• Allocation aux adultes handicapés : comparaison des conditions en France et en Europe
    https://www.ifrap.org/allocation-aux-adultes-handicapes-comparaison-des-conditions-en-france-et-en-

    L’accès à l’aide aux personnes handicapées est généralement facilité par rapport à d’autres #minimas_sociaux. En effet, les conditions d’invalidité réduisent déjà fortement le champ des personnes éligibles . Les étrangers extra-communautaires peuvent ainsi toucher l’AAH avec un simple titre de séjour quand ils devaient le détenir depuis au moins 5 ans pour percevoir le Revenu de solidarité active et depuis 10 ans pour l’Allocation de soutien aux personnes âgées. C’est aussi le cas dans les autres pays. Souvent, un titre de séjour est suffisant. Toutefois pour les étrangers extra-communautaires, certains pays restent plus sévères à l’instar du Danemark (10 ans de résidence dont les 5 dernières années), L’Espagne (5 ans dont 2 ans de façon ininterrompue), la Belgique (5 ans de résidence), la Suède (3 années depuis l’âge de 16 ans) et le Royaume-Uni ( 2 ans des 3 dernières années).

    Les économies escomptées de la loi « fin de vie » suffiront pas. Il n’y a deux autres façons de diminuer la dépense sociale liée au handicap : jouer sur les critères d’invalidité et ajouter de la préférence nationale. Merci l’Ifrap.

    #travail #invalidité #AAH #droits_sociaux #étrangers

  • Autiste sévère suspension Aah pendant plus de 2 mois sans aucun courrier ni pour me dire qui fallait faire une demande ASI pension | Services Publics +
    https://www.plus.transformation.gouv.fr/experiences/6078869_autiste-severe-suspension-aah-pendant-plus-de-2-moi

    Bonjour, ça fait 2 mois maintenant qu’on m’a suspendu l’#Aah, je m’en suis rendu compte par hasard ce matin. La #Caf téléphone à ma maman pour lui dire qui faut faire une demande d’#ASI pension invalidité à la Cpam. Soi-disant ils m’ont envoyé un courrier, ce qui n’est pas vrai d’ailleurs, je n’ai rien dans mes notification, même sur mon compte internet. Ils viennent de me renvoyer ça ce matin. Je suis suivi dans un CMP, la personne qui me suit m’a proposé dans ma situation, et vu que le Samsah par chez moi ne s’occupe pas de personnes autistes, de refaire une demande en plus pour la #PCH qui m’a été refusée la première fois pour pouvoir mettre en place un éducateur spécialisé. Bref, tout cela pour dire que j’en ai besoin, là ça fait 2 mois que je touche à peine 280 euros d’aide au logement, et en plus de cela il faut encore que j’attende que la décision de la Cpam arrive pour que je puisse enfin revivre normalement. Je trouve cela aberrant étant donné que je n’ai jamais reçu ce courrier m’indiquant la demande ASI obligatoire, d’ailleurs aucune copie de cette date-là n’apparaît dans mon espace personnel Caf, donc la personne que j’ai eue ce matin ment en disant qu’ils m’ont informé sur la marche à suivre obligatoire soi-disant. En attendant, c’est moi qui paie les conséquences. Caf de Strasbourg.

    Ness le 16/05/2025 à 67500 Haguenau
    Posté par la personne concernée

    Avez-vous vécu une expérience similaire ?

    Réponse du service (Caf du BAS-RHIN)

    <p class="" data-start="157" data-end="165">Bonjour,</p><p class="" data-start="167" data-end="381">Nous comprenons parfaitement votre situation et les difficultés que vous traversez actuellement. Sachez tout d’abord que nous sommes sincèrement désolés pour les conséquences que cela engendre dans votre quotidien.</p><p class="" data-start="383" data-end="763">Concernant la suspension de votre AAH, celle-ci peut effectivement intervenir lorsque des démarches complémentaires, comme une demande d’ASI auprès de la CPAM, deviennent nécessaires pour garantir la continuité de vos droits. Nous regrettons sincèrement si l’information ne vous a pas été transmise de manière claire ou si vous ne l’avez pas retrouvée dans votre espace personnel.</p><p class="" data-start="765" data-end="1125">Pour que nous puissions examiner précisément votre dossier, nous vous invitons à contacter directement un conseiller via votre espace <em data-start="975" data-end="987">Mon Compte</em> ou par téléphone au 3230. Vous pouvez également être accompagné dans ces démarches par un agent France Services si cela vous est plus accessible.</p><p class="" data-start="1127" data-end="1333">Soyez assuré(e) que notre objectif est de rétablir vos droits dès que toutes les conditions sont réunies et de vous accompagner au mieux dans vos démarches, en lien avec les autres organismes comme la CPAM.</p><p class="" data-start="1335" data-end="1363">Nous restons à votre écoute.</p>
    #Cordialement,
    Sofiane, pour la Caf
    Date de la 1ère réponse 16/05/2025

  • #Budget : « On a une image totalement déformée de la #dépense_publique »

    « Nous dépensons trop », a déclaré #François_Bayrou le 15 avril sur le budget 2026. Le gouvernement prévoit de nouvelles #coupes_budgétaires, de 40 milliards d’euros, pour l’année prochaine. Décryptage avec l’économiste #Christophe_Ramaux.

    Deux mois après avoir fait adopter un budget 2025 qui rognait déjà sur les dépenses publiques, le ministre de l’Économie, #Eric_Lombard, a annoncé, en fin de semaine dernière, de nouvelles coupes budgétaires de l’ordre de 40 milliards d’euros. Le 15 avril, François Bayrou a confirmé cette annonce permettant, selon lui, de maintenir l’objectif de #déficit à 4,6 % du PIB en 2026.

    Pour Christophe Ramaux, enseignant à l’université Paris 1, chercheur au Centre d’économie de la Sorbonne, la dépense publique n’est pas un #indicateur_économique pertinent. Entretien avec cet enseignant à l’université Paris 1, chercheur au centre économique de la Sorbonne et membre des Économistes atterrés, qui préconise plutôt d’aller chercher des #recettes pour combler le #déficit.

    Basta ! : Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, ne cesse de rabâcher un chiffre : 57% de notre produit intérieur brut (PIB) serait consacré à la dépense publique. En répétant ce montant, qu’il juge colossal, il sous-entend que l’État est déjà très généreux. Couper dans la dépense publique serait donc sans grandes conséquences sociales. Mais la France est-elle réellement ce pays qui dépense de l’argent public à tout va ?

    Christophe Ramaux : On a une image totalement déformée de la dépense publique. Quand on dit que la dépense publique c’est 57% du PIB, la plupart des gens imagine que l’on prélève plus de la moitié de la richesse créée par le privé, qui serait le seul secteur productif, pour payer les fonctionnaires. Tout est faux dans cette phrase.

    La dépense publique est un indicateur très imparfait. On mélange un peu tout dedans et on fait des doubles comptes. Par exemple, elle comprend les salaires versés aux fonctionnaires, dont les cotisations sociales… Mais ces mêmes cotisations sont à nouveau comptées dans les dépenses de retraite ! Le chiffre de 57% du PIB n’est pas faux, mais il ne correspond pas à une part du PIB. Ce n’est pas parce que la dépense publique est à 57% que la dépense privée est à 43%. Au contraire, si on calculait la dépense privée de la même manière que l’on calcule la dépense publique, elle serait de l’ordre de 200% du PIB.

    Même si le gouvernement refuse d’employer le mot. Sommes-nous face à une politique austéritaire ?

    La part des #services_publics dans le PIB n’a pas augmenté depuis 40 ans. Donc il y a bien eu de l’#austérité. Pourquoi je dis ça ? Parce que, normalement, plus une société est riche, plus elle consacre de l’argent pour ce qu’on appelle les « #biens_supérieurs » : l’#éducation, la #santé, la #culture. Il ne vous a pas échappé que ce sont les terres d’excellence des services publics.

    Or, il y a beaucoup plus de bacheliers aujourd’hui que dans les années 1980, on aurait donc dû consacrer plus d’argent à l’éducation. On ne l’a pas fait. De même, la population vieillit donc on aurait dû augmenter les dépenses de santé. Cela n’a pas été le cas. Donc il y a bien eu de l’austérité.

    A quoi servent précisément les 1670 milliards d’euros de dépense publique ?

    Contrairement aux idées reçues, sur les 1670 milliards, un quart seulement sert à payer les #fonctionnaires. Environ une moitié (710 milliards) est consacrée aux « #prestations_sociales » et aux « transferts sociaux en nature de produits marchands » – la part remboursée des médicaments et des consultations médicales.

    Les prestations sociales (530 milliards, en 2023) financent essentiellement les #retraites (380 milliards), mais aussi le #chômage, le #revenu_de_solidarité_active (#RSA), l’#allocation_adulte_handicapé (#AAH), les #allocations_familiales… Les transferts sociaux en nature de produits marchands comptent pour 180 milliards. Quant au quart restant, il constitué de divers postes : aide aux ménages et aux entreprises, intérêts de la #dette (50 milliards), etc.

    La dépense publique n’est pas un puits sans fond. Et il faut savoir que le secteur public est productif ! Le calcul du PIB le prend d’ailleurs en compte. Sur les 3000 milliards de PIB actuel, environ 20% est ajouté par les fonctionnaires, soit 470 milliards. L’argent n’est donc pas dilapidé, puisqu’un quart de la dépense publique (salaire des fonctionnaires) augmente le #PIB !

    De même, les trois autres quarts offrent des débouchés pour le privé. Les retraités, que font-ils de leur retraite ? Ils font les courses, ils consomment. De même pour les chômeurs. La #commande_publique ? Elle finance en grande partie le privé, notamment le secteur du BTP si on pense à la construction d’écoles, de routes… Ce ne sont pas les fonctionnaires qui manient la truelle ! Donc quand on réduit la dépense publique, cela a inévitablement un effet sur le privé.

    Si on préserve la dépense publique, comment réduire le déficit ?

    Le #déficit_public est avant tout un problème de #recettes. Depuis 2017, premier mandat d’Emmanuel Macron, la dépense publique en pourcentage du PIB n’a pas augmenté. Ce qui a baissé, ce sont les #prélèvements_obligatoires (#impôts et #cotisations_sociales). On n’a jamais eu de baisse aussi élevée des ces prélèvements en un temps aussi court. On pense bien sûr à la suppression de l’#impôt_sur_la_fortune, #ISF, du prélèvement forfaitaire unique, à la baisse de l’#impôt sur les sociétés ou encore à la suppression de la #taxe_d’habitation (20 milliards d’euros), essentiellement payée par les ménages les plus riches. En tout, on arrive sur une baisse de 60 à 70 milliards de recettes.

    Au lieu de réduire la dépense publique, on pourrait évidemment aller chercher de nouvelles recettes. Déjà en revenant sur cette contre-révolution fiscale mise en place par Emmanuel Macron. On pourrait aussi remettre en cause certaines niches fiscales et sociales. Une part du déficit de la sécu pourrait être comblée si on cessait de ne pas soumettre à cotisation sociale une partie des revenus comme les heures supplémentaires, l’intéressement la participation, la prime de partage de la valeur (ex « #prime_Macron »)…

    https://basta.media/budget-on-a-une-image-totalement-deformee-de-la-depense-publique
    #dépenses_publiques #France #économie #fiscalité

  • « La CAF s’acharne sur moi » : suite à une « erreur », 23 000 euros d’amende et de trop-perçus réclamés à cette bénéficiaire en colère - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2025/04/04/elle-sacharne-sur-moi-suite-a-une-erreur-la-caf-reclame-23-000-euros-damen

    "J’ai fait une erreur en déclarant mes indemnités journalières en double. La #CAF m’a dit qu’elle allait me rembourser ce que j’avais déclaré en trop. Et puis début 2018, je reçois un courrier indiquant que j’ai fraudé. J’ai écopé d’une amende de 1 500 €. Je n’ai jamais su quelle était la fraude", explique Isabelle.

    Une fois cette erreur commise, les ennuis s’enchaînent. "Mon #AAH_ (Allocation aux adultes handicapés) _a été suspendue quatre mois car soi-disant je ne leur avais pas donné ma déclaration de ressources ! Pourtant, je leur ai envoyé quatre fois ! Il y a aussi une fois où on m’a trouvé un trop-perçu de #RSA_ (Revenu de solidarité active) _alors que je ne l’ai jamais touché", liste l’allocataire.

    Selon ses mots, "tous les mois j’ai des créances ou soi-disant des trop-perçus de l’AAH ou de l’APL. C’est incompréhensible car je déclare tout au centime près", avant de résumer "j’ai l’impression que la CAF s’acharne sur moi". Depuis, elle a décidé d’envoyer un courrier à l’Élysée pour tenter d’interpeller Emmanuel Macron mais la seule réponse qu’elle a obtenue ce sont des excuses du service médiation de la CAF des Yvelines.

  • La Défenseure des droits s’alarme de « l’ampleur et l’augmentation des #discriminations en France »

    Dans son rapport annuel publié mardi 25 mars, Claire Hédon alerte sur l’ampleur de l’augmentation des discriminations en France, liées à l’origine particulièrement. Elle s’inquiète aussi des conséquences de la dématérialisation des services publics.

    https://www.humanite.fr/societe/claire-hedon/la-defenseure-des-droits-salarme-de-lampleur-et-laugmentation-des-discrimin

    • La Défenseure des droits dénonce les « excès de la dématérialisation mal pensée »
      https://archive.ph/https://www.mediapart.fr/journal/france/250325/la-defenseure-des-droits-denonce-les-exces-de-la-dematerialisation-mal-pense
      `
      Dans son rapport annuel publié mardi 25 mars, Claire Hédon, la Défenseure des droits, constate une augmentation des discriminations en lien avec l’origine. Elle pointe aussi les difficultés engendrées par les démarches numérisées dans les services publics.

      Claire Claire Hédon est inquiète de la fragilisation des #droits et #libertés à l’œuvre dans la société. « On oublie que les droits sont là pour protéger les personnes et qu’ils nous réunissent pour faire société », déclare la Défenseure des droits lors de la conférence de presse accompagnant la sortie du rapport annuel de l’institution, le 25 mars. Elle souhaite sonner « deux alertes lancinantes » concernant deux phénomènes préoccupants : les discriminations qui ne cessent d’augmenter et les « excès de la dématérialisation mal pensée ».

      En 2024, plus de 141 000 réclamations et demandes d’informations ont été adressées à l’institution. La plateforme de la Défenseure des droits, le 39 28, a connu un « pic d’appels » durant l’été 2024 concernant des propos haineux en raison de l’origine ou de la religion. Une hausse de 53 % a été relevée entre mai et juin 2024. Des chiffres à mettre en parallèle avec le fait qu’en 2020, 18 % de la population de 18 à 49 ans a déclaré être victime de #discrimination, selon l’enquête Trajectoires et origines. Le rapport s’appuie aussi sur l’enquête de victimation menée en 2024 par le ministère de l’intérieur, qui indique une « très forte hausse » de 52 % des faits de discrimination entre 2021 et 2022.

      Alors que les chiffres s’affolent, de manière presque contre-intuitive, les saisines sont, elles, en baisse de 15 %, dit le rapport. Les victimes semblent renoncer à agir, découragées par la procédure ou effrayées par les possibles représailles.
      La Défenseure des droits écrit : « La diminution paradoxale des réclamations que nous avons reçues cette année dans ce domaine met en lumière la difficulté des victimes à faire valoir leurs droits et la nécessité de s’emparer collectivement de cette problématique. »

      L’euphémisation des discriminations est brocardée par Claire Hédon dans son propos liminaire. Elle pointe le fait que les décideurs préfèrent parler de « diversité » et de « lutte contre le discours de haine ». « Or, il est important de parler de discrimination », ajoute-t-elle.

      « Maltraitance institutionnelle »

      L’autre motif d’alerte porte sur les affres de la dématérialisation pour les usagers des services publics, dans un contexte de désengagement de l’État et avec des infrastructures toujours plus éloignées. Cela engendre, selon elle, du découragement, de la résignation et de la lassitude. « Les personnes ne croient plus en l’État. »

      La dématérialisation partait d’une démarche louable, pointe Claire Hédon, à savoir : simplifier les démarches administratives. Or, c’est le contraire qui se produit alors même que les droits sociaux sont fragilisés, « lorsqu’un service a été entièrement dématérialisé sans que l’accompagnement nécessaire ait été prévu, lorsque l’information délivrée est insuffisante, lorsque les procédures de contrôle sont expéditives », peut-on lire dans le rapport.

      37 % des saisines de l’institution en 2024 portaient sur les difficultés d’accès au #titre_de_séjour et au renouvellement, ce qui en fait le premier motif de saisine de l’institution depuis 2022. Un chiffre qui était seulement de 10 % en 2019. De fait, les difficultés rencontrées par les usagers ressortissants #étrangers se sont aggravées depuis le déploiement de l’#administration_numérique pour les étrangers en France (#Anef), canal unique dématérialisé pour les demandes de titres de séjour et de renouvellement.

      Il n’est pas possible de corriger ou de modifier sa demande sur le site. Sans compter les #délais élastiques. Des milliers de personnes étrangères, faute d’obtenir un titre de séjour dans les temps, souvent un renouvellement, perdent leurs droits sociaux ou leur travail, comme Mediapart l’a raconté. Ces personnes précarisées se retrouvent alors en situation irrégulière alors qu’elles étaient en règle. Il s’agit, selon Claire Hédon, d’une « maltraitance institutionnelle ». [#clandestinisation]

      Le risque des algorithmes

      L’inquiétude de l’institution porte aussi sur la généralisation de l’Anef pour toutes les demandes concernant les titres de séjour dans quelques mois. Or, le site dysfonctionne, rappelle Claire Hédon. « On dit à nos interlocuteurs au ministère de l’intérieur que c’est impossible d’étendre l’Anef à toutes les demandes dans ces conditions.

      Concrètement, les réclamants récupèrent leur titre de séjour à un mois de la fin de validité, ils doivent tout recommencer. Le renouvellement automatique des API, les attestations provisoires d’instruction, pourrait désengorger les préfectures. » Une situation à ses yeux révélatrice : « Le degré d’effectivité des #droits_des_étrangers me paraît être un marqueur des droits et libertés dans notre pays. »
      Plus généralement, l’impossibilité pour les usagers de services publics de pouvoir se rendre dans un #accueil physique ou de joindre un·e agent·e au téléphone pénalise les moins familiers avec le numérique. Dans son rapport, l’institution rappelle que « la dématérialisation doit rester une voie d’accès supplémentaire au service public et ne pas se substituer aux guichets, aux échanges postaux ou par téléphone qui doivent demeurer de réelles alternatives pour contacter l’administration ».

      Il ne s’agit pas de pointer le travail des agent·es, insiste Claire Hédon, mais de dénoncer le désinvestissement de l’État dans les services publics. Les agences #France_services, faute de personnels spécialisés en leur sein, ne peuvent pallier ces difficultés.

      Or le problème perdure et s’accentue année après année, « aussi bien pour MaPrimeRénov’ que pour la question des pensions de retraite ». « Nous avons des réclamants qui attendent six mois, un an, dix-huit mois, pour toucher leur retraite. Ils restent sans revenus pendant toute cette période-là, avec des difficultés pour joindre quelqu’un », explique celle qui a déjà rendu plusieurs avis sur le sujet. La Défenseure des droits a aussi été saisie par des bénéficiaires du revenu de solidarité active (#RSA) en raison d’une prise en considération erronée de leurs #ressources. [mais pas seulement]

      Autre sujet dans la ligne de mire de la Défenseure des droits : la #lutte_contre_la_fraude lorsqu’elle se retourne contre les usagers, avec un point de vigilance sur l’intelligence artificielle ou les #algorithmes. Ceux programmés par la Caisse nationale d’allocations familiales ou par la Caisse nationale d’assurance-maladie à l’aide du data mining (« extraction de données ») risquent de reproduire des biais discriminatoires.

      Les logiciels d’affectation au lycée et dans l’enseignement supérieur, #Affelnet et #Parcoursup, risquent, eux aussi, de porter atteinte aux droits des élèves, pointe enfin le rapport. « Lorsqu’une décision administrative est dite partiellement automatisée, un agent public doit contribuer à la prise de décision par une action concrète et significative. La Défenseure des droits relève cependant que cette intervention se révèle parfois inexistante. » Un travail approfondi sur la question spécifique des algorithmes va être mené dans les prochains mois. En attendant, comme le veut l’usage, ce rapport va être remis au premier ministre et à Emmanuel Macron.

      #retraites #CNAV #CAF #data_mining

    • [Exemple] CAF BDR délai de traitement supérieur à 60 jours pour AAH
      https://www.plus.transformation.gouv.fr/experiences/5830113_caf-bdr-delai-de-traitement-superieur-a-60-jours-po

      Cette réponse a été générée par une #IA à 88 % et vérifiée par un agent.

      On notera le titre euphémisant en diable : il s’agit d’une #AAH non versée durant un trimestre.

      En réponse à une réclamation CAF, on a le plus souvent un « votre demande a été traitée », sans plus de précision, qui n’a aucun sens, si ce n’est d’accuser réception. Voilà une chose que l’IA va améliorer en fournissant tissant des phrases ou jamais les dédions de ne seront notifiées "en fait et en droit" comme le veut la loi, quasi systématiquement bafouée.

  • « Pas assez handicapée pour eux » : amputée et cardiaque, son allocation est supprimée
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/pas-assez-handicapee-pour-eux-amputee-et-cardiaque-son-allocation-est-sup


    Léa Ligny, à son domicile du Manoir-sur-Seine, avec son chien Reiko © Radio France - Laurent Philippot

    Dans un courrier en date du 25 février 2025, la MDPH écrit que "la commission des droits et de l’autonomie et des personnes handicapées a reconnu que vous avez des difficultés entraînant une gêne notable dans votre vie sociale" mais que "votre situation de handicap n’interdit pas l’accès ou le maintien dans l’emploi pour une durée supérieure ou égale à un mi-temps". La demande, déposée un an auparavant, a été rejetée. Pour la jeune femme de 24 ans, c’est la douche froide : "Je n’ai plus d’AAH, je n’ai plus rien. On me l’a refusée parce que, pour eux, je peux travailler".

    edit
    Accueillir, évaluer, décider : Comment les maisons départementales des personnes handicapées traitent les demandes des usagers ?
    https://www.igas.gouv.fr/accueillir-evaluer-decider-comment-les-maisons-departementales-des-personn

    #handicap #AAH #MDPH #emploi

  • Le passage à la retraite ne garantit pas une sortie des minima sociaux | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/le-passage-a-la-retraite-ne-garantit-pas-une-sortie-des-minima-sociaux-2151

    Revenu de solidarité active (#RSA), allocation adulte handicapée (#AAH) ou encore minimum vieillesse [#ASPA] etc., de nombreuses personnes restent encore bénéficiaires de minima sociaux plusieurs années après leur départ à la #retraite, pointe l’étude. A 61 ans, soit juste avant l’âge légal de départ à la retraite, les Français sont toujours 11 % à en bénéficier.

    « Cette proportion est globalement similaire à tous les âges à partir de 50 ans », écrit la Dress. Mécaniquement, ils ne sont plus que 7,3 % à en percevoir juste après l’âge légal de 62 ans, ce qui prouve que le passage à la retraite ne garantit pas toujours une sortie des minima. Cette proportion continue de baisser de façon étalée jusqu’à 67 ans, l’âge d’obtention automatique d’une retraite à taux plein pour ceux qui n’avaient pas tous les trimestres requis.

    Problème : même après cette étape, un bénéficiaire d’un minimum social à 59 ans sur trois en perçoit encore un à 70 ans, constate la Dress. « Le passage à la retraite ne garantit pas une sortie des minima, plus d’un ancien bénéficiaire sur trois l’est toujours après les âges légaux de la retraite », insiste l’étude. Parmi ces personnes, une majorité cumule minima sociaux et retraites de droit propre. « Cela ne signifie pas pour autant que c’est leur seul niveau de vie qui leur permet de sortir des minima sociaux. D’autres ressources peuvent jouer, comme la pension de retraite d’un conjoint », explique Patrick Aubert, économiste à l’Institut des politiques publics (IPP), partenaire de l’étude.

    Mais l’étude pointe un autre phénomène. A 70 ans, quelque 12,5 % des #retraités ne touchent tout simplement pas de retraite liée à leur activité professionnelle passée et ne vivent que de #minima_sociaux. Ces personnes, les plus précaires, sont en majorité celles qui bénéficiaient du RSA ou de l’AAH1 (le taux d’incapacité le plus élevé) avant leur départ à la retraite. « Le RSA, par exemple, ne permet pas d’acquérir des droits à la retraite, ce qui explique en partie cette situation de précarité », rappelle Patrick Aubert.

    Des aides supplémentaires

    Les retraités passés par les minima sociaux perçoivent aussi des montants de pension bien plus faibles. En moyenne de 863 contre 1.682 euros bruts par mois fin 2020. « Ces montants de retraite plus bas s’expliquent par des rémunérations elles-mêmes plus faibles en cours de carrière, mais aussi par le fait que les anciens bénéficiaires de minima sociaux n’ont souvent pas acquis assez de trimestres pour valider une carrière complète », écrit la Dress.
    Et, pour la minorité qui ne touche pas de retraite, mais uniquement des minima sociaux, les revenus sont encore plus maigres. En moyenne de 588 euros pour les bénéficiaires du RSA, voire de 566 euros pour ceux percevant l’AAH. Les retraités dans cette situation sont néanmoins en mesure de demander des aides supplémentaires, comme l’aide personnalisée au logement (APL) ou le minimum vieillesse, nettement plus élevé que le RSA.

    Minima sociaux : plus d’un bénéficiaire en cours de carrière sur trois l’est encore après son départ à la retraite
    https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/etudes-et-resultats/250227_ER_minima-sociaux-beneficiaire-depart-retraite

  • Un quart des bénéficiaires du RSA fin 2022 ne percevaient plus de minima sociaux fin 2023 | Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
    https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/jeux-de-donnees/250221_DD_minima-sociaux-indicateurs

    La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) met à jour un jeu de données portant sur les trajectoires des bénéficiaires de minima sociaux (entrées, temps passé dans les minima au cours des années précédentes...). Ces données sur longue période (2007-2023), portent sur les personnes ayant perçu le revenu minimum d’insertion (RMI), l’allocation de parent isolé (API), le revenu de solidarité active (#RSA), l’allocation de solidarité spécifique (#ASS) ou l’allocation aux adultes handicapés (#AAH). Ce jeu s’enrichit cette année de deux indicateurs sur les sorties des minima sociaux d’une année à l’autre. Cette diffusion repose sur l’Échantillon national interrégimes d’allocataires de compléments de revenus d’activité et de minima sociaux (Eniacrams).

    edit je met ça là parce que à voir ce qui passe et comment ça circule dans les tuyaux du social, on découvre mieux le plan du plombier.
    Les paragraphes sur l’AAH et la « stabilité » de leurs allocataires donnent une indication de ce que pourrait être un revenu_garanti.

  • AAH en complément d’une pension : les Caf condamnées à revoir leur mode de calcul... et à rembourser - Faire Face - Toute l’actualité du handicap
    https://www.faire-face.fr/2025/02/19/aah-complement-pension-caf-remboursement

    La cour d’appel d’Aix-en-Provence vient de condamner la #Caf du Var à revoir le montant de l’#AAH_différentielle qu’elle verse à Martine Deniau, en complément de sa pension de retraite. En cause, l’illégalité du mode de calcul qu’utilisent toutes les Caf de France.

    • Il est temps que l’abattement change de camp !

      (...) Vous touchez l’#AAH en complément d’une pension de retraite, d’invalidité, de réversion… ? Alors, votre Caisse d’allocations familiales vous doit sans doute de l’argent. Calculez le montant de l’AAH que votre Caf devrait vous verser aujourd’hui grâce au simulateur de Faire-face.fr.

      #Martine_Deniau a encore frappé. Cette Toulonnaise de 72 ans vient de remporter une nouvelle victoire contre la Caisse d’allocations familiales (Caf) du Var. Et comme dans le cas de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées et du complément de ressources, ses deux précédents combats, la décision de justice qu’elle a obtenue avec le même avocat, Maître #Philippe_Camps, ouvre la voie aux personnes dans une situation similaire, partout en France.

      À savoir celles percevant l’AAH en complément d’un avantage vieillesse ou invalidité, qu’il s’agisse d’une #pension_de_retraite, d’invalidité, de réversion, etc. Soit, selon nos estimations, entre 150 000 et 200 000 allocataires(1).

      À titre personnel, dans cette affaire, Martine Deniau contestait le mode de calcul de l’AAH versée en complément de sa pension de retraite(2). En 2020, lorsqu’elle a commencé ses recours auprès de la Caf du Var, ses ressources mensuelles – quasi exclusivement constituées de sa retraite – plafonnaient à 422,11 €. Son AAH différentielle s’élevait alors à 480,59 €, soit la différence entre l’AAH à taux plein à cette époque (902,7 €) et ces 422,11 €.

      Trois abattements légaux : 10 %, 20 % et spécial invalides

      Mais, selon Martine Deniau, la Caf aurait dû appliquer les trois abattements légaux sur sa pension avant de calculer l’AAH. Un premier de 10 %. Un second de 20 %. Puis un troisième réservé aux personnes invalides(3) qui, en 2020, s’élevait à 2 416 €. Le montant de ses ressources aurait donc été moins élevé, et par conséquent, celui de son AAH différentielle, plus haut.

      Mais les Caf n’en appliquent aucun pour le calcul de l’AAH différentielle

      Dans un courrier que son service « Écoute client » (sic !) lui avait adressé en juillet 2020, et que Faire-face.fr met en ligne, sa Caf reconnaissait bien que ces abattements permettent de déterminer « les #ressources_annuelles retenues » pour le calcul de l’AAH.

      Mais elle avançait qu’ils « n’entrent pas en compte dans le calcul de l’AAH dite différentielle » versée en complément d’un avantage vieillesse ou invalidité.

      Une interprétation des Caf totalement illégale selon la justice

      « Cette interprétation de la caisse ne repose sur aucune disposition légale ou réglementaire qui serait spécifique aux modalités de calcul du montant de l’AAH différentielle mensuelle », a tranché la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, dans un arrêt rendu le 7 février (https://www.faire-face.fr/wp-content/uploads/2025/02/arret-deniau-caf-07-02-2025-ca-aix-aah-en-complement-pension.pdf).

      « Les ressources prises en considération s’entendent du total des revenus nets catégoriels retenus pour l’établissement de l’impôt sur le revenu et (…) après l’abattement mentionné à l’article 157 bis du Code général des impôts en faveur des personne âgées ou invalides », précisent les juges. Ils ont condamné la Caf à procéder au versement de l’AAH différentielle après applications des trois abattements.

      Une perte de 318 € par mois pour Martine Deniau sur son AAH

      Concrètement, en 2020, Martine Deniau a touché 4 992 € de pension de retraite. Après le premier abattement de 10 %, cette somme tombe à 4 493 €. Puis à 3 595 €, une fois déduit le second abattement de 20 %. Martine Deniau a par ailleurs touché 71 € de revenus d’épargne non éligibles aux abattements. L’ensemble de ses ressources est donc égal à 3 665 €.

      Reste à appliquer le dernier abattement, les 2 416 € réservés aux personnes #invalides. Le montant à prendre en compte pour le calcul de son AAH différentielle est donc égal à 1 249 € dont il faut déduire 2 € de CSG déductible. Soit, au total, 1 247 € par an (ou 104 €/mois).

      La Caf aurait donc dû lui verser 799 € (= 902,7 € le montant de l’AAH à taux plein en 2020 – 104 €/mois) et non 480,59 €. Le manque à gagner est important pour la Toulonnaise : 318 €/mois !

      « Le jugement est applicable à toutes les Caf »

      La Caf du Var va donc devoir changer le mode de calcul de l’AAH différentielle de Martine Deniau. Surtout, « le jugement est applicable à toutes les Caf, précise cette dernière. Et pas seulement pour les retraités touchant l’AAH différentielle mais pour toutes les personnes qui perçoivent l’AAH en complément d’une pension d’invalidité, d’une pension de réversion, de l’allocation veuvage… »

      De plus, la Caf est tenue de payer à ces allocataires les prestations non-versées.

      « Les allocataires lésés peuvent demander le remboursement des cinq dernières années »

      Sur les deux dernières années comme c’est habituellement la règle ? « Non, les allocataires lésés peuvent demander le paiement des cinq dernières années », précise Martine Deniau. L’action en responsabilité civile se prescrit en effet par cinq ans, à compter du moment où le dommage est révélé à la victime, selon l’article 2224 du Code civil. Et cette disposition concerne aussi les fautes commises par les Caf, a rappelé le Défenseur des droits, dans une décision rendue en 2019.

      Demandez à votre Caf que le montant de votre l’AAH soient recalculé

      Certes, la Caf du Var a toujours la possibilité de se pourvoir en cassation d’ici mi-avril, c’est à dire de demander l’annulation de ce jugement au motif qu’il serait non-conforme au droit. Mais cela ne suspendrait pas l’exécution de ce dernier en attendant la décision de la Cour de cassation.

      Dans tous les cas, les autres #allocataires_lésés ont intérêt à entamer les recours le plus rapidement possible auprès de leur caisse, pour faire valoir leur droit à remboursement. Vous savez donc ce que vous avez à faire : demander à votre Caf que le montant de votre AAH soit recalculé, en s’appuyant sur ce jugement. Martine Deniau a ouvert la voie.

      Actualisation du 21 février. Une précision en réponse aux questions des lecteurs : le jugement de la cour d’appel rappelle que le calcul de l’AAH différentielle doit intégrer les abattements réglementaires. Le montant total des ressources des allocataires (AAH versée + pension d’invalidité, de retraite, etc) peut donc bien être supérieur au montant de l’AAH à taux plein. Comme c’est déjà le cas pour les allocataires de l’AAH en emploi.

      #abattements_fiscaux #jurisprudence (ou pas, mais ici, à vue de nez, ce devrait être le cas, la CAF ne se pourvoira peut-être même pas en cassation, chapeau Madame Deniau !)

    • Dans sa « toile d’araignée », Warrior Deniau, il y a 7 ans.
      https://www.youtube.com/watch?v=IcPBAyfUCMQ

      Martine Deniau veut obtenir que les Caf n’obligent plus aucun allocataire de l’AAH à demander l’#Aspa, arrivé l’âge de la retraite, car c’est une prestation moins avantageuse. Un combat qu’elle mène malgré la maladie qui la fragilise.

      Depuis, la question a été réglée, avec intégration y compris dans les circulaires des caisses, ici, la CNAV :
      https://legislation.lassuranceretraite.fr/Pdf/circulaire_cnav_2024_01_02012024.pdf

      .... un assuré qui atteint l’âge de 62 ans n’a pas l’obligation de demander l’allocation de solidarité
      aux personnes âgées (Aspa) pour continuer à percevoir l’AAH.

      Ce que ne dit pas le bobino, qui insiste sur une récupération lors des successions qui faisait craindre de léguer une dette (sachant que le seuil à d’application de cette disposition est monté depuis à 107 616 €), c’est que passer à l’ASPA valait aussi et vaut toujours une baisse de revenu immédiate par rapport à l’AAH. Une perte de revenu d’autant plus importante qu’elle peut comporter la suppression d’un droit associé à l’AAH mais inexistant à l’ASPA, celle de l’alloc de « majoration pour la vie autonome » (MVA), qui est versée aux allocataires AAH, si elle est demandé et lorsque ces allocataires ne vivent pas en institution (environ 10% du montant de l’AAH qui vient s’y ajouter, ou pas).

      Sinon, Faire Face est une émanation de l’APF France handicap, une des assos « représentatives » qui casse-croute dans le domaine, en gérant des foyers, avec quelques procès à la clé, pour « négligence ayant entrainé la mort » par exemple". Elle est présidée par une ex avocate d’affaire. (cf. Élisa Rojas et Odile Maurin)

      Ce journal travaille à la dépossession des premeir.es concerné.es en même temps qu’il les « représente » et les « défend ».
      Faire face écrit, par exemple, dans l’article ci-dessus "courrier à la CAF" là où il s’agit en fait d’un recours administratif préalable obligatoire (RAPO), expression qui si elle est utilisée dans l’objet du recours indique clairement la menace d’une procédure contentieux, plutôt que de chialer.

      On nous dira que c’est trop compliqué pour la grand mère de mon voisin ou l’autiste du coin de causer la langue du droit et qu’il y a des professionnels pour ça.

      #revenu #se_défendre

    • Communiqué de Martine Deniau du 12 février 2025
      https://www.handi-social.fr/articles/actualites/martine-deniau-fait-encore-condamner-la-caf--jurisprudence-sur-aah-et-r

      Privée aussi du #complément_de_ressources depuis 2013, j’ai entrepris un recours devant la Cour de Cassation qui m’a donné gain de cause après 7 ans et demi d’attente, en septembre 2019.

      Cependant, pour limiter les répercussions financières, l’État a supprimé le dit complément en décembre 2019, au mépris de la jurisprudence acquise par l’Arrêt de la plus haute juridiction française. (Seuls les allocataires qui en étaient bénéficiaires peuvent le percevoir jusqu’en 2029).

      Ma prochaine action sera de faire reconnaître cet abus de pouvoir de l’État et d’obtenir le rétablissement du complément de ressources au nom du respect de l’indépendance de la Justice en France et de ses citoyens qui pouvaient y prétendre et en sont injustement privés.

      Je vous invite à consulter le rapport d’Isabelle SAYN : #Droit et Pratiques du Droit dans les caisses d’allocations familiales, convention de recherche numéro 97/491 CNAF / Maison Rhône-Alpes des Sciences de l’Homme https://shs.hal.science/halshs-00866373v1/file/droit_et_pratiques_du_droit_optimise.pdf , qui va vous éclairer sur le fonctionnement de la CAF qui détourne à son profit les règles de droit en ciblant les #allocataires les plus démunis pour se défendre, car j’en témoigne, il faut une force intérieure considérable pour faire face sans sombrer devant ces pratiques inhumaines.

    • AAH en complément d’une pension : la Caf du Var se pourvoit en cassation

      Le pourvoi en cassation ne suspend pas la décision rendue. La Caf du Var vient donc de rembourser Martine Deniau. Comme la première réclamation de la toulonnaise remonte à début 2020, elle lui a réglé la différence entre le montant versé depuis cette date (avec le mode de calcul illégal) et celui qu’elle aurait dû lui payer en appliquant les trois abattements. Soit 21 600 € au total. (yes !)

      Et maintenant ? Deux stratégies sont possibles pour les allocataires percevant, eux aussi, l’AAH en complément d’une pension de retraite ou d’invalidité, d’une rente accident du travail – maladie professionnelle… La première consiste à attendre que la #Cour_de_cassation rende son verdict. D’ici quinze mois, vraisemblablement.

      Martine Deniau, elle, prône une attitude plus offensive. « Les Caf ne comprennent que le rapport de force. Il faut que les personnes concernées demandent un recalcul de leurs droits. Lorsqu’ils auront reçu une réponse négative, ils devront, dans les deux mois, la contester auprès de la commission de recours amiable. Après le rejet, prévisible, de leur requête, ils saisiront le pôle social du tribunal judiciaire dans un délai de deux mois. Chacun doit se battre pour obtenir le respect de ses droits et faire avancer la cause commune. »

      Protection sociale / Prestations non contributives de sécurité sociale : AAH - ASPA - ASI
      https://www.gisti.org/spip.php?article2416

      Modèle de lettre AAH différentiel avec retraite (pour se voir appliquer par la CAF les abattements sur les revenus et donc percevoir montant plus élevé - voir aussi CA Aix en provence, 7 février 2025 et « AAH en complément d’une pension de retraite ou d’invalidité : une lettre type pour vous faire rembourser par la Caf », Faire Face, 6 mars 2025)

      lettre type AAH différentielle avec abattement invalide (titulaire CMI invalidité, pension d’invalidité pour AT d’au moins 40% ou pension militaire d’invalidité d’au moins 40% et revenu net global du foyer inférieur à un certain niveau (27 670 € en 2023), alors deux conditions remplies pour bénéficier du troisième abattement, celui réservé aux personnes invalides, en plus des deux premiers, ceux de 10% et 20%).
      lettre type AAH différentielle sans abattement invalide (pas droit à l’abattement invalide : la Caf doit cependant vous appliquer les deux premiers abattements, ceux de 10% et 20%).

    • Pas écouté non plus, parce que de toute façon, comme Fabien Roussel et les communistes vont forcément gagner les prochaines élections, tu vas voir comment ça va être trop fastoche de « sortir du RSA ».

      « Je veux supprimer le RSA » : le communiste Fabien Roussel revendique « le parti pris du travail » dans un livre
      https://www.lopinion.fr/politique/je-veux-supprimer-le-rsa-le-communiste-fabien-roussel-revendique-le-parti-p

      « Je veux supprimer le RSA », annonce-t-il tout de go, ce mardi 18 février, dans un restaurant du XIXe arrondissement.

      Les plumitifs éberlués marquent l’arrêt. « Oui, je condamne cette France qui a assommé des générations entières à coups de RSA. Cela a permis à la droite de séparer les gens entre des travailleurs et des cassos », observe-t-il. Fabien Roussel veut au contraire « garantir à chacun un emploi ». Sinon, dit-il, « vous aurez des gens qui viendront vous voir en disant : pourquoi je me crève la paillasse à bosser pendant que mon voisin qui touche le RSA vit aussi bien que moi  ? »

    • Est-ce une énigme ou est-ce bien dans la logique des syndicats ouvriers vendus que Roussel torpille toujours sa famille politique en revêtant le costume de facho libéral ? Et même comment sa famille politique peut encore le maintenir en place avec les inepties qu’il éructe ?

      #travail_is_over

    • @Julie_Le_Goic@mastodon.social
      https://piaille.fr/@Julie_Le_Goic@mastodon.social/114059485520261767

      Pendant que Roussel milite pour la fin du RSA, la vraie vie des gens, c’est cet élève qui vient me voir : « Madame, je voudrais faire un apprentissage pour le bac, mais j’ai peur que mon salaire fasse supprimer l’#AAH de ma maman et le chômage de mon beau-père ». Un enfant qui tremble de voir ses décisions prises pour son avenir nuire à sa famille, un enfant qui compte déjà les sous un à un. Le scandale est là, pas dans l’existence du RSA.

    • @colporteur je vois ça aussi dans le coin, môme de 20 ans qui arrive des Alpes et ne sait pas comment faire pour que les aides sociales de sa maman, veuve avec 3 enfants dont 2 mineurs ne soient pas drastiquement réduites parce qu’elle veut travailler.
      La maman pêchue qui vient en stop avec la petite dernière la visiter à Toulouse parce que la voiture c’est trop cher, on est en février quand même.

      Alors les salons cossus du PC qui trouvent immoral le RSA, trois petits points.

    • Des chiens crevés. Rien trouvé d’autre à faire en passant à coté du cortège JCF de la manif antifa de samedi que de gueuler « Et hop, Roussel ! au RSA ». Les amis avec qui j’étaient avaient davantage envie de continuer à converser comme nous le faisions. J’étais seul. Dans un moment de gauche on les aurait viré du cortège (parce que leur travail qui rend digne et libre...).

  • RSA : le handicap exempte-t-il vraiment des 15h d’activités ?
    https://informations.handicap.fr/a-rsa-le-handicap-exempte-t-il-vraiment-des-15h-d-activites-37

    ...dans les faits, selon l’expérimentation effectuée depuis décembre 2022 dans 18 puis 47 départements français volontaires, il semblerait que ce soit surtout l’état de santé qui pèse dans la balance. En clair, ledit contrat serait adapté « au cas par cas », en fonction des situations et des politiques mises en place par les #conseils_départementaux. Certains estiment qu’une reconnaissance de handicap ne « suffit » pas pour être dispensé d’activités puisqu’une personne peut occuper un #emploi adapté à son #handicap. Sachant que l’on estime à 30 % le nombre d’allocataires du #RSA avec un handicap, notamment psychique, qui ne remplissent pas pour autant toutes les conditions pour obtenir l’Allocation adulte handicapé (#AAH). A contrario, une personne avec un grave problème de santé, mais ne disposant pas d’une reconnaissance de la Maison départementale des personnes handicapées (#MDPH), peut être dans l’incapacité de travailler et donc exemptée des 15 heures d’activités obligatoires.

    Handicap.fr : Comment sont définies les orientations de chaque allocataire ?

    Annie Corne [vice-présidente du Conseil départemental, déléguée à l’insertion et à l’emploi de l’Allier] : Première étape : un « #entretien de #diagnostic », qui consiste en une information collective visant à présenter les droits, les devoirs et les évolutions induites par la #loi_plein_emploi ainsi qu’un temps d’échange individuel afin d’identifier les besoins d’accompagnement adaptés à chacun en fonction des problématiques personnes (sociales, familiales ou de santé).

    À l’issue de cette demi-journée d’évaluation, l’espace « insertion emploi » du conseil départemental décide de l’orientation : #emploi (en capacité de reprendre un emploi rapidement), équilibré (pour ceux qui sont proches de l’emploi mais ont encore quelques problématiques sociales à lever) ou #remobilisation (pour ceux qui nécessitent une prise en charge plus intensive de retour à l’emploi). Un livret de parcours est ensuite remis au bénéficiaire du RSA pour commencer sa mise en mouvement. Cet outil est destiné à rassembler ses documents tout au long de son parcours et à lui permettre de créer un véritable dossier, pas à pas, vers sa remobilisation professionnelle.

    H.fr : En quoi consistent exactement ces « 15 heures d’activités » ?

    AC : Elles sont diverses, adaptées à chaque personne, en fonction de ses problématiques personnelles, et peuvent varier selon les territoires. En effet, il s’agit de déployer ces 15 heures selon un référentiel national au travers de la référence d’accompagnement mais avec une certaine dose de spécificités propre à chaque Département et aux dispositifs déjà en place dans ceux-ci.

    Dans l’Allier par exemple, les allocataires peuvent être amenés à faire du #bénévolat au sein d’associations caritatives, à participer à notre marché [sic]_de remobilisation et savoir-être au travail [idem]_ ou encore au marché santé, mais aussi à réaliser des #jobs_dating, des #stages dans les collectivités volontaires, des ateliers de formation numérique…

    Le référent d’accompagnement, qui les suivra tout au long de leur parcours, évaluera avec eux et les tuteurs éventuels le nombre d’heures hebdomadaires effectuées au regard de leur situation et des besoins identifiés, toujours en fonction des caractéristiques et des possibilités de chacun, au stade où il en est de sa remobilisation. Cela restera souple et personnalisé.

    H.fr : Dans quel cas le président du conseil départemental peut-il décider la suspension du RSA ?

    AC : Le Département de l’#Allier applique strictement le cadre règlementaire existant pour la sanction, à savoir le respect des droits et devoirs et donc la #convocation en #équipe_pluridisciplinaire de tout bénéficiaire du RSA qui serait en situation de non-respect de ses obligations. Cela concerne les #fraudes, bien sûr, mais aussi la non signature du contrat d’engagement avec son référent unique ou référent d’accompagnement ou encore la non réponse et présentation aux convocations, le non-respect de sa recherche d’emploi…

    À noter que, dans le cadre de l’expérimentation pour la mise en œuvre de la loi plein emploi, le décret relatif à la sanction, pour les 15 heures obligatoires notamment, n’est pas encore paru à ce jour.

    Enfin, à noter que nous examinons avec le plus grand soin, les situations de chacune et chacun, notamment celles des personnes en situation de handicap dont les dossiers sont finement étudiés pour leur apporter l’accompagnement personnalisés et l’intérêt qu’ils méritent et les aider au mieux à retrouver, pour ceux qui le peuvent, la joie du partage et la fierté de vivre de son travail.

    #travail #livret_de_parcours

  • Allocation adultes handicapés (AAH) pour les Français de l’étranger ? - Français du monde - ADFE
    https://francais-du-monde.org/2025/01/22/allocation-adultes-handicapes-aah-pour-les-francais-de-letranger

    Les sénatrices Mathilde Ollivier et Mélanie Vogel ont déposé une proposition de loi visant à garantir aux Français en situation de handicap vivant à l’étranger un accès équitable à l’Allocation aux adultes handicapés (AAH). Actuellement, cette prestation repose sur une #condition_de_résidence en France, excluant ainsi la majorité des Français de l’étranger. Une situation perçue comme une inégalité de traitement que les parlementaires souhaitent rectifier.

    [...]

    La proposition de loi vise à « aligner les critères d’éligibilité à l’AAH pour les Français établis hors de France sur ceux applicables sur le territoire national, notamment en permettant l’accès à l’allocation dès 50 % d’incapacité dès lors qu’existe une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi », et ainsi de réduire cette disparité.

    Des conséquences lourdes pour les Français de l’étranger
    Cette restriction laisse de nombreux Français en situation de handicap à l’étranger sans soutien financier, alors que le coût des soins et du handicap varie fortement selon les pays. Contrairement à la France, où la Sécurité sociale couvre une large part des dépenses, les Français à l’étranger doivent souvent souscrire à des assurances privées onéreuses. Le programme 151 du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères offre une aide ponctuelle via les Conseils consulaires pour la protection et l’action sociale (CCPAS). Cependant, son attribution dépend des autorités consulaires locales et reste irrégulière, sans garantie de montants fixes.

    L’exposé des motifs souligne cette situation en affirmant : « les critères d’attribution sont plus restrictifs à l’étranger : alors qu’en France métropolitaine, l’#AAH peut être accordée dès 50 % d’incapacité, un taux minimal de 80 % est systématiquement exigé pour nos compatriotes à l’étranger. Cette différence de traitement n’est fondée sur aucune justification et crée une discrimination de fait entre les Français selon leur lieu de résidence. »

    • Oui, @parpaing, MDPH de son département. Le dossier est pénible à constituer. L’élément décisif c’est la qualité des documents médicaux et la manière dont le principal praticien répond pour sa partie.
      Le souci, c’est le délais. Je ne sais comment ça se passe dans un tel cas (on doit pouvoir insister sur l’urgence) mais sinon, c’est au bas mot 6 mois, plutôt davantage...
      Si il y a la possibilité d’ouvrir droit au RSA de suite (pas de conjoint.e déclaré.e à plus d’environ 900 ou 1000 balles : vérifier le montant du « RSA couple »), il faut le faire ! Ce sera le revenu minimum en attendant l’ouverture de droit MDPH (quitte à solliciter des proches, en évitant toute rentrée d’argent sur le compte bancaire !!).
      Pour l’AAH comme pour le RSA, le droit débute avec la demande. Donc ne pas tarder. On peut commencer une demande et compléter le dossier ensuite (durant deux mois, je crois, voir sur le site MDPH).
      Si pas d’entourage pour donner la main, voir une AS de secteur en mairie (ce qui peut servir par ailleurs, car elles peuvent avoir accès à des contacts directs), si possible, sinon tout faire en ligne (sauf rv avec toubibs).
      Lorsque le droit AAH sera ouvert, il démarrera à la date de demande, et si il y a RSA durant l’instruction MDPH, les sommes touchées au RSA, seront déduites du rappel AAH.
      On trouve des sortes de tutoriels et conseils sur la demande MDPH en ligne.

    • Contrairement au RSA, l’AAH s’ouvre le mois qui suit la réception de la demande à la MDPH. Lorsque les pièces obligatoires ne sont pas fournies (certificat médical de moins d’un an, CERFA de demande, pièce d’identité, preuve de domicile, mandat de protection judiciaire), il y a généralement deux mois pour les fournir. Mais d’autres pièces pourront être demandées : le site de la MDPH l’indique peut-être. Il est possible de faire la demande en ligne dans la plupart des départements https://mdphenligne.cnsa.fr

  • Allocation suspendue, 15 000 euros réclamés à tort… le calvaire de Sylvie, handicapée, victime d’une erreur administrative depuis quatre ans - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2025/01/22/allocation-suspendue-15-000-eur-reclames-a-tort-le-calvaire-de-sylvie-hand

    Soupçonnée de fraude, Sylvie affirme que la Sécurité sociale lui a réclamé plusieurs milliers d’euros de frais de régularisation. Cette habitante de Saint-Georges-du-Bois (Charente-Maritime) explique par ailleurs être privée depuis deux mois de ses allocations adulte handicapé… à cause d’une erreur administrative.

    #CPAM #AAH #CAF #indu

  • « C’est un champ de bataille » : le douloureux passage des minima sociaux à la retraite, Selim Derkaoui
    https://www.mediapart.fr/journal/france/261224/c-est-un-champ-de-bataille-le-douloureux-passage-des-minima-sociaux-la-ret

    « Quand son dossier pour la retraite est bloqué et qu’on ne touche plus le RSA, c’est comme si on n’avait plus d’existence institutionnelle, on est comme effacé, déplore le Grenoblois Alain Guézou. Il y a une maltraitance institutionnelle accentuée par le fait que l’on soit âgé. On ne sait plus vers qui se tourner, à quelle Carsat il faut s’adresser, tandis que les #CAF répondent une fois sur trois. »

    France Travail consciente des problèmes

    Les personnes qui touchent une allocation chômage avant leur retraite peuvent souffrir de problèmes similaires. « La loi impose pour les demandeurs d’emploi un arrêt du versement de l’allocation chômage dès lors qu’ils atteignent l’âge légal de départ à la retraite et justifient du nombre de trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein », indique France Travail à Mediapart.

    « France Travail leur dit qu’ils ne peuvent plus être indemnisés car ils sont désormais “retraitables”, décrypte Pierre Garnodier, secrétaire général de la CGT pour les précaires et privés d’emplois. Ils ont besoin d’un relevé de carrière de la Carsat pour maintenir l’indemnisation, le temps que la retraite se mette en place. Mais la #Carsat met des plombes à le fournir. »

    À l’inverse, les situations où #France_Travail demande des remboursements ne sont pas rares, quand l’institution croit savoir qu’un allocataire touchait une allocation chômage en même temps que sa retraite. Alors que, parfois, « il ne touche ni l’un ni l’autre, mais les deux organismes se renvoient la balle », s’agace le syndicaliste.

    https://justpaste.it/577hm

    #retraite #RSA #chômeurs #AAH

    • Ce titre fautif est politiquement juste : l’alloc chômage n’est qu’un des minima, parmi les plus conditionnels.
      Arrêtons avec les mythos distillés par une étrange mystique du salariat (Friot). On a cru par idéal que l’assurance universalisait la protection et le droit, on l’a vu comme un mécanisme démocratique, mais ce n’est à ce jour rien d’autre qu’une application de la science actuarielle, une dérivée de la logique financière, comme le montre la tendance à l’oeuvre à l’Unédic depuis 1979 (fin des 90% du brut pour les licenciés économiques), et qui s’affirme radicalement avec la disruption socialiste de 1982 (explosion de la non indemnisation) pour se prolonger jusqu’à aujourd’hui.
      Si il doit exister un droit au chômage, il ne peut exister que de manière unitaire sans pouvoir reposer exclusivement sur des cotisations gagées sur le volume horaire d’emploi. Plus que de chercher une introuvable universalité de l’assurance, c’est d’une réforme fiscale adaptée aux besoins sociaux, aux nécessités écologiques et répondant à une éthique égalitaire qu’il pourrait être question.
      Si il faut choisir entre plusieurs réformismes, c’est à dire entre plusieurs impossibilités (faute de tension révolutionnaire), autant s’attacher à celui qui contient un potentiel révolutionnaire. Pour les possédants, toute réforme fiscale qui s’écarte de la contre réforme permanente qu’ils mettent en oeuvre sur ce terrain comme sur d’autres constituerait un cataclysme.
      Il y a pourrait matière, du moins j’incline à le croire, à obtenir des victoires partielles porteuses d’avenir (pensons par exemple aux touches de fiscalité écologique qui pourraient venir financer des besoins sociaux).
      #chômage #droit_au_chômage #fiscalité

  • Un quart des bénéficiaires du Secours catholique sont sans ressources, un record
    https://www.latribune.fr/economie/france/un-quart-des-beneficiaires-du-secours-catholique-sont-sans-ressources-un-r


    En 2023, 95% des ménages rencontrés par le Secours catholique vivaient sous le seuil de pauvreté, soit 1.216 euros pour une personne seule (photo d’illustration). (Crédits : Reuters)

    C’est un bien triste record : 25,4% des ménages accompagnés par le Secours catholique en 2023 étaient sans ressources. Un chiffre en hausse de deux points par rapport à l’année précédente et surtout jamais atteint jusqu’alors. C’est ce qu’il ressort de son rapport sur l’état de la pauvreté en France, réalisé chaque année et dévoilé ce jeudi. Ces ménages tentent de « survivre grâce à la débrouille et au soutien de ceux qui sont en capacité de les aider », déplore l’association.

    Le Secours catholique a accueilli l’an dernier plus d’un million de personnes, dont 216.000 familles avec enfants. Le revenu médian des ménages accueillis s’est établi à 555 euros par mois. Au total, 95% des ménages rencontrés vivaient sous le seuil de pauvreté, soit 1.216 euros pour une personne seule.

    La faute à l’administration

    Selon le Secours catholique, cette précarité est notamment la traduction de « l’éloignement de la solidarité produite par l’administration elle-même ». L’association alerte ainsi sur « la difficulté à accéder à la protection sociale face à la dématérialisation des démarches administratives », mise en œuvre il y a une décennie et qui a connu une accélération depuis 2017. Ainsi, 13% des ménages rencontrés en 2023 ont exprimé un besoin d’aide pour effectuer de telles démarches, une hausse de 7 points en dix ans.

    Ces publics se heurtent à « des sites faits par l’administration et pour l’administration », explique le président du Secours catholique, Didier Duriez.
    Les plus pénalisés sont « ceux qui n’ont pas accès à internet, ceux qui ne comprennent pas » ce qui leur est demandé, ni comment s’orienter dans les méandres administratifs.

    Explosion des non-recours

    Résultat : un certain nombre de personnes ne perçoivent pas les aides auxquelles elles ont droit. Par exemple, plus d’un tiers (36,1%) des ménages français éligibles au Revenu de solidarité active (#RSA) rencontrés par le Secours catholique ne le sollicitent pas. Une proportion en hausse de plus de 13 points en une décennie. En ce qui concerne les allocations familiales, près du quart des ménages éligibles ne les perçoivent pas. Une part là aussi en augmentation, de presque 10 points depuis 2010.

    Outre le manque de connaissances ou le découragement face à la difficulté pour effectuer la démarche, la peur d’être stigmatisé explique le #non-recours à ces prestations sociales.

    « Plus on dit dans les médias, au niveau des autorités politiques que ces gens sont des assistés et que ça coûte un pognon de dingue », plus « ça fait des dégâts incroyables », assure Didier Duriez.
    Le recul de l’accès à certains droits est aussi le résultat du « durcissement des critères d’éligibilité » à certaines aides, comme le minimum vieillesse, les allocations chômage et le RSA, estime le Secours catholique. « Si vous ne cochez pas les cases » ou que « vous êtes un petit peu en dehors de la case qui est prévue », le risque est d’entrer dans un « no man’s land ». Il peut alors s’écouler beaucoup de temps - des mois - avant une réponse de l’administration, met en garde Didier Duriez.

    #allocations #chômage #pauvreté #dématérialisation

  • Le nombre d’allocataires des minima sociaux poursuit sa hausse en 2023
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/24/le-nombre-d-allocataires-de-minima-sociaux-poursuit-sa-hausse-en-2023_635914

    Après une forte hausse en 2020 du fait de la crise sanitaire suivie d’un repli en 2021, le nombre d’#allocataires de #minima_sociaux a augmenté de 0,4 % en 2022 puis de 0,5 % en 2023 pour atteindre 4,36 millions de personnes , annonce le panorama annuel, publié jeudi 24 octobre, par le service statistique des ministères sociaux.

    Dans le détail, le nombre de bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés a connu sa plus forte croissance annuelle en douze ans (+ 4,5 %) en raison de l’entrée en vigueur en octobre 2023 d’un nouveau mode de calcul, basé sur les seuls revenus du demandeur, excluant ceux de son éventuel conjoint. Cette réforme a permis à 22 300 personnes en couple de commencer à bénéficier de cette aide, sur un total de 1,35 million d’allocataires.

    Un impact significatif sur la population

    Selon ce rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le nombre de personnes touchant le minimum vieillesse a de nouveau augmenté en 2023 (+ 4,6 %) pour atteindre 723 000 bénéficiaires. Les effectifs étaient stables depuis 2013, avant de progresser entre 2018 et 2023 sous l’effet des plans de revalorisation. [mécanisme qui génère des #ASPA différentielles de faible montant]

    A l’inverse, le nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (#RSA) a diminué de 2 % en 2023, soit à un rythme similaire à celui de l’année précédente, pour atteindre 1,85 million d’allocataires fin 2023.

    Au total, en incluant les conjoints et les enfants à charge, 6,9 millions de personnes étaient couvertes par les minima sociaux fin 2022, soit une personne sur dix en France métropolitaine et trois sur dix dans les départements et régions d’outre-mer, hors Mayotte.

    En 2022, 30,6 milliards d’euros ont été versés au titre des minima sociaux, soit 1,2 % du PIB. Ce montant s’inscrit en hausse de 2 % par rapport à l’année précédente, mais il est toutefois en recul de 3,1 % si on tient compte de l’#inflation.

    Minima sociaux et prestations sociales - Ménages aux revenus modestes et redistribution - Édition 2024
    https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-communique-de-presse/panoramas-de-la-drees/241022_Minima_Sociaux_2024

    edit Ce qui coûte cher, c’est les AAH (1000 balles par mois) et la masse misérable des RSAstes (qu’on n’arrive pas à forcer à l’activité).
    Pendant ce temps, les consignes de restriction de la dépense publique ruissèlent en force, comme on peut le constater au guichet.

    #CAF #AAH #ASPA

    • Réforme du RSA : notre évaluation, Secours catholique
      https://www.secours-catholique.org/m-informer/nos-positions/reforme-du-rsa-nos-inquietudes

      La loi pour le plein emploi prévoit de mettre en place au 1er janvier un “accompagnement rénové” des personnes allocataires du revenu de solidarité active (RSA) en conditionnant le versement de leur allocation à un minimum de 15 heures d’activité par semaine. Au risque d’accroître la précarité de ménages déjà vulnérables. Le Secours catholique, Aequitaz et le mouvement ATD Quart-Monde demandent la suspension de la réforme et la prise en compte de 4 alertes formulées dans un bilan des expérimentations RSA publié le 14 octobre.

      (...) un quart des sorties du RSA concernent un basculement vers l’AAH.

  • Fin de l’ASS : quel impact pour les bénéficiaires de l’AAH ?
    https://informations.handicap.fr/a-fin-ass-quel-impact-beneficiaires-aah-36261.php

    Les bénéficiaires de l’#ASS (Allocation de solidarité spécifique) vont basculer au #RSA, a annoncé Gabriel Attal. Mais qu’en est-il de ceux qui cumulent ASS et #AAH jusqu’au 31 décembre 2026 ? Ils seront perdants si aucune dérogation n’est envisagée.

    C’est la fin de l’ASS ou Allocation de solidarité spécifique. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre Gabriel Attal le 30 janvier 2024 lors de son discours de politique générale. Les chercheurs d’emplois qui ont épuisé leurs droits au #chômage ne pourront plus percevoir cette aide et basculeront alors au RSA (Revenu de solidarité active). Une décision qui pourrait faire de nombreux perdants, notamment les milliers de bénéficiaires de l’AAH (Allocation adulte handicapé). En effet, selon la Drees, fin 2020, 7,2 % des allocataires de l’ASS touchent aussi l’AAH. Ils seraient ainsi 15 000 tout au plus à cumuler l’ASS (545,10 euros pour un mois de 30 jours) et l’AAH (971,37 euros au 1er avril 2023).

    Cumul, comment c’est possible ?

    Pour bien comprendre la situation, petit retour en arrière. Jusqu’au 31 décembre 2016, il était possible de cumuler entièrement ces deux minima sociaux (Lire : Cumul AAH et ASS, c’est fini pour toute nouvelle demande !). Depuis le 1er janvier 2017, les choses ont changé et ce cumul n’est plus possible mais, pour ne pas léser brutalement les 35 000 bénéficiaires de l’époque, un compromis avait été trouvé. Une dérogation permet à ceux qui percevaient ces deux allocations avant cette date de continuer à les percevoir tant que les conditions d’éligibilité sont remplies, pendant une durée maximale de dix ans, soit jusqu’au 31 décembre 2026.

    Rare élégance pour un site ouaibe : un montant réaliste du RSA est cité.

    #handicap

  • À la CAF, le racisme au quotidien : « On méprise les pauvres, mais avec un nom étranger, c’est pire », Selim Derkaoui
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030124/la-caf-le-racisme-au-quotidien-meprise-les-pauvres-mais-avec-un-nom-etrang

    Une agente d’entretien d’une quarantaine d’années a carrément dû saisir un avocat, traumatisée par ce qu’elle juge être un véritable « harcèlement raciste ». « Les agents de la #CAF disent parfois des choses terribles, et même à des personnes âgées, comme “Rappelez quand vous aurez quelqu’un pour traduire, ou bien quand vous saurez parler le français !”, ou encore “Avec son nom arabe compliqué, ça va être encore un dossier complexe !” », s’indigne Karima.
    Adeline*, référente revenu de solidarité active (#RSA) dans l’est de la France, dresse le même tableau. Sa profession dépend du conseil départemental et lui permet de garder une forme d’indépendance vis-à-vis des CAF, et aussi une certaine proximité avec les #allocataires. Elle en accompagne une cinquantaine pour les aider à retrouver un emploi et à mieux comprendre leurs droits.
    « En 2020, lors d’une soirée, une jeune femme m’explique qu’elle travaille comme gestionnaire administrative au service RSA dans une ville voisine. Elle annonce, fière d’elle, que lorsque des bénéficiaires appellent son service pour des renseignements et qu’ils ont du mal à s’exprimer parce qu’ils sont étrangers, elle raccroche sans réfléchir », confie la référente.
    Des gestionnaires administratifs dans toute la France certifient avoir déjà entendu des propos similaires de la part de leurs collègues. « Le système est opaque et complexe, c’est donc bien normal d’avoir du mal à comprendre ses droits. Les agents qui tiennent des propos racistes font très attention à ce que les allocataires n’aillent pas se plaindre au tribunal administratif, ils en ont une peur bleue », poursuit Adeline. Elle rapporte également des propos stigmatisants à l’encontre des gens du voyage : « “Alors ceux-là, on ne pourra rien en faire, c’est encore une plaie à gérer !” »

    Malgré plusieurs demandes, la caisse nationale d’allocations familiales n’a pas donné suite à nos sollicitations. Et toutes les personnes interrogées lors de cette enquête ont souhaité garder l’anonymat : les agent·es ont peur d’être sanctionné·es par leur direction, et les allocataires craignent des répercussions sur leurs aides sociales ou leurs dossiers en cours de traitement.
    L’enjeu est de taille : en France, hors Mayotte, 13,8 millions de foyers (dernier chiffre connu) ont reçu au moins une prestation légale versée par les CAF au mois de décembre 2021, telles que le RSA, les aides personnalisées au logement (#APL), l’allocation de rentrée scolaire (#ARS), l’allocation adulte handicapé (#AAH), l’allocation de solidarité aux personnes âgées (#Aspa)...

    .... Deux chercheurs à l’Institut de psychodynamique du travail (IPDT), Fabien Lemozy et Stéphane Le Lay, ont étudié l’expérience de la précarité et ses liens avec la santé mentale en rencontrant des agent·es de Pôle emploi. D’après eux, ces remarques dévalorisantes relèvent de « stratégies de défense par la péjoration » : « C’est une construction psychique qui vise à déshumaniser les gens reçus pour masquer la souffrance de ne pas pouvoir s’en occuper de manière convenable, voire de les maltraiter. Le #racisme peut se retrouver dans ces conduites, puisqu’il mobilise l’imaginaire social. »

    https://justpaste.it/de68a

    • Il y a plus de trente ans de ça, j’ai crié dans une CAF qu’il fallait arrêter le racisme. J’accompagnais une jeune femme, j’étais éducatrice spécialisée...J’ai pas supporté, l’ambiance, les comportements, tout...Je me suis jugée inadaptée et depuis lors j’avais demandé à mes collègues de me relayer sur ce genre d’accompagnement. Ils ont accepté. J’étais éduc dans la rue et je me sentais complice de racisme.

  • Pour le chercheur Antoine Math, « il s’agit d’une #préférence_nationale déguisée »

    Mediapart : Est-ce un changement de nature du versement des prestations sociales avec un #délai_de_carence étendu de six mois à cinq ans ou est-ce que ce texte signe un rapprochement du concept de préférence nationale ?

    Antoine Math : Il s’agit d’une préférence nationale déguisée. L’objectif, ou les effets recherchés, de la préférence nationale, c’est d’exclure les étrangers du seul fait d’être #étrangers. Cette fois-ci, vous atteignez presque la même chose si vous édictez une condition de plus en plus difficile à remplir pour les personnes étrangères. C’est extrêmement grave au regard du principe d’égalité.

    Cette condition d’antériorité de titre de séjour a pour fonction de fait de se substituer à une préférence nationale, qui, elle, est formellement et juridiquement impossible au regard de la Constitution actuelle et des engagements de la France, notamment la Convention européenne des droits de l’homme. Comme on ne peut pas exclure tous les étrangers, on fait en sorte d’en exclure une proportion toujours plus grande pour se rapprocher des effets de la préférence nationale.

    Cette condition ne va pas de soi et va conduire à exclure même des personnes étrangères remplissant cette condition. En effet, le moindre renouvellement de #titre_de_séjour peut prendre plus longtemps que prévu [ah oui...]. Il suffit d’avoir une rupture administrative de quelques jours le temps de décrocher un rendez-vous ou une convocation à la préfecture, ou de recevoir un récépissé ou une attestation de demande de titre ou de renouvellement de titre, pour que tous les compteurs soient remis à zéro, que l’on considère que la personne ne remplit plus la condition d’antériorité de séjour régulier de façon continue. Le fonctionnement de cette condition est connu puisqu’on a l’expérience avec le #RSA, avec la #prime_d’activité ou le #minimum_vieillesse.

    Donc, on a des gens, ils sont là parfois depuis 20 ans, en situation régulière, et ils sont pourtant exclus. 

    En outre, quand vous disposez d’un titre de séjour, par exemple une carte de résident d’une durée de validité de 10 ans qui vous a été attribuée ou renouvelée il y a 2 ans, vous pouvez justifier avec cette carte d’une antériorité de séjour régulier de 2 ans, mais pas de 5 ans. Or, pour le justifier, vous ne disposez plus des titres de séjour précédents que vous avez rendus à la préfecture lors du renouvellement. Donc si vous n’avez pas eu la présence d’esprit de conserver des photocopies ou des scans, ou que vous les avez perdus, vous ne pouvez justifier de cette condition.

    Le parti Les Républicains (LR) colle au programme du RN, qui se félicite de cette victoire idéologique, et les parlementaires de Renaissance donnent du crédit à cela, c’est un changement de paradigme important, comment en est-on arrivé là ?

    On dit souvent que le problème n’est pas seulement le bruit des bottes mais aussi le silence des pantoufles. Mais je crois qu’entre les deux, il y a aussi les lâchetés de tous ceux qui ont bénéficié, au moins à un moment, de la voix ou du pouvoir, y compris à #gauche.

    Ce projet de loi vient de loin, ça fait longtemps que les esprits sont préparés. En 2004 par exemple, la première loi Sarkozy sur l’#immigration fait passer cette condition de séjour régulier de trois à cinq ans pour pouvoir toucher le #RSA (RMI à l’époque). En 2006, cette condition de cinq ans est étendue au minimum invalidité et au minimum vieillesse. En 2012, un amendement a fait passer de cinq à dix ans la condition d’antériorité de titre de séjour pour le minimum invalidité et le minimum vieillesse.

    La même année, le RSA est introduit à Mayotte en 2012, mais avec une condition portée à 15 ans. Idem pour percevoir l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse. En Guyane, comme dans l’hexagone, la condition d’antériorité de titres de séjours pour percevoir le RSA est de 5 ans.

    Sauf qu’en 2018, cette majorité a fait voter au Parlement, lors du projet de loi de finances, une disposition pour porter cette durée à 15 ans. Cette disposition a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel. Mais cet épisode témoigne bien que le basculement ne s’est pas produit hier. Les esprits ont été contaminés, bien au-delà de l’extrême droite et de la droite depuis un certain temps.

    [A.M. préserve la gauche au cas où elle puisse servir à quelque chose. C’est 1988, en fait https://seenthis.net/messages/1032496#message1032561]

    Qu’est-ce que la mise en œuvre de cette loi pourrait changer avec l’impossibilité de toucher les prestations sociales dans un délai raisonnable ?

    Concrètement, cela va générer un grand désordre avec une mise en œuvre infernale et des #démarches_infinies. Car, au regard des textes internationaux, il y aura des personnes épargnées de cette restriction grâce à des textes internationaux les protégeant et exigeant l’égalité de traitement ou la non-discrimination. On peut citer le cas des Algériens, déjà non concernés par les restrictions existantes pour l’accès au RSA, à la prime d’activité ou au minimum vieillesse.
    Si la mesure est appliquée, les personnes vont aussi devoir conserver des copies de tous leurs titres de séjour – qui sont rendus à la préfecture à chaque renouvellement – pour prouver qu’ils sont en France depuis un certain nombre d’années. Ceux qui ne savent pas qu’il faut tout archiver ou qui vont perdre ces documents ne vont pouvoir prétendre à aucune allocation.

    Sans compter la paupérisation accentuée de cette population déjà fragilisée…

    C’est évident, cela va être catastrophique pour les personnes concernées et leur entourage. Cela va priver des familles et des enfants de prestations sociales. Cela va conduire des familles à ne plus pouvoir se loger, à ne plus pouvoir payer le #loyer, à subir des #expulsions en raison des impayés. On peut imaginer qu’il y ait une proportion assez importante des quartiers populaires qui soient touchés. Ils n’ont pas besoin de se voir tailler davantage dans leurs droits et dans leurs ressources.

    Puis, ça instille dans les esprits l’idée que le #principe_d’égalité est plus que secondaire dès lors qu’on parle de personnes étrangères. Cette réforme est une étape supplémentaire dans la mise de côté des principes élémentaires qui président à notre système de #protection_sociale, en particulier l’égalité des #droits ou l’#universalité_[orique]_. Et cette dégradation risque d’être suivie, derrière, d’autres étapes, encore bien pires, de manière graduelle.

    On épargne certaines catégories, celles et ceux qui ont un #emploi, avec cette idée qu’il y aurait d’un côté les méritants et de l’autre les #assistés #fraudeurs.

    Ce projet de loi omet de prendre en compte le fait que les étrangers contribuent au système social par leur travail ou leurs impôts. Au-delà de la philosophie de la mesure, c’est foncièrement injuste de les priver des prestations sociales…

    Ce sont des arguties [que Mediapart et une gauche du macronisme soudés par l’idéologie du travail cultivent] pour justifier les restrictions et se draper derrière une forme de rationalité. On emprunte un discours de légitimation des droits, certains ayant un caractère contributif car au moins en partie financés par les cotisations des bénéficiaires qui pourraient être un peu épargnés, et d’autres droits, considérés comme moins contributifs, pour lesquels on pourrait opérer tout type de restriction et de discrimination.

    Depuis les restrictions introduites en 1993, il ne suffit pas de cotiser ou d’avoir cotisé pour bénéficier de prestations d’assurances sociales – vieillesse, maladie, invalidité, etc. - dès lors que vous êtes étranger.
    Par exemple, aujourd’hui, même si vous avez travaillé et cotisé pendant 40 ans et que, pour une raison X ou Y, vous n’avez pas de titre de séjour au moment où vous partez à la retraite (soit que vous avez eu un problème lors d’un renouvellement, soit qu’après être parti de France, vous êtes revenu justement pour faciliter la liquidation de votre retraite), vous ne toucherez pas votre #retraite tant que vous n’aurez pas de titre de séjour. Peu importe que vous ayez cotisé pendant des années.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/191223/pour-le-chercheur-antoine-math-il-s-agit-d-une-preference-nationale-deguis

    #AAH

  • Contrôler les assistés - Genèses et usages d’un mot d’ordre. Vincent Dubois, Raisons d’agir, 2021, 456 p.
    François Testard, Revue des politiques sociales et familiales 2022/4 (n°145), pages
    https://www.cairn.info/revue-des-politiques-sociales-et-familiales-2022-4-page-121.htm

    Les travaux de recherche du sociologue et politiste V. Dubois, professeur à l’institut d’études politiques (IEP) de l’université de Strasbourg, s’inscrivent dans une approche critique de l’action publique. Dans Contrôler les assistés. Genèses et usages d’un mot d’ordre, il étudie les transformations contemporaines de l’#État_social, en examinant l’évolution et l’impact des politiques de #surveillances et de #sanctions à l’égard des populations les plus #précaires. Dans la continuité de son ouvrage publié en 1999 sur l’analyse du traitement administratif de la misère au sein des guichets des Caisses d’allocations familiales (#Caf), il décrit la montée en puissance d’un nouvel impératif moral, politique, bureaucratique et gestionnaire, en France comme ailleurs en Europe : celui de contrôler les « #assistés », définis comme les « agents sociaux en tant qu’ils sont insérés dans des structures institutionnelles de protection sociale dont ils sont largement dépendants » (p. 13). Par protection sociale, V. Dubois désigne plus particulièrement certaines aides versées par les Caf : allocations de logement, allocations familiales, revenu de solidarité active (RSA). Engagée très tôt dans une politique de contrôle, la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) représente ainsi, selon lui, « l’opérateur central du contrôle des assistés en France » (p. 52).

    2 V. Dubois précise qu’avant cet ouvrage, le contrôle des bénéficiaires des #prestation_ sociales n’avait fait l’objet que de très peu de recherches spécifiques, réalisées aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada principalement . Ces travaux s’inscrivent dans des champs disciplinaires (travail social, criminologie, politiques sociales, etc.) dans lesquels la #sociologie n’est pas toujours au centre de l’analyse et abordent de manière partielle la thématique du contrôle, se concentrant sur les #usagers, leurs expériences, leurs perceptions et leurs réactions, notamment sur leurs modes de résistance. « Les relations au sein des champs politiques et bureaucratiques qui ont présidé à l’élaboration des dispositifs » (p. 41) n’y sont que partiellement traitées. Cette revue de littérature permet à V. Dubois de souligner l’aspect inédit de sa démarche, qui place le contrôle comme objet central d’étude, convoquant différents courants sociologiques , notamment autour de trois dimensions d’analyse : « les évolutions des politiques sociales et des représentations qui leur sont associées, la fabrication des dispositifs et des politiques de contrôle et la manière dont ce contrôle s’exerce en pratique » (p. 41-42).

    Le chercheur met en corrélation l’essor sans précédent des thématiques de « l’#assistanat » et de la #fraude aux prestations sociales, dite « #fraude_sociale », dans le débat public, politique et médiatique depuis les années 1990, et l’évolution des pratiques de contrôle.

    #livre #RSA #APL #AAH

  • L’enfer des trop-perçus : « La Caf me réclame 16.274 euros » | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1697711051-enfer-trop-percus-caf-remboursement-dettes-pole-emploi

    Chaque année, des millions d’#allocataires doivent des sommes faramineuses à la #Caf ou à _Pôle_emploi, souvent en raison d’une erreur de l’organisme. Parfois à tort. Sarah, Pierre ou Adrien racontent « l’épée de Damoclès au-dessus de la tête ».

    Une après-midi de septembre 2021, Sarah ouvre le site de la Caisse d’allocations familiales (Caf) du Tarn (81) pour mettre à jour sa situation, comme d’habitude. Sur l’écran de son ordinateur : coup de massue. Une ligne rouge indique qu’elle doit 16.274 euros. « Au début, comme je vois mal, j’ai cru que c’était 1.600 euros… C’est des erreurs qui ont déjà pu arriver », se souvient la Toulousaine de 35 ans. L’éducatrice en CDI travaille dans une structure avec des personnes handicapées. Elle est elle-même née avec le syndrome de Usher, une maladie rare qui associe perte d’audition et troubles de la vue. Elle touche 900 euros d’allocation aux adultes handicapés (AAH) par mois. Quand Sarah se rend à l’agence de la Caf de sa ville pour comprendre ce qu’il lui arrive, un conseiller lui confirme qu’elle doit rembourser cette somme. Entre décembre 2019 et avril 2021, elle a fait un service civique de six mois en Israël puis un volontariat d’un an en République Tchèque. Selon l’administration, elle n’aurait pas dû toucher son #AAH pendant ce temps à l’étranger :

    « J’étais à deux doigts de me tirer une balle. Je ne vois pas comment je peux faire. Même en travaillant 40 heures par semaine, ce n’est pas possible ! »

    Un phénomène massif

    Sarah fait partie des millions de Français confrontés à ces #trop-perçus de la Caf ou de Pôle emploi, également appelés « #indus », qui font vivre l’enfer à des allocataires déjà #précaires. Les organismes de protection sociale récupèrent alors ces sommes en prélevant tout ou une partie des prestations à venir ou en exigeant le remboursement.

    En 2018, deux millions d’allocataires de la Caf ont dû rembourser un trop-perçu, soit un bénéficiaire sur cinq , d’après les données de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), qui précise que les cas de fraudes sont minoritaires. Quant aux allocations versées en trop aux inscrits au chômage, elles auraient atteint un milliard d’euros en 2017, selon Pôle emploi.

    StreetPress s’est entretenu avec cinq bénéficiaires de minimas sociaux qui ont vécu ou vivent une telle situation, avec des montants allant de 400 à 21.500 euros, en raison d’une erreur de leur part ou de l’organisme. Tous l’ont découvert fortuitement, en se connectant sur leur espace en ligne.

    [plusieurs cas]

    En dernier recours, Sarah et Pierre pourront se tourner vers la Cour européenne des droits de l’Homme. Dans un jugement de 2018, la juridiction internationale a rappelé que l’organisme qui ne porte pas à la connaissance de l’allocataire les réglementations sur lesquelles se fonde une décision de remboursement de sommes indues est en tort.

  • « Parmi les allocataires du RSA, certains sont violemment abimés par la vie, et confrontés à des problématiques de santé mentale », note @olivierdussopt. Il juge nécessaire de s’interroger sur leur maintien dans un dispositif qui renvoie à l’insertion professionnelle. #DirectAN

    https://twitter.com/LCP/status/1703799394527511026

    Progrès de la barbarie à visage humain : des nervis aux mains propres investis dans la com

    « 1 800 euros net par mois » : un youtubeur affirme frauder les aides sociales, le gouvernement annonce un contrôle
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/1-800-euros-net-par-mois-un-youtubeur-affirme-frauder-les-aides-sociales-

    Dans la vidéo en question, particulièrement relayée par les réseaux d’extrême droite lundi, l’homme affirme pouvoir gagner 1 800 euros nets par mois « sans rien foutre, sans bosser  ». Il s’agirait, d’après le Huffington Post, d’un youtubeur dénommé Mertel. Son compte YouTube n’était plus disponible ce mardi soir, tout comme son profil X.

    « Je suis juste handicapé sur le papier »

    « Je suis en très bonne santé, j’ai mes jambes, je marche, j’ai mes yeux, je vois, je respire (…) mais j’ai fait valoir un handicap invisible auprès de la #MDPH », assure Mertel dans sa vidéo pour justifier le versement de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). « Je suis juste handicapé sur le papier, parce que je me suis arrangé avec un médecin. Je l’ai manipulé », ajoute-t-il.

    Le youtubeur affirme aussi percevoir l’allocation de solidarité spécifique (#ASS), qui peut être versée aux personnes ayant épuisé leurs droits à bénéficier de l’assurance chômage. « Une directrice de #Pôle_emploi a essayé de m’arnaquer et je l’ai menacée de l’attaquer au tribunal administratif », explique-t-il, avant de résumer : « Je perçois le cumul AAH, ASS et APL jusqu’au 31 décembre 2026. Soit 1 800 euros net par mois. » À la fin de la vidéo, Mertel propose d’accompagner les personnes qui voudraient l’imiter… en échange de 300 euros.

    Depuis le 1er janvier 2017, il n’est plus possible de toucher à la fois l’AAH (Allocation adulte handicapé) et l’ASS (Allocation de solidarité spécifique)
    https://informations.handicap.fr/a-aah-ass-cumul-erreur-pole-emploi-31869.phphttps://informations.handicap.fr/a-aah-ass-cumul-erreur-pole-emploi-31869.php

    Depuis le 1er janvier 2017, il n’est plus possible de toucher à la fois l’AAH (Allocation adulte handicapé) et l’ASS (Allocation de solidarité spécifique) qui est attribuée aux demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits aux indemnités #chômage. Mais cette mesure ne concerne que les nouveaux inscrits à Pôle emploi après le 31 décembre 2016 ; car ceux qui cumulaient les deux allocations avant cette date peuvent continuer à percevoir l’ASS durant encore dix ans, jusqu’au 31 décembre 2026 (article en lien ci-dessous). Cette dérogation est écrite noire sur blanc à la fin de l’article 87 de la loi de Finances 2017 : « Par exception, les ouvertures de droit au titre de l’AAH au 1er janvier 2017 faisant suite à des demandes déposées au mois de décembre 2016, ne sont pas concernées par la mesure de non cumul, dès lors que l’intéressé est en cours de droit ASS avant le 1er janvier 2017 ».

    edit trouver le temps et la manière de regarder un éventuel délestage depuis le chômage beaucoup plus mal payé et moins longtemps ainsi que le durcissement des contrôles Pôle et RSA vers l’AAH

    #fraude_publicitaire #AAH #Loi_plein_emploi #France_travail #RSA #Loi_plein_emploi

    • 🚨SCANDALEUX !!!

      Loi #FranceTravail : le rapporteur confirme en direct qu’on forcera des chômeurs et allocataires RSA à des stages, du bénévolat, de la mise en situation de travail, du recrutement par simulation !

      Et s’ils manquent 1 heure, on leur coupe TOUT.
      #DirectAN

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1704249497113509888/pu/vid/avc1/1280x720/8jz8axtF8fRvDQkO.mp4?tag=12


      https://twitter.com/HadrienClouet/status/1704249813636718866

      Le projet de loi « France Travail » impose 15 heures d’activités par semaine aux allocataires du RSA et aux chômeurs. Tous, y compris personnes handicapées, mères célibataires, agriculteurs en difficulté…

      Le gouvernement prétendait qu’il s’agissait « d’insertion ». Hier soir, le rapporteur du projet a vendu la mèche : ces 15 heures incluent stages, bénévolat (forcé), immersion en situation de travail, recrutement par simulation… Si l’allocataire rate un rendez-vous, il perdra l’intégralité de son revenu. Sa famille, ses enfants en subiront les conséquences.

      Nous nous battions contre 15 heures hebdomadaires de formation inadaptée, de tracasserie bureaucratique ou de coaching infantilisant. Nous nous battons désormais contre 15 heures hebdomadaires de travail gratuit.

      Tous les salariés du pays entendent le message : ils seront en concurrence avec des personnes forcées d’exercer leur activité pour 534€.

      Communiqué du groupe LFI-NUPES.


      #FranceTravailGratuit


      et

      https://rapportsdeforce.fr/ici-et-maintenant/france-travail-linjonction-a-la-remobilisation-des-personnes-en-situ

      Le projet de loi pour le plein emploi est examiné depuis lundi 18 septembre à l’Assemblée nationale, après avoir été adopté en première lecture par le Sénat en procédure accélérée. Au-delà de ses volets les plus connus, notamment sa réforme du RSA, le projet de loi soulève des craintes en donnant la main à France Travail sur les orientations des personnes en situation de handicap et en faisant planer une injonction redoublée à se mettre au travail.

  • 🛑 Payer pour percevoir ses aides : le désengagement de l’État laisse place au privé - Basta !

    Faire valoir ses droits au RSA ou à une allocation devient de plus en plus compliqué. Des sociétés privées se saisissent de cette opportunité et de la désorganisation des Caisses de sécurité sociale pour marchander l’accès aux aides.

    « Je ne saurais absolument pas quelles aides me correspondent, ni quelles démarches faire, ni où me présenter, ni avec qui parler… Ni rien. » Thomas, 37 ans, secoue la tête devant les caméras de TF1, dans un reportage du journal de 20 heures. Comme lui, des millions de personnes se retrouvent démunies en France face au difficile accès aux allocations sociales. La dématérialisation a encore accru la complexité (...)

    #RSA #prestationssociales

    ⏩ Lire l’article complet...

    ▶️ https://basta.media/payer-pour-percevoir-ses-aides-le-desengagement-de-l-etat-laisse-place-au-p

    • . Ces services payants, pour faire valoir un droit censé être garanti par l’État, prospèrent sur la complexité des prestations sociales, et la lenteur des services publics, plus prompts à contrôler et à sanctionner, qu’à traiter convenablement les dossiers des demandeurs, comme l’illustre la situation des Caisses d’allocations familiales.

      vous devez fréquenter la jungle ? Prenez un guide ! ici, il s’agit de payer pour accéder à des droits, ce qu’impose l’opacité défensive des caisses et du monstre froid qui les commande. le terme aides est là, dans le langage courant (celui de la défaite) pour ramener au principe des « aides facultatives » c’est-à-dire attribuées selon des évaluations au procédures diverses, des arbitraires peu anticipables. tout l’inverse du droit dont relèvent pourtant le RSA, la prime d’activité, l’alloc chômage, l’ASPA, la CSS, en même temps que d’autres, dont l’#AAH est un bon exemple, se rapprochent de l’aide, puisque pour devenir un droit elle doit être d’abord accordée par une commission, au vu de l’"étude" d’un dossier, d’un cas, et en fonction du budget disponible, de la politique suivie en la matière.
      le « manque » d’assistantes sociales aggrave la situation. mais le passage obligé par les A.S., avec la sujétion qu’il implique, ne garantissaient déjà pas une information suffisante, puisque ces dernières évaluant qui parmi leurs « clients » mérite telle ou telle « aides », et à quel niveau.

      le pauvre, cet enfant à qui on donne ou refuse le biberon (ils vont boire !), cet enfant auquel on tape sur les doigts, et bien fort (expulsions locatives, interdictions bancaires, jobs de merde, prison, ...). fallait réussir, s’intégrer. chez les autres, ça inquiète (sombrer soi-même), ça rassure (on a fait ce qu’il faut pour ne pas en être), et ça distrait (il me coûtent, qu’on les mettent au taf au vrai, ou bine qu’on les pende !).

      #droits_sociaux #aides #jungle

    • La #dématérialisation participe de la volonté de l’état d’atomiser non seulement les #services_publics d’aide aux personnes mais aussi les services administratifs au sens plus large : une amie nous a confié qu’elle avait eu recours à une officine privée (payante) en ligne pour faire modifier la carte grise de la voiture du couple suite au décès de son mari.

      Pour la santé, pareil : tu dois te créer un compte sur doctolib si tu veux obtenir un rendez-vous dans un centre de radiologie. Le téléphone, tu peux oublier : ça ne sert plus qu’à prendre des selfies pour alimenter tes « stories » sur Insta ou TikTok.

      Le pire, c’est bien sûr la CAF, devenue un véritable léviathan qui paralyse d’effroi ses allocataires. Ne va surtout pas à l’encontre de leurs décisions, ils seraient capables de t’assigner au tribunal pour fraudes. Mon petit dernier vient d’en faire les frais : refus de poursuivre le versement de l’APL vu que (soit disant) il avait trop gagné en mai dernier. Résultat, le fils laisse tomber l’affaire (en s’asseyant sur 3 X 400 €) vu qu’il a plein d’autres projets plus importants et beaucoup plus motivants qu’un recours en indemnités auprès d’un tribunal administratif.

      La volonté d’affamer la bête des gouvernements successifs depuis 2007, et ce, par pure complaisance aux forces profondément réactionnaires de la société française, a permis que s’installe une profonde incurie au sein de tous les services publics. Le #non_recours n’est qu’une manifestation particulière de ce qu’il conviendrait de nommer globalement un régime de #terreur_administrative, lequel relève d’une volonté descendante de provoquer la panique et la soumission auprès des ayant-droits. Et tout cela n’a rien à voir avec la « phobie ».

      #starving_the_beast #marchandisation (des démarches pour faire valoir ses droits)

      Voir aussi tous les articles connexes sur la page de Basta.media à propos des CAF :

      https://basta.media/caf-declaration-en-ligne-prestations-APL-RSA-AAH-numerisation-chaos-raconte

      https://basta.media/Face-a-des-CAF-devenues-des-monstres-numeriques-sans-humanite-un-collectif-

      https://basta.media/CAF-controles-abusifs-des-allocataires-CNAF-score-de-risque-fraude-tribune-

    • L’institution des aides sociales (je les prends pour une seule pour me mettre dans la perspective des ayants droit sans formation en la matière) en Allemagne est aussi opaque qu’en France. Il y a également un biotope d’associations, entreprises, conseiller et avocats qui se font de l’argent en s’occupant des démarches administratives.

      La différence : l’état allemand est obligé de les payer pour leur travail.

      Quand moi, analphabète en matières officielles, je me trouve sans les sous pour payer mon appartement (toujours si j’en a un), je vais voir mon conseiller de quartier qui activera le fond municipal contre les évictions qui se chargera de mes loyers impayés. En même temps mon conseiller remplira ma demande d’allocations (Wohngeld, Bürgergeld, etc.) et me conseillera d’aller voir l’institution officiellement chargée de résoudre les problèmes d’endettement individuel où on établira avec moi un plan de désendettement.
      Si mes problèmes sont trop compliquées pour les résoudre avec l’aide d’un simple conseiller, je serai orienté vers des avocats spécialisés qui me représenteront au et seront payés par l’état.

      Mon rôle dans ce processus sera de suivre les consignes de mes conseillers, de prendre rendez-vous avec aux quand j’en ai besoin (quand je trouve un lettre du « Amt » dans ma boîte postale). On ne résoudra pas mon problème de pauvreté mais j’aurai des partenaires compétents et compréhensifs qui me protégeront contre l’incompétence, le harcèlement et l’injustice de la part des agents de l’institution des aides sociales. Si ma santé le permet je serai en mesure de reconstruire ma vie.

      Malheureusement les choses ne fonctionnent pas exactement comme ça. Je dois être en mesure de les trouver et communiquer avec ces conseillers. Quand je suis déjà à la rue, quand je n’ose pas sortir, quand je suis malade et tout seul, c’est un grand effort de partir à la recherche d’aide. Si je suis réfugié les choses sont tellement compliquées que la démarche décrite n’est pas suffisante. Je risque de rencontrer des conseillers qui ne savent pas identifier les bonnes ressources pour moi. Si je ne me trouve pas dans une grande ville où il y a des structures d’aide et de conseil, je risque de devoir me débrouiller tout seul.

      Bref, c’est souvent le parcours du combattant. Cette situation n’est pas le résultat du hasard mais le produit de l’idéologie qui considère les pauvres comme responsables de leur situation et de lois qui constituent un compromis entre cette idéologie fasciste et la constitution qui veut que l’état allemand soit un état social.

      #Allemagne #France #aide_sociale #exclusion

  • #Michael_Zemmour (économiste) : « Il y a un tel #contrôle sur les allocataires qu’on leur rend la vie impossible »

    Michael Zemmour, économiste et maître de conférences en économie à l’Université Paris 1, était l’invité de BFMTV pour réagir aux chiffres des fraudes fiscale et sociale. La lutte face à ces fraudes a été fixée comme un objectif pour “les 100 jours” annoncés par Emmanuel Macron lors de son allocution. Invité sur BFMTV ce mardi matin, Bruno Le Maire a par ailleurs durci le ton sur la fraude sociale et les personnes qui envoient des aides sociales vers leur pays d’origine.

    https://www.dailymotion.com/video/x8k7mon


    #fraude_fiscale #fact-checking #vidéo #fraude_sociale #fraude_fiscale

    • Lumière sur : Michael Zemmour

      Michael Zemmour, le guerrier de la réforme des retraites qui a débarqué sur la scène avec un esprit aussi affûté qu’une épée de samouraï ! Ce maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et chercheur à Liepp (Sciences-Po) a laissé sa marque en se battant pour des politiques sociales bien financées. Et il a réussi à le faire en moins de temps qu’il n’en faut pour dire "retraite" !

      Ce passionné d’économie a écrit des bouquins tellement percutants que même les planches de bois ont peur de lui ! Son chef-d’œuvre intitulé « En France, le travail coûte trop cher » est une source d’inspiration pour peut-être chercher à comprendre les mécanismes des enjeux économiques et sociaux du pays.

      Avec une détermination à faire pâlir un militant enragé, Michael Zemmour s’est jeté dans l’arène du débat sur la réforme des retraites, tel un gladiateur du savoir. Ses analyses ont électrisé le public, attirant l’attention des gens qui cherchent désespérément des solutions concrètes. C’est simple, il est aussi incontournable dans les médias que la météo en été !

      Sa capacité à parler de choses compliquées avec autant de clarté que le rire d’un enfant fait de lui un héros du peuple, capable de briser les barrières entre le jargon économique et le langage compréhensible par tous. Michael Zemmour est le Messi des politiques sociales !

      Son moment de gloire a été lorsqu’il a enflammé le micro de France Inter lors d’une entrevue enflammée avec Léa Salamé. Telle une tornade de vérité, il a démoli l’argument bancaire du ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur la pension minimale de 1200 euros pour tous les retraités. Michael a sorti sa boule de cristal et a révélé que le nombre de retraités en dessous de ce seuil serait encore plus long qu’un discours de politicien en campagne !

      Cette révélation fracassante a secoué la sphère publique et a ouvert les yeux sur les véritables enjeux des retraites. Et ce n’était que le début ! Grâce à ses analyses éclairées, il a réussi à ébranler les fondations de la réforme proposée, telle une danse endiablée sur les idées fausses du gouvernement.

      Aujourd’hui, Michael Zemmour continue son combat avec le sourire, comme un super-héros engagé, prêt à sauver la France des méandres de l’ignorance économique. Alors, préparez-vous, car avec lui, le futur des politiques sociales s’annonce plus brillant qu’un feu d’artifice du 14 juillet !

      Ps : Vous savez quelle est la différence entre Eric Zemmour et Michael Zemmour ? C’est simple, Eric est tellement obscur que même dans une pièce plongée dans le noir complet, vous ne le verrez toujours pas. Tandis que Michael est tellement brillant qu’il pourrait éclairer une salle entière rien qu’en récitant des chiffres économiques ! Mais bon, chacun son style : l’un préfère se cacher dans l’ombre des controverses, tandis que l’autre brille de mille feux dans le débat public !

      https://twitter.com/RomainMerciere/status/1688109097554436096

  • France Travail : « Les travailleurs handicapés sont utilisés comme variable d’ajustement du marché du travail », Pierre-Yves Baudot et Jean-Marie Pillon.

    Le chantier France Travail ouvert par le gouvernement et le projet de loi « plein-emploi » présenté en conseil des ministres visent, entre autres, à intégrer les travailleurs handicapés dans le droit commun. L’intention est louable. La manière mérite toutefois une mise en perspective.
    Cette inclusion dans le marché de l’emploi se fait sans réfléchir à la façon dont le travail « produit » le handicap : en usant le corps d’une part (troubles musculosquelettiques, accidents du travail, dépression), en éloignant de l’autonomie financière les moins productifs d’autre part (sélectivité du marché du travail, intensité des cadences, organisation standardisée du travail).
    Elle se fait également en pensant le problème de l’inclusion comme une question d’appariement : ce qu’il manquerait aux travailleurs handicapés pour travailler, ce serait uniquement de l’information, de l’accompagnement et un travail d’intermédiation pour les rapprocher des employeurs.

    Augmenter le nombre de personnes employables

    Il n’y a rien dans ce projet de loi qui soit relatif à l’accessibilité ou à l’aménagement des postes de travail, rien non plus sur les obligations des employeurs, rien, enfin, sur l’accessibilité des zones d’activité. Ces occultations sont liées aux objectifs visés par cette réforme. D’une part, celle-ci s’inscrit dans une trajectoire de réformes visant à augmenter le nombre de personnes employables.

    Les lycéens en bac techno seront plus facilement accessibles aux entreprises via des guichets de stage installés dans les lycées, les demandeurs d’emploi seront incités à accepter plus facilement les offres d’emploi, leur durée d’indemnisation étant réduite. Les bénéficiaires du RSA devront travailler presque gratuitement pour conserver leurs droits. L’ensemble des salariés devra travailler deux ans de plus pour espérer une retraite à taux plein.

    Dans une période qui se rapproche statistiquement du plein-emploi, cet accroissement de la main-d’œuvre disponible vise à limiter la hausse des salaires induite par la raréfaction du nombre de personnes sans aucun emploi. Ces réformes n’ont pas pour objectif de réduire le nombre de personnes en sous-emploi (à temps partiel ou en emploi discontinu) ou de personnes vivant des minima sociaux. Au contraire : la réforme de l’assurance-chômage verra croître le nombre de travailleurs pauvres.

    La réforme des retraites augmentera, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) le nombre de personnes vivant grâce au RSA (+ 30 000 bénéficiaires) et augmentera le coût pour l’Etat de cette prestation (+ 150 millions d’euros pour le RSA). Le nombre de bénéficiaires et le coût de l’allocation adulte handicapé devraient aussi augmenter (+ 510 millions d’euros pour l’AAH) , beaucoup de travailleurs usés ne pouvant pas continuer deux ans de plus.

    Inclusion ou véritable émancipation ?

    D’autre part, cette réforme introduit une bascule cruciale.
    Historiquement, les personnes handicapées avaient été épargnées par l’injonction au travail salarié, compte tenu des causes de leur handicap (accident du travail, invalidité de guerre, maladies chroniques). On mesure alors le pas important qui a été franchi pour que l’ancienne secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, ait pu dire « tout le monde est employable ».

    Certes, nul ne revendique que toute personne handicapée reste chez elle à attendre que le temps passe. Mais l’inclusion sur le marché ordinaire est ici imposée dans des conditions peu propices à une véritable émancipation. Le cas anglais nous alerte : au début des années 2010, le gouvernement britannique avait lancé une politique comparable, avec pour corollaire une hausse des #décès et du taux de #pauvreté (de 23 à 27 % entre 2013 et 2020) dans les foyers comptant une personne handicapée.

    A cela s’ajoute un enjeu institutionnel important : la réforme réduit le rôle des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Jusqu’alors, celles-ci décidaient, sur la base d’une évaluation pluridisciplinaire, de l’orientation professionnelle des travailleurs handicapés vers le milieu ordinaire ou vers le milieu protégé. Cette orientation n’est pas exempte de critiques : elle contribuait à construire des filières de travail ségrégué, maintenant les personnes handicapées, de l’enfance à l’âge adulte, dans des structures au sein desquelles leurs droits n’étaient pas les mêmes que ceux d’un travailleur ordinaire.

    Une rupture importante

    Le projet de loi entend effectivement remédier à ceci en accordant à ces travailleurs des droits identiques à ceux des travailleurs du secteur ordinaire. Mais il ne revient pas sur une dimension essentielle : faire de la « rémunération garantie » des travailleurs d’établissements et services d’aide par le travail (ESAT) un véritable salaire. Ceux-ci constituent une main-d’œuvre sous-payée pour un travail de plus en plus soumis à des impératifs de productivité. [120 000 travailleurs handicapés sont sous-payés en ESAT]

    Dans ses versions initiales, le projet de loi annonce une rupture importante : échappant aux MDPH, l’évaluation est confiée aux conseillers de France Travail qui se fonderont davantage sur l’aptitude au travail plutôt que sur la situation de handicap. Présentée comme un élément décisif d’inclusion des personnes handicapées dans le droit commun, cette réforme amène non à produire de l’autonomie par le travail, mais à subordonner davantage les personnes handicapées aux impératifs de production de valeur marchande – qui, pour une part, produisent le handicap.

    Si le salariat peut ouvrir la voie de l’autonomie, l’adaptation des conditions de travail et d’emploi demeure un préalable. Enfin, cette réforme fait peser l’intégralité de l’effort d’accès concret au marché de l’emploi sur les personnes handicapées, tout en autorisant France Travail à ne pas s’appuyer sur leurs projets pour décider de leur orientation.

    L’insertion professionnelle n’est pas favorisée

    Cette réforme ne contient aucune disposition structurelle pour favoriser leur insertion professionnelle : pas d’accroissement de la contrainte pour les employeurs, pas d’incitation au recours à des aménagements raisonnables, pourtant promus aux niveaux européen et international. Enfin, aucune disposition relative à l’accessibilité des transports, un des éléments constitutifs de l’éloignement de l’emploi des travailleurs handicapés.
    C’est pourtant le principal frein mentionné par les jeunes handicapés dans leur accès à l’emploi. En dépit de son inachèvement affiché, cette réforme est bien porteuse d’une vision politique claire de restructuration du marché du travail dans une perspective de plein-emploi et aveugle aux enjeux de conditions de #travail, d’#emploi et de #salaire.

    Ces dimensions-là ont peu de chances d’être amendées dans un jeu parlementaire cadenassé. Et, là encore, à leur corps défendant, les #travailleurs_handicapés sont utilisés comme variable d’ajustement du marché du travail.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/07/france-travail-les-travailleurs-handicapes-sont-utilises-comme-variable-d-aj

    #France_Travail #MDPH #ESAT #RSA #AAH #retraites

    • Le projet a l’air d’augmenter par tous les moyens la masse de personnes «  employables  » pour augmenter la pression sur les salaires et garantir un volume constant voire augmentant de main d’œuvre disponible à cout contrôlé, voire déclinant.

      Une sorte de «  choc de compétitivité  » qui passerait par un appauvrissement généralisé de la classe laborieuse, tout en dégageant un maximum «  d’improductifs  » de l’équation.