820_3236.
    #medias #information #paywall #journalisme

    • Je n’ai pas encore les idées totalement claires à ce sujet, mais j’ai des débuts de réflexions/questionnements…

      – l’opposition très à la mode entre « le payant qui respecte la qualité de l’information » et « le gratuit qui vend les lecteurs aux annonceurs en les fichant », je pense que c’est du flan, parce qu’« avant l’internet », les revenus des journaux payants était largement constitué à la fois du revenu de la vente et de la publicité. Quand on achète un magazine ou un journal, on a à la fois à payer pour lire, et en même temps c’est gavé de publicité. (Et, il faudrait retrouver les chiffres : en plus de ces revenus « commerciaux », l’ensemble est généralement lourdement subventionné.)

      – par ailleurs, dans le revenu « par la vente », il me semble que l’intérêt central d’avoir des abonnements plutôt que des ventes au numéro, c’est (outre la régularité du revenu) de constituer des fichiers d’abonnés. Lesquels sont (étaient ? je me souviens de ces discussions dans les années 90) particulièrement destinées à être revendus.

      Je me souviens qu’un des aspects, c’était que les médias les plus puissants pouvaient gérer leurs abonnements en interne et ainsi, en plus, avoir le contrôle de leur fichier d’abonnés. Alors que les médias moins puissants déléguaient le service abonnement à une société externe, et l’un des gros écueils, dans ce cas, c’était justement de perdre ce fichier.

      Dans mon souvenir, l’insistance des médias passant sur le Web à constituer des abonnés à leur « mailing list », comme insistaient lourdement les spécialistes de la spécialité, non pas pour de simples question de fidélisation des lecteurs, mais bel et bien pour constituer un fichier que l’on pourrait revendre.

      Du coup :

      – L’idée que la publicité serait un mauvais moyen de financer les contenus, et le paywall une excellente façon, respectueuse et tout ça, je pense que c’est faux et que ça a toujours été un alibi. Dans le papier, on a toujours eu et on a toujours à la fois la vente, la publicité et les aides publiques (et/ou défiscalisations). Sur Web, on a désormais ce discours « moral » sur le respect des lecteurs et la façon « noble » de faire tourner les médias, mais je pense que c’est essentiellement dû au fait que les budgets pubs sur l’internet se déportent de plus en plus vers les réseaux sociaux fermés et la page du moteur de recherche lui-même, et de moins en moins sur « la longue traîne » que constituaient les sites éditoriaux. Donc c’est plus forcé et contraint qu’on prétend que c’est une bonne chose pour le lecteur de bloquer l’accès à l’information derrière un paywall.

      – Je n’ai aucun doute qu’un aspect non-dit du paywall-qui-respecte-la-privacy, en fait c’est la reproduction du vieux modèle : tu paies donc je te fiche moi-même en constituant un beau fichier-clients.

      Dit autrement : si tu visites le NYTimes sans paywall, avec des publicités Google, alors tu alimentes le fichier de Google ; si tu visites derrière un paywall, alors tu es dans le fichier du NYTimes.

      – Et donc les outils qui mutualiseraient les accès aux différents médias sur un abonnement, le gros blocage c’est : ces médias n’auront plus la valeur ajoutée de ce fichier client.

      – Aspect à voir : le paywall c’est bon mangez-en, peut-être aussi parce qu’une des façons de toucher des subventions publiques pour son média en ligne, c’est de dire que c’est pour mettre en place un paywall.

      – Les journaux/magazines sur papier ont à la fois les pubs et la vente payante. Je n’ai rigoureusement aucun doute que, quand ça va bien (ou mieux) pour eux, les médias en ligne te feront bouffer en même temps du paywall et de la publicité (ou de la publicité déguisée). Aucun doute là-dessus. Pour l’instant, on joue sur l’opposition : accès gratuit pourri par des popups qui rendent la lecture pénible et l’accès payant « débarrassé » de la pub. C’est-à-dire que la publicité n’est pas là uniquement pour le financement de l’accès gratuit, mais largement pour te faire chier avec des popups éprouvants, en repoussoir pour te convaincre que tu serais bien plus à l’aise en payant. Mais franchement, je vois pas pourquoi ça durerait.

      – Et enfin, le gros point d’intérêt du paywall : il réintroduit l’accès exclusif à un média pour chaque lecteur. C’est tout l’intérêt, et c’est pour cela que les médias les plus puissants sont passés à ça (NYTimes en tête). Une fois qu’il y a des paywalls, les lecteurs ne s’abonneront qu’à un seul journal, là où l’internet permettait de « butiner » différents journaux. Le but du paywall individuel, c’est de tuer la concurrence, de flinguer l’effet « longue traîne » et de revenir sur le gros problème central des journaux depuis les années 2000, la dilution de leur marque. Fin des années 90, les journaux deviennent des pôles capitalistiques énormes, sur la promesse d’être des « marques de référence » ; avec Rezo.net, Netvibes, puis Google News et Apple News, et désormais Twitter et Facebook, la notion de marque s’est déplacée sur les agrégateurs, au détriment des médias (encore une fois : qui étaient depuis le tournant des années 90/2000, d’énormes investissements capitalistiques) qui se rêvaient dans ce rôle. Le paywall n’a pas vocation simplement à « financer l’information et le travail des journalistes » : il a aussi (surtout ?) vocation à rétablir l’hégémonie des plus gros médias (le Monde en France, NYTimes et WaPo aux États-Unis). Une fois que tu paies le paywall du plus gros média (le NYTimes), tu ne vas en plus payer le paywall pour d’un Boston Globe ou d’un San Jose Mercury News. Et je ne crois pas que ce soit une conséquence imprévue, je pense que c’est une préoccupation centrale pour les gens joueurs. Au détriment, donc, de cet autre fondement de l’idéologie de la presse : la pluralité.

      – Bref, un gros blocage du paywall mutualisé, c’est que ceux qui ont déjà un paywall ne veulent pas perdre le contrôle de leur fichier de lecteurs-abonnés, et que pour les gros joueurs, c’est assez contreproductif de re-diluer l’imposition de leur marque et du quasi-monopole que leur paywall a mis sur l’info-en-ligne-derrière-paywall.

    • Moi non plus je n’ai pas d’idée trop préconçues là-dessus. Mais, franchement, je ne crois pas aux raisonnements machiavéliques des suppots du Grand Kapital. Ne fusse que parce qu’on a affaire à des gens qui ne maîtrisent rien, même s’ils tiennent à faire savoir qu’ils maitrisent (via les media, justement).
      Il y a une chose bien claire : les revenus publicitaires partent en sucette pour les media traditionnels, en partie parce qu’ils (les revenus) se retrouvent sur les agrégateurs et/ou les réseaux sociaux (il est nettement plus rentable de puber sur FB ou Youtube).
      A partir de ce moment là, il n’y a pas des masses d’options (parce qu’un media a quand même des couts fixes, il ne s’agit pas uniquement de verser du pognon aux actionnaires). On repasse au modèle payant. Au moins en partie. Et sur le fond, ça ne me dérange pas (l’idée selon laquelle l’info/le savoir devraient être gratuits est pour moi parmi les idées les plus nazes/démagos du monde).
      Ensuite, pour ce qui est des fichiers, soyons sérieux, n’importe quel site marchand (ou pas forcément marchand) en revend à la pelle, et c’est en quantités autrement plus importantes.
      Ensuite, le côté monopolistique est (ou sera) certes présent, mais sur le fond, c’était déjà le cas avant. Après tout, quel était le pourcentage de personnes abonnées à plus d’un journal papier ? Sur le fond, un media ne vend pas de l’ info/vérité mais du biais de confirmation. Lire plus d’un journal va à l’encontre de cette politique. Il est certain, par contre, que dans une économie du net où il paraît impensable de payer (parce que l’info doit être gratuite, patati patata), cela ne va que renforcer effectivement le monopole de certains media. Mais il faut aussi se demander avant tout quelle est la fonction d’un media (voir plus haut) et si ce fonctionnement en concentration croissante n’est pas « naturel » (non pas du fait de l’offre mais plutôt de la demande).
      Enfin, le paywall pourrait servir à toucher des subventions ? Pas faux. Mais c’est déjà le cas : Le Monde en touche déjà et je ne pense pas que ça augmente. Mais ça pourrait servir de pretexte aux pure-players, c’est vrai.

    • Oui, Lefayot, mais pour une large part, j’essayais d’apporter des arguments sur l’idée des paywalls mutualisés, suggérés par Aude et Monolecte, pas seulement sur l’opposition entre paywall et gratuit. Pour une bonne partie, les considérations sont sur l’opposition entre paywall « par média » (le NYTimes étant à la pointe du truc) et paywall « à plusieurs ».

      Sur le grand plan « machiavélique », je pense qu’il y a beaucoup de suivisme et d’effets de mode, mais justement c’est basé sur des habitudes et des intérêts largement partagés dans ce milieu (récupérer un fichier, ça peut sembler certes un peu risible, mais comme à chaque fois que je rencontre des professionnels du web marchand/startup/médias, ça revient très vite, l’idée que ça va « valoriser » ton business, même si on ne va pas trop savoir comment). Et largement tenter de reproduire ce qui a fonctionné une fois quelque part (de manière vaguement désespérée). Et là, le « plan » de transition du NYTimes vers le paywall – je l’avais un peu documenté par ici – la « vision » qui a mené à ça, et la façon de le faire, pour le coup ça a été fait de manière aussi intelligente que possible à une époque ou c’était réputé impossible (et donc, option précédente : maintenant tout le monde suit ce qu’a fait le NYTimes, en se disant qu’il suffit d’installer un paywall pour avoir la même puissance de frappe).

    • Ca fait deux jours que je me retiens de répondre tant la phrase

      « (l’idée selon laquelle l’info/le savoir devraient être gratuits est pour moi parmi les idées les plus nazes/démagos du monde) »

      me choque et, en cette période où le journalisme libre s’en prend de plus en plus plein la gueule, je dirai même qu’elle me violente.
      Et comme là, rien qu’en commençant à écrire, j’ai les têtes de Taha Bouhafs et Yannis Youlountas au bord des yeux, bah.. je vais encore attendre. Mais étant enfant de l’Educ Pop, vraiment, ... c’est super violent.
      Le savoir est la plus puissante des armes. Conditionner l’idée, l’immatériel, à une valeur marchande, c’est éloigner la masse du savoir et l’approcher du précipice de la guerre. Point. Et tant pis si tu me considères comme une démago-naze, @lefayot mais je t’invite quand même à te questionner sur ce qui est entendable (rentabiliser un support matériel, dédommager un travail intellectuel...) et ce qui est de l’ordre de l’aliénation (tout conditionner à la valeur marchande)...

      En fait, je venais ajouter cette recension à la note initiale et demander si quelqu’un-e avait lu Ces cons de journalistes ! d’Olivier Goujon : https://www.acrimed.org/Lire-Ces-cons-de-journalistes-d-Olivier-Goujon

      En mêlant témoignages de journalistes et description des évolutions du métier (en se penchant sur de nombreux cas, non abordés ici, comme, par exemple, les voyages de presse ou la loi sur les fake news), Olivier Goujon dresse un panorama des nombreuses logiques qui pèsent sur le travail quotidien des journalistes. Avec un bilan amer, mais lucide : les journalistes sont de plus en plus précaires et l’information sacrifiée, dans la presse magazine en particulier, tandis que « les relations publiques et la publicité ont pris le pas sur le journalisme pour imposer un modèle de communication basé sur le divertissement au détriment de l’information. »

    • +1, @val_k
      On oublie un peu facilement qu’il existait une sorte de ratio qui était le nombre de lecteurs par exemplaire vendu . Ainsi, il y avait ceux qui payaient un journal et ceux qui y accédaient. Donc, si tu n’avais pas l’argent pour l’abonnement, tu pouvais aller au bistrot le lire ou chez un voisin, ami, frangin, voir sur un banc public, la bibliothèque, etc.

      La presse en ligne a deux conséquences très différentes :
      1. elle a appris aux lecteurs à comparer l’info, ce qui ne se faisait pas avant. En gros, les gens ont découvert que s’informer avec un seul journal comme cela était la tradition, ce n’est pas une bonne idée. On a découvert, par exemple, que la PQR est vraiment très partisane. Et cela a changé les habitudes de lectures des gens qui, comme moi, préfèrent à présent avoir plusieurs angles sur la même histoire pour tenter d’y démêler les faits de la propagande.
      2. on ne peut plus se passer le journal. Sauf quand les gens abonnés copient l’article et le partagent en loucedé, tout en sachant qu’ils n’ont pas le droit de le faire. Personne ne pensait à ce genre de chose avec les exemplaires papier. Je crois qu’il y a UN canard à paywall qui autorise d’envoyer un nombre limité d’articles à un ami. Donc le numérique a — contrairement à ce que l’on nous assène en permanence — réduit le périmètre du partage et de la gratuité.

    • Ah je suis content de voir arriver cette discussion.

      La remarque de Lefayot est proche d’une petite phrase de @hlc il y a quelques temps, réagissant au hashtag #paywall qu’on utilise sur Seenthis, du style « ça ne me choque pas qu’on fasse payer pour financer l’information », qui m’avait fait tiquer, mais je n’avais pas relevé.

      Et personnellement, ces phrases qui semblent relever de l’évidence, hé ben justement, je trouve que pas du tout.

      Je n’ai pas trop le temps à l’instant, mais je serais vraiment heureux qu’il y ait des échanges là-dessus.

      Le côté évident de la remarque, qui en plus introduit une considération morale (et ici avec le principe de paywall, que je ne trouve pas du tout moralement transparent), ça me semble très proche de la tournure tout aussi « évidente » (c’est-à-dire apparemment de bon sens) au milieu des années 2000, selon laquelle « c’est normal de payer pour financer la musique », avec l’idée qu’il n’y aurait que le paiement et micro-paiement pour écouter de la musique. Phrase qui revenait systématiquement quand on évoquait l’idée de « licence globale » à l’époque.

      Résultat la licence globale on l’a, sauf que c’est le streaming géré/organisé par des grandes entreprises américaines et que les conditions de rémunération des artistes (« la création ») n’en sont pas améliorées (oh…). Et qu’il y a même moyen d’écouter de la musique gratuitement sans abonnement en allant sur Youtube (ce que font beaucoup de gens). Et avec en plus une usine à gaz institutionnelle et technique qui coûte des millions pour prétendument lutter contre le téléchargement « illégal ».

      Du coup, répondre à la problématique du paywall par une remarque évidente qu’il faut bien financer l’information, ça me pose problème : parce que l’équation n’est pas évidente pour moi, et parce que la posture morale (en ce qu’elle évacue d’autres questions tout aussi défendables moralement, dont par exemple la remarque d’Agnès) n’est pas plus tenable.

    • L’information est financée dans ce pays : abonnements, vente au n°, pubs, subventions, aménagements fiscaux.
      Mais comme le fait remarquer justement @arno, comme dans pratiquement tous les secteurs d’activité actuellement, l’argent est capté par les intermédiaires et ne ruissèle pratiquement plus jusqu’au créateurs/producteurs.

      On pourrait presque produire une sorte d’équation de l’exploitation des créateurs : plus tu produis une part importante de la matière première d’une filière, moins tu reçois ta part de la valeur ajoutée extraite de la vente au consommateur final.

      Pour revenir à la presse, les journalistes sont de plus en plus mal payés, mais c’est surtout qu’à l’intérieur même de la profession, les inégalités de rémunérations se creusent, en plus des discriminations habituelles : l’éditorialiste ramasse le pactole pour une part de travail insignifiante, mais à la hauteur de sa réputation, pendant que le stagiaire ou le localier fournit l’essentiel de ce qui va remplir les pages pour pratiquement des miettes de rémunération, avec, au milieu de cette pyramide de l’exploitation et du mépris, les pigistes qui voient le prix du feuillet suivre une courbe inversement proportionnelle à celle du cout de la vie et les AE, grandes gueules externalisées et maintenant rémunérées avec des miettes, sans aucun droit lié à la profession ou au statut !

    • À propos du journalisme, du vrai, du payé, cet article qui date d’il y a 3 ans (juin 2016) est en train de refaire le tour du ouaib pour dénier à Taha Bouhafs (et d’autres) la reconnaissance professionnelle.
      Pour en finir avec le « tous photographes, tous journalistes ».
      https://philipperochot.com/2016/06/07/pour-en-finir-avec-le-tous-photographes-tous-journalistes-philippe-r
      L’auteur, Philippe Rochot, est un journaliste ex-otage et conditionne le professionnalisme à des études et une culturel politique permettant de toujours connaître tous les angles d’un sujet. Il semble pourtant méconnaître beaucoup de choses, à commencer par exemple par la technique du gonzo.
      Journalisme gonzo — Wikipédia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Journalisme_gonzo

    • Lire aussi :
      En France, on ne fait vraiment plus confiance aux médias

      Le rapport annuel du Reuters Institute est sans appel : la confiance se dégrade un peu partout dans le monde. Mais surtout en France, notamment après la crise des #GiletsJaunes.

      « la polarisation politique encourage la croissance de projets partisans, qui, associés à des articles racoleurs et plusieurs formes de désinformations contribuent à décrédibiliser les médias, analyse le rapport. Ce qui soulève plusieurs questions sur la manière de délivrer des informations équilibrées et justes à l’ère du numérique. »

      https://www.lexpress.fr/actualite/medias/en-france-on-ne-fait-vraiment-plus-confiance-aux-medias_2084056.html
      Trouvé sur l’oiseau bleu de @gjpvernant

    • Puisque @arno m’y incite, je dis quelques mots :

      – dans ce débat, je trouve de bon arguments chez tout le monde, et souvent, je ne comprends pas pourquoi ces arguments créent du dissensus. Car en réalité, ils ne s’adressent pas au même problème, donc se côtoient plus qu’ils ne s’opposent.

      – j’ai dit et je répète : la création (d’information, de culture ou de connaissance) mérite un paiement. Ça ne dit rien de la manière dont ce paiement se réalise. Pour la BBC, le NPR ou France-Info, c’est pas le biais de service public. Pour la majeure partie de ce que j’ai déposé sur le web (mon travail d’universitaire) c’est encore un service public qui l’a financé... donc c’est offert gratuitement au lecteur (mais en fait, c’est un paiement différé, car il/elle a payé des impôts qui ont financé la production).

      – On pourrait continuer : la « licence légale » pour laquelle nous nous sommes battue était une forme de financement de la création musicale. Elle reposait sur une plateforme publique (proposition Dutoit à l’Assemblée) et sur un modèle statistique d’évaluation des usages répartis (voir Philippe Aigrain pour des calcul précis). Donc deux possibilités (centralisée ou répartie P2P), mais au final un financement des créateurs (et de l’industrie des intermédiaires, musiciens de studio, preneurs de son, producteurs, médias,... n’oublions pas qu’on ne crée jamais tout seul, et que la vision romantique de l’auteur isolée a été depuis longtemps battue en brèche - cf. Du bon usage de la piraterie de Florent Latrive).

      – La question est donc comment on finance. Pour le producteur d’information, le paywall a des avantages (soulignés par plusieurs ici) : centralisation du paiement, captation d’audience et fidélisation sur un ou deux titres. La gratuité en a d’autres (captation des données par les agrégateurs - d’accès genre FB et G. ou de publicité comme Doubleclick). Le financement à la source (public, ou privé via le crowdfunding, ou encore participation à un projet collectif comme le travail associatif) en a encore d’autres.

      – Oui, ce serait vachement mieux si tout était gratuit, si nous étions toutes des soeurs et si tous les gars du monde voulaient bien se donner la main... Mais va falloir se bouger le cul de devant son ordi pour y parvenir ;-)

      – Reste l’idée intermédiaire d’un accès payant à un système qui verserait ensuite pour nous aux producteurs en fonction de nos usages (tiens, on retrouve la licence légale sous une autre forme). Elle semble la meilleure solution pour la lecteurice. Mais elle pose des problèmes aux producteurs (la fidélisation est une garantie d’avenir). On touche d’ailleurs là un point important dans le débat : il est souvent vu du point de vue de l’usager... alors que la question du financement est posée pour le producteur.

      Certes, dit comme ça, c’est un peu poser la quadrature du cercle, car on ne voit pas émerger LA bonne solution. Trop facile @hlc ;-)

      Pour le reste, les arguments « moraux » ou la mise en doute de la qualité même du journalisme, fut-il payé pour ça... c’est un autre débat, et mélanger les deux (financement et qualité) ne nous fera pas avancer. J’ai des idées sur ce deuxième débat, mais pas ici car ce serait du brouillage sur ce qui me semble être le cœur : comment on finance la production d’information, de culture et de connaissances.

      Et de mon expérience (entre créateur d’un journal de contre-info dans ma folle jeunesse, bibliothécaire, enseignant payé par la puissance publique et maintenant éditeur privé), je crois que je n’ai jamais vraiment pu trouver une « bonne » solution. Juste un ensemble de bricolages, d’arrangements, de tentatives, d’avancées (ouvertures) et de reculs (paywall si vous tenez au terme). Sauf à considérer tel ou tel domaine (par exemple le logiciel libre, ou les ressources éducatives libres, ou... ) les généralisations risquent d’être contre-productives.

      Mes deux sous qui ne sont pas près d’épuiser la question...

    • A propos de #paywall & #piraterie on avait déjà commencé le débat ici https://seenthis.net/messages/784160 quand je m’offusquais qu’un article sur la communauté du #Libre soit uniquement accessible en payant.
      Et si je relie « qualité » (morale, sociale) et finance (paiement, salaire...) c’est parce que sur mon chemin de #photographe, il m’a toujours été renvoyé que si je n’étais pas payée, ou que si je ne cherchais pas à commercialiser [mon travail / mes créations] c’est donc que je n’étais pas professionnelle, donc pas photographe. Je me suis fait avoir longtemps par cet argument fallacieux (plus fréquemment sorti aux femmes, qui, c’est bien connu, ne sont ni créatrices ni professionnelles, mais ont le plus souvent des loisirs, j’en parle un peu par là https://seenthis.net/messages/737513...) mais désolée, selon moi tout est lié et tout est (choix) politique.
      Ainsi entre les #automedias où tout à chacun-e peut être journaliste (ou pas) en dilettante et ne s’inflige généralement pas d’auto-censure (quoi que, mais c’est un autre sujet) et les #medias_libres type @bastamag ou #Reporterre qui font le choix d’un paiement solidaire, et Le Monde ou autres, il y en a bien plus d’un, monde, et des castes, et des classes. Mais au demeurant, on ne m’ôtera pas de l’idée qu’inféoder le savoir à la capacité individuelle de le payer est une vision politique élitiste tandis qu’inciter à donner l’accès libre à la connaissance et questionner la notion de « vrai #travail » peut, tout au plus passer pour de l’utopie mais ne mérite certainement pas ni déni ni insulte !
      Sur l’accès libre au savoir, je crois qu’il faut aussi renvoyer aux sciences et aux conséquences de la privatisation, et que beaucoup de chemin a été parcouru autour du suicide de #Aaron_Swartz...

    • on ne m’ôtera pas de l’idée qu’inféoder le savoir à la capacité individuelle de le payer est une vision politique élitiste

      Je suppose qu’à peu près tout le monde est d’accord avec ça, reste la question de savoir comment on peut vivre de son activité journalistique (si toutefois on souhaite en vivre). Dans le cadre capitaliste actuel, je crains qu’aucune solution vraiment viable n’existe (par viable, j’entends sans faire payer individuellement pour donner accès aux infos). Je pense au Média qui a choisi un financement par des « socios » en laissant le contenu accessible à tout le monde et dont les finances semblent aller de mal en pis... Médiapart, assez régulièrement, donne accès à tout son contenu pendant 1 jour ou 2, c’est peu mais la démarche est intéressante.
      Reste les solutions de contournement, comme l’évoque Agnès on pouvait se passer le journal avant, eh bien généralement rien n’empêche de se passer les identifiants de nos abonnements aux journaux en ligne (mais j’ai l’impression que ça se fait moins que pour des trucs comme Netflix).

    • Le point n’est pas la contribution des consommateurs à la rémunération de la création, mais bien où passe le putain de fric brassé par le secteur qui n’arrive jamais jusqu’au créateur.

      Tu pourrais faire banquer 200€ l’article (ce qui tout de même limiterait vachement le lectorat) que ce serait quand même en bout de chaine un semi-bénévole qui cravacherait pour produire le contenu.

  • Statement by AAG regarding #Harassment_Free_Meetings and Recent Incidents

    The AAG is fully committed to having harassment free meetings. We have recently implemented a new wide-ranging Harassment Free AAG meetings policy that was rolled out at the Washington, DC meeting, and it has already made a positive contribution. The AAG is now compiling all the information currently available on each of the five harassment incidents which have been reported at the recent Annual Meeting. We have presented this information to our attorney, and will be undertaking formal investigations of each of the incidents as promptly as legally possible. The AAG also has a legally-reviewed policy in place on how to proceed regarding such incidents, and a special AAG Committee to handle these cases. That process is moving forward now on each of these incidents as rapidly as possible, and each will be thoroughly investigated, and enforceable sanctions will be forthcoming as warranted.

    http://annualmeeting.aag.org/conduct
    #science #université #congrès #conférences #conférences_scientifiques #sexisme #résistance #harcèlement #harcèlement_sexuel #AAG #géographie

    ping @reka

    • Geography, Green Resolutions, and Graduation

      Complex organizations have complex interests and responsibilities, especially in the 21st century. My October 2018 Column reminded us to keep our eyes on the prize of equity for all. Together, we Geographers have worked diligently over the last several years to shine a light on equity and banish harassment and bullying from our meetings, our places of work, and our lives. We have more work to do, but we do have a heightened awareness, and a strong, renewed resolve to move forward with justice. Even though we have a strong Statement of Ethics (2009) condemning workplace harassment and discrimination, we further renewed our resolve to fight bullying and harassment with the Harassment Free AAG Initiative of 2019 (Please also remember to take the Post-Meeting Survey). And we will keep working to improve the climate for all. While keeping an eye on our social and civil well-being, the well-being of our planet also needs our attention and actions as strongly as ever. Protecting the civil rights and human rights of scientists helps to advance and protect science, to the benefit of people and the planet.

      http://news.aag.org/2019/05/geography-green-resolutions-and-graduation

  • Aaron Swartz n’en finira donc pas d’être suicidé ?

    Quand la France accuse l’Internet Archive de propagande terroriste
    Et demande la suppression de contenus licites

    Dans un billet de blog, l’Internet Archive raconte avoir récemment reçu de multiples demandes de retrait de contenu pour cause d’apologie du terrorisme. Ces demandes, que l’organisme considère comme erronées, viennent de France.

    Article par Johann Breton pour Les Numériques : https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/quand-france-accuse-internet-archive-propagande-terroriste-n85871.htm

    L’Internet Archive, organisme à but non lucratif basé aux États-Unis, s’est donné une mission : sauvegarder plus ou moins tout ce qui apparaît sur Internet. Ainsi, ses bases de données contiennent les copies de milliards de pages web de même que de très nombreux ouvrages. Les pages peuvent notamment être consultées au moyen de la célèbre Wayback Machine, tandis que les livres, logiciels, films et autres enregistrements sont mis à disposition sous forme de collections. Naturellement, l’organisme veille à ne pas mettre n’importe quoi à la portée de tous, mais archive parfois des contenus qui ne sont pas nécessairement tous publics.

    En ce début de mois d’avril, l’Internet Archive a eu droit à une petite surprise. Elle a reçu quelque 550 demandes de suppression de contenu émises par une adresse courriel @europol.europa.eu, et pas pour n’importe quel motif : propagande terroriste. Dans un premier temps, l’organisme a (logiquement) cru avoir affaire à l’Union européenne, mais en y regardant de plus près, il s’est rendu compte que les demandes émanaient d’une autorité française, cette dernière passant simplement par la plateforme d’Europol. Et en examinant le détail des demandes, le spécialiste de l’archivage a constaté qu’il n’avait pas nécessairement été aussi négligeant que le nombre de requêtes pouvait le laisser à supposer.

    /.../ /.../ /.../

    De manière générale, ces demandes sont une vraie source de pression, dans la mesure où l’Internet Archive pourrait être sanctionnée pour son refus d’obtempérer. Plus ennuyeux, l’Union européenne travaille actuellement sur un texte qui ne laisserait qu’une heure aux administrateurs pour supprimer les contenus identifiés comme des incitations au terrorisme (texte qui s’adresse avant tout à la problématique des réseaux sociaux). Or, il va sans dire qu’un tel organisme serait incapable de contrôler des centaines de demandes en une heure. La question est ouvertement posée à la fin du billet : comment peut-on parler de respect de la liberté d’expression dans le cadre de ces dispositifs si de telles demandes peuvent être émises sous l’égide de l’UE ? Faut-il traiter aveuglément les requêtes au risque d’effacer à tort des contenus d’intérêt majeur ?

    Source [en] sur le blog de Internet Archive : Official EU Agencies Falsely Report More Than 550 Archive.org URLs as Terrorist Content : https://blog.archive.org/2019/04/10/official-eu-agencies-falsely-report-more-than-550-archive-org-urls-as-

    #internet #archives #Loi #terrorisme #censure #Aaron_Swartz

  • La Fée diverse déploie ses ailes
    https://framablog.org/2019/03/07/la-fee-diverse-deploie-ses-ailes

    Il n’est pas si fréquent que l’équipe Framalang traduise un article depuis la langue italienne, mais la récapitulation bien documentée de Cagizero était une bonne occasion de faire le point sur l’expansion de la #Fediverse, un phénomène dont nous nous … Lire la suite­­

    #Non_classé #Aardwolf #ActivityPub #decentralisation #Diaspora #Fédération #Friendica #Funkwhale #getTogether #GNUsocial #Hubzilla #mastodon #Médias #Misskey #Mobilizon #Nextcloud #Osada #Ostatus #PeerTube #Pixelfed #Pleroma #Plume #Prismo #Réseau #SocialHome #Twitter

  • À quoi rêvait #Aaron_Swartz ?

    Aaron Swartz, militant de la #liberté_d’expression, du partage et de la circulation libre des savoirs, de l’accès illimité et pour tous à la connaissance et à la culture s’est suicidé en 2013. #Flore_Vasseur est allée rencontrer ses proches pour écrire cet ouvrage sur ce prodige disparu trop tôt.

    L’histoire et les enjeux d’#internet à travers la vie/tragédie d’#AaronSwartz, l’homme qui voulait changer le monde.

    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-innovation/a-quoi-revait-aaron-swartz

    http://rf.proxycast.org/1535564134769238016/10183-10.02.2019-ITEMA_21977854-0.mp3

    #web #hackers #Politique #Libertés #Droits

  • #cequilrestedenosrêves... Le #11janvier prochain, ce sera le #AaronSwartzDay : l’anniversaire de la mort de Aaron Swartz, génie informatique partisan du #Libre qui a été suicidé par la défense vorace de la #propriété_privée pour avoir libéré des millions de documents judiciaires du système #PACER... oui, tu sais, le truc qui fait désormais kiffer les macronistes et autres libéraux capitalistes en se disant qu’ils pourraient en tirer profit via la #legaltech à l’étude en france...



    Je commence donc ici ma recension annuelle à sa mémoire avec ce qui semble un magnifique cadeau : un livre de Flore Vasseur à paraître demain, 9 janvier : « Ce qu’il reste de nos rêves »
    Au vu du parcours de l’auteure, je pense qu’il y a des chances qu’il soit un jour en libre accès quelque part sur le web.

    Dans Ce qu’il reste de nos rêves*, Flore Vasseur inscrit le génie du code dans la lignée des lanceurs d’alerte ayant marqué l’histoire des États-Unis. Broyé par le gouvernement américain, Aaron #Swartz était l’enfant qui voulait changer le monde.

    #Internet ne doit pas servir à vendre de la pâtée pour chiens mais être l’outil pour trouver des remèdes au cancer. Du haut de ses 14 ans, Aaron Swartz ne transige pas avec ses idéaux face aux patrons de la tech’. Virtuose de la #programmation informatique dès son plus jeune âge, Internet est son moyen de changer le monde. Créateur d’une encyclopédie collaborative avant Wikipédia et d’Infogami, une plateforme de création de sites et de blogs accessible sans savoir coder, il veut libérer la connaissance. Un combat pour lequel il a sacrifié sa vie. À 26 ans, il est retrouvé pendu à la fenêtre de son appartement new-yorkais. Nous sommes en janvier 2013. Poursuivi par le gouvernement américain, il risquait trente-cinq ans de prison et un million de dollars d’amende pour avoir téléchargé des millions de publications scientifiques sur les serveurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Après quatre ans d’enquête, Flore Vasseur porte son message avec engagement et tendresse dans son dernier ouvrage, Ce qu’il reste de nos rêves.

    https://www.lelanceur.fr/aaron-swartz-lanceur-dalerte-sublime-par-les-mots-de-flore-vasseur

    Le jour de sa mort, #Facebook a gagné. Son #algorithme est la nouvelle main invisible qui régule rage et #consommation, élections et émotions. Sa disparition révèle un destin, une époque et notre tragédie”, écrit Flore Vasseur.

    Présentation vidéo des Éditions des Équateurs :
    https://youtu.be/aF-Feid2RuU

    Autre article paru pour annoncer une rencontre au bar le 61 à Paris (sniff !) :


    Et une présentation du livre par Télérama : https://www.telerama.fr/livres/ce-quil-reste-de-nos-reves,n6074156.php

    C’est à l’occasion de l’écriture de ce livre et de l’enquête qu’elle a menée qu’elle a pu rencontrer Edward Snowden pour le documentaire Meeting Snowden :

    La rencontre avec #Snowden est survenue parce que je marchais dans les pas d’Aaron, a confié Flore Vasseur au Lanceur. Je sais qu’il le lisait et que son suicide l’a bouleversé. C’est une espèce de grand frère. Et je suis persuadée qu’il n’aurait pas fait ce qu’il a fait s’il n’y avait pas eu Aaron Swartz.” En 2011, deux ans avant qu’Edward Snowden n’en transmette les preuves, Aaron Swartz avait évoqué l’ampleur de la surveillance de masse des États-Unis, de sa propre population et de ses alliés. Pour comprendre “la filiation et les héritiers” d’un fantôme qui la fascine, Flore Vasseur est allée rencontrer les parents et le cercle proche d’Aaron Swartz. Comme un heureux hasard, elle a fait la rencontre de celui qui le considérait “comme son fils”, Lawrence Lessig. Quand Aaron Swartz avait 14 ans, c’est ensemble qu’ils présentèrent un mouvement de libération du droit d’auteur à travers la création des Creative Commons. Professeur à Harvard, Lawrence Lessig partage avec Aaron la volonté de “contrer l’influence de l’argent en politique”. Il est aussi l’une des rares personnalités à avoir pris la défense d’Edward Snowden aux États-Unis. C’est grâce à ce chemin que la romancière a réalisé, à Moscou, le documentaire Meeting Snowden. Après avoir négocié avec Arte, son film est désormais en accès libre.

    A retrouver sur son blog http://blog.florevasseur.com

    Même 6 ans après sa mort, l’effet #Streisand se fait encore sentir. Il y a un mois, aux States, le site Gizmodo a fait une révélation impliquant les archives des mails de Aaron Swartz, démontrant que le #FBI gardait tout, absolument toutes les données qu’il avait pu collecter autour d’enquêtes, et ce même s’il n’y avait aucun rapport :

    Près de deux ans avant la première enquête connue du gouvernement américain sur les activités du cofondateur de Reddit et célèbre activiste du numérique, Aaron Swartz, le FBI a balayé ses données de courrier électronique dans une enquête antiterroriste qui avait également pris au piège des étudiants d’une université américaine. document secret publié pour la première fois par Gizmodo.
    https://gizmodo.com/fbi-secretly-collected-data-on-aaron-swartz-earlier-tha-1831076900
    Les données de courrier électronique appartenant à Swartz, qui n’était probablement pas la cible de l’enquête antiterroriste, ont été cataloguées par le FBI et consultées plus d’un an plus tard, car elles pesaient des accusations potentielles contre lui pour quelque chose de totalement indépendant.

    https://www.techdirt.com/articles/20181217/11080641248/fbi-swept-up-info-about-aaron-swartz-while-pursuing-al-qaeda-investigation

    Comme tous les ans, des dizaines et des dizaines d’initiatives sont prévues pour lui rendre hommage, elles sont regroupées sur le site https://www.aaronswartzday.org accompagné d’un compte twitter https://twitter.com/aaronswartzday

    J’ai l’impression par contre que le blog de Aaron Swartz n’est plus accessible, il est heureusement sauvegardé dans la #WayBackMachine, fondée à sa mémoire : https://web.archive.org/web/20190103112701/http://www.aaronsw.com

    La recension de l’année dernière : https://seenthis.net/messages/658967

    (par contre, #seenthis, je suis étonnée de ne toujours pas voir de tag « personnalité » #Aaron_Swartz sur son nom... peut-être est-ce l’occasion de le créer ;) ?)