• Espagne : Sanchez, faux rempart contre l’extrême droite
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/07/26/espagne-sanchez-faux-rempart-contre-lextreme-droite_725784.h

    [...] Bien des travailleurs ont sans doute poussé un soupir de soulagement à l’annonce des résultats, en voyant qu’ils échappaient à une majorité absolue de la droite et de l’extrême droite. La forte mobilisation électorale, avec une participation en hausse, à plus de 70 % même en période de vacances, traduit cette inquiétude d’électeurs de gauche déçus, qui s’étaient abstenus aux élections précédentes, et qui ont craint de voir #Abascal, le leader de #Vox, devenir vice-président du gouvernement. Ce sentiment est d’autant plus compréhensible que, dans les villes et les régions où Vox est arrivé aux responsabilités aux côtés du PP, leurs élus ont multiplié les déclarations réactionnaires et les mesures symboliques sexistes et homophobes.

    Penser que les électeurs auraient ainsi « arrêté le fascisme » ou freiné l’#extrême_droite est cependant une illusion dangereuse, entretenue par #Pedro_Sanchez et ses alliés de gauche. Ils ont instrumentalisé le danger pour mobiliser leurs électeurs et ont aujourd’hui l’indécence de crier victoire. En effet toute leur politique au service des classes possédantes ne peut qu’entraîner l’écœurement des classes populaires et contribuer à faire monter l’extrême droite. Cette coalition de gauche n’a pas hésité non plus à flatter les préjugés réactionnaires. Sanchez a assumé – et ses alliés de ##Podemos et du PC avec lui, qui gesticulent mais sont restés au gouvernement – le massacre de dizaines de migrants à Melilla en juin 2022. Il est ensuite allé afficher son accord avec Meloni, la Première ministre italienne d’extrême droite sur la question de l’immigration.

    Loin de protéger les classes populaires de l’extrême droite, la gauche de gouvernement aggrave le danger en démobilisant les travailleurs. Le programme du prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur, est déjà clair : il présentera aux classes populaires la facture de l’augmentation du budget militaire et du « quoi qu’il en coûte » à l’espagnole, qui a, comme ailleurs, surtout profité aux grandes entreprises, tout en différant ses conséquences sociales. Il continuera et aggravera la chasse aux migrants. Il maintiendra une politique étrangère atlantiste et impérialiste, soutenant la guerre de l’OTAN en Ukraine et participant au réarmement général.

    #espagne