• Pourquoi la pénalisation du client de prostituées est une mauvaise idée
    http://www.crepegeorgette.com/2013/09/26http:/www.crepegeorgette.com/2013/09/27/pourquoi-la-penalisation-du-client-de-prostituees-est-une-mauvaise-i

    La députée Maud Olivier vient de présenter un rapport où elle préconise la pénalisation du client de prostituées. Je n’entends pas ici qu’on débatte pour la 1250e fois de l’abolitionnisme ou du non abolitionnisme mais juste de cette proposition de loi. Je vais néanmoins essayer pour celles et ceux qui ne connaissent pas le débat féministe d’expliquer ce que sont les deux positions majoritairement entendues chez les féministe françaises. Source : Crêpe (...)

  • Actualité de l’abbé Grégoire

    Nous allons donc évoquer ce matin l’actualité riche de l’abbé Grégoire. Nous allons le faire avec sa biographe, Rita Hermon-Belot, directrice d’études à l’EHESS, en rappelant combien furent vaillants ses combats pour l’émancipation des Juifs et contre l’antisémitisme, pour la fin de l’esclavage des Noirs, pour l’éducation du peuple, pour la lutte contre le vandalisme et la protection du patrimoine, pour l’extension de la langue française au dépens des langues régionales, ou encore pour la tolérance du catholicisme envers les autres religions. Combats dont beaucoup furent féconds et dont plusieurs exigent d’être inlassablement perpétués.

    http://www.franceculture.fr/emission-concordance-des-temps-actualite-de-l-abbe-gregoire-2013-09-14

    #histoire #radio #esclavage #racisme #antisémitisme #lutte_contre_l_antisémitisme #racisme #antiracisme #panthéon

  • Pub cleared for rejecting ’Asian looking’ women - The Local - m.thelocal.se
    http://m.thelocal.se/50200/20130912

    The owners of Harry’s bar in Växjö, as well as six bouncers, had been charged with illegal #discrimination after refusing to allow several Asian looking women to enter the establishment in 2012.

    “My daughter and I were treated like prostitutes,” 44-year-old Merlita Malmström, one of the women involved in the case, told the Aftonbladet newspaper.

    While prosecutors argued that repeatedly denying entry to the women due to their appearance was a clear case of discrmination, the Växjö District Court had a different opinion.

    In a decision issued earlier this week, the court ruled Harry’s owners had a “legitimate reason” to stop to women in their efforts to curb suspected #prostitution.

    Police had information indicating that Asian women in the area were involved in prostitution, the court explained. Thus, denying the women entry had nothing to do with their appearance, but rather with suspicions of prostitution.

    #suede #abolitionnisme

  • Sordide ...

    Prostitution : être client-(e) ? : Dossier du Spiegel : Bordel Allemagne - Comment l’État encourage la traite des femmes et la prostitution.
    http://enquelquesorte.blogspot.fr/2013/06/dossier-du-spiegel-bordel-allamagne.html

    En plus des soi-disant clubs ou saunas naturistes, où les prostitueurs portent une serviette alors que les femmes sont nues, des méga-bordels ont également pris pied en Allemagne. Ils annoncent leurs services à des tarifs forfaitaires, à prix fixe. Lorsque le Pussy Club a ouvert ses portes près de Stuttgart en 2009, la direction l’a annoncé comme suit : « Du sexe avec toutes nos femmes, aussi longtemps que vous voulez, aussi souvent que vous le voulez et de toutes les façons que vous voulez. Du sexe. Du sexe anal. Du sexe oral sans préservatif. Du sexe de trois façons. Des gang-bangs ». Tout cela au prix forfaitaire de 70 € durant la journée et 100 € le soir.

    Selon la police, environ 1 700 clients ont profité de cette offre lors du week-end d’ouverture. Les bus arrivaient de très loin, et les journaux locaux ont rapporté que plus de 700 hommes ont attendu en file à l’extérieur du bordel. Ensuite, des clients se sont plaints sur des forums Internet que le service était insatisfaisant et que les femmes devenaient « moins utilisables » au bout de quelques heures.

    (source : un tweet de Fée Ministe)

  • La peine de prison : de la nécessité à… la futilité

    http://www.unidivers.fr/peine-de-prison-camus-koestler-tony-ferri-sanction-penalite

    Il a appartenu notamment à A. Camus de rappeler, dans les années 1950, le lien indéfectible et suranné, bien plus que réfléchi, qui unit habituellement la pénalité du moment à la notion d’une prétendue « nécessité » de son exécution :

    « On n’hésite pas au contraire à présenter la peine de mort comme une regrettable nécessité, qui légitime donc que l’on tue, puisque cela est nécessaire, et qu’on n’en parle point, puisque cela est regrettable » (voir A. Kœstler et A. Camus, Réflexions sur la peine capitale, Paris, Calmann-Lévy/Livre de Poche, 1957, p. 122). Et, plus loin : « Nous étouffons sous des paroles feutrées un supplice dont on ne saurait affirmer la légitimité avant de l’avoir examiné dans sa réalité. Loin de dire que la peine de mort est d’abord nécessaire et qu’il convient ensuite de n’en pas parler, il faut parler au contraire de ce qu’elle est réellement et dire alors si, telle qu’elle est, elle doit être considérée comme nécessaire » (Ibid., p. 123).

    Il est frappant de constater que l’on peut, dans ces paragraphes camusiens cités, remplacer l’expression de « peine de mort » par celle de « peine de prison » , sans causer aucun dommage au vieux principe de l’association repérée et susmentionnée de la pénalité, ici d’emprisonnement, à un mal nécessaire – association qui constitue, au fond, la base de l’existence et du prolongement des parcs pénitentiaires, et dont la portée est, du reste, infiniment plus politique ou idéologique que scientifique.

    #prison #abolition #peine_de_mort #Camus

  • #STRASS - Syndicat du Travail Sexuel » Blog Archive » Ne nous libérez pas, on s’en charge !
    http://site.strass-syndicat.org/2013/04/ne-nous-liberez-pas-on-s%e2%80%99en-charge%c2%a0

    Sous couvert de multiples bonnes intentions affichées, les membres d’#Abolition_2012 organisent une « journée d’abolition citoyenne du système prostitueur ».

    Or, vouloir abolir la #prostitution, c’est vouloir abolir les putes.

    Ils / elles assènent que la prostitution ne peut jamais constituer un choix, qu’il s’agit forcément d’une violence, du fruit de contraintes, directes – violences physiques et/ou psychologiques – ou indirectes – contraintes socio-économiques.

    Le travail, en général, est rarement un choix enthousiaste, d’autant moins dans nossociétés qui favorisent l’exploitation des travailleurSEs, d’autant moins pour les catégories les plus opprimées de la population : les femmes, les trans, les migrantEs.

    • Et encore un article de plus qui justifie ça en comparant avec le travail « en général » qui blablabla... Toujours la même de la part de ce « syndicat » médiatique qui doit représenter 0,01% des prostituées.

      Ça devrait justement être l’inverse si on est cohérent. Si on est contre le travail en général, on devrait d’autant plus être contre le fait de devoir échanger de l’argent contre un acte sexuel. Non pas de justifier de toujours plus libéraliser.

    • Bah les coco-staliniens ont buter le POUM et se sont fait buter a leur tour par les Franquistes. La courte période anarchiste a Barcelone est très enthousiasmante mais très courte. Orwell est enchanté par ce moment de libération général(chapitre 1) mais déplore (le mot est faible) que les socialistes (qui s’en prennent donc aux Anars, désarmés) réinstallent un climat de soumission (chapitre8) visible par exemple par le retour de la prostitution. J’ai pas mon exemplaire sous la main, désolé de ne pas être plus précise.

    • Sur l’express il y l’extrait dont je parle
      http://www.lexpress.fr/culture/livre/hommage-a-la-catalogne_805564.html

      Et surtout il y avait la foi dans la révolution et dans l’avenir, l’impression d’avoir soudain débouché dans une ère d’égalité et de liberté. Des êtres humains cherchaient à se comporter en êtres humains et non plus en simples rouages de la machine capitaliste. Dans les boutiques des barbiers, des « Avis au public », rédigés par des anarchistes - les barbiers étaient pour la plupart anarchistes -, expliquaient gravement que les barbiers n’étaient plus des esclaves. Dans les rues, des affiches bariolées conjuraient les prostituées de ne plus se prostituer . Pour qui venait juste de quitter les durs à cuire sarcastiques et cyniques des pays anglo-saxons, c’était assez pathétique de voir ces Espagnols idéalistes prendre à la lettre les clichés révolutionnaires les plus rebattus. A cette époque, on vendait dans les rues, pour quelques centimes, des romances révolutionnaires des plus naïves, célébrant toutes la fraternité prolétarienne et honnissant la méchanceté de Mussolini. Maintes fois j’ai vu un milicien presque illettré acheter une de ces chansons, en épeler laborieusement les mots, et, lorsqu’il en avait saisi le sens, se mettre à la chanter sur l’air approprié.

      Ici je trouve ceci :
      http://jresistance.blogspot.fr/2008/12/hommage-la-catalogne-george-orwell-1938.html

      Le général et le simple soldat, le paysan et le milicien continuaient à s’aborder en égaux, tous touchaient le même solde, étaient vêtus et nourris de même, s’appelaient « camarade » et se tutoyaient. Il n’y avait pas de classe de patrons ni de classe de domestiques, il n’y avait plus de mendiants, de prostituées, d’hommes de loi, de prêtres, de lécheurs de bottes, plus de saluts militaires obligatoires. Je respirais l’air de l’égalité…

      En cherchant ces extraits, je suis surtout tomber sur les règlements de comme mafieux en Catalogne autour des gigantesques bordels qui se sont crée dans la région.
      http://sisyphe.org/spip.php?article4345
      Il me semble que le Strass milite pour l’ouverture en France de bordels. C’est très pratique pour le client, il y a même des promos et des soldes, le rêve libéral.

      Je suis aussi tombé sur ça ce matin
      http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=412
      Il y a dans la conclusion cette phrase qui me semble proche du sujet

      Les « besoins sexuels » impliquant le recours légitime à autrui sont une construction idéologique, partie intégrante nécessaire de l’arsenal idéologique de la domination masculine.

    • Je ne sais pas pour l’asso toulousaine, mais le strass semble agir uniquement médiatiquement, pour l’aide aux prostituées face aux macs je n’ai jamais entendu parlé d’eux. Sinon je ne doute pas que des prostituées puissent s’associées, mais comment savoir ce qui est de l’auto-organisation ou auto-défense ou un organe diriger par des proxénètes comme ce fut le cas pour les prostituées lyonnaises qui manifestaient dans les années 1975 sur ordre ?

      Comment avez-vous pu me croire ?

      http://8mars.info/ulla

  • Pourquoi le 13 avril, je veux l’abolition citoyenne du système prostitueur ! | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/04/05/pourquoi-le-13-avril-je-veux-labolition-citoyenne-du-systeme-p

    « mais la question fondamentale n’était pas de savoir pourquoi quelques femmes « choisissent » de se prostituer, mais plutôt au nom de quoi certains hommes sont autorisés à acheter du sexe et à utiliser le corps de femmes et d’enfants. Est-ce normal, au XXIe siècle, de réduire un être humain à une marchandise sexuelle, un instrument de jouissance et un objet à consommer ? « 

  • Mélange Instable: Retour sur mon dernier article
    http://melange-instable.blogspot.fr/2013/02/retour-sur-mon-dernier-article.html

    Mais pourquoi est ce qu’ une pute n’a pas le droit de parler des réalités de son travail, en particulier de ses violences ? C’est quoi le problème ?
    Qui plus, n’est ce pas éxtrèmement insultant, pour tous ces salariés qui gagnent une misère, de sous entendre que dans le fond, ils pourraient se prostituer et gagner quatre fois plus en quatre fois moins de temps, puisque dans le fond, c’est absolument comparable ? Qu’ils sont crétins ces gens, à ne pas céder des rapports sexuels non désirés et consentits pour de l’argent alors que ça les sortirait de la misère !
    A moins qu’il n’ y ait bien autre chose, une particularité sur laquelle il n’est pas totalement incongru de mettre le doigt, une violence autrement plus déchirante et surtout, marquante à long terme. Un truc qui fait qu’une immense majorité de gens estimeront toujours que la prostitution, c’est une violence à laquelle ils ne se sentent pas capable de supporter de se soumettre, et ce même si cela pourrait régler leurs dettes en un an de pratique intensive.
    Et putain, moi je trouve ça normal !

    #prostitution #abolitionisme

  • Pourquoi punir ? Pourquoi faudrait-il punir ?
    http://tahin-party.org/baker.html

    Bien des philanthropes, depuis la création de la prison, luttent pour une amélioration du sort des détenus. C’est d’ailleurs la moindre des choses. On peut indéfiniment réformer et reformer ainsi la prison.

    On peut aussi vouloir son abolition, sa suppression pure et simple. Comme on a supprimé les tortures de l’arsenal pénal.

    Elle est un supplice, au même titre que la goutte d’eau sur le crâne et tous les supplices qui visent l’énervement.

    Elle repose sur l’idée qu’elle doit être dégradante et humiliante : au sens le plus littéral du terme, elle se veut une peine infamante.

    Les modernes, malgré les concessions au populisme d’aujourd’hui sur le « tout sécuritaire », s’accordent à la trouver archaïque. Mais on peut s’attendre à ce qu’elle soit remplacée par quelque chose de pire

    C’est pourquoi la question essentielle n’est pas celle du comment, mais du pourquoi.

    Pourquoi punir ? Pourquoi faudrait-il punir ?

    #prison #abolition #tahin_party #Baker #punir #jouer

  • Le Courrier de Diké
    Le Business Model du proxénétisme – un peu de pub SVP !
    http://dikecourrier.wordpress.com

    "Cher Frédéric Taddéi,

    En flânant sur YouTube, j’ai failli m’étrangler en découvrant votre odieuse interview de Dodo La Saumure. Cet entre soi viril et cette complicité masculine m’étaient intolérables. Dans le milieu « professionnel » du proxénetisme, qui vous fascine visiblement, il existe en effet une discrimination féroce contre les femmes.

    Je la subis au quotidien car je suis moi-même une proxénète depuis des années. Mais contrairement à Dodo le Saumâtre, je n’arrive pas à percer dans ce milieu si machiste.

    Après avoir si complaisamment donné la parole à Dodo, je vous propose de m’interviewer sur votre plateau afin d’équilibrer un peu la représentation des sexes à la télé..."

    #Prostitution #Abolitionnisme #Féminisme

  • L’#abolition de la #prostitution, une chimère ? - #Egalité
    http://www.egalite-infos.fr/2012/08/23/l%e2%80%99abolition-de-la-prostitution-une-chimere

    Pour Patric Jean « les signataires sont des intellectuel-le-s qui vivent dans les beaux quartiers. Ces personnes n’ont jamais rencontré de personnes prostituées, n’ont jamais envisagé la prostitution pour leur fille ou leur sœur. Il y a chez eux la volonté de se démarquer des féministes, pour eux le porno chic est à la mode, la prostitution c’est branché. Il y a là pour moi un #mépris social total. A force de prendre ce genre de prise de position qui va à l’encontre des droits des femmes, Elisabeth Badinter est devenue une icône pour le mouvement masculiniste québécois. »

  • #Prostitution : oui, on peut être #féministe et non #abolitionniste | Slate
    http://www.slate.fr/tribune/60175/abolition-prostitution-feminisme
    Je pense qu’il y a une grosse faille dans leur raisonnement et je la trouverai.

    En tant que féministes non abolitionnistes, nous refusons de laisser le débat sur la prostitution s’enfermer dans le choix entre le modèle abolitionniste suédois et le modèle réglementariste néerlandais ou allemand. Tous deux ont en effet des conséquences très négatives pour les prostituées, soit en les envoyant dans la clandestinité totale, soit en encourageant le proxénétisme.

    Nous sommes convaincues qu’il est possible d’emprunter une troisième voie, de développer un nouveau système, un modèle français, basé sur les principes de liberté et d’égalité, et plaçant les prostituées, leur protection et leurs intérêts, au cœur de son dispositif.

    • J’avoue que j’ai du mal à me positionner là-dessus, ce n’est pas le sujet que je connais le mieux ; mais leurs arguments sont un peu comparables à ceux des pro-légalisation du cannabis, sujet que je, euh, connais un peu mieux.
      C’est pas non plus tout à fait transposable, mais là aussi, pour vertueuse qu’elle puisse sembler, je doute quand même que « l’abolition » pure et simple règle vraiment grand chose à la question ...

    • Tout l’article vise à comparer l’activité prostitutionnelle aux autres métiers, afin de pouvoir dire « mais dans cet autre métier aussi il y a ce problème 1 et dans tel autre il y a ce problème 2 » et donc de conclure que c’est une activité comme une autre.

      À partir du moment où on ne veut jamais raisonner en terme de morale ("nous pensons que pour vivre bien ensemble, il y a telle et telle chose qui sont mauvaises : l’inceste, le meurtre, vendre un organe, louer son intimité, etc") et bien il est impossible de se battre contre ces arguments libéraux. Totalement impossible à mon avis.

    • Moi j’y trouve une position dont je me sens proche, n’étant ni abolitionniste ni réglementariste.
      @rastapopoulos : raisonner en terme de morale n’implique pas un accord sur tout ce que tu cites : on peut clairement estimer que certains des points de ton énumération posent des problème moraux que la société doit refuser (et que les lois doivent donc sanctionner), et d’autres non (estimer que le meurtre est moralement condamnable mais pas la libéralisation des drogues). Il y a, de plus, des sous catégories dans ce que tu cites (meurtre = action d’un individu sur un autre, qui n’a rien demandé ≠ usage de drogue par exemple). Tout ne me semble pas pouvoir être mis sur le même plan.

    • Si la prostitution est un métier comme un autre, alors un proxénète devient un employeur comme un autre. Il pourra d’ailleurs même passer ses annonces à Pôle Emploi, qui devrait donc les fourguer aux chômeurs et radier ceux qui refusent, non ?
      D’ailleurs, on devrait alors pouvoir envisager des formations de prostitution, comme pour n’importe quel boulot. D’ailleurs ça ne posera de problème à personne que sa mère, sa femme ou sa fille exerce ce métier comme un autre, non ?

      Je ne vois donc pas pourquoi il ne serait pas possible de battre cette argumentation : dès qu’on entre dans la banalisation réelle de la prostitution, on se rend bien compte qu’il ne s’agit absolument pas d’un problème de morale, mais de conventions sociales. Dans une société polygamique dont le couple ne serait pas l’unité de base, on pourrait envisager la prostitution comme un métier comme un autre, éventuellement, mais ce n’est pas le cas.

    • Cet argument est adressé par les auteures :

      L’abolitionnisme tend à montrer que la prostitution ne peut être une activité comme les autres. Nous répondons que toute activité non réglementée –c’est-à-dire non soumise au droit du travail– ne sera jamais une activité comme les autres. Les travailleurs au noir dans le BTP (Bâtiment et Travaux Publics) sont eux aussi corvéables à merci. Toute activité où l’un des deux contractants a plus de droits que l’autre entraîne automatiquement des situations d’exploitation.

      Un autre argument des abolitionnistes est « si c’était un métier comme un autre, les parents le conseilleraient à leur fille ». D’une part, aucun parent responsable ne conseillerait à son enfant un métier se situant à la limite de la légalité et stigmatisé par la société. D’autre part, combien de parents conseilleraient à leur fille d’avoir des relations sexuelles désirées avec une centaine d’hommes, juste pour le plaisir, pour être sûrs que leur fille ait suffisamment d’expérience afin choisir l’homme qui lui convient le mieux ? N’est-ce pas simplement le fait que leur fille puisse librement utiliser son sexe avec des partenaires multiples qui serait dérangeant ?

      Il me semble que c’est davantage la stigmatisation accolée à la prostitution que le fait que notre société soit structurée autour du couple qui pose problème : dans ce dernier cas, toute situation échappant à cette norme, même en l’absence d’échange marchant, serait à proscrire.

    • J’ai toujours pas compris perso l’intérêt de la position abolitionniste, surtout venant de féministes ? Si quelqu’un a de la doc je suis curieux de voir pourquoi c’est si important de rendre illégal la prostitution et marginaliser les prostitué-e-s ?

    • @monolecte : Mais la morale c’est une convention sociale. La morale, par défaut, c’est un ensemble de choix « philosophique », parfois issus de l’histoire d’une culture, parfois issus d’une concertation à un moment donné de l’histoire d’une culture : c’est un mélange de tout ça. Mais ce qui est sûr c’est que ces choix sont alors relatifs à l’ensemble d’une communauté donnée (une culture, un pays, etc).

      Le principe de base du libéralisme, c’est de privatiser la morale : ainsi chacun dans son coin a sa petite morale. Mais alors, rapporté à l’ensemble de la société, la manière de « bien vivre » n’est définie que par les rapports de force devant le droit libéral (le lobbying par procès, avocat etc) ou par le marché (celui qui a la plus grosse bourse). On a plus le droit d’essayer de penser à ce qui pourrait être bon pour l’ensemble de la communauté.

      Le meurtre (ou sa condamnation) aussi est une convention @baroug, suivant les sociétés, il y a beaucoup de choses qui varient. Un des rares invariants est l’inceste, dans quasiment toutes les sociétés. Mais pour le reste c’est très variable.

      Je pense que nous ne devrions pas vendre notre temps contre de l’argent, quelque soit l’activité, donc d’autant plus lorsqu’il s’agit de l’intimité sexuelle. Le « d’autant plus » car dans notre société et dans beaucoup d’autres, la sexualité est un des points qui nous caractérise en tant que Personne : plus que l’usage de nos mains, ou telle autre compétence. Je trouve déjà Mal de vendre ses mains, alors son sexe (ou autre membre utilisé de manière sexuel) encore plus.
      Mais je ne pense pas ceci pour ma petite personne, je le pense en tant que choix valable pour l’ensemble des gens avec qui je vis.

    • Bien sur que la morale est un ensemble de conventions sociales (pas grand monde dans ce réseau de gauchistes dégénérés ne pensera ici qu’elle est naturelle, du moins je l’espère). Mais l’alternative entre une morale globale et une morale libérale privée et personnelle me semble poser un problème : la morale traditionnelle c’est aussi que l’homosexualité c’est mal, que le fait d’avoir différents partenaires sexuels hors de contrats spécifiques c’est mal, que les femmes qui sortent d’un rôle préétabli et de la cuisine, c’est mal etc. C’est celle là qu’il faudrait suivre ?
      Il me semble que le fait de rechigner à défendre une position par le biais de la morale, tient à la définition de celle-ci. La morale traditionelle, et conservatrice, du siècle dernier ? Une morale plus progressiste mais qui sortirait d’où, définie par qui, quel groupe ? La société, à un moment précis ? Donc la norme sociale de l’époque serait nécessairement la loi d’airain des relations humaines ?
      S’il s’agit de définir individuellement une morale dans l’optique qu’elle soit potentiellement applicable à toute la société, comme tu semble le faire en posant que « le travail c’est mal » et « le travail qui utilise le corps » c’est encore plus mal, pourquoi pas, mais je ne vois pas en quoi ça se différencie des morales « privées » que tu conspues. La différence c’est qu’elle implique un impératif kantien, certes, mais dans ce cas, je peux décider moralement que j’estime que vendre son corps ne me pose pas de problème et que je généralise cette loi à toute la société.

  • Prison de Liancourt (Oise) – Robert Badinter : rencontre avec les détenus. | Résistance Inventerre
    http://resistanceinventerre.wordpress.com/2012/07/26/prison-de-liancourt-oise-robert-badinter-rencontre-a

    Prison de Liancourt (Oise) – Robert Badinter : rencontre avec les détenus.

    « …Tous les cinq ou dix ans, avec Elisabeth, nous allons fleurir de roses rouges la tombe de Victor Hugo et à chaque fois, je me récite la litanie, toujours plus longue, des pays abolitionnistes… Je suis trop vieux, je ne verrai pas son rêve d’abolition universelle de la peine de mort se réaliser, mais vous, peut-être vous la verrez ... »
    L’ancien garde des sceaux a évoqué le combat contre la peine de mort au centre pénitentiaire de Liancourt, dans l’Oise
    C‘est donc celle-ci… “, a dit Robert Badinter en découvrant ” l’avenue ” qui porte son nom. Une centaine de mètres de bitume bordés de plates-bandes sans grâce au bout desquels se dresse, depuis 2004, l’imposante masse de béton gris de la prison de Liancourt (Oise).
    Le conseil municipal avait un temps pensé à Alphonse Boudard, mais l’idée de baptiser la rue du nom d’un ancien taulard, même devenu un célèbre écrivain populaire, a été écartée. Va donc pour l’avenue Robert Badinter et son numéro unique, celui du centre pénitentiaire, où l’ancien garde des sceaux de François Mitterrand était attendu, jeudi 19 juillet, par une cinquantaine de détenus.
    L’invitation avait été lancée par l’un d’entre eux, qui tient la bibliothèque. Il lui a écrit, Robert Badinter a répondu et a donné son accord, l’administration pénitentiaire a ensuite assuré la (lourde) intendance de la rencontre.

    #prison#Robert_Badinter #abolition

  • Interdire, comme en Suède, la prostitution en France ?
    http://fr.myeurop.info/2012/06/25/interdire-comme-en-suede-la-prostitution-en-france-5616
    [En #Grèce...]

    La promotion de la prostitution, le proxénétisme, est illégale, de même que la prostitution masculine. Aucune législation ne concerne les clients.

    Mais la réalité est tout autre. Une augmentation exponentielle de la prostitution illégale s’est faite ces dernières années, avec deux phénomènes concomitants : la chute du communisme et l’émigration clandestine.

    Ces jeunes #femmes, souvent mineures, dont le prix d’achat dans les Balkans est de 600 dollars américains, subissent en moyenne de 30 à 100 contacts sexuels par jour. Il y a vingt ans, le nombre de personnes prostituées d’origine grecque était d’environ 3 400. Aujourd’hui, leur nombre reste plus ou moins le même, mais le nombre de prostituées d’origine étrangère a été multiplié par vingt et plus. Les revenus de la prostitution en Grèce sont évalués à 10 milliards de dollars américains par an, faisant de la Grèce la charnière du #trafic humain en Europe.

    #inégalité

    • Et en écho
      La marchandisation du corps humain se banalise
      http://www.slate.fr/story/9681/la-marchandisation-sans-limite-du-corps-humain

      La machine se met en marche et Natalie prend le soin de déposer son annonce sur Ebay, l’incontournable site américain d’enchères. Rapidement pourtant, les administrateurs du site retirent son offre, qu’ils jugent contraire à l’éthique du site. Qu’à cela ne tienne, Denis Hoff, propriétaire du « Moonlight Bunny Ranch », un bordel du Nevada dans lequel a travaillé la propre sœur de Natalie, prend la petite sous son aile et se charge d’héberger la petite annonce en question. Denis Hoff, pragmatique, partage les préoccupations de la jeune fille : « Pourquoi perdre sa virginité avec n’importe quel gars à l’arrière d’une Toyota quand vous pouvez payer votre scolarité avec ? ». Une fois le buzz passé, comme d’habitude, le cas Dylan tombe aux oubliettes... pour quelques temps seulement.

      La jeune fille fait son retour médiatique en janvier 2009. On apprend ainsi qu’en l’espace de quatre mois, ce sont plus de dix mille hommes attirés par la vertu de la jeune femme qui ont fait monter l’enchère jusqu’à la somme sans doute initialement inespérée de 3,7 millions de dollars.

    • Moi j’aimerai bien avoir des chiffres : combien de pourcents de prostituées représentent les associations qui militent pour la libéralisation (la légalisation complète comme n’importe quel autre emploi) de la vente de relations sexuelles ?

      Sous prétexte que 2 ou 3 filles trouvent ça cool comme manière de vivre, il faudrait rendre normal et moralement acceptable par tous le fait de vendre explicitement son corps (sous-entendu que le salariat classique est une vente implicite de son corps, on est d’accord). Et évidemment ce sont elles qu’on entend le plus puisque 1) ce sont elles qui ne sont pas esclavagisées et qui ont un peu plus de liberté de paroles et 2) ça colle super bien avec l’omniprésence libérale.

      #abolition et criminalisation des clients et proxénètes uniquement !

      Bien sûr que ça va faire en sorte que les gens hors-la-loi vont plus se cacher, mais comme n’importe quelle activité répréhensible ! Ce raisonnement est absurde : à ce moment là on pourrait l’appliquer à tous les autres délits et crimes !

      Les parents qui violent leurs gosses le font de manière cachée et donc c’est difficilement contrôlable : légalisons l’inceste avec une réglementation, comme ça on pourra aider les enfants et leur apporter plus de soins. Trop sympa.

      Mais bon pour l’instant ça ne marche pas pour l’inceste car ce n’est pas (encore) un domaine qui rapporte de l’argent.

      Alors disons... appliquons cela à l’assassinat de civils par d’autres civils (l’assassinat de civils par les militaires étant, lui, déjà légal).

      Ou alors au trafic de drogue quelle qu’elle soit : on pourra mieux contrôler la qualité de la coke et mieux soigner les pauvres junkies. Et en plus ça fera des TVA supplémentaires pour combler le trou de la sécu !

    • Le STRASS est un mouvement ultra-minoritaire représentatif de lui-même. Mais ça sert à justifier l’injustifiable pour tous les exploiteurs de cette situation.
      C’est toujours le même type de discours, avec toujours le même substrat : c’est mieux que rien.
      Un peu comme si on disait que l’esclavage avait permis à de nombreux nègres de se civiliser ou comme si le travail des enfants c’est mieux que de traîner dans la rue, ou qu’il ne faut pas donner trop de congés aux ouvriers, sinon ils se vautrent dans l’oisiveté.

      Prendre des gnions et des coups de bites qui abîment les muqueuses, c’est mieux que quoi, déjà ? Parce que vous croyez vraiment qu’avec beaucoup de lubrifiant, 30 mecs dans la journée, ça ne laisse pas de séquelles ?
      Ha oui, mais c’est vrai, à l’usine, on choppe aussi des TMS.

    • « Pour la drogue », c’est la même chose que pour la prostitution. Plus on légalise, plus on légitimise. Les mafieux deviennent juste hommes d’affaires respectables.

      Pourriture libérale ! :)

      À force de ne plus avoir aucune morale, on ne se fie plus alors qu’aux rapports de force entre lobbies devant le droit libéral : « la guerre de tous contre tous par avocats interposés. »

      Pour comprendre l’idée que la société libérale est axiologiquement neutre, c’est-à-dire qui ne se réfère à aucune valeur religieuse, morale ou philosophique commune, il y a un exemple très simple. Au nom de quoi quand la prostitution est librement consentie ne serait-elle pas considérée comme un métier comme un autre ? C’est intéressant de voir qu’en Allemagne où la gauche a imposé l’idée que l’activité prostitutionnelle est un métier comme un autre, des ouvrières allemandes se sont vues très naturellement proposer par l’ANPE allemande comme métier, qu’elles devaient accepter sinon elles perdaient leurs indemnités chômage, des contrats d’hôtesses de charme dans un Eros Center. On est là au bout d’une logique libérale libérée de tous les tabous. Puisque la prostitution est un métier comme un autre, comme boulanger, électricien, l’éducation nationale ayant pour fonction première de former la jeunesse à tous les métiers possibles, je ne vois pas au nom de quoi l’éducation nationale ne prendrait pas en charge la construction de filières de formation à la prostitution (licence, master etc…) avec le corps d’enseignants adaptés, les examens correspondants, le corps d’inspecteurs qu’il faut. Et puisqu’il y a une logique libérale, la réalité dépasse toujours la fiction. Depuis 2008 en Nouvelle-Zélande, le gouvernement est en train d’étudier la construction d’une filière d’étude de la prostitution (licence, agrégation) qui sera enseignée à l’université, d’ailleurs pourquoi pas déjà au lycée si c’est un métier comme un autre. Si je suis libre de vivre comme je l’entends, dès lors que je me prostitue volontairement et que je ne nuis à personne, de quel droit pourrait-on brimer ce droit fondamental de l’homme et de la femme et de m’empêcher de vivre ? C’est toujours au nom des droits de l’homme que les avancées du capitalisme ont lieu.

      Entretien de Coline Serreau avec Jean-Claude Michéa

    • Non, c’est pas la même chose (même si je ne suis pas ailleurs pas d’accord avec vous sur la prostitution). Tout ce qui est libéral n’est pas mal en soi non plus, il y a tout de même des différences de nature.

    • Les différences ne gomment pas les similitudes dans l’argumentation et la rhétorique de ceux qui défendent ces choix : le discours s’adapte au sujet, mais ce sont les mêmes fondements logiques qu’on entend que ce soit pour la drogue, la prostitution, les mères porteuses, le clonage, le transhumanisme... ce qui fait dire qu’effectivement il y a un lien récent et propre à la société dans laquelle on vit, entre toutes ces revendications (qui sont somme toute le fait des classes urbaines bourgeoises).

    • Tu sous-entend que la défense de ces différentes choses est assurée par un même groupe homogène : c’est faux — en tout cas, pas que. Et même si le discours était tenu par les mêmes, ça ne préjuge pas que les choses soient semblables, en dehors du discours de ces gens. Je suis pas sur, en l’occurrence, que la dépénalisation des drogues n’intéresse que les « classes urbaines bourgeoises » – si je me fie à la consommation. D’aucuns disent d’ailleurs que le féminisme ou la lutte contre l’homophobie sont des problématiques qui n’intéressent que les classes urbaines bourgeoises…

  • Prostitution piège à c.. !
    http://blogs.mediapart.fr/blog/olympe-du-bouge/290212/prostitution-piege-c

    La liberté revendiquée par plusieurs commentateurs est souvent invoquée pour légitimer le système prostitutionnel. Or, « vendre ses muscles » ou « vendre son sexe », ça n’est pas tout à fait la même chose. Le législateur a son mot à dire sur l’utilisation que chacun de ses membres fait de son corps. Nous ne nous appartenons pas complètement, notre liberté n’est pas infinie. Sinon, pourquoi ne pas légaliser la vente d’organes ? Le droit ne cesse d’encadrer notre liberté ou de la définir pour mieux la préserver. Une liberté absolue, sans barrières ne peut s’exercer qu’au détriment des plus vulnérables et glisser immanquablement vers la loi du plus fort.

    • Une pièce au dossier si j’ose dire mais... En suivant le tag #prostitution on trouve ici même des infos comme

      On estime aujourd’hui que 79% de la traite des êtres humains vise l’exploitation sexuelle, et que 80% de ces victimes sont des femmes.

      (http://seenthis.net/messages/45104)

      Du coup, qu’il existe « une vision plus humaine » de cette question n’est pas, selon moi (et d’autres), « très éloigné de ce qu’on entend » mais très éloigné de ce qui est dans sa plus grosse partie une problématique d’esclavage. Que d’aucun-e-s consentent à un contrat de travail d’esclave n’y changera rien.

    • On utilise ici le mot « esclavage » dans deux sens :
      – le premier, pour décrire le travail forcé par la violence des armes (ce qui est rendu possible par le caractère illégal de la prostitution et en conséquence sa gestion par des mafias) ;
      – le second, pour décrire le travail contraint par un besoin financier (les pauvres sont contraints à la prostitution, pas les riches).

      En mélangeant ces deux sens, on écarte une solution législative qui pourrait résoudre la première situation : la légalisation de la prostitution.

      Par ailleurs, le terme « esclavage » devrait se limiter à décrire un travail non rémunéré. On peut penser que des personnes qui travaillent pour rembourser une dette et non pour gagner directement de l’argent sont dans ce cas. Les autres non.

    • D’où je te parle (Bruxelles), il n’est nul besoin de légaliser la prostitution, elle n’est pas interdite. Par contre je rejoins assez les vues d’Espace P sur le besoin de statut des personnes qui l’exercent.

      Je ne te suis pas dans la discussions sur l’esclavage. J’aurais pu écrire « contrainte par corps » en lieu et place :

      [...] ce qui est dans sa plus grosse partie une problématique de contrainte par corps. Que d’aucun-e-s consentent à un contrat de travail instituant cette contrainte par corps n’y changera rien.

      En bref, les positions d’Espace P (http://espacep.be), par exemple, me paraissent à soutenir et adopter. Avançons là-dessus. Pour le reste, la traite des êtres humains et/ou leur exploitation avec contrainte par corps n’est pour moi pas acceptable, et j’y inclus l’obligation par pauvreté, ce qui m’amène à prendre aussi en considération certaines positions du mouvement du Nid.

      A quoi faisais-tu référence en disant « un point de vue très éloigné de ce que l’on entend en ce moment, à droite et à gauche »

    • Je réponds à ton message un peu tard, lors de mon retour devant l’écran.

      Je pense qu’il est bon de se rappeler d’abord les courants de pensée et leurs applications historiques.

      Au XIXe siècle et au début du XXe, c’est le système réglementariste qui a régit les pays occidentaux : la prostitution était autorisée à condition d’être sévèrement confinée et contrôlée par l’administration médicale et policière (dans les « maisons closes », fichage des prostitués, contrôle médical, interdiction de sorties seuls...).

      Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mouvement abolitionniste se développe sous l’impulsion de la féministe britannique Joséphine Butler. Le terme est une référence volontaire à l’esclavage : il s’agit de lutter contre la "traite des blanches". Il considère les prostitués comme victimes d’un système qui les exploitent et refuse toute pénalisation de ceux-ci. Il dénonce le fichage des prostitués qui avait lieu jusqu’alors.

      Un second courant se développe, le prohibitionnisme, qui se fonde généralement sur une condamnation morale ou religieuse de la prostitution. Politiquement, il s’agit de pénaliser tous les acteurs : proxénète, client et prostitués.

      Au milieu du XXe siècle, le système abolitionniste s’impose dans le monde. L’Assemblée générale des Nations unies adopte la convention de 1949. A noter cependant que c’est une pleine victoire de l’abolitionnisme et une demi-victoire du prohibitionnisme qui voudrait aller plus loin.

      La France ferme les « maisons de tolérance » en 1946 avec la loi Marthe Richard. Elle ne signe cependant la convention de l’ONU qu’en 1960 à cause du maintien des lieux de prostitution dans son empire colonial. Depuis 2003, la France s’éloigne de l’abolitionnisme pour se rapprocher du prohibitionnisme.

      Aujourd’hui, les termes sont toujours utilisés, mais leurs sens ont évolués. Prohibitionnistes et abolitionnistes combattent tous deux la prostitution qu’ils veulent voir disparaître. Les prohibitionnistes considèrent les prostitués comme des victimes. Les abolitionnisme comme des victimes d’une exploitation sociale. Droite, gauche, catholiques, féministes... beaucoup se retrouvent sur des positions similaires. La principale différence consiste à s’attaquer ou non aux prostitués eux-mêmes. Mais il y a un consensus fort pour aboutir idéalement à une disparition de la prostitution.

      Rares sont les personnes qui ne condamnent pas la prostitution en tant que telle. Qui font la différence entre celle qui est contrainte et celle qui est volontaire. Et concernant la contrainte, le discours est à la confusion entre la contrainte violente et la contrainte financière.

      En France, le Syndicat du travail sexuel (STRASS) porte un point de vue tout à fait différent. Il se présente comme "internationaliste" et évoque les pistes de "coopératives composées de travailleur.euse.s s’associant librement".

      Un retour au réglementarisme tel qu’il a existé serait une absurdité historique. Celui-ci a existé dans un contexte historique où les droits sociaux étaient absents ou balbutiants. Le réglementarisme défendait deux intérêts concordants : ceux des riches et ceux de l’État. Le point de vue des travailleurs était absent.

      L’autorisation de la prostitution est maintenant traversée par deux courants : le courant libéral (qui profite aux riches) et le courant social (qui défend les "travailleurs du sexe"). C’est la vraie question, je crois : libéral ou social ?

      La contrainte violente est une conséquence de la prohibition/abolition qui crée de toute pièce un univers illégal et mafieux.

      La traite des travailleurs est une question sociale qui peut être résolue en accordant des droits sociaux et une protection des travailleurs par l’appareil d’État contre les riches commerçants.

      – Abolitionnisme (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Abolitionnisme_%28prostitution%29

      – Prohibitionnisme (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Prohibitionnisme_%28prostitution%29

      – Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_pour_la_r%C3%A9pression_de_la_traite_des_%C3%AAtres_humains

      – Loi Marthe Richard, France (Wikipedia)
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_Marthe_Richard

      – Syndicat du travail sexuel (STRASS), France
      http://site.strass-syndicat.org/about

      #prostitution #réglementarisme #abolitionnisme #prohibitionnisme #travailleurs_du_sexe