• Ne pas voter : un acte ignoré mais majoritaire - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Ne-pas-voter-un-acte-ignore-mais

    Concernant les abstentionnistes, les médias montrent allègrement ces mauvais citoyens qui « préfèrent aller à la pêche que d’aller voter ».

    En avril 2015, le Président de l’Assemblée Nationale proposait même de rendre le vote obligatoire, ce qui ferrait de l’abstentionnisme un acte illégal. Bref, on l’aura compris, ne pas voter c’est mal.

    Pourtant, de plus en plus de personnes font le choix de ne pas voter. La moyenne de l’abstention sur l’ensemble des scrutins qui se sont déroulés depuis 2005 en France atteint 39,56%.

    #vote #élections #abstentionisme

  • “La sécurité est la première des libertés” : de Le Pen à Valls, la formule s’est imposée dans le débat politique
    Olivier Tesquet Publié le 19/11/2015.
    – L’actu Médias / Net - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/medias/la-securite-est-la-premiere-des-libertes-de-le-pen-a-valls-la-formule-s-est

    D’Alain Peyrefitte à Manuel Valls, en passant par Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkoy, les politiques ne cessent de répéter cette formule, qui est en fait un drôle de glissement sémantique par rapport à l’héritage de la Révolution.

    #sécurité/liberté
    je vois que @colporteur a cité cet article hier dans un commentaire :

    L’article comporte une liste de ses occurrences avariées de 1980 à hier.

    http://seenthis.net/messages/430648

  • Geldmaschine Asyl

    Gemeinden lagern ihre Asylbetreuung zunehmend an Privatfirmen aus. Es geht um Steuergelder in Millionenhöhe, doch über Geldfluss und Vertragsinhalte schweigen sich die Beteiligten aus. Jetzt gerät das einträgliche Geschäftsmodell von privaten Anbietern massiv unter Druck. Dokumente, die der Rundschau vorliegen, zeigen die Profiteure der Flüchtlingspolitik.

    http://www.srf.ch/play/tv/popupvideoplayer?id=d855e1df-5064-428c-941a-53c8b2f85694

    #ORS #privatisation #économie #asile #réfugiés #migrations #Suisse #business #ABS

    ABS étant une entreprise de ORS

  • Le fantasme de l’abstraction réelle
    http://revueperiode.net/le-fantasme-de-labstraction-reelle

    La critique marxienne de l’économie politique est souvent réduite à une critique de l’exploitation. Mais Le Capital de Marx propose un projet plus ambitieux : analyser les abstractions qui gouvernent nos conduites. Dans cet article, Alberto Toscano propose une synthèse des différentes interprétations du thème de « l’abstraction réelle » proposée dans le marxisme. Qu’il s’agisse de dégager, avec #Sohn-Rethel, les conditions sociales de la pensée, de déterminer, avec Althusser le statut de la science marxiste, d’exposer, avec #Finelli l’autodéploiement du capital ou d’isoler, avec #Virno, les transformation contemporaines du procès de production, l’abstraction réelle ne désigne jamais une simple illusion : elle indique l’existence, dans les rapports d’échange et de production, d’une « pensée antérieure et (...)

    #Uncategorized #abstraction_réelle #Adorno

    • L’article fournit de bonnes bases pour appréhender la coupure épistémologique introduite par Marx avec la notion d’abstraction réelle (même si lui-même emploie peu le terme : la catégorie en question se déduit plutôt des catégories plus fondamentales auxquelles Marx a rendu leur caractère historiquement et socialement situé : valeur, travail, marchandise..., avec leur forme bifide spécifique)

      Mais l’article fait aussi encore la part belle à l’abstraction comme processus (historique), alors qu’une approche plus féconde à mon avis est celle de l’abstraction comme catégorie du capital pleinement développé. Dans ce cas, l’abstraction réelle est une catégorie logique et non plus historique : Elle permet de comprendre le « fonctionnement » du capital (et de reconstituer le lien avec les phénomènes apparents que le sujet moderne prend pour des évidences), pas directement d’expliquer son avènement à partir d’un ressort trans-historique (impasse méthodologique notamment reconduite par Althusser, mais aussi Adorno, Sohn-Rethel...)

      Cela permet d’éviter deux écueils

      1) brandir le concret comme pole positif à revendiquer en tant que tel face à l’abstraction : le concret est un pole constitutif de la dynamique capitaliste (dialectique concret/abstrait) en ce qu’il est le support de son déploiement, son appui nécessaire, un pis-aller qui ne peut malgré tout pas être contourné sans que la dynamique s’évapore par là même. Le concret est un contenu particulier qui se développe « sous contrainte » de la dynamique du capital. A ce titre, le concret est tout aussi critiquable et doit être critiqué (ex : l’appareil industriel)

      2) chercher dans le passé l’événement déclencheur, la source, la bifurcation qui nous fait rentrer dans le capitalisme. Il n’y a pas d’origine en soi, seulement des conditions propices successives au cours desquelles les alternatives n’ont pas été sélectionnées. Le constat de ce qui est advenu trouve une explication dans le résultat. Le développement du capitalisme s’explique avec ses catégories propres, pas avec des catégories pré-capitalistes ou trans-historiques ("L’anatomie de l’homme est la clé de l’anatomie du singe" disait Marx). L’histoire du capital n’est ni contingente ni déterministe mais contradictoire, et c’est la raison même pour laquelle on peut envisager d’en sortir un jour (et que cela ne se fera pas seulement par hasard, par pure volonté ou par automatisme).

  • Dominique Tonin, qui habite en Haute-Vienne, veut être candidat à la présidence en 2017

    Avec son mouvement Démocratie, Dominique Tonin veut une sixième République basée sur la démocratie directe et la fin du carriérisme politique.

    « Je suis un citoyen lambda qui est inquiet pour le lendemain, tout simplement. Je me suis donné une mission : il faut redonner le pouvoir au peuple. » Demokratos en grec, d’où le nom de son mouvement Démocratie, fondé en 2011. Sosie de Sean Penn, Dominique Tonin vit et travaille près d’Ambazac. Il y a longtemps, il a déjà passé 20 ans en Haute-Vienne, à la CRS 20, avant de rejoindre le commissariat d’Ajaccio pendant… 20 ans. Devenu agent immobilier, il veut se présenter à l’élection présidentielle pour la deuxième fois.

    Qu’est-ce qui vous amène à vous porter candidat à la Présidence de la République ? « Je voudrais qu’on sorte des ornières de la politique qu’on connaît aujourd’hui et redonner au peuple sa souveraineté. Une souveraineté volée et violée par les parlementaires et le système politique en général. En 2005, par exemple, on a méprisé l’avis du peuple français sur le traité européen de Maastricht. Il a été bafoué dans sa légitimité et il est grand temps de la restaurer. Selon moi, 2017 sera la dernière chance de pouvoir le faire… En 2017, si tout va mal, nous aurons les mêmes candidats : Sarkozy, Hollande, Le Pen,… Et le système perdurera. S’il n’y a pas un changement de cap radical, ce sera le chaos ?! Je suis convaincu que les gens attendent autre chose. Pour preuve, la #défiance pour le personnel politique et ces 50 à 60 % d’#abstention… La démobilisation du peuple français est selon moi principalement due au fait qu’on se fout de sa gueule ! »

    Et que propose le mouvement “Démocratie” pour changer cela ? « Il s’agit de revenir aux principes de la démocratie athénienne, de la démocratie directe. Comme le dit #Étienne_Chouard, un de mes mentors, la #démocratie_représentative est un oxymore. Elle sert des élus serviles, qui obéissent à l’idéologie de leurs #partis et aux lobbies, notamment de la #finance. Et ce ne sont pas quelques élus contestataires qui changeront la donne… »

    Et “vous, président”, comment comptez-vous procéder ? « Si je suis élu Président de la République, je remets immédiatement l’ensemble de mes #pouvoirs entre les mains du peuple. J’organiserai ensuite la constitution d’un groupe parlementaire par tirage au sort, car notre mouvement entend réduire le nombre d’élus en France. Il faut savoir que le pays en compte aujourd’hui 635.000 et qu’ils ne remplissent plus leur rôle ?! Ils seraient donc remplacés par des citoyens tirés au sort, sur la base du #volontariat. Le #carriérisme politique est un cancer généralisé, et on devrait commencer par interdire le cumul des mandats et fixer une limite d’âge. Tout cela implique de réécrire la #Constitution pour fonder une sixième République. Tous les choix politiques seraient définis après consultation du peuple, par référendum. Selon moi, on ne peut pas décider à la place du peuple. Ce n’est pas le rôle du Président de la République. »

    En 2012, vous aviez dû renoncer à vous présenter, faute de parrainages. Comment comptez-vous vous y prendre pour 2017 ? « Le système électoral actuel est gênant pour moi, notamment l’obligation d’obtenir ces 500 parrainages. J’aurais préféré le principe des 150.000 signatures de citoyens proposé par Lionel Jospin, mais jamais adopté… Il va donc falloir quadriller la France avec tous ceux qui sont en concordance avec notre mouvement pour aller chasser les parrainages. C’est une des raisons qui m’ont amené à réhabiter en Limousin, pour être au centre de la France. »

    Vous parlez de rétablissement de la souveraineté. Dans le contexte européen, que pensez-vous de la situation en Grèce ou en Espagne ? « Je pense toujours au peuple. Je trouve que ce qui se passe en Grèce est affligeant ?! On préfère se retourner contre le peuple grec, plutôt que contre les responsables de cette catastrophe… Même chose en Espagne. Les mouvements #Syriza et #Podemos ont des démarches purement démocratiques, et je cherche d’ailleurs à établir des contacts avec eux. Les peuples européens sont aujourd’hui opprimés et ils ont intérêt à se coaliser pour faire plier la finance internationale qui confisque la démocratie. »

    Propos recueillis
    par Sylvain Compère

    http://www.lepopulaire.fr/limousin/actualite/2015/08/07/dominique-tonin-qui-habite-en-haute-vienne-veut-etre-candidat-a-la-presi

    #élections #présidentielles_2017

    • Si ce brillant esprit veut combattre le mal par le mal ( l’élection par l’élection, tiens, c’est dingue que personne n’y ait pensé avant ), qu’il fasse l’impasse sur Chouard et ses casseroles. Il y a assez de monde qui s’est penché sur la question pour en citer d’autres.

      Je surligne ce passage de commentaire que je trouve très intéressant. Si d’autres voulaient réagir là-dessus par exemple.

      J’ai vérifié pour oxymore, il s’agit bien d’un nom commun masculin ; ah ce masculin alors, toujours lui !... :-) lol

      Et merci @aude_v pour tes précisions autour du gouvernement représentatif.

  • Tsipras met la Grèce en ordre de marche pour l’austérité [#éditorial des bulletins d’entreprise Lutte Ouvrière du mardi 22 septembre 2015]
    http://www.lutte-ouvriere.org/notre-actualite/editoriaux/article/tsipras-met-la-grece-en-ordre-de

    Avec plus de 35 % des suffrages exprimés, Syriza a remporté les législatives grecques. Tsipras est donc élu pour la seconde fois. Mais la vague d’espoir soulevée par la victoire de #Syriza en janvier dernier a laissé la place à beaucoup de désillusions.

    L’#abstention de 44 %, un record en Grèce, en témoigne. Et comment ne pas comprendre ceux qui ont boudé les urnes quand leur vote de juin dernier -61 % contre le programme d’#austérité- a été piétiné et utilisé pour faire la politique contraire ? Quoi d’étonnant qu’ils n’aient pas eu envie de choisir quand les deux grands partis présentaient le même programme d’austérité ?

    Cette #désillusion est aussi présente parmi ceux qui ont voté Syriza. Ils savent bien qu’une nouvelle cure d’austérité les attend. Tout ce qu’ils espèrent désormais, c’est qu’elle soit un peu moins dure avec Syriza qu’elle ne l’aurait été avec la droite.

    Aux yeux de cette fraction de l’électorat populaire, Tsipras apparaît cependant toujours comme celui le plus à même de les protéger. Et même s’il a capitulé face aux grandes puissances, ils lui sont reconnaissants d’avoir essayé de s’y opposer.

    Mais pour tous ceux qui ne se résignent pas, en Grèce comme ici, il faut tirer les leçons de l’échec de Tsipras.

    Tsipras a certes été le premier dirigeant grec à contester le sort imposé à son pays par les créanciers, il a même été le seul représentant des pays pauvres d’Europe à le faire. Et si on peut lui reconnaître du courage politique et comprendre que certains parmi les classes pauvres de Grèce en soient fiers, il faut regarder les choses en face.

    Que reste-t-il du Tsipras qui promettait d’arrêter l’austérité mortelle pour les classes exploitées de Grèce ? Que reste-t-il de celui qui voulait forcer les créanciers à relâcher leur emprise pour donner la priorité aux plus pauvres, aux travailleurs, aux retraités les plus modestes ? Une certaine image et beaucoup de paroles creuses. Car aujourd’hui Tsipras est la courroie de transmission de la purge ordonnée par l’Union européenne (#UE) et le #FMI. Il s’est engagé à baisser les retraites, à augmenter la TVA. Il va augmenter les impôts pesant sur les paysans, couper dans les dépenses publiques et privatiser tout ce qui peut encore l’être. Le tout, sous la tutelle de l’Union européenne.

    Alors, comment en est-on arrivé là ? Comment Tsipras s’est-il battu ? Avec quelle politique, quels objectifs et quels moyens ? Tsipras n’a jamais visé la remise en cause de l’ordre capitaliste. Il n’a jamais contesté le remboursement de la dette grecque dans laquelle les classes populaires ne sont pour rien. Et, preuve qu’il ne voulait pas s’en prendre aux intérêts de la bourgeoisie, il n’a même pas mené la lutte dans son propre pays pour faire payer un tant soit peu la bourgeoisie grecque.

    Son objectif, modeste, était d’obtenir un peu de marge de manœuvre de façon à pouvoir prendre quelques mesures qui auraient soulagé les plus pauvres. Il a bataillé auprès des créanciers. Il a bataillé dans les sommets européens et dans les cabinets ministériels. Il s’est servi du suffrage populaire et des élections pour peser dans les négociations. Rien n’y a fait !

    Il faut que les travailleurs sachent que la bourgeoisie et les dirigeants européens sont impitoyables. Ils ne feront aucune concession, ils n’admettront une remise en cause de l’austérité que contraints et forcés par une révolte sociale. La solution est dans le camp des exploités eux-mêmes, dans leur capacité à se battre et à agir d’en bas en usant de toute leur force sociale. Dans le passé, c’est cette lutte de classe qui a réussi à repousser le mur de l’argent. Ce sera la même chose à l’avenir.

    Il faut se méfier comme de la peste de tous ceux qui, en Grèce comme ici, prétendent faire le bien des travailleurs sans être prêts à combattre les intérêts de la bourgeoisie et sans expliquer que la #classe_ouvrière n’obtiendra rien sans se battre.

    Tsipras fait partie de ces faux-amis de la classe ouvrière. Et que sa victoire ait été accueillie favorablement par tous les dirigeants européens le montre assez. Depuis que Tsipras s’est soumis à leur diktat, il est passé du rang de bête noire de l’Europe à celui d’homme politique « responsable » et « crédible ». Avec ces élections, tous les dirigeants, de #Hollande à #Merkel, misent sur Tsipras et sa capacité à « stabiliser » le pays, c’est-à-dire à imposer cette énième cure d’austérité.

    Eh bien, espérons qu’ils se trompent ! Espérons que le monde du travail ne se laissera pas faire. Espérons que les travailleurs victimes du #chômage et de l’abaissement de leur niveau de vie, les retraités qui vont subir la baisse de leur pension, les paysans qui vont voir leurs taxes doubler, réagiront.

    #Lutte_Ouvrière

  • le summum de l’#absurdité:
    Profughi siriani a Monaco, Salvini protesta: “Rubano il lavoro ai nostri immigrati in Germania”
    –-> traduction: «réfugiés syriens à Monaco, Salvini [Ligue du Nord] proteste: ils volent le travail de nos [italiens] immigrés en Allemagne»
    http://i1.wp.com/www.lercio.it/wp-content/uploads/2015/09/11986109_966332473431225_1772967931_o.jpg?resize=620%2C400

    http://www.lercio.it/profughi-siriani-a-monaco-salvini-protesta-rubano-il-lavoro-ai-nostri-immigra
    #Salvini #réfugiés #Italie #Allemagne #migration
    cc @albertocampiphoto @reka

  • Aux Etats-Unis, les dérives de la criminalisation de l’absentéisme scolaire (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/98795/etats-unis-derives-criminalisation-absenteisme-scolaire

    Dans plusieurs Etats américains, il arrive que des parents soient arrêtés par la police et incarcérés quelques jours lorsque leurs enfants sont trop souvent absents à l’école.

    #éducation #absentéisme

  • Qui sont les élèves champions de l’absentéisme ? (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/02/16/qui-sont-les-eleves-champions-de-l-absenteisme_4577466_4401467.html

    Qui sont les élèves absentéistes ? […]
    Géographiquement, où se situent les plus absentéistes ? […]
    A quelle période de l’année enregistre-t-on le plus d’absences ? […]
    Pourquoi les élèves décrochent-ils ? […]
    Comment lutter contre l’absentéisme scolaire ? […]

    #éducation #absentéisme

  • « L’Europe doit abandonner l’euro »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/03/02/l-europe-doit-abandonner-l-euro_4585513_3232.html

    W.Streeck, tribune du Monde, 2/03/2015

    Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs

    #euro #Syriza #Grèce #Europe

    • C’est de début mars, mais je voulais l’archiver. Voilà :

      Si tout se passe bien, nous assistons au commencement de la fin de l’union monétaire européenne. « Si l’euro échoue, l’Europe échoue », disait Angela Merkel. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse. L’euro est en train de détruire l’Europe. Si l’euro échoue, il se pourrait quand même que l’Europe finisse par ne pas échouer. Ce n’est pas certain : les blessures qu’a causées l’union monétaire sont trop profondes.

      Avec l’arrivée au pouvoir en Grèce du parti de gauche Syriza, en alliance avec un parti groupusculaire d’extrême droite, le projet monstrueux consistant à greffer une monnaie commune à des sociétés ayant des économies différentes semble devoir connaître la fin qu’il mérite.

      On en avait pourtant fait, des tentatives ! On avait commencé par installer à la place des gouvernements élus des technocrates issus des bureaucraties financières privées et publiques, mais les peuples ingrats les ont renvoyés chez eux. L’ère de la docilité européenne est ainsi révolue : les institutions démocratiques ont rejeté les implants bruxellois. Et cela va continuer : en Espagne, le parti frère de Syriza, Podemos, enverra aux pâquerettes le Partido Popular.

      Personne ne peut savoir ce qui va sortir des négociations que l’on vient d’entamer. Syriza a des avis divergents quant à savoir si la Grèce doit rester ou non dans l’euro. Beaucoup de choses sont possibles. De l’autre côté, l’Italie et l’Espagne jurent qu’elles soutiennent la politique commune de « réforme » et de « sauvetage » – mais il est clair qu’elles réclameront pour elles les concessions que négociera la Grèce. Cela va coûter très cher au Nord. Syriza en chien démineur, chargé de repérer jusqu’où l’Allemagne est prête à aller pour préserver la cohésion de l’union monétaire ?
      Restrictions humiliantes

      Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs. En menant à bien l’assainissement fiscal de la Grèce, puis celui, dès lors inévitable, des autres pays débiteurs, on n’aura rien gagné.

      Même si l’économie grecque se stabilisait à son niveau actuel, les gigantesques disparités que les « réformes » ont fait naître entre l’Europe du Nord et du Sud persisteraient, et cela vaudrait aussi pour l’Italie et pour l’Espagne si elles se rendaient « compétitives » au sens où l’entendent les normes de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Union européenne (UE).

      On réclamerait alors des compensations par redistribution ou par « relance » de la croissance, sous forme de crédits ou d’aides structurelles relevant de la politique régionale, ou du moins le rétablissement des relations telles qu’elles étaient avant la crise et le sauvetage : un conflit de redistribution déplacé au niveau des relations entre Etats. Et cette revendication, c’est à l’Allemagne qu’on l’adresserait, en même temps qu’à quelques pays de plus petite taille, comme les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande – la France intervenant alors comme « médiateur ».

      Ainsi débuterait un conflit durable qui provoquerait l’éclatement de l’Europe. L’Allemagne, le Nord, ne pourraient échapper aux négociations prévisibles. On peut s’attendre à ce que les bailleurs considèrent que les paiements qui leur sont réclamés sont trop élevés tandis que les pays bénéficiaires jugeront que l’argent ne coule pas assez, et seulement au prix de restrictions humiliantes de leur souveraineté.

      Ce conflit structurel existera tant que l’union monétaire subsistera. Si celle-ci ne se brise pas sur le conflit en question parce que les gouvernements s’accrochent obstinément à leur « expérimentation frivole » ou si le secteur allemand de l’exportation croit devoir s’accrocher jusqu’à la victoire finale à son « idée européenne », alors cet idéalisme provoquera l’éclatement de l’Europe. Mettre un terme, dès que possible, à l’union monétaire sous sa forme actuelle est donc avant tout dans l’intérêt, sinon économique, du moins politique de l’Allemagne.

      Haïe

      Dans les pays de l’espace méditerranéen, y compris en France, l’Allemagne est aujourd’hui plus haïe qu’elle ne l’a jamais été depuis la seconde guerre mondiale. L’injection financière de la BCE en janvier n’a eu qu’un seul effet certain : le sentiment de triomphe qu’a provoqué dans le sud de l’Europe la défaite allemande au conseil de la banque. Le héros de l’Italie s’appelle Mario Draghi, parce qu’on considère qu’il a pris les Allemands par la ruse et les a humiliés.

      Le dévalement européen de l’Allemagne est en bonne partie un héritage à long terme de cet « Européen passionné » qu’était Helmut Kohl. Quand des accords menaçaient d’échouer en raison d’un désaccord sur la répartition des frais, Kohl se montrait toujours disposé à payer la facture. Ce qui peut avoir été dans l’intérêt de l’Allemagne pour des raisons historiques, le folklore politique l’a porté au compte de convictions personnelles de Kohl, mais cette attitude a suscité des espoirs qui sont allés au-delà de son mandat.

      Pour les successeurs de Kohl de tous bords, les intérêts de l’économie exportatrice allemande et de ses syndicats justifieraient à eux seuls qu’ils fassent tout en vue de répondre à ces attentes et, le cas échéant, qu’ils financent seuls la cohésion de l’union économique européenne. Or cela, ces héritiers n’en sont plus capables.

      L’approfondissement du processus d’intégration, souhaité par nombre de bons Européens, a eu pour conséquence sa politisation et la naissance d’une opinion publique qui a mis un terme au « consensus permissif » sur la politique européenne d’intégration.

      Contrairement à ce que l’on expliquait, la vie publique européenne ne s’est pas installée sous forme de politique intérieure, mais d’une politique extérieure dans laquelle dominent les conflits entre Etats et où l’objectif d’une union sans cesse plus étroite, auquel on ne prêtait jadis qu’une attention secondaire, est devenu de plus en plus contesté. Au sein de l’union monétaire, les indispensables subventions d’intégration ont atteint un tel niveau qu’elles dépassent largement les possibilités de l’Allemagne.

      On peut considérer que le gouvernement Merkel serait volontiers disposé à faire payer un prix très élevé à ses contribuables pour imposer son « idée européenne » d’un marché intérieur supranational sans dévaluation pour les machines et les automobiles allemandes, et l’on peut en dire autant, même si c’est pour des raisons en partie différentes, de l’opposition rassemblée au Bundestag. L’émergence en 2013 du parti anti-euro AfD dans la politique intérieure allemande ne l’a toutefois pas permis.

      Catastrophe géostratégique

      Comme le consensus permissif a lui aussi toujours été lié à un système où tout ce qui devait servir l’intégration n’était pas connu du public, on pourrait continuer à travailler pour dissimuler les concessions allemandes dans de quelconques galeries technocratiques creusées en profondeur, ce à quoi se prêterait en particulier très bien la BCE. Mais cela aussi est devenu impossible avec les élections en Grèce.

      Les tiraillements auxquels on peut s’attendre autour du « programme de croissance », des remises de dettes et de la mutualisation des risques, d’une part, des droits d’entrée dans les gouvernements, de l’autre, se dérouleront sous l’impitoyable lumière de l’opinion publique, sous les cris d’alarme ou de triomphe, selon la situation, de l’AfD en Allemagne et de presque tous les partis dans les pays débiteurs.

      L’union monétaire a réduit à néant la politique européenne allemande et les succès qu’elle avait obtenus au fil de longues décennies. Si nous ne faisons pas attention, elle peut aussi à présent avoir des conséquences catastrophiques sur le plan géostratégique. La Russie est prête à accorder à la Grèce les crédits qui lui seraient refusés par l’UE.

      La même idée pourrait s’appliquer en cas de faillite de l’Etat grec ou si ce pays était exclu de l’union monétaire européenne. Si l’on en arrivait là, on se retrouverait face à une asymétrie aussi spécifique qu’unique : de la même manière que l’UE, encouragée par les Etats-Unis, tente de mettre un pied en Ukraine, la Russie pourrait travailler à établir en Grèce une tête de pont vers l’Europe de l’Ouest.
      L’instant de vérité

      Chacune des deux parties se verrait alors contrainte de remplir un puits sans fond dans la zone d’influence de l’autre (les Grecs auraient ici motif de s’étonner que Bruxelles, Berlin et compagnie aient encore de l’argent pour une Ukraine largement oligarchique, mais pas pour une Grèce dirigée par un gouvernement de gauche). De la même manière que l’Ouest a voulu étendre son emprise en direction de Sébastopol, avec son port militaire russe vers les mers chaudes, la Russie pourrait vouloir pousser la sienne vers l’Egée, espace de manœuvre de la 6e Flotte des Etats-Unis. Ce serait un retour aux conflits géostratégiques de l’après-guerre, qui virent, en 1946, l’intervention des troupes britanniques dans la guerre civile grecque.

      L’instant de vérité est arrivé pour une politique d’intégration européenne qui a échappé à tout contrôle, dont le moteur est le capital financier. Pour que l’Europe ne se transforme pas en un marécage d’incriminations réciproques entre nations, avec des frontières ouvertes et en courant à tout moment le risque d’être submergée de l’extérieur, il faut démanteler ce monstre qu’est l’union monétaire.

      Le démantèlement doit se dérouler sur la base du contrat social, avant que l’atmosphère ne soit trop empoisonnée pour cela. Comment s’y prendre : voilà ce dont on doit débattre. Il faut permettre aux pays du Sud une sortie en douceur, peut-être au sein d’un euro du Sud qui n’exigera pas de leur part des « réformes » détruisant leurs sociétés.

      Quant à ceux qui, au début de l’union monétaire, leur ont fait l’article en leur promettant qu’ils pourraient jouir sans fin des crédits issus des subprimes, ils doivent le payer, tout comme ceux qui savaient de quoi il retournait et n’ont rien dit. Au lieu de l’étalon-or de fait que l’on utilise dans le rapport avec l’Europe du Nord, il faut mettre en place un régime monétaire qui permette la flexibilité tout en excluant l’arbitraire. Les économistes sont de plus en plus nombreux à le réclamer, et l’on compte parmi eux des poids lourds comme l’Américain Alan Meltzer. Nous devons faire ce qui est nécessaire – non pas pour sauver l’euro, mais pour sauver l’Europe (Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni).

      Wolfgang Streeck (Sociologue de l’économie et professeur à l’université de Cologne

    • Merci !
      Suis en train de lire son Du temps acheté, la crise sans cesse ajournée du #capitalisme démocratique sur le passage de l’état- fiscal à l’#état_débiteur, qui comporte pas mal de notations intéressantes (malgré le démocratisme un peu creux de l’auteur : "opinion publique, « citoyen », et toute la camelote associée). Amusé de voir les gvts de « #grande_coalition » décrits comme les plus fonctionnels pour obvier à l’illégitimité de la représentation politique et assurer la confiance_des_marchés (l’état débiteur est tributaire du citoyen -isolé et conduit à l’#abstention faute de pouvoir peser par le vote - et l’émergence d’un « peuple des gens du marché », comme le définit l’auteur). L’union européenne fait directement penser à cela, comme le cas allemand, et demain le Grec (?) où déjà pas mal de Pasok a intégré Syriza avant des alliances post électorales à venir. La crise radicale du PS français a des chances de se régler de la même façon. Malgré le bipartisme imposé par une constitution présidentialiste.
      #aide-en-tant-que-punition dit #Wolfgang_Streeck, une punition administré par une politique de la #dette qui est #interétatique. Le constat ressassé de l’"impuissance de l’état" est mis en en cause par l’existence de ce nouveau pouvoir des états.

      Ai bien aimé les passages où il renvoie dos à dos les caricatures nationalistes (Grecs et métèques sont des feignants à rédimer, Merkel et Allemagne, les nouveaux « nazis » de l’Europe), un type de vision destinées ( de Sapir à Mélenchon) à louper le pouvoir interétatique

      A-t-on accordé assez d’attention aux propos de Varoufakis indiquant que la « crise grecque » prélude à une (contre) réforme de l’#état-providence français ? A une homogénéisation de fait de la « politique sociale » européenne qui réinitie l’axe franco-allemand ?

  • Impossible d’accueillir des réfugiés dans ce village autrichien : ils devraient passer par l’#Allemagne

    Le petit village de Mittelberg dans les #Alpes autrichiennes n’est légalement pas accessible aux réfugiés : ils se feraient arrêter sur la seule route qui y mène, car elle passe par l’Allemagne.

    http://www.slate.fr/story/105289/village-autrichien-accueil-refugies-impossible-route-allemagne
    #Dublin #frontières #Autriche #absurdité #migrations #asile #réfugiés #accès
    cc @reka

  • On a élu un avatar !

    Le résultat du second tour de l’élection présidentielle vient de tomber, il opposait Nicolas Sarkozy à Thérèse, qui l’emporte avec 53% des voix. Thérèse n’existe pas, c’est un avatar virtuel, représentée par une silhouette anonyme et une voix de synthèse, n’existant que sur les réseaux sociaux, elle est pilotée par un collectif issu du web : le #Parti_Invisible .

    http://rf.proxycast.org/1049237544534810624/14360-11.07.2015-ITEMA_20775166-0.mp3

    http://www.franceinter.fr/emission-cherie-jai-reboote-le-shaker-on-a-elu-un-avatar

    #abstention #légétimité_des_structures_politiques #humour

  • Malgré tout le cirque médiatique autour du oui ou du non , prés de quarante pour cent des électeurs grecs se sont abstenus .... Ce n’est pas rien et comme eux on peut se demander a quoi va servir ce Référendum ?

    Des lycéens grecs nous mettent sur la piste :

    #Grèce : #Abstention au #referendum - Conflit avec les institutions de la démocratie - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Grece-Abstention-au-referendum

    L’Etat grec est à la recherche de complices. Le référendum est la meilleure façon de les trouver. En offrant généreusement des illusions de libre-arbitre et en nous faisant contribuer au projet de son renforcement, son désir le plus fou est matérialisé : Nous serons ceux qui fermerons leur propre pierre tombale ! Le dilemme est simple : oui ou non ? Mauvais créanciers étrangers ou bonne gestion de l’État par la gauche ? Mémorandum lourd ou léger ? Mesures coûtant 12 milliards ou 8 milliards ?

    Encore une occasion de mettre nos vies dans les mains du gouvernement et des sauveurs. Une autre occasion pour l’unité nationale, pour oublier ce qui nous divise et nous unir à la foule bigarrée (fascistes, patriotes, patrons, bons citoyens) pour faire face à l’ennemi extérieur commun, les prêteurs, et en chemin dédouaner les patrons locaux de toute responsabilité.
    En tant que lycéens anarchistes, nous choisissons de nous abstenir au référendum (bien que nous n’ayons pas le droit de vote). Nous nous opposons aux dilemmes du système et aux illusions, et nous clarifions d’avance que nous ne participerons à aucune procédure institutionnelle ou électorale du gouvernement. Parce que tout simplement, un tel processus, comme chaque option qui nous est donnée par ce biais, vise à stabiliser le système et à préserver-renforcer la domination nationale et institutionnelle de l’État. Néanmoins, nous ne soutenons pas l’abstention comme alternative ou troisième voie, parce que nous pensons que l’abstention seule ne conduit qu’à la passivité et l’assimilation.
    Donc, sur la base de cet état d’esprit, la seule abstention qui nous satisfait est celle qui résulte d’un conflit, de l’action insurrectionnelle et de la lutte anarchiste. Loin des partis et de leurs lignes. Loin des sauveurs et des dirigeants. Auto-organisés, radicaux et agressifs, car c’est seulement de cette manière que nous pourrons reprendre nos vies dans nos propres mains.
    Attaque frontale contre l’État, le capital et toute forme d’autorité.

    Groupe de lycéens anarchistes - Attaque anti-éducative

  • Absentéisme des agent-e-s publics de Pôle emploi
    http://www.lesechos.fr/journal20150504/lec1_france/02138633394-les-arrets-maladie-record-des-ex-agents-de-lanpe-1116463.php

    ...à #Pôle_emploi, où le projet de bilan social 2014, en cours d’examen, fait ressortir de nettes différences entre les 5.000 agents encore sous statut public et les 50.500 autres salariés (à 90 % en CDI). Les premiers, des ex-agents de l’ANPE ayant refusé de passer sous statut privé lors de la fusion avec les Assedic en 2008, ont de quoi faire la grimace : ils gagnent en moyenne 23.600 euros par an, un tiers de moins que les seconds, qui émargent à 36.000 euros. Mais on les voit moins souvent : ils cumulent en moyenne 31 jours d’arrêt maladie par an, contre 17 pour les salariés de droit privé !
    Moins payés donc plus absents ?
    Le fort #absentéisme des agents publics pose plus question. En jours ouvrables, les 31 jours d’arrêt constatés représentent près d’un mois et demi de #travail, un total qui confine au record : souvent pointés du doigt, les fonctionnaires territoriaux ne prennent « que » 25 jours d’arrêt par an (dans le privé, on oscille autour de 15 jours). En cause : l’importance chez les ex-ANPE des maladies de longue durée (plus de 240 jours). Elles concentrent à elles seules la moitié des jours d’arrêt et sont cinq fois plus fréquentes que chez les autres #salariés !

    ...les trois quarts des 55.500 salariés de Pôle emploi (...) sont des #femmes .

  • Le Texas envoie en prison un millier d’ados pour cause d’école buissonnière (L’Obs)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/l-histoire-du-soir/20150423.OBS7863/le-texas-envoie-en-prison-un-millier-d-ados-pour-cause-d-ecole-

    Serena, qui vivait dans une remorque avec sa mère, était incapable de payer sa dette envers la société et s’est donc vue offrir un « crédit prison » qui lui permettait de payer son amende au rythme de 300 dollars par jour passé derrière les barreaux.

    Serena passe donc neuf jours dans une prison pour adultes avant de retourner au lycée. Mais dès le premier jour de son retour en « high school », la direction de l’école lui notifie son exclusion de l’établissement.

    Le temps passé en prison peut en effet compter comme autant d’absences injustifiées supplémentaires si les lycéens ne se procurent pas des documents officiels de l’institution pénitentiaire, indique l’enquête.

    #éducation #États_Unis #absentéisme

  • Le #vote_obligatoire à quel prix ?
    http://fr.myeurop.info/2015/04/22/le-vote-obligatoire-quel-prix-14346

    Renaud de Chazournes

    Pour réduire l’abstention le président de l’Assemblée nationale a proposé de rendre le vote obligatoire. Une mesure déjà appliquée avec succès ailleurs en #Europe quand le prix à payer pour s’abstenir est élevé. Mais forcer les électeurs peut avoir des effets pervers pour la #démocratie.

    #Claude_Bartolone souhaite que le vote devienne obligatoire comme c’est le cas dans plusieurs pays européens. lire la (...)

    #EUROFOCUS #Politique #Belgique #France #Grèce #Italie #Pays-Bas #Pologne #Royaume-Uni #abstention #argent #civisme #élections #suffrage_censitaire

  • Le texte qui suit a été écrit pour la feuille de choux d’un ami, je me suis dit qu’il pourrait intéresser des personnes sur Seenthis. Ce premier article est un extrait d’un travail plus large de compilation de statistiques électorales, de tentatives de visualisation et d’analyse pour comprendre l’évolution de l’extrême droite. Je publierai d’autres articles, éventuellement sous forme de zoom sur des points précis. @reka @intempestive @monolecte @pedro @touti j’espère que cet article vous intéressera

    « Un français sur quatre d’extrême droite » ? Mon œil !

    Et si contrairement à ce que certains journalistes, sondologues et dirigeants politiques répètent à tue-tête il n’y avait pas d’explosion de l’extrême droite en France ? Pourtant, le #Front_National n’a-t-il pas fait 25 % aux dernières européennes de 2014 – score inégalé en 30 ans de nuisances ? Mais 25 % de quoi ? Des votants. Nuance de taille puisqu’aux #élections_européennes la norme est à 60 % d’ #abstention. Là où les experts les plus raffinés voient « un français sur quatre » voter pour l’extrême droite, il n’y aurait en fait « qu’un » inscrit sur 10. Pire, « oublier » l’abstention revient souvent à mépriser les abstentionnistes, à réduire leur action à un caprice non politisé ou à croire qu’ils vot(erai)ent comme les votants – alors que précisément ils ont agi différemment et qu’il s’agirait de comprendre pourquoi. Quant à l’analyse en nombre de voix, elle masque l’accroissement de la population. Aux élections présidentielles, on est ainsi passé de 36,4 millions d’inscrits en 1981 à 41,2 en 2002 et 46 millions en 2012.


    http://pix.toile-libre.org/?img=1428859049.png

    Moins qu’en 1994
    Autre rupture que nous proposons pour bien analyser la situation : ne pas réduire l’extrême droite au FN puisqu’il y a aussi le Mouvement national républicain (#MNR, crée en 1999 par Bruno Mégret) et le Mouvement pour la France° (#MPF, crée en 1994 par #Philippe_de_Villiers puis rejoint par #Guillaume_Peltier et #Jacques_Bompard). Ainsi le score de 10,1 % des inscrits, apparait comme historique si on ne prend en compte que le FN mais se révèle inférieur aux 11,4 % réalisés par l’extrême droite en 1994 (5,25 % FN et 6,16% MPF). Raisonner ainsi permet aussi d’expliquer autrement ce nouveau succès du #FN. En 1984 c’est par les européennes que l’extrême droite fait son grand retour : 6 % des inscrits votent pour elle. Or par la suite, l’extrême droite ne va cesser de voir son score diminuer à ces élections. On observe des rebonds seulement en 1994, avec l’arrivée du MPF, et en 2014. Précisément deux moments où, contrairement à toutes les autres élections européennes, au moins une partie de l’extrême droite a affirmé des positions fermement anti- #Europe, ce qui semble plus fédérer et mobiliser son auditoire.

    ° Malheureusement ce parti d’extrême droite est toujours invisibilisé dans les « divers droite ». Sa présence n’est donc identifiable et isolable qu’aux élections qui ont peu de scrutins, de listes etc. comme les européennes, les régionales et les présidentielles.


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    Puisque la question des frontières de l’extrême droite et de leur extension est abordée, il est inquiétant de noter à quel point ses obsessions, sa lutte contre la démocratie, ses actes et propos violents et stigmatisant sont répandus tant à l’UMP qu’au PS - mais est-ce nouveau ou un renouveau ?

    Supprimer les présidentielles
    Enfin, cessons d’analyser les résultats « tout type d’élections » confondus. Prenons chaque type isolément et sur la longue durée. En France, les deux pôles sont l’élection présidentielle - avec un taux moyen à 13 % (si on n’oublie pas le MPF en 1995) - et les élections #municipales avec 3 % en moyenne. La principale variable qui pourrait expliquer cette différence est le « nombre de scrutins » par type d’élections : 36 000 pour les municipales, un pour la #présidentielle. Ainsi les municipales nécessitent un important ancrage social et territorial et une puissance militante massive et fédératrice, un engagement bien plus fort que des votants qui tous les deux ans vont déposer leur haine dans l’urne. À l’inverse, l’ #élection_présidentielle nécessite un budget conséquent pour distribuer de la propagande et organiser des meetings ainsi que de bons relais dans les sphères du pouvoir central et des médias de masse. Ces différences permettraient d’expliquer partiellement le récent succès de l’ #extrême_droite aux départementales (12 % des inscrits°° contre 6 % habituellement), puisque le nombre de scrutins est passé de 4000 à 2000 – au passage l’extrême droite n’en a remporté qu’une trentaine.


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    Ainsi un espoir apparaît. Et si pour réduire massivement l’extrême droite, le moyen le plus efficace était de renforcer la démocratie en augmentant significativement, pour un type d’élection donnée, le nombre de scrutins, en réduisant la taille des circonscriptions tout en augmentant le nombre d’élus, donc de citoyens contrôlant le pouvoir ? Sans oublier de supprimer les élections favorables à une aristocratie médiatisée au premier rang desquelles l’élection présidentielle.


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    °° Mais aux départementales seul 93 % du corps électoral était appelé à voter puisque Paris, Lyon, la Guyane et la Martinique n’étaient pas concernés. Le score fictif de l’extrême droite au niveau national devait donc être d’environ 11,5 %.

    • Merci @reka pour le compliment :-)

      Sinon, je ne découvre que maintenant cet article qui a été publié au même moment où je débutais le travail de compilation pour produire mes tableaux :

      Ce que s’abstenir veut dire
      http://www.monde-diplomatique.fr/2014/05/BRACONNIER/50381

      Depuis près de trente ans, à chaque consultation, l’abstention bat un nouveau record. Seule la présidentielle échappe — pour l’instant — à cette loi d’airain. Lors des municipales de 1983, 20,3 % des inscrits s’étaient abstenus au second tour ; en mars dernier, ils étaient 37,8 %.

      Si l’on ajoute les personnes qui ne sont pas inscrites sur les listes (7 % de la population qui pourrait l’être), le non-vote avoisine les 50 % lors des scrutins européens, régionaux, cantonaux, et même législatifs et municipaux. Cette crise de la participation, en passe de devenir le fait majeur des élections en France, est encore plus frappante dans les communes urbaines, où les votants sont d’ores et déjà minoritaires : au premier tour des municipales de 2014, la participation n’a été que de 56,5 % dans les neuf cent quatre-vingts villes de plus de dix mille habitants. Et elle a même chuté à 53,8 % dans les villes de plus de cent mille habitants. Si l’on comptabilise la non-inscription, les conseils municipaux des plus grandes villes ont été désignés par une minorité de citoyens en âge et en droit de voter.

      Je ne sais pas comment j’ai pu passer à coté pendant tout ce temps.

    • Je republie ici un commentaire publié ailleurs sur Seenthis

      http://seenthis.net/messages/438256#message438293

      Par ailleurs, pour l’instant, même avec les résultats de dimanche dernier, je constate qu’il n’y pas d’explosion de l’extrême droite dans la population.

      Lors de ces régionales, élections faciles et facilités par le nouveau découpage, l’extrême droite a fait 13,4% des inscrits. Il n’ont donc pas encore dépassé leur score des présidentielles (14% aux élections de 2012 et 15,2 à celles de 1995 si on prend en compte Philippe de Villiers).

      Et il me semble erroné de croire qu’ils ont des réserves de voix chez les abstentionnistes. À mon avis vu les événements de l’année 2015 les électeurs de l’extrême droite étaient très mobilisés pour voter... ce qui ne semble pas être le cas pour les électeurs de gauche.

      On remarquera d’ailleurs que souvent quand l’abstention augmente, l’extrême droite aussi et quand l’abstention diminue l’extrême droite aussi. Ce qui laisse penser qu’une même cause a des effets différents sur (au moins) deux populations différentes. Cela va aussi radicalement contre l’idée que les abstentionnistes voteraient comme les votants s’ils votaient.

      http://elections.interieur.gouv.fr/regionales-2015/FE.html

    • L’inverse a été démontré, je parle du rapport taux d’abstention taux du vote vers l’extrême droite. Comme a été aussi démontré, par les statistiques issus des bureaux de vote, que l’extrême droite s’abstient et qu’elle dispose de réserves confortable.
      Quand le ps prend les mêmes dispositions que le fn c’est à dire quand les frontières sautent, il me semble difficile de faire comme si rien n’avait bougé. Le MD délivre un « papier » idéologique qui n’est appuyé par rien, on peut être en accord comme en désaccord idéologique.

    • Si tu veux trouver le lien entre intentions et résultats, entre abstention au premier tour et % d votes en faveurs du fn au second c’est facile.
      Pour la partie racisme et islamophobie au ps, jolie condensé sur https://twitter.com/hashtag/PasDeJusticePasDeVoix?src=hash
      Évidement je peux avoir conscience des limites d’un hashtag sur twitter.
      Mon seul reproche sur tes posts c’est qu’il présentent un panorama politique tel qu’il était il y a 20 ans.

    • @unagi pour le ps on est d’accord, pour ce point je ne doute pas de l’existence de sources solides. C’est sur « elle dispose de réserves confortable » où j’ai des doutes, surtout si tu parles des présidentielles ou dernières régionales/européennes.

    • analyse de l’électorat français pour les européennes de 2014, réalisée par Ipsos . c’est un copier collé d’un texte pris ici.
      analyse de l’électorat français pour les européennes de 2014, réalisée par Ipsos.

      50% des personnes ayant voté Le Pen au premier tour des dernières élections présidentielles se sont abstenus aux européennes. 50%. Un frontiste de 2012 sur deux n’est pas allé voter en 2014.
      La même question pour les électeurs de Hollande et Sarkozy donne respectivement 58 et 48.

      Il y a donc entre 50 et 53% d’abstentions chez les partisans du Front National. Score supérieur à celui de la droite, inférieur à celui de la gauche et très largement supérieur à celui de l’extrême-gauche.
      L’abstention vs fn est la même question depuis des années, il y avait il y a deux ans des élections, peut être cantonales pour lesquelles les résultats sur les deux tours démontraient bien que les voix pour le fn n’étaient pas à leur maximum lors du premier.
      Refuser l’idée qu’un électeur fn peut pas s’abstenir est du niveau de la pensée magique.
      Je n’ai pas gardé les résultats et ne ferait pas de recherche,
      Au bout d’un moment centrer ces accusations sur les abstentionnistes et non pas sur les votants c’est pour moi faire preuve d’un dénis de la réalité.

    • J’imagine que tu fais référence à ce sondage Ipsos-Steria https://fr.scribd.com/doc/226037674/Europeennes-Ipsos-Comprendre-Le-Vote-Des-Francais

      On n’a plus qu’à espérer que, contrairement à d’habitude hein, Ipsos a bidonné son sondage réalisé par « Echantillon interrogé par Internet via l’Access Panel d’Ipsos. » Car sinon cela voudrait dire que l’extrême droite serait très certainement à 16 ou 18% des inscrits à la présidentielle de 2017.

      Après je n’ai jamais accusé les abstentionnistes, bien au contraire. Je constate juste que contrairement à ce qui est répété partout il n’y a pas une explosion de l’attrait pour ce qui est explicitement et officiellement étiqueté comme extrême droite. Par contre il y a bien une explosion de de l’abstention sur les 30 dernières années et je ne dis pas que c’est mal.

    • ce que je disais précédemment est que l’attrait de l’extrême droite se retrouve dans les actions les déclarations de l’ump et du ps . Aujourd’hui on peut voter extrême droite en votant socialiste et dire devant la dinde au marrons qu’on a fait barrage au fn après un rot satisfait.

  • Civisme 2.0 : ne pas voter

    Le Front national ne progresse pas avec l’abstention mais, comme l’abstention, avec l’inanité de nos politiciens.
    (...)
    La représentation absolutiste de nos démocraties n’est plus une forme qui convient à l’homme émancipé du XXIe siècle. Nous devons basculer vers une démocratie distribuée, une démocratie P2P, une démocratie de la responsabilité individuelle.

    http://blog.tcrouzet.com/2010/03/15/civisme-2-0-ne-pas-voter

    Et aussi, 101 raisons de na pas voter

    http://www.livrariacultura.com.br/p/101-raisons-de-ne-pas-voter-82379327

    #vote #abstention #Thierry_Crouzet

  • Les VENDREDIS DU PG invitaient le 15 janvier 2010 Annie COLLOVALD sociologue.

    En revenant sur les commentaires électoraux suscités par le vote FN, Annie Collovald montre que les jugements sociaux ont prédominés sur toute analyse scientifique. Autorisant l’expression d’un racisme social à l’égard des classes populaires jusqu’alors indicible publiquement, ils marquent à la fois une levée de la censure sur ce qu’il est possible de dire et de faire à l’égard du peuple et une redéfinition de la démocratie dans un sens plus restrictif et autoritaire.

    Part 1 : Mépris du peuple et analyses du vote #Front_National - Annie Collovald
    http://www.dailymotion.com/video/xdglhy_part-1-mepris-du-peuple-et-analyses_news

    Part 2 : Mépris du peuple et analyses du vote #FN - Annie Collovald
    http://www.dailymotion.com/video/xdgoqa_part-2-mepris-du-peuple-et-analyses_news

    Part 3 : Mépris du peuple et analyses du #vote FN - Annie Collovald
    http://www.dailymotion.com/video/xdly7u_part-3-mepris-du-peuple-et-analyses_news

    Part 4 : Mépris du peuple et analyses du #vote_FN - Annie Collovald
    http://www.dailymotion.com/video/xdlz3t_part-4-mepris-du-peuple-et-analyses_news

    #élections #Abstention

  • Résultat du 1er tour des départementales 2015
    http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article744

    Avec 64% d’#abstention chez les ouvriers, 53% chez les employés et 64% chez les moins de 35 ans, ces élections départementales nous montrent plusieurs choses :

    – que la majorité des ouvriers n’attends plus rien d’une classe politique qui les a mis de coté de la vie démocratique et cire les pompes des patrons.

    – que le vote ouvrier et employé n’est pas #FN. Encore plus si l’on rajoute ceux qui ont voté mais contre eux.

    – que ces partis politiques ne construisent pas l’avenir mais préservent le passé. L’abstention des jeunes est le désaveux personnel du président des patrons, François Hollande.

    49.3° tempête dans un verre de champagne
    http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article726

    Il n’y a pas d’ouvriers ni d’employés dans l’aquarium. Toutes lois passés seront de toutes façons un passage en force (…)

    Cf. http://www.assemblee-nationale.fr/qui/xml/cat_soc_prof.asp?legislature=14

    Signé : le Syndicat Unifié du Bâtiment, des travaux publics, du bois, de l’ameublement et des matériaux de constructions (Région Parisienne))

    #élections #socialistes #représentation #assemblée_nationale via @paris

  • Je suis abstentionniste et tu viens m’insulter... - Paris-luttes.info
    http://paris-luttes.info/je-suis-abstentionniste-et-tu-1307
    http://paris-luttes.info/chroot/mediaslibres/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/arton1307.jpg?1404475407

    « Ce tyran, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. »
    Je ne donnerai pas ma voix parce que j’estime qu’elle est pour le pouvoir en place l’instrument de sa #légitimité.

    Parce que j’estime que ce #pouvoir est malfaisant. Et c’est précisément parce que je le critique, précisément parce que je m’y oppose, que je ne souhaite lui donner aucune légitimité en participant à son sacre.
    J’estime à l’heure actuel que l’ensemble de la classe #politique, sans aucune exception, n’a pour fonction que de servir les intérêts des pillards et de trahir les idéaux de leurs victimes.
    J’estime que ceux qui leur donnent leur voix en sont les complices, les serfs, les esclaves et qu’ils se complaisent dans une servitude volontaire. Et qu’ils me haïssent parce que je ne porte pas avec eux le fusil et l’uniforme fourni par ceux qui se soucient moins de nos vies que de leurs profits.

    #démocratie #élection #abstention