Le coronavirus pousse les Vénézuéliens sur le chemin du retour
►https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/08/le-covid-19-pousse-les-venezueliens-sur-le-chemin-du-retour_6042145_3210.htm
Accaparés par la gestion de la crise sanitaire et la récession économique qui s’installe, ministères et mairies se renvoient dos à dos la prise en charge des Vénézuéliens précarisés. La xénophobie y trouve son compte. « Je préfère avoir faim dans mon pays que me faire humilier ici », soupire Miguel. Le délabrement du système sanitaire vénézuélien ne dissuade pas les migrants de rentrer. « Ici en Colombie, nous n’avons pas non plus accès à un lit d’hôpital », rappelle Mayra. Un de ses voisins renchérit, rageur : « S’il faut crever, je veux crever entouré des miens. Pas dans la rue, comme un chien. » La frontière a été officiellement fermée le 14 mars. Mais deux couloirs humanitaires ont été maintenus, l’un entre la ville de Cucuta et celle de San Cristobal au Venezuela, l’autre dans le département de l’Arauca. Ils permettent aux Vénézuéliens de rentrer chez eux. Covid-19 oblige, Bogota et Caracas ont autorisé les administrations locales à dialoguer. Une première depuis la rupture, il y a seize mois, des relations diplomatiques entre les deux pays. « Le Covid-19 n’a pas de passeport, rappelle Victor Bautista, directeur départemental des affaires frontalières à Cucuta. L’Etat vénézuélien du Tachira et le département colombien du Norte de Santander fonctionnent en miroir : si la situation se dégrade de l’autre côté du fleuve, nous en paierons ici le prix et vice versa. » Des deux côtés de la frontière, les autorités locales – administratives et sanitaires – le savent et coopèrent « en bonne entente ». Bogota et Caracas semblent l’ignorer.
#covid-19#migrant#migration#Colombie#Venezuela#migrant-retour#santé#frontières#couloir-humanitaire#accès-santé