• How we reframed learning and development: learning-based complex work
    https://redasadki.me/2023/11/04/how-we-reframed-learning-and-development-learning-based-complex-work

    The following is excerpted from Watkins, K.E. and Marsick, V.J., 2023. Chapter 4. Learning informally at work: Reframing learning and development. In #Rethinking_Workplace_Learning_and_Development. Edward Elgar Publishing. This chapter’s final example illustrates the way in which organically arising IIL (informal and #incidental_learning) is paired with opportunities to build knowledge through a combination of structured education and #informal_learning by peers working in frequently complex circumstances. Reda Sadki, president of #The_Geneva_Learning_Foundation (TGLF), rethought L&D for #immunization workers in many roles in low- and middle-income countries (LMICs). Adapting to technology available to participants from the countries that joined this effort, Sadki designed a mix of (...)

    #About_me #Global_health #Interviews #Published_articles #complexity #Karen_E._Watkins #Performance_management #Victoria_J._Marsick #workforce_development

  • #Taux_de_change : retour sur la politique israélienne des #otages

    Eyal Weizman, fondateur du collectif Forensic Architecture, revient sur la manière dont les #civils installés autour de #Gaza ont servi de « #mur_vivant » lors des massacres du 7 octobre perpétrés par le #Hamas, et retrace l’évolution de la politique israélienne à l’égard des otages.

    Au printemps 1956, huit ans après la Nakba (un terme arabe qui désigne « la catastrophe » ou « le désastre » que fut pour les Palestiniens la création d’Israël), un groupe de fedayins palestiniens franchit le fossé qui sépare Gaza de l’État d’Israël. D’un côté se trouvent 300 000 Palestiniens, dont 200 000 réfugiés expulsés de la région ; de l’autre, une poignée de nouvelles installations israéliennes. Les combattants palestiniens tentent de pénétrer dans le kibboutz de Nahal Oz, tuent Roi Rotberg, un agent de sécurité, et emportent son corps à Gaza, mais le rendent après l’intervention des Nations unies.

    #Moshe_Dayan, alors chef de l’état-major général d’Israël, se trouvait par hasard sur place pour un mariage et a demandé à prononcer, le soir suivant, l’éloge funèbre de Rotber. Parlant des hommes qui ont tué #Rotberg, il a demandé : « Pourquoi devrions-nous nous plaindre de la #haine qu’ils nous portent ? Pendant huit ans, ils se sont assis dans les camps de réfugiés de Gaza et ont vu de leurs yeux comment nous avons transformé les terres et les villages où eux et leurs ancêtres vivaient autrefois. » Cette reconnaissance de ce que les Palestiniens avaient perdu, les hommes politiques israéliens d’aujourd’hui ne peuvent plus se permettre de l’exprimer. Mais Dayan ne défendait pas le #droit_au_retour : il a terminé son discours en affirmant que les Israéliens devaient se préparer à une #guerre_permanente et amère, dans laquelle ce qu’Israël appelait les « #installations_frontalières » joueraient un rôle majeur.

    Au fil des ans, le #fossé s’est transformé en un système complexe de #fortifications - une #zone_tampon de 300 mètres, où plus de deux cents manifestants palestiniens ont été tués par balle en 2018 et 2019 et des milliers d’autres blessés, plusieurs couches de #clôtures en barbelés, des #murs en béton s’étendant sous terre, des mitrailleuses télécommandées - et des équipements de #surveillance, dont des tours de guet, des caméras de vidéosurveillance, des capteurs radar et des ballons espions. À cela s’ajoute une série de #bases_militaires, dont certaines situées à proximité ou à l’intérieur des installations civiles qui forment ce que l’on appelle l’#enveloppe_de_Gaza.

    Empêcher le retour des réfugiés

    Le #7_octobre_2023, lors d’une attaque coordonnée, le Hamas a frappé tous les éléments de ce système interconnecté. #Nahal_Oz, l’installation la plus proche de la clôture, a été l’un des points névralgiques de l’attaque. Le terme « #Nahal » fait référence à l’unité militaire qui a créé les installations frontalières. Les installations du Nahal ont débuté comme des avant-postes militaires et sont devenues des villages civils, principalement de type #kibboutz. Mais la transformation n’est jamais achevée et certains résidents sont censés se comporter en défenseurs quand la communauté est attaquée.

    La « #terre_des_absents » a été la #tabula_rasa sur laquelle les planificateurs israéliens ont dessiné le projet des colons sionistes après les expulsions de 1948. Son architecte en chef était #Arieh_Sharon, diplômé du Bauhaus, qui a étudié avec Walter Gropius et Hannes Meyer avant de s’installer en Palestine en 1931, où il a construit des lotissements, des coopératives de travailleurs, des hôpitaux et des cinémas. Lors de la création de l’État d’Israël, David Ben Gourion l’a nommé à la tête du département de planification du gouvernement. Dans The Object of Zionism (2018), l’historien de l’architecture Zvi Efrat explique que, bien que le plan directeur de Sharon soit fondé sur les principes les plus récents du design moderniste, il avait plusieurs autres objectifs : fournir des logements aux vagues d’immigrants arrivés après la Seconde Guerre mondiale, déplacer les populations juives du centre vers la périphérie, sécuriser la frontière et occuper le territoire afin de rendre plus difficile le retour des réfugiés.

    Dans les années 1950 et 1960, le #plan_directeur de Sharon et de ses successeurs a conduit à la construction, dans les « #zones_frontalières », définies à l’époque comme représentant environ 40 % du pays, de centres régionaux ou « #villes_de_développement » qui desservaient une constellation d’#implantations_agraires. Ces villes de développement devaient accueillir les immigrants juifs d’Afrique du Nord – les Juifs arabes – qui allaient être prolétarisés et devenir des ouvriers d’usine. Les implantations agraires de type kibboutz et #moshav étaient destinées aux pionniers du #mouvement_ouvrier, principalement d’Europe de l’Est. Les #terres appartenant aux villages palestiniens de #Dayr_Sunayd, #Simsim, #Najd, #Huj, #Al_Huhrraqa, #Al_Zurai’y, #Abu_Sitta, #Wuhaidat, ainsi qu’aux tribus bédouines #Tarabin et #Hanajre, sont occupées par les villes de développement #Sderot et #Ofakim et les kibboutzim de #Re’im, #Mefalsim, #Kissufim et #Erez. Toutes ces installations ont été visées le 7 octobre.

    La première #clôture

    À la suite de l’#occupation_israélienne de 1967, le gouvernement a établi des installations entre les principaux centres de population palestinienne à Gaza même, dont la plus grande était #Gush_Katif, près de Rafah, à la frontière égyptienne ; au total, les #colonies israéliennes couvraient 20 % du territoire de Gaza. Au début des années 1980, la région de Gaza et ses environs a également accueilli de nombreux Israéliens évacués du Sinaï après l’accord de paix avec l’Égypte.

    La première clôture autour du territoire a été construite entre 1994 et 1996, période considérée comme l’apogée du « #processus_de_paix ». Gaza était désormais isolée du reste du monde. Lorsque, en réponse à la résistance palestinienne, les colonies israéliennes de Gaza ont été démantelées en 2005, certaines des personnes évacuées ont choisi de s’installer près des frontières de Gaza. Un deuxième système de clôture, plus évolué, a été achevé peu après. En 2007, un an après la prise de pouvoir du Hamas à Gaza, Israël a entamé un #siège à grande échelle, contrôlant et limitant les flux entrants de produits vitaux - #nourriture, #médicaments, #électricité et #essence.

    L’#armée_israélienne a fixé les privations à un niveau tel que la vie à Gaza s’en trouve presque complètement paralysée. Associé à une série de campagnes de #bombardements qui, selon les Nations unies, ont causé la mort de 3 500 Palestiniens entre 2008 et septembre 2023, le siège a provoqué une #catastrophe_humanitaire d’une ampleur sans précédent : les institutions civiles, les hôpitaux, les systèmes d’approvisionnement en eau et d’hygiène sont à peine capables de fonctionner et l’électricité n’est disponible que pendant la moitié de la journée environ. Près de la moitié de la population de Gaza est au #chômage et plus de 80 % dépend de l’#aide pour satisfaire ses besoins essentiels.

    L’enveloppe de Gaza

    Le gouvernement israélien offre de généreux #avantages_fiscaux (une réduction de 20 % de l’impôt sur le revenu par exemple) aux habitants des installations autour de Gaza, dont beaucoup longent une route parallèle à la ligne de démarcation, à quelques kilomètres de celle-ci. L’enveloppe de Gaza comprend 58 installations situées à moins de 10 km de la frontière et comptant 70 000 habitants. Au cours des dix-sept années depuis la prise de pouvoir par le Hamas, malgré les tirs sporadiques de roquettes et de mortiers palestiniens et les bombardements israéliens sur le territoire situé à quelques kilomètres de là, les installations n’ont cessé d’augmenter. La hausse des prix de l’immobilier dans la région de Tel-Aviv et les collines ouvertes de la région (que les agents immobiliers appellent la « Toscane du nord du Néguev ») a entraîné un afflux de la classe moyenne.

    De l’autre côté de la barrière, les conditions se sont détériorées de manière inversement proportionnelle à la prospérité croissante de la région. Les installations sont un élément central du système d’#enfermement imposé à Gaza, mais leurs habitants tendent à différer des colons religieux de Cisjordanie. Démontrant l’aveuglement partiel de la gauche israélienne, certaines personnes installées dans le Néguev sont impliquées dans le #mouvement_pacifiste.

    Le 7 octobre, les combattants du Hamas ont forcé les éléments interconnectés du réseau de siège. Des tireurs d’élite ont tiré sur les caméras qui surplombent la zone interdite et ont lancé des grenades sur les #tours_de_communication. Des barrages de roquettes ont saturé l’#espace_radar. Plutôt que de creuser des tunnels sous les clôtures, les combattants sont venus par le sol. Les observateurs israéliens ne les ont pas vus ou n’ont pas pu communiquer assez rapidement ce qu’ils ont vu.

    Les combattants ont fait sauter ou ouvert quelques douzaines de brèches dans la clôture, élargies par les bulldozers palestiniens. Certains combattants du Hamas ont utilisé des parapentes pour franchir la frontière. Plus d’un millier d’entre eux ont pris d’assaut les bases militaires. L’armée israélienne, aveuglée et muette, n’a pas de vision claire du champ de bataille et les détachements mettent des heures à arriver. Des images incroyables sont apparues sur Internet : des adolescents palestiniens ont suivi les combattants à vélo ou à cheval, sur une terre dont ils avaient peut-être entendu parler par leurs grands-parents, maintenant transformée au point d’en être méconnaissable.

    Les #massacres du 7 octobre

    Les événements auraient pu s’arrêter là, mais ce ne fut pas le cas. Après les bases, ce furent les installations, les horribles massacres maison par maison, et le meurtre d’adolescents lors d’une fête. Des familles ont été brûlées ou abattues dans leurs maisons, des civils incluant des enfants et des personnes âgées ont été prises en otage. Au total, les combattants ont tué environ 1 300 civils et soldats. Plus de 200 personnes ont été capturées et emmenées à Gaza. Jusqu’alors, rien, dans la #violence ni la #répression, n’avait rendu de tels actes inévitables ou justifiés.

    Israël a mis des décennies à brouiller la ligne de démarcation entre les fonctions civiles et militaires des installations, mais cette ligne a aujourd’hui été brouillée d’une manière jamais envisagée par le gouvernement israélien. Les habitants civils cooptés pour faire partie du mur vivant de l’enveloppe de Gaza ont subi le pire des deux mondes. Ils ne pouvaient pas se défendre comme des soldats et n’étaient pas protégés comme des civils.

    Les images des installations dévastées ont permis à l’armée israélienne d’obtenir carte blanche de la part de la communauté internationale et de lever les restrictions qui avaient pu être imposées précédemment. Les hommes politiques israéliens ont appelé à la #vengeance, avec un langage explicite et annihilationiste. Les commentateurs ont déclaré que Gaza devrait être « rayée de la surface de la Terre » et que « l’heure de la Nakba 2 a sonné ». #Revital_Gottlieb, membre du Likoud à la Knesset, a tweeté : « Abattez les bâtiments ! Bombardez sans distinction ! Assez de cette impuissance. Vous le pouvez. Il y a une légitimité mondiale ! Détruisez Gaza. Sans pitié ! »

    L’échange de prisonniers

    Les otages civils des installations dont Israël a fait un « mur vivant » sont devenus pour le Hamas un #bouclier_humain et des atouts pour la #négociation. Quelle que soit la façon dont le #conflit se termine, que le Hamas soit ou non au pouvoir (et je parie sur la première solution), Israël ne pourra pas éviter de négocier l’#échange_de_prisonniers. Pour le Hamas, il s’agit des 6 000 Palestiniens actuellement dans les prisons israéliennes, dont beaucoup sont en #détention_administrative sans procès. La prise en otages d’Israéliens a occupé une place centrale dans la #lutte_armée palestinienne tout au long des 75 années de conflit. Avec des otages, l’#OLP et d’autres groupes cherchaient à contraindre Israël à reconnaître implicitement l’existence d’une nation palestinienne.

    Dans les années 1960, la position israélienne consistait à nier l’existence d’un peuple palestinien, et donc qu’il était logiquement impossible de reconnaître l’OLP comme son représentant légitime. Ce déni signifiait également qu’il n’y avait pas à reconnaître les combattants palestiniens comme des combattants légitimes au regard du droit international, et donc leur accorder le statut de #prisonniers_de_guerre conformément aux conventions de Genève. Les Palestiniens capturés étaient maintenus dans un #vide_juridique, un peu comme les « combattants illégaux » de l’après 11-septembre.

    En juillet 1968, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a détourné un vol d’El-Al et l’a fait atterrir en Algérie, inaugurant une série de détournements, dont l’objectif explicite était la libération de prisonniers palestiniens. L’incident d’Algérie a conduit à l’échange de 22 otages israéliens contre 16 prisonniers palestiniens, bien que le gouvernement israélien ait nié un tel accord. Seize contre 22 : ce taux d’échange n’allait pas durer longtemps. En septembre 1982, après l’invasion du Liban par Israël, le Commandement général du FPLP d’Ahmed Jibril a capturé trois soldats de l’armée israélienne ; trois ans plus tard, dans le cadre de ce qui a été appelé l’accord Jibril, Israël et le FPLP-CG sont finalement parvenus à un accord d’échange de prisonniers : trois soldats contre 1 150 prisonniers palestiniens. Dans l’accord de 2011 pour la libération de Gilad Shalit, capturé par le Hamas en 2006, le taux d’échange était encore plus favorable aux Palestiniens : 1 027 prisonniers pour un seul soldat israélien.
    Directive Hannibal

    Anticipant de devoir conclure de nombreux accords de ce type, Israël s’est mis à arrêter arbitrairement davantage de Palestiniens, y compris des mineurs, afin d’augmenter ses atouts en vue d’un échange futur. Il a également conservé les corps de combattants palestiniens, qui devaient être restitués dans le cadre d’un éventuel échange. Tout cela renforce l’idée que la vie d’un colonisateur vaut mille fois plus que la vie d’un colonisé, calcul qui évoque inévitablement l’histoire du #colonialisme et du commerce d’êtres humains. Mais ici, le taux de change est mobilisé par les Palestiniens pour inverser la profonde asymétrie coloniale structurelle.

    Tous les États ne traitent pas de la même manière la capture de leurs soldats et de leurs citoyens. Les Européens et les Japonais procèdent généralement à des échanges secrets de prisonniers ou négocient des rançons. Les États-Unis et le Royaume-Uni affirment publiquement qu’ils ne négocient pas et n’accèdent pas aux demandes des ravisseurs et, bien qu’ils n’aient pas toujours respecté cette règle à la lettre, ils ont privilégié l’abstention et le silence lorsqu’une opération de sauvetage semblait impossible.

    Cette attitude est considérée comme un « moindre mal » et fait partie de ce que les théoriciens des jeux militaires appellent le « jeu répété » : chaque action est évaluée en fonction de ses éventuelles conséquences à long terme, les avantages d’obtenir la libération d’un prisonnier étant mis en balance avec le risque que l’échange aboutisse à l’avenir à la capture d’autres soldats ou civils.

    Lorsqu’un Israélien est capturé, sa famille, ses amis et ses partisans descendent dans la rue pour faire campagne en faveur de sa libération. Le plus souvent, le gouvernement y consent et conclut un accord. L’armée israélienne déconseille généralement au gouvernement de conclure des accords d’échange, soulignant le risque pour la sécurité que représentent les captifs libérés, en particulier les commandants de haut rang, et la probabilité qu’ils encouragent les combattants palestiniens à prendre davantage d’otages. Yahya Sinwar, qui est aujourd’hui le chef du Hamas, a été libéré dans le cadre de l’#accord_Shalit. Une importante campagne civile contre ces échanges a été menée par le mouvement religieux de colons #Gush_Emunim, qui y voyait une manifestation de la fragilité de la société « laïque et libérale » d’Israël.

    En 1986, à la suite de l’#accord_Jibril, l’armée israélienne a publié la directive controversée Hannibal, un ordre opérationnel secret conçu pour être invoqué lors de la capture d’un soldat israélien par une force armée irrégulière. L’armée a nié cette interprétation, mais les soldats israéliens l’ont comprise comme une autorisation de tuer un camarade avant qu’il ne soit fait prisonnier. En 1999, #Shaul_Mofaz, alors chef de l’état-major général, a expliqué cette politique en ces termes : « Avec toute la douleur que cela implique, un soldat enlevé, contrairement à un soldat tué, est un problème national. »

    Bien que l’armée ait affirmé que le nom de la directive avait été choisi au hasard par un programme informatique, il est tout à fait approprié. Le général carthaginois Hannibal Barca s’est suicidé en 181 avant J.-C. pour ne pas tomber aux mains des Romains. Ceux-ci avaient fait preuve d’une détermination similaire trente ans plus tôt : lorsque Hannibal tenta d’obtenir une rançon pour les soldats qu’il avait capturés lors de sa victoire à Cannes, le Sénat, après un débat houleux, refusa et les prisonniers furent exécutés.

    Le 1er août 2014, lors de l’offensive sur Gaza connue sous le nom d’« #opération_Bordure_protectrice », des combattants palestiniens ont capturé un soldat de Tsahal près de Rafah, et la #directive_Hannibal est entrée en vigueur. L’armée de l’air a bombardé le système de tunnels où avait été emmené le soldat, tuant 135 civils palestiniens, dont des familles entières. L’armée a depuis annulé la directive. Toutefois, la plupart des bombardements actuels vise les #tunnels où se trouvent les postes de commandement du Hamas et les otages : le gouvernement semble ainsi, par ces bombardements aveugles, non seulement menacer les Gazaouis d’une #destruction sans précédent, mais aussi revenir au principe de préférer des captifs morts à un accord. #Bezalel_Smotrich, ministre israélien des finances, a appelé à frapper le Hamas « sans pitié, sans prendre sérieusement en considération la question des captifs ». #Gilad_Erdan, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, a déclaré que les otages « ne nous empêcheraient pas de faire ce que nous devons faire ». Mais dans cette guerre, le sort des #civils de Gaza et des Israéliens capturés est étroitement lié, tout comme celui des deux peuples.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/041123/taux-de-change-retour-sur-la-politique-israelienne-des-otages
    #Israël #Palestine #Eyal_Weizman #à_lire

  • Face à l’intensification du travail, les jeunes plongent dans un malaise profond : « Je m’enfonçais dans le travail, je n’avais plus de distance »


    PAUL BOUTEILLER

    Tâches absurdes, rythme intense, précarité de l’emploi, absence de seniors pour les guider… les transformations du monde professionnel génèrent de la souffrance chez les jeunes salariés. Le nombre d’arrêts-maladie explose chez les moins de 30 ans.

    Lorsque Robin (certains prénoms ont été modifiés) se rend chez son médecin, courant 2022, il ne pense pas en ressortir avec un #arrêt_de_travail. A seulement 27 ans, cette option ne semble même pas pouvoir traverser l’esprit de ce chef de projet dans une agence de création de sites Web. « J’avais poussé la porte de son cabinet pour avoir des somnifères, dans l’espoir de retrouver le sommeil et de continuer à fonctionner au boulot. » Mais le fait est qu’il ne peut plus continuer, l’alerte alors le professionnel de #santé. Robin a été essoré par le surcroît de travail dans la start-up où il est salarié, qui connaît alors une croissance fulgurante, au point d’avoir vu ses effectifs tripler en quelques mois et son portefeuille clients s’étoffer plus encore.

    Face à la pression mise sur son équipe, très jeune comme lui et peu accompagnée par des seniors, il a développé des symptômes d’anxiété professionnelle de plus en plus invalidants. Sans « les outils adéquats » et surtout « sans le temps nécessaire » pour répondre aux demandes grandissantes de #clients au profil nouveau, il passe ses nuits à se repasser les difficultés éprouvées dans la journée, et se rend le matin au travail la boule au ventre. Avant son arrêt, il se surprend à fondre en larmes à plusieurs reprises après des rendez-vous clients. « Dans le bureau du médecin, j’ai mesuré que la situation avait vraiment dérapé », souffle Robin, qui a dû être arrêté durant un mois.

    Etre contraints de se mettre sur pause dès le début de leur vie professionnelle : de nombreux jeunes diplômés y sont désormais confrontés. La santé au travail se dégrade ces dernières années, et en particulier pour les plus jeunes. Alors que le nombre d’arrêts-maladie atteignait un niveau record en 2022, comme le constataient deux études parues cet été, la progression la plus frappante concerne en effet les moins de 30 ans. Selon l’une d’elles, publiée par le cabinet de conseil WTW en août à propos du secteur privé, le taux d’absentéisme – un indicateur RH qui prend (notamment) en compte les #arrêts-maladie, les #accidents_de_travail, les #absences_injustifiées – dans cette tranche d’âge a augmenté de 32 % en quatre ans, avec un bond important chez les cadres.

    Si aucune de ces études ne détaille les motifs de ces absences, la Sécurité sociale note que les premières causes des arrêts longs prescrits en 2022 relevaient de troubles psychologiques, comme l’anxiété, la dépression ou l’épuisement. Et, en la matière, d’autres enquêtes concordent : les jeunes sont bien touchés de plein fouet par une dégradation. Chez les 18-34 ans, les arrêts liés à la souffrance au travail ont ainsi bondi de 9 %, en 2016, à 19 %, en 2022, selon un baromètre du groupe mutualiste Malakoff Humanis. La consommation de somnifères, d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs par les salariés de moins de 30 ans a également doublé entre 2019 et 2022, précise cette étude.

    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/10/30/face-a-l-intensification-du-travail-les-jeunes-plongent-dans-un-malaise-prof
    https://archive.ph/yNJPw

    #précaires #présentéisme #management #intensification_du_travail #sous-effectifs #télétravail #concurrence #isolement #travail #précarité_de_l’emploi #emploi #santé_au_travail #violence_économique

  • Quand les autorités israéliennes font du révisionnisme
    https://contre-attaque.net/2023/10/30/quand-les-autorites-israeliennes-font-du-revisionnisme

    C’est un phénomène grave dont on ne parle pas assez : le révisionnisme voire le négationnisme de la Shoah propagé par les autorités israéliennes elles-mêmes. On entend sans cesse depuis le 7 octobre que le Hamas serait l’équivalent du nazisme, voire même « pire » que les nazis selon cet ambassadeur.

    Le nazisme étant le curseur ultime de la barbarie, il serait donc légitime de bombarder massivement Gaza, comme l’ont été les villes allemandes à la fin de la guerre. Les pro-Israël utilisent souvent la comparaison avec Dresde, ville allemande quasiment rasée par les alliés pour justifier la destruction de Gaza.

    Si les palestiniens sont nazis, on peut leur faire la même chose que le sort réservé à l’Allemagne en 1944 et 45. L’ancien Premier ministre Naftali Bennett précise cette idée : « Ce sont des animaux. Nous devons les appréhender comme s’ils étaient des nazis. Ce que nous ferions aux nazis, nous devons le faire à leur encontre ».

    D’abord, il faut rappeler que les bombardements massifs de civils il y a 80 ans contre le Japon et l’Allemagne étaient déjà des crimes de guerre. Rien ne justifiait l’envoi de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, ni de brûler Tokyo, ni d’envoyer des forteresses volantes raser des métropoles allemandes et tuer leurs habitants, ni même les massacres et viols de masse à Berlin lorsque la ville est tombée aux mains des Alliés. Reproduire cela en 2023 est tout aussi injustifiable.

    Plus grave, cette comparaison n’a aucun sens. Mettre sur le même plan la population civile de Gaza, qui est assiégée entre 4 murs dans une petite zone, affamée, privée d’eau, et recevant un tapis de bombe sans pouvoir s’abriter nulle part, et le Troisième Reich totalitaire, qui dominait le monde, avait une armée surpuissante et dont le régime est responsable de dizaines de millions de morts dont un génocide est une abjection.

    Hitler a planifié l’extermination des juifs et des tziganes d’Europe. Les persécutions de juifs en Allemagne, puis la Shoah par balle, des bataillons chargés de massacres systématiques en Europe de l’Est, puis un réseau de camp de concentration et d’extermination. Un génocide mécanique, industriel, planifié, de femmes, d’enfants, de vieillards, justifié par l’idée qu’une “race de seigneurs” devait dominer le monde en éliminant les races “inférieures”.

    Qu’y-a-t-il de commun avec une population colonisée depuis 75 ans, sans État, sans armée, sans soutiens diplomatiques ni véritables moyens militaires ? Rien. Ni sur le fond, ni sur la forme.

    Ces propos portent un nom : c’est du révisionnisme pur et simple, relativisant les crimes nazis, y compris les camps de la mort. Ce révisionnisme est puni par la loi en France.

    L’historien Michael Berenbaum de l’American Jewish University en Californie explique dans le Times of Israël : « L’ennemi n’a ni la puissance, ni les infrastructures de l’Allemagne nazie qui avait conquis la plus grande partie de l’Europe continentale. Et Israël est un pays puissant, il n’est pas sans défense ».

    Dans la bouche de responsables israéliens, cette comparaison honteuse n’est pas uniquement un élément de propagande visant à justifier l’élimination de la population palestinienne. C’est un projet idéologique néofasciste.

    En 2015, Netanyahou déclarait déjà : « Hitler ne souhaitait pas exterminer les juifs », affirmant que les palestiniens seraient les vrais responsables de la Shoah. C’est évidemment complètement faux, Hitler, obsédé par la hiérarchie raciale, puisait son programme dans l’antisémitisme européen et avait annoncé ses projets exterminateurs bien avant la guerre. Mais en mentant ainsi, l’extrême droite israélienne déresponsabilise l’extrême droite européenne, elle l’absout de ses crimes.

    En disant cela, Netanyahou allait plus loin que Jean-Marie Le Pen ou que les néo-nazis européens dans la négation de ce qu’était la Shoah. Si les nazis sont « moins pires » qu’un peuple colonisé qui se fait écraser à chaque nouveau conflit, alors finalement, les nazis n’étaient pas si méchants. Faurisson, Soral et autres antisémites peuvent se frotter les mains de telles déclarations.

    Ce discours vient relégitimer l’extrême droite la plus radicale, qui ne s’y trompe pas. Le RN, fondé par des Vichystes, fait corps derrière Israël. Comme Zemmour qui a réhabilité Pétain tout en soutenant Netanyahou. Ce révisionnisme symbolise l’union sacrée des fascismes européens et israéliens.

    C’est par ce renversement sidérant que « l’arc républicain » se retourne : la gauche qui est issue de la résistance est qualifiée de « complice du terrorisme » pendant que la vieille droite antisémite est validée par la caste politico-médiatique qui soutient Israël.

    Au détriment de la vérité historique, des valeurs les plus élémentaires d’humanité, mais aussi du peuple juif, dont les souffrances sont relativisées.

    • c’est une escroquerie intellectuelles de négationnistes du génocide nazi des juifs que de s’être revendiqué d’un révisionnisme qui est une norme d’un travail historique inéluctablement conduit à remettre en cause ses approches et ses résultats.
      le terme révisionniste était par ailleurs utilisé par le marxisme léninisme pour condamner des déviations idéologiques.
      pour sortir de la confusions, Pierre Vidal-Naquet a forgé le néologisme « négationnisme » afin de caractériser les négateurs du génocide des juifs par les nazis, une négation qui prend de multiples formes, fausse question ("les chambres à gaz ont-elle existes ?" cf. faurissonneries), allusions et blagues diverses destinées à masquer l’antisémitisme, relativisation et minimisation des faits historiques, comme c’est le cas de quelques (?) voix israéliennes prééminentes.

      #abjection #nationalisme #négationnisme #négationnisme_israélien #fascisme #racisme #génocide #Gaza

  • #Of_Land_and_Bread

    « #B'Tselem – le centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les #territoires_occupés – a promu en 2007 un projet qui consistait à donner des caméras vidéo aux Palestinien.ne.s en Cisjordanie afin qu’ils/elles puissent documenter les violations des droits de l’homme qu’ils étaient contraint.e.s de subir sous l’occupation israélienne. Ces #enregistrements_vidéo bruts capturent de la manière la plus simple et la plus efficace les abus quotidiens et implacables commis à répétition par les colons illégaux et l’armée contre les Palestinien.ne.s. Au fil des ans, tous ces films sont devenus des #archives vivantes et malheureusement en constante expansion des #abus incessants et de la violence dont souffre la population palestinienne et avec lesquels elle doit vivre. Of Land and Bread rassemble certains de ces courts métrages dans un long métrage documentaire qui n’est indéniablement pas facile à regarder. La brutalité des colons et de l’armée n’épargne personne. Et pourtant, il est nécessaire de voir pour bien saisir et comprendre l’ampleur du cycle sans fin des violations des droits de l’homme auxquelles les Palestinien.ne.s sont confronté.e.s, alors que le monde regarde obstinément de l’autre côté. »


    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/59534_0
    #film #documentaire #film_documentaire #Cisjordanie #Palestine #colonisation #Israël #terre #armée_israélienne #violence #humiliations #destruction #brutalité #arrestations_arbitraires #menaces #insultes #provocation #documentation #droits_humains #archive #à_voir

  • #Premier_de_corvée

    Malgré deux emplois dans la #restauration et la #livraison, la vie hors des radars d’un travailleur clandestin malien. Un documentaire qui raconte par l’exemple les #luttes des sans-papiers en France, estimés à près de 700 000, pour de meilleures conditions d’existence.

    Depuis son arrivée en France en 2018, Makan cumule deux boulots : plongeur dans une brasserie chic près des Champs-Élysées et livreur à vélo. Solitaire et sacrifiée, la vie de ce Malien de 35 ans est tout entière dédiée au travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille restée au pays, une femme et des enfants qu’il n’a pas vus depuis bientôt quatre ans. « On n’est pas venu ici pour prendre des photos de la tour Eiffel. On est venu ici pour bosser. Ta famille est dans la merde, toi aussi t’es dans la merde », confie-t-il. Comme des centaines de milliers d’autres personnes en France, cantonnées aux #marges de la société alors qu’ils font tourner des pans entiers de l’#économie, Makan est sans-papiers. Il espère sortir de la #clandestinité et, en attendant, « reste dans [son] coin », effectuant avec courage ces métiers ingrats que seule une main-d’oeuvre précaire accepte désormais. « Si les immigrés ne se présentaient pas, je ne sais pas qui prendrait leur place », reconnaît sans ciller sa cheffe de cuisine. En attendant, Makan se demande pourquoi sa vie reste si difficile en France, « le pays des droits »...

    Existences invisibles
    Entre spleen et courage, le documentaire suit le quotidien d’un travailleur sans-papiers dans sa quête de régularisation, précieux sésame qui lui permettrait de se rendre dans son pays natal pour revoir ses proches qui subsistent grâce à son sacrifice. Aidé notamment par des militants syndicaux de la #CGT, Makan, qui tente de sortir de l’ornière administrative où il s’est enlisé, a rejoint la #lutte de ceux qui se mettent en grève pour obtenir de meilleures #conditions_de_travail. Mettant en lumière ces « premiers de corvées » condamnés à mener des existences invisibles (ils seraient près de 700 000 en France), ce film révèle sans misérabilisme le vécu intime de l’exil, de la clandestinité et de l’#abnégation.

    https://www.arte.tv/fr/videos/107817-000-A/premier-de-corvee
    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/68753_0
    #film #documentaire #film_documentaire #sans-papiers #travail #migrations #régularisation #France #logement #travailleurs_sans-papiers #sacrifice #déqualification #syndicat #grève

    ici aussi (via @kassem) :
    https://seenthis.net/messages/1006257

  • Comment Israël a payé plusieurs millions de dollars pour inonder les internautes français de publicités anti-Hamas
    par Elsa de La Roche Saint-André | le 25 octobre 2023 – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/comment-israel-a-paye-plusieurs-millions-de-dollars-pour-inonder-les-inte
    https://www.liberation.fr/resizer/K2tcdaO1fDAF0r_88WJ4K7ZsiVI=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/XG6QJZW2K5GZXO3GZNTKLLRWUQ.JPG

    Depuis le 7 octobre, en plus des combats qui opposent sur le terrain l’armée israélienne aux forces du Hamas, une autre bataille se joue entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, celle de la communication. Parmi les outils privilégiés par Israël pour rallier l’opinion mondiale à sa cause, l’un s’est particulièrement fait remarquer en France : des vidéos abondamment diffusées sous forme de spots publicitaires sur YouTube. Sur les réseaux sociaux, des internautes s’étonnent ainsi d’avoir vu apparaître, alors qu’ils visionnaient des vidéos sur la plateforme appartenant à Google, des publicités dénonçant les crimes perpétrés par le Hamas, parfois estampillées d’un logo « State of Israel ».

    Et à en croire les calculs d’un outil de marketing digital, de nombreux internautes français ont été exposés à ces contenus : plus de 4,6 millions de dollars (environ 4,3 millions d’euros) auraient été investis par le ministère des Affaires étrangères israélien en vue de distribuer ces campagnes publicitaires en France. Faisant de l’Hexagone le pays le plus ciblé par la diffusion de ces contenus. (...)

    #abonnés #7oct23

    • Dès le 8 octobre, au lendemain de l’attaque terroriste du Hamas en Israël, le journaliste Vincent Manilève rapportait sur X (anciennement Twitter) l’existence d’une vidéo diffusée avant les contenus de youtubeurs français connus, comme [l’antisémite, ndc] Squeezie ou Amixem. Pendant les vingt-neuf secondes de la vidéo, s’affiche en lettres rouges capitales un message, par ailleurs lu par une voix automatique sur fond de musique angoissante : « Le Hamas a déclaré la guerre à Israël. Les terroristes armés du Hamas se sont infiltrés en Israël par le biais d’une invasion terrestre et ont commencé à massacrer des Israéliens innocents. Des centaines de #civils israéliens, y compris des enfants et des femmes, ont été tués ou blessés. Des Israéliens ont été pris en otage. C’est une guerre et Israël prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses citoyens contre ces terroristes barbares. »

      D’après les éléments disponibles dans le Centre de transparence publicitaire de Google, cette #vidéo importée sur le compte du ministère des Affaires étrangères d’#Israël, n’a été diffusée en France que sur la journée du 8 octobre. Pour cause : elle a rapidement été signalée par plusieurs internautes. La réponse adressée le 9 octobre par #You_Tube à l’un d’eux a été consultée par Arrêt sur images : la plateforme explique avoir « décidé de prendre des mesures à l’encontre de cette annonce », après avoir « déterminé que l’annonce ne respectait pas les règles de Google ». Après cette décision, il n’a plus été possible pour cette vidéo d’être distribuée comme publicité, sans pour autant être définitivement retirée de la chaîne YouTube de la diplomatie israélienne. Chaque jour, de nouvelles vidéos y sont importées. Et pour faire simple, celles qui comptabilisent le plus de vues sont celles qui ont, au moins un temps, été monétisées.

      Une quinzaine de campagnes publicitaires

      Car après sa vidéo du 8 octobre, cette chaîne a lancé de nouvelles #campagnes_publicitaires. Une semaine plus tard, l’humoriste Matthieu Longatte, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo Bonjour Tristesse, a par exemple été confronté à une autre annonce vidéo. « WTF les pubs de #propagande israélienne avant les vidéos YouTube », s’étonnait-il le 14 octobre. Cette vidéo, en effet, a été diffusée auprès des utilisateurs français de YouTube du 13 au 19 octobre. A l’écran, on lit : « Le Hamas, une organisation terroriste vicieuse, a assassiné plus de 1 300 Israéliens innocents […] des familles entières ont été massacrées dans leurs maisons. » Là aussi, des signalements ont été envoyés, mais différentes versions de la vidéo ayant été importées et monétisées par la chaîne, cette annonce a pu continuer à circuler.

      Dans la quinzaine de campagnes publicitaires du ministère israélien des Affaires étrangères qu’affiche le centre de transparence publicitaire de #Google, on trouve aussi une vidéo intitulée Ramenez nos enfants à la maison diffusée depuis le 19 octobre. Comptabilisant plus de 4,4 millions de vues sur YouTube, ce qui fait d’elle la plus visionnée sur la chaîne du ministère, elle se veut un avertissement adressé au reste du monde : « Plus de 200 bébés, enfants, personnes âgées, hommes et femmes innocents ont été enlevés par les terroristes du Hamas de Daech. Le Hamas a enlevé nos êtres chers. Demain, ce peut être les vôtres ! »

      Les mêmes publicités ont aussi été diffusées en dehors de YouTube, bien que toujours hébergées par la plateforme. Les vidéos sont ainsi apparues dans des #applications_de_jeu mobile – Candy Crush ou Angry Birds ont entre autres été citées par les internautes. « Je jouais tranquillement à un jeu mobile quand cette pub est tombée devant mes yeux », a tweeté la streameuse Twitch Artillerie lourde, qui ajoute plus tard : « deuxième vidéo sur le même jeu et les deux pubs redirigent sur le compte YouTube du ministère des Affaires étrangères israélien ».

      On peut également citer l’exemple d’une vidéo, déjà mentionnée par CheckNews, qui mettait en avant le chiffre de « 40 nourrissons » assassinés par le Hamas (qui n’a jamais été confirmé) dans une animation aux tons pastel. Selon le Centre de transparence publicitaire, cette vidéo a été diffusée comme annonce en France du 13 au 15 octobre. Malgré son apparence enfantine, elle n’a pas, comme toutes les annonces « à caractère politique » ou comportant des « références à la mort », pu « être diffusée auprès des enfants ou sur des contenus conçus pour les enfants, ou encore apparaître sur YouTube Kids », a expliqué un représentant de Google à CheckNews. Elle a en revanche continué à l’être auprès des adultes, les équipes du géant de la tech ayant considéré qu’elle était « en règle avec [ses] règlements publicitaires ».

      La Commission européenne a pris les devants

      De nouveau contacté, ce représentant de Google ne commente pas les autres vidéos sponsorisées par la diplomatie israélienne. Mais se contente de rappeler que les règles de YouTube interdisent aux annonceurs de monétiser « des vidéos contenant de la violence ou un contenu choquant ». Par ailleurs, Google a instauré une réglementation spécifique pour les « événements sensibles », « souvent mis en place à la suite de catastrophes naturelles ou d’autres événements tragiques », nous indique-t-on, sans accepter de préciser si le conflit entre Israël et le Hamas est concerné. Lorsque des événements ont été déclarés comme sensibles, « les annonces qui exploitent ou capitalisent sur ces tragédies ne sont pas autorisées, tout comme la monétisation des vidéos YouTube qui exploiteraient ou capitaliseraient sur ces tragédies, à moins qu’elles n’incluent un contexte crucial, tel qu’un rapport d’actualité faisant autorité ».

      Un mois après le début de la guerre en Ukraine, le 23 mars 2022, YouTube avait pour cette raison suspendu la « monétisation de tout contenu qui exploite, ignore ou cautionne la guerre ». Et c’est en appliquant ces règles qu’en 2021, YouTube avait déjà retiré une vidéo sponsorisée comme publicité par Israël. La plateforme avait alors estimé que cette séquence de quinze secondes alternant images de roquettes, d’explosions et de civils blessés ne respectait pas ses règles. « Nous avons une politique ferme à l’égard des publicités qui contiennent un contenu choquant », avait expliqué un porte-parole de Google à Vice.

      Dans le contexte du conflit actuel, la Commission européenne a pris les devants pour rappeler à #Alphabet, la maison mère de Google, ses obligations en matière de #modération sur YouTube. Dans un courrier adressé vendredi 13 octobre au patron d’Alphabet, le commissaire européen chargé du Numérique, #Thierry_Breton, soulignait que Google a une « obligation particulière de protéger les millions d’enfants et d’adolescents » utilisant sa plateforme « contre les contenus violents représentant des prises d’otages et autres vidéos choquantes ». Un appel qui semble avoir été entendu s’agissant de l’une des vidéos du ministère des Affaires étrangères israéliens. Après avoir été monétisée du 14 au 16 octobre, la séquence, qui montrait des murs et sols couverts de sang, des housses mortuaires ou encore des otages dénudés, a été définitivement supprimée de YouTube.

      France, Allemagne et Royaume-Uni

      Au total, les montants engagés par le ministère des Affaires étrangères pour diffuser ces publicités sont de l’ordre de 8,5 millions de dollars (8 millions d’euros), selon l’outil Semrush, un logiciel notamment utilisé pour estimer les performances des campagnes en ligne. La quasi-totalité de cette somme a été consacrée à trois pays européens : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

      Ces investissements ont permis au ministère israélien des Affaires étrangères de réaliser en tout plus d’1,1 milliard d’impressions sur ses vidéos, dont 535 millions auprès du public français, toujours selon Semrush. Le pic de ces impressions se situe sur le week-end des 14 et 15 octobre, soit une semaine après l’attaque terroriste menée par le Hamas en Israël.

      Interrogé par CheckNews sur les raisons pour lesquelles le public français a été particulièrement exposé à ces vidéos de propagande, le porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, Hen Feder, indique qu’il n’a « pas connaissance d’un ciblage spécifique de la population française ». Et l’ambassade d’ajouter qu’Israël est « maintenant en guerre contre une organisation vicieuse semblable à Daech », qui conduit une « guerre de propagande ». L’Etat hébreu explique donc publier « sur des plateformes, dont YouTube, pour [diffuser] la vérité sur l’horrible attaque terroriste du Hamas. »

      en Europe, la France est le pays qui compte le plus de musulmans et de juifs

      #propagande_de_guerre #légitimation #internet

  • Assamaka, Septembre et Octobre 2023 : Les expulsions régulières et massives d’Algérie au Niger continuent. Personnes expulsées piégées dans la misère.

    Au moins 5012 personnes expulsées d’#Algérie au #Niger du 26 Juillet jusqu’au 18 Octobre 2023

    Depuis le coup d’état du 26 Juillet 2023, la population au Niger vit dans une situation de précarité et d’incertitude imposée par des sanctions et des menaces de guerre de la part de la CEDEAO et les déplacements vers d’autres pays de la région sont également fortement limités. Néanmoins, l’état algérien continue d’expulser des gens en grand nombre au Niger et dans le désert de la zone frontalière.

    Selon les observations de l’équipe d’Alarme Phone Sahara à Assamaka, frontière nigéro-algérienne, au moins 5012 personnes expulsées d’Algérie, la grande majorité des citoyen.ne.s du Niger ainsi que d’autres pays de l’Afrique subsaharienne, sont arrivées depuis le coup d’état jusqu’au 18 Octobre 2023. Avec ces chiffres, le nombre de personnes expulsées d’Algérie au Niger depuis début 2023 s’augmente à 24698.

    En septembre et octobre, le nombre d’expulsions a de nouveau augmenté massivement par rapport à une brève baisse dans les semaines qui ont suivi le putsch au Niger et il est à craindre que cette tendance se poursuive au vu de la situation politique dans les pays du Maghreb.

    Chasses aux migrant.e.s, refoulements massifs et mépris de droits humains dans les pays du Nord d’Afrique. Expulsions en chaîne jusqu’au Niger.

    Les expulsions d’Algérie au Niger font parti d’un scénario plus large de chasses aux migrant.e.s, d’expulsions massives et de violations systématiques de droits humains, y compris des actes de tuerie et de laisser-mourir, dans tous les pays du Nord d’Afrique.

    En juillet 2023, l’attention de l’opinion publique mondiale a été brièvement attirée par les expulsions massives en Tunisie vers les frontières libyenne et algérienne, au cours desquelles il a été prouvé que plusieurs personnes ont été cruellement tuées dans le désert en mourant de soif.

    Cette pratique de refoulements se poursuit encore aujourd’hui et plusieurs des personnes qui se sont retrouvées bloquées au Niger après avoir été expulsées d’Algérie rapportent qu’elles étaient déjà en Tunisie auparavant et avaient été refoulées de là vers la frontière algérienne.

    Cela témoigne d’une pratique de refoulements et d’expulsions en chaîne contraires aux droits humains, de la Tunisie au Niger en passant par l’Algérie.

    Certaines personnes ont déjà vécu une odyssée jusqu’au Maroc ou se sont réfugiées en Algérie après une période de détention inhumaine dans des camps de prisonniers libyens, avant d’être finalement expulsées vers la frontière nigérienne.

    Toutes ces pratiques sont largement encouragées par l’externalisation du régime des frontières des États de l’UE qui, par leur réforme dite RAEC, veulent externaliser les procédures d’asile à leurs frontières extérieures et travaillent actuellement, entre autres, à un accord avec la Tunisie pour repousser les migrant.e.s, accord qu’ils veulent étendre à d’autres états.

    Bloqué.e.s au Niger, des migrant.e.s lancent des appels aux gouvernements de leurs pays pour les aider à partir

    Des milliers de migrant.e.s et réfugié.e.s sont présentement bloqué.e.s au Niger. Face à la situation actuelle, beaucoup d’entre eux n’arrivent ni à continuer sur leur route, ni à retourner vers leurs pays.

    Déjà avant le coup d’état au Niger, les transports d’évacuation d’Assamaka par l’OIM ne fonctionnaient toujours que très lentement. L’OIM souligne que d’un part, suite aux réactions au coup d’État, plusieurs des frontières du Niger avec ses pays voisins sont fermées. De plus, la fermeture actuelle de l’espace aérien nigérien, décrétée pour se protéger d’une menace d’intervention militaire de la CEDEAO, ne permet pas actuellement d’évacuer par voie aérienne les personnes qui décident de rentrer dans leur pays d’origine.

    Ça crée une situation est extrêmement pénible pour les personnes qui sont restées bloquées plus longtemps dans cette petite localité d’Assamaka au milieu du désert, mais aussi à Arlit, Agadez et d’autres localités au Niger où des réfugié.e.s et migrant.e.s vivent également dans des conditions extrêmement précaires dans les camps de l’OIM et de l’HCR, dans des Ghettos de migrant.e.s ou même dans la rue.

    A plusieurs reprises, des migrant.e.s et réfugié.e.s, indigné.e.s par les retardements des retours dans leurs pays d’origine, ont réagi avec des manifestations devant les locaux de l’OIM, entre autres le 7 août à Assamaka et le 12 Septembre 2023 à Agadez.

    D’autres ont lancé des appels aux gouvernements de leurs pays que nous documentons ci-dessous :

    Parole de jeunes migrants camerounais expulsés à Assamaka du 14.09.2023 :

    https://www.youtube.com/watch?v=GJe6aDyMALQ&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Falarmephonesahara.i

    « Nous sommes des jeunes Camerounais, des migrants. La plupart d’entre nous, on a pris en Tunisie, d’autres en Algérie, d’autres sont partis du Maroc, où ils essayaient de faire la traversé par la Tunisie. (…) Mais on était refoulé. Et après notre refoulement, on s’est retrouvé ici dans un centre pour migrants du Niger dans la ville d’Assamaka. Actuellement ce n’est pas vivable, parce qu’il fait très chaud. Nous sommes conscients que les gens qui nous reçoivent dans le centre, ils font le mieux qu’ils peuvent, mais ce vidéo, c’est un cri d’alerte pour s’adresser à nos autorités, notamment le président de la République du Cameroun, pour le faire comprendre que nous le prions, vraiment nous espérons que ce vidéo arrivera à bon port.

    Nous sommes au nombre de près de 90 camerounais. Notre but majeur, c’est de rentrer, surtout avec l’instabilité qui est actuellement au Niger. On a la peur que ça prenne feu et qu’on ne puisse plus rentrer, puisqu’on nous a dit que les voies terrestres et les voies aériennes sont bloquées.

    Donc, ce vidéo est vraiment pour nous adresser à nos autorités. Au ministère de relations extérieures (…). On s’adresse à cet office et en plus au Président de la République, Monsieur Paul Biya. Nous prions de trouver les canaux nécessaires pour envoyer un avion pour nous récupérer ici. Afin qu’on puisse nous transporter à Arlit, étant donné qu’il y a un aéroport là-bas.

    (…) On n’a rien contre le Niger, c’est un pays d’amis et frères. Et pour nous, le plus important c’est vraiment de trouver des canaux nécessaires pour rentrer. (…) »

    Paroles de migrant.e.s malien.ne.s bloqué.e.s à Arlit après d’arriver en Algérie le 26 ou 27 mars 2023 et d’être expulsé.e.s à la frontière du Niger entre le 13 et le 18 avril 2023, message du 26 Septembre 2023 :

    Personne 1 :

    « Mon frère, je vous demande de nous aider, parce que je ne parle pas pour moi seul, j’ai des amis ici qui sont dans la même situation, ils ne cherchent rien, seulement rentrer chez eux. Ils sont traumatisés, malades, désespérés, tout.

    Ici, on n’a pas des soins, on est dans un désert où rien ne va. Que ça soit la nourriture, que ça soit l’eau potable, que ça soit l’hygiène, c’est simplement que rien ne va. (…)

    C’est pour cela on a décidé de retourner chez nous. Parce qu’il y a beaucoup de nos amis qui sont retourné en Algérie. Même aujourd’hui il y a des gens qui retournent en Algérie, beaucoup, beaucoup même. Mais si tu voies que nous avons décidé de retourner chez nous, c’est pour aller faire quelque chose. Toutes les difficultés qu’on a eu en allant en aventure, toutes les maltraitances, toutes les tortures qu’on a reçues, c’est pour cela on a décidé de rentrer chez nous. Mais si tu n’as pas les moyens, la première chose à faire d’abord c’est de rentrer chez toi. (…)

    Bon c’est pour ça, je vous en supplie : A mon nom propre, au nom de mes ami.e.s, de faire tout pour, de nous aider pour qu’on puisse rentrer chez nous. (…) »

    Personne 2, Hamidou Baté :

    « (…) Avec tout ce qu’on a subi [en Libye], torture, l’esclavage et tout, on n’a pas réussi de traverser la mer, notre objectif n’était pas atteint. On a essayé de s’en fuir de la Libye en Algérie, on voulait travailler un peu. (…) Le 27ième jour du mois de Carême on était expulsés, le 1ier village était Assamaka à la frontière avec l’Algérie. (…) 3 mois rien ne va. Maintenant nous sommes à Arlit. Il y a 3000, 4000 gens au Campo, je parle de Maliens (…) On a trop souffert, on a décidé de rentrer chez nous. Voilà ce propos, on cherche de l’aide. (…) Il y a des gens, ça ne va pas chez eux, mentalement et physiquement ça ne va pas. Ils ont perdu leur mentalité, ils ont perdu leur santé mentale. (…) J’ai beaucoup d’ami.e.s, c’est la même chose. »

    Personne 3 :

    « La situation, ça fait que moi, je n’ai pas les moyens pour rentrer au Mali. Quand j’étais à Tamanrasset sur le territoire algérien, je ne veux pas encore rentrer. Mais ici, si j’ai le pouvoir, je vais retourner chez moi, sinon je serai obligé de retourner encore en Algérie (…).

    Pour ça, j’ai besoin d’aide, parce que je n’ai rien. J’étais en Libye, avec la guerre civile là-bas, c’est pour cela que j’ai quitté la Libye pour aller en Algérie. Et c’est là-bas où on m’a rattrapé. Je suis entré en Algérie le 7ième jour du mois de Carême, et le 23ième ou 27ième jour du mois de Carême on m’a rattrapé pour me rapatrier. Jusqu’à nos jour jours, je ne suis pas rentré, je ne suis pas arrivé chez moi au Mali. Et on nous garde ici, rien ne va, avec le problème du Niger, tous les jours ça s’aggrave. Nous on a trouvé des gens, depuis fin du mois de décembre 2022 ils sont ici. Jusqu’au présent ils n’ont pas eu la chance de rentrer chez eux, tu vois. (…). »

    Personne 4 :

    « Tu voies, c’est moins de 3 mois qu’on est ici au Campo. (…) Nous-même on est arrêté, on nous a arrêté en Algérie le 23 du mois de Carême. »

    Personne 5 :

    « A l’heure actuelle, je suis à Arlit, au Niger. On nous a rattrapé en Algérie, pour migration. Ça fait plus de 6 mois qu’on est ici au Niger, dans le territoire nigérien. Ça fait 3 mois à Assamaka et puis ici, ça fait moins de 3 mois, parce que c’est deux mois qu’on est ici, ça fait deux mois et 28 jours, il restent deux jours pour compléter 3 mois ici. »

    En face de la situation précaire des personnes bloquées au Niger, Alarme Phone Sahara demande :

    - Arrêt immédiat de toutes les expulsions d’Algérie et d’autres pays vers le Niger !

    – Arrêt immédiat des refoulements massifs, des expulsions en chaîne, des chasses aux migrant.e.s et de toute sorte de violation des droits humains dans l’espace sahélo-saharien !

    - L’aide humanitaire, l’hébergement et les soins pour les migrant.e.s et les réfugiés au Niger doivent être garantis et pas suspendus en raison de sanctions contre le Niger !

    – Au-delà l’initiative de l’OIM pour un corridor humanitaire pour le retour de migrant.e.s dans leurs pays d’origine, Alarme Phone Sahara demande aussi des programmes d’évacuation et de réinstallation pour les personnes bloquées au Niger dans d’autres pays !

    – Une solution de paix pour le Niger et ses pays voisins, qui permette également de rétablir la liberté de circulation dans la région sahélo-saharienne et de créer des trajets de voyage et de fuite sécurisés !

    – Non aux sanctions et aux menaces de guerre contre le Niger ! Au lieu de cela, il faut des solutions qui garantissent le droit pour la population nigérienne de gérer elle-même son avenir sociopolitique !

    Annexe : chiffres des personnes expulsées d’Algérie au Niger entre 14 Septembre et 13 Octobre 2023 selon l’équipe d’Alarme Phone Sahara à Assamaka

    14.09.2023 : 103 personnes expulsées dans un convoi d’expulsion non-officiel arrivent à Assamaka, parmi eux une femme, 2 filles mineures, 2 garçons mineurs et 98 hommes.

    Les plus grands groupes d’expulsé.e.s étaient 28 Guinéen.ne.s et 25 Gambien.ne.s. Apart eux il y avaient 2 ressortissant.e.s du Burkina Faso, 8 du Sénégal, 5 du Cameroun, 13 du Mali, 6 du Nigéria, 4 du Bénin, 11 du Tchad et une personne de la Sierra Léone.

    14.09.2023 : Arrivée d‘un convoi d’expulsion officiel avec 258 personnes, y compris 2 femmes, et 256 hommes.

    17.09.2023 : 176 personnes expulsées dans un convoi d’expulsion non-officiel arrivent à Assamaka, parmi eux 20 femmes, 5 filles mineures et 145 hommes.

    Les plus grands groupes d’expulsé.e.s étaient 74 Guinéen.ne.s et 30 Gambien.ne.s. Apart eux il y avaient 11 ressortissant.e.s du Sénégal, 14 du Mali, 23 du Nigéria, 2 du Bénin, 8 de la Côte d’Ivoire, 5 de la Sierra Léone, 3 du Bangladesh, 2 du Soudan, 2 du Yémen, une personne du Tchad et une du Niger. Les gens du Bangladesh et du Yéménite étaient immédiatement refoulés en Algérie.

    19.09.2023 : Arrivée d‘un convoi d’expulsion officiel avec 319 personnes, y compris 2 femmes, 4 filles mineures, 13 garçons mineurs et 300 hommes.

    02.10.2023 : 406 personnes expulsées dans un convoi d’expulsion non-officiel arrivent à Assamaka, parmi eux 34 femmes, 12 filles mineures, 44 garçons mineurs et 316 hommes.

    Les plus grands groupes d’expulsé.e.s étaient 202 Guinéen.ne.s et 113 Malien.ne.s. Apart eux il y avaient 24 ressortissant.e.s du Sénégal, 16 du Nigéria, 4 du Bénin, 18 de la Côte d’Ivoire, 11 de la Sierra Léone, 7 du Tchad, 4 du Burkina Faso, 5 du Cameroun, une personne du Ghana et une de la Guinée Bissau.

    04.10.2023 : Arrivée d‘un convoi d’expulsion officiel avec 254 personnes, y compris 4 femmes, 9 filles mineures, 8 garcons mineurs et 233 hommes.

    Parmi les expulsé.e.s, il y avait 222 citoyen.ne.s du Niger et 32 ressortissant.e.s d’autres nationalités, dont 21 du Burkina Faso, 7 de la Guinée Conakry, 2 du Mali, une personne du Nigérian et une du Soudan.

    06.10.2023 : 132 personnes expulsées dans un convoi d’expulsion non-officiel arrivent à Assamaka, parmi eux 10 garçons mineurs et 122 hommes.

    Les plus grands groupes d’expulsé.e.s étaient 31Malien.e.s, 25 Guinéen.ne.s et 23 Gambien.ne.s. Apart eux il y avaient 21 ressortissant.e.s du Sénégal, 12du Burkina Faso, 2 du Bénin, 11 de la Côte d’Ivoire, 5 du Cameroun, une personne du Ghana et une du Nigéria.

    11.10.2023 : 925 personnes expulsées dans un grand convoi d’expulsion non-officiel arrivent à Assamaka, parmi eux 23 femmes, 10 filles mineurs, 3 garçons mineurs et 889 hommes.

    Les plus grands groupes d’expulsé.e.s étaient 259 Malien.e.s et 297 Guinéen.ne.s. Apart eux il y avaient 100 ressortissant.e.s de la Gambie, 138 du Sénégal, 3 du Burkina Faso, 8 du Bénin, 49 de la Côte d’Ivoire, 17 du Cameroun, 5 du Ghana, 12 du Nigéria, 26 de la Sierra Léone, 4 du Libéria, 3 du Togo, 3 du Soudan et une personne du Tchad.

    13.10.2023 : Arrivée d‘un convoi d’expulsion officiel avec 627 ressortissant.e.s du Niger, y compris 20 femmes, 40 filles mineures, 36 garçons mineurs et 531 hommes.

    18.10.2023 : 1133 personnes expulsées dans un grand convoi d’expulsion non-officiel arrivent à Assamaka, parmi eux 30 femmes, 10 filles mineures, 34 garçons mineurs et 1059 hommes.

    Les plus grands groupes d’expulsé.e.s étaient 328 Malien.e.s et 375 Guinéen.ne.s. Apart eux il y avaient 162 ressortissant.e.s de la Gambie, 93 du Sénégal, 43 du Burkina Faso,16 du Bénin, 37 de la Côte d’Ivoire, 11 du Cameroun, 21 du Nigéria, 19 de la Sierra Léone, 26 du Libéria, 3 du Togo, une personne de l’Éthiopie et une de la Somalie.

    https://alarmephonesahara.info/fr/blog/posts/assamaka-septembre-et-octobre-2023-les-expulsions-regulieres-et-

    #asile #migrations #réfugiés #abandon #expulsions #renvois #déportation #désert #Sahara #désert_du_Sahara
    –---

    Ajouté à la métaliste des « #left-to-die in the Sahara desert »
    https://seenthis.net/messages/796051

  • Libia. Il Consiglio di sicurezza Onu conferma le sanzioni ai guardacoste-trafficanti

    Approvato all’unanimità l’inasprimento delle sanzioni per i boss del traffico di esseri umani, petrolio e armi. Dal guardacoste «#Bija» ai capi della «polizia petrolifera» fino al direttore dei «#lager»

    La Libia non è un porto sicuro di sbarco, e le connessioni dirette tra guardia costiera libica e trafficanti di esseri umani, petrolio e armi, sono il motore della filiera dello sfruttamento e dell’arricchimento. All’unanimità il Consiglio di sicurezza delle Nazioni Unite ha accolto le richieste degli investigatori Onu, che hanno proposto l’inasprimento delle sanzioni contro i principali boss di un sistema criminale che tiene insieme politica, milizie e clan.

    La decisione mette in difficoltà il governo italiano e le direttive Piantedosi, secondo cui le organizzazioni del soccorso umanitario dovrebbero prima coordinarsi con la cosiddetta guardia costiera libica, che invece l’Onu indica tra i principali ingranaggi del sistema criminale. Dopo una lunga discussione interna il Consiglio di sicurezza ha accolto le richieste degli investigatori Onu in Libia a cui è stato rinnovato il mandato fino al 2025. Gli esponenti per i quali è richiesto il blocco dei beni e il divieto assoluto di viaggio sono cinque, ma uno risulta deceduto il 16 marzo di quest’anno in Egitto. Gli altri componenti del «poker libico» sono nomi pesanti, a cominciare da #Saadi_Gheddafi, il figlio ex calciatore del colonnello Gheddafi, che sta tentando di vendere una proprietà in Canada aggirando le sanzioni anche attraverso il consolato libico in Turchia. Il cinquantenne Gheddafi avrebbe viaggiato indisturbato e il 27 giugno 2023, gli esperti Onu hanno scritto al governo turco «in merito all’attuazione delle misure di congelamento dei beni e di divieto di viaggio. Non è stata ricevuta alcuna risposta». Secondo gli investigatori la firma di Gheddafi su una procura depositata in Turchia, costituisce «una prova della mancata osservanza da parte della Turchia della misura di divieto di viaggio».

    Se i Gheddafi rappresentano il passato che continua a incombere sulla Libia, soprattutto per lo smisurato patrimonio lasciato dal patriarca dittatore e mai realmente quantificato, nella lista dei sanzionati ci sono i nuovi boss della Libia di oggi. Come #Mohammed_Al_Amin_Al-Arabi_Kashlaf. «Il Gruppo di esperti ha stabilito che la #Petroleum_Facilities_Guard di Zawiyah è un’entità che è nominalmente sotto il controllo del Governo di unità nazionale», dunque non una polizia privata in senso stretto ma un gruppo armato affiliato alle autorità centrali e incaricato di sorvegliare i principali stabilimenti petroliferi, da cui tuttavia viene fatta sparire illegalmente un certa quantità di idrocarburi che poi vengono immessi nel mercato europeo grazie a una fitta rete di contrabbandieri. «Il gruppo di esperti - si legge ancora - ha chiesto alle autorità libiche di fornire informazioni aggiornate sull’attuazione del congelamento dei beni e del divieto di viaggio nei confronti di questo individuo, compresi i dettagli sullo status attuale e sulla catena di comando della Petroleum Facilities Guard a Zawiyah, nonché sulle sue attività finanziarie e risorse economiche personali». Anche in questo caso le autorità libiche «non hanno ancora risposto».

    Collegato a Kashlaf è #Abd_al-Rahman_al-Milad, forse il più noto del clan. Noto anche come “Bija”, ha utilizzato «documenti delle Nazioni Unite contraffatti nel tentativo di revocare il divieto di viaggio - si legge - e il congelamento dei beni imposti nei suoi confronti». Bija si è però mosso trovando appoggi sia «nel governo libico che in interlocutori privati all’interno della Libia», con l’obiettivo di ottenere il sostegno «alla sua richiesta di cancellazione» delle sanzioni. In particolare, gli investigatori Onu sono in possesso «di un documento ufficiale libico, emesso il 28 settembre 2022 dall’Ufficio del Procuratore Generale, in cui si ordina alle autorità responsabili - denunciano gli esperti - di rimuovere il nome di #Al-Milad dal sistema nazionale di monitoraggio degli arrivi e delle partenze». Una copertura al massimo livello della magistratura, che lo aveva già assolto dalle accuse di traffico di petrolio, e che «consentirebbe ad Al-Milad di lasciare la Libia con i beni in suo possesso, in violazione della misura di congelamento dei beni». Il 25 gennaio 2023 «il Gruppo di esperti ha chiesto alle autorità libiche di fornire informazioni aggiornate sull’effettiva attuazione del congelamento dei beni e del divieto di viaggio nei confronti di Al-Milad. La richiesta è stata fatta a seguito della ripresa delle sue funzioni professionali nelle forze armate libiche, compresa la nomina a ufficiale presso l’Accademia navale di Janzour dopo il suo rilascio dalla custodia cautelare l’11 aprile 2021». A nove mesi di distanza, le autorità libiche «non hanno ancora risposto».

    La risoluzione approvata dal Consiglio di sicurezza si basa anche su un’altra accusa del «Panel of Expert» i quali hanno «hanno stabilito che il comandante della Petroleum Facilities Guard di Zawiyah, Mohamed Al Amin Al-Arabi Kashlaf , e il comandante della Guardia costiera libica di #Zawiyah, Abd al-Rahman al-Milad (Bija), insieme a #Osama_Al-Kuni_Ibrahim, continuano a gestire una vasta rete di traffico e contrabbando a Zawiyah». Le sanzioni non li hanno danneggiati. «Da quando i due comandanti sono stati inseriti nell’elenco nel 2018, hanno ulteriormente ampliato la rete includendo entità armate che operano nelle aree di Warshafanah, Sabratha e Zuara». Tutto ruota intorno alle prigioni per i profughi. «La rete di Zawiyah continua a essere centralizzata nella struttura di detenzione per migranti di Al-Nasr a Zawiyah, gestita da Osama Al-Kuni Ibrahim», il cugino di Bija identificato grazie ad alcune immagini pubblicate da Avvenire nel settembre del 2019. Il suo nome ricorre in diverse indagini. Sulla base «di ampie prove di un modello coerente di violazioni dei diritti umani, il Gruppo di esperti ha rilevato - rincara il “panel” - che Abd al-Rahman al-Milad e Osama al-Kuni Ibrahim, hanno continuano a essere responsabili di atti di tortura, lavori forzati e altri maltrattamenti nei confronti di persone illegalmente confinate nel centro di detenzione di Al-Nasr», allo scopo di estorcere «ingenti somme di denaro e come punizione».

    Il modello di #business criminale è proprio quello che Roma non vuole riconoscere, ma che gli investigatori Onu e il Consiglio di sicurezza ribadiscono: «La rete allargata di Zawiyah - si legge nel rapporto - comprende ora elementi della 55esima Brigata, il comando dell’Apparato di Supporto alla Stabilità a Zawiyah, in particolare le sue unità marittime, e singoli membri della Guardia Costiera libica, tutti operanti al fine di eseguire il piano comune della rete di ottenere ingenti risorse finanziarie e di altro tipo dalle attività di traffico di esseri umani e migranti».

    Al Consiglio di Sicurezza è stato mostrato lo schema che comprende «quattro fasi operative: (a) la ricerca e il ritorno a terra dei migranti in mare; (b) il trasferimento dai punti di sbarco ai centri di detenzione della Direzione per la lotta alla migrazione illegale; (c) l’abuso dei detenuti nei centri di detenzione; (d) il rilascio dei detenuti vittime di abusi». Una volta rimessi in libertà i migranti, rientrano nel ciclo dello sfruttamento: rimessi in mare, lasciando che una percentuale venga catturata dai guardacoste per giustificare il sostegno italiano ed europeo alla cosiddetta guardia costiera libica, e di nuovo «trasferimento dai punti di sbarco ai centri di detenzione della Direzione per la lotta alla migrazione illegale; l’abuso dei detenuti nei centri di detenzione; il rilascio dei detenuti vittime di abusi».

    Il rapporto Onu e il voto unanime dei 15 Paesi che siedono nel Consiglio di sicurezza sono uno schiaffo. «Per quanto riguarda il divieto di viaggio e il congelamento dei beni - si legge in una nota riassuntiva della seduta al Palazzo di Vetro -, gli Stati membri, in particolare quelli in cui hanno sede le persone e le entità designate, sono stati invitati a riferire» al Comitato delle sanzioni circa «le rispettive azioni per attuare efficacemente entrambe le misure in relazione a tutte le persone incluse nell’elenco delle sanzioni». Tutte gli esponenti indicati dal «Panel of expert» sono inclusi nell’elenco degli «alert» dell’Interpol. La risoluzione approvata ieri riguarda anche il contrabbando di petrolio e di armi. Il Consiglio di Sicurezza ha prorogato «l’autorizzazione delle misure per fermare l’esportazione illecita di prodotti petroliferi dalla Libia e il mandato del gruppo di esperti che aiuta a supervisionare questo processo».

    https://www.avvenire.it/attualita/pagine/libia-il-consiglio-di-sicurezza-conferma-le-sanzioni-ai-guardacoste-traffic
    #gardes-côtes_libyens #sanctions #migrations #asile #réfugiés #Libye #externalisation #sanctions #conseil_de_sécurité_de_l'ONU #conseil_de_sécurité #ONU #détention #prisons

  • Condamnez-vous le Hamas ? Un Palestinien répond

    « Je condamne ma propre naissance de m’avoir fait naître Palestinien, alors que selon bien des gens la Palestine n’existe pas ». Je souhaite diffuser cet admirable texte d’#Abdel_Fattah_Abu_Srour, en réponse à l’injonction à condamner le #Hamas, après le le 7 octobre.

    –—

    Condamnez-vous le Hamas ? Je me condamne

    Abdel Fattah Abu Srour, directeur du centre Al Rowwad dans le camp de réfugiés d’Aida (près de Bethléem)

    Chers amis,

    J’aimerais remercier tous ceux qui m’ont contacté pour m’assurer de leur solidarité et s’enquérir de moi, de ma famille, de ma communauté et de mon peuple. Je suis infiniment reconnaissant envers ceux qui nous soutiennent dans ces temps si difficiles.

    Les journalistes des medias, les interviewers des télés viennent à nous, pointant le doigt vers nous et nous posant sans cesse la même question : condamnez-vous le terrorisme palestinien ? Condamnez-vous le Hamas ?

    Répondons

    Je me condamne vraiment moi-même, je condamne toute mon existence

    Je condamne ma propre naissance dans un camp de réfugiés dans mon propre pays. Comment est-ce que j’ose être un réfugié et vous charger de remettre en question votre humanité ?

    Je condamne ma propre naissance de m’avoir fait naître Palestinien, alors que selon bien des gens la Palestine n’existe pas

    Je condamne mes parents, qui furent déracinés de leurs villages détruits et me donnèrent naissance dans un camp de réfugiés

    Je condamne toute ma vie, avoir grandi, obtenu une éducation, avoir eu des espoirs et des rêves de devenir un grand biologiste, un grand chercheur qui sauverait des vies…, d’être un peintre extraordinaire, un merveilleux photographe, un écrivain talentueux qui inspirerait le monde entier… Rien de ce que j’ai fait ne m’a fait devenir célèbre

    Je me condamne pour clamer et continuer à clamer que je suis un être humain, que je défend mon humanité et ma dignité ainsi que celles des autres… On dirait que je ne suis qu’un animal humain, ou encore moins… que je suis un extraterrestre imaginant qu’il a une place sur cette terre. Comment est-ce que j’ose même penser que je suis un être humain tout comme vous ?

    Je me condamne pour croire que les valeurs et les droits humains nous incluent, nous les extraterrestres… Comment est-ce que j’ose même penser que nous faisons partie de ces valeurs ?

    Je me condamne pour croire au droit international et aux résolutions de l’ONU et à toutes ces déclarations qui disent que : les peuples sous occupation ont le droit légitime de résister par TOUS LES MOYENS. Comment est-ce que j’ose considérer que nous sommes occupés, même par une entité illégale qui est représentée comme l’unique démocratie du Moyen Orient.

    Je vous demande pardon

    Je me condamne pour parler de cette occupation comme d’une entité. Je lis que ce qui définit un état est d’avoir : une constitution, des frontières définies, et une nationalité. Et puisque ce que vous appelez État d’Israël ne possède pas jusqu’à aujourd’hui de constitution, ni de frontières définies, et bien qu’ ils aient voté la loi de Nationalité c’est un pays uniquement pour les Juifs…

    Mais apparemment vous pouvez vous proclamer État sans aucun de ces critères. Pardonnez s’il vous plaît mon ignorance…

    Que puis-je dire… je suis si ignorant…

    Je croyais qu’une victime de viol avait le droit de se défendre. Mais il semble que je me sois trompé… je n’ai pas compris que l’on doive féliciter le violeur et condamner la victime si ou elle oses résister… que il ou elle prend plaisir au viol et en redemande…

    Je croyais qu’être solidaire avec les opprimés était une attitude juste. Erreur encore car je ne devrais jamais m’identifier aux autres peuples opprimés. Il n’y a qu’une entité opprimée au monde et aucune autre.

    Je devrais féliciter les Israéliens pour opprimer les soi-disant Palestiniens… et leur apprendre qui ils sont et quelle est leur valeur aux yeux de la communauté internationale. Que leurs vies sont égales à zéro.

    Alors

    Monde !

    Je suis vraiment désolé

    Je ne me suis pas rendu compte que j’étais induit en erreur et mal informé

    Devrais-je m’excuser ?

    Je m’excuse profondément

    Monde !

    Toutes mes excuses

    Mes parents m’ont toujours dit que je devais soutenir les opprimés et empêcher les oppresseurs de continuer leur oppression

    Je m’excuse

    On m’a dit que je devais soutenir les méchants Sud-Africains noirs contre le gentil système d’apartheid blanc censé les humaniser

    Je m’excuse

    On m’a dit que je devais soutenir les sauvages Amérindiens contre ces merveilleux colonisateurs blancs arrivés pour les civiliser et les débarrasser du fardeau de leurs terres et de leurs propriétés

    On m’a dit de soutenir les Aborigènes retardés d’Australie contre ces extraordinaires colonisateurs britanniques civilisateurs blancs qui vinrent les instruire

    Je m’excuse

    On m’a dit de soutenir les terroristes vietnamiens contre les très civilisés colonisateurs… Français ou Américains qui savaient comment exploiter les pays colonisés et domestiquer leurs habitants.

    Je m’excuse

    On m’a dit de soutenir les Indiens en Inde, les Irlandais, les Ecossais

    les Sud-Américains

    les Cubains,

    Les Espagnols et les Italiens contre les dictatures et les fascistes

    Les Allemands et les Européens contre les nazis

    Les Arabes contre les colonisations française et britanniques

    Les Palestiniens contre l’occupation britannique et sioniste

    On m’a même dit de soutenir les Ukrainiens contre les Russes

    Mes parents m’ont même parlé des pauvres juifs qui arrivèrent en Palestine dans les années 1900..

    Et dans ce temps-là on avait pitié d’eux et on les aidait avec de la nourriture et plus encore…

    Je m’excuse

    On m’a dit de soutenir la résistance de l’opprimé contre l’oppresseur

    Je ne savais rien du droit international et des droits de l’homme

    Je ne savais pas que tout ceci était faux et que c’est juste un mensonge qui convient à certains et pas à d’autres

    Donc

    Monde,

    Laisse-moi me condamner et m’excuser encore et encore…

    Je me condamne pour être ce que je suis

    Je m’excuse d’être Palestinien… D’être né dans un pays que mes parents appellent Palestine…

    Je m’excuse d’être né dans un camp de réfugiés… Dans mon propre pays. Et de n’avoir pu oublier les villages de mes parents qui furent détruits en octobre 1948

    Je m’excuse de n’avoir ni cheveux blonds ni yeux bleus… Bien que certains de mes cousins aient des cheveux blonds et des yeux bleus ou verts

    Je m’excuse de toujours m’identifier comme Palestinien alors qu’on me dénie cette nationalité

    Je m’excuse d’encore appeler mon pays du nom de Palestine bien qu’il ait été émietté en morceaux disjoints… et je ne peux toujours pas l’oublier

    Je m’excuse de pas pouvoir oublier que je suis encore un réfugié dans mon propre pays

    De ne pas avoir jeté la vieille clé rouillée de la maison de mes parents dans leur village détruit

    Je condamne la revendication obstinée de mon droit à revenir aux villages détruits de mes parents

    Comment est-ce que j’ose faire ça ? Comment tous ces Palestiniens obstinés osent-ils revendiquer leur droit au retour ? Nous sommes si aveugles que nous ne pouvons même pas voir les faits sur le terrain après les 75 années d’existence de la seule démocratie du moyen orient

    Je condamne mes parents qui m’ont élevé selon « Celui qui est consumé par la haine perd son humanité »

    Comment n’ont-ils pas osé m’enseigner la haine ?

    Je condamne tout acte de résistance contre l’injustice et l’oppression, l’occupation. Comment osent les opprimés défier les oppresseurs ?

    Je condamne chaque victime de viol ayant résisté au violeur. Ne peux-tu pas simplement ouvrir les jambes et l’accepter ? Comment oses-tu refuser le plaisir du viol ?

    Je condamne les assassinats de tout système terroriste. Les oppresseurs devraient avoir carte blanche pour continuer leur oppression sans avoir à en rendre compte.

    Je condamne ces Palestiniens et leurs supporters… Pourquoi ne peuvent-ils pas juste se taire et accepter que cette occupation illégale est le seul super pouvoir de la région et que lui résister est un acte raciste.

    Je m’excuse réellement auprès de vous tous de ne pas avoir été capable de coexister avec l’oppression… et de n’avoir pas été capable d’accepter de prendre plaisir à la torture, à l’oppression et à l’humiliation. Certains y prennent plaisir… Pourquoi pas moi ?

    Je m’excuse de ne pas accepter l’exil de mon frère, l’emprisonnement de mes frères, de mes cousins, neveux, voisins, et tant d’autres… Je ne m’étais pas rendu compte que c’était pour leur bien, et qu’ils étaient mieux en prison ou en exil que dehors au soleil…

    Je m’excuse de ma stupidité. Je n’ai pas compris vos droits de l’homme et votre droit international. Je pensais que j’étais comme vous autres, et non pas un animal humain. Je m’excuse de mon ignorance… Je ne comprends même pas comment on peut être un animal humain. Je pensais qu’il y avait des êtres humains, et des animaux, bien que certains de ces animaux soient plus humains que les soi-disant humains…

    je m’excuse, je me suis trompé…

    J’ai vu comment vous souteniez des résistances comme l’Ukraine et acclamiez ces combattants pour la liberté. Et combien héroïques étaient ces enfants entraînés pour résister aux Russes et qui pensaient que c’était normal. Je suis vraiment stupide et je m’excuse de ma stupidité. Je devrais aussi condamner la résistance ukrainienne.

    Je le promets, je fêterais l’apartheid, je célébrerais la violations des valeurs et des droits humains.

    Je louerai tous les oppresseurs et les dictateurs

    Je devrais louer tous les violeurs pour qu’ils continuent leurs viols

    Je devrais louer tous les menteurs et les manipulateurs pour leur distorsions des faits et de la vérité

    Je suis vraiment désolé d’avoir tant échoué… Vraiment désolé de n’avoir pas su comment coexister avec ces doubles critères. Comment coexister avec l’occupation, l’oppression, la déshumanisation et en être heureux ?

    Avez-vous un entraînement spécial ? J’aimerais vous rejoindre. Ou plutôt vous pourriez me rejoindre, porter ma peau et me montrer comment je peux être le gentil animal que vous pourriez domestiquer ?

    Ou devrais-je simplement dire, non merci …

    Je ne peux jamais accepter vos ordres et votre chantage

    Je ne peux jamais accepter que les opprimés s’habituent à l’oppression et coexistent avec l’oppresseur tant que l’oppression durera

    Nous n’oublierons pas… Nous nous souviendrons

    Nous n’oublierons pas le silence, l’hypocrisie, les ordres et le chantage

    Nous n’oublierons pas ceux qui ont élevé la voix et se sont levés pour ce qui est juste

    Nous n’oublierons rien

    Vous pouvez continuer à nous pousser au désespoir et nous continuerons à faire épanouir l’espoir

    Vous pouvez continuer à promouvoir la mort… Nous continuerons à promouvoir la vie

    Vous continuerez à faire le pire… Nous continuerons à faire le meilleur

    https://blogs.mediapart.fr/dominique-natanson/blog/221023/condamnez-vous-le-hamas-un-palestinien-repond
    #condamnation #réponse #7_octobre_2023 #Palestine #Israël #humanité #dignité #excuses #résistance #réfugiés_palestiniens #torture #oppression #humiliation #droit_international #animal_humain #animaux #viol #coexistence #oppression #silence #hypocrisie #chantage #désespoir #espoir #à_lire

  • Guerre Israël-Hamas : la frégate « Alsace » en route pour la Méditerranée orientale
    Publié le 17/10/2023 12:03 | Mis à jour le 20/10/2023 12:03
    https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/defense/guerre-israel-hamas-la-fregate-alsace-en-route-pour-la-mediterr

    Guerre Israël-Hamas : la frégate « Alsace » en route pour la Méditerranée orientale

    C’est finalement l’Alsace, une frégate multimission à capacités de défense aérienne renforcées (Fremm DA), qui a été choisie pour alourdir le dispositif français de la Marine nationale en Méditerranée orientale, dans le cadre de la guerre opposant Israël au Hamas palestinien. (...)

    #Abonnés

  • Diego Abad de Santillán (1897-1983)
    Le 18 octobre 1983, mort de Diego ABAD de SANTILLÁN (de son vrai nom Baudilio Sinesio GARCÍA FERNÁNDEZ), à Barcelone. #CNT #Anarchie #Abad_de_Santillan #AbadDeSantillan
    Figure importante de l’anarchisme espagnol et argentin.

    https://www.partage-noir.fr/diego-abad-de-santillan-1897-1983

    Il est difficile de résumer la vie de Santillán, à la fois celle d’un inlassable propagandiste et d’un homme d’action, dans plusieurs pays.

    Comme écrivain, Santillán a publié en 1925 Ricardo Flores Magón, El Apóstol de la Revolución social Mexicana, en 1932 La bancarrota del sistema económico y político del capitalismo, en 1933, avec Juan Lazarte, Reconstruccion social, nueva edificacion economica argentina, et la même année La Federación Obrera Regional Argentina : ideología y trayectoria del movimiento obrero revolucionario en la Argentina, en 1936 El organismo económico de la revolución Cómo vivimos y cómo podríamos vivir en 1939 ¿Por qué perdimos la guerra ?, en 1962-1971 Contribución a la historia del movimiento obrero español. A côté de ses principales œuvres, il y a aussi la traduction des œuvres de Bakounine, préparée par Max Nettlau, en 6 volumes en espagnol, et celle d’Incitation au socialisme de Gustav Landauer, Nationalisme et culture de Rudolf Rocker, etc.

  • Catalyse totalitaire

    Il y a une économie générale de la #violence. Ex nihilo nihil : rien ne sort de rien. Il y a toujours des antécédents. Cette économie, hélas, ne connaît qu’un principe : la #réciprocité – négative. Lorsque l’#injustice a été portée à son comble, lorsque le groupe a connu le #meurtre_de_masse et, pire peut-être, l’#invisibilisation du meurtre de masse, comment pourrait-il ne pas en sortir une #haine vengeresse ? Les rationalités stratégiques – faire dérailler la normalisation israélo-arabe, réinstaller le conflit israélo-palestinien sur la scène internationale –, si elles sont réelles, n’en ont pas moins trouvé parmi leurs ressources le carburant de la vengeance meurtrière.

    « #Terrorisme », mot-impasse

    La FI n’a pas commis les erreurs dont on l’accuse. Mais elle en a commis. Une – et de taille. Dans un événement de cette sorte, on ne se rend pas directement à l’analyse sans avoir d’abord dit l’#effroi, la #stupeur et l’#abomination. Le minimum syndical de la #compassion ne fait pas l’affaire, et on ne s’en tire pas avec quelques oblats verbaux lâchés pour la forme. Quand bien même ce qui est donné au peuple palestinien ignore jusqu’au minimum syndical, il fallait, en cette occurrence, se tenir à ce devoir – et faire honte aux prescripteurs de la compassion asymétrique.

    Ce manquement, réel, a cependant été saisi et déplacé pour se transformer dans le débat public en un point de sommation, d’abjuration même, sur lequel la FI, cette fois, a entièrement raison de ne pas céder : « terrorisme ». « Terrorisme » devrait-il être, comme l’affirme Vincent Lemire, « le point de départ du #débat_public » ? Non. Il n’en est même pas le point d’arrivée : juste le cul-de-sac. « Terrorisme » est un mot impasse. C’est ce que rappelle Danièle Obono, et elle a raison. Fait pour n’installer que la perspective de l’éradication et barrer toute analyse politique, « terrorisme » est une catégorie hors-politique, une catégorie qui fait sortir de la #politique. La preuve par Macron : « unité de la nation » et dérivés, 8 occurrences en 10 minutes de brouet. Suspension des conflits, neutralisation des différends, décret d’unanimité. Logiquement : les manifestations de soutien au peuple palestinien sont des manifestations de soutien au terrorisme, et même des manifestations terroristes, en conséquence de quoi elles sont interdites.

    Concéder « terrorisme », c’est annuler que ce qui se passe en Israël-Palestine est politique. Au plus haut point. Même si cette politique prend la forme de la #guerre, se poursuivant ainsi par d’autres moyens selon le mot de Clausewitz. Le #peuple_palestinien est en guerre – on ne lui a pas trop laissé le choix. Une entité s’est formée en son sein pour la conduire – d’où a-t-elle pu venir ? « On a rendu Gaza monstrueux », dit Nadav Lapid. Qui est « on » ?

    Sans avoir besoin de « terrorisme », « guerre » et « #crimes_de_guerre » sont hélas très suffisants à dire les combles de l’horreur. Très suffisants aussi à dire les #massacres abominables de civils. Si dans la guerre, qui est par principe #tuerie, on a forgé sans pléonasme la catégorie de « crimes de guerre », c’est bien pour désigner des actes qui font passer à une chose atroce en soi d’autres paliers d’#atrocité. C’est le moment de toute façon où il faut faire revenir l’#économie_générale_de_la_violence : des #crimes qui entraînent des crimes – des crimes qui ont précédé des crimes. L’acharnement à faire dire « terrorisme » ne satisfait que des besoins passionnels – et aucune exigence intellectuelle.

    En réalité, « terrorisme » et « crimes de guerre » sont deux catégories qui ne cessent de passer l’une dans l’autre, et ne dessinent aucune antinomie stable. Hiroshima est, à la lettre, conforme à la définition ONU du terrorisme : tuer des civils qui ne sont pas directement parties à des hostilités pour intimider une population ou contraindre un gouvernement à accomplir un certain acte. A-t-on entendu parler de terrorisme pour la bombe d’Hiroshima ? Et pour Dresde ? – comme Hiroshima : terroriser une population en vue d’obtenir la capitulation de son gouvernement.

    Mais pour ceux qui, dans la situation présente, en ont fait un point d’abjuration, « terrorisme » a une irremplaçable vertu : donner une violence pour dépourvue de #sens. Et de #causes. Violence pure, venue de nulle part, qui n’appelle rigoureusement aucune autre action que l’extirpation, éventuellement dans la forme relevée de la croisade : le choc des civilisations, l’axe du Bien, à laquelle il n’y a aucune question à poser. Il est vrai qu’ici nous naviguons en eaux vallsiennes où #comprendre est contradictoire avec s’émouvoir, et vient nécessairement en diminution du sentiment d’horreur, donc en supplément de complaisance. L’empire de la bêtise, comme une marée noire, n’en finit plus de s’étendre.

    La #passion de ne pas comprendre

    Surtout donc : ne pas comprendre. Ce qui demande un effort d’ailleurs, car l’évidence est massive et, avoir les yeux ouverts suffit – pour comprendre. Un peuple entier est martyrisé par une #occupation, ça fait bientôt 80 ans que ça dure. On les enferme, on les parque à les rendre fous, on les affame, on les tue, et il n’est plus une voix officielle pour en dire un mot. 200 morts depuis dix mois : pas un mot – entendre : qui se comparerait, même de loin, aux mots donnés aux Israéliens. Des témoignages vidéos à profusion des crimes israéliens encore frais : pas un mot. Des marches palestiniennes pacifiques à la frontière, 2018, 200 morts : pas un mot. Des snipers font des cartons sur les rotules, 42 en une après-midi, pas mal : mais pas un mot – si : « l’armée la plus morale du monde ». D’anciens militaires de l’armée la plus morale du monde expriment le dégoût, l’inhumanité de ce qu’on leur a fait faire aux Palestiniens : pas un mot. À chacune des #abominations du Hamas ce week-end, on en opposerait tant et plus commises par les militaires ou les colons – à peine quelques rides à la surface de l’eau. Les tragédies israéliennes sont incarnées en témoignages poignants, les tragédies palestiniennes sont agglomérées en statistiques. En parlant de statistique : on voudrait connaître la proportion des hommes du Hamas passés à l’attaque ce week-end qui ont tenu dans leurs mains les cadavres de leurs proches, des corps de bébés désarticulés, pour qui la vie n’a plus aucun sens – sinon la vengeance. Non pas « terrorisme » : le métal en fusion de la vengeance coulé dans la lutte armée. L’éternel moteur de la guerre. Et de ses atrocités.

    En tout cas voilà le sentiment d’injustice qui soude le groupe. Une vie qui ne vaut pas une autre vie : il n’y a pas de plus haute injustice. Il faut être épais pour ne pas parvenir à se représenter ça – à la limite, même pas par humaine compréhension : par simple prévoyance stratégique. Qu’un martyre collectif soit ainsi renvoyé à l’inexistence, que les vies arabes se voient dénier toute valeur, et que ceci puisse rester indéfiniment sans suite, c’était une illusion de colonisateur.

    Bloc bourgeois et « importation »

    Maintenant le fait le plus frappant : tout l’Occident officiel communie dans cette illusion. En France, à un degré étonnant. On s’y inquiète beaucoup des risques d’« #importation_du_conflit ». Sans voir que le conflit est déjà massivement importé. Bien sûr, « importation du conflit » est un mot à peine codé pour dire indifféremment « Arabes », « immigrés », « banlieues ». Mais le canal d’importation réel n’est pas du tout celui-là, il est sous nos yeux pourtant, large comme Panama, bouillonnant comme une conduite forcée : le canal d’importation-du-conflit, c’est le bloc bourgeois (Amable et Palombarini ©). Tout son appareil, personnel politique, éditocratie en formation serrée, médias en « édition spéciale », s’est instantanément déclenché pour importer. Pourquoi le point de fixation sur le terrorisme ? Pour la FI bien sûr – nous y revoilà. Cette fois-ci cependant avec un nouveau point de vue : le point de vue de l’importation intéressée. Le bloc bourgeois quand il fait bloc derrière Israël à l’extérieur saisit surtout l’occasion de faire bloc contre ses ennemis à l’intérieur.

    Il faudrait ici une analyse de la solidarité réflexe du #bloc_bourgeois avec « Israël » (entité indifférenciée : population, Etat, gouvernement) et des affinités par lesquelles elle passe. Des affinités de bourgeois : le même goût de la démocratie frelatée (bourgeoise), la même position structurale de dominant (dominant national, dominant régional), les mêmes représentations médiatiques avantageuses, ici celles d’Israël comme une société bourgeoise (start-ups et fun à Tel Aviv). Tout porte le bloc bourgeois à se reconnaître spontanément dans l’entité « Israël », partant à en épouser la cause.

    Et le bloc bourgeois français est plus israélien que les Israéliens : il refuse qu’on dise « #apartheid » alors que des officiels israéliens le disent, il refuse de dire « Etat raciste » alors qu’une partie de la gauche israélienne le dit, et qu’elle dit même parfois bien davantage, il refuse de dire la #responsabilité écrasante du gouvernement israélien alors qu’Haaretz le dit, il refuse de dire la politique continûment mortifère des gouvernements israéliens alors qu’une kyrielle d’officiers supérieurs israéliens le disent, il refuse de dire « crimes de guerre » pour le Hamas alors que l’ONU et le droit international le disent. Gideon Levy : « Israël ne peut pas emprisonner deux millions de Palestiniens sans en payer le prix cruel ». Daniel Levy, ancien diplomate israélien à une journaliste de la BBC qui lui dit que les Israéliens sur le point d’annihiler Gaza « se défendent » : « Vous pouvez vraiment dire une chose pareille sans ciller ? Ce genre de #mensonges ? » Le bloc bourgeois : « Israël ne fait que se défendre ». Il dit « Terreur » quand les Russes coupent toute ressource à l’Ukraine, il ne dit rien quand Israël coupe toute ressource à Gaza. Le bloc bourgeois vit un flash d’identification que rien ne peut désarmer.

    Il le vit d’autant plus intensément que la lutte contre les ennemis du frère bourgeois au dehors et la lutte contre les adversaires du bloc bourgeois au-dedans se potentialisent l’une l’autre. C’est comme une gigantesque résonance inconsciente, qui prend toute son ampleur dans une situation de crise organique où le bloc bourgeois contesté est devenu prêt à tout pour se maintenir.

    Le bloc regarde autour de lui, il ne se voit plus qu’un seul ennemi significatif : la FI. PS, EELV, PC, il a tout neutralisé, plus aucune inquiétude de ce côté-là, ces gens ne représentent aucun danger – quand ils ne sont pas de précieux auxiliaires. La FI, non. Une occasion se présente pour l’anéantir : ne pas hésiter une seule seconde. Comme avec Corbyn, comme avec Sanders, les affabulations d’antisémitisme, connaissaient déjà leur régime de croisière, mais une opportunité pareille est inespérée. Providentiel loupé inaugural de la FI : tout va pouvoir s’engouffrer dans cette brèche : le mensonge ouvert, la défiguration éhontée des propos, les sondages bidons sur des déclarations ou des absences de déclarations fabriquées, les accusations délirantes. La BBC s’abstient de dire « terroriste » mais la FI doit le dire. Des universitaires incontestables produisent de l’analyse sur les plateaux, mais la même analyse fournie par la FI est un scandale. La FI a une position somme toute fort proche de l’ONU, mais elle est antisémite. « Que cherche Jean-Luc Mélenchon ? A cautionner le terrorisme islamiste ? » s’interroge avec nuance La Nuance.

    #Cristallisation

    La violence du spasme que connait la vie politique française n’a pas d’autre cause. L’événement a œuvré comme un puissant réactif, révélant toutes les tendances actuelles du régime, et les portant à un point que même les émeutes de juillet ne leur avaient pas fait atteindre. L’effet de catalyse est surpuissant. Crise après crise, la dynamique pré-fasciste ne cesse de prendre consistance et de s’approfondir. Le terme en a été donné par Meyer Habib député français d’extrême-droite israélienne : « Le RN est entré dans le camp républicain ».

    Les moments de vérité recèlent toujours quelque avantage : nous savons désormais en quoi consiste le #camp_républicain. C’est le camp qui interdit le #dissensus, qui interdit l’#expression_publique, qui interdit les #manifestations, qui impose l’#unanimité ou le #silence, et qui fait menacer par ses nervis policiers tous ceux et toutes celles qui seraient tentés de continuer à faire de la politique autour de la question israélo-palestinienne. C’est le camp qui fait faire des signalements par des institutions universitaires à l’encontre de communiqués de syndicats étudiants, qui envisage tranquillement de poursuivre des organisations comme le NPA ou Révolution permanente, qui doit sans doute déjà penser secrètement à des dissolutions.

    C’est bien davantage qu’un spasme en fait. Par définition, un spasme finit par relaxer. Ici, ça cristallise : une phase précipite. Et pas n’importe laquelle : #catalyse_totalitaire. « Totalitaire » est la catégorie qui s’impose pour toute entreprise politique de production d’une #unanimité_sous_contrainte. L’#intimidation, le forçage à l’alignement, la désignation à la vindicte, la déformation systématique, la réduction au monstrueux de toute opinion divergente en sont les opérations de premier rang. Viennent ensuite l’#interdiction et la #pénalisation. Témoigner du soutien au peuple palestinien est devenu un #délit. Arborer un #drapeau palestinien est passible de 135€ d’amende – on cherche en vain une base légale présentable. « Free Palestine » est un graffiti antisémite – dixit CNews, devenu arbitre des élégances en cette matière, signes de temps renversés où d’actuelles collusions avec des antisémites distribuent les accusations d’antisémitisme, et d’anciennes collusions avec le nazisme celles de nazisme. Sous l’approbation silencieuse du reste du champ politique et médiatique. Dans les couloirs de toute la galaxie Bolloré, on ne doit plus en finir de se tenir les côtes de rire, pendant qu’à LREM, à France Inter et sur tous les C Trucmuche de France 5, on prend la chose au tout premier degré. Le camp républicain, c’est le camp qui suspend la politique, les libertés et les droits fondamentaux, le camp soudé dans le racisme anti-Arabe et dans le mépris des vies non-blanches.

    Le monde arabe, et pas seulement lui, observe tout cela, et tout cela se grave dans la #mémoire de ses peuples. Quand la némésis reviendra, car elle reviendra, les dirigeants occidentaux, interloqués et bras ballants, de nouveau ne comprendront rien. Stupid white men .

    https://blog.mondediplo.net/catalyse-totalitaire
    #à_lire #7_octobre_2023 #Palestine #Israël #Gaza #Frédéric_Lordon #médias

  • Une militante palestinienne arrêtée et assignée à résidence avant une conférence - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/10/16/une-militante-palestinienne-arretee-et-assignee-a-residence-avant-un

    Elle est est assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône pour les 45 prochains jours, avec obligation de « se maintenir dans les locaux où elle réside à Marseille de 22h00 à 7h00 du matin » et de pointer tous les jours au commissariat. Interdite d’intervenir publiquement, privée de liberté sans procès, sur décision arbitraire du ministre de l’Intérieur d’extrême droite d’un gouvernement fanatiquement pro-Israël.

    Oh, une privation de liberté arbitraire.

  • Berlin, la capitale allemande, interdit le keffieh palestinien dans les écoles - Laminute.info
    https://laminute.info/2023/10/13/berlin-la-capitale-allemande-interdit-le-keffieh-palestinien-dans-les-eco

    Plus fort que la #abaya ! J’avoue avoir cru à une blague. Mais non, cela a l’air d’être vrai...

    #fier_d'être_un_démocrate_européen

    Les autorités de Berlin en Allemagne ont interdit le port du keffieh palestinien dans les écoles, affirmant que cela pourrait constituer une menace à la paix, dans le contexte du blocus inhumain imposé par Israël à la bande de Gaza, où les civils sont piégés et n’ont nulle part où aller.

    « Tout comportement démonstratif ou expression d’opinion pouvant être compris comme prônant ou approuvant les attaques contre Israël ou comme soutenant les organisations terroristes qui les mènent, comme le Hamas ou le Hezbollah, représente une menace pour la paix scolaire dans la situation actuelle et est interdit, » La sénatrice de l’Éducation Katharina Guenther-Wuensch a déclaré dans une lettre aux écoles.

    Outre les symboles directs du Hamas ou du Hezbollah, ainsi que les représentations et déclarations glorifiant la violence, l’interdiction s’étend également aux « symboles, gestes et expressions d’opinion qui n’atteignent pas encore la limite de la responsabilité pénale », ce qui inclut le keffieh.

    Le responsable a également interdit les autocollants « Palestine libre » comportant des inscriptions ou une carte d’Israël aux couleurs de la Palestine.

    « De tels actes et symboles mettent en danger la paix à l’école dans la situation actuelle », a déclaré Günther-Wuensch.

    https://www.rbb24.de/politik/beitrag/2023/10/berlin-israel-senatsverwaltung-guenther-wuensch-schulfrieden-palaestinenser-tu

  • [L’actualité en 3D] Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse sinon paradoxale. C’est tout d’abord le retour du scandale des #abus_sexuels commis au sein (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16581__1.mp3

  • [L’actualité en 3D] Vocabulaire politique : Financement public des cultes - Le financement public des cultes a-t-il encore un avenir ?
    https://www.radiopanik.org/emissions/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir/#16572

    Vocabulaire politique : Financement public des cultes

    Dans ce nouvel épisode de l’Actualité en 3D, on revient sur une thématique qui, tel un serpent de mer, revient régulièrement à la une de l’actualité belge : le système du financement public des cultes belge et plus généralement la façon dont nos autorités politiques gèrent le fait religieux ou philosophique. Une thématique que nous avions déjà abordée en février 2019, puis développée en nous attardant à la situation de l’Islam en Belgique ou aux débats entourant le principe de laïcité et au mouvement qui le défend. Pourquoi en reparler aujourd’hui ? Parce que, ces derniers mois, il est peu de dire que la question de la reconnaissance et du financement des cultes a refait surface, de façon d’ailleurs assez confuse (...)

    #religions #laïcité #régions #autorité_fédérale #bouddhisme #ministre_de_la_justice #abus_sexuels #exécutif_des_musulmans #église #religions,laïcité,régions,autorité_fédérale,bouddhisme,ministre_de_la_justice,abus_sexuels,exécutif_des_musulmans,église
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/lactualite-en-3d/le-financement-public-des-cultes-a-t-il-encore-un-avenir_16572__0.mp3

  • Yann Arthus-Bertrand se sépare de sa femme : Une rupture à cause de Parkinson
    https://www.pleinevie.fr/loisirs/celebrites/yann-arthus-bertrand-se-separe-de-sa-femme-une-rupture-a-cause-de-parkinso


    Alerte #Gros_Con
    On rappelle qu’on attend des #femmes qu’elles se transforment en infirmière quand leur conjoint est diminué par une #maladie, alors que clairement, on attend juste des hommes qu’ils se défaussent — une fois de plus — tout en geignant sur leur sort.
    #abandon
    💩

    L’état de santé de son épouse a semé le trouble dans leur vie de couple et a eu raison de l’amour qui existait entre eux. Yann Arthus-Bertrand, avec douleur, a énoncé la réalité de leur union depuis la maladie de sa femme. La maladie a changé le caractère de sa bien-aimée, la poussant à se refermer sur elle. Toutefois, il a accepté la situation et a fait preuve de compassion envers son ex-compagne.
    Un mari pas très présent ?

    Les propos de Yann Arthus-Bertrand étaient plein de culpabilité. Il a reconnu n’avoir pas été très présent pour sa femme depuis le début de la maladie. Selon lui, son épouse ne supportait plus son travail et elle se plaignait de ne pas recevoir l’attention qu’elle espérait. Aujourd’hui séparé de sa femme, le photographe se sent coupable d’abandon.